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20 août 2025
« C’EST MONSIEUR MAME MBAYE NIANG QUI S’EST DIFFAME SEUL »
Me Patrick Kabou s’est exprimé sur l’affaire Prodac qui est en train d’être vidée, avec beaucoup de mal, devant le tribunal correctionnel dans un procès en diffamation entre le ministre Mame Mbaye Niang et l’opposant sénégalais Ousmane Sonko.
Avocat à la Cour et Docteur en droit international, Me Patrick Kabou s’est exprimé sur l’affaire Prodac qui est en train d’être vidée, avec beaucoup de mal, devant le tribunal correctionnel dans un procès en diffamation entre le ministre Mame Mbaye Niang et l’opposant sénégalais Ousmane Sonko.
Pour ce spécialiste en droit basé en France, c’est l’accusateur ici qui se plaint de sa propre turpitude. « Un petit aperçu sur la diffamation dont est accusé l’opposant sénégalais Monsieur Ousmane SONKO. S’il y’a diffamation, c’est Monsieur Mame Mbaye NIANG qui s’est diffamé seul et induit en erreur tous les sénégalais », a-t-il écrit dans un texte
Avant d’enchaîner: « Je m’explique. C’est Monsieur NIANG dans la clameur d’une information relative à un détournement de 29 milliards qui dit qu’un rapport existe. Il paraîtrait que l’actuel premier ministre du Sénégal a aussi confirmé l’existence d’un rapport. Un livre à été publié sur ce scandale Quoi de plus naturel pour un citoyen lamda , en lisant sur internet un rapport sur ce scandale de croire que c’est le rapport dont parle le principal intéressé, l’actuel premier ministre et l’auteur du livre »
Par conséquent, ajoute Me Kabou, « c’est à M. NIANG qui a, en premier parler de ce rapport, d’amener les preuves de son existence. Il doit mettre au service de la justice et des sénégalais ce rapport. Tous les sénégalais y compris M. SONKO, se sont fiés à sa parole qui est celle d’un ministre ».
Aussi, affirme-t-il: « Très important et c’est ce qui mérite d’être retenu. Monsieur NIANG ayant affirmé que le rapport existe, doit mettre au service de la justice et des sénégalais ce rapport »
Selon lui, « Tous les sénégalais y compris M. SONKO, se sont fiés à sa parole qui est celle d’un Ministre de la République et principal concerné. À moins qu’aujourd’hui, il nous dise que ce rapport n’existe pas/plus, nous croyons en sa parole car comme il le dit, c’est quelqu’un de digne »
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SONKO DOIT ÊTRE ÉVACUÉ D'URGENCE À L'ÉTRANGER
Bassirou Diomaye Faye du Pastef est revenu ce samedi sur l’état de santé d'Ousmane Sonko, qu’il qualifie de “préoccupant”
Les membres du Bureau politique des Patriotes africains pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité tiennent une conférence de presse, ce samedi. Bassirou Diomaye Faye, qui fait office de porte-parole, est revenu sur l’état de santé de Ousmane Sonko, qu’il qualifie de “préoccupant”. “Même les responsables du parti peinent à le voir parce qu'il est sous traitement et sous surveillance médicale compte tenu de la gravité de la situation”, indique-t-il.
Bassirou Diomaye Faye exige l’évacuation du Maire de Ziguinchor vers l’étranger. "Cire Cledor est en France parce que n'ayant pas d'entrave par rapport à son passeport. Ousmane Sonko a subi le même sort et devrait être évacué d’urgence à l’étranger. C'est pourquoi nous demandons qu'on lui restitue son passeport pour qu'il puisse être évacué", a-t-il plaidé.
"Il y a des gaz qui pendant un certain temps ne peuvent être détectés mais continuent à avoir des effets néfastes dans l'organisme", a-t-il poursuivi citant l'expertise de certains médecins sans donner plus de précisions.
Le bureau politique de PASTEF invite ainsi les militants et sympathisants de continuer à se mobiliser face à la "tentative d'assassinat" que le président ousmane Sonko a subi. "Les actes d'intimidation n'entravent en rien la détermination de poursuivre la lutte sinon le monstre va poursuivre son forfait", a martelé Bassirou Diomaye Faye.
Le bureau politique invite en outre les militants à démanteler les milices illégales. "Sinon, Macky et ses bras armés continueront à semer le KO dans le pays, a-t-il souligné. Il a réussi à instaurer une rixe entre les populations elles-mêmes. Il faut le contraindre à quitter le pays. C'est un régime tyrannique qui compte rester au pouvoir quitte à marcher sur des cadavres".
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AFRIQUE, LA GUERRE D'INFLUENCE
la France peut-elle réinventer sa relation avec l’Afrique en dépassant le fardeau colonial ? Le continent est-il à l’aube d’un nouveau partage à l’image de celui de la fin du XIXème ? Les Africains peuvent-ils tirer profit de cet appétit des grands ?
Emmanuel Macron de retour d’Afrique où il a tenu à rappeler dans différents pays et sur tous les tons que le temps de la Françafrique, c’est fini, histoire d’ouvrir une nouvelle page de la longue et souvent douloureuse relation qui a uni une ancienne métropole et ses colonies.
Mais il ne s’agit pas pour la France d’abandonner toute ambition d’influence sur un continent qui aiguise les appétits des grandes puissances. Chine, Inde, Turquie, Etats-Unis et bien sûr Russie, toutes veulent se faire une place au soleil de l’Afrique. Et Paris doit repenser sa place pour continuer d’exister…
Mais la France peut-elle réinventer sa relation avec l’Afrique en dépassant le fardeau colonial ? Le continent est-il à l’aube d’un nouveau partage à l’image de celui de la fin du XIXème ? Les Africains peuvent-ils tirer profit de cet appétit des grandes puissances ? On ouvre le débat avec nos invités.
par Jean-Baptiste Placca
UN RÊVE SANS FIN
Pourquoi donc le privilège de représenter le continent africain au sein du Conseil de sécurité devrait-il être réservé aux seuls grands pays, alors que de petites nations sérieuses serviraient davantage l'intérêt de tous
Lors d’un dialogue en ligne, initié par le Parti communiste chinois, le président Cyril Ramaphosa d’Afrique du Sud a réaffirmé, ce 15 mars 2023, la nécessité d’une réforme des Nations unies, avec un siège permanent pour l’Afrique au Conseil de sécurité. Le continent peut-il raisonnablement nourrir quelque espoir de voir aboutir cette revendication, plutôt ancienne ?
Depuis un quart de siècle, au moins en effet, les Africains réclament cette réforme et ce siège permanent, mais dans une relative cacophonie, et en vain, jusqu’à présent. Ils ne se sont pas réellement donné les moyens d’impulser les changements qui auraient pu leur offrir une telle perspective au sein de l’Organisation internationale. Car, pour être audible, il faut exister, de manière cohérente et convaincante. Or, quoique plaisante sur le papier, l’idée d’un siège permanent pour l’Afrique au Conseil de sécurité n’a nullement été confortée par une aptitude de l’Afrique à s’imposer comme un bloc homogène, une entité solide.
L’Union se déchirerait, si elle devait s’entendre sur la nation qui porterait sa voix au Conseil de sécurité. Et chacun des pays qui se considère aujourd’hui comme grand et important sur le continent croit que ce siège devrait lui revenir naturellement. L’Afrique du Sud, le Nigeria, et quelques autres s’y voient, sans qu’un seul puisse se prévaloir d’un leadership consistant et convaincant, dans la constance, ces dernières décennies.
Dans ce cas, il ne resterait donc plus qu’à déterminer, à l’Union africaine, les critères précis à remplir pour mériter ce siège…
Et c’est alors que l’UA pourrait voler en éclats. Autant, pour certains, l’état de droit et la démocratie semblent être des gages clairs de crédibilité, autant, pour d’autres, il serait préférable d’intégrer des considérations moins… contraignantes, voire futiles. Parlez-leur de systèmes politiques à la crédibilité avérée, de processus fiables de désignation des dirigeants, et la plupart s’emporteront.
Les forces de défense et de sécurité ont commencé hier à traquer les nombreux vandales qui ont dévalisé les commerces et autres enseignes, en marge des manifestations de rue du jeudi
Les Forces de défense et de sécurité ont commencé hier à traquer les nombreux vandales qui ont dévalisé les commerces et autres enseignes, lors des manifestations de rue de ce jeudi qui ont accompagné la tenue du procès en diffamation opposant le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, au leader du parti Pastef, Ousmane Sonko. Plusieurs arrestations ont été opérées par les Fds, alors qu’on déplore la mort de deux personnes dont un agent municipal de la commune de la Médina.
L’heure de la traque des nombreux vandales de la journée du 16 mars a sonné. Ainsi, hier, le jour d’après, n’a pas été de tout repos pour les Forces de défense et de sécurité. Ces dernières se sont mises en effet aux trousses des nombreux manifestants qui se sont adonnés à des scènes de casse et de vol même au niveau de certaines artères et autres commerces. Du côté de la police tout comme celui de la gendarmerie, les éléments déployés dans le cadre de cette opération menée au lendemain des émeutes, qui ont accompagné la tenue du procès en diffamation Mame Mbaye Niang-Ousmane Sonko, s’appuient sur les caméras de surveillance placées dans les commerces et au niveau des grandes artères de la capitale. Rien n’a été négligé par les hommes en uniforme. Ce qui fait que la traque n’a pas été nulle. Puisque plusieurs arrestations sont en train d’être opérées par les Forces de défense et de sécurité, après l’interpellation de plus de 1500 personnes au cours des manifestations de violences de ce jeudi.
Deux morts !
Par ailleurs, il est à noter deux vies ôtées alors qu’elles pouvaient, à défaut d’apporter une satisfaction au pays, continuer ne serait-ce que pour le bonheur de leurs proches. Gora Diop et Doudou Fall ont perdu la vie. C’est la conséquence directe des échauffourées enregistrées jeudi en marge du procès en diffamation sur l’affaire Prodac. Ces deux jeunes sont désormais des victimes collatérales du dossier judiciaire opposant le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, à l’opposant Ousmane Sonko. Gora Diop laisse derrière lui un bébé de moins d’un an, d’après ses proches qui se sont signalés sur les réseaux sociaux. Il a été mortellement percuté par une voiture qui avait à son bord des hommes armés. Voyant le véhicule se diriger vers lui, il prend la poudre d’escampette. Sa course se fera sur moins de 600 mètres. Il trébuche et tombe. La voiture, dans une folle allure en pleine agglomération, fonce sur lui. Elle passe littéralement sur ses jambes. Le choc est tellement violent qu’il se fait déposer sur le trottoir. Les images sont choquantes. A terre, Gora Diop a l’air inerte. Il sera conduit à l’hôpital. C’est au lendemain du choc qu’il va succomber. Pour Doudou Fall, l’agent municipal de la Médina, il y a deux théories qui circulent. Il a été identifié dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux. L’agent municipal y tient une arme blanche. Dans une photo, il est aperçu couché à même le sol, perdant beaucoup de sang. Des manifestants le cataloguent comme un «nervis qui voulait attenter à leur vie». Une version réfutée par les partisans du maire de la Médina. Ces derniers affirment qu’il s’était armé pour protéger la mairie. Selon cette version, il voulait éviter le saccage de la mairie dirigée par Bamba Fall, qui a confirmé son décès.
Sonko hospitalisé
Le procès pour diffamation entre Ousmane Sonko et Mame Mbaye Niang est prévu ce 30 mars. Hier, à la rédaction de ces lignes, Ousmane Sonko était hospitalisé à Suma Assistance où plusieurs membres de l’opposition lui ont rendu visite. Le chargé de la communication du parti Pastef a annoncé, dans un post sur les réseaux sociaux, qu’il a été à la structure de santé pour s’enquérir de l’état de santé de son leader, mais les médecins lui ont opposé un refus catégorique, prétextant que «Ousmane Sonko a besoin de repos. Seuls les membres de sa famille sont autorisés à lui rendre visite». Il est même annoncé que le leader des Patriotes doit être évacué à l’étranger. Son avocat, Me Ciré Cledor Ly, serait sur le point d’être amené à l’étranger pour recevoir des soins appropriés. Son état de santé se serait dégradé.
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MUSIQUE : LION F.O.X, UNE JEUNE POUSSE SUR SCÈNE
La première édition du Women’s arts show a mis au-devant de la scène ce jeune artiste prometteur Lion F.O.X, de son vrai nom Pape Fodé Sy. En effet, le jeune prodige faisait partie des artistes invités ce 10 mars 2023, au centre culturel espagnol
La première édition du Women’s arts show a mis au-devant de la scène ce jeune artiste prometteur Lion F.O.X, de son vrai nom Pape Fodé Sy. En effet, le jeune prodige faisait partie des artistes invités ce 10 mars 2023, au centre culturel espagnol, Instituto Cervantes de Dakar. Pratiquant principalment le reggae, il ne s'enferme pas toutefois dans cette expression musicale.
Muni de sa guitare et d’un accompagnement, Lion F.O.X a réussi à captiver toute l’attention des participants à cet événement. Interviewé par AfricaGlobe en marge de l’événement, Lion F.O.X considère cette prestation comme son baptême de feu musical.
La musique n’est pas étrangère à sa famille. Son père et son frère et fort bien influencé le jeune natif de Grand Dakar qui a grandi à Niary Tally. En grandissant dans un environnement familial entouré de mélomanes, la fibre musicale qui sommeillait en lui vient de se réveiller.
La finesse des sonorités qu’il a distillées lors de cet événement culturel ne donne pas l’impression qu’il est novice dans la musique.
Tout compte fait Lion F.O.X rêve d’une grande carrière. Dans un futur proche le projet qu’il compte réaliser, c’est un tout premier album. Et il a fort à faire puisque qu’il est conscient d’être perfectionniste.
Sachant que le perfectionnisme est, dans une certaine mesure, une sorte d’auto violence sur soi pour donner le meilleur de soi, la meilleure version de soi. C'était un baptême de feu réussi.
Son nom d’artiste Lion F.O.X a un sens n’est pas juste fantaisiste mais véhicule un message : Lion prononcé ici en anglais est l’emblème du Sénégal et F.O.X signifiant Fodeh On the Xalam ( Fodé son vrai nom également traduit ici en anglais.
En définitive, F.O.X c’est Fodeh in the Xalam. Fodé jouant l’instrument de musique « xalam» ou à la guitare.
Pour savoir un peu plus sur ce jeune pousse suivez son entretien fait par AfricaGlobeTv. Il parle de son parcours et de ses ambitions.
par Gilles Yabi
LA TENTATION DU CHAOS
L’impact de cette nouvelle montée de tension pourrait devenir dévastateur pour la perception du risque politique au Sénégal. La logique du bras de fer musclé et sans limites entre le camp présidentiel et celui d'Ousmane Sonko est une voie périlleuse
Bonjour Gilles Yabi, ça fait débat avec Wathi. Une semaine de tensions au Sénégal avec des affrontements entre jeunes et forces de sécurité massivement déployées, des bus brûlés, des tirs de gaz lacrymogènes, des axes paralysés pendant des heures… Après les manifestations de mars 2021 qui avaient fait 14 morts, cette nouvelle flambée de violences, alors que devait s’ouvrir un procès en diffamation de l’opposant Ousmane Sonko inquiète beaucoup à onze mois de l’élection présidentielle de février 2024.
Oui, les images d’émeute ont fait le tour des téléphones au Sénégal, en Afrique et partout dans le monde, relayées par les médias nationaux et internationaux. L’impact de cette nouvelle montée de tension pourrait devenir dévastateur pour la perception du risque politique au Sénégal. Cette perception joue un rôle dans les décisions des acteurs économiques nationaux et étrangers, de tous ceux qui parient depuis des années sur le Sénégal comme pôle de stabilité et de sécurité dans une région ouest-africaine en proie aux coups d’État, au terrorisme et au recul des libertés.
L’élection présidentielle est prévue dans un peu moins d’un an et tout le monde se pose des questions sur ce que nous réservent les prochains mois. L’erreur grave que beaucoup de pays ont déjà commise en Afrique, c’est de penser que la situation sera toujours maîtrisée avant qu’elle ne dégénère en crises violentes, graves et longues. Les acteurs politiques oublient souvent que le fait de ne pas vouloir individuellement plonger leur pays dans le chaos ne signifie nullement que le résultat combiné de leurs actions, et l’usage de tous les moyens pour défendre leurs intérêts, ne sera pas effectivement le chaos.
Vous rappelez ce que vous estimez être les ingrédients de la stabilité politique du Sénégal depuis son indépendance, malgré les épisodes de tensions et de violences qui ont bel et bien existé sans entraîner de rupture institutionnelle…
Oui. Au moment de la commémoration du 60ᵉ anniversaire de l’indépendance du Sénégal, en avril 2020, je disais sur cette antenne que je considérais que le premier ingrédient de la stabilité au Sénégal, c’était « la réalité de l’existence d’un État, la capacité à projeter l’image d’un État présent, organisé, capable de maintenir l’ordre sans apparaître comme un appareil uniquement au service du pouvoir politique du moment ». J’avançais aussi que « les élites politiques sénégalaises avaient jusque-là toujours donné le sentiment de croire à la nécessité de le préserver l’État de graves dérives qui pourraient résulter d’une politisation à outrance des administrations. » J’insistais aussi sur la qualité de la formation des hommes et des femmes qui animaient les institutions publiques, y compris le secteur de la défense et de la sécurité.
Le Mouvement citoyen "Demain c'est maintenant" alerte sur les risques d'instabilité du Sénégal. Les Sénégalais n'en peuvent plus des batailles rangées et parfois mortelles. Il urge de calmer le jeu - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du mouvement Demain c'est maintenant, daté du 17 mars 2023 à propos de la situation sociopolitique nationale.
« Des scènes de violence ont encore émaillé l'ouverture, jeudi 16 mars, du procès ayant pour protagonistes le Ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang et l'opposant Ousmane Sonko.
La vive tension qui prévaut est le fait d'acteurs politiques prêts à en découdre et nourris de rancœurs entretenues par des discours dont la radicalité le dispute à l'inflexibilité.
Par ce florilège d'intolérance, de radicalité et d'hostilité, la démocratie sénégalaise vacille.
Les Sénégalais sont pris en otages par un Mortal Kombat et sont régulièrement empêchés de vaquer à leurs occupations vitales.
Les populations paient ainsi un lourd tribut dans l'enchaînement des troubles avec la forte réduction de la mobilité, la fermeture des écoles et des commerces, le gel des activités, le caillassage des véhicules et des biens publics et privés.
Une telle absence de discernement et de lucidité constitue une source d'inquiétude pour les citoyens déjà rudement éprouvés par un quotidien de plus en plus difficile.
Le Mouvement citoyen "Demain c'est maintenant" saisit cette occasion pour alerter sur les risques d'instabilité du Sénégal.
Les Sénégalais n'en peuvent plus des batailles rangées et parfois mortelles.
Les voix de sagesse doivent s'élever pour fustiger ces actes irréfléchis qui accentuent le malaise.
Il urge de calmer le jeu d'autant plus que le Sénégal s'achemine vers l'élection présidentielle de février 2024, avec ses enjeux et ses incertitudes.
La perspective qui s'annonce n'est guère reluisante dans une démocratie où le jeu politique a toujours été ouvert.
La dégradation s'observe à tous les niveaux avec un appauvrissement du débat contradictoire hélas remplacé par des diatribes, des invectives et une surprenante irrévérence vis-à-vis des institutions de la République.
Le Mouvement Demain c'est maintenant condamne les comportements violents et déviants qui transparaissent dans nos environnements quotidiens.
Les causes de cette tension permanente et les remèdes sont à chercher dans une approche résolument collective.
Donc balle à terre pour un respect strict des règles du jeu démocratique, des droits constitutionnels de l'opposition et des institutions républicaines.
Demain c'est maintenant invite à plus de lucidité et d'amour du pays pour apaiser l'espace politique et social pollué par une affligeante cacophonie.
Le Mouvement Demain c'est maintenant exhorte les forces vives de la nation à se ressaisir pour faire face aux urgences et relever les défis de développement.
Un retour aux fondements d'une République de droit récompense l'aspiration tout aussi légitime des Sénégalais à un mieux-être. »
Par Cheikh Tidiane Wade
SENEGAL : COMMENT LA DIASPORA PEUT FINANCER LE DEVELOPPEMENT LOCAL
De plus en plus, des maires africains expriment leur souhait de se tourner vers les diasporas pour le financement du développement local.
L es transferts de fonds, les investissements et l’expertise de la diaspora africaine forte de 160 millions de personnes sont vitaux pour la croissance future du continent. C’est la conclusion à laquelle la Banque africaine de développement est arrivée lors d’un forum organisé en décembre 2022 à Abidjan, en Côte d'Ivoire.
De plus en plus, des maires africains expriment leur souhait de se tourner vers les diasporas pour le financement du développement local. Cet article vise à expliquer comment l’investissement des émigrés peut contribuer au financement du développement des collectivités au Sénégal. Dans le contexte de la décentralisation et de la territorialisation des politiques publiques, les migrants et le secteur privé pourraient jouer un rôle de premier plan dans vis-à-vis des les collectivités territoriales affectées par les migrations.
En effet, les autorités locales se retrouvent en première ligne pour gérer les impacts, à la fois positifs et négatifs, de la migration. Les collectivités territoriales du Sénégal ont en commun d’être confrontées à deux phénomènes majeurs qui structurent et déstructurent les dynamiques économiques. Il s'agit du changement climatique et de la mondialisation dans un contexte de mobilité permanente liées aux migrations. Inscrire les dynamiques territoriales dans nos objectifs de développement revient à envisager ces entités spatiales et humaines comme porteuses de nouvelles économies plus adaptées.
LES FONDS DES MIGRANTS COMME ALTERNATIVES
En effet, selon la Commission économique pour l’Afrique, les transferts des migrants vers le continent ont atteint 41 milliards de dollars en 2021. Cela représente ainsi plus du double de l’aide publique au développement accordée à l’Afrique. Il s’agit de trouver des financements adaptés dans un contexte où les transferts de fonds des migrants, bien encadrés, constituent des alternatives solides.
Au Sénégal, selon un rapport publié par l’Afford (2021), la diaspora est forte de 642 654 personnes, soit 3,7 % de la population. Si les flux d’émigration des Sénégalais se font majoritairement au sein du continent africain, 47,6 % d'entre eux sont établis dans les pays de l’Union européenne. La diaspora sénégalaise, c’est aussi 2 562 millions de dollars US de transferts de fonds par an, représentant 10,5 % du Produit intérieur brut (PIB) du pays, selon le même rapport. C’est considérable !
Grâce à ces transferts, la diaspora joue un rôle de premier plan dans le relèvement du niveau et du cadre de vie des familles restées au pays. Elle contribue ainsi aux efforts entrepris par les gouvernements pour lutter contre la pauvreté et favoriser l’inclusion économique des populations, y compris les plus vulnérables. Les associations de migrants sont actives dans la prise en charge des effets adverses du changement climatique par le financement et l’investissement dans les infrastructures, les moyens de production et l’outillage agricole. Elles contribuent également au financement et au développement d’activités génératrices de revenus, à l’adoption d’activités non agricoles, à la diversification des activités agricoles.
Ainsi, bien encadrés, les transferts de fonds des migrants peuvent permettre de trouver des financements adaptés et constituer des alternatives solides par rapport au renforcement des ressources financières des collectivités territoriales. En effet, chaque année, une allocation minimale de 12 millions de francs CFA (environ 19 000 dollars US) est versée à chacune des 557 collectivités locales. Le Fonds de dotation de la décentralisation qui est très faible pour une meilleure territorialisation des objectifs de développement durable est en cours de restructuration. Il constitue une réforme ambitieuse qui vise à recentrer les ressources sur les vrais objectifs du fonds.
TRANSFERTS NON FINANCIERS
Les associations de la diaspora et les migrants en tant qu'individus contribuent en permanence au dynamisme de l'économie à travers des transferts monétaires et des transferts non financiers. En réalité, les migrants transfèrent plus que de l’argent. Ils ramènent un engagement pour le développement, des réseaux de partenariat, des moyens de production et des outils et machines pour répondre aux effets adverses de l’incertitude climatique.
En outre, les migrants peuvent investir dans l'immobilier dans les villes comme Dakar ou dans les villages. Les retombées de ces investissements sont destinées au financement d’alternatives face aux effets liés à l’aridité et à l’incertitude climatique. Les aides d'urgence aux populations sont financés ainsi par des sources plus stables et moins soumises aux impacts des changements climatiques sur le capital naturel et les activités économiques des zones rurales. Dans le même temps, ces flux financiers contribuent à connecter l’économie locale au système national et global. L'habitat constitue un secteur de prédilection de l'investissement des migrants sénégalais. Cette appropriation foncière et immobilière entraîne des effets multiples sur la société et le tissu urbain. Face aux risques climatiques, il est nécessaire de tenir compte des opportunités et incertitudes liées au climat. L’amélioration des articulations entre l’investissement des émigrés avec les priorités de l’encadrement (collectivités territoriales, organisations non gouvernementales, projets de développement…) devrait se faire par une prise en compte effective du potentiel de l’émigration.
MIEUX CANALISER LES INVESTISSEMENTS
En d’autres termes, les plans de développement des collectivités territoriales devraient être plus sensibles à ces deux paramètres déterminants du développement territorial. Les migrants et associations de la diaspora doivent de leur côté pouvoir profiter des dispositifs et plateformes d’appui pour mieux canaliser leurs investissements. Avec l’installation des antennes des Bureaux d’accueil, orientation et suivi des Sénégalais de l’extérieur au niveau des Agences régionales de développement, plusieurs opportunités sont offertes aux migrants qui veulent investir dans leurs terroirs. Ces bureaux vont contribuer aux efforts visant à mettre en œuvre une politique migratoire sénégalaise adaptée aux évolutions nationales et internationales et orientée vers une logique de développement.
Les projets d’appui aux migrants de retour ayant atteint des succès notables ont beaucoup mis l’accent sur une bonne diffusion de l’information autant au Sénégal que dans le pays de provenance des migrants de retour. Il s’agira, dans le futur, de privilégier une information centrée sur les opportunités destinées aux Sénégalais porteurs de compétences pouvant être investies au Sénégal (valorisation de l’expertise de la diaspora). Elle devra également inclure ceux désireux d’être accompagnés pour la mise en œuvre de leurs projets d’investissement sur place. Par exemple, il serait intéressant que les responsables des différents secteurs professionnels agissant au Sénégal puissent dire de manière précise leurs attentes vis-à-vis des migrants de retour ainsi que les opportunités d’emploi et d’investissement qu'ils pourraient prendre en charge. Autrement dit, il s’agit de rendre « pratique » l’information en direction de migrants de retour pour qu'ils puissent très vite être en situation d’investir voire de produire. Le gouvernement du Sénégal reconnaît la contribution des migrants si bien que l’expertise de la diaspora est inscrite dans le Plan Sénégal Emergent, le référentiel de développement du pays, qui intègre une utilisation souple et optimisée des ressources techniques et scientifiques de la diaspora.
La place de la diaspora dans le développement économique et social national trouve également, dans la mise en œuvre de l’Acte III de la décentralisation, une formidable opportunité. En effet, les réseaux de la diaspora sénégalaise pourraient constituer à moyen et long termes des leviers du développement durable avec l'avènement des pôles territoriaux tels qu'ils sont envisagés par l'Acte III de la décentralisation.
Cheikh Tidiane Wade
Professeur de Geography, Université Assane Seck de Ziguinchor
THECONVERSATION.COM
BORIS DIOP EVOQUE LA SOLITUDE DE L'ECRIVAIN ET L'INCERTITUDE DE SON ENTREPRISE
L’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop a souligné la solitude de l'écrivain et le caractère incertain de son entreprise, vendredi, à l'ouverture de la sixième édition du Salon international du livre de Thiės (SILT) dont il est le parrain.
L’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop a souligné la solitude de l'écrivain et le caractère incertain de son entreprise, vendredi, à l'ouverture de la sixième édition du Salon international du livre de Thiės (SILT) dont il est le parrain.
"Lorsqu’on se livre à cet exercice difficile qu'est l’écriture, cela se passe dans la solitude, dans l’incertitude. Parce qu’au fond, on écrit sans avoir été mandaté par personne", a-t-il dit à l’ouverture de cet événement littéraire qui se tient à Saly-Portudal, du 16 au 19 mars. Selon l'auteur de "Doomi golo" (2003), il y a "beaucoup d'appelés et peu d'élus" dans le domaine de l'écriture "On prend sa plume, on raconte une histoire et on dit au monde entier : écoutez-moi, j'ai quelque chose à vous dire. Et nous sommes très nombreux de le faire", a-t-il dit en parlant de la motivation de l'écrivain.
Boris Diop considère que "le Sénégal se porte bien" dans le domaine de la littérature, au regard du nombre d’événements littéraires qui se déroulent dans le pays. Le SILT se passe pour la première fois à Saly Portudal (Mbour), un choix motivée par l'ouverture sur le monde de cette cité balnéaire de la région de Thiès, selon Moustapha Ndéné Ndiaye, président de la manifestation. "Saly offre cette plateforme internationale où le SILT trouve une terre de prédilection", a-t-il dit. "L'Afrique face à elle-même, enjeux d'écriture", le thème de cette manifestation, n’a pas été choisi par hasard selon lui, puisque "la littérature est forcément au cœur des grandes réflexions, surtout celle de l'Afrique"