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14 juin 2025
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LE RECIT D'UNE VIE
La première femme procureure au Sénégal, Dior Fall Sow, retrace dans un ouvrage ‘’Mon Livre Blanc : en mon âme et conscience’’ son cursus scolaire et universitaire et sa carrière de magistrat.
La première femme procureure au Sénégal, Dior Fall Sow, retrace dans un ouvrage ‘’Mon Livre Blanc : en mon âme et conscience’’ son cursus scolaire et universitaire et sa carrière de magistrat.
‘’En racontant certains épisodes de ma vie avec des anecdotes, on me disait tout le temps qu’il fallait que j’écrive. C’est une manière de laisser un message à la jeunesse’’, a souligné l’auteure, samedi, lors de la cérémonie de dédicace de l’ouvrage au musée de la femme, Henriette Bathily.
Partant de son ‘’expérience’’, son ‘’vécu’’ et sa ‘’trajectoire, Dior Fall Sow affirme avoir ‘’écrit en deux ans pour montrer l’exemple à toutes ces femmes qui ne savent pas qu'elles ont leurs capacités, leurs possibilités d’accéder à certains degrés de responsabilités’’.
Dior Fall Sow, magistrate et première procureure de la République du Sénégal, ardente défenseure de la cause des femmes et des enfants, des droits humains, a débuté sa carrière à Saint-Louis en 1971.
Dans la préface intitulée "J'ai vu Dior à l'œuvre", Adama Dieng, ancien Secrétaire général adjoint des Nations-Unies, Conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la prévention du génocide écrit que ‘’si toutes les vies méritent d'être racontées, au regard des singularités dont Dieu a doté chacune de ses créatures, il est de ces vies dont le récit impose le partage’’.
L'autobiographie de Dior Fall, a encore noté M. Dieng, président de séance lors de cette cérémonie de dédicace, ‘’est une offrande à la jeunesse, particulièrement à ces jeunes sénégalaises et africaines en quête de repère ; un cadeau précieux dans un monde incertain qui semble hoqueter à chaque tournant de sa trajectoire incertaine dans la consécration des droits des femmes’’.
Présentant l’ouvrage, la Sociologue Maréma Touré a indiqué que ‘’le livre blanc appartient à la littérature grise en général destinée à une institution mais en parcourant l’ouvrage on se rend compte qu’elle est une institution’’.
‘’C’est un esprit libre, en partant de ses propres expériences, elle pose des questions et apporte des réponses afin de permettre au lecteur de se faire sa propre opinion’’, a expliqué la sociologue.
En plus d’être procureure, Juge d’instruction, Directrice des ressources humaines de la Sonatel et avocate générale au Tribunal pénal international pour le Rwanda à Arusha, Dior Fall Sow, selon, Mme Touré, ‘’est une combattante de l’équité et de l’égalité de genre’’.
‘’Elle termine ce livre avec un appel à la solidarité entre les Africains. Elle n’a pas manqué d’évoquer les valeurs qui fondent notre continent et auxquelles les jeunes doivent se référer’’, a lancé la sociologue.
Dans cette autobiographie, Dior Fall Sow ‘’retrace les chemins de son cursus scolaire et universitaire, nous narre sa carrière qua pas manqué de piment’’, selon le préfacier.
‘’Un témoignage qui relate avec quelque nostalgie une lointaine époque, bien différente de celle que nous vivons. Son parcours force le respect. Un modèle qui devrait inspirer les générations actuelles et futures’’, ajoute t-il.
Cet ouvrage de 456 pages se veut aussi ‘’’un plaidoyer en faveur des valeurs humanistes’’
L'ÉTAT REVIENT SUR L'INTERDICTION DES PORTE-BAGAGES
Les bus et minibus sont autorisés, "à titre dérogatoire", à conserver leur porte-bagages pendant un an, mais la hauteur du chargement ne pourra dépasser 50 ou 70 cm selon les véhicules, à en croire un arrêté du ministère des Transports
Le gouvernement sénégalais a rapidement révisé l'une des mesures fortes prises après un accident de bus qui a fait des dizaines de morts, et dont un certain nombre ont été décriées comme inapplicables par les professionnels du transport.
Le gouvernement a annoncé mardi une vingtaine de dispositions après la collision entre deux bus qui a fait 41 morts, selon le dernier bilan officiel, le 8 janvier à Sikilo (centre). L'accident est considéré comme le plus grave des dernières années sur les routes réputées meurtrières du pays.
Plusieurs mesures frappent directement les transporteurs. Parmi elles, le gouvernement avait décidé d'interdire la pose de porte-bagages sur les toits des bus, et d'ordonner le démontage des porte-bagages existants.
Les professionnels ont mal pris cette résolution rendant leur travail quasiment impossible selon eux. Les bus convoyant des passagers aussi bien que des marchandises sont un moyen de transport essentiel entre les villes de ce pays pauvre, faute d'autres solutions. Les bus sont communément transformés pour accroître leur capacité et équipés de porte-bagages souvent surchargés au point de menacer la tenue de route.
Le ministère des Transports terrestres est revenu sur l'interdiction des porte-bagages, dans un arrêté publié sur les réseaux sociaux. Les bus et minibus sont autorisés, "à titre dérogatoire", à conserver leur porte-bagages pendant un an, mais la hauteur du chargement ne pourra dépasser 50 ou 70 cm selon les véhicules, dit le texte. Le drame imputé à l'éclatement d'un pneu a attiré un flot de critiques contre les autorités pour leur incapacité à faire respecter les règles de conduite, mais aussi la réglementation sur l'état des véhicules.
Cependant des mesures annoncées mardi ont été jugées en déphasage avec les réalités économiques ou les modes de vie, par exemple l'interdiction faite aux bus et minibus de circuler la nuit, ou l'interdiction d'importer des pneus usagés. Les deux propriétaires des bus accidentés le 8 janvier ont été écroués vendredi en attendant d'être jugés le 18 janvier, a rapporté le site d'informations Dakaractu. Aucune confirmation n'a été obtenue auprès de la justice ni de la gendarmerie.
Les accidents de la route, causés par une conduite inconsidérée, la vétusté des véhicules ou la non-application des règles par les services concernés, tuent officiellement 700 personnes chaque année au Sénégal, pays de plus de 17 millions d'habitants.
Le Sénégal accusait en 2019 une mortalité sur les routes de 24 pour 100.000 habitants, et l'Afrique subsaharienne de 27 pour 100.000, pour un taux de 6 pour 100.000 dans l'Union européenne et de 2 en Suisse, selon la Banque mondiale.
PAR Jean-Baptiste Placca
SYLVANUS OLYMPIO, LEADER D'ENVERGURE
Puis, soudain, l’Afrique bascula dans le pire. À jamais, avec ce premier assassinat d’un chef d’État élu. En une nuit, le Togo avait changé de destin
Son assassinat, le 13 janvier 1963, a marqué le début des coups d’État sanglants, en Afrique. Le 60e anniversaire de l’élimination de Sylvanus Olympio, père de l’indépendance togolaise, a été largement évoqué sur RFI le 13 janvier. Mais c’est sur le profil de l’homme que vous souhaitez revenir tout particulièrement, aujourd’hui. Pourquoi donc?
Il était de ces leaders qui donnent à leur peuple l’envie de se surpasser. Son parcours, aujourd’hui encore, inspirerait la jeunesse africaine en quête d’excellence. Sylvanus Olympio a fait ses études dans l'une des plus prestigieuses institutions universitaires de la planète, la London School of Economics and Political Science. Avant d’entrer en politique, il avait eu une carrière professionnelle exemplaire chez Unilever, où il était l'un des rares Africains à devenir associé.
Un des intervenants, hier 13 janvier sur RFI, indiquait qu’il était l'un des dirigeants les mieux formés de l’Afrique indépendante. En fait, il était unique, dans l’ensemble de l’Afrique francophone, dont les dirigeants, à l’indépendance, étaient pour la plupart des instituteurs, des employés des postes ou des chemins de fer. Bien sûr, Léopold Sédar Senghor était agrégé de grammaire et Félix Houphouët-Boigny, formé, d’abord comme instituteur, est ensuite devenu ce que l’on appelait médecin africain.
Sylvanus Olympio, sûr de ce qu’il valait, agaçait passablement, avec ce que certains de ses pairs francophones décrivaient comme des airs anglo-saxons. Même dans les anciennes colonies britanniques, où nombre de chefs d’État avaient une formation universitaire, ce n’est que beaucoup plus tard que des pays comme le Botswana seront dirigés par des diplômés de cette même London School of Economics, dont est sorti Olympio, en 1929.
On ne protège ni ne sécurise la vie, si on est incapable de la respecter, et on ne peut continuer de passer de vie à trépas, parce que l’on n’est pas en mesure de s’offrir un voyage dans un bus climatisé de 52 places
Le désordre, dans lequel nage le Sénégal, fait la promotion de nos malheurs, dont les affres s’abattent, comme par hasard, à chaque fois que la joie s’en trouve collectivement partagée et exprimée.
On a eu le Joola en 2002, nous tenons le drame Siliko en 2023. Sans comparaison si ce n’est la conjugaison tenace de l’inconscient.
Tonton Doudou, mara vénéré de notre famille, a l’habitude de conseiller moults sacrifices, en début d’années, pour conjurer le mauvais sort.
Imposant immolations de coqs, de chèvres, versements de potions et lavages, qui n’ont jamais empêché les esprits maléfiques, de trouver malin plaisir, à endormir les chauffeurs, à dérouter les tableaux de bord, à exploser des pneus finis depuis l’an quarante.
Il y en a toujours de plus forts sur qui rien n’a d’emprise, répète inlassablement Niokhor un autre tonton, cousin de l’oncle Doudou.
Sans blague, l’heure ne se prête pas à la dérision. Pas après le massacre de six kilos, abonnés au goose bumps ketchup et le manque d’hématies à Kaffrine.
Ironie morbide que cette traite de sacrifices ! Les offrandes ont du chemin à faire, encore, dans le torrent de larmes nationales intarissables. On ne joue pas avec les traditions. Elles sont trop ancrées dans notre société ambivalente, et nous-mêmes trop entravés par les chaines de l’indiscipline, pour que la discipline ronfle, comme un moteur bien huilé dans le décode de la route.
Il fait bien de sortir la chicotte le Macky, encore qu’il rétrograde dans la restriction des libertés, et rétropédale dans l’envers de l’épaisseur des pneus autorisée par le marché d’occasion.
Sont passés sur l’autel des holocaustes les quarante morts de trop, dénoncés du bout des lèvres, par de squelettiques devoirs d’indignations amnésiques d’exigences.
Comme si une amnistie passée par là, effaçait les civilités urbaines et la cité de la mémoire bienséante.
On verra si le suivi, donne manquante du chainon de vie, étouffera les pots d’échappements de vieilleries amorties à biens de richesses maculées de sang.
Finies les paroles, place aux actes, fussent-ils accélérés.
On ne protège ni ne sécurise la vie, si on est incapable de la respecter, et on ne peut continuer de passer de vie à trépas, parce que l’on n’est pas en mesure de s’offrir un voyage dans un bus climatisé de 52 places.
Nul n’ayant le droit de vendanger la vie, arrêtons le massacre, ce d’autant que l’évocation du pronom nul, entend la locution quoi qu’il en soit chez Marcel Prouts.
Honni qui pense politique. Il n’est guère question d’abréger ou prolonger une durée de pouvoir, encore moins de limiter son mandat à deux vitesses.
Ne me faites pas dire ce que vous entendez.
Entre allusion et illusion, la désillusion n’est jamais loin.
Comme le dit tonton Doudou, c’est en donnant un sens et un but à la vie que l’on prend conscience des limites et va á l’essentiel, parce qu’à défaut, on rira jaune de sa turpitude, la tragédie et la mort dans les yeux.
LES SUITE JUDICIAIRES DE L'ACCIDENT DE KAFFRINE ET LES MESURES DE SECUTE DU GOUVERNEMENT A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE SAMEDI
Les quotidiens reçus ce samedi à l’Agence de presse sénégalaise (APS) évoquent les suites judiciaires de l’accident de Kaffrine, les mesures annoncées par le gouvernement pour assurer la sécurité des usagers des transport terreste
Dakar, 14 jan (APS) – Les suites judiciaires de l’accident de Kaffrine dans lequel ont péri 41 personnes, les mesures annoncées par le gouvernement pour assurer la sécurité des usagers des transports terrestres et d’autres sujets au menu des quotidiens reçus samedi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Le journal L’Observateur rapporte que les propriétaires des deux bus impliqués dans l’accident survenu, dimanche dernier, à Sikilo prés de Kaffrine, sont envoyés en prison depuis jeudi.
Selon Vox Populi, les propriétaires des deux bus seront jugés le 18 janvier à Kaolack.
Ils seront jugés en flagrant délit au Tribunal de grande instance de Kaolack pour ‘’mise en danger de la vie d’autrui, défaut de souscription d’une police d’assurance pour l’un et pour diverses autres contraventions aux dispositions du Code de la route relatives à l’homologation, à l’immatriculation et aux pneumatique’’, précise Bës Bi.
Concernant les mesures annoncées par le gouvernement pour assurer la sécurité des usagers des transports terrestres, suite à ce drame, Le Quotidien note que ‘’l’Etat fait marche arrière’’ sur l’interdiction des porte-bagages.
En effet, dans son arrêté interdisant toute transformation des véhicules affectés au transport de voyageurs, destinée à augmenter les places assises et à créer des porte-bagages supplémentaires, le ministre des Transports informe qu’à ‘’à titre dérogatoire’’, ‘’les véhicules affectés au transport public de voyageurs sont autorisés, pour une période d'un an à compter de la date de signature du présent arrêté, à conserver des porte-bagages dont les chargements ne peuvent dépasser 50 cm, pour les véhicules de 7/8 places et 70 cm, pour toutes les autres catégories de véhicules affectés au transport de voyageurs’’.
L’Observateur parle de ‘’reculade’’ et explique ‘’comment le gouvernement s’est aménagé une voie de sortie face à la pression des transporteurs’’.
Lundi, lors d’un conseil interministériel, le Premier ministre avait annoncé une vingtaine de décisions prévues pour éviter les accidents de la route et renforcer la sécurité routière.
L’interdiction de transporter des voyageurs sur les routes interurbaines entre 23 heures et 5 heures, l’interdiction des porte-bagages, la limitation à dix ans de la durée d’exploitation des véhicules de transport de personnes et à quinze ans de celle des véhicules de transport de marchandises font partie des mesures prises.
L’As rapporte que les intoxications accidentelles tuent 45 000 enfants chaque année.
‘’Ce sont des statistiques qui font froid dans le dos. Elles sont particulièrement alarmantes. Selon le centre antipoison du ministère de la Santé, 45 000 enfants perdent la vie au Sénégal des suites d’intoxications accidentelles. Avec un pic de fréquence compris entre 1 et 4ans et qui concerne pour 60% les garçons, les intoxications accidentelles constituent la seconde cause d’accidents de la vie courante chez l’enfant après les traumatismes’’, écrit le journal.
Sud Quotidien s’intéresse à l’état des marchés au Sénégal, devenues des ‘’poudrières’’ à cause des installations anarchiques, l’absence de bouches d’incendie, des branchements électriques clandestins, l’insalubrité, etc.
Le Soleil met en exergue ‘’l’écriture-femme’’, un genre littéraire ‘’qui s’affirme’’, selon le journal, lequel écrit : ‘’Sur le concept de l’écriture féminine, les avis divergent. Si pour certaines personnes, il marque l’entrée fracassante des femmes dans le paysage littéraire longtemps dominé par les hommes, pour d’autres, il apporte une sensibilité nouvelle, plus empathique. On peut dire que la littérature féminine au Sénégal a définitivement trouvé sa place’’.
WalfQuotidien tâte le pouls du front social et estime que ‘’le pouvoir n’est manifestement pas sorti des ennuis’’. ‘’A peine la diminution des prix de grande consommation annoncée, une hausse vient doucher les Sénégalais. S’y ajoute une succession d’événements dont les conséquences feront des victimes’’, rappelle Walf.
‘’(…) le pouvoir est rattrapé par la réalité du marché, dictée par des facteurs exogènes, avec la hausse du prix du carburant et de l’électricité. Une situation qui, hélas, ne va pas s’améliorer très vite puisque le Fonds monétaire international (Fmi) veille au grain sur les subventions qu’il souhaite ciblées’’, écrit la publication.
Selon le journal, ‘’l’augmentation du prix du carburant aura des conséquences certaines avec l’augmentation en vue du prix du transport’’.
TOUBA, PLUS DE 700 PERSONNES INTERPELLEES EN QUINZE JOURS
Au total, 785 personnes ont été interpellées dans la Ville de Touba (centre) en 15 jours durant une opération mixte de sécurisation police-gendarmerie, a annoncé Diégane Sène, Commissaire spécial de la Cité religieuse.
Au total, 785 personnes ont été interpellées dans la Ville de Touba (centre) en 15 jours durant une opération mixte de sécurisation police-gendarmerie, a annoncé Diégane Sène, Commissaire spécial de la Cité religieuse.
‘’Durant cette période de 15 jours, 785 personnes ont été interpellées pour diverses infractions. 125 véhicules ont été immobilisés et 826 pièces saisies (….)'', a déclaré le Commissaire.
Il s’entretenait avec la presse en marge d’une visite du ministre de l’Intérieur Antoine Diome dans la nuit de vendredi à samedi à Touba, pour faire l’état des lieux du dispositif mixte police-gendarmerie mis en place depuis le 25 décembre dans la Ville sainte.
Le Khalife général des Mourides Sérigne Mountakha Mbacké a ordonné, fin décembre, la dissolution de l’association Safinatoul aman, chargée depuis 1997 de la gestion du volet sécuritaire de Touba et confié cette mission aux forces régaliennes.
Selon le Commissaire, ‘’ces opérations ont eu un impact positif et ont été très bien appréciées par la population parce que la délinquance, si on ne peut pas dire qu’on l’a éradiquée carrément, a grandement diminué''.
Il a souligné que ‘’les zones réputées criminogènes notamment Mbar Ya, Market Ba, Marché Ocass ont été maîtrisées''.
‘’Les petits délinquants ont presque fui. Même dans la journée, il devient rare de les trouver dans ces lieux’’, a ajouté M. Sène tout en rappelant que la pratique du football, l’usage de la cigarette et le port des tenues vestimentaires indécentes sont formellement interdits dans la cité religieuse de Touba.
Les patrouilles nocturnes ‘’ont été d’une grande satisfaction'', selon le commissaire Sène.
Avec ‘'l’engagement’' de la police et de la gendarmerie, ‘’on a eu à engranger vraiment des résultats satisfaisants’’, a t-il salué, invitant les chefs de village et les délégués de quartier à ‘’une meilleure collaboration'' pour permettre aux forces de l'ordre d'assurer la sécurité des personnes et de leurs biens.
L’OPERATION DEMINAGE DU GOUVERNEMENT
Le rapport de la Cour des comptes est décidément une patate chaude entre les mains du gouvernement qui multiplie les actes et sorties pour rassurer tout le monde, notamment, les plus grands contributeurs au fonds Force covid-19
Le rapport de la Cour des comptes est décidément une patate chaude entre les mains du gouvernement qui multiplie les actes et sorties pour rassurer tout le monde, notamment, les plus grands contributeurs au fonds Force covid-19. Non seulement, il s’engage à une mise en œuvre de toutes les recommandations, mais aussi, il ne tarit plus d’éloges sur les magistrats de la Cour des comptes, après qu’ils aient été voués aux gémonies, dans un premier temps.
Le temps diplomatique n’est certainement pas le temps politique ; encore moins celui de l’opinion publique. Souvent absents lors des débats sur certains dossiers sensibles comme les questions politiques et les scandales financiers, le corps diplomatique a été très présent dans le dossier des 1000 milliards du Fonds Force Covid-19, objet de l’audit de la Cour des comptes qui ne cesse de défrayer la chronique. Quand ce n’est pas des membres du corps diplomatique qui témoignent publiquement de leur indignation au vu des révélations de la Cour des comptes, c’est le Gouvernement qui multiplie les initiatives pour rendre des comptes et essayer de donner des gages.
Outre les sorties remarquables et remarquées du porte-parole du Gouvernement et du ministre en charge des Finances, l’histoire retiendra aussi les sorties de la cheffe de la Diplomatie. Elle, qui d’habitude accorde très peu d’interviews, est montée au créneau pour s’expliquer dans à l’émission Grand Jury de la RFM. ‘’Assumer ce qu’il faut assumer’’ ; ‘’réfuter ce qu’il faut réfuter’’ : voilà deux objectifs que revendiquait d’emblée Maitre Aïssata Tall Sall pour justifier la ligne de conduite du Gouvernement. Interpellée sur une éventuelle colère des partenaires et une possible atteinte à l’image du Sénégal à l’international, elle répondait : ‘’Je peux vous dire qu’ils (les partenaires) ne sont pas fâchés ; en tout cas pour ceux que j’ai rencontrés et je vais continuer à rencontrer les autres. Pas plus tard qu’hier d’ailleurs, le président de la République me demandait d’arrêter un calendrier de rencontre avec l’ensemble de nos partenaires, des diplomates des pays étrangers accrédités à Dakar, ainsi que d’autres partenaires techniques pour leur expliquer ce qui se passe…’’
Quand Macky Sall demandait à la ministre des Affaires étrangères de rencontrer tous les partenaires pour expliquer
La veille, informait la ministre des Affaires étrangères, elle avait reçu les ambassadeurs de l’Union européenne. ‘’Nous avons beaucoup parlé de ce rapport de la Cour des comptes ; j’ai donné la version et les éléments que le Gouvernement met à la disposition des partenaires. Je peux vous dire que, non seulement, ils ont compris, mais ils ont accepté, et l’exercice va continuer avec les autres. Il faut savoir que si on est là à débattre autour de ce rapport, c’est parce que le Président a voulu ce rapport et sa publication’’, se défendait la ministre. Qui précise : ‘’Le président de la République a dit : je veux que la Cour des comptes, en plus de sa mission générale classique, fasse un audit spécial, particulier, sur ces fonds Force Covid. Et la Cour l’a fait. Mieux, il a demandé qu’une fois que ce rapport termine, il faut le publier. Nous, dans le gouvernement, nous avons été mis au courant en même temps que l’opinion de ce rapport…’’
Face à ces déclarations, le Coordonnateur du Forum Civil (Section sénégalaise de Transparency international, Birahime Seck, n’avait pas manqué de monter au créneau pour crier son indignation. Il fulminait : ‘’Bët bu rusul tocc, ces partenaires et diplomates sont au courant de tout. Aussi, nous informerons leurs parlements. Le déminage doit se faire devant le juge, en plus des mesures à prendre par le Président Macky Sall.’’
Depuis lors, la bataille de l’opinion publique ne faiblit pas, aussi bien à l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale. Pour sa part, le Gouvernement n’a eu de cesse de multiplier les sorties pour, non seulement, calmer les organisations de la société civile qui se sont fortement mobilisées à travers notamment un rassemblement public, mais aussi, pour rassurer les membres du corps diplomatique, comme l’annonçait la cheffe de la diplomatie.
La publication du rapport, une exigence des bailleurs de fonds
Avant cette entrée en lice de la ministre en charge des Affaires étrangères, son collègue des Finances, tout comme celui en charge de la Parole du Gouvernement se sont prêtés au même exercice. Il en est de même du ministre en charge de la Justice et de plusieurs autres lieutenants du Président Sall. Mais, c’est à croire que ces différentes sorties n’ont pas suffi pour rassurer totalement les bailleurs de fonds qui, il faut le rappeler, ont été les plus grands contributeurs du fonds Force Covid-19. Aussi, si elles visent toutes à donner des gages, ces sorties qui se suivent ne se ressemblent pas toujours. Par exemple, quand la ministre des Affaires étrangères présentait l’audit comme une volonté exclusive du chef de l’Etat, elle n’avait pas tout dit.
En réalité, ce rapport spécifique et sa publication était un engagement de l’Etat pour inciter les partenaires à l’accompagner dans le cadre de la lutte contre la pandémie. ‘’Je voudrais tout d’abord rappeler qu’en sollicitant le concours financier des partenaires au développement pour mettre en place ce fonds, le Sénégal avait souscrit volontairement à l’engagement de soumettre la gestion dudit fonds à un contrôle de la Cour des comptes et de rendre public le rapport d’audit qui en serait issu’’, reconnait le PM qui, contrairement à ses collègues qui n’hésitent pas à mettre un bémol sur le travail de la Cour des comptes, a précisé devant les partenaires : ‘’Quels que soient les montants sur lesquels portent les manquements, la dilapidation des ressources publiques constitue toujours un acte extrêmement grave et de surcroît, en temps de crise sanitaire. De telles pratiques, si elles sont avérées, heurtent l’éthique et n’honorent pas notre administration.’’
Mieux, face aux bailleurs qui avaient fait de la publication de ce rapport une exigence, l’inspecteur des Impôts n’a pas tari d’éloges envers les magistrats de la Cour des comptes. Celle-ci, souligne Amadou Ba, a rendu public un excellent rapport. ‘’C’est l’occasion de rendre hommage aux éminents magistrats de cette juridiction spécialisée dans le contrôle des finances publiques, mais également, à l’ensemble des magistrats du Sénégal pour le travail de qualité qu’ils réalisent avec abnégation et indépendance. La publication d’un rapport de la Cour des Comptes permet toujours d’assurer une plus grande transparence dans l’utilisation des fonds publics. La Cour des Comptes aide donc le Gouvernement à s’assurer du bon emploi de l’argent public. Ce faisant, elle contribue à garantir la gestion démocratique des affaires publiques.’’
Après les félicitations des bailleurs, la Cour des comptes peut compter sur le Premier ministre
Un discours qui tranche net avec les attaques à peine voilée du ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall, tout comme d’autres ministres de la République. Selon Amadou Ba, ‘’la Cour des Comptes est une juridiction spécialisée, hautement compétente en matière de gestion financière des ressources publiques. Elle travaille sur la base d’une méthodologie d’audit très rigoureuse dans le respect de référentiels juridiques, techniques et éthiques.’’ Le Premier ministre ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Loin des élucubrations de certains membres du Gouvernement, il promet : ‘’Certaines recommandations vont servir de base, au nom de la redevabilité ou la reddition des comptes, à la mise en jeu de la responsabilité des gestionnaires publics. Le Ministre de la Justice destinataire desdites recommandations, apportera dans un cadre approprié, les réponses nécessaires relativement au déroulement de ces procédures.’’
Par ailleurs, au-delà de ces sorties de membres du Gouvernement qui, tantôt minimisent les conclusions de l’audit, tantôt s’en prennent de manière frontale à l’honorabilité des magistrats de la Cour, tantôt les magnifient comme l’a fait le PM, les bailleurs, eux, se sont montrés très séduits par la compétence et l’indépendance de la haute juridiction. A chaque fois que l’occasion se présente, ils ne manquent pas de partager leur satisfaction. ‘’Je salue la compétence et l’indépendance de la Cour des comptes du Sénégal… Ce rapport conclut la série d’engagements en matière de transparence et de reddition des comptes pris par le Gouvernement dans son dialogue avec les partenaires techniques et financiers’’, a soutenu le représentant résident du FMI, en conférence de presse avant-hier, non sans affirmer que le FMI reste attentif à la suite réservée à ce rapport.
Pour sa part, le représentant de l’ONUDI, Christophe Yvetot, n’avait pas mis de gants pour montrer son indignation face à l’ampleur des révélations de la Cour des comptes. ‘’Je suis sans voix’’, assénait-il dans Jury du Dimanche, scandalisé. Des actes concrets sont ainsi attendus aussi bien par les Sénégalais que par les bailleurs de fonds, soucieux de l’utilisation de l’argent des contribuables de leurs pays.
LES «LIONS» LANCENT LEUR CAMPAGNE FACE AUX «ÉLEPHANTS»
Pour leur premier match au Championnat d'Afrique des Nations (CHAN) 2023, qui a démarré hier vendredi, le Sénégal affronte, ce samedi 14 janvier, la Côte d'Ivoire au Stade d’Annaba, dans le cadre de la première journée du groupe B.
L'équipe du Sénégal engage, ce samedi 14 janvier 2023, au stade d'Annaba, la 7e édition du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN), qui a démarré hier vendredi 13 janvier, en Algérie. Après onze (11) ans d'absence, les «Lions» locaux font leur grand retour et affrontent les «Éléphants» de la Côte d'Ivoire, pour le compte de la première journée de la poule B.
Pour leur premier match au Championnat d'Afrique des Nations (CHAN) 2023, qui a démarré hier vendredi, le Sénégal affronte, ce samedi 14 janvier, la Côte d'Ivoire au Stade d’Annaba, dans le cadre de la première journée du groupe B. Après un bilan de préparation mitigé de 2 matchs nuls, d'une défaite et finalement d'une courte victoire (1-0), lors de leur dernier match contre le Congo, les «Lions» locaux vont entrer dans le vif. L'ambition est d'abord de réussir l’entamé, de monter en puissance et de marquer leur retour dans le tournoi continental. Le Sénégal retrouve cette année cette compétition, après 11 longues années d'absence. Déjà en lice lors de la première édition du tournoi en 2009, les «Lions», on le rappelle, étaient parvenus à se hisser en demi-finale, avant d'être éliminés par le Ghana et d’échouer lors du match pour la troisième place.
En 2011, le Sénégal enchaîne par une deuxième qualification. Mais cette équipe entraîné alors par feu Joseph Koto, connaissait une sortie prématurée, au premier tour, en dépit d’une victoire et d’un match nul.
Cette année, malgré le départ de ses meilleurs joueurs du championnat, au lendemain de la qualification face à la Guinée, Pape Thiaw et ses protégés ont ressoudé le collectif et entendent marquer leur come-back dans ces joutes réservées exclusivement aux joueurs évoluant dans les championnats locaux.
Au vu de leur palmarès dans le CHAN (une quatrième place en 2009 et une élimination au premier tour en 2011), les «Lions» ne partent pas favoris pour le sacre final.
Un succès d'entrée face aux Éléphants serait, toutefois, bon pour la confiance et la suite du tournoi. La Côte d'Ivoire qui aborde la compétition sans Yaya Sawadogo, le meilleur buteur de son championnat, blessé, aura de son côté un besoin de retrouver le moral après les résultats mitigés de 2 matchs nuls, une défaite et un succès enregistrés durant sa phase de préparation du CHAN.
Après la courte victoire obtenue face à la Lybie (1-0) les hommes du coach Soualiho Haidara ont dû arracher le match nul face à la sélection locale du Cameroun. La Côte d'ivoire bouclait sa préparation sur une très mauvaise note, après une lourde défaite concédée contre la Mauritanie (3-0).
«CONSTRUIRE LE SENEGAL DU FUTUR»
«Construire le Sénégal du Futur » paru aux éditions L’Harmattan (2022) est le titre de l’ouvrage de Boubacar Camara, ancien directeur des Douanes et secrétaire général de ministère au Sénégal.
«Construire le Sénégal du Futur » paru aux éditions L’Harmattan (2022) est le titre de l’ouvrage de Boubacar Camara, ancien directeur des Douanes et secrétaire général de ministère au Sénégal. L’homme qui a longtemps servi le Sénégal avant de s’ouvrir aux autres pays, puisqu'il est actuellement directeur général adjoint des Douanes du Bénin, revient dans cet ouvrage pour présenter l’argumentaire de son programme de développement du Sénégal.
Selon l’auteur, pour sortir de la pauvreté et garantir la prospérité du Sénégal en particulier et de l’Afrique en général, un changement de cap est nécessaire. Et ce changement induit une transformation structurelle de l’économie. Boubacar Camara tente ainsi de démontrer que malgré l’ampleur des pertes d’opportunités et la persistance du retard économique et social, la construction du Sénégal du futur est à portée. Elle passe par l’aménagement d’un nouveau socle pour la nation et la citoyenneté, inspiré de principes directeurs et de valeurs cardinales consensuels et par le renforcement du capital humain. Et cet argumentaire est étalé dans un ouvrage de 298 pages, composé de 9 chapitres consacrés respectivement à la valorisation des atouts du pays, la réinvention d’un socle pour la nation, l’Être citoyen, la révolution de l’éducation et de la recherche. Il est aussi question de « Soigner la santé, Produire ou périr, Administrer et gérer autrement mieux, Mettre de l’ordre, Mieux s’ouvrir à l’Afrique ».
Dès le premier chapitre du livre, l’écrivain vante les mérites du Sénégal d’être connu en Afrique de l’Ouest comme l’un des pays les plus stables politiquement malgré quelques perturbations connues sous le règne du président Léopold Sédar Senghor et des tensions sous le président Abdoulaye Wade où la société civile a fait face au pouvoir. Le Sénégal demeure aussi un pays très riche dans tous les secteurs de la vie. Face à toutes ces richesses, l’auteur appelle à la préservation de ces atouts qui peuvent se résumer en trois points dont la stabilité politique, la chance de disposer de ressources naturelles en quantité significative et de bonne qualité, et le bonheur de pouvoir compter sur un précieux capital humain dans un écosystème technologique favorable.
L’ouvrage donne aussi des pistes de solutions avec des changements qui appellent la transformation structurelle de l’économie, du capital humain. Le développement du pays doit consister « à bâtir un Sénégal prospère par un capital humain épanoui à partir de l’exploitation judicieuse des ressources naturelles pour un développement durable ».
Pour l’ancien directeur général des Douanes, même si les atouts sont présents dans le Sénégal, il est du ressort de nos dirigeants et de la population de produire ou périr. En respectant les valeurs cardinales que sont le travail, l’éthique et le respect du bien commun, le Sénégal peut arriver à se hisser sur la voie du développement.
Aussi, Boubacar Camara met il l’accent sur la production industrielle et la transformation des produits de l’agriculture, la pêche l’élevage entre autres sans oublier le soutien de l’artisanat, la culture et le tourisme. «C’est à ce prix que l’autosuffisance alimentaire sera atteinte», donne-t-il comme solution. Et de prôner également un nouveau schéma de financement du développement libératoire de l’endettement public avec un recours à la digitalisation des institutions de la justice, du travail et de la commande publique. Tout en préconisant de mettre de l’ordre dans plusieurs secteurs dont l’aménagement du territoire et de réorganiser plus efficacement la lutte contre la corruption.
Qui plus est, le développement du Sénégal ne doit pas seulement reposer pour lui dans l’éthique et la morale, il doit aussi passer par une bonne politique de l’éducation et de la recherche sans oublier la santé. « Un nouveau modèle d’éducation conçu comme un investissement réfléchi pour une productivité durable et une valorisation des métiers, de nouvelles priorités en faveur des études scientifiques au service de la formation d’ingénieurs, de médecins et de chercheurs, un nouveau schéma de financement bâti sur l’affectation d’une partie des ressources naturelles à l’éducation, à travers un fonds souverain d’éducation» s’imposent dans le secteur de l’éducation, relève M. Camara. Et dans la santé, la solution préconisée repose sur la prévention générale dont l’hygiène, la nutrition, l’activité physique et le volet médical qui prend en charge le dépistage précoce des maladies, la vaccination, les programmes d’éradication des maladies et la gestion des épidémies et pandémies.
En s’appliquant en outre « de mettre de l’ordre» dans plusieurs secteurs dont l’aménagement du territoire et de réorganiser plus efficacement la lutte contre la corruption, le Sénégal pourra se hisser au sommet des pays en développement. Tout ce schéma dégagé par Boubacar Camara est toutefois articulé à une meilleure ouverture à l’Afrique.
Pour rappel, Boubacar Camara est docteur en droit, et avocat au barreau de Paris, en omission volontaire. Engagé en politique, il fonde en 2018, le mouvement politique Jengu, Ngir Jerin Sénégal, devenu Parti de la construction et de la solidarité Jengu tabax dont il est le président fondateur honoraire.
LES MARCHÉS, DES POUDRIÈRES LATENTES EN PERMANENCE
Encombrement, anarchie, manque de bouches d'incendie, problème d'accès, insalubrité…Sud Quotidien fait le point sur quelques projets en cours ou annoncés et la situation de l’essentiel des marchés où les usagers côtoient le danger en permanence
Fatou NDIAYE, Moussa DRAME et Adama NDIAYE |
Publication 14/01/2023
Suite à une série d’incendie déplorée dans plusieurs établissements marchands ces dernières années, l’Etat a mis en place le Programme de modernisation et de Gestion des Marchés (Promogem), notamment dans les localités et sites prioritaires ciblés que sont les marchés Ndoumbé Diop de Diourbel, Tillène de Ziguinchor, Sandikat de Pikine, Tambacounda et Kaolack…). En Conseil des ministres qu’il a présidé, le mercredi 11 janvier 2023, le président de la République, Macky Sall, a engagé le Premier ministre, Amadou Ba, à faire prendre toutes les dispositions requises en vue d’accélérer la mise en œuvre du Promogem, enjoignant le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome à veiller à la fonctionnalité et à la mise aux normes des dispositifs de protection civile dans les marchés et espaces commerciaux. En attendant, entre encombrement, anarchie et installations électriques non conformes, souvent à l'origine de court-circuit ; manque de bouches d'incendie et problème d'accès des secours en cas de sinistres ; incompréhensions entre autorités et commerçants souvent à l’origine du retard dans la mise en œuvre de projets, insalubrité et manque de sanitaires ou toilettes non praticables... Sud Quotidien fait le point sur quelques projets en cours ou annoncés et la situation de l’essentiel des marchés où les usagers côtoient le danger en permanence.
MODERNISATION DES MARCHES : Un chantier en suspens
En Conseil des ministres, avant-hier mercredi 11 janvier, le président de la République, Macky Sall, a donné instruction à son gouvernement d’accélérer le programme de modernisation des marchés. Seulement, le constat est qu’après plusieurs années d’exécution de ce projet de reconstruction, nombre de marchés sont encore en léthargie.
A la suite d’incendies dans plusieurs marchés, dont Ndoumbé Diop à Diourbel, Pétersen, Sandaga à Dakar, marché central de Kaolack, marché Tillène de Ziguinchor, entre autres, l’Etat avait entrepris un Programme de modernisation et de gestion de ces lieux de commerce. Après un Conseil interministériel tenu le mercredi 20 mars 2019, au total 6 mesures d’urgence ont été annoncées. Il s’agissait de : l’installation des bouches d’incendie dans les marchés pour 300 millions F CFA ; la finalisation du Programme de modernisation et de gestion des marchés (Promogem) pour 69 500 000 000 F CFA. Parmi les mesures du gouvernement, il y a aussi la consolidation du cadre institutionnel et de gestion des marchés. L’accélération des procédures de reconstruction et de modernisation des marchés Sandaga et Petersen (Dakar), Ndoumbé Diop (Diourbel), Tillène (Ziguinchor), Sandikat (Pikine) et Thiaroye avait été décidé par l’Etat.
Plusieurs années donc, après cette rencontre gouvernementale, les marchés ne sont pas encore sortis de leur désordre habituel. Pire, Sandaga est encore dans le statuquo. A cause du différend entre l’Etat et la Ville de Dakar aucune avancée n’est notée ici dans le cadre de la modernisation de ce lieu de commerce. Le bâtiment central, le «Soudanais», objet du désaccord, a été rasé, sans que les travaux de reconstruction décidés par l’Etat démarrent. Un peu plus loin, dans la grande banlieue dakaroise, le marché Sandikat de Pikine continue de recevoir ses clients, avec sa saleté habituelle. Rien n’a changé au niveau de cet établissement marchand recevant de nombreux commerçants et des produits venant surtout de l’intérieur du pays, de la sousrégion notamment des fruits et légumes, des huiles (de palme, de coco…), des calebasses... A quelques encablures de là, toujours dans le département de Pikine, le marché de Thiaroye, grand pourvoyeur du reste de Dakar, la capitale en légume frais, n’est pas mieux loti. Les usagers se demandent à quand la fin des travaux. Surtout que pendant l’hivernage, une bonne partie des installations de ce marché délocalisé dans l’enceinte du camp militaire de Thiaroye devient impraticable à cause des inondations qui transforment les lieux en champ de patate. Bref, ce constat est valable pour d’autres marchés qui tardent à recevoir les aménagements promis.
Rappelons qu’en Conseil des ministres, du mercredi 11 janvier 2023, le président Macky Sall, a instruit son Premier ministre, Amadou Ba, de faire prendre toutes les dispositions requises en vue d’accélérer la mise en œuvre du Programme de Modernisation et de Gestion des Marchés (Promogem) dans les localités et sites prioritaires ciblés (marchés Ndoumbé Diop de Diourbel, Tillène de Ziguinchor, Sandikat de Pikine, Tambacounda et Kaolack…). Par ailleurs, il a demandé au ministre de l’Intérieur, chargé de la Sécurité publique, Antoine Félix Abdoulaye Diome, de veiller à la fonctionnalité et à la mise aux normes des dispositifs de protection civile dans les marchés et espaces commerciaux.
SEDHIOU - LA FACE LUGUBRE DU MARCHE CENTRAL INQUIETE LES USAGERS : Installations anarchiques, absence d’issues de secours, branchements clandestins, l’horreur avant l’heure !
Le constat qui s’offre à tout primo visiteur du marché central de Sédhiou reste incontestablement l’exiguïté des labyrinthes qui servent de passage et des points d’entrée à la fois ringards et isolés à tout bout de champs. A ce décor inquiétant s’ajoutent des branchements clandestins à des câbles électriques, l’absence d’issues de secours pour les véhicules d’intervention d’urgence, l’insuffisance de sanitaires et l’occupation anarchiques et incongrue, que ce soit dans le cœur du marché ou sur les emprises qui le bordent de part et d’autres. Le cocktail détonnant d’un sinistre est déjà constitué. Des projets et programmes de réhabilitation sont morts à leur naissance et tous ou presque sont dans l’expectative. L’association des consommateurs sonne l’alerte rouge et redoute que les décideurs ne viennent jouer au sauveur, quand le mal se serait peut-être accompli.
Le marché central de Sédhiou se situe au pied du fleuve Casamance, sur la façade Est de la ville et capitale régionale. Il s’étend sur un hectare au plus et abrite une grande diversité de magasins de commerce, de souks et d’étals. Le cœur du marché est occupé par les vendeurs de vêtements, de produits cosmétiques, d’appareils électroniques et des ustensiles de cuisine. On y retrouve aussi pêle-mêle des vendeurs de fruits et légumes au niveau des points d’entrée, par endroit des cordonniers, des couturiers par-là et de la charcuterie par-ci.
Officiellement, l’institution municipale déclare avoir recensé au moins 302 cantines, selon le secrétaire municipal, Boubacar Biaye. Le désordre est indescriptible et manifeste. Plus à l’Est, vers le fleuve, se trouve le hangar qui fait office de marché au poisson. Ici, l’insalubrité et l’odeur fétide que dégagent les restes des captures des produits halieutiques, mêlées aux eaux usées, donnent un décor lugubre. De part et d’autre de l’emprise de la voie étroite qui ceinture le marché, se dressent des cantines spontanées, ayant fait l’objet de plusieurs déguerpissements, quelques fois même installées sur des canaux d’évacuation des eaux de ruissellement. Ce périmètre annexe de commerce de tous genres, à ciel ouvert, accueille les vendeurs de poulets, de friperie, de poissons, de céréales ; bref, tout y passe et même des personnes, pour regagner l’embarcadère d’à côté, en partance (ou en provenance) pour les bourgades de la rive gauche à savoir Simbandi Brassou, Sanoufili, Kindombalicounda, Boraya, entre autres.
INACCESSIBLE EN CAS DE SINISTRE ET SANS BOUCHE D’INCENDIE
Cette description rocambolesque du marché central de Sédhiou confirme le constat d’un centre de commerce assez vieux et dont les toitures et pans de mur manifestent des signes d’une fin de vie certaine et préjudiciable. L’accès est réservé aux seuls piétons, sur des labyrinthes exigus qui mouillent les pieds à chaque fois que la pluie laisse tomber ses noisettes. Tous les jours, le marché central de Sédhiou est fréquenté par plusieurs centaines de personnes, avec une forte affluence, en provenance des localités environnantes de la vieille ville. Cette affluence est plus accrue, bien entendu, à la veille de chaque grande fête religieuse (Tabaski, Korité et Noël et Pâques). Toutes descriptions qui dénotent un énorme potentiel de risques, en cas de sinistre par voie d’incendie notamment. Et cela y arrive souvent, du fait des branchements clandestins au courant électrique à l’origine des courts-circuits. Le dernier incendie en date remonte à quatre ans, sans toutefois faire de dommages importants. Mais, quoi qu’il en soit, les équipes d’intervention d’urgence, comme les Sapeurs-pompiers, n’auront jamais issue de secours si ce marché reste en l’Etat et sans aménagement normé. En plus, il n’a pas de bouches d’incendie pouvant rendre accessible l’eau aux Sapeurs-pompiers, pour combattre les flammes, en cas d’incendie. L’entrée à ce marché se fait aussi à partir de tous les coins. Ce qui constitue également une source d’insécurité, avec les incursions de malfaiteurs dès la nuit tombée. «Il est vrai que ce marché est très âgé et ne dispose d’aucun passage pour les services d’intervention en cas de sinistre. Certains branchements sont clandestins. Ce marché est fréquenté par des centaines de personnes par jour et il faut un programme de réhabilité d’urgence», a déclaré Djiby Camara, le vice-président du Comité de gestion du marché central de Sédhiou.
DEUX TOILETTES FONCTIONNELLES POUR TOUT LE MARCHE
Cette forte concentration humaine contraste d’avec l’offre de service de salubrité publique disponible. Avec ses deux toilettes fonctionnelles, certains, en situation de détresse digestive, se précipitent dans les coins ringards pour se soulager. Le visiteur qui se met sur l’esplanade du Fort Pinet Laprade constate aisément des individus qui viennent régulièrement pisser sur les murs et gravats au pied des cantines. D’autres juste pour ne pas payer une participation financière modique et symbolique de 25 F CFA, destinée à l’entretien des lieux, préfères les garder en poche et déféquer à l’air libre. En revanche, le service de nettoiement de la mairie assure régulièrement la collecte et l’enlèvement des ordures sur tout le périmètre du marché central.
AUCUN PROJET DE REHABILITATION EN VUE, SELON LE SECRETAIRE MUNICIPAL
«En l’état actuel des choses, il n’y a aucun projet de construction ni de réhabilitation du marché central de Sédhiou», dixit Boubacar Biaye, le secrétaire municipal de Sédhiou. Et de poursuivre, sur des velléités inassouvies dans le passé : «l’ancien ministre du Commerce avait promis de réhabiliter notre marché. Il y avait même dépêché une mission de prospection qui a survolé l’espace en drone. Mais le projet n’a pas abouti, hélas», a fait observer Boubacar Biaye. Et le secrétaire municipal de Sédhiou de relever que «le maire Abdoulaye Diop a promis de délocaliser ce marché et de construire un autre à Santossou. Mais, ce n’est pas dans l’immédiat», dit-il.
USAGERS ET CLIENTS DANS L’EXASPERATION, LES CONSOMMATEURS ALERTENT !
Aussi bien les propriétaires de cantines et souks de commerce que les acheteurs, la clameur d’un marché exigu est sans conteste. Kandji, un tenant de cantine, déclare ne jamais avoir l’esprit tranquille une fois rentré chez lui, avec la hantise d’un sinistre qui pourrait tout dévorer, en raison de l’anarchie et de l’étroitesse du marché. Ndèye Ami et Fatou Sonko, deux dames venues faire leurs achats, vendredi 13 janvier, ont déclaré à notre micro éprouver un sentiment de «désolation et d’abandon de ce marché pourtant fréquenté par tous, pour assouvir la demande familiale au quotidien». Selon les femmes, l’état doit agir vite et mettre les marchés du Sénégal au rang des normes standards, au lieu de jouer au Sapeur-pompier au lendemain de chaque catastrophe, comme ce fut hélas le cas avec la collision tragique entre les deux bus à Kaffrine. Sentiment analogue et bien appuyé par Sankoung Sagna, ancien maire de la commune de Oudoucar et président de l’antenne régionale de l’Association des consommateurs du Sénégal (ASCOSEN) : «je suggère à ce que les autorités prennent les devants et anticipent donc sur les projets de construction des marchés au lieu d’attendre qu’il y’ai des sinistres mortels pour jouer au cinéma. Ce marché de Sédhiou date de très longtemps et est fréquenté aujourd’hui par des centaines de personnes par jour. L’anarchie qu’il y’a ne présage rien de sûr en cas de problèmes. Présentement même une moto Jakarta ne peut pas se frayer un passage à plus forte raison un véhicule ou camion-citerne», prévient-il.
MARCHE DE DIOURBEL - INSTALLATIONS ANARCHIQUES ET ENCOMBREMENTS : Les commerçants dans l’attente de la livraison de Ndoumbé Diop
Le marché Ndoumbé Diop de Diourbel fait partie du vaste Programme de modernisation et de gestion des marches (PROMOGEM) enclenché par l’Etat. Les acteurs du marché saluent ce programme et invitent les autorités à accélérer son ouverture. En attendant la réception définitive des travaux, les 500 occupants se bousculent au niveau du boulevard Ndiobène-Taye, créant beaucoup de désagréments.
L e coût des travaux du marché Ndoumbé Diop, entamés au lendemain de l’incendie mortel de 2017 où un soldat du feu avait péri, se chiffre à 500 millions de F CFA. Les travaux ont été entamés en juillet 2017, après ce violent incendie qui a ravagé une partie de cet établissement marchand. Les travaux sont presque termines. Mais les commerçants attendent avec impatience la livraison des travaux. Il ne reste que quelques travaux d’assainissement des eaux usées à faire, selon Assane Sylla Faye, l’agent voyer de la commune de Diourbel. Toutefois, ce volet assainissement n’était pas inclus dans les travaux initialement. D’ailleurs, l’entrepreneur en charge de la réalisation du marché Ndoumbé Diop déclare que tous les travaux sont terminés.
Mais, sur le terrain, la réalité est toute autre ; les commerçants ont occupés le boulevard Ndiobène-Taye, occasionnant beaucoup de désagréments aux passants. Cette situation s’explique, selon Modou Gueye Diop, le délégué général du marché, par le fait que les 500 commerçants qui avaient été déguerpis par le feu ont été recasés sur le boulevard Ndiobène-Taye. N’empêche, il salue la mise en place de du Programme de modernisation et de gestion des marchés (PROMOGEM) qui permet de mettre en œuvre des bouches d’incendies, d’aménager des voies d’accès notamment pour les secours, en cas de sinistre ou autre danger. C’est la raison pour laquelle, l’incendie qui s’est déclaré le lundi dernier, 9 janvier 2023, faisant de 2 cantines calcinées, a été vite maitrisé par les soldats du feu.
Néanmoins, Modou Gueye Diop invite les autorités municipales à prendre des mesures idoines pour mettre de l’ordre au niveau du marché. Car, souligne-t-il, on note beaucoup d’encombrements sur le boulevard Ndiobène-Taye, empêchant les véhicules de pouvoir l’emprunter, du Nord au Sud. Parfois, ce sont des vendeurs à la sauvette qui s’installent au milieu de la chaussée. Il n’y a que les deux roues qui peuvent passer difficilement, de la route de Gossas à la rue d’Avignon.
Les installations anarchiques, les fils électriques occasionnent une insécurité au niveau du marché. Pour Aldiouma Diop, un couturier installé au niveau du marché, «ce sont les installations anarchiques qui causent ces nombreux cas d’incendies. Il y a beaucoup de désordre ; il faut une réorganisation du marché en secteurs d’activité ou en corps de métiers : ceux qui vendent de la viande ne doivent pas cohabiter avec ceux qui vendent des tissus».