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13 juin 2025
par Jean Pierre Corréa
LE DROIT EST VENGÉ, ET AVEC QUEL PANACHE
Doudou Ndoye déjà, Ibrahima Fall, tout aussi finement, Kader Boye aujourd’hui ont choisi de dire leurs faits et le Droit à ces faussaires constitutionnels, qui parlent sans avoir quelque chose à dire
C’est dans ces moments cruciaux, qui mettent notre pays, le Sénégal, à la croisée de chemins nous menant soit à l’aventure enthousiaste, soit, passez-moi le pléonasme, à l’aventure aventureuse, que des personnes habilitées à nous éclairer dans ce brouillard livré aux « zéros sociaux » et aux plateaux-télé bavards et bruyants, sortent de leurs pensées navrées et circonspectes, pour redonner du sens à nos espoirs de vérité et à un débat devenu plus que nauséeux, pour ne pas dire nauséabond sur ce 3ème mandat qui rend notre atmosphère littéralement irrespirable. Doudou Ndoye déjà, Ibrahima Fall, tout aussi finement, Kader Boye aujourd’hui ont choisi de ne pas se mêler au brouhaha répercuté par cette troupe bruyante de tonneaux vides, et de dire, et leurs faits et le Droit, à ces faussaires constitutionnels, qui parlent, parlent sans avoir quelque chose à dire. Ces hommes-là, quand ils parlent, ce n'est pas pour parler, c’est pour dire. Ils ne sont pas dans ces contorsions tellement visibles, à travers le langage corporel qui trahit ces envoyés « spécieux », lorsqu’en service commandé, ils doivent affirmer, regard perdu, des choses en totale contravention avec ce qu’ils savent et d’eux-mêmes parfois et de leurs convictions, mises au placard fétide du renoncement à leur dignité bradée pour une hérésie politique.
Mon ami et congénère de Van Vo, Amadou Tidiane Wone, en toute décontraction et avec sa sagacité habituelle a définitivement éclairé ma réflexion sur le texte de très haute facture du doyen Kader Boye, en disant souriant : « Il a vengé le droit ».
Monsieur Kader Boye a surtout mis la président Macky Sall face à son destin, et tous les apprentis sorciers face à leurs irresponsabilités.
Il est évident qu’il a vengé le droit, et avec quel panache, ce Droit assassiné par celui qui en est le dépositaire, le pourtant brillant et sémillant constitutionnaliste Ismaïla Madior Fall, qui en panne sèche d’arguments, a balancé le problème par-dessus nos raisons convoquées, pour nous dire, dans les cordes d’un ring devenu trop étroit pour y dérouler toute son intelligence, que le 3ème mandat, n’était pas un problème de droit. Mais certainement un problème de « tordu », suis-je tenté d’ironiser. Pas plus tordant que Yoro Dia affirmant naguère que le problème était réglé, n’étant pas selon lui un problème de droit, mais simplement un problème de français. Il en a depuis, perdu son latin !
Le professeur Boye nous dit avec la sérénité des esprits clairs et lucides, que ce débat a de quoi surprendre et inquiéter.
« Surprendre, écrit-il, parce qu’à bon droit les citoyens honnêtes avaient cru qu’un tel débat appartenait à l’histoire politique du Sénégal des années 2010 à 2012. »
« Inquiéter, continue le Professeur Kader Boye, parce qu’il semble exister désormais dans notre pays, des politiciens et non politiciens déterminés à ruiner le fondement politique de notre société : la Constitution. Au gré de leurs intérêts ou des intérêts qu’ils servent, ils proposent des lectures fantaisistes ou biaisées de tel ou tel article. Certains soutiennent même que la volonté du peuple, exprimée dans les rues par des manifestations ou émeutes, est plus forte que la Constitution. »
Ces hommes qui n’ont rien à prouver, qui ont tout donné à leur pays, sont à même de nous alerter et de dire aux Sénégalais, de garder la tête froide, de ne pas se laisser emporter par le tumultueux courant qui draine ces flots incontinents de notre espace politico-médiatique.
Rappelant qu’il n’est point besoin d’agitation, encore moins de sinuosités sémantiques, le Professeur Boye racontant cette remarque d’une ministre, Aissata Tall Sall, pour laquelle il dit toute son estime, selon laquelle « la Constitution permet au président de faire un troisième mandat mais politiquement et moralement, il ne peut pas », assène avec clarté : « Comme si le sens et la portée de l’article 27 de la Constitution n’étaient pas assez clairs pour dispenser de toute interprétation ! ».
Ces hommes sages et responsables, respectés, écoutés, sont nombreux dans ce pays. C’est un choix, un parti-pris de préférer aller tendre nos micros face à des joueurs d’Assiko constitutionnels, qui vont plaquer le débat à la surface, et provoquer des « Unes » hardies et fanfaronnes, engendrer des « clics sur les sites de « zéros sociaux ». C’est une responsabilité journalistique aujourd’hui que de faire parler les « sachant », qui donnent aux questionnements ardents des Sénégalais, les réponses qui valorisent leur libre-arbitre et respectent leurs intelligences.
Les enjeux sont clairs et Kader Boye termine son brillant article ainsi, mettant le président Macky Sall face à son destin : « Il faut faire attention. Le Sénégal n’est pas la Guinée. Et le président Sall peut se frayer une sortie autre que celle d’Alpha Condé. Il est face à son destin. A lui de choisir : ou imposer l’épreuve de force où il a tout à perdre, ou se hisser au rang de garant de l’unité nationale et de la paix civile en prenant courageusement les mesures correctives ou de sauvegarde de l’Unité nationale et de la paix civile. »
Le Professeur Kader Boye a mis tout le monde d’accord. Comme un juge de paix.
La messe est dite…
17 NATIONS SUR LA GRILLE DE DEPART
Après la CAN, l’Afrique va vivre sa deuxième grande compétition avec la 7e édition du Championnat d’Afrique des nations qui se joue du 13 janvier au 4 février 2023, en Algérie.
Après la CAN, l’Afrique va vivre sa deuxième grande compétition avec la 7e édition du Championnat d’Afrique des nations qui se joue du 13 janvier au 4 février 2023, en Algérie. A l’exception du Maroc, vainqueur lors de la dernière édition en 2020, qui a déclaré forfait, 17 autres sélections nationales seront en lice dans cette compétition réservée exclusivement aux joueurs évoluant dans les championnats africains. Après onze ans d’absence, le Sénégal effectue son retour dans la compétition avec l’ambition d’inscrire son nom au palmarès des vainqueurs de l’épreuve. Les Lions entrent en lice ce samedi à Annaba et feront face à la Côte d’Ivoire.
L ’Algérie accueille à partir de ce 13 janvier au 4 février 2023 la 7e édition du Championnat d’Afrique des nations (CHAN). Dix-sept sélections africaines seront en lice pour cette compétition africaine réservée aux joueurs évoluant dans leurs championnats nationaux. Après 11 ans d’absence, les Lions font leur retour et affrontent ce samedi 14 janvier à Annaba, la Côte d’Ivoire.
LES LIONS LOCAUX RETROUVENT L’AFRIQUE
Après six éditions, le Sénégal n’a participé qu’à deux reprises à ces joutes. Lors de l’édition inaugurale, disputée en 2009 en Côte d’Ivoire et remportée par la République Démocratique du Congo, les Lions conduits par Joseph Koto avaient fait de bons débuts en atteignant la demi-finale. Ils n’avaient finalement échoué qu’ à la séance des tirs au but face au Ghana. Lors de la deuxième participation au Soudan, la campagne avait été moins aboutie. Après une victoire contre le Rwanda (0-2), un match nul face aux Angolais (0-0), la sélection sénégalaise a été éliminée au premier tour suite à une défaite contre la Tunisie, future vainqueur du tournoi ( 2-0).
LE MAROC BOYCOTTE LE RENDEZ-VOUS ALGERIEN
Il faut noter qu’à un jour du coup d’envoi de la compétition, le Maroc, double tenant du titre, a décidé de boycotter cette 7e édition algérienne à cause des conditions d’entrée sur le territoire algérien jugées trop contraignantes pour son équipe. Dans un communiqué publié ce jeudi matin, la Fédération royale marocaine de football (FRMF) a estimé que sa sélection locale n’est pas en mesure de faire le déplacement vers le pays hôte, Algérie, pour y disputer la 7e édition de Championnat d’Afrique des Nations de Football « dans la mesure où l’autorisation définitive de son vol Royal Air Maroc (RAM), transporteur officiel des Sélections Marocaines de Football, de Rabat vers Constantine n’a pas été confirmée ».
Dix-sept sélections seront finalement en lice, à l’issue de la phase de groupes, les premiers et deuxièmes des groupes A B et C, ainsi que les premiers des groupes D et E sont qualifiés pour la phase à élimination directe en quart de finale. En 2020, lors de la dernière édition, le Maroc avait remporté son deuxième titre consécutif en s’imposant en finale face au Mali au stade Ahmadou Ahidjo à Yaoundé (Cameroun).
GROUPES DE LA 7E ÉDITION
Groupe A :Algérie, Libye, Mozambique, Éthiopie
Groupe B : République Démocratique du Congo, Ouganda, Côte d’Ivoire, Sénégal Groupe
C : Maroc ( Forfait), Soudan, Madagascar, Ghana Groupe
D :Mali, Angola, Mauritanie
«NOUS NE POUVONS PAS ROUVRIR LA VISITE DU PARC DES ILES DES MADELEINES»
Le Parc national des îles des Madeleines est fermé, depuis le drame de septembre 2019, dans lequel 4 personnes ont perdu la vie suite au chavirement de leur embarcations,
Le Parc national des îles des Madeleines est fermé, depuis le drame de septembre 2019, dans lequel 4 personnes ont perdu la vie suite au chavirement de leur embarcations. Plusieurs années après ce naufrage, le Directeur des Aires marines protégées (Amp) du ministère de l’Environnement, du Développement durable et la Transition Ecologique, le colonel Mamadou Sidibé, annonce que le lieu ne peut toujours accueillir des visiteurs car les conditions de convoyage ne sont pas encore réunies. Dans cet entretien, il revient aussi sur les efforts de protection du Technopole, actuellement menacé par l’urbanisation galopante de la capitale.
Le Sénégal semble avoir une longue tradition de préservation marine et côtière. Comment en est-on arrivé à l’idée de protéger ces espaces marins et côtiers?
Depuis 1969, le Sénégal s’évertue à la préservation marine et côtière, avec la création du Parc national de la basse Casamance. La conservation des ressources marines est une préoccupation mondiale, mais aussi de nos populations. Le Sénégal a changé de paradigmes dans la création des aires protégées. Auparavant, c’est l’Etat qui crée, gère ces réserves naturelles. C’est le cas de Niokolo-Koba, érigé en 1954 et géré par l’Etat. Ainsi il décidait de la création et c’était après chaque Conférence sur les ressources naturelles. Le Parc de la basse Casamance est né après la conférence d’Alger, en 1968, Djoudj après la Convention de Ramsar, en 1971. Après la Conférence de Stockholm sur la biodiversité marine et côtière, on a décidé de la création d’autres aires comme les Parcs nationaux du Delta du Saloum, en 1976, de la langue de Barbarie et du Parc national des îles des Madeleines. Après, il y a eu des réserves comme celle de Kalissaï, Ferlo, Gueumbeul et Popenguine. C’est vraiment en 2000 qu’il a été vraiment décidé de la création de zones d’appellation «Aires marines protégées». Le Sénégal s’y est lancé en 2004, avec la création de cinq (5) Aires marines protégées qui sont Saint-Louis, Abéné, Cayar, Joal et Bamboung. A cette date, l’appropriation par les communautés n’était pas prise en compte. C’est en 2012 qu’on a décidé, en adéquation avec l’esprit de Durban, de faire des Aires marines protégés des biens pour les communautés, en les appuyant dans les initiatives de conservation. Nous avons plus 582.000 ha qui sont protégés, en tant que des aires marines. De 5 Amp, en 2004, nous en sommes maintenant à 15. L’engouement de protection communautaire continue. Et c’est ce qui est important.
La grande Niayes de Pikine, communément appelé Technopôle, est sous votre responsabilité. Actuellement, il fait l’objet d’une grande spéculation foncière. Qu’avez-vous prévu pour la protéger ?
On a déjà mis en place le comité de gestion. On est en train d’organiser les populations autour du Technopôle, pour arriver à un aménagement qui permettra à Dakar d’avoir un poumon vert. Il est évident que c’est difficile parce que tout simplement on a arraché de justesse cette partie qui était tant convoitée pour en faire une aire protégée en 2019. Il faut qu’on se donne le temps d’harmoniser tout cela, pour avoir un aménagement adéquat qui correspond au site. Le Technopôle joue un rôle important dans la prévention des inondations de Dakar. Le ruissellement des eaux de pluies ne sera pas possible, si tout ce site est occupé. Le conserver diminue, à plus de 50%, les inondations à Dakar.
Comment gérez-vous les frustrations qui font suite aux repos biologiques ?
Nous ne donnons pas d’ordres à la population. On ne leur impose rien. Il faut mettre la main à la pâte pour arriver à une conscientisation collective. Dans les Aires marines protégées, ce qu’on a réussi à faire, c’est la participation des populations dans le suivi bioécologique qui permet de suivre et comprendre les espèces. En faisant ainsi, nous amenons la population à comprendre les différentes étapes de grossissement des espèces
L’Ensablement menace des Aires marines comme à la Somone. Qu’avez-vous prévu pour la protection ?
L’ensablement est un phénomène naturel lié à des phénomènes atrophiques. L’occupation des voix d’eau contribue à cela, dans certaines lagunes. On travaille pour y remédier. A Somone, un cabinet a été engagé. Les travaux vont démarrer incessamment.
Après le chavirement d’une embarcation en septembre 2019, les visites aux îles des Madeleines ont été suspendues. Plusieurs années après ce drame, aucune précision n’est faite sur la réouverture du site. Où en êtes-vous ?
Le Parc national des îles des Madeleines n’est jamais fermé. Quand une réserve de ce genre est ouverte, c’est pour des activités bien déterminées. Les espèces y sont toujours. Les gens voient l’aspect économique, qui ne peut être encore développé tant que nous n’avons pas les garanties nécessaires qui permettent d’amener tranquillement des touristes à l’île et de les ramener en terre ferme. Ce transport se fait avec des privés. Il faut avoir une garantie nécessaire. Aucune visite n’est encore possible. Il faut avoir des embarcations qui donnent toutes les garanties sécuritaires pour organiser une bonne visite. Si celles-ci ne sont pas encore réunies, nous ne pouvons pas rouvrir la visite du parc. Actuellement, on travaille sur ça. Avec les privés, on doit pouvoir trouver un terrain d’entente. La réouverture peut être dans les prochains mois ou semaines ; tout dépend des résultats de nos échanges avec les privés qui assurent la navette.
LE COMMISSAIRE PAPA SAMBA MBODJI, A LA TÊTE DE LA COMPOSANTE POLICE EN HAÏTI
Un Sénégalais vient d’être nommé à la tête du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). Il s’agit du Commissaire Divisionnaire de Classe Exceptionnelle Papa Samba Mbodji, promu au poste de Chef de la composante police (D1).
Un Sénégalais vient d’être nommé à la tête du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). Il s’agit du Commissaire Divisionnaire de Classe Exceptionnelle Papa Samba Mbodji, promu au poste de Chef de la composante police (D1).
Avec cette consécration, le Secrétaire Général des Nations Unies renouvelle encore une fois sa confiance à notre pays dont la qualité de ses unités, la performance de ses forces de défense et de sécurité et le professionnalisme de ses cadres sur les théâtres d’opération sont unanimement reconnus et appréciés.
Pour rappel, le Sénégal, premier pays contributeur de police, a une longue tradition et expérience des missions de paix. Depuis 1975, coïncidant avec le premier déploiement de policiers au Sahara Occidental, notre pays a participé à plusieurs opérations de maintien de la paix à travers le déploiement de forces de Police.
LE PARC AUTOMOBILE AU SÉNÉGAL EST COMPOSÉ À 52% DE 4X4
Le ministre Abdou Karim Fofana, porte-parole du gouvernement s'est prononcé sur les évènements récents qui ont fais l'actualité ces derniers jours. A cet effet, il est revenu sur la sortie du Fmi, la hausse des prix du carburant et d'électricité
Le porte-parole du gouvernement avait accordé un entretien à Bés-bi dimanche dernier cependant non publié à cause de l’accident tragique de Sikilo à Kaffrine. Mais, l’ayant appelé, jeudi par rapport à l’évolution de l’actualité, il a réagi suite à la sortie du Fmi, la hausse des prix du carburant et de l’électricité et le rapport de la Cour des comptes.
Quelle lecture faites-vous les mesures prises au lendemain de l’accident tragique de Sikilo ?
C’est une situation avec 41 personnes décédées dans ces conditions. D’abord, nous pensons aux familles éplorées, aux blessées parce qu’il y a des blessés graves. C’est une situation assez difficile et le gouvernement est à pied d’œuvre pour soutenir les blessés et les familles éplorées. Ça rappelle encore toutes ces mesures prises par le gouvernement pour renforcer la sécurité routière. On est allé même jusqu’à créer une Agence de la sécurité routière. Mais on voit que la route continue de faire des victimes. Nous avions mis à l’étude beaucoup de mesures drastiques.
Qu’est-ce qui nous assure que les 23 mesures prises pour lutter contre l’insécurité routière seront appliquées et ne connaîtront pas le même sort que les précédentes ?
L’Etat est déterminé et un dispositif de suivi hebdomadaire des décisions en conseils des ministres a été mis en place. La sécurité routière est une priorité pour le Gouvernement.
Le Fmi dit être attentif sur les suites du rapport de la Cour des comptes. Est-ce une pression sur le gouvernement ?
Le Fmi a dit aussi que c’était un bel exercice de transparence, que dans beaucoup de pays ce sont des cabinets indépendants qui le font et pas des institutions comme la Cour des comptes. Le Fmi a salué aussi le respect de la série d’engagements honorés par le Sénégal.
Le ministre de la Justice a saisi le procureur. Cela signifie quoi pour le gouvernement ?
Cela signifie comme indiqué auparavant que la réglementation en la matière sera appliquée comme prévue.
Comment faire pour que les mêmes pratiques ne reviennent pas ?
Nous y travaillons constamment avec beaucoup de campagnes de sensibilisation. A un moment, nous avons parlé du permis à points. Nous avons entendu les syndicats de transporteurs mais, je pense qu’on ne pourra pas continuer comme ça et le président de la République l’a rappelé plusieurs fois. Il y a eu en février 2022 un Conseil interministériel sur le sujet. Le Conseil interministériel de lundi nous a permis d’avoir des mesures fortes.
Qu’est-ce qui explique la hausse des prix du carburant et de l’électricité ?
D’abord, il faut savoir ce qu’est une année sociale. Les subventions n’ont pas été supprimées mais ajustées. Lors de la crise, nous avons fait des subventions généralisées sur certains produits. En 2022, nous avions 750 milliards de subventions sur les produits énergétiques. Ce sont les hydrocarbures, le carburant, l’essence, le gasoil, le gasoil pirogue… Ces efforts sont poursuivis puisqu’aujourd’hui, on a baissé la subvention mais on ne l’a pas enlevée. Je donne un exemple : vous achetez du gasoil qui aurait dû coûter 1200 ou 1300 francs. Avant cette nouvelle mesure, quand vous achetez un litre de gasoil à 655 francs, l’Etat cotise pour vous presque 430 francs. Aujourd’hui, on l’a diminuée mais lorsque vous achetez le gasoil à 755, l’Etat cotise pour vous 230 ou 250 francs. Si c’est l’essence, c’est à peu près la même chose. Donc nous allons maintenir les subventions mais nous les avons rendues plus soutenables parce que nous avons aussi des projets de développement et nous devons les rendre soutenables.
Nous avons aussi d’autres mesures sociales. Savez-vous que 52% du parc automobile qui fonctionne au Sénégal est constitué de 4X4 ? A priori, quelqu’un qui conduit une 4X4 doit avoir les moyens de pouvoir acheter son carburant sans subvention. Notre objectif était de faire baisser les subventions de 750 milliards à 450 milliards. Cette année nous allons faire passer la subvention à l’agriculture de 40 milliards à plus de 80 milliards. Nous allons faire passer la bourse de sécurité familiale de 25 000 francs à 35 000 francs par trimestre. L’idée est de rationaliser les choses et les envoyer vers les personnes qui en ont le plus besoin. C’est le même cas aussi pour l’’électricité. Celui qui a un salaire à millions et l’autre qui gagne moins ont le même niveau de subvention pour la première tranche sociale c’est-à-dire ceux qui consomment jusqu’à 150kwt/h. Mais on ne doit pas avoir la même subvention avec ceux qui ont 4 climatiseurs dans la maison ou 4 téléviseurs. C’est une question d’équité car les subventions sont faites pour ceux qui en ont besoin.
Est-ce que ces mesures ne sont pas dictées par le Fmi ?
Non. Le Sénégal ne reçoit pas d’injonctions du Fmi. Le Fmi a dit qu’il faut rétablir la vérité des prix. Nous ne l’avons pas fait parce que nous avons ajusté en fonction de nos réalités sociales et économiques. Le Président Macky Sall a des politiques publiques qui sont marquées par une orientation sociale très forte. La preuve ? Les subventions ne sont pas supprimées, elles sont régulées, ajustées, de façon que ceux qui en ont besoin, en profitent le plus.
Le gouvernement va-t-il suivre l’injonction du Fmi qui invite à supprimer ces subventions à l’horizon 2025 ?
Quelles que soient les orientations du Fmi, nous sommes un Etat souverain. Le Fmi est un partenaire du Sénégal et lorsqu’ils nous font des suggestions, c’est souvent très bon pour notre économie. Donc dans le cadre de cette collaboration, je pense que les suggestions vont dans le sens de nous faire maintenir le niveau de notre qualité de signature. Donc, nous apprécions et nous décidons. Aujourd’hui, nous faisons ce que beaucoup d’Etats ne font pas : subventionner le riz, le sucre, l’huile, le carburant, l’électricité… Nous continuons à le faire mais nous le faisons de manière plus ciblée.
Est-ce que c’est soutenable ?
C’est parce que c’est soutenable que nous le faisons. Je ne vais pas vous dire que c’est facile. C’est un exercice très difficile.
Est-ce que le Sénégal va respecter l’injonction du Fmi de supprimer toutes les subventions à l’horizon 2025 ?
Ça on ne peut pas le dire. Notre option est de soutenir les populations les plus défavorisées à chaque fois que nous le pouvons. Maintenant, nous sommes dans une année ou la croissance va augmenter. En 2022, nous avons subventionné près de 4% de notre Pib. C’est énorme ! Est-ce que c’est rationnel ? Oui parce que nous avons une économie qui croit ; Nous devons soutenir nos populations parce que le pouvoir d’achat est une question essentielle au Sénégal. Les mesures que nous avons prises, c’est juste de dire que ceux qui gagnent le plus, doivent soutenir plus le coût de l’inflation et ceux qui gagnent le moins, doivent être soutenus à la hauteur de leurs revenus. Nous continuons les subventions mais nous le faisons de façon équilibrée.
Pouvez-vous rassurer les populations que les prix dans le secteur du transport ne vont pas connaître une hausse ?
Nous allons entrer en contact avec les transporteurs. Je pense qu’il y aura même plusieurs sujets de négociations puisqu’avec les accidents, il y a lieu de parler de la sécurité routière. Mais nous allons parler avec les transporteurs et il y a une enveloppe dégagée à cet effet. Ce montant doit nous permettre de bloquer toute velléité d’augmentation des tarifs dans le secteur du transport.
L’Aftu a déjà rejeté cette subvention annoncée de 25 milliards et demande l’application de la vérité des prix…
Il faut se concerter. Nous ne sommes pas des acteurs uniques et solitaires. L’Etat pouvait décider mais nous préférons avoir ces acteurs qui sont nos partenaires et nous les soutenons dans le renouvellement de leurs moyens de transport. On l’a vu durant la période de la Covid-19 et c’était dans le cadre de concertations.
LEVEE DE BOUCLIERS POUR LA DEFENSE DU DOCTEUR ALFOUSSEYNI GAYE
Dr Alfousseyni Gaye, gynécologue obstétricien auteur du certificat médical délivré dans l’affaire Sweet Beauté, reçoit le soutien d’un collectif. Ce dernier qui se dit menacé a vu un bloc se constituer pour sa défense.
Dr Alfousseyni Gaye, gynécologue obstétricien auteur du certificat médical délivré dans l’affaire Sweet Beauté, reçoit le soutien d’un collectif. Ce dernier qui se dit menacé a vu un bloc se constituer pour sa défense.
En point de presse tenu hier, jeudi 12 janvier, le collectif « Ne touche pas à Dr Gaye » a fait savoir que le médecin spécialiste en gynécologie dont le seul tort est d’avoir consulté une patiente du nom de Adji Sarr, est aujourd’hui victime de persécution, de violences verbales, de menace de mort. Or, il ne mérite pas une telle agression pour tous les services rendus à la nation depuis plus de deux décennies.
Pour le porte-parole du jour Mamadou Lamine Dianté : « au-delà de son professionnalisme et son sens élevé de respect de l’éthique et de la déontologie, il s’est gardé de toute considération socioprofessionnelle de ses patients. C’est cet homme que l’on veut FAIRE TAIRE par tous les moyens et l’on se demande pourquoi ? »
Et de poursuivre : « C’est pour toutes ces raisons que nous appelons toute personne éprise de paix et de respect de droits de l’homme, de venir se joindre à nous pour mener ce combat qui ne saurait être uniquement que celui des Koldois, sa ville d’origine ». Ledit collectif a aussi avancé : « on ne saurait évoquer le dossier Adji Sarr Ousmane Sonko dans lequel il n’est cité que comme témoin. Nous invitons les pouvoirs publics en l’occurrence le Ministre de l’Intérieur de prendre toutes les précautions nécessaires pour la sauvegarde de l’intégrité physique de Dr Alfousseyni Gaye ».
Aujourd’hui, le collectif refuse que le chef de service gynécologie de l’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff : « Dr Alfousseyni Gaye soit sacrifié à l’autel des intérêts de qui que ça puisse être. » Pour les camarades de M. Dianté, El Hadji Guissé, le Sénégal a besoin de lui et Kolda en premier. Et d’appeler les acteurs de la santé dont l’Ordre des médecins, les syndicats des médecins du Sénégal à la défense de ce dernier.
Cette rencontre, qui est la première dans la série de manifestations que le collectif va dérouler sur l’étendue du territoire national voire à l’étranger, est portée par le mouvement Amnesty international, Y en a marre, Frapp, Sames, Ordre des médecins selon le collectif.
LE REGARD CRITIQUE DE MAURICE SOUDIECK DIONE
Selon Maurice Soudieck Dione, au-delà de la confrontation entre pouvoir et opposition, l’année 2022 a consacré un rééquilibrage des forces politiques entraînant une certaine violence en partie liée à des décisions juridiques controversées
Selon Maurice Soudieck Dione, Professeur agrégé de Science politique, audelà de la confrontation entre pouvoir et opposition, l’année 2022 a consacré un rééquilibrage des forces politiques entraînant une certaine violence en partie liée à des décisions juridiques controversées. Interpellé dans le cadre du rétro de l’actualité politique par Sud quotidien, l’enseignant chercheur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis a toutefois tenu à préciser au sujet du débat sur le troisième mandat que si le président Macky Sall présente une troisième candidature qui viole la Constitution, le pays risque de connaître des lendemains incertains avec des tensions et des violences. S’agissant de la relance de la procédure judiciaire dans l’affaire Sweet beauty opposant Adji Sarr à Ousmane Sonko, Maurice Soudieck Dione indique que cette affaire doit être judiciairement élucidée dans la transparence et le respect des droits des parties en conflit, pour que les différents candidats à la Présidentielle de 2024 puissent travailler à présenter aux Sénégalais les solutions alternatives.
L’opposition a fait une percée remarquée lors des élections locales du 23 janvier 2022 et des Législatives du 30 juillet de la même année.
Tenues le 23 janvier 2022, les élections locales ont marqué une avancée significative de l’opposition, notamment la coalition Yewwi askan wi (Libérer le peuple), qui a obtenu des scores appréciables. En effet, dans les circonscriptions où elle a été présente, la coalition Yewwi askan wi a obtenu 717 001 suffrages soit 24,70% des voix, contre 1 224 365 pour Benno Bokk Yaakaar soit 42,17% des voix. La coalition d’opposition Yewwi askan wi a remporté les départements suivants : Keur Massar, Rufisque, Mbacké, Bignona, Oussouye, Ziguinchor ; et les villes suivantes : Dakar, Rufisque, Guédiawaye et Thiès. Cette tendance évolutive de l’opposition s’est confirmée lors des élections législatives du 31 juillet 2022. La confrontation entre pouvoir et opposition, de même que le processus de rééquilibrage des forces politiques entraînent une certaine violence en partie liée à des décisions juridiques controversées. En effet, la décision de la Direction générale des élections (DGE) d’invalider illégalement la composante des titulaires de la coalition Yewwi askan wi a été confirmée de manière tout aussi illégale par le Conseil constitutionnel. Car la loi électorale établit le principe de l’unicité de la liste des candidats avec une composante de titulaires et une composante de suppléants. En invalidant la composante des titulaires de la liste, le Conseil constitutionnel s’arroge un pouvoir qu’il n’a pas : il investit des suppléants comme titulaires à la place de la coalition Yewwi askan wi. C’est pour protester contre cette décision que la coalition Yewwi askan wi a voulu organiser une manifestation le 17 juin 2022, mais ce rassemblement a été interdit ; des affrontements s’en sont suivis entre manifestants et forces de sécurité, faisant trois morts et de nombreux blessés. Certains leaders de la coalition ont été arrêtés avant l’heure prévue de la manifestation et dans des lieux éloignés du lieu prévu du rassemblement, notamment Déthié Fall, le mandataire de la coalition Yewwi askan wi, et Mame Diarra Fam, tous deux députés à l’Assemblée nationale, en violation flagrante de leur immunité ; en plus du maire de la Ville de Guédiawaye, Ahmet Aïdara, arrêté avant la manifestation dans sa commune, située à des kilomètres du lieu prévu pour le regroupement. L’opposition avait encore prévu une manifestation pour le 29 juin, qui a ensuite été annulée.
Finalement, les élections législatives ont mis en concurrence huit coalitions : la coalition au pouvoir, à savoir Benno Bokk Yaakaar (Unis autour d’un même espoir) ; Bokk Gis-Gis Liggeey (Une vision commune au service du travail) ; les Serviteurs ; Wallu Sénégal (Sauver le Sénégal) dirigée par le Parti démocratique sénégalais (PDS) de Me Abdoulaye Wade ; Aar Sénégal (Préserver le Sénégal) ; Bunt bi (La porte); Natangue askan wi (La prospérité du peuple) ; et enfin la coalition Yewwi Askan Wi (Libérer le peuple) dirigée notamment par Ousmane Sonko et Khalifa Ababacar Sall, l’ancien maire de Dakar.
La stratégie politique mise en œuvre parl’inter-coalition Yewwi-Wallu qui n’est pas un cadre juridique, mais une alliance politique pratique et pragmatique, a permis de tirer profit du scrutin majoritaire à un tour au niveau des départements pour maximiser ses chances d’obtenir des sièges. En effet, il y a 46 départements au Sénégal et huit circonscriptions dans la diaspora qui élisent 112 députés au scrutin majoritaire à un tour, où le vainqueur même avec une seule voix de différence remporte tous les sièges. Les 53 autres sièges des 165 députés à élire sont pourvus au scrutin proportionnel sur la base du total des voix des coalitions de partis additionnées au niveau national. C’est ainsi que l’alliance politique entre Yewwi askan wi et Wallu Sénégal a obtenu des résultats très appréciables.
En effet, au regard de la décision n° 20- E-2022 Affaires n° 28-E-22 et n° 29-E22 du 11 août 2022 portant résultats définitifs du scrutin pour les élections législatives du 31 juillet 2022, on peut constater. Inscrits : 7. 036. 466. Votants : 3. 270. 110. Suffrages valablement exprimés : 3. 260. 886. Quotient national : 61 526,151. Taux de participation : 46,6%. La coalition Benno Bokk Yaakaar obtient 1. 518. 137 soit 46,55% des voix. La coalition Wallu Sénégal obtient 471. 517 soit 14,45%. La coalition Yewwi askan wi obtient 1. 071. 139 soit 32,84% des voix. Au scrutin majoritaire départemental, Benno Bokk Yaakaar obtient 57 sièges ; Wallu Sénégal 16 sièges ; Yewwi askan wi 39 sièges. Au scrutin de liste nationale, la coalition Benno Bokk Yaakaar engrange 25 sièges ; la coalition Wallu Sénégal 8 sièges et la coalition Yewwi Askan wi 17 sièges. Les coalitions AAR Sénégal, Bokk gis gis liggeey et Les Serviteurs obtiennent chacune un député
L’opposition réunie totalise 53,45% des voix. Les suffrages cumulés de Yewwi askan wi et de Wallu Sénégal font 47,29% contre 46,55% des voix pour Benno Bokk Yaakaar. Au total, Benno Bokk Yaakaar obtient 82 députés contre 83 députés pour l’opposition. Le député Papa Diop rejoint la coalition Benno Bokk Yaakaar et lui permet d’obtenir de justesse une majorité à une voix près. La décision de Madame Aminata Touré, tête de liste nationale de la coalition Benno Bokk Yaakaar, d’être député non inscrit après avoir été écartée pour occuper la présidence de l’Assemblée nationale, relativise encore la majorité obtenue parla coalition au pouvoir. Il s’agit du retournement d’un paradigme majeur de la vie politique sénégalaise où la majorité présidentielle s’est toujours adossée à une majorité parlementaire forte et écrasante.
La percée de l’opposition s’explique essentiellement par des raisons socio-économiques et des raisons politiques. En effet, l’opposition a mis en évidence les difficultés vécues par les Sénégalais, notamment le renchérissement exponentiel des denrées de consommation courante, le chômage des jeunes, la pauvreté, les problèmes dans la gestion des ressources naturelles, du foncier, des services publics, notamment la santé, l’éducation, la justice etc. L’opposition brandit également l’argument de la lutte contre une troisième candidature du Président Sall, illégale au regard de la Constitution. On note ainsi une certaine présidentialisation des enjeux des élections locales et législatives.
La question de la troisième candidature du Président Abdoulaye Wade avait déjà provoqué des tensions, des violences et une dizaine de morts en 2012. Les polémiques juridiques et politiques étaient liées au fait que le Président Wade avait été élu sur la base de la Constitution du 7 mars 1963 qui ne limitait pas le nombre de mandats, avant d’adopter une nouvelle Constitution le 22 janvier 2001. Dès lors, les contradictions étaient liées à la comptabilisation ou non du premier mandat acquis en 2000. La situation est tout à fait différente pour le Président Sall, élu en 2012 sur la base d’une Constitution qui limitait à deux le nombre de mandats pouvant être exercés successivement, avec la mention suivante : « Le mandat est renouvelable une fois ». C’est pour mettre un terme à tout retour à la grave crise politique vécue en 2012 que le référendum du 20 mars 2016, qui a révisé la Constitution sans en adopter une nouvelle, a confirmé et conforté l’article 27 dans la limitation à deux du nombre de mandats, tout en le verrouillant encore dans sa rédaction, en disposant : « Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». Pour raffermir la constance du Constituant sur la limitation des mandats à deux depuis 2001, la Charte fondamentale a tout de même rajouté deux autres verrous à travers la réforme de 2016, considérant que la limitation des mandats à deux elle-même ne peut pas être modifiée. En ce sens, l’article 103 dispose en son alinéa 7 : « La forme républicaine de l’État, le mode d’élection, la durée et le nombre de mandats consécutifs du président de la République ne peuvent faire l’objet de révision ». Le paragraphe 8 ajoute un autre verrou : « Le paragraphe 7 du présent article ne peut être l’objet de révision ».
Dès lors, si le Président Sall persiste à présenter une troisième candidature qui viole la Constitution, le pays risque de connaître des lendemains incertains avec des tensions et des violences.
La relance de la procédure judiciaire dans l’affaire Sweet beauty opposant Adji Sarr à Ousmane Sonko.
Les événements de mars 2021 ont profondément ébranlé les institutions du pays. C’est l’une des crises politiques les plus graves de l’histoire du Sénégal avec un lourd bilan de 14 morts, de nombreux blessés et de nombreux dégâts matériels. Mais il faut dire qu’il y avait un fond de mécontentement populaire lié aux mesures de confinement de la population prises pourlutter contre la pandémie de COVID 19. Cependant, l’écrasante majorité de la population active évoluant dans le secteurinformel, les conséquences économiques du confinement ont alors été désastreuses. Mais les événements de mars 2021 ont également fait référence à des revendications portant surle respect des règles de la concurrence démocratique et de l’État de droit, avec des soupçons d’instrumentalisation de la justice pourliquider des adversaires, comme dans les affaires politico-judiciaires qui ont conduit à l’incarcération de Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall. Dès lors, les accusations de viol de la masseuse Adji Sarr contre Ousmane Sonko sont considérées comme un complot visant à mettre ce dernier en prison et à l’exclure du jeu. Cette affaire doit être judiciairement élucidée dans la transparence et le respect des droits des parties en conflit, pour qu’on puisse tourner cette page et que le pays puisse se focaliser sur les vrais problèmes ; que les différents candidats à la Présidentielle de 2024 puissent travailler à présenter aux Sénégalais les solutions alternatives qu’ils proposent pour la gestion du pays.
DESORMAIS LES VOYAGES INTERURBAINS NOCTURNES INTERDITS
Comme requis dans les 22 mesures prises lors du Conseil interministériel du lundi9janvier, sur la sécurité routière et les accidents, le transports public interurbain de personnes est interdit, entre 23 heures et 5 heures du matin
Comme requis dans les 22 mesures prises lors du Conseil interministériel du lundi 9 janvier, sur la sécurité routière et les accidents, le transports public interurbain de personnes est interdit, entre 23 heures et 5 heures du matin.
Un arrêté interministériel, N°000637du11janvier 2023 fixant les horaires de circulation interurbaine des véhicules de transport public de personnes, a été pris dans ce sens parle ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique et celui des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement et rendu public hier, jeudi 12 janvier.
Durant les heures d’interdiction de circulation des véhicules de transport public interurbain de personnes, l’arrêt et le stationnement sur les axes interurbains sont interdits, rappelle aussi l’arrêté interministériel.
Ainsi, les véhicules concernés ne sont autorisés à stationner que dans les gares routières ou parking réservés à cet effet. De même, les heures d’ouverture et de fermeture des gares routières interurbaines publiques et privées pour le transport public de personnes sont fixées à 5 heures du matin et 23 heures. Les deux ministres rappellent aussi que l’exploitant de la gare routière procède à l’ouverture et à la fermeture des accès au site par les moyens appropriés.
Cet arrêté interministériel est la matérialisation de la deuxièmes mesures sur les 22 conclues à l’issue du conseil interministériel sur la sécurité routière et les accidents, tenu à Diamniadio le lundi 9 janvier 2023, au lendemain de l’accident de Sikilo (région de Kaffrine) qui a fait 41 mort et 99 blessées suivis dans les structures sanitaires.
Cette mesure dispose : «le Ministère de l’Intérieur et le Ministère des Transports, de prendre dans les 72 heures un arrêté interministériel portant interdiction de circuler pour les véhicules de transport public de voyageurs sur les routes interurbaines entre 23 heures et 5 heures et rappelant les horaires de circulations des véhicules de transport de marchandises dans Dakar».
PAR AMADOU THIERNO DIOP ET MAMADOU THIAM
DEMAIN APRÈS L’ÉMOTION, NOTRE MÉRITE DE SURVIVRE AUX VICTIMES
Encore une fois, pas de faux-fuyants. C’est nous les responsables passifs et involontaires de ce fléau
Amadou Thierno Diop et Mamadou Thiam |
Publication 13/01/2023
C’est dommage et regrettable ce qui est arrivé, hier matin, sur la route de Kaffrine. C’était fatal mais le décret appartient à Dieu, comme la responsabilité en incombe aux hommes.
Un bilan aussi lourd appelle à une prise de conscience de la part de tous ceux qui survivent à ces dizaines de morts ; à nous sénégalais à qui il incombe de continuer la route de la vie.
C’est vrai, tout le possible a été fait après et nous saluons le déploiement institutionnel au plus haut niveau, avec la descente de Monsieur le Président de la République sur les lieux du drame ainsi que la batterie de mesures et décisions ayant suivi pour optimiser l’assistance aux victimes.
*Ça, c’était après. Mais avant, qu’est-ce qui aurait dû être fait qui ne l’a pas été ? *
Depuis le Djoola cette question lancinante est constamment posée sans qu’une approche rationnelle et holistique des causes n’établisse un diagnostic courageux et des solutions opérationnelles, encadrées et suivies.
*C’est sur cette double problématique qu’il faudra délibérer, quand l’émotion aura fini de retenir et tempérer les habitudes connues de tous les usagers de nos routes. Encore une fois, pas de faux-fuyants. C’est nous les responsables passifs et involontaires de ce fléau. Nous en sommes conscients sans trop nous l’avouer *
Or l’imaginaire ancré que nous avons de l’environnement des Transports Publics au Sénégal s’est durablement accommodé de ces guimbardes usagées et sans visites techniques, de ces permis de conduire à l’obtention douteuse, de ces syndicats comploteurs qui s’occupent plus de politique et de prébendes.
Nous regardons tous avec complaisance et complicité tel chauffeur avec un comportement suspect vis-à-vis d’un agent préposé à la circulation. Chaque jour nous participons, par renoncement successifs, aux surcharges humaines et matérielles et fermons les yeux sur la violation des dispositions censées nous protéger. Nous surfons sur le déni.
C’est nous et nous le savons.
Il n’y a rien pour notre défense. Fréquemment la législation du transport porte de nouvelles touches et retouches au dispositif légal et réglementaire, dans un secteur déjà plein de bonnes mesures jamais entérinées de fait sinon, jamais suivies d’application par les personnes en charge.
Nous administrons le Transport par procuration de vœux pieux
Ça aussi nous le savons et il ne sert à rien de le nier. Pourtant nous avons le réseau routier le meilleur et le plus dynamique d’Afrique de l’Ouest. (Ne pas passer sans saluer la touche historique du Président Macky Sall dans ces acquis révolutionnaires ; mais ce n’est pas le sujet). Le Sénégal peut se targuer d’un code routier et d’un cadre réglementaire du transport routier des mieux élaborés.
*Que faut-il dès lors? *
Comme le dit Arthur Schnizler « L'humanité a l'oreille ainsi faite qu'elle continue à dormir quand le bruit retentit et ne se réveille qu'avec l'écho ».Quand sortirons-nous de cette torpeur où nous n’entendons plus que l’écho des choses, longtemps après qu’elles soient passées?
Voila.
L’urgence est gage d’empathie. Certes ; mais l’urgence n’assure pas la durabilité de l’empathie. Passé un certain temps, on retombera dans l’ordinaire et le problème demeura entier si on n’opère pas de ruptures d’avec les pratiques.
*Il donc pas temps de changer d’approche en évitant des mesures à chaud dont la faisabilité et la viabilité interrogent. *
*Il est temps avant que la nuit n’enveloppe nos routes et tue encore nos fils. *
Quoi faire alors ?
Inverser la pyramide.
Cela pourrait consister, pour le gouvernement, à mettre en place un comité spécial, pluridisciplinaire, mixte et consultative pour:
- dans un délai d’une semaine proposer des axes de solutions systémiques et transversaux pour l’optimisation de la sécurité routière;
- des indicateurs clef dont le suivi efficient contribue à l’optimisation du secteur ;
- un plan d’actions de mise sous maîtrise de ces axes d’amélioration
- un mode opératoire allant jusqu’aux projet de lois, décrets et arrêtes éventuels.
- une cartographie des risques et leurs mesures de mitigations ;
-un dispositif de suivi-évaluation doublé d’un cadre de vérification et d’audit régulier.
En somme,
-laisser travailler les experts sur ordre et objectifs spécifiques
- étudier leur proposition dans le cadre d’une réunion interministérielle et les pré-valider;
- soumettre les propositions retenues au chef de l’état
- validation / approbation des mesures en Conseil des ministres.
Face à la complexité des choses, intégrer des compétences plurielles et différentes pour mieux faire face.
Enfin profiter et donner contenu et sens dynamiques au deuil national. Que la communion de tous serve à dire ensemble : Plus jamais ça et œuvrer de concert pour que plus jamais cela n’arrive.