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21 août 2025
LES AGROPOLES DOPENT LES EXPLOITATIONS FAMILIALES
«Le projet des agropoles n’est pas venu pour installer de nouvelles superficies en rapport avec des privés, mais pour renforcer l’existant. Il y a des exploitations familiales à travers les organisations de producteurs, le projet appuie ses producteurs
Dans le cadre de la Fiara, une “Journée Agropole” a été organisée par le projet des agropoles du Sénégal avec les Organisations de Producteurs et de transformateurs de la Casamance. A cet effet, un panel scientifique sur les exploitations familiales s’est tenu. Dans sa communication, le responsable suivi-évaluation du projet des agropoles Moustapha Lo est revenu sur l’appui apporté aux producteurs en termes de semences et de bonnes pratiques.
«Le projet des agropoles n’est pas venu pour installer de nouvelles superficies en rapport avec des privés, mais pour renforcer l’existant. Il y a des exploitations familiales à travers les organisations de producteurs, le projet appuie ses producteurs » Cette précision est du responsable suivi-évaluation du projet des agropoles Moustapha Lo. Il s’exprimait hier, jeudi 16 mars lors d’un panel organisé à la foire internationale de l’agriculture et des ressources animales (Fiara) dans le cadre de la journée des agropoles. Ainsi pour appuyer ces exploitations familiales, le projet des agropoles a signé une convention avec l’Isra qui met à la disposition du projet des pré bases pour le mais dans la zone Sud. « L’Isra a déjà mis à la disposition du projet des semences de pré bases. Ce qui a permis d’avoir 75 tonnes de semences de bases et qui seront encore démultipliées à tous les niveaux. Cet appui va directement au niveau des organisations de producteurs qui vont les redistribuer encore à l’ensemble des producteurs de la zone.
En plus de cela, pour la filière mangue, nous sommes en train de travailler sur du matériel végétal de haut rendements. L’Isra est même en train de faire d’autres recherches pour mettre à la disposition du projet d’autres variétés beaucoup plus performantes » a-t-il fait part. Aussi ajoute-t-il, 30 mille plants de manguiers ont été distribués dans la zone Sud et 450 producteurs ont été formés sur les techniques culturales. En plus de cela, le projet est en train de travailler sur l’amélioration de l’existant .Il s’agit selon M Lo, de faire de l’allégeage pour rajeunir les exploitations qui existaient et de faire greffer ces exploitations pour qu’au moins au bout de deux ans maximum, on commence à avoir de la production. « Le projet n’est pas venu pour éliminer l’existant, mais pour renforcer les exploitations familiales. Parce que si on renforce les exploitations familiales, on va non seulement améliorer leurs revenus, mais également leur bien-être », a-til conclu.
L’AFFAIRE RENVOYEE EN AUDIENCE SPECIALE AU 30 MARS
Appelée hier, jeudi 16 mars, à la barre du tribunal de grande instance hors classe de Dakar statuant en matière correctionnelle, l’affaire de diffamation opposant le maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, non moins leader du parti Pastef au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang a été renvoyée en audience spéciale à la date du jeudi 30 mars. Ce renvoi a été demandé par la défense qui se base sur les violences subies par son client de la part des éléments de la police qui l’ont gazé et extirpé de son véhicule pour le ramener de force au tribunal.
Troisième renvoi du procès en diffamation opposant le maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, non moins leader du parti Pastef au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, responsable du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République. Appelée hier, jeudi 16 mars à la barre du tribunal de grande instance hors classe de Dakar statuant en matière correctionnelle, cette affaire a finalement été renvoyée à la demande des avocats de la défense en audience spéciale à la date du jeudi 30 mars prochain. Ce renvoi a été décidé aux termes d’une audience très mouvement ponctuée par plusieurs suspensions.
En effet, prenant la parole peu après l’arrivée de leur client dans la salle 3 du Palais de justice Lat Dior où se tenait cette audience, avec des habits froissés et tachés aux environs de 10h 41, les avocats de la défense ont estimé que ce dernier n’était pas dans les conditions d’être jugé. Selon eux, leur client et leur confrère, Me Ciré Clédor Ly, pour avoir été gazés par des éléments de la Bip (Brigade d’intervention polyvalente de la police nationale) à l’intérieur du véhicule dans lequel ils étaient embarqués, n'étaient pas dans les conditions de comparaitre. Ils ont ainsi sollicité un renvoi. Tour à tour, ils ont pris la parole pour dénoncer devant le tribunal les violences exercées par des éléments des forces de défense et de sécurité sur leur client extrait de son véhicule et conduit de force au Palais de justice.
ESTIMANT QUE SON CLIENT A ETE GAZE PAR LA POLICE, LA DEFENSE EVOQUE SON INCAPACITE A COMPARAITRE
Prenant ainsi la parole en premier, Me Ousseynou Fall sollicitant un renvoi pour permettre à leur client de voir son médecin, a signifié au président que la défense s’oppose à la tenue de l’audience. « Notre client a été littéralement brutalisé, violenté et tabassé par les forces de l'ordre qui l’ont extrait de force de son véhicule pour le mettre dans la voiture de la BIP et l’amener ici. Vous serez complices de forfaiture, parce qu’Ousmane Sonko doit être suivi par un médecin après ce qui s’est passé. Nous nous opposons à la tenue de l’audience. Il est hors de question que cette audience se tienne. Nous nous opposerons à la tenue de cette audience », insiste la robe noire qui demande un renvoi.
Prenant la parole à son tour, Me Ciré Clédor Ly a informé la Cour que la défense jusqu’à ce matin était dans les dispositions de plaider cette affaire n’eût été la brutalité exercée par les forces de défense et de sécurité sur son client et lui. « Jusqu’à 4h 30 du matin, j’étais sur le dossier. Il était convenu que je sois chez mon client à 8 h pour qu’on puisse arriver au tribunal à 9 heures. Je demande de simples constatations matérielles et d’examiner les habits de mon client. Si j’enlevais ma robe, vous verriez les séquelles » a-t-il fait remarquer à l’endroit du président du tribunal avant d’ajouter. « Nous avons voulu retourner à la maison quitte à ce qu’il soit jugé à défaut, mais on nous a interceptés et gazés. Depuis lors, je n’arrive pas à ouvrir les yeux. Je suis dans un état physique et psychologique qui ne me permet pas d’exercer de même que mon client. Il n’est pas en mesure de répondre aux questions. Nous demandons un renvoi, pour être dans des conditions de plaider. Le code de procédure pénale peut dispenser Sonko à comparaître. Je demande au tribunal de renvoyer l’affaire ».
Abondant dans le même sens, Me Kam Guy, avocat du barreau de Ouagadougou nouvellement constitué pour la défense du leader de Pastef a également sollicité du président du tribunal un renvoi pour, dit-il, lui permettre de prendre connaissance de cette affaire. « Dès mon arrivée au Sénégal, j’avais prévu de rencontrer mon client pour échanger avec lui mais j’ai été empêché par les éléments de la Police.
Abondant dans le même sens, Me Kam Guy, avocat du barreau de Ouagadougou nouvellement constitué pour la défense du leader de Pastef a également sollicité du président du tribunal un renvoi pour, dit-il, lui permettre de prendre connaissance de cette affaire. « Dès mon arrivée au Sénégal, j’avais prévu de rencontrer mon client pour échanger avec lui mais j’ai été empêché par les éléments de la Police déployés aux abords de son domicile. Ils m’ont refusé de le rencontrer parce qu’il était en état de résidence surveillée. J’étais loin d’imaginer ce qui se passe actuellement au Sénégal. Je suis triste lorsque je vois mon client dans cet état, je suis également triste en voyant mon confrère dans cet état. Je suis triste surtout pour ce que le Sénégal représente en Afrique. D’ailleurs, je n’arrive pas à comprendre cette brutalité surtout que la comparution de notre client n’était pas obligatoire ».
LE PARQUET ET LA PARTIE CIVILE S’OPPOSENT A UN NOUVEAU RENVOI
Interpellés par le président du tribunal sur cette demande de renvoi de la défense, les avocats de la partie civile ont indiqué qu’ils s’opposaient « énergiquement » à tout renvoi de cette affaire. « On a entendu longtemps. Un tribunal n’attend pas. Je regrette mais cette requête est tout simplement mal fondée. Je propose de continuer de gérer les débats pour nous permettre de plaider. Celui qui prend la responsabilité d’aller voir son médecin, c’est son problème » a martelé Me El Hadj Diouf qui vient tout juste de se constituer pour la défense du ministre du Tourisme. Loin de s’en tenir-là, le tonitruant avocat s’en prend vertement à son confrère venu du Burkina Fasso qu’il a traité d’étranger provoquant dans la foulée une vive réaction de ses confrères de la défense qui l’ont invité à retirer ce terme. « C’est absurde ce qu’on veut nous faire croire. Qu’on vienne du Burkina ou des USA, on doit s’imprégner du dossier de son client avant de débarquer au Sénégal. Car, il y a beaucoup de moyens électroniques pour s’informer. Je rappelle à mon confrère étranger que même via WhatsApp, il pouvait recevoir les dossiers. Je me suis constitué aujourd’hui comme lui et je sais ce que dit le dossier. Ensuite, un étranger ne doit pas se permet de porter de faux jugements sur mon pays ». Invité à prendre la parole, le ministre Mame Mbaye Niang s’est également opposé à cette demande de renvoi. « Je suis venu ici parce que je crois en cette institution. Je suis venu parce que leur client dit qu’il détient un rapport qui m’a épinglé. C’est la troisième fois que je viens. J’ai fait la même chose. Chaque comparution, on me demande de donner mon itinéraire, pourtant cela ne m’a pas empêché d’être là. Depuis plusieurs mois, je cours derrière la justice pour qu’il me rende justice ». Pour sa part, le représentant du ministère public a également estimé qu’il n’est pas pour un nouveau renvoi de cette affaire qui, selon lui, est en état d’être jugé. « Malgré les péripéties qui se sont déroulées ce matin en dehors de tribunal, je dois dire que ce dossier est en état de jugement et rien ne s’oppose à ce qu’il soit jugé. Car, tous les faits évoqués par la défense ne sont extérieurs à ce tribunal. Par conséquent, nous nous opposons à un nouveau renvoi de cette affaire », a fait remarquer le substitut du procureur de la République.
SONKO ET ME CIRE CLEDOR LY ADMIS A L’INFIRMERIE
Pivot dans la défense du maire de Ziguinchor, Me Ciré Clédor Ly qui était extrait en même temps que son client et conduit de force au tribunal à bord d’un blindé de la Bip (Brigade d’intervention polyvalente de la Police nationale) a passé quelques minutes seulement dans la salle d’audience. En effet, peu après sa prise de parole devant la barre pour expliquer au tribunal les conditions dans lesquelles son client et lui ont été amenés de force au tribunal, la robe noire a quitté son client et ses confrères en compagnie d’un jeune homme présenté comme un de ses fils à l’extérieur de la salle d’audience. Quelques minutes après, ses confrères Me Ousseynou Fall et Me Youssoupha Camara ont annoncé son évacuation par un véhicule du SAMU. S’agissant du leader de Pastef, Ousmane Sonko, il a été emmené à l'infirmerie du Palais de justice pour consultation par son médecin personnel qui a fait le déplacement sur les lieux. Ce dernier lui a même délivré un certificat médical après l’avoir examiné.
LE JUGE EXPULSE ME OUSSEYNOU FALL QUI REFUSE DE SORTIR
Contrairement à l’adage qui dit que la justice est rendue dans un climat de sérénité, l’audience du tribunal de grande instance hors classe de Dakar statuant en matière correctionnelle dans l’affaire de diffamation opposant Ousmane Sonko à Mame Mbaye Niang s’est tenue dans une ambiance très tendue hier, jeudi. Un avocat de la défense a été même expulsé de la salle par le président du tribunal. Il s’agit de Me Ousseynou Fall. En effet, prenant la parole dans une salle envahie par un vacarme, peu après l’arrivée de son client, la robe noire a estimé que ce dernier du fait des violences qu’il a subies de la part des éléments des forces de défense n’était pas en mesure de comparaitre a demandé un renvoi. Prenant la parole, le président du tribunal estimant que la « justice est rendue dans la sérénité » a invité tout le monde à garder le silence sans quoi, il n’hésitera pas à faire évacuer toute la salle.
Arrachant de nouveau la parole, Me Ousseynou Fall tout en insistant sur la demande de renvoi de l’audience a invité le juge Mohamed Diop puisque c’est de lui qu’il s’agit à commencer à faire sortir de la salle des éléments encagoulés du Groupement d’intervention de la Gendarmerie nationale (Gign) pour faire régner la sérénité dans la salle. « Nous ne supportons pas la présence des Forces de l'ordre. Ces hommes ne sont pas identifiables. En plus, ils instaurent une atmosphère tendue dans la salle. C’est inadmissible ce qui se passe et nous n’acceptons la présence des forces de l’ordre. Vous serez complices de forfaiture, parce que Ousmane Sonko doit être suivi par un médecin ». En réaction, le président du tribunal lui a demandé de quitter la salle. Mais, face au refus de l’avocat de la défense de s’exécuter, le juge a tout simplement procédé à une nouvelle suspension de l’audience. Au total, quatre suspensions d’audience ont été dénombrées hier, jeudi.
DAKAR, VILLE MORTE !
Des travailleurs, commerçants, marchands ambulants et autres personnes qui ont rallié Dakar pour des besoins spécifiques n’oublieront pas de sitôt leur journée d’hier, jeudi 16 mars 2023, qualifiée par certains de «3 mars 2021 bis»
Un «3 mars 2021 bis», le mot est lâché par certains, tellement la situation était indescriptible. Après des échauffourées la veille à la Cité Keur Gorgui du fait que toutes les voies menant au domicile d’Ousmane Sonko avaient été barricadées par les Forces de l’ordre, la journée d’hier, jeudi 16 mars 2023, a été très tendue dans plusieurs quartiers de Dakar, avec des manifestations sporadiques partout. Les choses ont dégénéré aussitôt après l’exfiltration du leader de Pastef de force de son véhicule, à hauteur de Mermoz, par les Forces de l’ordre pour le conduire au Palais de Justice Lat-Dior, où il se rendait justement, pour le procès dans l’affaire des 29 milliards du Prodac qui l’oppose au ministre Mame Mbaye Niang. Il s’en est suivi une intifada transformant Dakar en une ville morte.
Des travailleurs, commerçants, marchands ambulants et autres personnes qui ont rallié Dakar pour des besoins spécifiques n’oublieront pas de sitôt leur journée d’hier, jeudi 16 mars 2023, qualifiée par certains de «3 mars 2021 bis». Ville morte ou simplement ville fantôme, c’est l’image que renvoyait plusieurs parties du centre-ville de la capitale Sénégalaise. De la Place du Tirailleur aux avenues Lamine Gueye, Blaise Diagne, Malick Sy, en passant plusieurs artères et coins comme la rue Vincent, le rond-point de la Rts, Pétersen… tous les services et commerces ou presque ont déjà baissé rideaux face à une sorte d’intifada ou guérilla urbaine menée par des groupes de jeunes en furie qui dressaient des barricades, brulaient des pneus, des troncs et branches d’arbres, abattus dans le cadre des travaux du BRT, et étales en bois partout sur les voies. Avant de disparaitre à l’approche des Forces de l’ordre à bord de pick-up, fourgonnettes et autres véhicules blindés chargés de dégager les restes de brulures de pneus et autres barricades de la chaussé, après des échanges de tirs de grenades lacrymogènes contre des jets de pierres.
Déjà, sur l’autoroute, à l’approche de l’autopont de Pompier, en venant de la Colobane et la banlieue, l’on se fait une idée de cette situation indescriptible. Aucun véhicule ne roulait sur le pont, vers 10h-11h, l’avenue Lamine Gueye étant fermée à la circulation automobile sur une bonne partie de la voie, de la descente du pont de Pompier, juste avant l’intendance des Armées, à Parc Lambaye. Des jeunes y ont brûlé des pneus, obligeant la Police à intervenir. Pis, il suffisait de lever la tête pour voir d’épais nuages de fumée noirâtre qui assombrissaient le ciel, depuis plusieurs coins de la capitale. Cela, mélangé à celle âcre de gaz lacrymogènes, rendait l’atmosphère chargée et l’air irrespirable, surtout quand on marche à contrevent. Foulards, masques (dont les prix ont augmenté pour la circonstance passant de 25 à 100 F CFA l’unité), chapeaux, mouchoirs, les mains, tous les moins étaient les bienvenus pour se protéger le nez pour ne pas respirer ce gaz qui faisait couler narines et yeux.
GARE ROUTIERE POMPIER «RESSUSCITEE», LE TEMPS D’UNE CHAUDE JOURNEE
Ce sont de petits groupes qui surgissaient, brûlaient des pneus et disparaissaient dès que la Police approchait, pour aller bloquer la circulation dans un autre axe. Pendant que les flics s’affairaient à libérer le blocus qu’ils viennent de créer. Conséquence, après les énormes bouchons déplorés dès le début des affrontements, place au vide. Plus de véhicules ni même de taxis sur certains axes, l’heure était à la marche. Pétersen inaccessible parce qu’encerclé par les manifestations jusqu’à la Médina, il fallait marcher jusqu’au pont de Pompier, transformé en gare routière pour la circonstance, pour trouver un car de transport en commun à destination de GandYoff, Patte d’Oie, Pikine, Thiaroye, Rufisque, Keur Massar et autres quartier de la banlieue. Face à cette situation, des marcheurs se lâchent : «rien ne peut justifier cela. Le Sénégal ne mérite pas une telle image. On empêche les gens de travailler ; tous les services et commerces sont fermés ; il n’y a pas de voiture. Tout ça à cause de manœuvres politiques. Toutes les autorités religieuses et coutumières lancent des appels à la paix ; alors qu’ils savent que seul le président Macky Sall détient la clé pour cette paix. Ils n’ont qu’à le lui dire pour que la tension s’estompe», lance une dame évoluant dans l’informel, furieuse de perdre une journée de travail.
La banlieue aussi n’était pas en reste. A titre d’exemple, une fois à Keur Massar, l’état de la route principale des Niayes renseignait de la situation sur place. De la gare routière des Ndiaga Ndiaye, sise à l’entrée de la forêt classée, jusqu’au Conseil départemental et même au-delà, tous les commerces et services étaient fermés. Même le marché et autres établissements marchands sur les connexes n’échappaient pas à la donne. Des véhicules avec des éléments de la gendarmerie stationnés sous le nouvel autopont veillaient à rétablir l’ordre. ID
GUERILLA URBAINE A DAKAR
L ’affrontement violent qui se profilait depuis lors entre la coalition de l’opposition Yewwi Askan wi, principalement Pastef-Les Patriotes d’Ousmane Sonko, et le pouvoir en place via les forces de l’ordre, a vécu ses premières manifestations hier, jeudi
Chaude journée dans certains points d Dakar dans le prolongement du procès qui devait se tenir hier, jeudi 16 mars 2023, et opposant le candidat à la présidentielle Ousmane Sonko et le ministre apériste Mame Mbaye Niang. Des échauffourées violentes ont en effet opposé les militants et sympathisants de la coalition Yewwi Askan wi aux forces de l’ordre, occasionnant du coup une situation de guérilla urbaine et/ou d’intifada dans certains endroits de la capitale sénégalaise.
L ’affrontement violent qui se profilait depuis lors entre la coalition de l’opposition Yewwi Askan wi, principalement Pastef-Les Patriotes d’Ousmane Sonko, et le pouvoir en place via les forces de l’ordre, a vécu ses premières manifestations hier, jeudi 16 mars 2023. La convocation au tribunal de Dakar du leader de Pastef, par ailleurs maire de Ziguinchor, dans un procès en diffamation intenté par l’actuel ministre du Tourisme, déjà renvoyé à deux reprises, a été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres. Du coup, la capitale dakaroise a été transformée, en l’espace d’une demi-journée, en une zone de guérilla urbaine qui a scotché plus d’un habitant dans son domicile.
Tout est parti en fait du traitement réservé au maire de Ziguinchor alors qu’il se rendait au tribunal. Ousmane Sonko qui refusait l’itinéraire que lui imposaient les forces de l’ordre, a été extrait manu militari de son véhicule par celles-ci, notamment des éléments de Bip, pour être embarqué avec ses avocats dans un de leurs blindés et conduit de force au Tribunal de Dakar.
La situation qui était extrêmement tendue à hauteur de Mermoz a déclenché la colère des militants et sympathisants de Yewwi. Tour à tour, des points chauds ont embrasé beaucoup de lieux à Dakar, avec des groupes de plus en plus nombreux de manifestants qui bloquaient la circulation, allumaient des feux par ci et par là, forçant les forces de l’ordre à riposter par des tirs de grenades lacrymogènes. C’était le branle-bas général des deux côtés.
La tension est montée en crescendo à travers la capitale. Sur la Vdn (Voie de dégagement Nord), des manifestants en furie, après l'exfiltration d’Ousmane Sonko de son véhicule pour le conduire de force au Tribunal où se tenait le procès dit de l'affaire Prodac, se sont violemment attaqués aux Forces de l'ordre qui assuraient la sécurité sur les lieux. Il s’en est suivi des échanges de tirs de grenades lacrymogènes contre des jets de pierre. Face à la colère des jeunes assez nombreux, les Forces de sécurité ont abandonné leur véhicule et se sont repliées. A la Médina, aux Parcelles assainies, comme dans d’autres zones de Dakar, l’intifada a fait rage et beaucoup de dégâts ont été constatés dont un bus de DDD incendié.
DES SIEGES DE PARTI VANDALISES
Plusieurs sièges de parti de la mouvance présidentielle ont été également saccagés lors des manifestations d’hier matin. Les sièges de l’Alliance pour la République (APR) des Parcelles Assainies, de Sicap Liberté et celle de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) à Sacré Cœur ont été vandalisés par des manifestants. « Le siège de l’AFP à Sacré -Cœur a été attaqué ce matin avec beaucoup de dégâts matériels. Nous déplorons cet acte qui n’est pas digne de la démocratie», a dit Zator Mbaye responsable de l’AFP et membre de la coalition Benno Bokk Yakaar. Avant d’appeler au calme et à la sérénité. « Il faudrait que les jeunes comprennent que dans un pays, il faut une organisation, un minimum de respect et de discipline. Que les gens évitent de se faire du mal. Le Sénégal ne mérite pas ce visage hideux qu’on est en train de promouvoir à la face du monde ». Pour sa part, la responsable de l’APR à Sicap Liberté, Zahra Iyane Thiam signale, selon la presse, des cas de vol au niveau du siège de Benno. « Nous avons subi des dommages très importants au niveau du siège de Benno Bokk Yakaar qui se trouve à Sicap Liberté. Heureusement qu’il n y a pas eu de blessés ». Au final, elle a appelé les leaders de Yewwi Askan Wi à la raison.
Des échauffourées ont également éclaté aux alentours du tribunal de Dakar où se tenait l’audience. Ce fut seulement après le renvoi du procès opposant Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko au 30 mars que la tension a commencé à baisser petit à petit pour s’estomper dans l’après-midi, laissant aux Dakarois le loisir de contempler les stigmates des affrontements.
KEEMTAAN GI - LES ABOYEURS
Allez, messieurs et dames! Vous autres aboyeurs, sortez de vos trous ! La bourrasque est passée. Hier, face à la violence débordante et déferlante qui s’est emparée de tout le pays, comme en mars 2021, toutes ces grandes gueules et tous ces insulteurs patentés avaient déserté les rues de Dakar où ils invitaient depuis quelques semaines l’opposition à un Mortal Kombat. Aucun parmi ces messieurs qui jouaient aux garçons, comme disent les Ivoiriens, encore moins le ministre de la Jeunesse qui promettait l’enfer à l’opposition, n’a sorti le museau. Tous sous leur lit à trembler de peur d’être émasculés par une foule folle et joyeuse. Vous les verrez bientôt occuper l’espace médiatique pour tenir des discours de guerriers constipés ou de matamores. « Nous allons faire face !» La vieille rengaine éculée. Ils disaient encore, toisant leur monde avec leur arrogance de parvenus, que rien de ce qui s’est produit en mars 2021 ne se reproduirait. Le Chef avait même commandé un arsenal impressionnant venu du pays du dictateur Erdogan et fait venir des conseillers israéliens tout en recrutant à tour de bras des policiers et des gendarmes pour mater les récalcitrants. On a beau les interpeller, ces gens du pouvoir, et leur faire savoir que rien ne pourrait arrêter un peuple en furie, ils rigolaient. Testant leur force sur celui qui perturbe les nuits du Chef. Dans leur funeste entreprise, il fallait l’humilier jusqu’à le rendre insignifiant aux yeux de ce vaillant peuple. Faire de lui une serpillière où ils viendront s’essuyer les pieds. Les rustres ! Ils ignoraient que, par leur crétinisme, ils ne faisaient que ronger les cœurs. Le geste de trop fut quand ils ont extirpé l’opposant de sa voiture qui a été caillasée pour le déposer à son domicile. Ils en rigolaient joyeusement. Et hier encore, ils ont renouvelé l’affront qui a mis cette fois-ci le pays en feu et flammes. Pas à feu et sang heureusement ! Et suprême déshonneur, des manifestants ont ridiculisé nos forces de défense et de sécurité comme en mars 2021 obligeant des policiers et des gendarmes à battre en retraite pour sauver leur peau. Personne ne se réjouit de ces images déshonorantes pour nos Fds. Mais voilà, il faut que ces messieurs et dames du pouvoir se réveillent de leur crétinisme et sachent que ce beau pays ne leur appartient pas. Puisse le Chef, qui nous parait sourd et aveugle, reprendre ses esprits. On le répète encore et à suffisance. Demain, il sera trop tard. KACCOOR BI - LE TEMOIN
OUSMANE SONKO AUX MAINS DE SUMA ASSISTANCE
Au moment de boucler cette édition, on ne sait pas la suite du transfert médical d’Ousmane Sonko par les services de Suma Assistance. Le leader de Pastef a dû être transporté dans cette structure sanitaire dirigée par le Dr Babacar Niang. Du fait en début de soirée, Ousmane Sonko, dans un post sur sa page Facebook, se plaignait de « terribles vertiges et de douleurs au bas ventre avec des difficultés respiratoires. Nous avons appelé la SUMA ASSISTANCE, mais depuis plus d’une heure, la police a bloqué leur ambulance au rond-point et leur refuse l’accès à mon domicile. Macky Sall se livre ouvertement à une énième tentative d’assassinat sur ma personne» ». Le leader de Pastef a subi des violences physiques hier lorsqu’il a été extrait de force de son véhicule par la BIP pour être conduit au tribunal de Dakar. D’ailleurs, un de ses avocats, Me Clédor Ciré Ly, a subi les mêmes violences physiques. Tous les deux ont été examinés sommairement par des médecins au niveau du Tribunal lors d’une suspension d’audience. Le prévenu et son conseil étant incapables de pouvoir assister physiquement à l’audience, le président Mohamed Diop a été obligé de renvoyer l’affaire au 30 mars. Au moment de boucler ce numéro, nous ne savions pas si le leader de Ousmane Sonko était rentré chez lui.
MAME MBAYE CHAHUTE SONKO
Les gens présents au tribunal ont assisté à une scène assez comique entre Ousmane Sonko et Mambaye Niang. Lors de la suspension d’audience, le ministre Mame Mbaye Niang a pris la liberté de chahuter son adversaire. Il s’est ainsi rapproché de lui avant de lui dire « Mba indi ngua rapport bi » ( Es-tu venu avec le rapport), Sonko lui répond : « yaw bouniou wetone rek mou nekh » (Si on se retrouverait seuls, on s’entendra). Et le ministre du Tourisme d’ éclater de rire Ah, ah, ah en sortant de la salle.
…ET ECHAPPE A UN LYNCHAGE
Le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, a échappé à un lynchage des éléments de Sonko. A la fin de l’audience, il a eu du mal à quitter le tribunal. Le maire de Dakar Barthelemy Diaz est venu vers lui pour lui dire : « Mame Mbaye Li Bole wouniou rentre dedans ».
ME BOCAR THIAM CONDAMNE SONKO
Le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Me Bocar Thiam, a déjà livré le verdict du procès opposant Sonko au ministre Mame Mbaye Niang. Hier, il a investi le plateau d’une télévision de la place pour juger le leader du Pastef à la place du juge. Et il se veut catégorique. «En matière de diffamation, la procédure est spéciale. La loi donne au prévenu un délai de 10 jours pour apporter ses preuves à partir de la date de la réception de la citation », a-t-il dit. Moussa Bocar Thiam de déclarer: «Vous pouvez avoir un pool d’avocats, cependant si on applique le Code de procédure pénale, la sanction est prise. Aujourd’hui, même ses conseils savent qu’Ousmane Sonko sera condamné dans cette affaire contre Mame Mbaye Niang ». Puisque c’est un ministre de la République et de surcroit avocat qui le dit, Sonko peut faire son deuil d’une candidature à la présidentielle de 2024 ! .
BILAN PROVISOIRE DES MANIFESTATIONS AU NIVEAU NATIONAL
En fin de soirée des sources policières ont procédé au bilan des arrestations. Il a été ainsi procédé à 180 arrestations, 51 personnes ont été blessées. Parmi elles, deux par balles et dix par armes blanches. Dix personnes ont subi des fractures. On ne connaissait pas encore le sort du nervi de Bamba Fall lynché par des jeunes manifestants et laissé à l’article de la mort à la Médina.
INFATIGABLE ALIOUNE TINE
Insulté, traité de pyromane, Alioune Tine, qui n’a cessé d’alerter, a vu les faits d’hier sembler lui donner raison. Hier encore, il a appelé au dialogue pendant que le camp présidentiel bandait les muscles. Le vétéran de la défense des droits de l’homme da ns notre pays appelle le président de la République, Macky Sall, à entretenir le dialogue ‘’avec tout le monde’’, pour mettre fin aux tensions politiques survenues dans le pays depuis plusieurs semaines. ‘’Notre président a un grand leadership en Afrique. Il faut le reconnaître. Il a un leadership mondial. Il a un bilan élogieux. Il n’a qu’à appeler tout le monde et à discuter avec tout le monde’’, a déclaré M. Tine dans une interview avec l’APS. ‘’Le Sénégal est […] un miroir dans lequel se regarde toute l’Afrique. Il me semble que les aînés nous ont légués ce miroir. Il ne faut pas qu’il se brise entre nos mains. Il faut que les politiciens, toutes tendances confondues, se réunissent’’, a insisté Alioune Tine. Un appel de plus en espérant qu’il sera entendu parle destinataire dont des fossoyeurs de son entourage sont en train de lui creuser joyeusement une tombe.
SELON BBY, LA STRATEGIE DE OUSMANE SONKO ET PASTEF A LAMENTABLEMENT ECHOUE
« Encore une fois, monsieur Ousmane Sonko et son parti ont subi un échec cuisant dans leur tentative d’entraver la marche normale de la justice. Entre irresponsabilité et dilatoire, ils viennent de donner la preuve que leur objectif de défier les institutions en permanence reste intact. Tous les républicains et démocrates de notre pays ainsi que les populations laborieuses ont massivement rejeté les méthodes violentes de Monsieur Sonko ». Le directoire de BBY apportait ainsi à travers une conférence de presse hier ses premiers éléments de réponse contre la stratégie déroulée par Ousmane Sonko et Pastef. BBY de poursuivre en indiquant qu’ « empêtré dans des dossiers judiciaires, il croit pouvoir utiliser tous les moyens pour s’en soustraire, y compris celui d’instrumentaliser, par le mensonge et la manipulation, quelques groupes de jeunes. Cette stratégie a lamentablement échoué face à la détermination de l’Etat à exercer son autorité et à veiller à l’intégrité des institutions de la République et à l’ordre et la tranquillité des citoyens. Ainsi avec beaucoup de professionnalisme, les forces de défense et de sécurité ont relevé le défi de l’ordre public et de la protection des personnes et des biens ».
CADASTRE : HABIB NIANG QUITTE GUEDIAWAYE POUR GRAND-DAKAR, SES PARTISANS MECONTENTS
Habib Niang n’est plus le chef du Bureau du Cadastre du Centre des Services fiscaux de Guédiawaye. Il quitte ce point stratégique pour être affecté dans une zone de moindre envergure notamment celle de Grand-Dakar qui polarise Khar Yallah, une partie de Colobane et des HLM. Habib Niang a été affecté à la suite d’un vaste mouvement concernant les inspecteurs et ingénieurs du Cadastre signé par le ministre du Budget et des Finances Moustapha Ba. Seulement dès que la nouvelle est tombée, les partisans du cadre apériste résidant à Thiès, mais surtout à Guédiawaye se sont révoltés contre une telle décision qui constitue selon eux, une sanction professionnelle contre leur mentor. Selon ses partisans, Habib Niang devait obtenir une promotion professionnelle au même titre que les inspecteurs des impôts et des domaines qui ont reçu de juteux gâteaux comme fauteuils de DG à la Poste, à la CDC, à la Banque Agricole, à la BNDE... Surtout certains de ces derniers n’ont ni base politique de grande envergure pouvant leur permettre d’obtenir de tels fauteuils, mais aussi ne se signalent par une vraie présence sur le terrain politique comme le fait au cours de chaque week-end Habib Niang. En outre au cours de son séjour à Guédiawaye, il a réussi à faire avancer beaucoup de dossiers notamment celui de la Cité Ndiobène en permettant à près de 350 pères et mères de famille d’obtenir une régularisation foncière. Il a fait aussi avancer l’épineux dossier de la bande des filaos de Guédiawaye. En tout cas, d’ici lundi, les partisans de Habib Niang en colère promettent tout simplement de se faire entendre bruyamment. Mais bon peut-être que d’ici là Macky Sall trouvera la solution à son fidèle Baye Fall