DES COURS D'ESPRIT PATRIOTIQUE DANS LES ÉCOLES AU MALI
La junte malienne a commencé vendredi à faire donner dans les écoles une leçon d'esprit patriotique et de souveraineté nationale, mantra des militaires depuis la rupture avec la France et le bras de fer avec l'organisation des Etats ouest-africains
Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a assisté à la première "leçon modèle" dispensée à des dizaines d'élèves au Lycée technique de Bamako, dans la salle où a été proclamée l'indépendance le 22 septembre 1960, a rapporté le ministère de l'Education nationale sur Facebook. D'autres ministres et officiels ont suivi le même cours dans la capitale et ailleurs.
Cette leçon préludait à la nouvelle "journée nationale de la souveraineté patriotique" prévue samedi. Elle a été instituée par le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, arrivé au pouvoir par la force en août 2020, et est censée exalter le souvenir du 14 janvier 2022. Des Maliens avaient manifesté en masse ce jour-là contre les mesures de rétorsion infligées au Mali cinq jours auparavant par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour sanctionner le projet des militaires de rester jusqu'à cinq années supplémentaires au pouvoir. La junte assure que des millions de Maliens se sont alors mobilisés dans le pays et à l'étranger.
Les colonels se sont depuis engagés, sous la pression, à céder la place à des civils élus en mars 2024. Mais ils promeuvent les manifestations du 14 janvier 2022 comme un acte fondateur de résistance populaire aux pressions extérieures. La junte s'est par ailleurs détournée de l'allié français et de ses partenaires et s'est tournée militairement et politiquement vers les Russes. La défense de la souveraineté imprègne quasiment tous les discours officiels.
Le Mali subit depuis 2012 la propagation jihadiste et une profonde crise multidimensionnelle, politique, économique et humanitaire. Les autorités affirment avoir inversé la tendance sécuritaire depuis 2022 et avoir acculé les jihadistes à la fuite et à la défensive à travers le pays. Un rapport de l'ONU présenté mardi parle au contraire de dégradation continue.
Les autorités avaient initialement prévu un rassemblement samedi à Bamako pour la journée de la "souveraineté retrouvée", mais ont décidé son report en invoquant des raisons de sécurité. Le gouvernorat de la région de Tombouctou (nord) a également annoncé l'annulation d'un rassemblement prévu samedi, dans un communiqué publié vendredi.
LE SECTEUR DES PNEUS ROULE À SENS INVERSE
La mesure d’interdiction de l’importation des pneus usagés ou d’occasion passe mal chez les commerçants et vulcanisateur. Ils dénoncent une décision mettant en péril leur activité
L’interdiction d’importation des pneus usagés ou pneus d’occasion est l’une des 23 mesures du Gouvernement du Sénégal, prise lors du Conseil interministériel de lundi dernier, à la suite de l’accident tragique de Kaffrine (40 décès). Mame Ousmane s’en émeut toujours. « C’est un terrible accident qui fait mal à tout le peuple. C’est atroce », témoigne-t-il, le visage pâle, la voix étreinte d’émotion. Le jeune homme de forte corpulence est debout devant des pneus empilés. Vulcanisateur de son état, il évolue dans ce créneau depuis plusieurs années, au point d’en devenir un expert très couru. À côté de garçons tapant des jantes, sont exposés des dizaines de pneus étiquetés. À l’angoisse, s’est ajoutée de l’inquiétude pour leur avenir professionnel. « Le Gouvernement se trompe en interdisant l’importation des pneus. 90% des acteurs travaillent sur ces pneus importés. Ils sont souvent de qualité car un tri rigoureux est fait à l’arrivée des conteneurs », explique-t-il, tout en gesticulant. Pour lui, l’erreur c’est de croire que les pneus fabriqués par les « Chinois » sont de meilleure qualité. « À l’arrivée du conteneur, je choisis les pneus de meilleure qualité. Cette sélection que nous faisons permet d’éliminer automatiquement les pneus endommagés », souligne-t-il. À ses yeux, le problème, ce n’est pas l’origine du pneu mais l’entretien et le comportement du chauffeur. « Avec le temps, les pneus deviennent usés. Ainsi, le chauffeur doit veiller à les changer afin de garantir sa sécurité et celle du voyageur. Quand un chauffeur est négligent, la faute ne peut pas être imputée au vendeur de pneus. C’est trop facile », râle-t-il, la main noircie par l’huile de moteur.
À « Pompier », la matinée est animée. La circulation est fluide. L’activité commerciale se déroule normalement avec la vente de pièces détachées et autres produits. Ousmane Ndiaye tient un magasin de pneus. Il en a exposé aussi dehors. Depuis plus de six ans, il vend des pneus provenant du Japon ou de l’Italie. Il travaille avec des partenaires qui lui envoient des conteneurs. Ainsi, il ne veut pas entendre parler d’interdiction d’importation des pneus usagés. C’est à la limite impossible selon lui. « Les pneus importés sont plus nombreux sur le marché que ceux dits neufs. Le Gouvernement ne doit nullement interdire l’importation. C’est une grosse erreur. L’accent doit être mis sur la sensibilisation des chauffeurs pour qu’ils vérifient régulièrement leurs pneus pour voir s’ils ne sont pas endommagés », dit-il, discutant avec un chauffeur de camion devant lui livrer des marchandises. « L’État n’a qu’à surseoir à cette mesure car les effets seront néfastes sur l’économie, pour nous qui vendons ces pneus entre 6.000 et 50.000 FCfa l’unité », avertit-il.
Crainte de tomber dans le chômage
Sur la route de Yarakh, Amadou Fall serre le pneu d’une moto. Il se fait aider par un jeune, tout de noir vêtu. L’environnement donne une idée de leur secteur d’activité, ils sont dans la vente et la réparation de pneus. C’est leur gagne-pain depuis plusieurs années. Raison pour laquelle ils ne digèrent pas la décision de l’État d’interdire l’importation de pneus usagés. Selon Amadou, c’est toute une industrie qui risque de s’effondrer. « Cette interdiction risque de faire mal. La moitié des acteurs vivent de la vente de ces pneus convoyés par conteneurs. Si tout s’arrête du jour au lendemain, nous allons tous devenir des chômeurs. Nos familles vont beaucoup souffrir », estime-t-il, déplorant d’énormes dégâts économiques. Mame a le même sentiment, il redoute des lendemains compliqués car son activité, souligne-t-il, est menacée. « J’invite l’État à ne pas appliquer cette mesure car des milliers de familles vivent de l’activité. En plus, les causes des accidents sont à rechercher ailleurs. Il s’agit de l’indiscipline des conducteurs et du contrôle défaillant des véhicules », soutient le commerçant. Face à un avenir incertain, il en veut clairement au Gouvernement. « L’État devait penser aux familles qui vivent de cette activité. Les causes des accidents sont à chercher ailleurs. Il faut veiller à l’application rigoureuse du Code de la route. C’est ça la solution », indique Mame Ousmane, préoccupé par la pérennisation de son activité.
MESURES DE SECURITE ROUTIERE, LE POINT DE DESACCORD
Les transporteurs de la Gare routière de Ourossogui (département de Matam, nord) ne sont pas phase avec les autorités sur l'ensemble des mesures annoncées récemment dans le cadre du renforcement de la sécurité routière, a indiqué un de leur responsable.
Ourossogui, 13 jan (APS) - Les transporteurs de la Gare routière de Ourossogui (département de Matam, nord) ne sont pas phase avec les autorités sur l'ensemble des mesures annoncées récemment dans le cadre du renforcement de la sécurité routière, a indiqué un de leur responsable.
Concernant l’arrêté interdisant le transport public interurbain entre 23 heures et 05 heures, l’adjoint au chef de la Gare routière de Ourossogui a déclaré qu'ils ont autorisé, jeudi soir, des chauffeurs à voyager la nuit.
‘’Nous n’avons rien changé dans notre mode de fonctionnement depuis lors. Tout chauffeur voulant partir, nous lui délivrons un bon’’, a indiqué Abdoulaye Sow lors d’un entretien avec l’APS.
Jeudi, le ministre de l'Intérieur, Félix Antoine Diome, et son collègue des Transports terrestres, Mansour Faye, ont pris un arrêté interdisant le transport public interurbain, à la suite d'un Conseil interministériel sur la sécurité routière organisé après un accident meurtrier survenu dimanche dans le département de de Kaffrine (centre) et dans lequel ont péri 41 personnes.
Concernant l’élimination des porte-bagages sur les bus, Sow a déclaré que ‘’la gare routière n’est pas prête à appliquer’’ cette mesure.
‘’Nous ne sommes pas en phase avec le gouvernement sur le fait d’enlever les porte-bagages sur les bus, car, dans une voiture de ce type, il est impossible de mettre des bagages à l’intérieur (..)’’, a-t-il dit, expliquant sa position par le fait que les clients viennent avec des valises et autres sacs, ‘’qui ne peuvent pas être rangés entre les sièges’’.
Abdoulaye Sow dit être en phase avec les autorités sur la mesure concernant les voyages nocturnes.
‘’La nuit n’est pas faite pour se déplacer en voiture, car même si le chauffeur ne dort pas, un autre chauffeur en sommeil peut constituer un danger pour lui’’, a avancé le chef adjoint de Gare de Ourossogui.
Selon lui, avant d’appliquer ces mesures, la Gare routière de Ourosogui ‘’reste à l’écoute'' du Syndicat national des travailleurs du transport routier du Sénégal (SNTRS) qui doit tenir une réunion à Dakar sur les dernières annonces du gouvernement.
Il a assuré que la région de Matam, qui compte sept gares routières, a désigné deux représentants par Gare pour aller assister à cette rencontre prévue samedi.
Ourossogui sera représentée par son président Amadou Diallo et un autre membre, selon Abdoulaye Sow.
LA BONNE NOUVELLE
Le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Pape Sagna Mbaye, a annoncé, vendredi à Joal, le lancement d’un marché pour la confection de 20 mille gilets de sauvetage.
Joal-Fadiouth, 13 jan (APS) - Le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Pape Sagna Mbaye, a annoncé, vendredi à Joal, le lancement d’un marché pour la confection de 20 mille gilets de sauvetage.
‘’Pas plus tard que mercredi, le chef de l’État nous a instruit de mettre à disposition des pêcheurs et des acteurs de la pêche en général, des gilets de sauvetage. Et un marché est lancé pour 20 000 gilets’’, a-t-il dit.
Le ministre s’exprimait au cours d’une cérémonie de présentation de condoléances auprès des familles des victimes du chavirement d’une pirogue à Kafountine (Ziguinchor, Sud) mardi dernier.
La délégation a été accueillie par le maire de Joal- Fadiouth, Aissatou Sophie Gladima, par ailleurs ministre du Pétrole et des Energies.
Selon Pape Sagna Mbaye, ‘’le président de la République a conscience que la pêche est un secteur extrêmement important mais les acteurs ne sont pas tellement nantis''.
‘’C’est la raison pour laquelle la subvention de l’essence pour les pirogues est maintenue à son niveau initial’’, a assuré le ministre, accompagné de son homologue de la Solidarité nationale, Samba Ndiobène Kâ.
M. Mbaye a également ajouté que ‘’l’appui à la subvention d’un million de Fcfa pour l’achat de chaque pirogue hors-bord est également maintenu dans le budget de 2023''.
Selon lui, ‘’cela montre à suffisance l’intérêt particulier que le président de la République porte à ce secteur qui est vital pour l’économie’’.
Il a rappelé que la région de Thiès, à travers les localités de Mbour, Joal, Mballing, Cayar, Mboro et Fass-Boye, représente plus de 50% du volume des captures de la pêche artisanale.
Mbaye a promis qu’un accent particulier sera mis sur le secteur lors du Conseil des ministres décentralisé prévu dans la région.
Interpellé sur le projet de l’assurance maladie des acteurs de la pêche intitulé ‘’Aar Gaal ak Mool’’, le ministre a indiqué qu'il est est en cours.
‘’C’est un projet global qui ne touche pas seulement les assurances mais qui touche beaucoup plus, la géolocalisation. C’est un projet qui suit son cours et pas plus tard que lors du Conseil interministériel entre la France et le Sénégal, ce dossier a été au cœur des discussions’’, a t-il expliqué.
Le ministre a en outre souligné qu’il s’agit d’un projet ‘’extrêmement complexe parce qu’il faut l’implication des acteurs dans le processus''.
‘’Donc, cela demande plus ou moins, la mise en place de fonds mais aussi, des rencontres sectorielles qui se feront au niveau des acteurs pour que nous puissions avoir une adhésion globale par rapport au projet (…)'', a t-il dit.
CHAN, COMPETITION PHARE DU FOOTBALL LOCAL
Le Championnat d'Afrique des nations (CHAN) est une "vitrine" pour le football local africain, a soutenu, jeudi à Alger, le président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe.
Dakar, 12 jan (APS) - Le Championnat d'Afrique des nations (CHAN) est une "vitrine" pour le football local africain, a soutenu, jeudi à Alger, le président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe.
‘’C'est une compétition unique en son genre. Le football africain a besoin du CHAN, qui est une véritable vitrine pour notre football local", a-t-il dit à des journalistes après l'inauguration du nouveau stade de Baraki (Alger), baptisé au nom de Nelson Mandela.
Gianni Infantino, président de la FIFA et plusieurs autres personnalités du football algérien et mondial, ont assisté à la cérémonie.
Le stade de 40 000 places va abriter, ce vendredi à 19 h 00 GMT, le match d'ouverture du CHAN entre l'Algérie et la Libye ainsi que le match de la finale.
Pour le président de la CAF, ‘’beaucoup des joueurs africains qui font une belle carrière dans les différents championnats ont une base locale forte'', assurant que cette présente édition sera “un grand succès”.
Il a cité l'exemple du joueur Sadio Mané formé au Sénégal à Génération foot avant de rejoindre les championnats européens.
La 7ème édition du CHAN se poursuivra jusqu’au 4 février 2023. La compétition réunira 18 équipes nationales constituées seulement de joueurs évoluant dans le championnat national de leur pays.
Le Sénégal est logé dans la poule B, avec la Côte d'Ivoire, l'Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC). Les Lions joueront leur premier match contre la Côte d'Ivoire, samedi à 19 h 00 GMT.
Les joueurs de Pape Thiaw (entraîneur) feront face ensuite aux Cranes de l'Ouganda, le 18 janvier à la même heure, avant de rencontrer en dernier match de poule, les Léopards de la RDC, le 22 janvier à 19 h 00 GMT.
L'équipe nationale locale du Sénégal, arrivée à Annaba, mardi, jouera ces trois matchs dans cette ville située dans le nord-est de l'Algérie.