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9 septembre 2025
MOUSTAPHA DIOP PLACÉ SOUS MANDAT DE DÉPÔT
Accusé de détournement présumé de centaines de millions de FCFA destinés à l’achat de masques durant la pandémie, l’ancien ministre de l’Industrie a été inculpé et écroué ce jeudi 22 mai 2025 par la Haute Cour de justice
L’ancien ministre de l’Industrie, Moustapha Diop, a été inculpé et placé sous mandat de dépôt. Cela fait suite à son face-à-face, ce jeudi, avec la commission d’instruction de la Haute Cour de justice.
Le maire de Louga est poursuivi pour un détournement présumé de plusieurs centaines de millions de FCFA dans le cadre de la gestion des fonds destinés à la lutte contre la Covid-19. Il a ainsi rejoint en prison son ancienne Directrice de l’administration générale et de l’équipement (DAGE), Ndèye Aminata Loum Ndiaye, inculpée il y a quelques semaines pour les mêmes faits par le juge du 2e cabinet du tribunal de Dakar.
L’Assemblée nationale a adopté, le 8 mai dernier, la résolution de mise en accusation de M. Diop. Lors de son examen, la commission des Lois a révélé, dans son rapport, que l’enquête menée par la Division des investigations criminelles avait établi que le ministère du Développement industriel et des Petites et Moyennes Industries avait reçu un montant de 2 500 000 000 FCFA pour l’acquisition de masques. Ce montant avait été initialement versé sur le compte de dépôt n° 422048, intitulé « Fonds d’appui à la promotion des Petites et Moyennes Entreprises », à la Trésorerie générale, puis transféré sur un compte ouvert à la Bank of Africa (BOA) par le ministère.
La commission des Lois a également souligné qu’en violation de l’article 11, alinéa 2, de l’arrêté n° 21136 du 21 novembre 2017 relatif aux conditions d’ouverture, de fonctionnement et de clôture des comptes de dépôt, « le ministre Moustapha Diop a nommé un gestionnaire dudit compte, portant le même nom, comme seul ordonnateur des paiements et des décaissements ». Ce dernier aurait reconnu avoir retiré l’intégralité des fonds par divers chèques émis à l’ordre de Mouhamadou Bamba Amar pour le paiement en espèces des fournisseurs, en violation de l’article 104 du décret n° 2020-978 du 23 avril 2020 portant Règlement général sur la comptabilité publique, qui exige un paiement par chèque ou virement.
Témoignages accablants
Selon toujours les commissaires, les investigations ont mis en lumière que Mouhamadou Bamba Amar, présenté comme aide-comptable au ministère, était en réalité un mécanicien recruté comme chauffeur. Interrogé, il a confirmé avoir effectué, sur instruction du ministre Moustapha Diop, plusieurs retraits de chèques à la BOA pour des montants variant entre 50 000 000 et 100 000 000 FCFA, jusqu’à atteindre la somme totale de 2 500 000 000 FCFA.
L’analyse des pièces justificatives relatives à la distribution des masques a révélé un écart considérable entre le nombre de masques déclarés achetés (6 250 000) et ceux réellement attribués aux structures bénéficiaires (3 922 500), soit une différence de 2 327 500 masques.
Des témoignages ont également accablé l’ancien ministre. Dame Mariata Bassé, fournisseur, a déclaré avoir obtenu de Moustapha Diop un marché de 50 000 masques d’une valeur de 20 000 000 FCFA et avoir été payée en espèces par le ministre lui-même. Ibrahima Macodou Fall, directeur général de la société COMASET, a reconnu avoir exécuté une commande de 250 000 masques pour un montant de 100 000 000 FCFA, intégralement reçu en espèces des mains de Moustapha Diop.
De plus, les enquêteurs ont découvert des mouvements suspects sur les comptes courant et d’épargne du gestionnaire Moustapha Diop à la banque UBA pendant la période de la Covid-19, avec des dépôts importants effectués principalement par Mouhamadou Seck et Fatima Dieng.
Selon le rapport de la commission des Lois, « les faits ci-dessus révélés laissent apparaître des indices et présomptions graves et concordants d’association de malfaiteurs, de concussion, de corruption, de prise illégale d’intérêts, de faux et usage de faux en écritures privées de commerce ou de banque, de détournement de deniers publics, d’escroquerie portant sur des deniers publics, de blanchiment de capitaux, et de complicité de ces chefs, contre Moustapha Diop, ancien ministre du Développement industriel et des Petites et Moyennes Industries ».
Le député-maire de Louga est le quatrième ministre de l’ancien régime à comparaître devant la Haute Cour de justice dans cette affaire. Avant lui, Ndèye Saly Diop, ex-ministre de la Femme, a payé une caution de 57 millions de FCFA lundi dernier pour éviter la détention. Ismaïla Madior Fall, ancien ministre de la Justice, poursuivi pour « corruption passive et concussion », a été placé sous bracelet électronique avec assignation à domicile mardi.
Le mercredi, Aïssatou Sophie Gladima, ex-ministre des Mines, a été écrouée après son audition.
DES VÉLOS EN LIBRE-SERVICE POUR LES USAGERS DU TER
La Senter et la Seter ont lancé, à la gare de Diamniadio, un service de vélos Soloway pour faciliter les derniers kilomètres des usagers du TER. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie de mobilité écologique et accessible.
Dans le cadre de leur stratégie de promotion de la mobilité durable, la Senter. et la Seter ont lancé à la gare de Diamniadio la première mise à disposition de vélos Soloway en libre-service.
Cette initiative vise à améliorer la mobilité des usagers du TER sur les derniers kilomètres de leur trajet, en leur offrant une alternative écologique, pratique et accessible.
D’après les promoteurs, les vélos, spécialement conçus pour être robustes, légers et faciles à manier, répondent aux exigences d’un usage urbain et durable.
Un déploiement progressif de cette flotte est prévu dans l’ensemble des stations du TER, avec un objectif à court terme de 100 vélos dans la zone du pôle urbain de Diamniadio, ont-ils annoncé.
FISCALITÉ DES MULTINATIONALES, LA SOCIÉTÉ CIVILE APPELLE À PLUS DE TRANSPARENCE
«Les conventions de financement doivent être publiées, avec les montants, créanciers et commissions perçues», selon Birahim Seck du Forum Civil.
Lors d’un atelier préparatoire à la conférence Fid4 à Séville en juin 2025, Birahim Seck du Forum Civil a exigé plus de transparence sur la dette publique. «Les conventions de financement doivent être publiées, avec les montants, créanciers et commissions perçues», a-t-il déclaré.
Alphonse Mané Sambou, député membre de la commission des Finances de l’Assemblée, a insisté sur «l’impérieuse nécessité d’évaluer la rentabilité des emprunts publics» car, explique-t-il dans les colonnes de WalfQuotidien, «contracter des dettes pour des projets non productifs est contre-productif».
Le journal révèle que Birahim Seck dénonce également «l’exploitation opaque des ressources naturelles». Citant le cas de BP à Saint-Louis et des mines d’or de Tomboronkoto, il estime qu’ «un prélèvement de 0,5% sur le chiffre d’affaires des multinationales rapporterait des milliards».
WalfQuotidien rapporte enfin les chiffres alarmants des flux financiers illicites en Afrique : «100 milliards de FCFA perdus annuellement» selon Mor Ndiaye de l’ONRAC, soit 4% du PIB continental d’après la CEA. Un manque à gagner criant alors que le continent a besoin de 200-350 milliards $/an pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).
LA JUSTICE CASSE LE RENOUVELLEMENT DE LA CENA
La Cour suprême a annulé ce jeudi le décret par lequel Macky Sall avait procédé au renouvellement controversé des membres de la Commission électorale nationale autonome. Pour les auteurs du recours, cette décision constitue une victoire majeure
La Cour suprême a tranché. Ce jeudi 22 mai 2025, la plus haute juridiction du pays a annulé le décret n°2023-2152 par lequel l’ancien président Macky Sall avait procédé au renouvellement des membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena) en novembre 2023.
Cette décision fait suite à un recours introduit par Maître Abdoulaye Tine, candidat à la dernière élection présidentielle, et Ndiaga Sylla, expert électoral reconnu. Le décret incriminé avait été pris à la suite d’une décision judiciaire favorable à Ousmane Sonko, alors opposant, et visait à réorganiser la composition de l’organe chargé de veiller à la transparence du processus électoral.
Malgré un rejet initial de leur requête en référé, les deux plaignants avaient poursuivi la procédure au fond. Ils dénonçaient notamment une violation du Code électoral, évoquant le non-respect du principe de permanence de la Cena, inscrit aux articles 4 et 7, ainsi qu’une atteinte aux droits de l’électeur garantis par l’article 5. Le recours s’appuyait également sur les engagements internationaux du Sénégal en matière de démocratie et de gouvernance électorale.
Ce jugement intervient dans un contexte où la question de l’indépendance des organes électoraux reste centrale. La Cour africaine des droits de l’homme avait déjà souligné, dans un arrêt rendu en 2017, la nécessité de garantir cette indépendance.
Pour les auteurs du recours, cette décision constitue une victoire majeure. Ils y voient « le triomphe du droit électoral sur les pratiques politiques », rappelant que « même si le temps de la justice n’est pas celui des hommes, le droit finit toujours par être dit ».
LE SÉNÉGAL ET LA MAURITANIE CONSOLIDENT LEUR COOPÉRATION GAZIÈRE À GTA
Bassirou Diomaye Faye et Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani ont effectué, ce jeudi, leur première visite conjointe à la plateforme offshore du projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA).
La visite conjointe des présidents Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et Bassirou Diomaye Diakhar Faye, ce jeudi, à la plateforme du projet gazier offshore Grand Tortue Ahmeyim (GTA) marque ”une étape majeure dans la coopération énergétique” entre la Mauritanie et le Sénégal, a-t-on appris de source officielle.
”Cette première visite des deux chefs d’État sur ce site stratégique marque une étape majeure dans la coopération énergétique bilatérale’’, indiquent les deux gouvernements dans un communiqué conjoint.
Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, président de la République islamique de Mauritanie, et Bassirou Diomaye Diakhar Faye, président de la République du Sénégal, effectuent ce jour, une visite conjointe à la plateforme du projet gazier offshore Grand Tortue Ahmeyim (GTA), située à 10 km au large des côtes des deux pays.
Sur place, ils seront accueillis par les co-partenaires British Petrolium (BP), Kosmos Energy, la Société des Pétroles du Sénégal (PETROSEN) et la Société Mauritanienne des Hydrocarbures (SMH).
Cette première visite célèbre également ‘’deux jalons historiques récemment franchis : le démarrage de la production de gaz en janvier 2025 et la première exportation de gaz naturel liquéfié en avril 2025, intégrant ainsi officiellement les deux nations au cercle restreint des pays exportateurs de GNL’’.
Le communiqué souligne que le projet GTA, développé par BP et ses partenaires Kosmos Energy, PETROSEN et la SMH, est ‘’l’un des projets de gaz naturel liquéfié les plus ambitieux en Afrique, comprenant des infrastructures sous-marines parmi les plus profondes du continent’’.
Le champ GTA situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie ‘’illustre une coopération bilatérale exemplaire’’.
Le communiqué signale qu’une fois pleinement opérationnelle, ‘’la phase initiale du projet GTA produira environ 2,4 millions de tonnes de GNL par an, destinées à alimenter le marché international tout en répondant aux besoins énergétiques croissants des deux pays’’.
GTA reconnu comme un ‘’projet stratégique national’’ par les deux gouvernements a pour objectif de ‘’contribuer également au développement du contenu local à travers notamment la formation de techniciens nationaux, en vue de leur intégration dans l’industrie pétrolière et gazière offshore’’.
”une fourniture adéquate de gaz domestique aux deux pays”
A cela s’ajoutent l’accompagnement et le renforcement des compétences des fournisseurs locaux, favorisant leur intégration dans la chaîne d’approvisionnement, un programme d’investissement social ciblé sur la santé, l’éducation, le développement économique et la sensibilisation environnementale.
Selon le communiqué conjoint, ‘’cette visite sera, par ailleurs, une opportunité pour les deux chefs d’État d’engager l’opérateur sur la nécessité stratégique d’une fourniture adéquate de gaz domestique aux deux pays, afin de favoriser la mise en œuvre effective de la stratégie de production d’électricité à partir du gaz (+Gas to Power+)’’.
Il ajoute que ‘’cette approche permettra de réduire progressivement et durablement les coûts énergétiques, condition essentielle à la transformation en profondeur des économies nationales’’.
La même source signale que ‘’des annonces sur les perspectives relatives au développement des phases futures du projet GTA sont également attendues’’, ce qui va ouvrir ‘’la voie à des retombées encore plus significatives en termes de revenus et de production de gaz’’.
La visite permettra aux deux chefs d’État de ‘’discuter des enjeux technologiques, environnementaux, sécuritaires et économiques communs’’.
Ils vont explorer aussi ‘’les possibilités de renforcer davantage le positionnement stratégique régional et international des deux pays par la mutualisation des compétences dans les domaines de l’ingénierie contractuelle, de la valorisation économique et de la transformation sociale’’.
VALDIODIO BRILLE À CANNES
Face au Palais des festivals de Cannes, Amina Ndiaye a présenté son long métrage consacré au héros de l'indépendance sénégalaise. Porté par Souleymane Sèye Ndiaye, ce film ajoute une dimension émotionnelle inédite à l'histoire politique
Face au Palais des festivals de Cannes, la réalisatrice Amina Ndiaye a projeté son long métrage «Valdiodio». Il ajoute aux documentaires qui le précèdent, un supplément d’âme et d’intimité qui ne manquera pas d’émouvoir. Dans le rôle du héros de l’indépendance : Souleymane Sèye Ndiaye, un comédien hissé par sa présence à la hauteur du personnage.
Sans des enregistrements sauvegardés par une grand-mère ordonnée et sans l’acharnement de Amina Ndiaye, quelle trace du discours historique de 1958, prononcé par Valdiodio Ndiaye à l’occasion de la venue de De Gaulle à Dakar, resterait-il aujourd’hui ? Le travail documentaire, initié au début de ce siècle par Amina, la fille de Valdiodio, a permis de restituer le contenu de ce qui fut à l’origine d’un clash non moins historique entre l’homme de l’indépendance et l’homme du 18 juin 1940. Ce qui ne fut pas un mince défi.
Dans ce sillage, deux films documentaires, libres d’accès sur Internet (2001 et 2021), ont levé bien des voiles sur les coulisses d’une des pages les moins ensoleillées de l’histoire du Sénégal : celle d’une lutte de pouvoir, influencée et manipulée par l’ex-puissance coloniale, au sein du même parti unique d’alors. Elle aboutira à la disgrâce et 12 ans d’incarcération, aussi dures qu’arbitraires, pour Mamadou Dia et Valdiodio Ndiaye, ainsi que trois autres ministres. Au prétexte d’un complot n’ayant jamais existé.
Ils sont signés, ces documentaires, de la réalisatrice qui, aujourd’hui, leur a adjoint une dimension émotionnelle, à côté des dimensions politique et historique. Comment vit-on la douleur d’être l’enfant d’un prisonnier politique dont le seul crime est une rare rectitude ? C’est en effet le supplément d’âme apporté à l’histoire d’un des héros de l’indépendance sénégalaise et africaine plus largement par le long métrage réalisé par Amina Ndiaye. Une version destinée à la chaîne Tv5 Monde a été projetée en avant-première à l’occasion du 78e Festival de Cannes.
THIÈS ACCUEILLE LE TOURISME DURABLE
Pour la première fois en Afrique, les journées scientifiques du tourisme se déroulent dans la ville, du 28 au 30 mai, sur le thème "Tourisme durable et gestion des compétences
Les 28, 29, 30 mai, l'avenir du tourisme durable sera au cœur des journées scientifiques à l'Université Iba Der Thiam (UIDT) de Thiès. Partenaires, étudiants, doctorants, chercheurs cogiteront sur ce thème avec l'objectif de trouver des solutions innovantes afin de positionner Thiès sur les questions émergentes du tourisme responsable.
L'Unité de Formation et de Recherche des Sciences Économiques et Sociales (UFR/SES) de l'Université Iba Der Thiam (UIDT) de Thiès a abrité hier le lancement officiel des « 15es journées scientifiques du tourisme », co-organisées par l'UIDT, l'université de Lille à travers le projet porté par l'Agence nationale de la recherche (ANR) et le Réseau des universitaires en tourisme au Sénégal (RÉSUTS). Ce colloque international se tient pour la première fois en Afrique et sur trois jours, les 28, 29 et 30 mai 2025, sur le thème « Tourisme durable et gestion des compétences ».
D'après le Pr Ibrahima Thiam, Agrégé en Économie, avec comme spécialité la monnaie et la finance, par ailleurs Directeur de l'Unité de Formation et de Recherche des Sciences Économiques et Sociales (UFR/SES) de l'Université Iba Der Thiam (UIDT) de Thiès, l'événement verra la participation de beaucoup de personnalités qui viennent de tous les continents, notamment d'Europe. Et de profondes réflexions seront menées pour apporter des réponses aux problématiques fondamentales suivantes : « Dans quelle mesure les formations au tourisme affectent-elles la satisfaction et le comportement des touristes, en matière de tourisme durable et artisanal ? Comment la formation du personnel permet-elle de développer les territoires dans une optique de préservation de la biodiversité de la terre, des fleuves et de la mer ? Comment s'appuyer sur le tourisme pour développer l'artisanat local ? Dans quelle mesure la formation des artisans permet-elle de renforcer le tourisme local ? Etc. ».
Il s'agira à ses yeux de discuter sur le tourisme durable d'une manière générale, mais aussi sur les potentialités de l'économie locale et les perspectives. En clair, dit-il, les questions de croissance, de développement endogène et de souveraineté seront passées au peigne fin, car interpellant directement l'économie sénégalaise. Ainsi les partenaires socio-économiques, les étudiants, les doctorants, les chercheurs du Sénégal et de la diaspora auront l'opportunité de larges discussions pour trouver ensemble des solutions pour le tourisme d'une manière générale, mais surtout pour l'économie sénégalaise et l'économie africaine.
Mamadou Sall de l'Université de Lille, Expert en projets et Chef du projet en question, financé par l'Agence Française de Développement (AFD) et coordonné par l'Agence Nationale de la Recherche (ANR), souligne que dans le cadre de ce projet, il y a des formations académiques, des formations pour le personnel, le renforcement de compétences consistant à réhabiliter des locaux. D'ailleurs c'est à travers cette ligne que l'annexe de l'UFR/SES a été réhabilitée, sans compter la création ou le renforcement d'une plateforme de formation à distance.
Pour lui, la finalité du projet, c'est de co-créer à l'Université de Thiès, une nouvelle filière en sciences de gestion. Mais pour ce faire, il y a un certain nombre d'activités, des formations, des activités de développement etc., à mettre en œuvre et c'est dans cette dynamique que s'inscrit cet événement qui a lieu les 28, 29 et 30 mai. Il renseigne que les enjeux tournent autour de la promotion de la formation du personnel, dans le cadre du tourisme durable et local, le rôle des femmes dans le développement des activités touristiques, notamment en tourisme durable, l'accompagnement des acteurs publics et privés dans la mise en place d'un tourisme responsable et créateur d'emplois.
Et tous ces enjeux seront disséqués pendant ces trois jours dont le premier sera marqué à Thiès par l'ouverture officielle, en présence de hauts responsables institutionnels, notamment le représentant du ministère de tutelle, le Recteur de l'UIDT, etc. La première table ronde aura lieu à cette première journée et consacrée aux femmes, sur le thème « femme et tourisme durable », avec des sessions parallèles. La seconde journée sera consacrée à la visite de sites touristiques dans les îles du Saloum, notamment des lieux qui...
LE CALVAIRE DE FATOU SAMB MBENGUE
La réclusion criminelle à perpétuité a été requise contre Thierno Mountaga Aw et Aboubacry Thioune, jugés pour viol et séquestration sur une femme handicapée
Thierno Mountaga Aw et Aboubacry Thioune risquent la perpétuité
La chambre criminelle de Mbour a jugé les faits reprochés à Thierno Mountaga Aw et Aboubacry Thioune. Les deux prévenus sont poursuivis pour séquestration et viol sur la dame Fatou Samb Mbengue en situation de handicap physique et mental. Le procureur a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre les deux accusés.
Une affaire particulièrement poignante a été appelée à la barre du tribunal de Mbour. D'autant plus que la victime, doublement handicapée, n'a pas pu assister au procès. Fatou Samb Mbengue est décédée dans un accident de la route survenu après les faits, un drame dont l'auteur reste encore inconnu. Si la souffrance était un trophée, Fatou Samb Mbengue en serait l'une des lauréates, tant sa vie fut marquée par de rudes épreuves.
Devant la barre, le récit glaçant de cette femme, exposé par le procureur, a plongé la salle dans une profonde tristesse. Un aperçu saisissant de la réalité des personnes handicapées dans notre société. « Dans la vie, certaines personnes traversent l'existence sous le poids constant de la souffrance physique, psychologique, sociale ou spirituelle. Fatou Samb Mbengue faisait partie de ce lot. Elle a porté un fardeau jusqu'à sa tombe, affrontant des épreuves sans répit », a déclaré le ministère public.
Les faits remontent au 22 août 2021, vers 21 h, dans une ruelle sombre située derrière l'Empire des Enfants, à Popenguine. Ce soir-là, Jean Marie Guédji Ciss, un habitant du quartier, entend des gémissements suspects. Il s'approche avec une torche et découvre une scène choquante : deux hommes, dont l'un maintient une femme au sol tandis que l'autre est sur elle dans une position explicite. Pris de panique à la vue du témoin, les deux agresseurs prennent la fuite. L'un d'eux laisse derrière lui des effets personnels, notamment un permis de conduire. La victime, quant à elle, est en état de choc, le visage tuméfié. Jean Marie Guédji Ciss alerte immédiatement la gendarmerie. Arrivés rapidement sur les lieux, les pandores découvrent une culotte, deux pantalons, un téléphone portable et un permis de conduire au nom d'Aboubacry Thioune qui seront par la suite mis sous scellés. Ces éléments ont facilité l'enquête, qui a permis l'identification et l'arrestation rapide des suspects. Il s'agit de deux apprentis-chauffeurs d'un autocar immobilisé plus tôt dans la journée.
Interrogés à la brigade, les deux hommes avouent les faits dans le procès-verbal préliminaire ainsi que lors de l'instruction. Cependant, à l'audience, Thierno Mountaga Aw (38 ans) et Aboubacry Thioune (27 ans) se rétractent, prétendant ne pas se connaître et affirmant s'être retrouvés sur les lieux par hasard. L'un déclare s'être baigné dans la mer, l'autre prétend avoir été dévêtu par des riverains en tentant de porter secours à une femme tombée en transe. Mais leurs versions ont été contredites par les témoins, les objets retrouvés sur place, leurs aveux initiaux, ainsi que leur nudité partielle au moment des faits. Le procureur balaye la tentative de minimisation en qualifiant les faits dans son réquisitoire « de crime et de situation atroce ».
Les avocats de la défense, sans nier la gravité des actes, ont plaidé la faiblesse et la honte, tentant d'humaniser les accusés.
Fatou Samb Mbengue : une fin tragique pour une double victime
Fatou Samb Mbengue n'aura pas la chance d'assister au délibéré. Quelques mois après les faits, elle est morte dans un accident de la route. Une fin tragique, à l'image d'une vie marquée par l'abandon, la maladie et les violences répétées. Sa mère Awa Ndiaye a témoigné que sa fille souffrait depuis dix ans de troubles mentaux et d'épilepsie. Avant l'agression, elle avait déjà été victime de violences sexuelles, dont l'une avait donné naissance à un enfant aujourd'hui âgé de 7 ans.
Le 20 juin, la justice rendra son verdict. Mais pour Fatou, aucune peine, même maximale, ne pourra réparer l'irréparable. Awa Ndiaye, sa mère, restée digne tout au long du procès, a fini par céder à l'émotion, submergée par la douleur au moment des plaidoiries.
LA SICAP PASSE À L'ÉCHELLE INDUSTRIELLE
La société vient de signer en Chine un accord stratégique pour implanter une usine de matériaux préfabriqués capable de produire 10 000 logements par an, promettant de créer des milliers d'emplois
Une usine de matériaux préfabriqués, 10 000 logements par an, des milliers d'emplois et une formation de pointe pour les jeunes Sénégalais. Grâce à un accord stratégique signé en Chine, la SICAP.S.A engage le pays dans une dynamique nouvelle, conforme à la vision du président Bassirou Diomaye Faye pour un logement accessible et un développement industriel inclusif.
C'est en Chine que le Sénégal vient de poser les fondations d'une nouvelle ère pour le logement social. À travers un partenariat stratégique avec deux géants de l'industrie chinoise, la SICAP.S.A engage le pays sur la voie d'une production massive de logements préfabriqués. Une réponse ambitieuse à une attente vieille de plusieurs décennies.
À la faveur de ce partenariat inédit, la SICAP.S.A s'apprête à accueillir au Sénégal une usine de production de matériaux préfabriqués, fruit d'un accord avec Zhenhuaii et China Africa Investment and Development. « C'est une réponse concrète aux besoins des populations en quête d'un habitat décent et abordable », affirme Mouhamadou Moctar Magassouba, Directeur Général de la SICAP.S.A, qui a conduit les négociations jusqu'à leur aboutissement. L'usine, dotée d'une capacité de production de 10 000 logements par an, mobilisera un investissement global de 100 millions de dollars.
La signature de l'accord, en présence d'Ibrahima Sory Sylla, ambassadeur du Sénégal en Chine, s'inscrit dans le prolongement du Forum sur la Coopération Chine-Afrique (FOCAC). Pékin y avait réitéré son engagement à soutenir l'industrialisation du continent, une promesse que ce projet matérialise de manière spectaculaire.
Mais au-delà de la production de logements, ce partenariat est un levier de développement. 1 500 emplois directs et 3 000 emplois indirects sont annoncés. « L'impact sera aussi bien social qu'économique. Nous voulons créer de la valeur localement, du chantier à l'usine », soutient M. Magassouba.
Sur le plan financier, le projet repose sur une alliance solide entre China Construction Bank, Sinosure et Coris Bank, qui se sont engagées à accompagner les projets futurs de la SICAP.S.A. « Notre approche est globale : industrialisation, financement et impact social doivent avancer ensemble », explique le Directeur général.
Autre temps fort de ce déplacement, c'est l'inauguration d'un Centre de Recherche et de Développement à Huai'an, dans la province de Jiangsu. Dédié à la formation des techniciens et ingénieurs sénégalais, ce centre vise le renforcement des compétences nationales et un véritable transfert de technologie. « Nous préparons une génération de professionnels capables de maîtriser les technologies de la construction moderne », insiste-t-il.
Dans la droite ligne de la vision du chef de l'État, ce projet symbolise une ambition nationale : faire du droit au logement un pilier du développement durable et inclusif. « Ce n'est pas seulement une usine que nous lançons, c'est un nouvel élan pour tout le pays », conclut M. Magassouba.
PAR Ibou Fall
LES HOMMES INTÈGRES ET NOUS
Les choix d'agenda du président et de son Premier ministre illustrent deux visions du Sénégal. L'une tournée vers l'économie et les partenariats internationaux, l'autre séduite par le romantisme révolutionnaire des régimes militaires ouest-africains
A chacun ses priorités ? Tandis que le président Diomaye Faye débarque à Abidjan pour assister au raout co-organisé par le Groupe Jeune Afrique et l’Ifc, branche de la Banque mondiale que pilote notre compatriote Makhtar Diop, son Premier ministre, Ousmane Sonko, quant à lui, choisit d’assister à l’inauguration du mausolée de Thomas Sankara au Burkina Faso.
Les esprits chagrins se demandent bien pourquoi le chef du gouvernement sénégalais tient tant à se faire bien voir de la junte de Ouaga. Nous autres Sénégalais qui, depuis soixante-cinq ans, organisons bon an mal an des élections, laissons la classe politique délirer à l’envi et cantonnons nos Forces de sécurité et de défense dans leurs casernes, on doit leur sembler bien bizarres.
Déjà, dès les indépendances, alors qu’il est question de fonder avec ce qui s’appelle la Haute-Volta, le Bénin, le Soudan français et le Sénégal, la Fédération du Mali, au dernier moment, nos amis voltaïques et dahoméens font volte-face, préférant un Conseil de l’entente sous la férule d’Abidjan.
Il faut dire que Maurice Yaméogo, le premier président de la Haute-Volta, est le patron de la branche voltaïque du Rassemblement démocratique africain dont Houphouët-Boigny est le manitou. Le premier président de ce qui devient en 1984 le Burkina Faso, surnommé «Monsieur Maurice», traîne une drôle de réputation…
Il passe pour un épicurien que ses fantasques épousailles en période de disette précipitent au purgatoire en 1966.
Le chef d’Etat-Major, le Général Aboubakar Sangoulé Lamizana s’installe au Palais au nom de l’Armée, qui dépose «Monsieur Maurice». Le nouveau maître du pays s’agrippe au fauteuil présidentiel voltaïque quatorze années durant, à grands renforts de tripatouillages des institutions, histoire de leur faire dire ce qu’il veut bien entendre. Petite précision tout de même : Lamizana fait ses gammes au cours supérieur Blanchot de Dakar (futur Van Vo devenu Lamine Guèye) et au Prytanée de Saint-Louis.
Son ancien ministre des Affaires étrangères, le Colonel Saye Zerbo, prend la tête d’un si joliment nommé, Comité militaire de redressement pour le progrès national, qui renverse Lamizana en 1980.
Le «redressement» ne dure pas très longtemps : deux années à tout casser. Cette fois, c’est un médecin militaire qui s’y colle, le Commandant Jean-Baptiste Ouédraogo, pour soigner un pays mal en point… Il serait désigné par un petit groupe de capitaines fortement politisés, tendance gauchisante, dont le leader charismatique, Thomas Sankara, devient le Premier ministre du nouveau gouvernement.
C’est un héros de la guerre qui oppose une première fois le Mali et la Haute Volta en 1974. Fort en thème, tranchant, sa personnalité est si forte qu’il fait de l’ombre à son patron qui ne l’est que de nom. Ses diatribes et postures sur les questions de politique internationale, surtout lorsqu’il invite à Ouagadougou le sulfureux Mouammar Kadhafi, le font limoger et placer en résidence surveillée.
C’est son inséparable compagnon, le Capitaine Blaise Compaoré, à la tête des commandos de Pô que porte une impressionnante foule, qui entre à Ouagadougou pour le sortir de ce mauvais pas et l’installer à la présidence de la République.
On prête à Houphouët-Boigny cette pique, à l’annonce de la prise de pouvoir par le Capitaine Sankara : «J’ai connu un Général comme Président de la Haute-Volta ; ensuite, ce fut un Colonel ; et puis un Commandant ; à présent, ce sont des capitaines qui sont au pouvoir. Bientôt la Haute-Volta sera dirigée par un Sergent !»
Sankara est un modeste, qui se contente de peu, est increvable, ne dort presque pas, mange encore moins et n’a pas de goût de luxe. Il roule en Renault Cinq -comprenez un tape-cul-, joue à la guitare, fait du vélo ou arbitre des matchs en week-end, quand il n’est pas à la tête d’une opération coup de poing contre l’insalubrité. Il défie les institutions de Bretton Woods, dénonce la Françafrique, dope le consommer local, d’où le port du Faso Dan Fani. En trois ans, il gagne son pari : l’autosuffisance alimentaire… Pour chaque Burkinabè - eh oui, la Haute-Volta n’existe plus !-, les deux repas par jour et les dix litres d’eau sont conquis.
Seulement voilà : l’exercice du pouvoir n’est pas affaire d’enfant de chœur. Il prend toute la place mais surtout, autour de lui, une garde prétorienne risque de le ceinturer avec un certain Vincent Sigué aux manettes. C’est ce projet qui hérisse Blaise Compaoré, lequel, jusque-là, est celui qui assure la protection de la présidence.
Leurs liens se sont distendus depuis pas mal de temps déjà, surtout après le mariage de Compaoré, le «Beau Blaise», avec une Ivoirienne dont la famille est des proches du «Bélier de Yamoussokro», Félix Houphouët-Boigny.
Le 15 octobre 1987, Sankara et ses fidèles sont en réunion à la présidence lorsque des hommes armés débarquent et les abattent les uns après les autres. Avant d’annoncer sa mort, les putschistes prétendent qu’il est démissionnaire au profit de Blaise Compaoré. Sa dépouille ainsi que celles de ses proches sont enterrées en catimini, nuitamment, par des bagnards.
Le règne de Blaise Compaoré durera… vingt-sept ans ! Bien sûr, pour se faire «réélire», il organisera de temps à autre des élections aussi transparentes qu’une purée de pois chiches. Rassurez-vous, comme dirait Dieudonné, le seuil psychologique -la barre des 100%- ne sera jamais franchi, pour pas qu’on doute.
C’est en octobre 2014 qu’un mouvement populaire, comme savent en faire les « peuples opprimés », le force à plier bagage et se replier dans son pays d’adoption, la Côte d’Ivoire, qui lui octroie d’autorité la nationalité ivoirienne. On ne sait jamais, avec les traités d’extradition, n’est-ce pas ?
Vous croyez que c’est fini ? Ben non. Il y aura plusieurs «présidents de transition» : Isaac Zida, puis Michel Kafando qui échappe, un an après, à une tentative de coup d’Etat. Et puis, enfin, alors qu’on n’y croit plus, une élection se tient en 2015, remportée par Roch Kaboré, lequel rempile cinq ans après.
Et au moment où tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes, revoilà les putschistes qui se signalent, en 2022. Paul-Henri Damiba est le président du «Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, président de la Transition du Burkina Faso».
Ça fera long feu : la même année, en 2022, le Capitaine Ibrahim Traoré s’empare du fauteuil… Il y est encore. Les paris sont ouverts : jusqu’à quand ? C’est donc cette saga qui fait rêver nos souverainistes locaux que le verdict des urnes ne semble pas vraiment convaincre : la preuve, ça va dialoguer sérieusement dès la semaine prochaine, pour pimenter tout ça…
Revenons à nos plates sénégalaiseries. Devant la Haute cour de justice, ça va crescendo : la première s’en sort avec une caution de quelques misérables cinquante-sept millions Cfa ; le second écope d’un bracelet et d’une résidence surveillée ; pour la troisième, c’est le mandat de dépôt…
Je ne sais pas ce que doivent penser ceux qui sont dans la salle d’attente de la Haute cour. Napoléon en aurait sans doute dit que ça se corse.