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18 juillet 2025
L’ÉTAT REPREND LES TERRAINS DE LA PRISON DE REBEUSS
Initialement prévu pour être cédé à la Commune de Dakar-Plateau, le site fait désormais l’objet d’une récupération par l’État pour des raisons d’intérêt général.
Par le décret n° 2024-3534 du 24 décembre 2024, l’État du Sénégal a déclaré d’utilité publique l’ensemble immobilier de la Maison d’Arrêt et de Correction de Rebeuss et a prononcé la reprise des terrains concernés, situés à Dakar-Plateau.
Cette décision s’inscrit dans la volonté du gouvernement d’améliorer les conditions de détention en construisant un nouvel établissement carcéral moderne et adapté, conforme aux standards internationaux en matière de droits humains.
À l’origine, la prison de Rebeuss devait être délocalisée et son site vendu à la Commune de Dakar-Plateau, conformément aux dispositions du Code général des Collectivités territoriales. Ce projet avait été validé par la Commission de Contrôle des Opérations Domaniales (CCOD), qui avait donné son aval à la cession des terrains.
L’État a finalement décidé de reprendre ces terrains pour des motifs d’intérêt général, une décision confirmée par la CCOD lors de plusieurs consultations en octobre et novembre 2024.
Ainsi, ce décret officialise la reprise des titres fonciers n° 3419/DK et 428/DK, marquant une nouvelle étape dans la gestion du foncier public et des infrastructures carcérales au Sénégal.
DAKAR FACE À LA COLÈRE DU FMI
Après la confirmation de la dette cachée, le Sénégal s'expose à des sanctions sévères du Fonds, de la suspension d'aide à l'imposition de réformes structurelles. Un précédent qui rappelle le cas mozambicain, privé d'aide pendant huit ans
(SenePlus) - Le Fonds Monétaire International (FMI) a confirmé lundi 24 mars 2025 l'existence d'une dette cachée de 7 milliards de dollars au Sénégal, accumulée entre 2019 et 2024 sous la présidence de Macky Sall, corroborant ainsi les révélations de la Cour des Comptes de février 2025. Face à cette situation, le pays pourrait subir diverses sanctions de la part du FMI, qui dispose d'un mécanisme gradué pour punir les États dissimulant leur endettement réel.
"Le Fonds Monétaire International doit s'assurer qu'un pays a les garanties suffisantes pour rembourser ses traites à l'échéance, ce qui permet à l'institution financière de mettre de nouvelles ressources à la disposition d'autres États. C'est pourquoi une série de sanctions est prévue en cas de fausses déclarations", précise RFI.
L'histoire récente offre deux exemples africains révélateurs de la réponse du FMI à de telles situations.
En 2016, le Mozambique a vu sa "dette cachée de 2 milliards de dollars" dévoilée, constituée de "prêts secrets accordés à des entreprises publiques par des banques privées et dont un demi-milliard de dollars est détourné", selon RFI. La réaction du FMI fut immédiate : l'institution "suspend son aide budgétaire aux autorités de Maputo. Les versements n'ont repris qu'en 2024", soit après huit années de suspension.
Plus proche géographiquement du Sénégal, "au Congo-Brazzaville, une dette cachée de quelque 3 milliards de dollars est mise au jour mi-2017", indique RFI. Cette dette était composée de "pré-financements – et de pots de vins – accordés par des négociants en échange de livraisons de pétrole".
La réponse du FMI fut différente mais tout aussi contraignante : "En avril 2018, après des négociations avec le gouvernement de Denis Sassou-Nguesso, conseillé dans ces négociations par Dominique Strauss-Kahn et Mathieu Pigasse, le FMI conditionne son aide à une série de réformes pour plus de transparence dans la gestion des ressources publiques et pétrolières congolaises", explique RFI.
Le cas sénégalais, avec une dette cachée de 7 milliards de dollars, dépasse en ampleur ceux du Mozambique et du Congo-Brazzaville. Selon les informations de RFI, le pays pourrait donc s'attendre à des sanctions sévères, allant d'une suspension temporaire ou prolongée de l'aide budgétaire à l'imposition de réformes structurelles profondes.
L'inquiétude persiste quant à la capacité du Sénégal à se conformer aux exigences qui seraient imposées. Comme le souligne RFI concernant le Congo-Brazzaville, "la poursuite de ces réformes et la volatilité des cours du brut restent une source d'inquiétude exprimée l'an dernier par l'institution financière".
Pour le Sénégal, dont l'économie comprend désormais une composante pétrolière et gazière en développement, les répercussions pourraient être particulièrement significatives, tant sur les finances publiques que sur la crédibilité internationale du pays.
LA VACCINATION MONDIALE EN DANGER
L'administration Trump a décidé de couper les 2,6 milliards de dollars destinés à Gavi jusqu'en 2030. Cette organisation, qui fournit des vaccins essentiels aux pays les plus pauvres, pourrait voir son action gravement compromise
(SenePlus) - Selon des documents obtenus par le New York Times, l'administration Trump a pris la décision de mettre fin au soutien financier américain pour Gavi, l'organisation internationale qui a permis l'achat de vaccins essentiels pour les enfants des pays en développement, sauvant des millions de vies au cours des 25 dernières années.
Cette décision s'inscrit dans une réduction massive de l'aide étrangère américaine, détaillée dans un tableau de 281 pages envoyé lundi soir au Congrès par l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Ce document liste les projets d'aide étrangère que l'administration compte poursuivre ou interrompre.
Ils offrent "une vue d'ensemble de l'ampleur extraordinaire du retrait de l'administration d'un effort d'un demi-siècle visant à présenter les États-Unis au monde en développement comme un allié compatissant et à diriger la lutte contre les maladies infectieuses qui tuent des millions de personnes chaque année."
La lettre d'accompagnement décrit ce qui restera de l'USAID après ces coupes : une agence considérablement réduite avec seulement 869 employés en service actif sur plus de 6 000. Au total, l'administration a décidé de maintenir 898 subventions de l'USAID et d'en mettre fin à 5 341.
Le financement restant est évalué à 78 milliards de dollars, mais seulement 8,3 milliards constituent des fonds non engagés disponibles pour de futurs décaissements. Cette somme, qui couvre des programmes s'étalant sur plusieurs années, suggère "une réduction massive des 40 milliards de dollars que l'USAID dépensait annuellement."
Parmi les programmes supprimés figure le financement de Gavi, qui représentait 2,6 milliards de dollars jusqu'en 2030. L'organisation comptait sur un engagement pris l'année dernière par le président Biden pour son prochain cycle de financement. Les États-Unis contribuent actuellement à hauteur de 13% du budget de Gavi.
Selon les estimations de Gavi, la perte du soutien américain pourrait signifier que "75 millions d'enfants ne recevront pas de vaccinations de routine au cours des cinq prochaines années, entraînant le décès de plus de 1,2 million d'enfants."
Le Dr Austin Demby, ministre de la Santé de la Sierra Leone, qui dépend du soutien de Gavi pour l'achat de vaccins, s'est dit "choqué et perturbé" par cette décision. "Ce n'est pas seulement une décision bureaucratique, des vies d'enfants sont en jeu, la sécurité sanitaire mondiale sera en jeu," a-t-il déclaré au New York Times. "Soutenir Gavi en Sierra Leone n'est pas seulement une question sierra-léonaise, c'est quelque chose dont la région, le monde, bénéficie."
La Dr Sania Nishtar, directrice générale de Gavi, a exprimé l'espoir que "l'administration Trump reconsidérerait sa décision de mettre fin à son soutien." Elle souligne que le travail de Gavi protège les personnes partout dans le monde, y compris les Américains. Au-delà de la protection individuelle des enfants, la vaccination réduit les risques d'épidémies majeures.
Gavi maintient également des stocks mondiaux de vaccins contre des maladies comme Ebola et le choléra, qu'elle déploie rapidement en cas d'épidémies. Son modèle de fonctionnement, qui exige que les pays bénéficiaires paient une partie du coût des vaccins (leur contribution augmentant avec leur niveau de revenu), a permis une autonomisation progressive des pays à revenu intermédiaire.
Bien que l'administration ait décidé de maintenir certaines subventions clés pour les médicaments contre le VIH et la tuberculose, ainsi que l'aide alimentaire aux pays confrontés à des guerres civiles et des catastrophes naturelles, la fin du financement de Gavi marque un tournant majeur dans la politique étrangère et sanitaire américaine.
La légalité de ces décisions unilatérales est actuellement contestée devant plusieurs tribunaux, car les dépenses consacrées à des programmes de santé spécifiques sont généralement allouées par le Congrès.
LE PAS DE LA TRANSITION NIGERIENNE
Deux décisions marquantes et un texte fondateur viennent secouer l’échiquier politique nigérien : la dissolution des partis politiques, la libération de certains détenus et la promulgation de la Charte de la Refondation.
Deux décisions marquantes et un texte fondateur viennent secouer l’échiquier politique nigérien : la dissolution des partis politiques, la libération de certains détenus et la promulgation de la Charte de la Refondation.
Le général Abdourahamane Tiani a franchi une étape décisive mercredi dans la transition politique du Niger.
Lors de la cérémonie de lancement des résolutions et recommandations des Assises nationales de février dernier, il a promulgué la Charte de la Refondation, un texte qui redéfinit l’organisation du pouvoir et lui confère un mandat présidentiel de cinq ans.
Promu au grade de général d’armée et Grand Maître des Ordres nationaux, Tiani a signé deux ordonnances, selon Télé Sahel. L’une d’elles dispose de la dissolution de tous les partis politiques, une décision prise dans le cadre de la transition politique amorcée après le coup d’État du 26 juillet 2023.
En parallèle, le président a ordonné la libération de certains détenus ou condamnés, geste s’inscrivant dans sa perspective de réconciliation nationale, conformément aux recommandations des Assises de la Refondation. « Le pardon et la réconciliation auxquels nous appelons ne peuvent s’opposer aux aspirations légitimes des Nigériens à la justice », a-t-il déclaré, soulignant la complexité de cette démarche.
La nouvelle Charte introduit plusieurs mécanismes novateurs qui transforment la gouvernance du pays. Elle prévoit notamment un référendum obligatoire avant toute implantation de bases militaires étrangères et établit de nouvelles règles d’exploitation des ressources naturelles, garantissant que ces dernières bénéficient prioritairement au peuple nigérien.
S’exprimant devant les officiels et représentants des forces vives de la nation, Tiani a exhorté ses compatriotes à l’unité. « Plutôt que de nous perdre dans des divisions inutiles, nous devons mobiliser nos forces et faire front commun », a-t-il affirmé, martelant la nécessité d’une cohésion nationale face aux défis multiples.
Le président a également réaffirmé la détermination du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) à lutter contre la corruption. Il a promis qu’il n’y aurait « ni chasse aux sorcières, ni impunité, ni protection politique », marquant sa volonté de refondation profonde des institutions.
PAR Ndongo Samba Sylla et Peter Doyle
LE FMI DOIT D'ABORD FAIRE LE MÉNAGE EN SON SEIN
EXCLUSIF SENEPLUS - S'agit-il de ne pas examiner les chiffres de près, de peur que des transactions n'apparaissent publiquement, ce qui aurait pu nuire à l'avenir politique du meilleur ami de la France au Sénégal, Macky Sall ?
Ndongo Samba Sylla et Peter Doyle |
Publication 26/03/2025
Dans sa publication mondiale phare – Perspectives de l’Économie mondiale - publiée en octobre 2024, le FMI prévoyait que l'inflation sur 12 mois au Sénégal en décembre 2025 serait de -13,4 % et de 41,9 % pour l’année d’après. Ces prévisions n'étaient pas fondées. En effet, l'inflation sur 12 mois au Sénégal en décembre 2024 était de 0,8 %, ce qui confirme, si besoin était, que les prévisions du FMI étaient erronées.
Nous avions indiqué à l'époque que cet épisode reflétait une défaillance majeure de contrôle de qualité du FMI concernant ses propres travaux de base. Cependant, nous notions que le problème essentiel n'était pas sa mauvaise compréhension évidente de l'inflation. Nous soulignions plutôt que cette erreur sur une variable macroéconomique aussi centrale n'était que « la partie émergée de l'iceberg ».
En effet, si le FMI s’est fourvoyé à ce point sur un indicateur macroéconomique de base tel que l'inflation sur un horizon aussi court, quelles assurances pourrions-nous avoir qu’il ne s’est pas trompé sur les autres et plus lourdement ?
Un récent audit public des finances publiques de 2019 à mars 2024 nous apprend que la dette publique du Sénégal à la fin de 2023 s'élevait à 18 558 milliards de francs CFA, soit 99 % du PIB officiel, et non 74 % du PIB comme indiqué précédemment.
Une partie de cette dette élevée est due au FMI lui-même uniquement en raison des décaissements liés à son programme avec le Sénégal qui n'auraient pas dû être effectués parce que, sur la base de données correctes, les critères de performance du programme avaient été largement enfreints.
Il ne s'agit pas ici, comme l'a récemment suggéré le chef de la mission du FMI, de « déclarations erronées » de la part du gouvernement sénégalais de l'époque.
Il s'agit plutôt de savoir comment les services du FMI ont pu perdre de vue plus de 20 % du PIB au cours d'un programme intensif avec ce gouvernement, et ainsi mal mesurer les critères de performance.
Le plus gros dans l’affaire est que le FMI n’a pas seulement perdu de vue plus de 20 % du PIB. Il a dû aussi à plusieurs reprises, mission après mission, pendant cinq ans, perdre toute trace de ces sommes à quatre endroits : dans la balance des paiements, dans l'enquête monétaire, dans les comptes nationaux et, bien sûr, dans les comptes publics.
Le fait que le FMI n'ait pas détecté ce problème en temps réel constitue donc un manquement majeur à son obligation de diligence. En effet, à chaque revue de programme avec le Sénégal, les services du FMI étaient tenus de déclarer à tous les actionnaires du FMI, y compris au peuple sénégalais, que les données reflétaient fidèlement les actions du gouvernement de Macky Sall.
Autrement, nous devons nous demander : s'agit-il simplement d'un « manque » de diligence raisonnable de la part du FMI, d'autant plus que le FMI a ignoré les avertissements de l'opposition sénégalaise concernant les fausses déclarations dès 2018 ? Peut-être s'agit-il plutôt d'une décision délibérée de ne pas examiner les chiffres de trop près, de peur que des transactions n'apparaissent dans le domaine public, ce qui aurait pu nuire à l’avenir politique du meilleur ami de la France au Sénégal, M. Macky Sall ?
Quoi qu'il en soit, le chef de la mission du FMI note que le FMI pourra agir « rapidement » pour résoudre les difficultés du Sénégal, dès que les sources des déclarations erronées auront été identifiées.
Tout sauf ça, serions-nous tentés de dire !
En fait, le même problème s'est posé en 2016 au Mozambique lorsqu'il est apparu que la dette publique, en proportion du PIB, était 10 % plus élevée que ce qui avait été confirmé précédemment par le FMI, dans le contexte d'un boom des actifs carbone. De toute évidence, le FMI aurait dû examiner comment il avait pu perdre de vue 10 % du PIB dans les données du Mozambique afin d'éviter qu'une telle situation ne se reproduise. Mais il est rapidement passé à autre chose.
Cette « rapidité du FMI », il est maintenant clair, s'est faite aux dépens du Sénégal.
Ainsi, si, dans la précipitation, le FMI propose maintenant que le Sénégal stabilise son imposante dette publique en s'engageant à atteindre des objectifs élevés d'excédent primaire dans son budget - peut-être 4 % du PIB - un tel conseil n'aurait absolument aucun fondement, tout comme ses projections d'inflation pour décembre 2025 et 2026, et tout comme toutes ses assurances antérieures au fil des ans que les données macroéconomiques pour le Sénégal étaient saines.
Non, le FMI ne devrait pas conseiller ou agir à la hâte. Il devrait d'abord faire le ménage en son sein.
*Ndongo Samba Sylla est économiste sénégalais, Directeur de Recherche à l’International Development Economics Associates (IDEAs).
*Peter Doyle est économiste américain, ancien cadre du FMI et de la Banque d’Angleterre.
LE CDEPS DÉNONCE LES DÉRIVES DU CNRA
Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse dénonce une tentative de museler la presse et appelle le CNRA à respecter ses obligations légales tout en garantissant son indépendance pour une régulation impartiale.
Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) monte au créneau contre le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA). Dans un communiqué publié ce mercredi 26 mars 2025, l’organisation de la presse exprime son « profonde inquiétude » face aux récentes mises en garde de l’organe de régulation contre certains médias.
Le CDEPS s’étonne particulièrement du communiqué signé par le président du CNRA, qui fait suite à un échange tendu entre un chroniqueur et un responsable politique lors d’une émission télévisée. Selon le CDEPS, cette réaction traduit une volonté « insidieuse » de museler la presse et d’interférer dans le travail des rédactions.
L’organisation dénonce une « liberté surveillée » imposée aux médias, dans un contexte marqué par des « atteintes répétées à la liberté de la presse », notamment par des pressions fiscales, des privations de publicité et des coupures de signal de certaines chaînes de télévision.
Le CDEPS appelle le CNRA à respecter ses obligations légales, en commençant par l’installation de son collège au complet. Il met également en garde contre toute instrumentalisation politique de l’instance, qui doit rester indépendante pour garantir une régulation impartiale et efficace du secteur audiovisuel.
Réaffirmant son engagement en faveur de la liberté de la presse, le CDEPS exhorte les autorités à prendre des mesures urgentes pour assurer la sécurité des journalistes, restaurer l’indépendance du CNRA et mettre un terme aux pressions exercées sur les médias.
LE SÉNÉGAL LÈVE L’INTERDICTION D’EXPORTATION DES GRAINES D’ARACHIDE
Cette décision, qui s’appliquera du 25 mars au 15 juin 2025, intervient après une campagne de collecte jugée "satisfaisante". Toutefois, elle reste encadrée par des conditions strictes afin de préserver l’approvisionnement des huileries locales.
Le gouvernement sénégalais a décidé d’autoriser temporairement l’exportation des graines d’arachide, après une interdiction en vigueur depuis octobre 2024. Cette décision, annoncée par le ministère de l’Agriculture, fait suite à une campagne de collecte jugée satisfaisante, garantissant un approvisionnement suffisant pour les huileries et les semences locales.
La levée de l’interdiction prendra effet du 25 mars au 15 juin 2025, mais ne concernera pas les graines destinées à la semence. Le gouvernement a cependant fixé plusieurs conditions pour encadrer cette réouverture du marché. Les exportations devront respecter les normes de qualité établies par la Direction de la Protection des Végétaux et s’inscrire dans le cadre réglementaire défini par les autorités. Le prix plancher imposé devra être scrupuleusement respecté, et les devises issues des transactions devront être rapatriées conformément aux règles en vigueur. Par ailleurs, chaque expédition devra être justifiée et accompagnée d’un certificat phytosanitaire, exigé avant toute opération.
L’interdiction, instaurée par la circulaire n°01548 du 29 octobre 2024, avait pour objectif d’organiser efficacement la campagne agricole 2024-2025 et de sécuriser l’approvisionnement des industries locales. Selon le ministère de l’Agriculture, cette mesure a permis d’atteindre des résultats satisfaisants en matière de collecte, notamment pour la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (Sonacos), justifiant ainsi un assouplissement des restrictions.
En encadrant strictement cette reprise des exportations, l’État cherche à concilier les intérêts des producteurs, des transformateurs locaux et des exportateurs, tout en préservant la stabilité du secteur arachidier.
ARDO GNINGUE CONDAMNÉ À DEUX ANS DE PRISON AVEC SURSIS
L'opposant et activiste était poursuivi pour des propos jugés contraires aux bonnes mœurs, tenus sur les réseaux sociaux.
Le tribunal des flagrants délits de Dakar a condamné, ce mercredi, l’opposant Ardo Gningue à une peine de deux ans de prison avec sursis, assortie d’une amende de 200 000 FCFA. Il était poursuivi pour des propos jugés contraires aux bonnes mœurs, tenus sur les réseaux sociaux.
Le parquet avait requis une peine de six mois de prison, dont trois fermes. Toutefois, le juge a opté pour une sanction plus lourde mais entièrement assortie de sursis, permettant ainsi au prévenu de retrouver la liberté après une dizaine de jours passés en détention provisoire.
L’affaire trouve son origine dans une publication où Ardo Gningue interpellait le procureur de la République en des termes considérés comme irrespectueux. Il dénonçait l’absence d’enquête contre le journaliste Pape Assane Seck, qu’il accusait d’avoir tenu des propos similaires aux siens.
Devant le tribunal, le jeune opposant a tenté de nuancer ses déclarations, soutenant que le mot incriminé n’était pas une insulte à proprement parler, bien qu’il reconnaisse son caractère déplacé. Exprimant des regrets face aux juges, il a déclaré : « C’était une erreur. Cela ne se reproduira plus. Les pastéfiens ne cessaient de me menacer en disant que je passerais la Korité en prison. »
Le substitut du procureur a, pour sa part, dénoncé une attitude visant à « faire le buzz » et a rappelé l’importance du respect dans l’espace public : « Dès que vous êtes devant les caméras, vous dites tout ce qui vous traverse l’esprit. C’est après que vous réalisez vos erreurs. On peut interpeller le procureur, mais il faut le faire avec respect. »
Cette décision de justice intervient dans un climat politique marqué par une forte tension entre pouvoir et opposition, où les réseaux sociaux sont devenus un terrain d’expression mais aussi de controverse pour les figures publiques.
MODY NIANG DÉMISSIONNE DE SON POSTE DE PCA DU 'SOLEIL'
Il a annoncé sa démission pour des raisons de santé. Dans un communiqué, il a expliqué avoir informé le Premier ministre et le Président de la République de sa décision, qui devrait être officialisée d’ici le 1er avril.
Dakar, 26 mars (APS) – Le président du Conseil d’administration de la Société sénégalaise de presse et de publicité (SSPP) Le Soleil, Mody Niang, a annoncé avoir démissionné de son poste pour des raisons essentiellement de santé.
”J’ai donc écrit au Premier ministre et au Président de la République pour leur expliquer dans le détail les raisons essentiellement de santé et leur faire part de mon intention de démissionner de mon poste de PCA. Heureusement qu’ils m’ont compris”, a-t-il dit dans un communiqué paru dans le quotidien En Quête de ce mercredi.
L’ancien inspecteur de l’éducation à la retraite ajoute que la décision qui le ‘’déchargera’’ sera probablement prise d’ici le 1 er avril par les autorités.
”J’ai pris service le 6 septembre et, quelque temps après, je me rends compte que, pour des raisons essentiellement de santé, je ne serai pas en mesure de continuer de m’acquitter de cette importante mission, avec l’efficacité que le président de la République, le Premier ministre et le Directeur général du quotidien national sont en droit d’attendre de moi’’, a-t-il expliqué.
Mody Niang a précisé que sa ”démission n’a rien à voir, vraiment rien à voir, avec (son) engagement à accompagner Ousmane Sonko et Pastef’’. Il a assuré sa ”ferme volonté” d’accompagner le président de la République et le Premier ministre ‘’sur le chemin du jub, jubal, jubbanti, tant qu’ils ne s’en écarteront pas’’.
LE SÉNÉGAL VISE 40 % DANS SON MIX ÉLECTRIQUE D’ICI 2030
Meïssa Diakhaté a déclaré que le dispositif mis en place dans le cadre de l’intensification de la production des énergies renouvelables a permis de faire passer le taux pénétration de 20,63% en 2019 à 20,35% en 2023.
Dakar, 26 mars (APS) – Le Directeur de cabinet du ministre de l’Énergie, du Pétrole et Mines, Meïssa Diakhaté a déclaré mercredi que le dispositif mis en place dans le cadre de l’intensification de la production des énergies renouvelables a permis de faire passer le taux pénétration de 20,63% en 2019 à 20,35% en 2023.
‘’Notre pays s’est enrichi d’un portefeuille d’énergie renouvelable abondé par des actions volontaristes visant notamment l’intensification de la production d’énergie renouvelable dans les réseaux interconnectés, faisant passer le taux de pénétration de 20,63% en 2019 à 20,35% en 2024’’, a-t-il indiqué.
Il a soutenu que ‘’l’intensification de la production d’électricité et d’origine renouvelable dans le haut réseau avec des projets réalisés et en cours sur la supervision de l’ANER, de l’ASER, de SENELEC, du PUDC et et du PUMA’’.
Le professeur Meïssa Diakhaté s’exprimait à la cérémonie d’ouverture de l’atelier de restitution du Plan stratégique de développement 2025-2029 de l’Agence nationale pour les énergies renouvelables (ANER).
‘’L’objectif de cet atelier est de présenter les conclusions du plan stratégique de développement et recueillir les avis des acteurs clé pour son adoption et sa mise en œuvre’’, a soutenu le directeur de cabinet du ministère de l’Énergie, du pétrole et mines.
Selon lui, ‘’il s’agit aujourd’hui de nous réunir autour d’un document hautement stratégique pour la gouvernance du sous-secteur énergie renouvelable de la politique sectorielle dans un contexte nécessairement d’alignement de la politique sectorielle sur l’agenda national de transformation Sénégal vision 2025-2029”.
M. Diakhaté note que ‘’l’ambition est surtout d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables à travers un cadre innovant […] dont l’objectif est de porter à 40% le taux d’énergies renouvelables dans le mix électrique en capacité installée d’ici 2030’’.
Il a salué l’importance capitale de ce plan stratégique de développement qui est, selon lui, ‘’un outil indispensable au management performant des structures et des partenariats dédiés à la promotion et au développement des énergies renouvelables’’.
Selon lui, la feuille de route repose sur l’accélération de l’adoption des énergies renouvelables, le renforcement du cadre institutionnel et réglementaire, l’amélioration de l’accès à l’énergie pour les populations et la mobilisation de l’investissement structurant.
Pour le directeur de cabinet, cet atelier de restitution ne constitue pas une fin en soit, mais une étape décisive qui offre un espace de dialogue ouvert pour recueillir ‘’vos contributions enrichir le document et assurer une appropriation collective’’. ”Il nous restera cependant, selon lui, le défi important de son opérationnalisation pour la part de sa mise en œuvre’’.
Le directeur général de l’ANER, Diouma Kobor, a précisé que le document constitue l’aboutissement ‘’d’un travail collectif réunissant toutes les parties prenantes pour définir une feuille de route claire et structurée pour orienter nos actions durant les cinq prochaines années’’.
‘’L’objectif visé de cette concertation est de partager les grandes orientations du plan, d’échanger et de recueillir vos avis pour son approbation et sa mise en œuvre’’, a-t-il relevé. Selon lui, ‘’le positionnement de l’ANER dans le secteur de l’énergie et son rôle fondamental dans la transition énergétique exige une démarche stratégique et participative pour assurer l’atteinte des objectifs fixés’’.
Il estime que ‘’la synergie des acteurs reste le seul moyen pour garantir la cohérence et le suivi des initiatives à développer pour les perspectives prochaines de produire une énergie propre et accessible à moindre coût grâce à des projets et programmes innovants à grande capacité et à fort impact’’.
Le professeur Diouma Kobor a souligné que le processus d’élaboration a suivi plusieurs étapes. Il s’agit de l’évaluation de l’ancien PSD pour identifier les succès, défis et leçons apprises, d’un diagnostic stratégique incluant une analyse institutionnelle, organisationnelle et sectorielle.
L’élaboration d’un premier draft du PSD, intégrant les contributions des parties prenantes et les axes stratégiques prioritaires fait partie de ces étapes. Il y a eu aussi la validation et finalisation du PDS 2025-2029, prenant en compte les retours des partenaires et experts du secteur.
Le Coordonnateur du Programme Energies Durables (PED) de la coopération allemande (GIZ), Alexandre Mesnil, s’est réjoui de l’inclusivité du processus qui a permis d’arriver à la phase de restitution du niveau PSD. Selon lui, ‘’il y a aujourd’hui un PSD est très ambitieux mais réaliste qui répond aux attentes et aux objectifs de l’ANER’’.