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24 mai 2025
KHABY LAME, L’ART DU SILENCE QUI FAIT FORTUNE SUR LES RESEAUX SOCIAUX
Il n’a jamais prononcé un mot… et pourtant, il est devenu une icône des médias sociaux. Avec plus d’un milliard de likes (rien que sur TikTok), Khaby Lame compte aujourd’hui plus d’adeptes que Mark Zuckerberg
Il n’a jamais prononcé un mot… et pourtant, il est devenu une icône des médias sociaux. Avec plus d’un milliard de likes (rien que sur TikTok), Khaby Lame compte aujourd’hui plus d’adeptes que Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook. Ce 31 janvier, à Dakar, il a été nommé ambassadeur de l’Unicef, à l’issue de quatre jours de visite au Sénégal, son pays natal.
Il existe des parcours de vie marqués par un destin pour le moins inattendu. Celui de Khaby Lame, de son vrai nom Khabane, en fait indéniablement partie. Ce jeune Sénégalais de 21 ans, qui vit à Chivasso, dans la banlieue turinoise, avec ses parents immigrés, préfère garder le silence dans ses vidéos, là où d’autres choisissent de s’exprimer bruyamment pour capter l’attention. Il mise sur des expressions faciales et une gestuelle très expressive, créant des vidéos courtes, drôles et toujours surréalistes.
Son succès est tel qu’il bat des records, allant jusqu’à surpasser le « boss » de Facebook, la maison mère d’Instagram. Avec 16,7 millions d’abonnés, Khaby Lame devance ainsi Mark Zuckerberg, qui en compte 7,5 millions. Ce dernier, à qui il a envoyé un message taquin, a réagi avec un émoji pouce levé en signe de « fair-play », soulignant l’humilité de la situation.
Tout a commencé début 2020, dans un contexte de confinement presque généralisé en Europe, avec l’arrivée du Covid-19. La crise sanitaire fait perdre à Khaby son emploi dans une société de matériel numérique. Confined et inoccupé, il se tourne vers TikTok. Sa démarche, aussi simple qu’efficace, consiste à tourner en dérision les défis réalisés par d’autres utilisateurs de la plateforme. Le public adhère immédiatement, et ses vidéos captent l’attention de millions de personnes. Alors qu’il était anonyme, ses pastiches attirent rapidement près de 62,3 millions de vues dans le monde.
20 millions de dollars de bénéfice en 2024
Sa vidéo la plus populaire à ce jour est une réponse à un tutoriel de découpe de bananes au couteau par un autre Tiktokeur. La solution de Khaby ? « Épluchez-la avec vos mains. » Cette vidéo a cumulé plus de 258 millions de vues. Un autre exemple : un utilisateur qui coince son t-shirt dans sa portière de voiture et décide de le découper. Khaby, lui, ouvre simplement la porte, pour une vidéo qui totalise plus de 235 millions de vues. Son créneau : pourquoi se compliquer la vie, alors qu’elle est parfois si simple ?
Son succès fulgurant l’a amené à prendre un agent qui gère désormais sa « carrière » à travers des partenariats et des demandes de collaboration. « Pour un post de sa part, qui peut atteindre les 3 millions d’interactions en une semaine, avec le nombre de personnes qui le suivent, les revenus varient de 70 000 à 180 000 euros (soit entre 45 et 117 millions CFA) », résume son agent au micro de TF1 dans un reportage. Selon le classement Forbes dévoilé en 2024, Khaby Lame, le tiktoteur sénégalais spécialisé dans les vidéos humoristiques, fait partie du top 10 des influenceurs les plus riches de 2024 avec un bénéfice de 20 millions de dollars cette année.
Pour l’avenir, Khaby confie vouloir s’engager dans le septième art. Inspiré par l’acteur Omar Sy, il rêve de marquer, à son tour, l’histoire du cinéma.
GANA GUEYE VERS UNE PROLONGATION ?
A 35 ans, Idrissa Gana Gueye rayonne toujours avec Everton. Le milieu de terrain sénégalais a participé à 23 matchs cette saison, pour 2 passes décisives.
A 35 ans, Idrissa Gana Gueye rayonne toujours avec Everton. Le milieu de terrain sénégalais a participé à 23 matchs cette saison, pour 2 passes décisives. Les Toffees, convaincus par sa qualité, veulent d’ailleurs prolonger son contrat.
Selon les médias anglais, Everton a entamé des discussions, alors que Gana Gueye arrive en fin de contrat en juin 2025.
MIGRATION CIRCULAIRE : 1500 PERSONNES SERONT PRESELECTIONNEES
Le secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’Extérieur, Amadou Chérif Diouf, a fait le point sur le processus de la migration circulaire en Espagne
Le secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’Extérieur, Amadou Chérif Diouf, a fait le point sur le processus de la migration circulaire en Espagne. Il renseigne que 1500 personnes seront présélectionnées après la clôture des dépôts de candidatures.
Mais à la fin du processus, 370 dossiers seront retenus pour la saison 2025. Il s’agit, selon M. Diouf, de 100 saisonniers de la cohorte de 2024, plus 250 nouvelles recrues, en plus de 20 autres personnes à la demande de l’employeur.
Tous ces gens iront en Espagne pour une durée de trois mois, renouvelables.
Par Habib Demba FALL
ENTRE ETRE ET PARAITRE, LE COUT DES APPARENCES
J’ai souvenance de ce conseil d’un enseignant, boute-en-train devant l’Éternel, qui estimait qu’il fallait se garder de choisir sa future épouse un jour de fête. Et ça, il le disait sans rire !
J’ai souvenance de ce conseil d’un enseignant, boute-en-train devant l’Éternel, qui estimait qu’il fallait se garder de choisir sa future épouse un jour de fête. Et ça, il le disait sans rire ! Son argumentaire était simple : le jour de fête, la sueur ne dégouline pas du visage des demoiselles comme cela pourrait être le cas les jours ordinaires. Et là encore, c’est pour celles qui sont aguerries aux tâches domestiques. Notre enseignant suggérait aux jeunes prétendants une visite surprise chez leur petite amie, un jour ordinaire, à l’heure où les ménagères établissent leurs quartiers entre le lavoir et la cuisine, pour se faire une idée du profil de la future maîtresse de leur maison.
Ce n’était pas encore le temps du fast-food ou de la « cuisine » par commande électronique qui expose ses victuailles sur toutes les plateformes numériques. C’était encore le temps où les cordons bleus vantaient la saveur de leur main, pour reprendre une formule imagée en langue wolof. C’était le temps où la fille s’échinait à maîtriser l’art culinaire, le nettoyage des habits et l’entretien d’une maison, balai en main. Une manière de faire ses armes pour éviter de perdre le passage de grade une fois sous le toit conjugal. En cas de défaillance, c’était une lettre à remettre aux parents par le colis (humain) retourné à son expéditeur, la maman.
Ce scénario de la honte se disait dans les chaumières pour inviter les futures mariées à maîtriser les tâches domestiques, et je ne sais pas pourquoi ! C’était le temps où tout était presque vrai, tout était naturel, la gloire comme la honte. Tout se mesurait à l’aune d’une certaine authenticité et d’une capacité à surmonter les épreuves et à relativiser les succès tant la vie peut jouer des tours à cause de la précarité qui la caractérise. La réalité elle-même ne se soumettait pas au maquillage autant qu’aujourd’hui. La vérité sans fard peuplait les humbles demeures dans la solidité des liens de parenté et de voisinage, dans l’humilité des patriarches et le dévouement des continuateurs de leur œuvre. Il y avait quelque chose d’authentique en la bienveillance et en la colère de chacun. Et maintenant ? C’est simple : je passe le savon à la vérité et tout est faussement plus clair ; je prends la boule et la masse me visite.
Les fabriques de rondeurs pullulent et les peaux blanches s’affichent sous une âme noire. Le make-up, roi de la transformation physique spectaculaire, contamine maintenant les comportements ! Ces usines à cosmétiques sont tenues par des alchimistes qui rivalisent de coquetterie, si bruyamment. Cette « chirurgie » inesthétique et si atypique explose les audiences des live sur les réseaux sociaux. Ne feignons pas l’ignorance ! Un évènement social en vue ? C’est le changement de teint express, plus rapide qu’un coup de pinceau de maître sur la toile.
La garde-robe, les cils et les ongles représentent l’attirail du faux pour donner du relief au « grand jour ». L’invitée, en concurrence avec elle-même, surclasse la reine du jour, qu’elle soit mariée ou récemment sortie de la maternité. Bijoux et sacs, fièrement exhibés, font le job. Le Sénégal, à ce rythme, deviendra l’un des pays où l’on bat les records de transformation physique par des moyens loin d’être conventionnels. Bien sûr, notre village planétaire expose, dans sa vitrine, des nez, des mentons ou des poitrines reliftés.
Être bien dans sa peau signifie une grosse tentation du paraître. Sous les flashes des photographes comme sous les yeux des témoins d’une de ces parades du clinquant, le spectacle mondain pousse à des extrêmes vertigineux. Le récit de la gloire d’un jour justifie tous les supplices à faire subir à la peau ou simplement à l’organisme. Les « pharmaciennes » de la mue rapide créent, par leur cocktail, une nouvelle génération d’égéries des officines de beauté les exposant à des pathologies fatales à la peau, voire… Ce phénomène a pris de l’ampleur, dépassant les timides tentatives de faire un mix de deux ou trois produits pour devenir une calamité physique au cœur des communautés. Les promotrices sont devenues des stars du web. Leurs shows sont très suivis et leur phrasé commenté dans les salons et dans la rue.
Elles sont des symboles d’une certaine réussite sociale. Sont-elles cependant les seules coupables ? La forte exposition des nouveaux canons de beauté est un produit d’appel. Dans ce sens, cette fièvre de la transformation physique interroge surtout notre relation au paraître, au-delà de la controverse plaçant sous les feux de l’actualité des vendeuses de « mélanges » cosmétiques douteux. Le culte du superficiel (pour les poses de différents objets), et de l’apparence (pour le changement de teint), crée une sorte d’addiction fatale. Il s’agit d’un cercle vicieux qui mène au pire comme pour tous les abus. Ce n’est pas la peau qui est malade ; c’est la tête qui fonctionne au silicone et le cœur à la substance chimique. Une certaine idée de la beauté promeut l’extravagance en chassant le naturel en matière d’esthétique. Hélas, dans le domaine de la transformation physique, le naturel ne revient pas (facilement) au galop ! Le jour où le sujet à cette addiction voudra revenir à sa nature, sa beauté ne sera qu’un fossile au cœur des décombres du temps et de la chimie.
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE WEEK-END
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil
EXCLUSIF SENEPLUS - Le dollar s’incline, la force militaire se révèle impuissante, l’influence morale a disparu. C’est la fin de cette civilisation, la plus barbare de l’histoire de l’humanité. Soyons audacieux : pensons le monde post-Occident
Le déclin d’un empire est toujours une farce qui se termine en tragédie. Donald Trump est l’annonciateur de la tragédie qui s’en vient en accélérant la chute de l’empire.
Il se dit que le début de la période de l’extinction des dinosaures a provoqué un changement radical dans le comportement de ces créatures. Leurs rugissements étaient devenus assourdissants et leurs agissements extrêmement agressifs.
C’est exactement le cas aujourd’hui quand on observe ce qui se passe dans cet Occident et particulièrement aux États-Unis. Ca à commencé il y à longtemps par des mensonges sur les peuples conquis et soumis (la farce), suivis par des guerres interminables qui affaiblissent l’empire à l’international. Et ne soyons pas naïfs, Trump mènera des guerres quoiqu’on en dise, car il faut bien faire tourner le complexe militaro-industriel, première cotation à la bourse de Wall Street. Ajoutons les inégalités qui les rongent à l’interne et qu’ils refusent de corriger. Et je ne mentionne même pas des classes politiques pitoyables au pouvoir qui ne sont sûrement pas à la hauteur des défis. Ce sont plutôt des dirigeants Tik Tok alliés à des oligarques insatiables. On sait ce que ça a donné dans les 1920-1930.
Depuis la révolution néolibérale et néoconservatrice de Ronald Reagan, les politiques publiques américaines et européennes ont pris des voies surprenantes qui auront comme effets évidents de :
- diviser la société, d’encourager la division le long de lignes raciales et idéologiques, et d’amplifier les conflits qui créent la méfiance et affaiblissent l'unité nationale ;
- d’affaiblir l'éducation, d’abaisser progressivement les normes et d’éloigner l'attention de la pensée critique ; de créer une population plus facilement influencée et moins informée ;
- de nuire à la santé publique ; de promouvoir l'utilisation généralisée d'aliments malsains, de produits chimiques et pharmaceutiques conduisant à des maladies chroniques et à une dépendance programmée.
- de briser les liens communautaires, de saper les structures familiales et communautaires, en favorisant l'isolement et l'individualisme plutôt que le soutien collectif ;
- de contrôler le récit, en limitant la liberté d'expression et la censure des points de vue alternatifs, de créer une culture où les gens ont peur de parler ouvertement ;
Tout cela concourt au déclin que les initiatives de Trump vont accélérer. L’objectif étant d’enrichir les riches. Encore et encore. Les empires s’écroulent de l’intérieur.
La production intellectuelle sur le déclin de l’Occident et du capitalisme est aujourd’hui florissante, mais très peu voire aucun Africain ne s’y est aventuré. C’est regrettable. Je me souviens de la production intellectuelle sur la fin du communisme et de l’Union Soviétique qui a nourri les stratégies géostratégiques de “containment”du communisme par les Occidentaux. Ou de l’apport des intellectuels dans les révolutions dans le Sud global.
J’interpelle donc nos historiens, politologues, etc. pour qu’ils nous éclairent sur les implications de ce déclin de l’Occident afin qu’on puisse anticiper et agir.
Les dinosaures ont disparu et l’Occident disparaîtra. Le dollar s’incline, la force militaire se révèle impuissante, l’influence morale a disparu, la technologie se propage et la Chine s’impose déjà comme la première puissance économique mondiale en synergie avec les BRICS. Aujourd’hui le poids économique du G7, c’est 26% du PIB mondial ; le BRICS c’est 35%. Cherchez l’erreur. Peu à peu, l’Occident disparaît de nos imaginaires.
Après tout, on parle d’un ensemble qui ne représente que 7% de la population mondiale, mais qui continue à avoir l’arrogance de prétendre diriger le monde. Par la violence militaire. Mais on voit qu’Israel, le bras armé de l’Occident au Moyen Orient a perdu sa « guerre » à Gaza malgré l’horrible génocide commis contre les Palestiniens, s’inscrivant dans la longue tradition des horreurs infligées aux peuples du Sud global. En Ukraine, l’Otan s’apprête à subir la défaite la plus humiliante de son histoire et à ravaler son arrogance.
On pourrait croire qu’ils tireraient les leçons de ces déconvenues. Mais non! La seule solution pour le Sud global, c’est de leur infliger des défaites dont ils ne se relèveront plus jamais. C’est le prix à payer pour la paix mondiale.
Oui. C’est la fin de cette civilisation qui a été la plus barbare de l’histoire de l’humanité, comme on le voit à Gaza aujourd’hui. Brutalité, genocides, extermination, sauvagerie sont les marques de fabrique de ce que nous Africains entre autres avons connu. Maintenant ils sont en plus tétanisés par les conséquences de ce qu’ils ont infligé à notre environnement naturel tout en exigeant que tout le monde en paye le prix.
Il nous appartient désormais de réfléchir et de dialoguer avec le Brésil, l’Inde, la Russie, l’Iran, la Chine, l’Indonésie et l’Afrique unie à comment bâtir un monde meilleur. Laissons l’Occident s’enfermer dans sa forteresse et crouler dans ses contradictions internes avec sa population déclinante. Quant à nous, notre dynamisme démographique nous portera sur le toit du monde avec 41% de la population mondiale en 2100. Quoi qu’on dise, c’est un atout, sauf pour ceux qui ont peur de l’Afrique. C’est leur problème.
Nous avons mieux à faire : inventer le futur et laisser les dynosaures disparaître puisque que nous n’y pouvons rien.
Oui, le Sénégal est un petit pays mais rien ne nous empêche de penser le monde et d’imaginer une Afrique prospère, juste et puissante. Au Sénégal, nous avons le privilège d’avoir enfin depuis 60 ans un leadership patriotique intelligent et déterminé. Soyons audacieux : pensons le monde post-Occident. C’est après tout l’héritage de Cheikh Anta Diop.
par Mamadou Ndoye
ABDOULAYE DIEYE, UN BÂTISSEUR DE PONTS POUR LA DÉMOCRATIE
EXCLUSIF SENEPLUS – Il laisse derrière lui un héritage inestimable dans la lutte pour la démocratie. Son engagement intellectuel et son sens du consensus ont marqué les Assises Nationales, la CNRI et Sursaut Citoyen
J’ai appris avec une profonde tristesse, la nuit dernière, le décès du Professeur Abdoulaye Dièye. Étant hors de Dakar, je n’ai malheureusement pas pu lui rendre hommage en assistant à la levée du corps à l’hôpital Principal. À sa mémoire, je tiens à témoigner en reconnaissance de son inestimable contribution à la cause de la société civile et en particulier à celle de Sursaut Citoyen (SC). Je n’insisterai pas sur ses remarquables compétences professionnelles, ni sur le rôle éminent qu’il a joué dans le déroulement et les résultats des Assises Nationales (AN) et de la Commission Nationale de Réforme des Institution (CNRI). D’autres, mieux qualifiés que moi, ses collègues de l’Ucad et les leaders des AN, en ont témoigné éloquemment.
Ce que je veux souligner ici, c’est le pont qu’il a non seulement construit, mais incarné pour permettre une transition interactive et fertilisante entre les conclusions des AN et de la CNRI d’une part et le Pacte de Bonne Gouvernance Démocratique de SC d’autre part. La question n’était pas simple : fallait-il écarter les conclusions des AN parce qu’elles appartenaient à un passé révolu ou étaient insuffisamment adaptées aux réalités locales ? La réponse que le Professeur Dièye a aidé à élaborer : s’asseoir sur la légitimité établie et l’approche d’élaboration collégiale de la substance des conclusions des AN et de la CNRI pour ouvrir les portes du consensus national requis par le contexte d’incertitude née de la crise et de la violence, celui centré sur l’essentiel : le vivre ensemble libres, dans la paix, la justice et la solidarité.
Au-delà du sens ainsi donné au consensus national, son expertise et sa pertinence ont fortement contribué à l’identification des piliers de ce vivre ensemble : État de droit et ses principales caractéristiques (séparation et équilibre des pouvoirs, indépendance de la justice, primauté du droit, respect des libertés individuelles et collectives, égalité des citoyens devant la loi…), gouvernance responsable (transparente, équitable, redevable, participative, efficace et efficiente) ; administration non partisane, compétente et dévouée au service du public ; démocratie participative (centrée sur le citoyen et la promotion d’une citoyenneté consciente et active aussi bien dans l’exercice de ses droits et libertés que dans l’accomplissement de ses devoirs et obligations). Ce rappel thématique me semble d’autant plus opportun qu’il évoque des moments exceptionnels. Les membres de SC ont vécu ces instants avec le Professeur Abdoulaye Dièye.
Que ce soit dans les combats démocratiques contre l’arbitraire et la répression tous azimuts du régime Macky Sall, où le Professeur Dièye a pris toute sa place pour jouer pleinement son rôle d’intellectuel engagé et de militant démocrate à travers la lumière apportée aux débats publics sur ce qu’est le droit en la circonstance et grâce à ses fortes prises de position publiques, individuellement ou au sein de collectifs. Que ce soit dans les fameuses « conversations citoyennes », tenues en présentiel au Radisson Blu, ouvertes à distance à des centaines de participants à travers le monde et dont la plupart ont été animées ou modérées par le Professeur Dièye. À toutes ces occasions, les membres de Sursaut ont pu pleinement apprécier, au-delà de la large expertise juridique du spécialiste de droit, la profondeur du penseur et la pondération de l’homme.
Oui, sa modestie impressionnait autant que sa science. Un modèle à offrir à la jeunesse ! C’est sans nul doute une immense perte pour SC, la société civile et le monde universitaire. Alors, le meilleur hommage que nous pouvons lui rendre est de persévérer dans la lutte pour le triomphe des idéaux, des valeurs et des principes profondément humains qui ont guidé les combats qu’il a menés à travers les AN, le projet de la CNRI et le PBGD de SC.
Au nom de SC, j’adresse nos sincères condoléances à la famille du Professeur Dièye ainsi qu’à ses collègues et amis. Que la terre lui soit légère et que son âme trouve le repos dans un paradis à la hauteur de ce qu’il a été pendant son court voyage terrestre : un homme de bien.
Mamadou Ndoye est Coordinateur de Sursaut Citoyen, Groupe de réflexion et d’action pour la sauvegarde de la démocratie et l’État de droit.
"ALLER PLUS LOIN", UNE CAMPAGNE POUR METTRE FIN AUX MALADIES TROPICALES NÉGLIGÉES
Malgré des progrès notables, les défis persistent, notamment le manque d’investissements et les tabous socioculturels. L’objectif est clair : unir les efforts pour éradiquer ces maladies qui touchent encore 1,5 milliard de personnes dans le monde.
Faire en sorte que les maladies tropicales ne soient plus négligées. C’est l’objectif visé à travers l’initiative « Aller plus loin ». Laquelle invite les dirigeants mondiaux à œuvrer pour l’intégration des objectifs d’élimination de ces pathologies dans les politiques nationales de santé.
Trypanosomiase, leishmaniose, dracunculose, lèpre, filariose lymphatique, ulcère de Buruli, maladie de Chagas, dengue et chikungunya, rage. Telles sont, entre autres, les Maladies tropicales négligées (Mtn) répertoriées dans le monde. Affectant environ 1,5 milliard de personnes vivant dans les communautés les plus vulnérables, il a été décidé, en 2021, lors de la 74e Assemblée mondiale de la santé, de consacrer une journée (le 30 janvier de chaque année) à ces pathologies. À l’occasion de la célébration de l’édition 2025 de la Journée mondiale des Mtn, l’Ong « Speak Up Africa » (Sua) a partagé, avec des membres du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (Remapsen), une organisation regroupant des journalistes et présente dans une quarantaine de pays en Afrique, la campagne « Aller plus loin ».
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’appel mondial « Unir, Agir, Éliminer ». « L’objectif étant d’alléger les souffrances liées aux Mtn en engageant les décideurs à mobiliser des ressources », soutient Roxane Fian, chargée de Programme Assainissement au niveau de Sua. Au profit notamment du continent africain qui supporte 40 % de la charge des personnes affectées par ces pathologies dans le monde. À son avis, « Aller plus loin » nécessite d’engager davantage les différentes parties prenantes afin d’arriver à faire des Mtn une priorité de santé publique. Surtout dans un contexte marqué par des tabous, entre autres considérations socio-culturelles qui ne militent pas toujours en faveur de la reconnaissance de ces maladies dont la plupart des personnes affectées se cachent, freinant ainsi les possibilités de prise en charge et la collecte des données.
Dans un document rendu public par cette Ong, il est précisé que cette campagne « vise à construire un mouvement communautaire avec trois objectifs principaux : faire des Mtn une priorité dans l’agenda sanitaire, augmenter les investissements et développer des solutions centrées sur les personnes et leurs communautés ». Malheureusement, le constat est que ces pathologies, pourtant « évitables et traitables », ne bénéficient pas de financement, regrette Yaye Sophiétou Diop, Directrice du Partenariat et du Développement à Sua. Renforcer les financements nationaux « L’heure est à l’action. Nous appelons les dirigeants mondiaux à démontrer leur engagement en intégrant les objectifs d’élimination des Mtn dans les politiques nationales de santé, en allouant des lignes budgétaires dédiées et en intégrant les programmes Mtn dans les plans de couverture sanitaire universelle », lit-on dans la note transmise par Sua.
Les rédacteurs d’ajouter : « Notre réussite collective repose sur une action coordonnée à tous les niveaux : les gouvernements doivent renforcer leurs financements nationaux, le secteur privé doit investir dans des solutions innovantes de distribution des traitements et les partenaires financiers doivent maintenir leur appui vital, car ne rien faire coûtera bien plus cher que d’agir pour l’élimination de ces maladies ». Pour vaincre les Mtn, il est également nécessaire d’impliquer les communautés qui doivent être au cœur des stratégies déployées. « Ensemble, nous devons aller plus loin que les approches traditionnelles et forger de nouveaux partenariats qui placent les communautés affectées au centre des solutions. En cette Journée mondiale des Mtn, rejoignez-nous pour construire un avenir où les maladies tropicales ne seront plus négligées », a invité Sua.
Progrès, défis et opportunités
Lors de la célébration, hier, de la Journée mondiale des Mtn, l’Ong Speak Up Africa (Sua) n’a pas manqué de faire part des progrès réalisés dans la prise en charge de ces pathologies en Afrique. En effet, 22 pays ont déjà éliminé au moins une Mtn, plusieurs nations en ont éliminé plus d’une. Cela « témoigne du fort engagement du continent en faveur de la santé publique. Le monde est maintenant à mi-chemin de l’objectif de la feuille de route 2030 de l’Oms sur les Mtn, visant l’élimination d’au moins une Mtn dans 100 pays d’ici 2030 », s’est réjouie l’organisation dans un document remis à la presse.
Toutefois, elle a précisé que les défis demeurent. Ils tournent essentiellement autour du « renforcement des systèmes de santé », du « lien entre les Mtn et le changement climatique dans un monde confronté à des changements environnementaux croissants » et du « manque d’approches centrées sur la personne et dirigées par la communauté ». Ainsi, à travers la campagne « Aller plus loin », de nouvelles opportunités seront explorées en impliquant les personnes et les communautés affectées par les maladies tropicales négligées.
CAN 2025, LA CAF DÉVOILE LE CALENDRIER DES 52 MATCHES
Après le tirage au sort le 28 janvier dernier, on connait désormais le calendrier de cette Coupe d’Afrique qui aura lieu au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026.
Après le tirage au sort le 28 janvier dernier, on connait désormais le calendrier de cette Coupe d’Afrique qui aura lieu au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026.
Le calendrier complet de la CAN 2025Phase de groupes
21 décembre
Maroc – Comores (groupe A)
22 décembre
Mali – Zambie (groupe A)
Egypte – Zimbabwe (groupe B)
Afrique du Sud – Angola (groupe B)
23 décembre
Nigeria -Tanzanie (groupe C)
Tunisie – Ouganda (groupe C)
Sénégal – Botswana (groupe D)
RD Congo – Bénin (groupe D)