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19 juillet 2025
MODY NIANG DÉMISSIONNE DE SON POSTE DE PCA DU 'SOLEIL'
Il a annoncé sa démission pour des raisons de santé. Dans un communiqué, il a expliqué avoir informé le Premier ministre et le Président de la République de sa décision, qui devrait être officialisée d’ici le 1er avril.
Dakar, 26 mars (APS) – Le président du Conseil d’administration de la Société sénégalaise de presse et de publicité (SSPP) Le Soleil, Mody Niang, a annoncé avoir démissionné de son poste pour des raisons essentiellement de santé.
”J’ai donc écrit au Premier ministre et au Président de la République pour leur expliquer dans le détail les raisons essentiellement de santé et leur faire part de mon intention de démissionner de mon poste de PCA. Heureusement qu’ils m’ont compris”, a-t-il dit dans un communiqué paru dans le quotidien En Quête de ce mercredi.
L’ancien inspecteur de l’éducation à la retraite ajoute que la décision qui le ‘’déchargera’’ sera probablement prise d’ici le 1 er avril par les autorités.
”J’ai pris service le 6 septembre et, quelque temps après, je me rends compte que, pour des raisons essentiellement de santé, je ne serai pas en mesure de continuer de m’acquitter de cette importante mission, avec l’efficacité que le président de la République, le Premier ministre et le Directeur général du quotidien national sont en droit d’attendre de moi’’, a-t-il expliqué.
Mody Niang a précisé que sa ”démission n’a rien à voir, vraiment rien à voir, avec (son) engagement à accompagner Ousmane Sonko et Pastef’’. Il a assuré sa ”ferme volonté” d’accompagner le président de la République et le Premier ministre ‘’sur le chemin du jub, jubal, jubbanti, tant qu’ils ne s’en écarteront pas’’.
LE SÉNÉGAL VISE 40 % DANS SON MIX ÉLECTRIQUE D’ICI 2030
Meïssa Diakhaté a déclaré que le dispositif mis en place dans le cadre de l’intensification de la production des énergies renouvelables a permis de faire passer le taux pénétration de 20,63% en 2019 à 20,35% en 2023.
Dakar, 26 mars (APS) – Le Directeur de cabinet du ministre de l’Énergie, du Pétrole et Mines, Meïssa Diakhaté a déclaré mercredi que le dispositif mis en place dans le cadre de l’intensification de la production des énergies renouvelables a permis de faire passer le taux pénétration de 20,63% en 2019 à 20,35% en 2023.
‘’Notre pays s’est enrichi d’un portefeuille d’énergie renouvelable abondé par des actions volontaristes visant notamment l’intensification de la production d’énergie renouvelable dans les réseaux interconnectés, faisant passer le taux de pénétration de 20,63% en 2019 à 20,35% en 2024’’, a-t-il indiqué.
Il a soutenu que ‘’l’intensification de la production d’électricité et d’origine renouvelable dans le haut réseau avec des projets réalisés et en cours sur la supervision de l’ANER, de l’ASER, de SENELEC, du PUDC et et du PUMA’’.
Le professeur Meïssa Diakhaté s’exprimait à la cérémonie d’ouverture de l’atelier de restitution du Plan stratégique de développement 2025-2029 de l’Agence nationale pour les énergies renouvelables (ANER).
‘’L’objectif de cet atelier est de présenter les conclusions du plan stratégique de développement et recueillir les avis des acteurs clé pour son adoption et sa mise en œuvre’’, a soutenu le directeur de cabinet du ministère de l’Énergie, du pétrole et mines.
Selon lui, ‘’il s’agit aujourd’hui de nous réunir autour d’un document hautement stratégique pour la gouvernance du sous-secteur énergie renouvelable de la politique sectorielle dans un contexte nécessairement d’alignement de la politique sectorielle sur l’agenda national de transformation Sénégal vision 2025-2029”.
M. Diakhaté note que ‘’l’ambition est surtout d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables à travers un cadre innovant […] dont l’objectif est de porter à 40% le taux d’énergies renouvelables dans le mix électrique en capacité installée d’ici 2030’’.
Il a salué l’importance capitale de ce plan stratégique de développement qui est, selon lui, ‘’un outil indispensable au management performant des structures et des partenariats dédiés à la promotion et au développement des énergies renouvelables’’.
Selon lui, la feuille de route repose sur l’accélération de l’adoption des énergies renouvelables, le renforcement du cadre institutionnel et réglementaire, l’amélioration de l’accès à l’énergie pour les populations et la mobilisation de l’investissement structurant.
Pour le directeur de cabinet, cet atelier de restitution ne constitue pas une fin en soit, mais une étape décisive qui offre un espace de dialogue ouvert pour recueillir ‘’vos contributions enrichir le document et assurer une appropriation collective’’. ”Il nous restera cependant, selon lui, le défi important de son opérationnalisation pour la part de sa mise en œuvre’’.
Le directeur général de l’ANER, Diouma Kobor, a précisé que le document constitue l’aboutissement ‘’d’un travail collectif réunissant toutes les parties prenantes pour définir une feuille de route claire et structurée pour orienter nos actions durant les cinq prochaines années’’.
‘’L’objectif visé de cette concertation est de partager les grandes orientations du plan, d’échanger et de recueillir vos avis pour son approbation et sa mise en œuvre’’, a-t-il relevé. Selon lui, ‘’le positionnement de l’ANER dans le secteur de l’énergie et son rôle fondamental dans la transition énergétique exige une démarche stratégique et participative pour assurer l’atteinte des objectifs fixés’’.
Il estime que ‘’la synergie des acteurs reste le seul moyen pour garantir la cohérence et le suivi des initiatives à développer pour les perspectives prochaines de produire une énergie propre et accessible à moindre coût grâce à des projets et programmes innovants à grande capacité et à fort impact’’.
Le professeur Diouma Kobor a souligné que le processus d’élaboration a suivi plusieurs étapes. Il s’agit de l’évaluation de l’ancien PSD pour identifier les succès, défis et leçons apprises, d’un diagnostic stratégique incluant une analyse institutionnelle, organisationnelle et sectorielle.
L’élaboration d’un premier draft du PSD, intégrant les contributions des parties prenantes et les axes stratégiques prioritaires fait partie de ces étapes. Il y a eu aussi la validation et finalisation du PDS 2025-2029, prenant en compte les retours des partenaires et experts du secteur.
Le Coordonnateur du Programme Energies Durables (PED) de la coopération allemande (GIZ), Alexandre Mesnil, s’est réjoui de l’inclusivité du processus qui a permis d’arriver à la phase de restitution du niveau PSD. Selon lui, ‘’il y a aujourd’hui un PSD est très ambitieux mais réaliste qui répond aux attentes et aux objectifs de l’ANER’’.
SAISIE DE 18 TONNES DE PRODUIT PERIMES A TAMBA
Le Service régional du commerce de Tambacounda a récemment mené une vaste opération de contrôle dans les marchés de la région. Résultat : 18 tonnes de produits périmés ou non conformes ont été saisies, et les responsables sanctionnés.
Le Service régional du commerce de Tambacounda a récemment mené une vaste opération de contrôle dans les marchés de la région. Résultat : 18 tonnes de produits périmés ou non conformes ont été saisies, et les responsables sanctionnés.
Lors d’une opération de contrôle des marchés de Tambacounda, le Service régional du commerce a saisi 18 tonnes de produits impropres à la consommation. Selon Mady Danfakha, responsable du service régional du commerce, ces produits incluent des jus de fruits, du fromage, de la farine, de l’aliment de bétail périmé ainsi que de l’huile non conforme.
Certains de ces produits provenaient de la sous-région, augmentant ainsi les risques liés à la qualité et à la traçabilité. Les contrevenants identifiés lors de cette opération ont été sévèrement sanctionnés. « Ils ont payé de lourdes amendes. Pour ceux qui s’en acquittent, l’action pénale est éteinte. Toutefois, en cas de faute grave, les mis en cause sont déférés devant le procureur, qui décidera des suites judiciaires à leur donner », a expliqué Mady Danfakha.
Le Service régional du commerce poursuivra ces contrôles afin de garantir la sécurité alimentaire des populations et lutter contre la vente de produits dangereux. Il appelle les commerçants à respecter les normes en vigueur pour éviter de lourdes sanctions.
COUVERTURE SANITAIRE, L'OBJECTIF AFFICHE DU GOUVERNEMENT
Le Sénégal espère atteindre la Couverture sanitaire universelle “sans exclusion ni difficulté financière”, grâce à sa nouvelle Lettre de politique sectorielle de la santé et de l’action sociale devant être mise en œuvre au cours des cinq prochaines années
Le Sénégal espère atteindre la Couverture sanitaire universelle “sans exclusion ni difficulté financière”, grâce à sa nouvelle Lettre de politique sectorielle de la santé et de l’action sociale devant être mise en œuvre au cours des cinq prochaines années.
Selon le directeur de la planification, de la recherche et des statistiques au ministère de la Santé et de l’Action sociale, Babacar Guèye, ce document “découle de la volonté politique de répondre aux besoins croissants en matière de santé et de bien-être des populations, tout en garantissant une couverture sanitaire universelle, sans exclusion ni difficulté financière”.
Il “devrait contribuer à notre progrès vers l’atteinte de la couverture sanitaire universelle avec l’intervention des partenaires au développement à travers l’outil Compact”, a-t-il dit en présentant, mardi à Dakar, cet outil de pilotage aux partenaires de développement et aux acteurs du secteur de la santé.
L’élaboration de ce document s’inscrit dans une démarche visant à garantir l’effectivité du droit à la santé, selon M. Guèye.
“Dans cette perspective, le Sénégal a affirmé son engagement à tendre vers la couverture sanitaire universelle (CSU)”, aux termes de laquelle “tous les ménages bénéficient d’un accès à des services de santé et d’action sociale de qualité, sans aucune forme d’exclusion et sans difficulté financière”, a-t-il expliqué.
Pour ce faire, il faut “repenser” la couverture sanitaire universelle qui, dit-il, ne doit pas être confondue avec l’assurance maladie universelle qu’elle inclut. “L’assurance maladie universelle est un élément de la couverture sanitaire universelle”, a insisté Babacar Guèye.
Dans la nouvelle Lettre sectorielle, le programme de couverture sanitaire universelle porté par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, comporte six points prioritaires relatifs notamment au relèvement du plateau technique et à l’élimination des décès maternels, néo-natales et infantiles évitables.
Il cite également l’amélioration de la prise en charge des maladies chroniques non transmissibles, la mise en œuvre du Fonds d’action sociale et la prise en compte de l’approche genre dans les politiques publiques.
Le directeur de la planification, de la recherche et des statistiques a souligné la nécessité d’inclure la santé “dans toutes les politiques à travers l’ensemble des départements ministériels sous le leadership […]”, de manière à atteindre les objectifs de couverture sanitaires universelle.
Il considère qu’il est important que chaque département ministériel puisse contribuer à la couverture sanitaire universelle, assurant que les projets prioritaires identifiés feront l’objet d’une attention particulière relativement à leur mise en œuvre.
PROPOS INJURIEUX, LE CNRA MET EN GARDE
Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) a mis en garde, mardi, les médias à ne pas diffuser ou relayer des ‘’injures, insanités et propos grossiers, dégradants et dévalorisants dans les plateaux et débats’’...
Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) a mis en garde, mardi, les médias à ne pas diffuser ou relayer des ‘’injures, insanités et propos grossiers, dégradants et dévalorisants dans les plateaux et débats’’, proférés par des ‘’personnes se faisant appeler chroniqueurs’’’.
Dans un communiqué parvenu à l’APS, mardi, l’organe national de régulation de l’audiovisuel indique avoir constaté ces derniers temps, que des médias audiovisuels servent souvent de tribune à des personnes, se faisant appeler ou qualifier chroniqueurs, pour proférer des insanités et injures à l’endroit de personnalités.
Lundi, le parti au pouvoir, PASTEF, avait rendu public un communiqué dans lequel il interpellait ‘’avec fermeté’’ le CNRA et le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED), ‘’à assumer pleinement les missions de régulation’’ qui leur sont dévolues, afin de ‘’faire cesser’’ les attaques verbales et les diffamations de personnes ‘’sous couvert de statut de chroniqueurs’’, contre les institutions et dépositaires du pouvoir politique.
Dans son communiqué, le CNRA a ainsi exhorté les médias à mettre un terme à ‘’ces dérives qui ne sauraient prospérer’’, consistant à ‘’tenir des propos de nature à porter atteinte aux Institutions de la République et à la moralité publique ainsi qu’à la dignité, l’image, l’honneur et la réputation des personnes visées et/ou attaquées’’.
Il rappelle que de telles attitudes, qui sont aussi susceptibles de constituer une menace sur la stabilité nationale et la cohésion sociale, sont une violation grave de la réglementation par les médias concernés.
Par conséquent, avertit le CNRA, le non-respect de la loi en matière ‘’expose les médias aux sanctions prévues par la réglementation’’.
UN PARTENARIAT POUR UN SÉNÉGAL NUMÉRIQUE ET CONNECTÉ
SENUM SA et SONATEL unissent leurs forces pour accélérer la transformation numérique du Sénégal à travers la signature d’un partenariat stratégique. L’accord, signé par les directeurs généraux des deux entités, M. Isidore Diouf et M. Sékou Dramé, marque u
SENUM SA et SONATEL unissent leurs forces pour accélérer la transformation numérique du Sénégal à travers la signature d’un partenariat stratégique. L’accord, signé par les directeurs généraux des deux entités, M. Isidore Diouf et M. Sékou Dramé, marque une avancée majeure dans la mise en œuvre du New Deal Technologique, la stratégie nationale lancée par le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Ce partenariat s’inscrit dans l’Agenda Sénégal 2050, qui vise à moderniser l’administration et à favoriser une économie numérique performante. Il repose sur plusieurs axes stratégiques, notamment la mutualisation des réseaux et infrastructures pour optimiser les ressources et garantir une meilleure connectivité sur l’ensemble du territoire. Une interconnexion des câbles sous-marins de SENUM SA et SONATEL est également prévue afin de renforcer la résilience des infrastructures numériques. Dans la même dynamique, les deux partenaires s’engagent à réactiver le point d’échange internet SENIX, un élément clé pour améliorer la gestion des flux de données et garantir une meilleure souveraineté numérique. L’hébergement des données des entreprises sénégalaises devient un enjeu majeur de cette collaboration, avec une volonté affirmée de développer des solutions sécurisées et adaptées aux besoins des acteurs économiques locaux.
L’accord prévoit aussi une interconnexion des pôles Sénégal Services et Orange Digital Service, créant ainsi une synergie entre les plateformes publiques et privées pour renforcer l’accessibilité aux services numériques. L’objectif est également de renforcer l’employabilité des jeunes et la compétitivité des startups à travers des initiatives portées par ODC Sénégal, Digitalab et Sénégal Service. Sur le plan environnemental, SENUM SA et SONATEL mettent en place un programme de recyclage et de gestion des déchets électroniques, afin de promouvoir une économie circulaire et de préserver l’environnement. Un système d’e-certificats viendra appuyer cette démarche en garantissant la traçabilité et la conformité des actions entreprises. Enfin, une attention particulière est portée à la couverture des zones blanches, notamment en milieu rural, pour garantir un accès équitable à Internet sur l’ensemble du territoire.
Selon Isidore Diouf, Directeur général de SENUM SA, cette convention reflète la volonté des deux entités d’accompagner l’administration et la population vers une transformation digitale efficace et des économies budgétaires durables. De son côté, Sékou Dramé, Directeur général de SONATEL, a réaffirmé l’engagement de SONATEL à jouer un rôle clé dans la modernisation numérique du Sénégal, en mettant à disposition son expertise et ses infrastructures pour garantir un service de qualité aux citoyens et aux entreprises.
Ce partenariat marque ainsi une étape décisive vers la consolidation du Sénégal comme hub technologique régional, en garantissant des infrastructures modernes, une inclusion numérique renforcée et une gestion responsable des ressources numériques et environnementales.
CONSECRATION POUR LES CHERCHEURS DE L'UCAD
Des chercheurs de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar ont été distingués par la Communauté des communes de Retz en Valois (CCRV), en France, en reconnaissance de leur contribution à la transmission de l’histoire des Tirailleurs sénégalais...
Des chercheurs de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar ont été distingués par la Communauté des communes de Retz en Valois (CCRV), en France, en reconnaissance de leur contribution à la transmission de l’histoire des Tirailleurs sénégalais ayant participé à la Première Guerre mondiale.
Un hommage solennel à Villers-Cotterêts
Le vendredi 21 mars 2025, la Cité Internationale de la langue française à Villers-Cotterêts a accueilli la cérémonie de lancement de l’ouvrage « Autour des tirailleurs sénégalais de 14-18. Mémoire locale, Mémoire globale ». Cet événement, présidé par Alexandre de Montesquieu, président de la CCRV, a rassemblé les maires des 54 communes concernées, ainsi que des présidents de sociétés historiques et de nombreuses personnalités académiques et scolaires.
Un projet franco-sénégalais pour raviver la mémoire des Tirailleurs
L’ouvrage résulte d’un projet commun entre des chercheurs de l’UCAD et la CCRV, initié dans le cadre de l’appel à projet FRACTAL (Francophonie, Collectivités Territoriales, Acteurs Locaux), porté par l’Organisation Internationale de la Francophonie. Son objectif : valoriser la mémoire des Tirailleurs sénégalais qui ont combattu aux côtés des troupes françaises pendant la Grande Guerre.
Sélectionné en 2022 et financé par le ministère français des Affaires étrangères, le projet « Mémoire locale, Mémoire globale, la Petite histoire rejoint la Grande » propose une approche originale, en abordant ces thématiques sous des angles variés et parfois peu explorés. L’ouvrage inclut également des résumés destinés aux jeunes lecteurs, notamment les élèves des écoles de la CCRV et de plusieurs localités du Sénégal, telles que Thiaroye-sur-Mer, Khombole et Ngoundiane.
Un hommage aux chercheurs sénégalais engagés
Jean Michel Rouyer, coordonnateur de l’équipe française, a tenu à rappeler l’importance de ce travail mémoriel et l’engagement des sept chercheurs sénégalais impliqués, qui ont bénévolément contribué à la réalisation du projet.
Le Professeur Mor Ndao, coordonnateur de l’équipe sénégalaise, a exprimé sa gratitude envers la CCRV et ses partenaires, soulignant la participation de l’École doctorale ETHOS de l’UCAD, qui a permis à trois doctorants et un étudiant en master d’être intégrés au projet afin de se former à la recherche par la recherche.
UN DEVOIR DE MEMOIRE ET DE JUSTICE
Journée de commémoration de l’esclavage - Le 25 mars de chaque année, le monde s’arrête un instant pour honorer la mémoire de millions d’Africains arrachés à leurs terres, broyés par la machine implacable de la traite transatlantique
Le 25 mars de chaque année, le monde s’arrête un instant pour honorer la mémoire de millions d’Africains arrachés à leurs terres, broyés par la machine implacable de la traite transatlantique. Cette journée, lourde de douleur et d’histoire, invite à la reconnaissance du passé, à la réparation du présent et à la construction d’un avenir où dignité et justice ne seront plus des mirages.
A l’époque du commerce triangulaire entre l’Europe, l’Afrique, les Amériques et les Caraïbes, des millions d’Africains furent capturés, embarqués de force sur des navires européens et transportés dans des conditions épouvantables vers les Amériques et les îles des Caraïbes où se perpétuèrent les atrocités. Ces captifs furent réduits en esclavage pour le restant de leurs jours et livrés à la merci de leurs maîtres. Et cette tragédie, que l’humanité peine encore à regarder en face, est au cœur de la commémoration de la Journée internationale des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves. Commémorée le 25 mars de chaque année, le Mémorial de Gorée et le Musée des civilisations noires (Mcn) ont organisé à cette occasion, un panel sous le thème : «Reconnaître le passé, réparer le présent, construire l’avenir avec dignité et justice : le Mémorial de Gorée et le Musée des civilisations noires comme engagement panafricain pour Sénégal 2050.» Bakary Sarr, secrétaire d’Etat à la Culture, aux industries créatives et au patrimoine historique, rappelle que «la commémoration de cette journée est longue de douleur et de souvenirs. Et nous ne devons jamais baisser les bras devant cette tragédie qui a été comme la plus grave violation des droits de l’Homme dans l’histoire de l’humanité». Selon lui, le commerce triangulaire a duré des siècles, arrachant des millions d’Africains à leurs terres, les jetant à la merci de leurs féroces maîtres. «Prions, pardonnons, mais sans jamais oublier ce qui s’est passé. Un seul captif aurait été de trop. Ils furent des millions, femmes, hommes et enfants», souligne-t-il, appelant à lutter davantage contre le racisme et les inégalités. «Il nous faut combattre le racisme, les inégalités dont ont été victimes les descendants d’esclaves et les afrodescendants», martèle-t-il.
Le Sénégal, gardien de cette mémoire à travers l’île de Gorée, veut aller plus loin. «Nous devons faire et agir davantage. Le Commissariat général du projet du Mémorial de Gorée œuvre pour que ce projet mémoire vienne combler les manques et occuper la place qui doit être la sienne», insiste le secrétaire d’Etat à la Culture, plaçant cette initiative dans l’axe 4 du Référentiel 2050 du Sénégal dédié à l’engagement panafricain.
Reconnaître, réparer, transformer
Les Nations unies, à travers le Centre d’information des Nations unies (Cinu) basé à Dakar, ont également marqué cette commémoration. Son directeur, Hiroyuki Saito, porte la voix du Secrétaire général de l’Onu, António Gutierrez. «La traite transatlantique des Africains réduits en esclavage a été un crime contre l’humanité dont les répercussions se font sentir à travers les siècles», rappelle-t-il. Ce passé, poursuit-t-il, «loin d’être révolu, continue de modeler les sociétés actuelles, où le racisme systémique persiste, où l’exclusion et la discrimination empêchent les afrodescendants de prospérer». Mais ce silence, qui a longtemps entouré cette page de l’histoire, ne suffit plus. «Pendant plus de quatre siècles, des millions d’Africains ont été enlevés, maltraités et déshumanisés. Ces atrocités étaient fondées sur un mensonge destructeur : le suprématisme blanc. Colonisateurs, entreprises et institutions en ont profité pour amasser des richesses incalculables», explique Hiroyuki Saito. Le diplomate onusien a appelé à une justice réparatrice. «Il est impératif d’établir un cadre de justice réparatrice qui permettra de regarder en face ce chapitre de l’histoire et ses conséquences. Nous devons mettre un terme une fois pour toutes au fléau qu’est le racisme», a-t-il dit en évoquant le choix du thème.
«Nous devons quitter les questions pour les réponses»
Pour Amadou Lamine Sall, Secrétaire général de la Fondation mondiale pour le Mémorial et la sauvegarde de Gorée, la mémoire ne doit pas être qu’un devoir, mais un pont vers l’avenir. «Il nous faut un projet de loi pour aider les 250 millions d’afrodescendants et noirs américains à travers le monde qui veulent avoir la nationalité sénégalaise», plaide-t-il. Une manière, selon lui, de leur permettre de «revenir chez eux et d’y investir», à l’image du Ghana et du Liberia qui ont déjà pris les devants. «Il est temps également que nous réagissions. Et je suis persuadé que ce gouvernement le fera», assure Amadou Lamine Sall. Mais au-delà des lois, il estime que c’est un travail de l’âme qui s’impose. «Nous ne prenons plus le temps d’apprendre, nous ne prenons plus le temps d’écouter. Les épreuves de la vie nous écrasent. Il nous faut nous refonder nous-mêmes. Nous devons quitter les questions pour les réponses. Ce ne sont pas les vivants qui nous réunissent ici, mais ce sont nos morts», regrette-t-il.
LA NOUVELLE MOUTURE D'AMADOU BÂ
Face à la polémique, le député de Pastef/Les patriotes, Amadou Bâ, a apporté des amendements sur la proposition de loi interprétative de la loi d’amnistie
Amadou Bâ, qui a fait des amendements, tente de clarifier sa pensée et le champ d’application de sa proposition de loi interprétative pour essayer de calmer les contestations. Si l’esprit n’a pas totalement changé, trois articles de la précédente proposition (2, 5 et 6) ont été biffés dans le nouveau document qui devrait être soumis au vote le 2 avril.
Face à la polémique, le député de Pastef/Les patriotes, Amadou Bâ, a apporté des amendements sur la proposition de loi interprétative de la loi d’amnistie. Selon le nouveau document, «au sens de l’article 1er de la loi n°2024-09 du 13 mars 2024 portant amnistie, sont exclus du champ de l’amnistie les faits survenus entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu’à l’étranger, sans lien avec l’exercice d’une liberté publique ou d’un droit démocratique, et qualifiés notamment d’assassinats, de meurtres, de crimes de torture, d’actes de barbarie, de traitements inhumains, cruels ou dégradants, même si ces faits se rapportent à des manifestations, quelle qu’en soit la motivation, et indifféremment de leurs auteurs». Si «la présente proposition de loi ne comporte plus que les dispositions à interpréter, à savoir l’article premier et l’article 3», dans le nouveau document présenté à la Commission des lois le 21 mars, l’article 1er de la loi n°2024-09 du 13 mars 2024 portant amnistie, il faut comprendre les «faits susceptibles de qualification criminelle ou correctionnelle ayant une motivation politique ou se rapportant à des manifestations s’entendent comme des faits liés à l’exercice d’une liberté publique ou d’un droit démocratique, que leurs auteurs aient été jugés ou non».
Par ailleurs, le parrain de cette proposition ajoute dans son amendement qu’au sens de l’article 3 de la loi n°2024-09 du 13 mars 2024, «l’amnistie ne préjudicie ni aux droits des tiers ni aux droits des victimes à une réparation intégrale». Alors que le troisième article stipule que «les articles 2, 5 et 6 sont supprimés du texte de la proposition de loi portant interprétation».
Les articles 2, 5 et 6 sont supprimés du texte de la proposition de loi portant interprétation
Qu’est-ce qui a changé ? Il faut savoir que l’article premier du document initial, qui a soulevé des controverses et des polémiques, était ainsi intitulé : «Sont amnistiés, de plein droit, tous les faits susceptibles de qualification criminelle ou correctionnelle ayant exclusivement une motivation politique, y compris ceux commis par tous supports de communication, entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu’à l’étranger. Mais les faits se rapportant à des manifestations ne sont compris dans le champ de la loi que s’ils ont une motivation exclusivement politique.»
Que disaient les articles 2, 5 et 6 initialement évoqués dans le premier document ? Respectivement : «L’amnistie entraîne, sans qu’elle ne puisse jamais donner lieu à restitution, la remise totale de toutes les peines principales, accessoires et complémentaires, ainsi que la disparition de toutes les déchéances, exclusions, incapacités et privations de droits attachées à la peine.»
«Les contestations relatives à l’application de la présente loi d’amnistie sont jugées par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar, dans les conditions prévues par l’article 735 du Code de procédure pénale.»
«Il est interdit à tout magistrat ou fonctionnaire de rappeler ou de laisser subsister sous quelque forme que ce soit dans un dossier judiciaire ou de police ou dans tout document officiel, les condamnations, déchéances, exclusions, incapacités, et privations de droits attachés à la peine effacée par l’amnistie sauf dispositions prévues à l’article de la présente loi. (…)» Au sens de l’article 3 de la loi n°2024-09 du 13 mars 2024, «l’amnistie ne préjudicie ni aux droits des tiers ni aux droits des victimes à une réparation. Egalement, la contrainte par corps ne peut être exercée contre les condamnés ayant bénéficié de l’amnistie, si ce n’est à la requête des victimes de l’infraction ou de leurs ayants droit».
Prévu le 2 avril, le vote de la loi interprétative de la loi d’amnistie continue à charrier des protestations avec l’enchaînement des appels à manifester le jour-j pour faire retirer cette proposition de loi interprétative.
Par Baba DIENG
LE SENEGAL ET L’AES DECONSTRUISENT LA FRANCOPHONIE
Il n’est pas étonnant de voir ces militaires, qui fascinent nos dirigeants contre toute raison, quitter la Francophonie. L’imaginaire sénégalais, et c’est déplorable, a été mobilisé contre cette organisation que nous avons créée
Après avoir quitté la Cedeao au bout d’une passe d’armes, les militaires souverainistes de l’Aes, plus incompétents et avides de pouvoir que les civils, reviennent à la charge contre l’ordre francophone et ses suppôts de l’impérialisme françafricain. Ces militaires dont la seule légitimité émane des baïonnettes, «mus par les idéaux de rapprochement de leurs peuples par la coopération multilatérale fondée sur la promotion de la diversité linguistique et culturelle, et le dialogue des civilisations», ont conjointement décidé de quitter l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif). Dans un communiqué de presse conjoint des ministres des Affaires étrangères du Niger, du Mali et du Burkina Faso en date du 18 mars 2025, ils ont dénoncé les «sanctions sélectives sur la base de considérations géopolitiques» qui leur ont été infligées par cet «instrument politique téléguidé» qu’est l’Oif, depuis l’avènement des différentes transitions (ou intronisations).
Le Niger -il est très intéressant de le rappeler- est un pays fondateur de la Francophonie institutionnelle. Le 20 mars 1970 à Niamey, le poète-Président Léopold Sédar Senghor et ses homologues tunisien, Habib Bourguiba, et nigérien, Hamani Diori, ainsi que le Prince Norodom Sihanouk du Cambodge, décidèrent de mettre en place cette institution. Toujours est-il que le plus illustre des Sénégalais, dans «De la francophonie» -discours qu’il avait prononcé pour le cinquantième anniversaire de la Faculté des Lettres de l’Université Laval, à Québec, le 5 septembre 1987-, précise ceci : «On oublie, trop souvent, le rôle majeur que joua le Général de Gaulle dans la naissance et l’organisation de la Francophonie. Il est vrai qu’homme de culture et de courtoisie, homme de pudeur par excellence, Charles de Gaulle voulut, toujours, laisser les Africains prendre les initiatives, après Brazzaville.» Mais enfin… Au fond, l’idée était de mettre le français (langue que Français et Africains ont en partage) au service du dialogue fécond des cultures et du développement.
C’est le Sénégal, pays fondateur et porte-étendard de la Francophonie, qui a commencé le «boycott» de celle-ci. Lors du dernier sommet à Villers-Cotterêts, les 4 et 5 octobre 2024, le président de la République Bassirou Diomaye Faye avait décidé, vraisemblablement pour des raisons souverainistes (les raisons officielles de cette absence n’ont pas été communiquées), de ne pas y assister. Notre pays, pour la première fois de son histoire, avait décidé de négliger cette grande rencontre où les affaires du monde se discutent, posant ainsi un acte fort de marginalisation de l’organisation. D’une manière générale, nos souverainistes, qui singent parfois les militaires de l’Aes, ont un sérieux problème avec le français -ce vieux saligaud qui souille notre authenticité sénégalaise, sinon africaine, depuis les indépendances. Après le congédiement inélégant des Eléments français au Sénégal (Efs) pour des raisons aussi débiles que fallacieuses, il faut s’attendre à ce que cette langue du maître soit conjurée de notre quotidien. L’irresponsabilité d'Ousmane Sonko - le Premier ministre dont la geste fait ombrage au plus atone des présidents de la République - est allée à un point où nos différends avec la France se règlent sur Facebook...
C’est Mme Yassine Fall, ministre de l’Intégration africaine et des affaires étrangères, et diplomate de petit calibre, qui était chargée de représenter le Sénégal à ce grand rendez-vous. L’on se souvient, avec indignation, de sa cacophonie sur la Francophonie, de son discours inaudible et ignominieux pour notre pays. En plus de baragouiner notre langue officielle, la cheffe de notre diplomatie peine à tenir un seul discours structuré et audible, digne de la grandeur de notre pays. Elle porte difficilement la voix du Sénégal. Celle-ci, à sa décharge, pourrait-on dire, n’est pas si facile à porter du fait de son histoire. C’est le successeur de Antoine de Lévis Mirepoix à l’Académie française qui a eu le génie de faire du Sénégal, petit pays très pauvre, une Nation dont le rayonnement culturel est respecté partout dans le monde. Impossible d’oublier ces mots sublimes de André Malraux, alors ministre français de la Culture, à l’occasion du Festival mondial des arts nègres en 1966 : «C’est la première fois qu’un chef d’Etat [Léopold Sédar Senghor] prend en ses mains périssables le destin spirituel de tout un continent.»
Il n’est pas étonnant, au regard de la conduite anachronique de notre pays, de voir ces militaires, qui fascinent nos dirigeants contre toute raison, quitter la Francophonie. L’imaginaire sénégalais, et c’est déplorable, a été mobilisé contre cette organisation que nous avons créée. Cette posture est indigne de notre pays. Mesurer la grandeur du Sénégal consiste à se dire qu’il doit être présent partout où l’avenir de notre monde se joue, avec ses positions, avec sa grande voix. Notre mission naturelle, facilitée par une diplomatie redevenue conquérante, doit être le renforcement et la promotion de la Francophonie aux fins de poursuivre les idéaux de celle-ci : la promotion de la langue française, la paix, l’éducation, la démocratie, les droits de l’Homme, le métissage, la diversité culturelle, le plurilinguisme, etc. Ce souverainisme ambiant est un anachronisme. Il faut s’attaquer au vrai problème des Sénégalais : l’économie. Pour ce faire, il faut des hommes compétents et républicains, et non des plaisantins qui ne mesurent ni la portée ni la symbolique de leurs fonctions respectives.