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9 septembre 2025
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DES FOUILLES POUR FAIRE PARLER LES MORTS DE THIAROYE
Au cimetière militaire de Thiaroye, des archéologues sondent actuellement le sol à la recherche de preuves matérielles qui pourraient enfin révéler l'ampleur réelle du massacre de tirailleurs africains perpétré par l'armée coloniale française en 1944
(SenePlus) - Des recherches archéologiques sont actuellement en cours au cimetière militaire de Thiaroye, dans la banlieue de Dakar, afin d'élucider l'un des massacres les plus sanglants de la période coloniale française au Sénégal. Selon les informations rapportées par Le Monde avec l'AFP ce mercredi 21 mai, ces fouilles, qui ont débuté il y a une dizaine de jours, visent à faire la lumière sur de nombreuses zones d'ombre entourant le massacre de tirailleurs africains perpétré par l'armée française le 1er décembre 1944.
"De nombreuses zones d'ombre subsistent sur les circonstances du massacre commis le 1er décembre 1944, l'un des pires de la colonisation française au Sénégal : le nombre de tirailleurs tués, leur identité, le lieu de leur inhumation...", souligne le quotidien français.
Ces fouilles, dont l'accès est strictement contrôlé, interviennent dans un contexte où les autorités sénégalaises cherchent à établir "la manifestation de toute la vérité" sur ce drame. Le gouvernement avait annoncé le 19 février dernier le lancement de ces investigations archéologiques, réclamées depuis longtemps par des chercheurs.
L'ampleur réelle de ce massacre fait l'objet de vives controverses entre historiens et entre les gouvernements français et sénégalais. Si les autorités françaises de l'époque avaient reconnu la mort de 35 personnes, "plusieurs historiens avancent un nombre de victimes bien plus élevé – jusqu'à 400 soldats", rappelle Le Monde.
Ce bilan contesté s'ajoute aux nombreuses interrogations concernant l'identité précise des victimes et la localisation exacte de leur sépulture. Les tirailleurs massacrés, qui ne venaient pas uniquement du Sénégal mais aussi d'autres pays africains, avaient été rapatriés des combats en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale et réclamaient le paiement d'arriérés de solde.
Un responsable du cimetière, cité par le journal, a indiqué que l'accès au site est fermé "depuis deux mois en raison de travaux". De son côté, un membre du comité de commémoration a précisé : "Nous ne communiquons pas pour le moment sur cette question. Le gouvernement sénégalais le fera le moment venu."
Un enjeu politique et mémoriel
Ces fouilles s'inscrivent dans un contexte politique particulier, le gouvernement sénégalais reprochant à la France "de dissimuler des faits sur ce massacre en retenant notamment des documents d'archives permettant de connaître le bilan humain", précise l'article.
En novembre 2024, à la veille du 80e anniversaire du massacre, la France avait officiellement reconnu les faits comme un "massacre". Le Sénégal avait alors commémoré l'événement "avec une envergure inédite", rappelle Le Monde.
En avril 2024, les autorités sénégalaises, "qui se réclament du souverainisme", avaient mis en place un comité de chercheurs chargé de remettre un rapport sur le massacre. Prévu initialement pour le 3 avril, ce rapport n'a toujours pas été rendu public, et "aucune explication officielle n'a été fournie sur les raisons de ce report", selon le quotidien français.
Les résultats de ces fouilles archéologiques pourraient donc constituer une étape décisive dans la réécriture de cette page douloureuse de l'histoire coloniale française et dans les relations franco-sénégalaises, alors que la question mémorielle demeure un enjeu sensible entre les deux pays.
L'AFRIQUE DESSINE SA SOUVERAINETÉ MONÉTAIRE
L'Association des Banques Centrales Africaines a franchi une étape décisive dans le projet de monnaie unique continentale avec l'adoption des statuts de l'Institut Monétaire Africain, qui préparera la création de la future Banque Centrale Africaine
Le siège de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a abrité hier la première réunion statutaire de l'année en cours de l'Association des Banques Centrales Africaines. Au cœur des discussions, l'avancement des projets clés pour la mise en place d'une monnaie unique africaine, la consolidation de l'intégration financière du continent et les défis économiques actuels.
Réunis à Dakar hier, les membres de l'Association des Banques Centrales Africaines (ABCA) ont relancé les discussions sur la création d'une monnaie unique et de l'intégration financière du continent. Entre adoption des statuts de l'Institut Monétaire Africaine, stratégie pour les paiements mobiles et plaidoyer pour une autonomie économique accrue, la rencontre marque une nouvelle étape vers une souveraineté monétaire africaine.
Parmi les dossiers phares examinés figure le projet de statuts de l'Institut Monétaire Africain (IMA), approuvé lors de la réunion ministérielle du Comité Technique Spécialisé (CTS) en novembre 2024. L'IMA, qui sera basé à Abuja, au Nigeria, servira d'organe transitoire pour la création de la future Banque Centrale Africaine (BCA). Ses missions couvriront des aspects techniques, juridiques, institutionnels et statistiques en vue du lancement d'une monnaie unique africaine. Le document de référence définit également sa gouvernance, articulée autour d'un conseil d'administration, d'un comité technique de convergence, d'un secrétariat, et de liens étroits avec la Commission de l'Union africaine (CUA), les banques centrales, les instituts monétaires régionaux et les institutions internationales.
Un autre point de la rencontre concerne l'élaboration d'une stratégie continentale d'intégration des paiements mobiles. Le but affiché est de faciliter les échanges commerciaux intra-africains et promouvoir l'inclusion financière, en appui à la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf). Cette initiative s'inscrit dans l'Agenda 2063 de l'Union africaine, qui vise à faire passer la part des échanges intra-africains de 12% en 2013 à 50% d'ici 2045.
Un contexte mondial incertain
S'exprimant à l'ouverture des travaux, Jean-Claude Kassi Brou, gouverneur de la BCEAO, a salué la volonté des États de bâtir un système monétaire africain « intégré, stable, résilient et porteur d'opportunités ». Il a toutefois mis en garde contre un environnement international tendu, marqué par la montée des tensions commerciales, les aléas climatiques et la pression croissante sur la soutenabilité des dettes publiques. Cependant, il a salué les bonnes perspectives au sein de l'Union, malgré les nombreux défis. En effet, la croissance économique du continent est projetée à 6,4% et l'inflation devrait se maintenir dans la fourchette cible de 1 à 3%. Le gouverneur a réaffirmé l'engagement de la BCEAO en faveur de la coopération monétaire africaine.
Plaidoyer pour l'intégration monétaire
Présidant la séance, Dr Rama Krishna Sithanen, président de l'ABCA et ancien ministre des Finances de Maurice, a appelé à une intensification de l'intégration monétaire et financière. Face aux risques de fragmentation géoéconomique, à la dépendance persistante au dollar et à la montée des mesures protectionnistes, il a insisté sur la coopération entre banques centrales africaines comme rempart à la vulnérabilité économique du continent. Il a également encouragé les États à adopter les normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), tout en modernisant leurs législations nationales.
Dr Sithanen a par ailleurs dénoncé le coût élevé des envois de fonds vers l'Afrique subsaharienne, estimé à 8,37% selon le rapport 2024 de la Banque mondiale. Il a plaidé pour des solutions alternatives afin de réduire ces frais et renforcer les flux financiers intra-africains. Il s'est enfin félicité de l'initiative de création d'une agence africaine de notation financière par l'Union africaine, adaptée aux réalités locales, et a salué le potentiel de la ZLECAf malgré son sous-usage, imputé à un déficit d'infrastructures, de financements et de facilités douanières.
Appelant à une plus grande autonomie des États dans la mobilisation des ressources internes, il appelle tous les États à se mobiliser face à une « aide publique au développement ». « Nous devons nous tenir debout et entreprendre les réformes nécessaires pour attirer les investisseurs institutionnels », a-t-il conclu son propos.
LANCEMENT DES TRAVAUX D'UNE TECHNOPÔLE AU CŒUR DU SÉNÉGAL
Le projet Notto Diobass Smart City franchit une étape décisive avec le lancement des travaux de construction de l'Université Smart Notto Diobass (USND)
La mise en route du projet «Notto Diobass Smart City» a franchi un nouveau pas hier, avec le lancement officiel des travaux de construction de l'université Smart Notto Diobass (USND). Première phase du projet global, l'USND, résolument tourné vers l'innovation et le développement durable, sonne comme une technopole au cœur du Sénégal.
Après l'approche d'appropriation communautaire déroulée dans les différentes zones de la commune, le projet «Notto Diobass Smart City» est entré hier dans une nouvelle phase, avec le lancement officiel des travaux de construction de l'Université Smart Notto Diobass (USND). Il s'agit «d'un projet résolument tourné vers l'innovation et le développement durable, qui comprendra notamment des amphithéâtres et laboratoires de pointe, des espaces de vie étudiante, un campus connecté et écoresponsable». Il s'agit donc de la première phase de réalisation de Notto Diobass Smart City et sonne comme une technopole au cœur du Sénégal.
«Le projet «Notto Diobass Smart City» est conçu pour vous avec vous et par vous. Notto Diobass, c'est un Sénégal en miniature, une terre de partage, de dialogue, où musulmans, catholiques, Sérères, Wolofs, Hal Pulaar, Bambara, etc. vivent ensemble depuis des siècles, dans la paix, la cohésion. Et aujourd'hui, la commune est en train d'ouvrir un nouveau chapitre de son histoire», a indiqué d'emblée Alioune Sarr maire de la commune, devant un parterre de chefs d'entreprise et de personnalités diverses.
Pour lui, il s'agit d'un projet ambitieux qui, bien plus qu'un projet d'urbanisation, est également une vision stratégique de planification territoriale à court, moyen et long terme. «Il est fondé sur l'exploitation intelligente de nos ressources naturelles, notamment foncières, mais également de notre savoir-faire local. Il s'agit d'une promesse tenue devant les populations, de faire de Notto Diobass un pôle d'attractivité, de formation, d'emplois, mais aussi un pôle où la vie est digne de celle vécue dans les grandes villes du Sénégal et du monde. Dans chaque pays du monde quand vous êtes à côté d'un l'aéroport, d'un port ou d'une autoroute, vous êtes automatiquement une ville développée», a-t-il ajouté.
Il renseigne que Notto Diobass Smart City est bâti sur trois pôles. Il s'agit de la restructuration et la régularisation des hameaux et des champs, ensuite l'aménagement des lotissements selon les normes, avec tout ce qu'il faut en termes d'équipements sociaux de base, d'assainissement, d'électrification, de santé. Le troisième pôle concerne la création d'une Aéroville, d'un parc dédié à l'agriculture, mais aussi un business parc, pour capter toutes les opportunités liées à la proximité de l'aéroport. Ce qui permettrait à la zone d'être un centre pour les grandes entreprises, qui pourront héberger ceux qui sont dans les services.
«Il est temps de transformer l'exode rural en retour rural, transformer le chômage en opportunités, la résignation en ambition. Pour ce faire, soyons ambitieux pour notre terroir. Ensemble, unis et solidaires, nous ferons de Notto Diobass un modèle de développement intégré, un modèle de référence avec les nombreux atouts à portée de main», a-t-il confié à la jeunesse. Selon lui, l'université sera un centre de formation, qui incarnera une nouvelle génération d'institutions de formation dans les métiers. «La formation de la jeunesse de Diobass se fera», a-t-il par ailleurs affirmé ; une manière de répondre aux pourfendeurs du projet qui ont fait entendre leurs voix le matin.
À l'occasion de cette cérémonie, le maire de la commune de Notto Diobass et ses partenaires stratégiques se sont inscrits dans un élan de recherche de solutions innovantes, «pour faire de Notto Diobass une Smart City, qui accueillera des Centres de données et de traitement de l'information, ainsi que des entreprises dans les industries de transformation agricole, les industries de fabrication de matériel de construction. Le projet inclura un volet de services avec des éléments résidentiels, commerciaux et structures de santé. D'autres dynamiques territoriales d'innovation seront également développées pour répondre aux enjeux de la transition énergétique, organiser des systèmes résilients, intégrer et valoriser les potentialités du numérique dans la commune».
Cette dynamique est impulsée, de l'avis du maire, car pour s'inscrire avec les autorités de la commune de Notto Diobass et les populations dans un futur voulu et non subi, les exigences actuelles du territoire doivent être examinées, en identifiant les différentes formes d'occupation et d'utilisation de l'espace en termes de gestion durable et en donner une impulsion pour rendre Diobass dynamique et propre.
L'ÉTRANGE DOSSIER KHADIM BA
Ce personnage du secteur énergétique sénégalais, croupit depuis plusieurs semaines à la prison du Cap Manuel pour des infractions douanières et de change que rien, selon un mémorandum juridique, ne semble prouver matériellement
Depuis plusieurs semaines, Khadim Ba, homme d'affaires bien connu dans le secteur de l'énergie, est sous mandat de dépôt à la prison du Cap Manuel. En cause : une affaire de fuel, d'importations et de change. En toile de fond : un dossier douanier lourd, mais semé d'approximations et de conditionnels. Pendant que la procédure suit son cours, un mémorandum vient ébranler, point par point, la version officielle.
Il n'est ni importateur, ni déclarant, ni banquier. Pourtant, c'est lui que les agents ont trouvé au bout de la chaîne. Khadim Ba dort en prison depuis plusieurs semaines. Son nom apparaît au centre d'un dossier pour délit d'importation irrégulière et infraction à la législation des changes. Un dossier où les cargaisons sont bien arrivées, les déclarations bel et bien enregistrées, les banques dûment mandatées. Un dossier où les traces sont nombreuses, mais où les responsabilités, elles, semblent glisser de main en main.
Alors pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? Et surtout, sur quoi repose exactement l'accusation ? Dans les pages du procès-verbal, les verbes hésitent. On suppose, on présume, on écrit au conditionnel. Pourtant, la Douane agit, saisit, poursuit. Et dans l'ombre de ces actes administratifs, c'est une mécanique plus vaste qui se dévoile : celle d'un appareil qui semble avoir trouvé son homme, avant d'avoir trouvé les preuves.
Le document que nous avons reçu : un mémorandum juridique adressé aux plus hautes autorités, déroule une ligne de défense minutieuse : Khadim Ba n'est pas l'importateur des hydrocarbures en question, rôle dévolu à la Société Africaine de Raffinage (SAR). Il n'est pas non plus déclarant en douane, ni représentant légal des sociétés impliquées dans la transaction. Et selon ses conseils, les documents incriminés (attestations d'importation, autorisations de change) ont été produits dans les règles, visés par les services compétents, puis validés par les banques.
Mais surtout, le texte attaque le cœur de l'affaire : les agents de la Douane auraient agi sur la base de présomptions, sans produire les déclarations douanières censées appuyer leurs accusations. Aucune preuve matérielle des infractions n'est versée dans le dossier. Mieux : les déclarations litigieuses, listées en annexe du mémorandum, existent bel et bien et ont permis de dédouaner les marchandises au bureau des pétroles de Dakar. La Douane, elle, évoque une recherche sur le système GAINDE... qui ne les aurait pas retrouvées.
Autre faille soulevée : la loi invoquée. En matière d'infractions de change, seule la loi uniforme n°2014-12, en vigueur dans l'UEMOA, est applicable. Elle stipule que seul le ministre des Finances peut initier des poursuites. Or, dans le cas de Khadim Ba, ce n'est pas lui qui en est à l'origine. Une entorse qui rendrait, selon la défense, l'ensemble de la procédure caduque.
Le procès-verbal lui-même est contesté : cumulant infraction douanière et infraction de change sans l'autorité compétente, rédigé sans mention explicite des pièces saisies, il violerait plusieurs dispositions du Code des Douanes. À ce titre, ses nullités pourraient suffire à faire tomber toute la procédure.
Enfin, le document pose une dernière question, plus politique que juridique : pourquoi la Douane a-t-elle écarté ses interlocuteurs naturels : la SAR, le transitaire, les banques, pour cibler un homme qui, sur le papier, n'apparaît pas dans les circuits officiels des transactions incriminées ? Pourquoi construire une affaire sur un nom plutôt que sur des faits ?
En attendant des réponses, Khadim Ba reste en détention. Et le doute, lui, grandit au rythme des silences administratifs.
L'APR PERD LA BATAILLE DE L'OPINION
Divisé depuis la présidentielle, l'ancien parti au pouvoir peine à mener une défense efficace face aux poursuites judiciaires contre ses cadres, contrairement à la stratégie médiatique et juridique qu'avait déployée le PDS pour protéger Karim Wade
Le régime de Bassirou Diomaye a pour crédo le Jub, le Jubal, et le Jubanti qui signifie respectivement la droiture, la probité et l'exemplarité. Joignant l'acte à la parole, le pouvoir a lancé une opération de reddition des comptes visant particulièrement les membres de l'ancien régime. Ces derniers voient également leur image ternie aussi bien au Sénégal qu'à l'étranger malgré la contestation des faits qui leur sont reprochés.
L'image de Macky Sall est écornée à l'international. Il est accusé, avec son gouvernement, d'avoir maquillé les chiffres des finances publiques. Les Pastéfiens le prennent aussi pour responsable de la soixantaine de personnes mortes lors des manifestations dans le pays entre 2021 et 2024. D'aucuns réclament d'ailleurs sa traduction pour tous ces faits précités devant la haute cour de justice.
La gestion de l'ancien régime est également fouillée avec des actions judiciaires déclenchées çà et là, soit pour des dénonciations soit dans le cadre de l'exploitation de rapports tels que celui de la Cour des comptes concernant le fonds Force Covid-19 et celui du Cellule nationale de Traitement des Informations financières (CENTIF) concernant des faits de blanchiment de capitaux.
Et dans la série d'arrestations et de mise en accusation, on peut compter Lat Diop, Farba Ngom, Ndèye Saly Diop Dieng, Moustapha Diop, Sophie Gladima, Ismael Madior Fall, Mansour Faye, Mamadou Ngom Niang, .... Des proches de l'ancien Chef de l'Etat Macky Sall et de son ancien Premier ministre Amadou Ba sont également cités dans un dossier d'association de malfaiteurs en groupe criminel organisé, blanchiment de capitaux commis par un groupe criminel organisé.
Depuis le déclenchement du processus de reddition des comptes, les membres de l'ancien parti au pouvoir, l'APR, essaient en vain de convaincre l'opinion de l'existence d'une entreprise d'acharnement contre leurs personnes. Mais cela ne produit pas l'effet escompté puisque l'opinion ne semble pas adhérer à cette cause.
D'autant que les montants énumérés comme détournés ont créé de la stupeur chez les Sénégalais. Ces derniers ont du mal à croire qu'autant d'argent a pu être détourné dans le pays classé parmi les plus pauvres au monde. Et le fait que certains d'entre les personnes incriminées proposent de cautionner des centaines de millions voire des milliards fait que les Sénégalais ont moins de sensibilité sur leur sort. En effet, dans la mentalité sénégalaise, la consignation est en quelque sorte synonyme d'acceptation du fait pour lequel la personne est inculpée.
La stratégie payante du PDS
En plus, l'APR, divisée depuis la présidentielle de mars 2024, a perdu beaucoup de force. Elle a enregistré beaucoup de départs. Et elle peine aujourd'hui à dicter son opinion dans l'espace public. Elle n'a pas un bloc compact avec de grosses pointures capables de porter le combat.
On se rappelle qu'en 2012, après l'emprisonnement de Karim Wade, le Parti démocratique sénégalais (PDS) avait réussi à faire adhérer l'opinion dans son combat contre "l'injustice" vécue par Wade-fils. Pourtant, le pouvoir de Macky Sall avait réussi dans un premier temps à faire croire aux Sénégalais que Karim s'était enrichi illicitement durant le règne de son père Abdoulaye Wade. Toutefois, les libéraux ont su contrecarrer ce discours à travers une série de manifestations, autorisées ou pas; mais également à travers une bataille médiatique permanente et une saisine des juridictions et instances internationales. Finalement Karim a été le seul homme politique poursuivi et condamné par la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei).
Depuis le déclenchement des actions judiciaires contre les responsables apéristes, ces derniers se contentent souvent de tenir des conférences de presse pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme un acharnement. Ils ont également produit un contre-rapport déposé au FMI pour se défendre des accusations formulées dans le rapport de la Cour des comptes sur les finances publiques entre 2019 et mars 2024. Auparavant, ils avaient publié un livre blanc dressant le bilan des 12 ans de Macky Sall à la tête du pays.
Et tout cela ne semble pas produire des effets puisque une bonne partie de l'opinion, même des anti-Pastef, sont sidérés depuis les déballages du nouveau pouvoir sur les détournements de deniers publics et autres crimes financiers.
Il faut relever également qu'hormis ces actions précitées, les apéristes ont du mal à engager une véritable bataille de terrain. Aujourd'hui, une bonne partie d'entre eux sont préoccupés par d'éventuels dossiers qui pourraient les incriminer. Face à cette traque, il est difficile pour tout un chacun de s'engager pleinement dans la bataille d'opinion et de descendre sur le terrain pour mener une épreuve de force contre l'actuel régime.
Il faut noter également la difficulté pour l'APR de faire adhérer l'opposition dans sa bataille surtout concernant la gestion des deniers publics et la défense de son leader Macky Sall. En effet, la plupart des membres de l'actuelle opposition ont eu des démêlés avec Macky Sall et son régime. Khalifa Sall avait été freiné dans sa trajectoire politique par le pouvoir Macky Sall qui avait mis sur la table l'affaire de la caisse d'avance de la ville de Dakar pour l'emprisonner et le rendre plus tard inéligible aux élections.
Quant à Karim Wade, il a été condamné pour enrichissement illicite avant d'être exilé à Doha. Sans compter les rapports très tendus entre Thierno Alassane Sall et le régime Macky Sall avant son départ du pouvoir. Au-delà de tous ces leaders, les mémoires sont encore vives face à l'histoire récente marquée par des heurts entre le pouvoir de Macky Sall et une bonne partie de ceux qui sont avec lui aujourd'hui dans l'opposition.
LE SÉNÉGAL PRIS AU DÉPOURVU DANS L'EXPORTATION DE SES HYDROCARBURES
L'exportation du pétrole et du gaz sénégalais a révélé une carence critique en spécialistes métrologues, obligeant le pays à prendre des mesures d'urgence pour combler ce déficit de compétences qui compromet sa capacité à mesurer ses ressources
L'exportation du pétrole et du gaz a révélé, d'après le ministre du Commerce, un manque de métrologues notamment dans le secteur des hydrocarbures. Afin de résorber ce gap à l'aune de la production gazière et pétrolière, Serigne Guèye Diop a annoncé l'envoi prochain d'une vingtaine d'ingénieurs en formation à l'étranger.
C'est une révélation du ministre de l'Industrie et du Commerce. Le Sénégal ne dispose pas, selon lui, d'assez de spécialistes métrologues dans les domaines du pétrole et du gaz. Serigne Guèye Diop s'exprimait hier à Dakar, en marge de la célébration de la Journée mondiale de la métrologie sous le thème : «Des mesures à tous les temps et à tous les peuples».
Du fait de cette carence, le Sénégal, il y a quelques mois, a dû payer les frais de cette insuffisance de ressources humaines lors de l'exportation du pétrole et du gaz. C'est avec l'arrivée des bateaux, dit-il, qu'on s'est rendu compte que le Sénégal ne disposait pas de compétences notamment d'ingénieurs métrologues suffisamment qualifiés pour aborder les débitmètres sur les bateaux pour mesurer le gaz. Alors que sans un système de mesure fiable, il n'y a ni commerce équitable ni industrie performante. C'est pourquoi, conscient de l'impossibilité d'accélérer l'industrialisation sans une bonne qualité de métrologie, le gouvernement s'est engagé à renforcer ses capacités à moderniser les équipements et à former les ressources humaines pour assurer la traçabilité et la fiabilité des mesures.
«Il est important que le Sénégal puisse avoir une ressource humaine disponible et qualifiée dans l'aune de la production de pétrole et de gaz. Si nous n'avons pas d'experts dans ce domaine, nous ne savons pas ce que nous chargeons dans nos bateaux méthaniers ou dans nos containers pétroliers. Et en conséquence, nous ne saurons pas ce que nous vendons et ce que nous recevons», s'alarme le ministre du Commerce qui présidait la célébration de la Journée mondiale de la métrologie en présence du chef de la Division de la métrologie, du représentant du secteur privé et de l'association consumériste de métrologie.
En conséquence, fait savoir Serigne Guèye Diop, le Sénégal va envoyer dans les prochains mois une équipe d'ingénieurs en formation à l'étranger, notamment en France, en Côte d'Ivoire, en Algérie et en Allemagne. Il s'agira ainsi de renforcer l'équipe d'ingénieurs métrologues dans le ministère du Commerce qui aura au moins durant les 5 prochaines années un besoin de 20 ingénieurs métrologues. Cette vingtaine d'ingénieurs sera en formation pendant 1 ou 2 ans.
Des exonérations pour attirer des entreprises de fabrique d'instruments de mesure
Le Sénégal veut, en outre, fabriquer sur son sol les instruments de mesure. Sous cet angle, le gouvernement travaille avec ses partenaires en vue d'encourager des sociétés spécialisées dans la fabrique d'instruments de mesure à s'établir au Sénégal. «Il n'est pas plus acceptable que 65 ans après l'indépendance, le Sénégal importe encore des instruments de mesure notamment d'Allemagne, des Etats-Unis, de la France, de la Chine», se désole le Ministre Serigne Guèye Diop qui, à ce titre, fait savoir que d'ores et déjà, le gouvernement prévoit de mettre en place un système de détaxation et d'exonération en vue d'attirer au Sénégal des entreprises évoluant dans ce domaine.
GAZA, LE PAPE LÉON XIV APPELLE À L’OUVERTURE DE COULOIRS HUMANITAIRES
Lors de sa première audience générale place Saint-Pierre, le souverain pontife a exhorté à la fin des hostilités dans la bande de Gaza et à l’entrée d’une aide humanitaire décente. Un message qui intervient alors que la situation ne cesse de se détériorer
Lors de sa toute première audience générale place Saint-Pierre, le Pape Léon XIV a lancé un vibrant appel à la fin des hostilités dans la bande de Gaza et à l’ouverture urgente de couloirs humanitaires.
« La situation dans la bande de Gaza est de plus en plus préoccupante et douloureuse », a déclaré le souverain pontife devant des milliers de fidèles. « Je renouvelle mon appel du fond du cœur à permettre l’entrée d’une aide humanitaire décente et à mettre fin aux hostilités, dont le prix déchirant est payé par les enfants, les personnes âgées, les malades… »
Cette prise de position forte intervient dans un contexte humanitaire dramatique. Plus tôt dans la journée, l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a vivement critiqué l’attitude d’Israël, accusant l’État hébreu de restreindre volontairement l’entrée de l’aide à Gaza.
« Ce plan est une manière d’instrumentaliser l’aide, en la transformant en outil au service des objectifs militaires des forces israéliennes », a dénoncé Pascale Coissard, coordinatrice des urgences de MSF à Khan Younès, dans un communiqué. L’aide autorisée, qui ne représente qu’une centaine de camions depuis lundi selon les autorités israéliennes, est qualifiée de « ridiculement insuffisante » par l’ONG, qui y voit un simple « écran de fumée » destiné à contrer les accusations de famine organisée.
Le conflit en cours a débuté le 7 octobre avec une attaque massive du Hamas ayant coûté la vie à 1 218 personnes en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 57 sont toujours détenues à Gaza, dont 34 présumées mortes.
En représailles, la campagne militaire israélienne a fait plus de 53 500 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas. Un bilan jugé crédible par l’ONU, qui souligne que la majorité des victimes sont des civils.
Le Pape Léon XIV s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs en appelant à la paix et à la protection des plus vulnérables, au cœur d’un conflit qui continue d’ensanglanter le Proche-Orient.
PAR MALICK CISS
FRIPERIE, QUAND L’AFRIQUE FILE DU BON COTON POUR LES AUTRES
L’Afrique est le continent des paradoxes, et cela explique, en partie, son sous-développement. C’est un riche qui « offre » sa richesse au reste du monde presque pour des broutilles, et se morfond, en retour, dans la dépendance à l’extérieur.
L’Afrique est le continent des paradoxes, et cela explique, en partie, son sous-développement. C’est un riche qui « offre » sa richesse au reste du monde presque pour des broutilles, et se morfond, en retour, dans la dépendance à l’extérieur. L’exemple du coton illustre encore cette incongruité.
On a un continent exportant l’essentiel de sa production d’or blanc et qui, dans le même temps, continue à importer des vêtements d’occasion pour s’habiller. Et dans ce lot, il y a la friperie, ces habits usagés qui retrouvent une seconde jeunesse sous les tropiques. Et cela ne date pas d’aujourd’hui. Contrairement à ce que l’on pense, l’histoire de ces vêtements usagés n’a pas comme point de départ l’Afrique. Au lendemain de la 2nde Guerre mondiale, l’Europe était si ruinée qu’elle peinait à habiller correctement sa population. Il a fallu que les États-Unis volent à son secours pour la relever. Et dans cet élan de solidarité américaine, il y avait des dons de vêtements usagés au profit des Européens, qui avaient vu leur pouvoir d’achat dégringoler. Une fois le Vieux continent remis de la guerre grâce au plan Marshall, le flux vestimentaire humanitaire a pris une autre direction : l’Afrique.
C’est ainsi que les organisations caritatives ont arrosé le continent d’habits indésirables dans les armoires des Occidentaux, convertis à la religion de la surconsommation en toute chose. Comme en Europe de l’après-Guerre, ces vêtements bas de gamme symbolisaient la misère. Il y a quelques décennies, porter du « feug diay » ou « Fd » renvoyait à la pauvreté, avec son corollaire, être la risée de ses camarades. Mais au fur et à mesure, l’aspect humanitaire, pour ne pas dire caritatif, a cédé la place au business. Non seulement la friperie a retrouvé une seconde vie, mais elle a gagné en valeur. Face à la forte demande, les prix ont grimpé jusqu’à ce que des firmes occidentales s’installent en Afrique pour mieux organiser le sous-secteur. Qu’est-ce qui s’est donc passé entre temps pour que ces fringues indésirables ailleurs occupent aujourd’hui le haut du pavé ? D’abord, il y a eu le déclin de l’industrie textile dans la plupart des pays africains. Les politiques libérales, imposées par les programmes d’ajustement structurel, sonnent alors le glas d’usines telles que le fleuron sénégalais Sotiba.
Le marché est alors inondé de tissus importés plus compétitifs en provenance d’Asie, mais aussi de friperie déversée par l’Europe. En 2021, le continent a dépensé 1,8 milliard de dollars de vêtements de seconde main, selon la plateforme Texpro. La création ou la réouverture d’usines textiles n’a pas eu l’effet escompté à cause de la concurrence, entretenue surtout par l’adoption de la mode occidentale par les Africains. Si dans le passé on achetait de la friperie à bas prix pour des raisons économiques, aujourd’hui les jeunes de Dakar de tous sexes se ruent au « Marché samedi » pour être « in », selon les standards vestimentaires occidentaux. Il suffit d’un passage chez le blanchisseur du coin pour se fondre dans la masse des branchés. Et toutes les couches sociales y trouvent leur compte. Malheureusement, nos pays n’ont pas réussi à répondre à ce besoin de paraître des jeunes en leur proposant des produits adaptés et à la portée de leurs bourses. L’industrie de confection africaine (y compris les entreprises implantées par les investisseurs étrangers) s’est plus focalisée à satisfaire la forte demande extérieure, notamment à saisir l’opportunité que constitue l’Agoa, une loi de franchise de droits de douane américaine en faveur de l’Afrique.
L’annonce de l’interdiction d’exporter les matières premières textiles faite par le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, en décembre dernier, illustre ce souci de protéger les acteurs du textile et de l’habillement sénégalais, dans un continent qui exporte 90% de sa production. Les États africains ont l’opportunité de redonner un second souffle à leur industrie textile en régulant ou en interdisant les importations de vêtements de seconde main. Une décision qui ne sera pas facile à prendre dans un contexte économique difficile, mais qui pourrait s’imposer à nos États dans le long terme. D’autant plus que les tenues africaines, alliance de tradition et de modernité, en vogue ici et ailleurs, ouvrent un boulevard d’opportunités.
SIX MOIS REQUIS CONTRE AZOURA FALL ET OUSSEYNOU KAIRÉ
Le parquet a requis, mercredi 21 mai, une peine de six mois de prison, dont trois fermes, contre les influenceurs poursuivis pour discours contraires aux bonnes mœurs après des propos insultants visant Macky Sall et Mame Mbaye Niang
Six mois dont trois mois fermes : c’est la peine que le parquet a requise ce mercredi 21 mai 2025 contre Assane Guèye, alias Azura Fall, et son ami Ousseynou Kairé, poursuivis pour discours contraire aux bonnes mœurs. En attendant que l’affaire soit vidée le 4 juin 2025, le tribunal a rejeté la demande de liberté provisoire d’Ousseynou Kairé, le seul actuellement en détention.
Azura Fall et Ousseynou Kairé ont comparu à la barre des flagrants délits de Dakar, à la suite d’insultes proférées contre l’ex-président Macky Sall et Mame Mbaye Niang.
Face au tribunal, qui a diffusé les vidéos, le duo s’est amendé. Azura Fall a reconnu que ses propos étaient indécents.
Toutefois, il s’est justifié en expliquant qu’il ne cessait d’être insulté, notamment sur sa mère, et qu’il avait même porté plainte, sans suite.
Il a accusé Me Moussa Diop d’avoir diffusé une vidéo destinée à ses suiveurs, datant de neuf mois. À l’en croire, l’ex-DG de Dakar Dem Dikk n’aurait pas supporté qu’il ne lui ait pas arrangé une audience avec Ousmane Sonko.
« Lorsque Sonko est venu à Matam, il n’a cessé de m’appeler pour pouvoir le rencontrer. Je lui ai rétorqué que je ne pouvais pas introduire n’importe qui auprès d’une autorité. Le lendemain, il n’a pas supporté de voir une vidéo dans laquelle j’étais avec Sonko », a-t-il expliqué.
En outre, l’influenceur patriote a justifié sa sortie par son emprisonnement dans des conditions extrêmement difficiles, selon lui, imposées par le régime de Macky Sall, pour la simple raison qu’il soutient Ousmane Sonko.
« À cause de Macky Sall, j’ai passé quatre mois en prison, sans dormir sur un lit. Je ne peux plus pratiquer de sport, ni manger d’huile ou de sel », a déclaré Azura Fall, avec amertume. Il a même voulu montrer ses blessures.
« Je demande pardon. J’étais parti le soutenir. J’ai agi sous le coup de la colère. Je regrette, car je suis porteur de voix. Je n’avais pas l’intention d’insulter », a d’emblée soutenu Ousseynou Kairé.
Le prévenu est également revenu sur son arrestation et les tortures qu’il aurait subies au commissariat central de Dakar. Selon lui, son seul tort a été de dire : « Sonko, namone nala ».
Le parquet a fustigé l’attitude des prévenus. Il a écarté la thèse de la démence avancée par Azura Fall, au motif que le document présenté par ses avocats a été établi durant la garde à vue.
« On ne peut pas établir une démence en vingt minutes », a soutenu le procureur. Toutefois, il a demandé au tribunal d’ordonner une expertise pour déterminer l’état psychologique de l’influenceur. Mais en tout état de cause, il estime qu’Azura Fall était bien lucide au moment des faits. Il a requis six mois, dont trois mois fermes.
La défense estime que la démence est bien établie. Mieux, elle juge l’action irrecevable, puisqu’il n’existe pas de plainte contre les prévenus.
À défaut de l’irrecevabilité, les avocats ont plaidé la relaxe d’Azura Fall et la clémence pour Ousseynou Kairé.
Le tribunal a mis l’affaire en délibéré au 4 juin et a rejeté la demande de liberté provisoire d’Ousseynou Kairé.
SURPRODUCTION D’OIGNONS, L’ÉTAT GÈLE TEMPORAIREMENT LES VENTES DE L’AGROBUSINESS
Pour soutenir les petits producteurs confrontés à une saturation du marché et à la chute des prix, le gouvernement suspend, du 22 mai au 15 juin 2025, la commercialisation des oignons et pommes de terre issus de l’agriculture industrielle.
Face à une « saturation du marché » local de l’oignon, l’État sénégalais a décidé de suspendre temporairement la commercialisation de certaines productions pour soutenir les petits producteurs. Par une lettre circulaire datée du 20 mai 2025, l’Agence de Régulation des Marchés (ARM), sous tutelle du ministère de l’Industrie et du Commerce, a annoncé l’interdiction des ventes d’oignons et de pommes de terre provenant de l’agrobusiness entre le 22 mai et le 15 juin 2025.
Cette mesure, selon le directeur général de l’ARM, Babacar Sembène, vise à « corriger le déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché local ». En effet, une surproduction a provoqué une chute notable des prix à la production, accompagnée de pertes post-récoltes importantes.
Dans la circulaire, il est précisé que « cette situation traduit l’importance des stocks disponibles et en souffrance au niveau des petits producteurs ». Faute de moyens de conservation adaptés, ces derniers peinent à écouler leurs produits dans des conditions rentables.
La mesure concerne plusieurs grandes structures opérant dans le secteur de l’agriculture industrielle, dont Swami Agri, SCL, Van Oers, Africa Farmer Food ou encore Sedagri.
L’ARM exhorte tous les acteurs impliqués à respecter scrupuleusement cette décision, qui s’inscrit dans une volonté de solidarité économique et de valorisation de la production locale.