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24 mai 2025
LE SAES MENACE DE PARALYSER LES UNIVERSITÉS
Le Syndicat Autonome de l'Enseignement Supérieur annonce une possible grève à partir du 13 février, dénonçant l’inaction du gouvernement face à ses revendications.
Le Syndicat Autonome de l'Enseignement Supérieur (SAES) annonce une possible grève à partir du 13 février, dénonçant l’inaction du gouvernement face à ses revendications. Malgré le dépôt d’un préavis en janvier, les enseignants du supérieur estiment que leurs doléances restent ignorées.
Le bras de fer entre le Syndicat Autonome de l'Enseignement Supérieur (SAES) et le gouvernement sénégalais pourrait aboutir à une paralysie des universités publiques dès le 13 février. Le syndicat accuse les autorités de faire la sourde oreille à leurs revendications, malgré le dépôt d’un préavis de grève depuis début janvier.
Les enseignants exigent l’application du protocole d’accord signé avec l’État, dont l’exécution tarde, selon eux. Ils dénoncent également la détérioration des conditions de travail dans les universités publiques sénégalaises, affectant aussi bien les enseignants que les étudiants.
Le SAES a brandit cette menace ce jeudi 30 janvier 2025, au cours d'un atelier de mise à niveau à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Cette rencontre a permis de dresser un état des lieux des universités publiques, d’identifier les défis et d’explorer des perspectives d’amélioration.
Cet atelier marque également le début des célébrations des 40 ans du SAES, un syndicat engagé dans la défense des droits des enseignants du supérieur.
LA BCEAO ENTAME UNE CONCERTATION SUR LA RÉGLEMENTATION MONÉTAIRE
L’objectif est de renforcer l’application uniforme du droit bancaire et financier dans l’Union, en favorisant un dialogue approfondi sur la réglementation et son impact sur les juridictions nationales.
Dakar, 30 jan (APS) – Une concertation régionale entre la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et les hautes juridictions des États membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) s’est ouverte jeudi à Dakar, pour un partage d’expériences sur les aspects de la réglementation bancaire et financière des pays concernés.
‘’L’objectif de cette concertation de haut niveau est de renforcer l’application uniforme du droit bancaire, monétaire et financier de l’Union, à travers des échanges entre la BCEAO et les responsables des institutions concernées’’, a expliqué Jean-Claude Kassi Brou, le gouverneur de cette banque commune aux huit pays membres de l’UEMOA.
Il présidait la cérémonie d’ouverture de cette rencontre régionale entre la BCEAO et les hautes juridictions des États membres.
‘’Regards croisés sur la règlementation bancaire et financière dans l’UEMOA’’ est le thème des discussions de la banque avec les juridictions.
Le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo sont les pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.
‘’Notre ambition […] est d’aller au-delà du format de ces rencontres traditionnelles en offrant à la banque centrale et aux plus hauts responsables de la magistrature un cadre de partage d’expériences sur différents aspects de la réglementation bancaire et financière de l’Union’’, a ajouté Jean-Claude Kassi Brou.
Selon le gouverneur de la BCEAO, ce cadre permettra également de partager l’expérience de l’UEMOA et de la BCEAO, afin de mutualiser leurs compétences pour atteindre des objectifs communs, l’édification d’un espace communautaire résilient et fondé sur la justice surtout.
Il a fait observer que ‘’l’importante production normative des organes communautaires s’invite parfois dans les prétoires des tribunaux des États, lors des litiges entre les usagers et les opérateurs des secteurs bancaire et financier’’.
‘’L’évolution dynamique des textes communautaires et l’accroissement des activités financières et bancaires dans l’Union entraînent une sollicitation accrue des juridictions nationales, qui sont davantage appelées à intervenir dans des matières spécifiques’’, a relevé le gouverneur de la BCEAO.
Sur cette base, ‘’il nous paraît essentiel de trouver une parfaite articulation entre les organes producteurs des normes communautaires et le corps judiciaire, partenaire indispensable dans la vérification de la conformité de leur mise en œuvre’’, a ajouté M. Kassi Brou.
Il précise que les échanges porteront sur les enjeux de la réglementation bancaire et financière dans l’UEMOA et la procédure législative et réglementaire de cette organisation régionale.
Ils porteront aussi sur les conditions d’exercice des activités bancaires et financières dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine et le contrôle des établissements assujettis à sa réglementation bancaire et financière, l’articulation entre le droit spécial et le droit commun notamment.
Renforcer ‘’le partenariat déjà fécond entre nos institutions’’
La prévention et la répression du blanchiment de capitaux, du financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive font partie des sujets à aborder, selon le gouverneur de la BCEAO.
‘’À travers ces échanges, notre institution souhaite surtout tirer profit de vos riches expériences de praticiens du droit’’, a-t-il dit, promettant que les travaux permettront de ‘’jeter un nouvel éclairage sur la réglementation monétaire, bancaire et financière de l’UEMOA’’.
Ils contribueront également à renforcer ‘’le partenariat déjà fécond entre nos institutions, en faveur d’une vulgarisation accrue et une plus grande appropriation des textes communautaires’’, a poursuivi M. Kassi Brou.
Il rappelle que la banque centrale organise, à l’intention des magistrats et formateurs des centres de formation judiciaire des États membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, un séminaire régional de vulgarisation de ses textes de base, depuis 2016 et de manière régulière.
Plus de 160 magistrats et formateurs des États membres de l’UEMOA ont pris part à ces rencontres, selon le gouverneur de la BCEAO.
Ces réunions constituent, à ses yeux, ‘’un creuset d’interactions’’ entre la BCEAO et les professionnels du droit.
‘’L’objectif poursuivi par notre institut d’émission commun est l’appropriation, par l’ensemble des acteurs du secteur judiciaire de nos États, de notre législation communautaire, qui est aussi riche que variée, tant les matières qu’elle couvre sont importantes pour le fonctionnement […] de nos économies et la satisfaction des besoins des usagers’’, a expliqué Jean-Claude Kassi Brou.
LES CRIMES COLONIAUX FRANÇAIS AU CAMEROUN
Un rapport dévoile l'étendue des violences perpétrées par l'armée française contre les mouvements indépendantistes camerounais. Des massacres de civils aux camps de regroupement forcé, impliquant plusieurs dizaines de milliers de morts
(SenePlus) - Selon une enquête historique révélée par Le Monde, la France a mené une véritable "guerre de décolonisation" au Cameroun, causant la mort de "plusieurs dizaines de milliers de Camerounais" entre 1945 et 1971. Cette conclusion bouleversante émerge d'un rapport de plus de 1000 pages, fruit du travail d'une commission mixte d'historiens français et camerounais, remis le 28 janvier au président Paul Biya à Yaoundé, une semaine après sa présentation à Emmanuel Macron.
D'après le quotiden français, cette initiative s'inscrit dans la lignée des travaux mémoriels lancés par la présidence française sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda et pendant la guerre d'Algérie. Le projet, initié en juillet 2022 lors de la visite d'Emmanuel Macron à Yaoundé, révèle une page sombre de l'histoire coloniale française largement méconnue du grand public.
La commission, composée de quatorze chercheurs répartis équitablement entre les deux pays, a bénéficié d'un accès sans précédent aux archives françaises, notamment celles de la justice militaire. Comme le souligne l'historienne française Karine Ramondy, coprésidente de la commission mixte, citée par Le Monde : "C'est une guerre de décolonisation qui ne s'arrête pas avec l'indépendance : nous sommes encore présents après et nous continuons à exercer des violences répressives pour le compte d'un pays qui est devenu indépendant."
Le bilan humain est particulièrement lourd. Les archives militaires officielles comptabilisent environ 7500 combattants tués entre 1956 et 1962, période de plus forte implication des troupes françaises. Cependant, selon le quotidien, le rapport estime que le nombre total de victimes s'élève "plus probablement à plusieurs dizaines de milliers de Camerounais."
Les méthodes employées par l'armée française témoignent d'une violence extrême. Le massacre d'Ekité en 1956, exemple emblématique cité par Le Monde, est décrit par la commission comme "un assaut à l'encontre de civils désarmés", contredisant la version officielle qui le présentait comme une contre-attaque légitime. Le rapport révèle également l'utilisation de "cartouches incendiaires particulièrement dévastatrices" et la mise en place d'une politique de déplacements forcés des populations vers des "camps de regroupement", inspirée des méthodes utilisées au Cambodge.
La répression visait principalement l'Union des populations du Cameroun (UPC), parti nationaliste dissous en 1955. Selon Le Monde, ses membres, dont le leader indépendantiste Ruben Um Nyobe, ont été systématiquement éliminés, d'abord par l'armée française, puis après l'indépendance par l'armée camerounaise du régime d'Ahmadou Ahidjo, mis en place en 1960 avec le soutien de Paris.
Le rapport met en lumière des pratiques de torture documentées par des sources écrites et orales. Ces méthodes s'inscrivaient dans une stratégie de guerre "contre-révolutionnaire" incluant surveillance, opérations de terrain en petites unités et "ratissages" massifs. Le Monde précise que plusieurs officiers français déployés au Cameroun avaient préalablement servi en Indochine et en Algérie.
La commission s'est interrogée sur l'emploi du terme "génocide". Si elle ne dispose pas de la compétence juridique pour qualifier ces actes de "génocidaires", elle reconnaît le caractère extrême des violences qui "ont transgressé les droits humains et le droit de la guerre."
Cette enquête historique soulève des questions cruciales sur la responsabilité de la France dans les violences post-coloniales en Afrique. Elle met en lumière la continuité des pratiques répressives même après l'indépendance, dans le cadre de ce qui deviendra la "Françafrique". Le Cameroun, dirigé depuis 1982 par Paul Biya, héritier du système mis en place avec le soutien de Paris, reste profondément marqué par cette période.
Le président Biya a salué "un travail de recherche très remarquable et de conciliation mémorielle d'une grande portée symbolique." Reste à voir, comme le souligne Le Monde, quelles suites concrètes Paris et Yaoundé donneront à ces révélations historiques, alors que l'influence française en Afrique fait face à de nombreux défis, particulièrement au Sahel.
UN NOUVEL ACCIDENT FAIT 7 MORTS À KAOLACK
Il y a eu une collision entre une voiture de transport ‘‘sept places’’ et un véhicule particulier de la Société nationale de l’électricité (SENELEC).
Un nouveau bilan macabre vient s’ajouter à la liste. Ce jeudi 30 janvier, un accident de la route a eu lieu sur l’axe Wack Ngouna-Keur Madiabel, dans le département de Nioro du Rip, à Kaolack. Le bilan est de 7 morts et 4 blessés. Il y a eu une collision entre une voiture de transport ‘‘sept places’’ et un véhicule particulier de la Société nationale de l’électricité (SENELEC).
« Nous avons été alertés à 15 heures 30 pour un accident survenu à Keur Abdou Daffé, dans la commune de Wack Ngouna. Aussitôt sur les lieux, nous avons constaté qu’il s’agissait d’une collision entre un véhicule Sept places et un véhicule particulier de type 4×4 », se désole le capitaine Mamadou Yaga Mané du Groupement d’incendie et de secours numéro 3 de Kaolack, à l’APS.
Les victimes de cet accident ont été évacués au Centre hospitalier régional El Hadji Ibrahima Niass de Kaolack.
DES MILITAIRES MALIENS À LA BARRE POUR TRAFIC D’ARMES
À Bamako, le tribunal militaire examine deux affaires sensibles impliquant onze prévenus, militaires et civils. Au centre des débats : un trafic d’armes et de munitions de guerre mettant en cause un officier supérieur, ainsi qu’une affaire de stupéfiants
À Bamako, le tribunal militaire examine deux affaires sensibles impliquant onze prévenus, militaires et civils. Au centre des débats : un trafic d’armes et de munitions de guerre mettant en cause un officier supérieur, ainsi qu’une affaire de stupéfiants.
Le Tribunal Militaire de Bamako a tenu son audience ordinaire correctionnelle, le mardi 28 janvier 2025, sous la présidence du Procureur, le Magistrat Colonel Soumaïla Bagayogo. Cette session a inscrit au rôle deux affaires majeures, impliquant un total de 11 prévenus, dont des militaires de divers grades et des civils.
La première concerne un trafic et une vente illégale d’armes, de munitions de guerre et d’effets militaires, impliquant un officier supérieur, un adjudant-chef major, un adjudant-chef, un sergent-chef, un sergent, deux caporaux et deux civils, qui sont accusés de trafic d’armes, de complicité et de violation des consignes militaires. La deuxième affaire porte sur la détention et la consommation de stupéfiants, avec des accusations de complicité et de violation des consignes générales militaires. Elle implique deux soldats de 1ère classe et un civil.
Le Procureur, le Magistrat Colonel Soumaïla Bagayogo, a souligné que ces affaires avaient été renvoyées de l’audience précédente, après plusieurs reports. Il a également précisé que, selon le code de la Justice militaire en vigueur, ces infractions peuvent être qualifiées de criminelles, avec des peines allant de 5 à 10 ans, voire plus, ou de délits, avec des peines de 1 à 5 ans maximum. Le Procureur a exhorté les militaires à faire preuve de vigilance et de patriotisme, rappelant que des armes tombant entre de mauvaises mains peuvent être fatales pour la sécurité de la population.
Cette audience s’inscrit dans le cadre de la lutte contre l’impunité et la préservation des droits de l’Homme, témoignant de la fonctionnalité des tribunaux militaires qui ont déjà jugé plusieurs affaires concernant des militaires. Le Tribunal est composé de cinq magistrats, dont un conseiller de la Cour d’appel de la localité et quatre juges militaires, assistés d’un greffier et d’un représentant du ministère public, partie poursuivante.
LE BURKINA FASO APPELLE A POURSUIVRE LE COMBAT CONTRE LES DESTABILISATEURS DE L’AES
Le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a appelé mardi les populations des pays de l'Alliance des États du Sahel (AES) à maintenir une vigilance citoyenne pour contrer les actions de déstabilisation orchestrées par l'impérialisme.
Le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a appelé mardi les populations des pays de l'Alliance des États du Sahel (AES) à maintenir une vigilance citoyenne pour contrer les actions de déstabilisation orchestrées par l'impérialisme.
« Restons vigilants, car les impérialistes et leurs institutions fantoches ne baisseront jamais les bras », a prévenu le chef du gouvernement burkinabè Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo.
Il s'adressait aux mouvements de veille citoyenne et aux manifestants mobilisés pour soutenir la sortie officielle de l'AES de la CEDEAO, mardi 28 janvier 2025, à la Place de la Nation de Ouagadougou.
« La liberté ne s'octroie pas, elle s'arrache au prix de la sueur et du sang, et c'est ce à quoi notre hymne national nous a toujours invités », a-t-il indiqué.
« Nous allons mener ce combat et le gagner ensemble pour que nos enfants et petits-enfants vivent dans un espace AES libre et prospère, avec de nouveaux horizons », a martelé Emmanuel Ouédraogo.
Rapportant les propos du capitaine Thomas Sankara, le Premier ministre a précisé que la rupture avec l'impérialisme ne se fera pas de manière tendre.
« Cette rupture se fait à coups de hache, et ce coup sec a été porté il y a un an par les trois grands leaders historiques (Ibrahim Traoré, Abdourahamane Tiani et Assimi Goïta) », a-t-il rappelé.
Il a également salué la forte mobilisation de la population à ce meeting de soutien aux autorités de l'AES.
Concernant la sortie du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Cedeao, le chef du gouvernement burkinabè a souligné le caractère irréversible de cette décision, ajoutant que cette institution sous-régionale appartient désormais au passé des peuples du Sahel.
VERS UNE GOUVERNANCE RENFORCÉE DES ARCHIVES AU SÉNÉGAL
Lors du Conseil des ministres, le Premier Ministre a insisté sur l’urgence de renforcer la gestion des archives nationales, un enjeu crucial pour la préservation de la mémoire institutionnelle du pays.
Lors du Conseil des ministres, le Premier Ministre a insisté sur l’urgence de renforcer la gestion des archives nationales, un enjeu crucial pour la préservation de la mémoire institutionnelle du pays. Deux priorités majeures ont été soulignées : la prise en charge rigoureuse du pré-archivage et du reversement des fonds documentaires des ministères et de leurs structures affiliées, ainsi que la construction d’une Maison des Archives moderne.
Pour concrétiser ces ambitions, le Premier Ministre a annoncé son intention de mettre en place un comité interministériel dédié à la gouvernance des archives. Ce comité aura pour mission de superviser la reconstitution, conformément aux normes établies, du processus de pré-archivage au sein des ministères et de leurs structures rattachées. Il sera également chargé de coordonner l’élaboration d’une stratégie nationale de gestion des archives, visant à moderniser et centraliser ce domaine essentiel pour la mémoire collective et le bon fonctionnement administratif du Sénégal.
Cette initiative marque une étape décisive dans la valorisation des archives comme patrimoine national, tout en répondant aux exigences de transparence et d’efficacité dans la gestion des documents publics. La future Maison des Archives, en tant qu’infrastructure moderne, sera un pilier central de cette vision, offrant des conditions optimales pour la conservation et l’accès aux documents historiques et administratifs.
LA FIN DES ÉCOLES MILITANTES
L'évolution de la formation politique au Sénégal raconte l'histoire d'un déclin idéologique. Un glissement vers un "situationnisme" politique où l'efficacité électorale prime sur la construction intellectuelle
De la clandestinité jusqu’au début du multipartisme, la formation a toujours occupé une place de choix au sein des formations politiques. Des partis, notamment de Gauche faisaient de la formation du militant une priorité. Cependant, depuis un certain temps, l’instruction militante n’est plus une priorité pour les « grands partis » qui mettent en avant le recrutement de masse et le pragmatisme.
Ce sont les idéologies qui gouvernent le monde. Cette maxime est connue bien connue dans le landerneau politique. Depuis longtemps, les groupes se sont toujours organisés pour gérer le pouvoir. Avant, l’organisation se faisait en tribus, en royaumes ou en empires. Dans le monde contemporain pour exercer le pouvoir, la démocratie a été instaurée. Même si ce n’est pas un régime parfait, « la démocratie est le pire des régimes, à l’exception de tous les autres », selon l’ancien Premier ministre Britannique, Winston Churchill. Avec ce système politique, tout parti voulant exercer le pouvoir est obligé de structurer sa pensée en idéologie. Dans un passé récent, la formation était ainsi une obligation pour toutes les formations politiques au Sénégal. Et dans cet exercice, les partis de Gauche se sont distingués. Le Dr Massirin Savané, membre du Secrétariat exécutif d’And Jëf /PADS, confirme que selon les statuts du parti, il fallait « d’abord recruter des jeunes très conscients ». « Pour qu’un jeune soit conscient, il fallait s’occuper de lui. Il ne fallait pas qu’il soit un simple militant. S’occuper des jeunes, c’est les former réellement de manière idéologique, pour qu’en théorie et en pratique, ils puissent être conscients de ce qui les attend en termes de lutte, de combat. Il fallait qu’ils soient d’abord des militants conséquents », explique M. Savané.
L’exemple de l’école itinérante de Aj-Pads « Selebe Yoon »
Pour ce vétérinaire, membre d’Aj-Pads depuis les premières heures, la formation politique était essentielle parce qu’il fallait apprendre aux jeunes « comment travailler à massifier le parti, comment se comporter au sein du parti ». « C’est ce qui fait que nous avons beaucoup mis l’accent sur la formation. Et nous avons un cadre pour cela, qu’on appelle l’école itinérante du parti, appelée ‘’Sellebé Yoon’’ ou carrefour ». L’école reconnue d’Aj-Pads a permis de former et de forger beaucoup de jeunes, notamment dans le secteur politique. « On a vu que notre formation a produit des responsables agiles et des cadres outillés », confesse le chargé du développement rural et des questions agricoles rencontré à son domicile à la Cité Lobbat Fall de Pikine. Le Dr Massirin Savané rappelle qu’il y avait des séances de formation au sein de cette école pour mieux saisir les enjeux de l’heure. Cela était une évidence pour Landing Savané et ses camardes car, à leurs yeux, c’était un parti armé de la pensée Mao Zedong.
« Il fallait connaître d’abord ce que cela voulait dire. Il fallait comprendre cette théorie. Quel est l’essence même de l’engagement de ceux qui ont créé ce parti ? Il fallait former les gens sur ces principes. On a eu à former les militants des générations de militants par la pratique mais aussi par la théorie », détaille le Dr Savané qui fut adjoint au maire de Kolda.
« Expert et rouge »
Cette formation a permis aux partis de Gauche comme Aj, d’avoir une masse critique de jeunes qui constituaient ce qu’on appelle « l’avant-garde, une jeunesse consciente », qui savait mener des combats mais qui savait aussi s’arrêter. « Il fallait mener des combats mais aussi savoir s’arrêter quand il le fallait parce que ce qui nous unit, le pays pour lequel on se bat, est plus fort que ce qui nous divise. La formation politique nous a permis d’avoir effectivement, pour chaque génération, une masse critique de militants conscients du combat, qui connaissent les enjeux de l’heure et qui ont des connaissances transversales. Parce qu’en son temps on disait « expert et rouge », insiste Massirin Savané.
Ce dernier de rappeler que cela voulait dire qu’il fallait non seulement être « un révolutionnaire », un progressiste formé idéologiquement mais aussi être quelqu’un ayant une formation technique lui permettant de répondre aux questions de développement. Moustapha Samb, Professeur titulaire des universités et responsable de la formation doctorale au Cesti confirme que « les partis de Gauche, effectivement, étaient des partis très structurés, très ancrés dans la formation militante ».
Mieux se former pour militer clandestinement
Faisant une comparaison entre les années de « bouillonnement intellectuel » dans les formations politiques et aujourd’hui, Dr Massirin Savané, détaille qu’au début des années 1970 c’était le temps du parti unique et il fallait s’adapter. Cela fait qu’un militant non formé était même un danger pour lui-même. « Au début, il fallait avoir des jeunes idéologiquement bien formés pour un peu mieux booster leur engagement. Parce que ce n’était pas facile en son temps.
Les combats politiques ont démarré quand on ne pouvait pas être dans un autre parti politique que le parti l’Ups, le Ps. C’était le parti unique. Pour être vigilant il fallait être bien formé. Il fallait être idéologiquement bien armé pour pouvoir mener le combat. Parce que quand on vous arrêtait, on vous mettait en prison. On vous torturait », se rappelle le regard plein de fierté Dr Savané. Un parti comme le Pds, 26 ans d’opposition et 12 ans au pouvoir, a aussi tablé sur la formation. Malick Dieng, le directeur de l’institut libéral de formation supérieure du parti démocratique sénégalais (Pds) justifie la raison d’être de sa structure : « nous sommes en avance, parce que le Président Wade a dit qu’il veut construire une élite à son image. C’est-à-dire travailler à la quête perpétuelle du savoir, parce que ce sont les idées qui gouvernent le monde. Aujourd’hui, si vous n’avez pas les idées qu’il faut, vous ne pouvez pas gouverner » ….
L’électoralisme à la place de l’idéologie
Au fil du temps, ce n’est plus l’idéologie qui prédomine au sein des partis politiques. De plus en plus, les hommes politiques ont mis l’accent sur l’électoralisme, c’est-à-dire avoir beaucoup de militants pour gagner les élections. « Quelle que soit la qualité des militants, maintenant ce qui compte c’est avoir plus de militants pour remporter les élections. A And-Jef, on était resté dans le sens de former quand même, même si on doit avoir aussi beaucoup de militants. Parce qu’on a effectivement évolué. On disait auparavant qu’il fallait l’insurrection pour prendre le pouvoir. Après, on a dit que c’était une démocratie bourgeoise. Mais aujourd’hui nous avons compris que pour gagner des élections, il faut beaucoup de militants. Mais nous n’avons pas renoncé à la formation », souligne le Dr Massirin Savané. Ce dernier reste convaincu que le noyau d’un parti politique « doit être toujours bien formé ».
Toutefois, il reconnait que les principaux partis politiques qui ont plus de militants ont mis l’accent maintenant sur le pragmatisme. « Au lieu de former des jeunes pour faire le travail de construction du parti, maintenant les gens ont mis l’accent sur la recherche de plus de sympathisants et d’électeurs ». De ce fait, il estime que l’électoralisme fait que les gens mettent maintenant plus l’accent sur toute sorte de militants. « C’est ce qu’on appelle vraiment l’attachement. Parce que les gens ne croient plus aux idéologies. Parce que nous, nous pensons que tant qu’il y a Etat, il y a idéologie. Parce qu’on même si on ne peut plus parler effectivement de lutte des classes, elle existe sous d’autres formes. Il y a toujours une classe dominante et une classe dominée. Nous continuons quand même à faire la formation des jeunes », tempère Dr Savané.
« Les hommes politiques sont devenus des situationnistes »
Ce même constat est aussi dressé par le professeur Moustapha Samb. Il fait noter qu’aujourd’hui, il y a même une sorte de désuétude du concept de l’idéologie. « Les hommes politiques sont devenus maintenant des situationnistes. C’est-à-dire qu’ils sont là, ils étudient le terrain, ils s’adaptent pour tirer leurs dividendes. Et souvent, cette dividende-là, elle est liée à la recherche de postes, au positionnement dans l’attelage gouvernemental », explique le responsable de la formation doctorale au Cesti. A l’en croire, le fait de mettre en avant l’engagement politique au détriment de l’idéologie a entrainé l’émergence « de forces combattantes » à la place de « forces politiques bien formées ».
« Cette manière de voir encourage le raccourci, le fait de choisir le chemin le plus court possible pour accéder au sommet politique. Les jeunes politiques d’aujourd’hui, sont extrêmement pressés et la formation prend du temps. Apprendre prend du temps, mais il faut apprendre pour mieux servir. La théorie, les grands commentaires n’intéressent plus les gens », constate Pr Samb. Malgré le contexte de la « star système » peu favorable « aux débats d’idées », le responsable d’Aj-Jëf /Pads, Massirin Savané précise que les « produits bien formés de la Gauche » sont toujours au-devant de la scène politique même s’ils ont rejoint des partis comme l’Alliance pour la République (Apr), le Pds et même le Pastef, actuellement au pouvoir. Dr Massirin Savané demande aux « grands partis de ne pas délaisser la formation » car, à son avis, « pour construire un pays sur le long terme, il faut comprendre quels sont les enjeux du moment ».
« Si vous devez parler du panafricanisme, il faut que les jeunes comprennent ce que ça veut dire. Si vous pouvez parler de souveraineté, il faut que les gens comprennent qu’il faut compter sur notre propre force. Il faut que les gens comprennent qu’aujourd’hui, la souveraineté ne doit pas être spontanée. Elle se construit à travers tous les domaines, mais elle ne se déclame pas. Et pour cela, ça demande du temps », insiste le responsable de Aj.
ON N'A PAS PEUR DE LA RELEGATION
IGFM s'est entretenu avec Balla Djiba, entraîneur du Casa Sports. Dans cet entretien réalisé après le match perdu (0-1) face au Jaraaf, ce mercredi 29 janvier 2025 au stade de Yoff, le technicien a évoqué les difficultés de son équipe ...
IGFM s'est entretenu avec Balla Djiba, entraîneur du Casa Sports. Dans cet entretien réalisé après le match perdu (0-1) face au Jaraaf, ce mercredi 29 janvier 2025 au stade de Yoff, le technicien a évoqué les difficultés de son équipe, la zone de relégation, les objectifs cette saison.
"Aujourd'hui, c'est le travail, c'est Une équipe en construction, que tout le monde le sache. C'est un nouveau staff, de nouveaux joueurs, donc forcément, c'est comme ça."
"On est en train de travailler, l'équipe est en train de monter en puissance, dans le jeu. Ce, malgré au niveau des résultats, il y a des moments bas et des moments hauts. C'est comme ça. C'est une jeune équipe. On va continuer à travailler, on n'a pas peur. On va continuer à travailler, prendre des points s'il le faut. On gagnera des matchs, comme on en perdra."
Départ de nombreux joueurs
"Aujourd'hui, dans le football, un joueur qui veut partir, par moment, si tu le retiens aussi, c'est du gâchis puisqu'il veut partir. Donc, quand on est construction, il faut qu'on le sache. On a laissé beaucoup de joueurs. Nous sommes en reconstruction, car beaucoup de joueurs sont venus aussi. On continue à travailler pour que la mayonnaise prenne. Quand vous voyez les équipes qui font ça, qui perdent beaucoup de joueurs, seront en reconstruction. C'est une fin de cycle, il faut prendre un an ou deux ans pour revenir dans le haut niveau. Donc, on n'a pas peur, on va construire, travailler."
Reconstruction
"Toutes les reconstructions sont difficiles. C'est une équipe jeune comme vous le constatez. Donc, forcément il faut que cela arrive. Quand on parle de reconstruction, il y a des bons comme des mauvais moments. Donc, il faut essayer de faire avec et bien analyser, prendre aussi des points petit à petit pour que l'équipe prenne la confiance. Aujourd'hui, quand vous voyez l'équipe jouer par rapport au début de saison, il y a une autre progression dans le jeu. Il reste la finition parce qu'on a des situations pour marquer des buts. Donc, après la confiance est là parce que quand tu vois cette équipe tenir tête à ce grand Jaraaf-là, c'est parce qu'il y a la confiance. Donc, petit à petit, mais le football c'est des faits de jeu."
Zone de relégation et objectifs
"Forcément raison pour laquelle tout le monde doit être patient. On avait frôlé la relégation l'année dernière. On ne peut venir dire qu'on va gagner le championnat malgré les bons joueurs. On construira petit à petit. Maintenant quand Dieu fait que tu entres dans les cinq premiers, tu peux te dire que tu peux appeler chercher le titre. On essaiera de gagner des points pour ne pas être tout le temps dans cette zone-là.
Si on était au milieu du tableau, on allait dire qu'on va jouer le titre. Donc, aujourd'hui il n'y a rien, on va essayer de jouer et prendre beaucoup de points."
L'APPEL DE SEYDINA LIMAMOU LAYE, UNE TRADITION SPIRITUELLE TOUJOURS VIVANTE
Le 145e Appel de Seydina Limamoulaye, un événement spirituel majeur qui réunit chaque année des milliers de fidèles venus de tout le pays et même d’ailleurs. Plongeons au cœur de cette rencontre de foi, de ferveur et de partage.
Le 145e Appel de Seydina Limamoulaye, un événement spirituel majeur qui réunit chaque année des milliers de fidèles venus de tout le pays et même d’ailleurs. Plongeons au cœur de cette rencontre de foi, de ferveur et de partage.
A Ngor - Almadies, la grotte lieu d'attraction
Dès les premières heures de la journée, les fidèles affluent vers Khount Bi. Hommes, femmes, jeunes et moins jeunes se rassemblent dans un même élan spirituel pour honorer l'héritage du fondateur de la communauté layène.
Parmi eux, Bouba Bèye, un habitué de l'événement, nous confie "cela fait des années que je viens ici. Chaque fois, c’est un moment unique. Je ressens une immense fierté d’être présent et de vivre cette communion avec les autres fidèles."
Preuve que cet Appel dépasse les appartenances confrériques, Ibrahima Diagne, un mouride, partage son admiration "J’ai beaucoup d’estime pour Seydina Limamoulaye. Son message de paix et de fraternité est universel et mérite d’être célébré par tous."
Solidarité et partage au cœur de l’événement
Au-delà de la dimension spirituelle, l’Appel de Seydina Limamoulaye est aussi un moment de solidarité. Les pèlerins sont accueillis avec des repas offerts par des bénévoles. Sohia Samb, engagée dans le service de restauration, explique son engagement "Ce grand rassemblement renforce la solidarité entre les communautés. Cuisiner pour les pèlerins est un acte de partage et de fraternité."
Même son de cloche du côté de Sidate Samb, également impliqué dans la cuisine "l’Appel, c’est avant tout un moment de communion. Offrir à manger aux fidèles, c’est perpétuer cette tradition du partage qui est si chère à notre culture."
Ferveur, dévotion et générosité. Ce 145e Appel de Seydina Limamoulaye rappelle une fois de plus les valeurs de paix et d’unité qui animent la communauté layène. Un rendez-vous spirituel qui, chaque année, réaffirme l’importance de la foi et du vivre-ensemble