SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
24 mai 2025
AIR SÉNÉGAL FACE À UN SCANDALE DE FRAUDE
Un vaste réseau de fraude impliquant la vente illégale de billets destinés au personnel a été démantelé. L’enquête, déclenchée par un audit interne, met en cause plusieurs cadres de la compagnie et a déjà conduit à des interpellations.
Air Sénégal traverse une véritable tempête judiciaire. Comme l’a révélé Libération, un vaste réseau de fraude impliquant la vente illégale de billets destinés au personnel a été démantelé. Détournements massifs, blanchiment d’argent et faux en écriture : l’enquête a déjà conduit à plusieurs arrestations, et l’affaire pourrait encore faire tomber de grosses têtes.
Un audit qui fait tout exploser
Tout a commencé avec un audit interne commandité par la nouvelle direction d’Air Sénégal. Soupçons confirmés : des billets de voyage réservés aux employés étaient détournés et revendus sous le manteau. Alertée, la compagnie a saisi la Division des investigations criminelles (DIC), qui n’a pas tardé à remonter la piste des principaux suspects.
Au centre du scandale, un nom revient avec insistance : Lucie Sylva, ancienne responsable du Staff Travel Desk. Mais elle n’opérait pas seule. Son mari, Papa Mamadou Cissé, gérant d’une station de lavage de voitures, aurait servi d’intermédiaire en recevant les billets frauduleux via son adresse email.
Des aveux accablants et des millions envolés
Placée en garde à vue, Lucie Sylva finit par craquer. Selon Libération, elle reconnaît un détournement de 20 millions de FCFA, un montant bien en dessous du préjudice réel, estimé pour l’instant à près de 200 millions de FCFA.
Mais le plus explosif reste à venir : des cadres de la compagnie sont directement mis en cause. Parmi eux, l’ancien directeur général Alioune Badara Fall, le directeur marketing Éric Iba Guèye, ainsi que la cheffe d’agence Abibatou Cissé et plusieurs membres du service planning.
Confrontations tendues et démentis en série
Face aux enquêteurs, Alioune Badara Fall nie catégoriquement toute implication et fournit des échanges de mails pour se défendre. Mais Lucie Sylva campe sur ses accusations. Même scénario pour Abibatou Cissé, qui rejette toute responsabilité. Quant à Éric Iba Guèye, actuellement à l’étranger, il n’a pas encore été entendu.
L’enquête s’intensifie, des têtes vont tomber
Le parquet financier a ordonné l’ouverture d’une information judiciaire visant Lucie Sylva, son mari et d’éventuels complices encore dans l’ombre. Une délégation judiciaire a été mise en place pour approfondir l’affaire et identifier tous les bénéficiaires de ce trafic.
Le scandale Air Sénégal est loin d’avoir livré tous ses secrets. L’enquête continue de secouer la compagnie, et d’autres noms pourraient bientôt être cités. Une chose est sûre : la tempête ne fait que commencer.
QUI EST DIEGANE DIOUF, LE NOUVEAU RECTEUR DE L’USSEIN ?
Le Professeur Diégane Diouf, enseignant-chercheur spécialisé en nutrition des plantes et agroécologie, a été nommé Recteur de l’Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN).
Le Professeur Diégane Diouf, enseignant-chercheur spécialisé en nutrition des plantes et agroécologie, a été nommé Recteur de l’Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN). Chevalier de l'Ordre national du Lion, il cumule plus de 30 ans d’expérience dans l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation, ainsi que 20 ans de gestion pédagogique et administrative.
Une carrière académique riche et diversifiée
Titulaire d’un Doctorat d’État ès Sciences en Biologie Végétale (2010), le Professeur Diouf a commencé sa carrière en 2000 au Département de Biologie Végétale de l’UCAD. Il a ensuite obtenu un Master 2 en Droit de la Propriété Intellectuelle en 2012 à l’Université de Yaoundé II. Il rejoint l’USSEIN en 2019 après avoir contribué à la mise en place des curricula de formation depuis 2017.
Son engagement s’est toujours articulé autour des quatre missions fondamentales de l’enseignant-chercheur : l’enseignement, la recherche scientifique, la valorisation des résultats et les responsabilités collectives.
Un leader dans la gestion universitaire et la recherche
Avant sa nomination, le Professeur Diouf a occupé plusieurs postes stratégiques :
Directeur de l’UFR Sciences Sociales et Environnementales de l’USSEIN (depuis 2021).
Vice-Président de l’Assemblée de l’Université (2019-2021).
Directeur de l’UFR Environnement, Biodiversité et Développement Durable (2019-2021).
Coordonnateur du Master en Biotechnologies Végétales et Microbiennes de l’UCAD (2016-2019).
Chef de la Division de la Propriété Intellectuelle à l’UCAD (2009-2019).
Une expertise reconnue dans la recherche et l’innovation
Auteur de plus de 70 publications scientifiques avec 1 086 citations, il a dirigé 13 thèses de doctorat et 23 mémoires de DEA et Masters. Il est également impliqué dans plusieurs projets de recherche d’envergure internationale, dont :
Projet RAF 5092 sur la productivité agricole en Afrique (AIEA, 7,9 millions €).
Projet PEA PETTAL sur l’enseignement supérieur et la transition agroécologique (AFD, 2,4 millions €).
Centre d’Excellence Africain AGRISAN, pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle (Banque Mondiale, 4 millions US $).
Un engagement pour l’enseignement supérieur en Afrique
Membre de plusieurs commissions scientifiques nationales et internationales, il est notamment :
Rapporteur général du Comité Technique Spécialisé Sciences Naturelles-Agronomie du CAMES (2024-2026).
Président de la Commission institutionnelle du CAMES de l’USSEIN (2020-2024).
Membre du Comité technique de l’Agence internationale de l'Énergie atomique (AIEA) pour le Sénégal.
Un avenir prometteur pour l’USSEIN
Fort de son expérience en gestion universitaire, en pédagogie et en valorisation de la recherche, le Professeur Diégane Diouf "entend faire rayonner l’USSEIN comme un pôle d’excellence en formation et en innovation. Son leadership et sa vision stratégique seront des atouts majeurs pour relever les défis de l’enseignement supérieur au Sénégal",rapporte un proche de ce lui qui désormais a la tête de l'Ussein.
MANSOUR FAYE DÉNONCE LE POUVOIR
L’ancien ministre et maire de Saint-Louis critique notamment l’arrêté N° 0020 du 22 janvier 2025, qu’il considère comme un simple « renforcement exorbitant des pouvoirs » du Premier ministre, sans réelle innovation
L’ancien ministre et maire de Saint-Louis, Mansour Faye, s’en prend vivement aux nouvelles autorités dans une déclaration au ton acerbe. Il critique notamment l’arrêté primatorial N° 0020 du 22 janvier 2025, qu’il considère comme un simple « renforcement exorbitant des pouvoirs » du Premier ministre, sans réelle innovation par rapport aux textes existants.
Un décret controversé et des voyages ministériels en question
Selon Mansour Faye, sous le régime de Macky Sall, les ministres en mission à l’étranger devaient présenter un ordre de mission et un décret d’intérim avant leur départ. Il s’interroge donc sur l’utilité de cette nouvelle mesure, estimant qu’elle vise plutôt à « masquer les dérives notées » dans la gestion actuelle du pouvoir.
Il dénonce en particulier l’usage jugé abusif de l’avion présidentiel par le Premier ministre pour des déplacements qu’il peine à qualifier. « De mémoire de Sénégalais, c’est la première fois qu’un PM utilise l’aéronef de la République pour des missions dont les motivations restent floues », déplore-t-il, pointant du doigt des voyages fréquents dans la sous-région, notamment en Mauritanie et en Gambie.
Une diplomatie affaiblie et une crise économique grandissante
Pour Mansour Faye, ces déplacements ministériels posent un problème de transparence. Il exige des explications sur leur coût pour les contribuables et s’indigne du contraste entre ces voyages et la situation socio-économique du pays. Il évoque la hausse des prix des denrées de première nécessité, la précarité croissante et le désespoir des jeunes qui, faute de perspectives, rêvent d’émigrer au Qatar ou en Espagne, même pour des travaux pénibles.
L’ancien ministre conclut en affirmant que la République est en souffrance et que les priorités du gouvernement devraient être ailleurs, face aux urgences économiques et sociales.
DIOMAYE ORDONNE UNE ÉVALUATION NATIONALE APPROFONDIE DE L'EXPLOITATION MINIERE
L’exploitation des ressources minières dans plusieurs zones du pays ne joue pas un rôle significatif dans le développement territorial et n’apporte pas les bénéfices escomptés aux populations locales.
L’exploitation des ressources minières dans plusieurs zones du pays ne joue pas un rôle significatif dans le développement territorial et n’apporte pas les bénéfices escomptés aux populations locales. Dans ce contexte, la situation des habitants vivant dans les zones minières est devenue une priorité pour l’État. Pour y remédier, le Président de la République a pris la décision de mener une évaluation exhaustive de l’impact de l’exploitation minière sur le développement des localités concernées, en tenant compte des dimensions économiques, sociales et environnementales.
Afin d’assurer la mise en œuvre effective de cette évaluation, le Président de la République a demandé aux ministres des Mines, des Collectivités territoriales, des Finances, de l’Économie et de l’Environnement de procéder à cette analyse sous la supervision directe du Premier Ministre. L’objectif est de disposer d’un rapport complet et précis qui permettra d’identifier les failles du système actuel et de proposer des solutions pour améliorer les conditions de vie des populations locales.
Dans le cadre de cette évaluation, le Président a souligné l’urgence de faire le point sur le Fonds d’Appui au Développement des Collectivités Territoriales (FADCT), qui est censé soutenir le développement des zones minières. Ce fonds doit permettre un réinvestissement des ressources générées par l’exploitation des ressources naturelles dans les infrastructures sociales de base, telles que les écoles, les hôpitaux et les réseaux d’eau potable. Le Chef de l’État a insisté sur la nécessité de garantir que ce fonds soit alimenté de manière régulière et qu’il soit utilisé efficacement pour améliorer la vie des populations locales.
Le Président a également mis en exergue la nécessité d’accélérer les investissements en infrastructures sociales de base dans les zones minières. Ces investissements doivent respecter les prescriptions du Code minier, qui stipule que les entreprises minières doivent contribuer au développement des communautés locales. Le Chef de l’État a ainsi insisté sur l’importance de veiller à ce que les communautés locales bénéficient concrètement des retombées économiques de l’exploitation minière, et que cette dernière se fasse dans le respect des normes sociales et environnementales.
À travers cette évaluation nationale, le Président de la République entend redresser les inégalités observées dans les zones minières et s’assurer que l’exploitation des ressources naturelles participe réellement au développement territorial. Il a appelé à une gestion plus transparente des ressources minières, avec une plus grande responsabilité des acteurs privés, pour que les populations locales puissent profiter des bénéfices de l’exploitation minière tout en préservant leur environnement et en améliorant leurs conditions de vie.
HABIB BEYE, NOUVEL ENTRAÎNEUR DU STADE RENNAIS
L’ancien international sénégalais succède à Jorge Sampaoli sept mois après son départ du Red Star
L’ancien international sénégalais succède à Jorge Sampaoli sept mois après son départ du Red Star. L’ancien international sénégalais (47 ans, 45 sélections) est parti pour succéder à Jorge Sampaoli sur le banc de Rennes. Il devrait s’engager dans l’après-midi pour six mois avec une année en option. Comme indiqué par Ouest-France, il a été aperçu ce jeudi midi en gare de Rennes alors que le Stade Rennais recevra Strasbourg ce dimanche à l’occasion de la 20e journée de Ligue 1.
Le choix de Habib Beye peut surprendre dans la mesure où ce dernier n’a jamais entraîné au plus haut niveau. Il a cependant réussi à faire monter le Red Star en National 1 la saison dernière. Sa connaissance du football français et son expérience en tant que joueur professionnel (il a notamment évolué à Marseille et à Newcastle) ont sans doute pesé dans la décision des dirigeants rennais.
Habib Beye aura la lourde tâche de faire oublier Jorge Sampaoli. Le Stade Rennais est actuellement 16ème de Ligue 1.
PLUS DE 800 POSTULANTS A LA MIGRATION CIRCULAIRE EN MANQUE DE LOGISTIQUES
Le Bureau d’accueil, d’orientation et de suivi (BAOS) de Sédhiou, dans le sud du Sénégal, a traité plus de 800 demandes de candidats à la migration circulaire entre le Sénégal et l’Espagne
Le Bureau d’accueil, d’orientation et de suivi (BAOS) de Sédhiou, dans le sud du Sénégal, a traité plus de 800 demandes de candidats à la migration circulaire entre le Sénégal et l’Espagne, a annoncé Yaya Diémé, responsable du BAOS, dans un entretien avec l’Agence de Presse Sénégalaise (APS).
Ce programme s’inscrit dans le cadre d’une convention bilatérale visant à faciliter la migration temporaire et sécurisée entre les deux pays. Toutefois, les jeunes de Sédhiou rencontrent des obstacles, notamment pour l’obtention de documents comme le casier judiciaire, indispensable pour constituer leur dossier.
Selon M. Diémé, les dépôts physiques, initialement prévus, ont été suspendus par le ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères au profit d’une procédure en ligne. Cette décision a suscité des frustrations, car de nombreux candidats avaient fait le déplacement pour déposer leurs dossiers en personne.
Pour répondre à ces contraintes, le BAOS prévoit de mettre en place un numéro d’assistance ainsi que des dispositifs dans les mairies pour accompagner les candidats lors du dépôt en ligne. Toutefois, l’instabilité de la connexion internet dans certaines zones de Sédhiou reste un frein important pour les postulants, comme l’a souligné Cherif Sadio, un jeune candidat déçu par la suspension des dépôts physiques.
« La connexion internet est instable dans plusieurs localités, ce qui rend difficile le dépôt des dossiers en ligne. Les autorités doivent reconsidérer cette décision et rouvrir les dépôts physiques pour donner une chance égale à tous les candidats », a plaidé Khalifa Dabo, un autre candidat.
Ces jeunes aspirants à l’émigration, confrontés à un chômage persistant dans leur région, demandent également un prolongement de la date limite des candidatures pour leur permettre de finaliser leurs dossiers dans les meilleures conditions.
Face à ces revendications, les autorités sont appelées à trouver des solutions rapides pour faciliter ce processus, qui représente un espoir pour de nombreux jeunes désireux de contribuer au développement de leurs familles et de leurs communautés à travers la migration circulaire.
AU PUR, L'IMPOSSIBLE SUCCESSION
Cheikh Tidiane Youm, est contesté par ses pairs, comme l'avait été avant lui Issa Sall. Cette situation révèle une constante : la difficulté pour les numéros 2 du parti à s'imposer face à l'autorité du marabout-président Serigne Moustapha Sy
Les numéros 2 au sein du Pur ont du mal à briller au sein de leur parti, pour laisser uniquement la direction au marabout-président, Serigne Moustapha Sy, la seule constante. Après Issa Sall, candidat du Pur à la présidentielle de 2019, qui avait quitté ce parti pour rejoindre le président Macky Sall, aujourd’hui c’est autour de Cheikh Tidiane Youm, Secrétaire général national, d’être contesté par ses camarades de parti.
Le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) est miné par une crise ces derniers jours. Une crise qui trouve son expression à travers les appels à la démission du Secrétaire général national, Cheikh Tidiane Youm. Le président du parti, Serigne Moustapha Sy, a pris la décision de résoudre le problème au sein de son parti en définissant la direction à suivre.
Au-delà de cette crise, il urge de se demander s’il n’y a pas un problème de numéro 2 au sein de cette formation politique qui évolue dans l’opposition ? Depuis la création de ce parti, en 1998, par feu Khalifa Babacar Diouf, tous les leaders qui ont été désignés par le patron du parti n’ont pas pu tirer leur épingle du jeu. Ils ont dû faire face à une hostilité au sein du parti.
On aura fini de constater qu’au sein du Pur, tout est fait ou organisé de manière à porter ombrage au Secrétaire général dudit parti, afin de laisser uniquement la direction au marabout-président. Candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2019, à l’issue de laquelle il s’était classé 4ème, l’expert en informatique, Issa Sall, qui occupait aussi à l’époque les fonctions de Secrétaire général du Parti de l’unité et du rassemblement, avait quitté la direction pour rejoindre le pouvoir de Macky Sall. Il sera, par la suite, accusé d’avoir eu des accointances avec le régime de l’ancien président Macky Sall, qui le nomma ministre-conseiller. Il finira par rendre le mandat de député de la XIIIème législature à sa formation politique d’origine. Issa Sall n’a, donc, pas fait de vieux os à la tête du Pur.
Autre haut responsable du Pur, autre crise. Cette fois-ci, Cheikh Tidiane Youm, qui a succédé à Issa Sall. Son cheminement avec le Pur connaît des perturbations ces derniers temps, avec le vent de révolte qui souffle dans les rangs de ses principaux collaborateurs, qui se trouvent être les secrétaires généraux de coordination. Ces derniers, estimant lui avoir trouvé des «poux» sur la tête, se croient très légitimes de réclamer sa tête. Cette démarche, même si elle est acceptable en démocratie, a la particularité de placer le marabout-président du Pur au-dessus de la mêlée de militants. Ce qui fait de Serigne Moustapha Sy la constante du Pur. Le retour de la crise au sein du Pur, à cause du bras droit du marabout-président du parti, démontre à suffisance la mainmise de Serigne Moustapha Sy sur l’organisation politique.
Alors que tous les yeux étaient fixés sur Cheikh Tidiane Youm, Secrétaire général national du Pur, pour porter la candidature de l’élection présidentielle de 2024, le choix est porté sur Alioune Mamadou Dia pour défendre les couleurs de son parti. Très peu connu du grand public, celui qui était le candidat du Pur est perdu de vue depuis la dernière présidentielle.
Administrer le Pur après l’éviction d'Issa Sall n’a pas été donc un facteur déterminant pour faire de Cheikh Tidiane Youm le porte-étendard de ce parti lors de l’élection présidentielle du 25 mars 2024. Combattre le pouvoir de Macky Sall au sein de l’Assemblée nationale, lors de la XIVème législature, et dans la rue aux côtés de Ousmane Sonko et des autres leaders de la défunte Coalition Yewwi askan wi (Yaw) n’a pas non plus suffi, au regard des dirigeants du Pur, pour faire de Youm leur champion dans la course au Palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor.
Au fond, il y a vraiment lieu de s’interroger sur le meilleur profil du numéro 2 du Pur. Même si le président du Pur, Serigne Moustapha Sy, a pris l’initiative de reprendre les rênes et de définir clairement la direction à suivre pour résoudre cette crise. Le statut, le rôle et la personnalité du numéro 2 risquent d’être remis sur la table dans le futur.
L’HISTOIRE INCROYABLE ET CHOQUANTE DES «ERUDITS DE L’OMBRE» AU KENYA
Quand les étudiants des meilleures universités du monde, comme Oxford, paient des jeunes au Kenya pour écrire de façon anonyme leurs travaux d’études… Plus de 40 000 Kényans travaillent pour cette industrie de l’ombre
Quand les étudiants des meilleures universités du monde, comme Oxford, paient des jeunes au Kenya pour écrire de façon anonyme leurs travaux d’études… Plus de 40 000 Kényans travaillent pour cette industrie de l’ombre qui génère, selon la réalisatrice britannique Eloïse King, un chiffre d’affaires de plusieurs milliards d’euros ! Pour son enquête, «Les Erudits de l’ombre», elle a anonymisé les visages de ses interlocuteurs avec l’aide de l’Intelligence artificielle. Entretien au Fipadoc, le grand Festival international du film documentaire à Biarritz.Qui sont ces «Erudits de l’ombre» ?
Il s’agit d’une véritable industrie au Kenya. Au minimum, il y a 40 000 personnes, rien qu’à Nairobi, qui écrivent des devoirs, des essais, des thèses, des dissertations… pour des étudiants du monde entier. Il y a quelque 37 millions d’étudiants -et c’est une estimation prudente- qui utilisent dans le monde entier ces services pour obtenir des diplômes.
Pourquoi cette «industrie» s’est-elle développée au Kenya ? Par exemple, pourquoi ces «écrivains académiques» ne sont-ils pas basés dans un autre pays africain ?
Je suppose qu’il y a aussi d’autres endroits où cela se passe, mais le fait que le Kenya est devenu un tel centre pour ce travail, je pense que c’est vraiment un héritage du colonialisme. Tout d’abord, la première langue d’un grand nombre de Kényans est l’anglais. C’est une langue nationale, introduite par les colons anglais. En plus, les médias numériques ont connu au Kenya un véritable essor. Depuis 2010, l’internet à haut débit est disponible dans tout le pays. Ce n’est pas le pays le plus riche, mais le Kenya est celui qui dispose de la plus grande connectivité et fait partie des premières «nations numériques». Par exemple, ils utilisent beaucoup l’argent mobile et sont adeptes du système M-Pesa [«M» pour mobile et pesa signifie «argent» en swahili. C’est un système de micro financement et de transfert d’argent par téléphone mobile, lancé en 2007 au Kenya, Ndlr], bien avant de nombreux pays européens ou les Etats-Unis. Puis, les universités kényanes proposent un accès gratuit à l’internet sur tous leurs sites. Malheureusement, ou peut-être heureusement pour le secteur des «écrivains académiques», cela signifie que la pratique, qui a probablement déjà existé, a vraiment explosé avec l’avènement de la technologie.
Vous avez mené cette enquête avec Patricia Kingori, connue comme la plus jeune femme et la plus jeune Noire devenue professeure à la très prestigieuse université anglaise d’Oxford. Lorsque vous enquêtez sur cette «industrie» d’«écrivains académiques» qui brasse plusieurs milliards d’euros et qui est considérée en Occident comme une industrie illégale, est-ce dangereux de faire cette enquête au Kenya et au Royaume-Uni ?
Il est important de comprendre le contexte et son évolution dans le temps. Lorsque Patricia Kingori [professeure de sociologie, Ndlr] a commencé à poser des questions dans le cadre de ses recherches sur les contrefaçons, les mensonges et leurs fabrications, nous ne savions rien de l’ampleur de cette industrie. En 2019, lorsque nous avons commencé à en discuter, la littérature que nous avons pu trouver estimait que cette industrie valait quelques millions de livres. Pour nous, cela a suffi pour raconter cette histoire. Lorsque nous avons rencontré pour la première fois des «écrivains académiques», beaucoup étaient préoccupées par la perception générale des autres «écrivains académiques» de la communauté. On ne voulait pas être perçu comme quelqu’un qui casse les affaires des personnes qui travaillent dans ce secteur. Mais, au fil du temps et des discussions, en particulier pendant la pandémie, cette véritable explosion autour des questions de la tricherie, de l’éthique et de la criminalisation est devenue un problème qui n’existait pas à l’époque où nous avons commencé. C’est donc pendant la réalisation de ce film qu’il est devenu illégal de fournir ce travail au Royaume-Uni et en Australie. Cela a vraiment changé le contexte et la nécessité de protéger les auteurs. Dans le film, tous les visages ont été entièrement générés par ordinateur, pour cela, ils sont légèrement flous. Alors les gens pensent à tort que nous avons flouté de vrais visages. Non, il s’agit de visages totalement nouveaux, générés par l’Intelligence artificielle (Ia). Avec des voiles synthétiques, utilisés pour protéger l’intégrité des auteurs, afin qu’ils puissent témoigner et partager leur vie et leurs expériences.
Dans le film, l’un des «écrivains académiques» se défend : «Nous ne sommes pas des écrivains de l’ombre, nous sommes la lumière.» Et le célèbre écrivain kényan Ngugi wa Thiong’o nous explique qu’il existe un lien entre ces «écrivains académiques» d’aujourd’hui et l’histoire de l’esclavage.
Ngugi wa Thiong’o est un penseur incroyablement acclamé et éminent qui a dû s’exiler du Kenya pour avoir pris position contre les nations coloniales et la mise en œuvre de la langue imposée aux Kényans. Lorsque nous nous sommes entretenus avec lui sur le sujet de ces «écrivains académiques», il nous a notamment expliqué que ce n’était pas nécessairement nouveau. La forme est nouvelle : la technologie et les essais, mais derrière, il y a une très longue histoire d’extraction intellectuelle et culturelle qui s’est produite pour les pays du Sud en ce qui concerne l’esclavage. En Amérique, à cette époque, que se passait-il pour les personnes réduites en esclavage ? Les propriétaires de plantations se sont approprié les choses. Dans notre film, nous avons notamment évoqué le cas des cueilleurs de coton. Les esclaves n’étaient pas autorisés à posséder leurs idées, ils n’avaient pas droit aux droits d’auteur. Donc, il s’agit de quelque chose qui a toujours fait partie de la manière dont les gens du Sud et de la diaspora noire ont vu leurs idées reprises et valorisées ailleurs par des gens qui ne leur ressemblent pas. Mais ces derniers ont toujours réussi à donner aux autres l’impression qu’ils étaient capables de faire ce travail ou qu’ils étaient eux de trouver ces idées.
Votre documentaire raconte donc aussi l’histoire d’une appropriation culturelle ?
Nous voulions vraiment parler de l’appropriation intellectuelle. Ici, il s’agit clairement d’idées et de pensées originales créées par des personnes du Sud qui sont ensuite reprises. Ces idées et pensées ne sont pas modifiées ou changées. Elles sont utilisées telles quelles. Mais lorsqu’elles sont présentées par des étudiants occidentaux, elles ont une plus grande valeur. Par exemple, dans notre film, ces étudiants du Sud posent leur candidature pour intégrer des universités du Nord, mais on leur dit qu’ils ne peuvent pas y entrer. Ils ne sont pas parrainés et n’obtiennent pas de bourse pour s’inscrire dans ces universités. En revanche, lorsqu’ils utilisent le profil d’étudiants blancs, leur travail devient tout à coup acceptable, voire plus qu’acceptable. Donc, cette extraction n’appartient pas au passé. Nous pouvons tracer une ligne très claire entre le passé et le présent. Mais si ces systèmes sont construits sur l’inégalité, cela nous donne aussi l’espoir qu’il y a des choses qui peuvent être déconstruites.
L’Intelligence artificielle renforcera-t-elle ce phénomène ou mettra-t-elle fin à ces «écrivains académiques» ?
L’Ia est essentiellement construite sur des données qui ont été collectées à partir de millions de textes disponibles. On sait maintenant que beaucoup de ces textes ont été produits par des millions de Kényans. Donc, on peut supposer que l’Ia se réapproprie ces idées, en rendant les auteurs encore plus invisibles et en les excluant du résultat. Mais, de plus en plus, les universités sont en mesure de contester l’utilisation de l’Ia avec leurs propres logiciels qui peuvent identifier où ce travail a été effectué. Résultat : le travail effectué par l’Ia est ensuite confié aux «écrivains académiques» pour l’humaniser. Ils ne sont donc pas totalement exclus de l’équation, mais on voit qu’ils sont exploités deux fois : sans les payer, leur travail est utilisé dans toutes sortes de programmes d’Ia et de ChatGPT, sans aucune reconnaissance. Ensuite, lorsqu’on leur demande d’humaniser un texte pour permettre aux étudiants à Oxford ou ailleurs de réussir, ils doivent le faire à moindre coût, parce que la valeur est retirée de la connaissance qu’ils ont.
Au Fipadoc, votre film est présenté dans la catégorie «Impact ». Quel impact espérez-vous pour votre film ?
Nous aimerions montrer que les Kényans et les Africains ne sont pas seulement les malheureuses victimes de l’exploitation. Ils n’ont pas seulement un rôle passif dans ce genre d’économie. Ce ne sont pas des personnes qui attendent de recevoir de l’aide, des dons, des emplois. Ou des gens qui ont désespérément besoin d’être éduqués. Non, notre film montre le potentiel énorme de ces écrivains. Malgré des restrictions énormes, ils ont créé un système incroyablement sophistiqué. Mais ce qui serait vraiment juste, ce serait qu’ils aient les mêmes possibilités que les gens du Nord. Ainsi, ils ne seraient plus obligés d’être des écrivains fantômes des gens du Nord, mais ils pourraient ouvertement se présenter avec leur propre intelligence et leurs propres capacités
Par Oumar BA
LES JOJ : URBANISME ET AUTRES ENJEUX
Dakar accueillera les Joj en 2026. Certainement, le Sénégal, pays de la Teranga et habitué aux grandes rencontres internationales, organisera l’événement avec le professionnalisme des différentes parties prenantes.
Dakar accueillera les Joj en 2026. Certainement, le Sénégal, pays de la Teranga et habitué aux grandes rencontres internationales, organisera l’événement avec le professionnalisme des différentes parties prenantes. Oui, nous avons eu le Festival mondial des arts nègres, ainsi que les sommets de la Francophonie ou de l’Oci, et plus récemment les forums mondiaux de l’Eau ou de l’Economie sociale et solidaire dont chacun se fera son propre bilan. Concernant les Joj, il serait intéressant d’essayer de savoir ce qu’il en restera, une fois les rideaux baissés et la flamme éteinte. Autrement, quel legs en restera-t-il en termes de bilan et d’impact ?
Plus que toute autre rencontre internationale, les Jeux Olympiques ont cette particularité de créer des chocs de temporalités extraordinaires. En effet, le court instant (15 jours de frénésie) se conjugue de manière irrégulière aux années de préparations, mais et surtout aux décennies postérieures marquées (positivement ou non) par les aménagements, les infrastructures et les coûts (notamment différés) de l’évènement.
Cet article se veut une modeste contribution à la réflexion sur l’héritage et l’impact des Joj à venir.
Souvent, les Jeux ont été décriés pour leurs coûts exorbitants et leurs éléphants blancs, infrastructures gigantesques ou inadaptées tombées en désuétude ou abandonnés juste après l’événement. On pourrait citer Rio, Athènes, ou encore Montréal (1976) qui a continué à payer la facture pendant… 30 ans.
Mais il est aussi arrivé que les Jeux fussent de grandes réussites, pas seulement comme activité ponctuelle, mais aussi par l’héritage qu’ils ont porté, les impacts urbains ou socio-économiques produits sur les villes hôtesses, ainsi que l’image des pays d’accueil.
En réalité, «les Jeux Olympiques ont été le prétexte à la réalisation de grands travaux espérés depuis très longtemps», ainsi que le déclarait le maire de Barcelone en 1992. Par exemple, Mexico (68) a permis le développement du métro et du Périphérique. Munich (72) a anticipé sur la réversibilité des infrastructures avec l’ancien village olympique (le fameux Olydorf à l’architecturale pionnière) transformé en quartier estudiantin modèle. Mais, Barcelone (92) fait figure de parangon. Aujourd’hui encore, l’ensemble des quinze (15) sites construits pour les Jeux sont toujours utilisés et presque tous les sites permanents. En fait, les dirigeants locaux (le maire étant l’ancien économiste au département d’Urbanisme de la ville) étaient mus par le développement urbain et le rayonnement de la ville. Les objectifs principaux du plan stratégique visaient, entre autres, la transformation des anciens sites industriels tombés en désuétude, le réaménagement de quartiers entiers, la rénovation de sites historiques (la gare ferroviaire Estació del Nord) et patrimoniaux, l’ouverture vers le front de mer (Port Olympic), le développement des transports communs et l’amélioration de la mobilité urbaine, etc.
Plus récemment, Paris 2024 a permis, à la suite de la Coupe du monde de 98, de rénover davantage une bonne partie de la Plaine Saint-Denis, de renforcer son attractivité, d’opérer un développement tertiaire en équilibre avec la mixité urbaine, de pousser encore plus loin le concept de réversibilité des bâtiments et d’améliorer fortement les transports et la mobilité. Des innovations ont même été apportées au droit de l’Urbanisme et de la Construction, plus spécifiquement le permis de construire.
Les Jeux portent aussi une grande dimension culturelle. Par exemple, London Festival (2012) a abrité plus de 1300 événements dans plus de 1270 lieux, des milliers d’artistes, plus de 16 millions de visiteurs et plus de 170 œuvres d’art permanentes. Chaque quartier, musée, théâtre, place, parc public ou monument a été peu ou prou «hacké» par les artistes. A Paris, la cérémonie d’ouverture des Jeux a été l’occasion de mettre en valeur la grande richesse du patrimoine culturel et architectural de la capitale française, déjà destination touristique majeure.
En 2026, que montrerons-nous de notre culture sénégalaise et africaine ? Il ne s’agira pas seulement de patrimoine existant, mais aussi de stimuler la grande créativité de nos artistes.
En termes de marketing territorial, les Jeux ont permis aux villes d’accueil de se positionner comme villes globales. En effet, la focalisation de tous les projecteurs internationaux et la diffusion sur les écrans du monde sont l’une des plus grandes opérations de promotion d’un territoire. Dakar, Diamniadio, Saly et le tourisme sénégalais sauront-ils saisir toutes ces opportunités offertes ? Car il ne s’agira pas seulement de montrer des compétitions sportives, mais de promouvoir des territoires, des peuples, et de construire un narratif efficace et attractif autour du pays de la Teranga et de la vivacité de la jeunesse africaine. L’artisanat, la valorisation des savoir-faire locaux devront trouver, ici, des opportunités de rayonnement et des challenges nouveaux.
Evénements populaires, les Jeux sont des moments forts dédiés à la vitalité et à la jeunesse en général. Cela est renforcé par le fait que ceux à venir leur sont dédiés exclusivement. Il ne s’agit pas des athlètes et autres compétiteurs, mais de la Jeunesse dans toutes ses composantes. Par exemple, les Jeux de Lausanne ont intéressé plus de 150 000 étudiants et élèves autant dans la conception de la maquette que dans la composition de la chanson officielle («Start now»). Plus de 80 000 élèves ont pu découvrir et s’essayer à des sports nouveaux, avec la possibilité de se découvrir ainsi de nouvelles vocations ou passions. Le Village Olympique (Vortex) a été transformé en logements étudiants… Certainement aurons-nous l’occasion de ressusciter ou redynamiser le sport universitaire, notamment avec l’Uassu ou toutes formes nouvelles à inventer. Cela passera par un programme ambitieux de création ou mise à niveau des infrastructures sportives à l’échelle nationale, pas seulement Dakar. Un esprit sain dans un corps sain…
Les Jeux offrent des opportunités extraordinaires pour raffermir la gouvernance urbaine dans les villes éponymes. Certes, parce qu’elle porte, en son nom, la candidature, la Ville assure normalement le leadership. Mais du fait de la grande diversité des enjeux (sport, transports, culture, tourisme, sécurité publique, communication, écologie, etc.) et des acteurs (locaux, nationaux, publics et privés, populations), il importe, comme gage de succès, de travailler à trouver les bonnes articulations, la coordination, et surtout l’inclusion, la mobilisation et la cohésion autour de l’atteinte des objectifs communs et partagés. Concernant Dakar, l’Etat a ce rôle d’arbitre et de facilitateur entre les différentes parties prenantes, notamment la Ville de Dakar et le Cojoj. C’est ici que le partenariat public-privé trouve tout son sens, car la participation active des grandes entreprises nationales et locales est une condition essentielle de la réussite et la réalisation matérielle des Jeux. Le Btp par les infrastructures à construire, les commerces, hôtels et restaurants par l’afflux massif de clients et touristes qui évidemment utilisent les moyens de transport et toutes les facilités offertes (ou vendues) par la ville. Et il est heureux que, récemment, le Conseil des ministres ait annoncé que la Primature prendrait le taureau par les cornes. Au-delà des missions de coordination et de monitoring, vivement que les réunions interministérielles soient des instances d’auto-émulation, de facilitations, de dialogue constructif entre tous les stakeholders.
Enfin, les Jeux comportent des enjeux diplomatiques très importants, car ils marquent ou renforcent le soft power des Etats. Certes le contexte géopolitique de l’époque (chute du Mur, fin de l’apartheid, etc.) a-t-il contribué à l’ampleur et au succès de Barcelone. Encore fallait-il savoir saisir les opportunités historiques. Aussi le Sénégal devrait-il prendre conscience, à cette occasion unique, d’être le porte-flambeau de la Cedeao et de l’Afrique subsaharienne, car ces Jeux inédits ne sont pas près d’être organisés dans cette partie du monde avant deux décennies au moins. Et le succès ou non de Dakar influera forcément sur la crédibilité des futures candidatures africaines. Il y a un leadership sous-régional ou continental qui est en jeu…
Pour les pays qui ont réussi leurs Jeux, en plus du bilan sportif, matériel, économique ou diplomatique, c’est surtout l’héritage immatériel qui est resté. Le fort sentiment de cohésion populaire autour d’un projet commun et la fierté née de la réussite dans l’organisation de l’événement. Ce bilan immatériel participe de la cohésion nationale, du renforcement de l’image de la réputation du pays, de la fierté nationale et du sentiment patriotique qui sont autant de ferments au développement socio-économique de la Nation. En ce sens, les Jeux devraient constituer plus qu’une utopie mobilisatrice…
«Citius, Altius, Fortius -Communiter» (plus vite, plus haut, plus fort -ensemble) : voilà ce à quoi nous invite la devise olympique, mais aussi les exigences de la construction d’un Sénégal souverain et prospère. Oumar BA Expert urbaniste Citoyen sénégalais
DES IMPACTÉS DU TER CRIENT LEUR DESARROI
Neuf mois après le changement de régime, plus de 1400 personnes attendent toujours leurs notifications et l'aménagement des sites promis
Après des mois à attendre les nouvelles autorités sur leur situation, les impactés de la phase 2 du Ter reliant Diamniadio à l’Aibd mettent le clignotant au rouge. Autour du collectif Taxawu sunu moomél qui leur sert de cadre d’action, ils ont tenu une mobilisation à Sébikotane pour étaler leurs inquiétudes.
«Ça fait 9 mois que nous avons un nouveau régime et personne ne nous a entendus piper mot parce qu’on voulait leur laisser le temps», a ainsi indiqué le coordonnateur du collectif, Amidou Diarra. Ceci d’autant plus, a-t-il fait savoir, que le nouveau Directeur général de l’Apix, Bakary Séga Bathily, les avait rassurés à l’occasion d’une rencontre au mois d’août. «L’Etat nous avait promis, au mois d’août, qu’en fin janvier nous aurions nos titres avec bail, qui tendraient vers des Tf (…) Ce qu’on demande à M. Bathily, c’est que les promesses qu’il nous avait tenues par rapport à notre situation puissent être respectées», a souligné M. Diarra lors du point de presse organisé à cet effet. «La situation aujourd’hui est que nous, en tant qu’impactés, après avoir été indemnisés sur le bâti, attendons toujours que les deux sites du Lac Rose et de Yeba (Sébikotane) soient opérationnels pour que nous puissions démarrer nos constructions».
Le site du Lac Rose était destiné aux impactés de la première phase qui, selon M. Diarra, n’ont jusque-là pas reçu de titre. Suffisant alors pour les impactés de la 2ème phase de nourrir des craintes légitimes. «Il se trouve qu’aujourd’hui, avec les impactés de la 1ère phase, ils n’ont jusqu’à ce jour reçu de titres et que nous, nous sommes au nombre de 1460 impactés pour la 2e phase. Ils ont commencé à nous donner des notifications. A ce jour, ils n’ont remis qu’une cinquantaine sur un nombre de 1460», a-t-il expliqué, non sans décrier le silence radio adopté par les tenants du nouveau régime sur la question.
«Les nouvelles autorités sont entrées dans un mutisme total. L’ancien régime avait l’habitude de répondre aux courriers qu’on leur transmettait. Mais ça fait trois à quatre courriers envoyés au nouveau Gouverneur, au Premier ministre et au Dg de l’Apix, mais on n’a pas eu de retour», a dénoncé le coordonnateur. Ce à quoi ils s’attendent, c’est l’aménagement des deux sites avec toutes les commodités requises, ainsi que l’accompagnement social qui doit aller avec. «Ils nous avaient aussi promis que chaque impacté recevrait l’accompagnement social et des indemnités d’invulnérabilité et de vulnérabilité (…) Nous demandons à l’Etat de respecter ce qu’il avait pris comme engagements», a mis sur la table M. Diarra.
Les membres du collectif, accompagnés d’autres associations lors de la rencontre avec la presse, ont aussi rappelé l’engagement pour l’érection d’une gare à Sébikotane. «Toutes les communes traversées ont une gare (…) Sébikotane est la seule commune avec une nouvelle ligne traversée par ce projet d’envergure qui risque de ne pas avoir une gare», a noté le coordonnateur.