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8 septembre 2025
LA LONGUE MARCHE DE LANDING SAVANE
Porte-drapeau de la gauche révolutionnaire, d’une génération très politisée dans sa jeunesse, Landing Savané, 80 ans, aura droit, ce samedi, à un “sargal”, un hommage que lui rendront ses amis, au théâtre Daniel Sorano,
Porte-drapeau de la gauche révolutionnaire, d’une génération très politisée dans sa jeunesse, Landing Savané, 80 ans, aura droit, ce samedi, à un “sargal”, un hommage que lui rendront ses amis, au théâtre Daniel Sorano, une occasion pour eux de revenir sur ses combats dans le cadre des conquêtes démocratiques au Sénégal.
Mao Tse Toung a fait sa ‘’Longue marche’’ d’un an. Landing Savané, 80 ans, aura fait lui aussi sa longue marche… vers le pouvoir. Et même s’il n’a pas atteint son but, force est de noter qu’il aura tout de même été de tous les combats ayant conduit à la première alternance politique au Sénégal en 2000. Il y a aussi qu’il a contribué à la formation de plusieurs cadres et leaders politiques, syndicaux et de la société civile. La mine sérieuse, le regard grave, Landing Savané, drapé dans un grand boubou blanc, est à la bonne place dans ce présidium de Wade qui fit face à la presse au second tour de la présidentielle de 2000.
Le secrétaire général de And Jëf/PADS était avec Moustapha Niasse, faiseur de l’alternance avec ses 17 % décisifs et déterminants pour ‘’achever’’ un Abdou Diouf groggy. La gauche révolutionnaire a choisi la droite, le Libéral Wade, pour prendre le pouvoir. Pour lui ‘’confier’’ le pouvoir serait-on tenté de dire. Par pragmatisme politique, elle venait d’abattre le mur idéologique qui la séparait du libéralisme, à cause du combat contre Diouf et son régime. Son rêve de renverser Abdou Diouf à travers ‘’Folli’’, Landing le réalisera ainsi avec le ‘’Jallarbi’’ de Bathily et le ‘’Sopi’’ de Wade.
S’il n’a pas réussi à conquérir le pouvoir, c’est parce que Landing Savané peinait à mobiliser dans un contexte d’hégémonie socialiste. AJ/PADS était, cependant, une ‘’usine de fabrication’’ de cadres sur lesquels les différents régimes, de Wade à Diomaye, en passant par Macky Sallun de ses produits- ont pu- et même dû- compter pour gérer le pays.
Sa directrice de campagne, Aminata Touré (Mimi), en 1993, avait admis ‘’les petites lacunes’’, soulignant que ‘’sa force, c’est sa simplicité’’. Au regard de son parcours, Savané mérite bien cet hommage qui lui sera rendu ce 17 mai. Plus que cette contribution à la première alternance, c’est un homme qui a combattu pour des idéaux progressistes durant toute sa vie.
‘’Rendre hommage à Landing, c’est rendre hommage à des générations de combattants jeunes et moins jeunes qui sont montées sur le front de la résistance depuis les années 1970 au lendemain de la répression violente qui disloqua le Parti africain pour l’indépendance (PAI), après l’interdiction qui l’a frappé dès 1960’’, déclare Mamadou Diop Decroix, ancien numéro 2 de AJ/PADS, dans un entretien avec l’APS.
Bref, Decroix qui dirige depuis une quinzaine d’année AJ/PADS après sa séparation avec son ancien secrétaire général, dépeint Landing Savané en ces termes : ‘’C’est un leader politique, un travailleur culturel et un producteur scientifique’’.
80 ANS COMME COHN-BENDIT
A vrai dire, le géant Landing -physiquement et historiquement- a gardé son bagout. Pourtant, comme une autre figure emblématique de ‘’Mai 68’’ en France, Daniel Cohn-Bendit, il vient de fêter ses 80 ans. Cette fougue de révolutionnaire, il dit l’avoir piquée depuis le lycée, à l’occasion de ‘’petites grèves’’ qu’il dirigeait. ‘’Mais tout cela vous prépare à contester les choses et à vous exercer à un leadership’’, confie-t-il.
Disciple de Mao Tse Toung, il déclare, dans un entretien avec la chaine YouTube ‘’Le Blog du griot’’, n’avoir pourtant ‘’jamais visité la Chine’’. ‘’La première grève dans l’histoire de ce lycée [Van Vollenhoven] avait été aussi dirigée par Landing. C’était l’année scolaire 1961-62. J’étais en 5ème et lui en Terminale’’, confie Decroix.
”Quand j’étais jeune, j’étais l’antisystème de cette époque. (…) Le progrès, c’est le changement, et non la continuité. Il faut peu de continuité et beaucoup de changement. Donc, les jeunes doivent s’impliquer dans le combat démocratique’’, conseillait Landing Savané, ancien ministre, ancien député, dans un entretien avec SenePlus TV en mars 2019. Il se retrouvait presque dans le ‘’combat’’ de Ousmane Sonko contre le système !
‘’Sonko incarne la Gauche nouvelle contemporaine’’, avait affirmé, en 2021, Madièye Mbodj, une autre figure de And Jëf, devenu aujourd’hui membre de PASTEF, l’actuel parti au pouvoir créé par M. Sonko.
Landing Savané est né le 10 janvier 1945, à quelques mois de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Autant dire à l’aube de l’âge d’or du communiste et qu’il était comme prédestiné à embrasser ce courant idéologique. Pas étonnant donc de le voir devenir marxiste-léniniste et diriger l’Association des étudiants sénégalais en France (AESF, section de la FEANF). C’est au sein d’ailleurs de l’AESF qu’il rencontre sa future femme, Marie-Angélique Sagna à l’état civil, qu’il épousera à son retour au Sénégal en 1969.
UN COMBATTANT SURDOUE
Rien ne prédestinait l’enfant de Bignona, en Casamance (Sud), à un parcours de crack. Et c’était d’ailleurs davantage moins évident pour un jeune homme venu de Bambadion, dans le Pakao. Ce village était ‘’réputé comme celui où ne peut aller l’administration coloniale, ni plus tard celle du Sénégal indépendant du fait, diton, d’un sort jeté par un marabout’’, selon une notice de Françoise Blum et Martin Mourre, sur maitron.fr, un dictionnaire biographique.
Ce fils de garde-cercle de l’administration coloniale doit sa chance à ‘’l’attachement’’ de son père aux études de ses enfants. ‘’C’est à la fin de cette année scolaire de 1961, au moment de la cérémonie de distribution des prix qui était présidée par le président de la République, Léopold Sédar Senghor, que j’ai entendu pour la première fois le nom de Landing. A l’époque, on appelait les gens en commençant par leur nom de famille. A la distribution des prix, on entendait les haut-parleurs égrener son nom : Mathématiques, premier prix, Savané Landing ; Physiques, premier prix, Savané Landing ; français, premier prix, Savané Landing, etc. Une autre particularité au lycée Van Vollenhoven et qui va vous étonner probablement : on donnait un prix pour le meilleur élève sénégalais des grandes classes (1ère et terminale si je ne me trompe). En tout cas, cette année 1961, les haut-parleurs de la cérémonie ont dit : ‘’Prix du meilleur élève sénégalais des classes de première, Savané Landing’’’, raconte Mamadou Diop Decroix. Si pour lui ‘’Landing n’était sûrement pas encore un savant, il était déjà un sujet particulièrement brillant’’. Ses performances lui vaudront une bourse pour la France après son baccalauréat en 1963. Mais le virus révolutionnaire est encore dans les veines de Savané qui devient un lecteur assidu des écrits de Mao-Tse-Toung.
Beaucoup comme lui goûteront au ‘’petit livre rouge’’, qui influença nombre d’intellectuels nourris au maoïsme. Ils s’en inspireront pour leurs discours. Mais Landing ira plus loin. ‘’C’est lui qui organise, fin mai 1968, l’occupation de l’Ambassade du Sénégal en France pour soutenir les étudiants sénégalais en lutte’’, soulignent Blum et Mourre.
Le mathématicien, le scientifique, n’est en rien perturbé par son statut de révolutionnaire. ‘’Donc, j’ai retenu de lui ces deux caractéristiques : il était brillant et c’était un combattant. Plus tard, nous appellerons cela être ‘’rouge et expert’’, c’est-à-dire être brillant dans les études et dans son travail technique, et être un révolutionnaire’’, explique Mamadou Diop Decroix. Après son diplôme à l’Ecole nationale supérieure d’ingénieurs (ENSI), Savané brille aussi au Centre européen de formation des statisticiens économistes des pays en voie de développement (CESD) affilié à l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Landing Savané, c’est aussi la plume de nombreuses publications dont ‘’Le grand tournant du XXe siècle’’, ‘’Errances et Espérances’’, ‘’Luttes et Lueurs’’.
DECROIX-LANDING, LA DOULOUREUSE SEPARATION
Dans une contribution intitulée ”Le Sargal Landing Savané du 17 mai prochain”, publiée le 8 mai dernier, Mansour Aw demandait à Landing : ”Mamadou Diop Decroix…, personnage symbolique de cette Gauche révolutionnaire, membre fondateur et Secrétaire général de And Jëf/MRDN puis PADS, qui a toujours été à tes côtés sans jamais penser un seul instant te bousculer, qui t’a toujours secondé et considéré comme un grand frère, où est-il ? Sera-t-il du ‘’sargal’’ ?”. A priori la réponse ne parait pas si évidente à cause du divorce inattendu entre Savané et Decroix, des frères presque siamois et dont la séparation en 2009 fut douloureuse.
L’argent, comme souvent, serait le mobile mais tous les deux s’en défendent. Les ambitions aussi ? Le choix entre la continuité avec Wade ou l’émancipation de AJ de la coalition dirigée par le PDS ? D’autres parleront de divergences dans la voie de construction du parti. Landing accusait son second, Decroix, d’avoir été utilisé dans ”une entreprise de déstabilisation et de fragilisation du Parti pour saper son autonomie et le livrer pieds et poings liés à d’autres forces politiques”. Pour Decroix, ”ce qui s’est passé transcende les deux dirigeants et pointe ce que nous appelions la +lutte de lignes+ en notre sein”, précise le secrétaire général de AJ dans un entretien avec l’APS
JARAAF-US GOREE, LE CHOC DES LEADERS
Le derby entre le Jaraaf et l’Us Gorée de ce dimanche 18 mai au stade municipal de Yoff sera l’affiche phare de la 24e journée du championnat de Ligue 1.
Eliminé à la surprise générale en demi- finale de la Coupe du Sénégal par Builders FC, équipe de National 1, le Jaraaf a désormais l’objectif fixé sur le titre de champion. Mais il y a encore du chemin à faire pour les «Vert Blanc » qui engagent, ce dimanche, la 24e journée avec le duel au sommet qui l’opposera à son co-leader l’Us Gorée. Un choc qui s’annonce crucial. Une victoire permettrait de conforter le fauteuil mais aussi de se redonner confiance à sept journées de la fin. La bataille pour le maintien sera encore très disputée aussi bien entre les équipes de milieux que celles du bas du tableau qui se tiennent actuellement de près au classement.
Le derby entre le Jaraaf et l’Us Gorée de ce dimanche 18 mai au stade municipal de Yoff sera l’affiche phare de la 24e journée du championnat de Ligue 1. Un duel qui promet entre les deux co-leaders du championnat qui occupent respectivement la place de leader et celle de dauphine avec le même nombre de points. Eliminés, contre toute attente, ce jeudi en demi-finale de la Coupe du Sénégal par la modeste équipe de Builders FC de la Patte d’Oie, évoluant en national 1, les « Vert et Blanc » tombent de haut. Une élimination des moins attendu pour le tenant du record des trophées glanés en Coupe du Sénégal. Surtout si l’on sait que le club du président Cheikh Seck avait subi le même sort lors de la saison en se faisant écarter par les Lougatois de Férus de foot.
Le rêve de réaliser le double championnat- coupe envolé, le Jaraaf devra désormais batailler ferme pour s’imposer devant son dauphin de l’Us Gorée. Ce qui lui permettra de prendre sa revanche sur les Insulaires qui s’étaient imposés à l’aller (2-0) et de consolider son fauteuil. Un succès participera également à redonner confiance dans le rang des supporters qui se sont montrés extrêmement déçus de cette contre-performance. Les enjeux de cette journée seront aussi cruciaux pour le club insulaire qui entend poursuivre la bonne dynamique enclenchée depuis deux journées. Un nouveau succès sera précieux dans le dernier sprint qui mène au titre, parti encore pour être des plus indécis.
Sur le podium, le Wally Daan de Thiès ( 3e; 37 points) aura également un coup à jouer lors du déplacement qu’il effectue lundi chez les Banlieusards de Guédiawaye FC ( 9e; 30 points). Cette 24e journée de Ligue 1 démarre par le choc très prometteur qui opposera samedi au stade Ngalandou Diouf, le Teungueth FC (10e; 28 points) à l’As Pikine ( 8e; 30 points). Les rencontres se poursuivront le dimanche sur le stade rufisquois entre l’AJEL ( 4e; 35 points) et la Sonacos de Diourbel ( 12e; 26 points). Au même moment Dakar Sacré cœur (11e; 28 points) accueillera le duel des académiciens qui l’opposera à Génération Foot( 7e; 32 points). La Linguère (6e; 33points) entre en lice lundi en accueillant sur sa pelouse du stade Issa Mbaye Samb de Kébémer l’ASC HLM ( 14e; 23 points)-La 24e journée prend fin mercredi 21 mai avec l’affiche qui opposera au stade Aline Sitoé Casa Sports ( 13e; 24 points) à la Jamono de Fatick ( 15e; 21 points)
SAMEDI 17 MAI
Oslo Football Academy-US Ouakam
Teungueth FC-Pikine
DIMANCHE 18 MAI
AJEL- Sonacos
Dakar SC- Génération Foot
Jaraaf- US Gorée
LUNDI 19 MAI
Guédiawaye FC- Wally Daan -
Linguère- ASC HLM
MERCREDI 21 MAI
Casa Sports-Jamono de Fatick
LE FDDR EMBOITE LE PAS A YEWWI ASKAN WI, AU FRN ET AU FPDR
À l’approche du dialogue national prévu le 28 mai par le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, les partis membres du Front pour la Défense de la Démocratie et de la République, né en février dernier, peinent à s’entendre sur leur participation.
À l’approche du dialogue national prévu le 28 mai par le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, les partis membres du Front pour la Défense de la Démocratie et de la République, né en février dernier, peinent à s’entendre sur leur participation. Une cacophonie qui illustre une fois encore les fragilités de l’opposition sénégalaise face aux grandes questions politiques, à l’image des divisions qui avaient miné le FRN, Yewwi Askan Wi ou encore le FPDR sur ce même enjeu.
À peine lancé en février dernier comme nouveau cadre unitaire de l’opposition face à ce qu’elle qualifie de « dérive autoritaire » du régime Pastef, le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR) semble déjà rattrapé par les vieux démons qui ont conduit à l’éclatement de nombreuses plateformes politiques ces dernières années. La question de la participation ou non au dialogue national du 28 mai prochain, convoqué par le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, cristallise en effet les divergences au sein des partis membres du FDR.
À quelques jours de ce premier grand rendez-vous entre le chef de l’État et la classe politique depuis la présidentielle du 24 mars 2024, aucune position commune ne se dégage au sein du Front. D’un côté, l’Alliance pour la République (APR) de l’ancien président Macky Sall et la République des Valeurs de Thierno Alassane Sall défendent le boycott. De l’autre, plusieurs formations du même front, à l’image de la Ligue Démocratique (LD), de l’Alliance des forces de progrès (AFP) et, dans une certaine mesure, du Parti socialiste (PS), affichent leur volonté de répondre à l’invitation présidentielle. Porte-parole du PS, Abdoulaye Wilane a d’ailleurs déclaré dans un entretien à WalfQuotidien que « l’APR, le PDS et le PS n’ont pas le droit de faire dans l’hommerie ». Ce manque de cohésion n’est pas une première. Depuis 2016, chaque tentative de rassemblement de l’opposition s’est heurtée à la même ligne de fracture sur la question du dialogue avec le pouvoir. Une réalité qui a miné l’efficacité et la longévité de plusieurs fronts.
Le plus récent en date, Yewwi Askan Wi, a connu une montée fulgurante avant de buter, lui aussi, sur l’écueil du dialogue national. Créée le 2 septembre 2021 autour du Pastef, de Taxawu Senegaal de Khalifa Sall et du PUR, cette coalition s’était imposée comme la principale force d’opposition, raflant de grandes villes lors des élections locales de 2022, puis obtenant avec Wallu Sénégal, 80 députés sur 165 à l’Assemblée nationale.
Mais la dynamique a été brisée par le dialogue du 28 mai 2023. Alors que la conférence des leaders de Yewwi dénonçait dans un communiqué un « faux dialogue » orchestré par Macky Sall, Khalifa Sall prenait le contrepied en y participant. Son objectif : une réforme du code électoral permettant à lui-même et à Karim Wade de retrouver leur éligibilité. Cette divergence provoqua l’exclusion de Taxawu Dakar de la coalition. En retour, les 16 députés proches de Khalifa Sall quittèrent le groupe parlementaire Yewwi, entraînant une perte d’influence à l’Assemblée au profit de l’ancienne majorité.
Avant Yewwi, le Front patriotique pour la défense de la République (FPDR), réunissant plusieurs partis dont le PDS, fut le premier à se fracturer sous le poids du dialogue national. Le 28 mai 2016, lors de la toute première édition convoquée par Macky Sall après le référendum du 20 mars, le FPDR volait en éclats. Mamadou Diop Decroix, coordonnateur du front, et le PDS décidèrent d’y participer, tandis que Rewmi d’Idrissa Seck, Bokk Gis-Gis de Pape Diop et le Grand Parti de Malick Gakou boycottaient. Le désaccord scella le sort de ce cadre politique, précipité dans l’inaction.
Le Front de Résistance Nationale (FRN), créé à la veille du vote sur le parrainage, subira le même sort le 28 mai 2019. Cette fois, c’est la décision de participer au dialogue qui provoqua le retrait du PDS. Le parti de Me Wade accusa certains leaders du front de « compromission » avec le régime de Macky Sall. Résultat : un front vidé de sa substance et des ambitions d’union avortées. Ainsi, le FDR semble déjà confronté à un dilemme historique : s’unir ou répéter les mêmes erreurs.
UN PILOTAGE STRATEGIQUE STRUCTURE ET PARTAGE
Face à une insatisfaction grandissante des citoyens sur la qualité des services publics, l’État du Sénégal a engagé une réforme en profondeur de son administration
Face à une insatisfaction grandissante des citoyens sur la qualité des services publics, l’État du Sénégal a engagé une réforme en profondeur de son administration. Dans cette dynamique, le ministère de la Fonction publique et de la Réforme du service public a clôturé, ce vendredi 16 mai 2025, les concertations thématiques dédiées à la transformation du service public.
À cette occasion, le ministre de tutelle, Olivier Boucal a réaffirmé que cette réforme ne saurait aboutir sans une volonté collective, une responsabilité partagée et un engagement concret au service des citoyens. Cette étape nationale s’inscrit dans la continuité d’une phase régionale inclusive, tenue dans les quatorze régions du pays. Elle a permis d’approfondir les grands axes de transformation de l’administration sénégalaise, structurés autour de cinq thématiques clés : l’amélioration de la qualité du service public et la participation citoyenne ; la gestion des ressources humaines ; la modernisation organisationnelle et la transition numérique ; la transparence, le contrôle et la lutte contre la corruption ; le pilotage stratégique de la réforme.
DES CONCERTATIONS INCLUSIVES ET RICHES EN PROPOSITIONS
Fruit d’un processus participatif associant l’administration publique, les partenaires sociaux, la société civile, le secteur privé, le monde universitaire et les collectivités territoriales, ces concertations ont abouti à la formulation de 354 propositions concrètes. Parmi celles-ci, on dénombre : 45 recommandations portant sur l’amélioration de la qualité du service public et le renforcement de la participation citoyenne ; 141 mesures pour optimiser la gestion des ressources humaines ; 60 propositions destinées à moderniser l’organisation administrative et à favoriser l’accélération numérique ; 108 actions en faveur de la transparence, de la lutte contre la corruption et du renforcement du contrôle interne. Le cinquième atelier, tenu hier a été spécifiquement dédié au pilotage stratégique de la réforme. Les échanges ont porté sur les mécanismes de gouvernance, les modalités de financement, le système de suivi-évaluation, ainsi que la responsabilisation des acteurs impliqués dans la conduite du changement.
UN CHANTIER STRUCTURANT POUR LA VISION SENEGAL 2050
Dans son discours de clôture, le ministre Olivier Boucal a salué la richesse des débats ainsi que l’implication des participants. Il a souligné l’importance de cette réflexion stratégique, qui s’inscrit en parfaite cohérence avec les orientations exprimées lors du Conseil des ministres du 14 mai 2025. À cette occasion, le Premier ministre avait rappelé que l’administration publique constitue le principal levier de mise en œuvre de la Vision Sénégal 2050. « Réformer le service public, c’est bâtir une administration plus performante, plus équitable, et véritablement au service du citoyen », a déclaré le ministre. Il a également insisté sur le rôle central du pilotage stratégique, qu’il a qualifié de boussole de la réforme, garantissant sa cohérence, son efficacité et sa durabilité. Les propositions issues de ces travaux seront consolidées pour nourrir l’Agenda national de la Réforme du service public, en parfaite adéquation avec les ambitions de la Vision Sénégal 2050 et les priorités de l’Agenda de Transformation nationale.
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REVUE DE LA PRESSE SENEGALAISE DE CE SAMEDI 17 MAI 2025
L’actualité sénégalaise de ce samedi est dominée par les remous du dialogue national, les affaires judiciaires aux allures politiques, des tensions dans l’opposition, sans oublier des sujets de société et des performances sportives notables.
(SenePlus) L’actualité sénégalaise de ce samedi est dominée par les remous du dialogue national, les affaires judiciaires aux allures politiques, des tensions dans l’opposition, sans oublier des sujets de société et des performances sportives notables. Tour d’horizon des grandes "unes" qui font vibrer la presse nationale aujourd’hui.
Dialogue national : entre participation contestée et lignes de fracture
Le dialogue national, initié par le président Diomaye Faye, s’installe durablement dans le débat public. Mais au lieu de rapprocher les positions, il semble creuser davantage les fossés entre les acteurs politiques.
EnQuête en fait son titre principal avec : "Le dialogue qui divise", soulignant les nombreuses critiques qui entourent cette initiative. Le journal met en lumière les hésitations, voire les boycotts de certains partis, et les prises de position contrastées dans l’opinion.
WalfQuotidien s’intéresse particulièrement à la posture de Barthélémy Dias et titre : "Barth, les pieds dans le plat du Dialogue". Le maire de Dakar, fidèle à sa verve incisive, n’a pas mâché ses mots pour critiquer la forme et le fond de cette rencontre nationale.
De son côté, L’Info charge sévèrement l’opposant Ousmane Sonko, titrant : "Sonko, sponsor leader des insulteurs du Pastef", accusant le fondateur du parti de cultiver la violence verbale comme stratégie d’opposition.
Justice & politique : Sonko, Racine Sy et la Haute Cour en pleine ébullition
Le front judiciaire n’est pas en reste. Plusieurs journaux reviennent sur des affaires sensibles impliquant des figures politiques de premier plan.
Libération annonce l’ouverture de nouveaux fronts judiciaires avec le titre : "La DIC passe à l’action", en référence à une enquête sur un scandale financier d’une valeur de 312,125 millions FCFA. Le journal évoque également les nombreuses interpellations récentes d’hommes d’affaires et de responsables politiques.
Dans Les Échos, on retrouve une nouvelle accusation contre Ousmane Sonko, cette fois en lien avec un supposé soutien à "une meute d’insulteurs publics". Le journal revient aussi sur les révélations judiciaires concernant Farba Ngom et Tahirou Sarr.
Tribune consacre sa une au collectif Jamra, très critique envers Sonko, avec ce titre évocateur : "Jamra ouvre le feu sur Ousmane Sonko".
Pendant ce temps, L’Évidence rapporte le début du grand procès devant la Haute Cour de Justice, qui pourrait bien redistribuer les cartes dans les hautes sphères de l’État. Son titre : "Début du grand déballage devant la Haute Cour", suggère une session explosive.
Opposition : des rangs éclatés et des ambitions contrariées
Sur le terrain politique, Sud Quotidien note une dispersion stratégique au sein de l’opposition avec un titre limpide : "L’opposition en rangs dispersés". Le journal revient sur les tensions internes entre les partis d’opposition, notamment autour du dialogue national et des stratégies électorales à venir.
Société & religion : sermons, tribunes et réflexions citoyennes
Au cœur des préoccupations sociales, Direct News publie "L’analyse citoyenne de Moustapha K. Seck", une réflexion sur l’état de la gouvernance, la morale publique et le rôle des intellectuels dans la vie politique.
Sur le plan religieux, Source A met en lumière un discours marquant sous le titre : "Sermon de feu de l’Imam Ratib de Grand Mbao", dans lequel le guide religieux condamne fermement les dérives sociales et appelle à un retour aux valeurs.
Affaires & révélations : chute et tourments
Toujours dans Source A, un autre dossier défraie la chronique : "Le ciel tombe sur Nguer". L’ancien DG de la Senelec serait impliqué dans une nouvelle affaire, aggravant encore plus son cas judiciaire.
Bés Bi – Le Jour s’intéresse à un revers judiciaire dans l’affaire contre l’ancien ministre Ismaïla Madior Fall, titrant : "Les accusateurs de Ismaïla Madior Fall tombent". Le journal révèle que les principaux plaignants ont été arrêtés à leur tour par la DIC.
POP revient sur la mise en liberté de Racine Sy, figure de l’hôtellerie nationale, grâce à une caution de 797 millions FCFA. Le journal titre : "Racine Sy : une caution de 797 millions FCFA pour la liberté".
Le Soleil, de son côté, s'intéresse à l’environnement avec : "Le Lac Rose déjà sous pression", mettant en lumière les effets de la surexploitation touristique et industrielle sur ce site emblématique.
Sport : Sadio Mané et le duel du week-end en Ligue 1
Dans le domaine sportif, Rewmi Sports rend hommage à Sadio Mané, classé parmi les 50 meilleurs joueurs du monde, et surtout le seul Africain de ce top prestigieux. Titre du jour : "Sadio Mané, seul Africain dans le top 50 mondial".
Record consacre sa une au choc du championnat sénégalais : "Jaraaf – US Gorée, duel pour le fauteuil", une rencontre décisive pour le haut du tableau.
Enfin, Stades donne la parole à l’athlète Cheikh Tidiane Boye, qui affiche de grandes ambitions pour Paris 2024 : "Je souhaite que ces JO soient les meilleurs de toute l’histoire !".
PAR Abdou Aziz Cissé
OUSMANE SONKO, DÉFENDEZ LA LIBERTÉ AU BURKINA
EXCLUSIF SENEPLUS - Ils sont nombreux à avoir subi et continue de subir les foudres d’un pouvoir allergique à la contradiction. Il s’agit de s'ériger contre l’autoritarisme dont vous connaissez les effets dévastateurs
Lettre ouverte à Monsieur le Premier ministre du Sénégal, M. Ousmane Sonko.
À l’occasion de votre visite au Burkina Faso pour prendre part entre autres activités diplomatiques à la cérémonie d’inauguration du mausolée de Thomas Sankara, figure de proue de la souveraineté en Afrique, je tiens à vous adresser ce message avec respect, mais aussi avec une profonde inquiétude face à la situation que vit nos amis.
Vous le savez sans doute déjà : votre avocat, Maître Guy Hervé Kam, défenseur infatigable des droits humains, est toujours détenu de manière arbitraire depuis le 10 juillet 2024 par les autorités militaires burkinabè. Cette détention injuste, dénoncée à de nombreuses reprises par des organisations de la société civile et par des défenseurs des droits humains, constitue une violation flagrante des libertés fondamentales et de l’État de droit.
Petit rappel des faits. Le coordonnateur national du mouvement politique "Servir et non se servir" (Sens) avocat et cofondateur du collectif Balai Citoyen, Me Guy Hervé Kam, est emprisonné sous des accusations de "complot et association de malfaiteurs" sans aucun fondement et hors de toute procédure régulière.
Nous vous appelons solennellement à porter sa cause et si le protocole le permet à vous exprimer publiquement en faveur de sa libération, ainsi que celle de tous les militants pro-démocratie, journalistes, activistes et citoyens emprisonnés pour avoir simplement exercé leur liberté d’expression. Ils sont nombreux à avoir subi et continue de subir les foudres d’un pouvoir allergique à la contradiction. La liste est longue. Toutefois, je tiens à citer quelques noms de militants et de journalistes enlevés et envoyés soit au front soit dans des endroits inconnus :
Le 24 mars 2025, trois journalistes, Guézouma Sanogo, Boukari Ouoba et Luc Pagbelguem, ont été enlevés dans les locaux du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ). Ils ont été conduits vers une destination inconnue par des individus se présentant comme des agents des services de renseignement. Cet enlèvement est survenu trois jours après leurs dénonciations publiques concernant de la situation de la liberté de la presse et l’ingérence croissante du pouvoir dans les médias. Et comble du désarroi, au lendemain de leurs arrestations, le gouvernement a décidé de dissoudre l’Association des journalistes du Burkina (AJB), justifiant cette mesure par une non-conformité avec une loi de 2015 régissant les associations.
Par ailleurs, en 2024, plusieurs journalistes et figures des médias ont déja été enlevés et portés disparus, parmi lesquels Atiana Serges Oulon, Bienvenu Apiou, James Dembélé, Mamadou Ali Compaoré, Kalifara Séré, Adama Bayala. Tous étaient connus pour être critiques envers la junte au pouvoir.
Le Burkina Faso bénéficiait jusque-là d'un paysage médiatique dynamique, professionnel et pluraliste. Le pays comptait plus de 80 journaux (Sidwaya, L'Événement, Le Pays), 185 radios (Omega FM), une trentaine de chaînes de télévision (Radiodiffusion Télévision du Burkina, BF1) et plus d’une centaine de sites d’information (faso.net, Faso 7, Burkina 24, faso check...). Dans le dernier classement de Reporters Sans Frontières, le pays occupe la 105eme place sur 180. Et comme le dit les rédacteurs de ce rapport, « le traitement patriotique de l’information cher au capitaine Ibrahim Traoré, président de transition, a pris le pas sur la possibilité d’exercer un travail journalistique rigoureux. »
La répression ne se limite pas aux journalistes. Des militants politiques, des défenseurs des droits humains et des artistes sont soit enlevés, soit contraints à l’exil. Le 18 mars, le journaliste Idrissa Barry, membre de Sens, a été enlevé en plein jour après que son organisation a dénoncé des massacres de civils, attribués à l’armée. Le 22 mars, quatre autres membres du mouvement ont subi le même sort.
Le 30 mars, le Secrétaire exécutif du mouvement Balai Citoyen, Ousmane Lankoande, a été enlevé par la junte militaire à son retour d'un événement à Cotonou, au Bénin. Quelques jours auparavant, un autre activiste de Balai Citoyen, Amadou Sawadogo, avait également été kidnappé à Ouagadougou. Beaucoup d’autres ont quitté le pays.
Pour votre information, le Balai citoyen est un mouvement issu de la société civile, qui a pris part de manière active à l'opposition au soulèvement populaire en 2014 qui a fait échec à la tentative de Blaise Compaoré de faire un 5ème mandat. Aujourd’hui ces militants sont muselés et traqués.
La liste est loin d’être exhaustive. Mais au risque de tirer en longueur je vais m’en arrêter-là. Votre engagement en faveur de la démocratie et de la souveraineté populaire vous place dans une position privilégiée pour rappeler à nos États que la liberté d’opinion n’est pas un crime, et que la justice ne saurait être sélective entre les pro et les « traïitres à la nation ».
Pour finir, nous vous adressons cette lettre que nous espérons que vous lirez, parce que nous croyons, que vous êtes l’un des leaders politiques, [LN1] les plus légitimes en Afrique pour porter ce combat qui dépasse les frontières, car il s’agit de respect et de défense des libertés fondamentales et contre l’autoritarisme dont vous connaissez les effets dévastateurs bien plus que nul autre.
En vous remerciant pour votre attention et votre engagement pour les valeurs de justice et de l’État de droit, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre haute considération.
Abdou Aziz Cissé est chargé de plaidoyer, AfricTivistes.
* AfricTivistes est un réseau panafricain qui rassemble des défenseurs de la démocratie et des libertés fondamentales.
par Adama Dieng
DE NOS DIFFÉRENCES JAILLIT LA PAIX
EXCLUSIF SENEPLUS - Chacun de nous a le pouvoir de semer les graines de la coexistence pacifique dans nos familles, nos communautés et nos nations. N'oublions jamais que nous sommes les maillons d'une chaîne de fraternité humaine
À l'occasion de la Journée internationale du vivre-ensemble en paix, Adama Dieng, envoyé spécial de l'Union africaine pour la prévention du génocide, appelle dans le message ci-après prononcé au Conseil des sages musulmans à Abu Dhabi, à transformer les différences en forces pour bâtir un monde de coexistence pacifique. L'ancien Secrétaire général adjoint des Nations Unies nous invite à devenir des "ambassadeurs de la paix" dans les communautés, soulignant que cette mission exige non seulement la fin des conflits, mais aussi compréhension, empathie et engagement collectif.
"Frères et sœurs en humanité,
En cette Journée internationale du vivre-ensemble en paix, nous sommes unis dans un esprit d'amour, d'harmonie et de respect mutuel. C'est un profond honneur de repenser au chemin parcouru, en particulier aux efforts inlassables de visionnaires comme Cheikh Bentounes, dont la sagesse a inspiré notre engagement collectif en faveur de la paix.
La Journée internationale du vivre-ensemble en paix repose sur des principes philosophiques fondamentaux tels que la tolérance, l'inclusion, la compréhension et la solidarité. Elle vise à promouvoir la coexistence pacifique en encourageant l'acceptation des différences et le respect mutuel. Pour concrétiser cette vision, plusieurs actions sont nécessaires : enseigner dès le plus jeune âge l'importance du respect et du dialogue interculturel ; Encourager les échanges entre les communautés et les cultures pour renforcer la compréhension mutuelle ; lutter contre les discriminations et les injustices sociales qui alimentent les conflits ; et mettre en œuvre des politiques favorisant la paix et la réconciliation.
Cette journée n'est pas seulement une reconnaissance de nos idéaux communs, mais un appel à l'action. Vivre en paix ensemble exige plus que la simple cessation des conflits ; elle exige compréhension, empathie et un engagement en faveur de la coexistence au sein de nos diverses cultures et croyances. Nous devons considérer nos différences comme des atouts, favorisant le dialogue et la coopération qui enrichissent notre communauté mondiale.
Relevons le défi de devenir des ambassadeurs de la paix, en favorisant des environnements qui célèbrent la paix et promeuvent la justice. Chacun de nous a le pouvoir de semer les graines de la coexistence pacifique dans nos familles, nos communautés et nos nations.
Ensemble, réaffirmons notre engagement à bâtir un monde où chaque individu se sent en sécurité et valorisé, quelles que soient ses origines. Aujourd'hui, nous célébrons non seulement les principes de paix, mais aussi les actions qui les transforment en réalité.
En ce jour, prenons tous un moment pour réfléchir à la manière dont nous pouvons contribuer à la paix dans nos vies et celles de ceux qui nous entourent. Inspirons le changement par nos actions, éduquons les générations futures aux valeurs de tolérance et poursuivons l'œuvre essentielle d'unification de l'humanité dans la quête de la paix. Ensemble, par des actions concrètes et une volonté collective, nous pouvons construire un monde où vivre ensemble en paix est plus qu'un idéal, mais une réalité quotidienne. N'oublions jamais que nous sommes les maillons d'une chaîne de fraternité humaine.
Que Dieu nous bénisse !"
"Brothers and sisters in Humanity,
On this International Day of Living in Peace Together, we stand united in the spirit of love, harmony, and mutual respect. It is a profound honor to reflect on the journey that led us here, particularly the relentless efforts of visionaries like Cheikh Bentounes, whose wisdom inspired our collective commitment to peace.
The International Day of Living Together in Peace is based on fundamental philosophical principles such as tolerance, inclusion, understanding, and solidarity. It aims to promote peaceful coexistence by encouraging the acceptance of differences and mutual respect. To make this vision a reality, several actions are necessary: teaching from an early age the importance of respect and intercultural dialogue; encouraging exchanges between communities and cultures to strengthen mutual understanding; combating discrimination and social injustices that fuel conflict; and implementing policies that promote peace and reconciliation.
This day is not merely a recognition of our shared ideals but a call to action. Living in peace together requires more than just a cessation of conflict; it demands understanding, empathy, and a commitment to coexistence amidst our diverse cultures and beliefs. We must embrace our differences as strengths, fostering dialogue and cooperation that enrich our global community.
Let us challenge ourselves to become ambassadors of peace, fostering environments that celebrate peace and promote justice. Each one of us has the power to sow the seeds of peaceful coexistence in our families, communities, and nations.
Together, let us reaffirm our dedication to building a world where every individual feels secure and valued, regardless of their background. Today, we celebrate not just the principles of peace, but the actions that transform those principles into a lived reality.
On this day, may we all take a moment to reflect on how we can contribute to nurturing peace in our lives and the lives of those around us. Let's inspire change through our actions, educate future generations on the values of tolerance, and continue the vital work of uniting humanity in the quest for peace. Together, through concrete actions and collective will, we can build a world where living together in peace is more than an ideal, but a daily reality. We shall never forget that we are the links of a chain for human fraternity.
God bless us !"
BUILDERS ELIMINE LE JARAAF ET RETROUVE G. FOOT EN FINALE
L’aventure s’arrête pour le Jaraaf de Dakar. Hier, au stade municipal de Ngor, les Vert et Blanc de la Médina ont été éliminés par Builders, une équipe qui évolue en National 1 (2-2, tab 5- 3)
Le Jaraaf de Dakar a chuté en demi-finale de la 64e édition de la Coupe du Sénégal. Hier, l’équipe de la Médina a été éliminée par Builders FC à la séance des tirs au but. par contre, Génération Foot a réussi à barrer la route à Guelewars de Fatick au stade Massène Sène.
L’aventure s’arrête pour le Jaraaf de Dakar. Hier, au stade municipal de Ngor, les Vert et Blanc de la Médina ont été éliminés par Builders, une équipe qui évolue en National 1 (2-2, tab 5- 3). Pourtant, dès l’entame de la partie, le club de la médina montre carrément ses intentions dans cette partie.
Dominateurs, les Vert et Blanc déroulent et se créent beaucoup d’occasions sans pour autant trouver la faille. Mais, après 20 minutes de jeu, Ababacar Sarr est fauché dans la surface après une action d’école rondement menée par les Vert et Blanc. Fallou Fall va exécuter la sentence et ouvrir le score sur penalty (1- 0).
Galvanisés par ce but, les partenaires de Cheikh Lo multiplient les attaques. Éloigné des terrains depuis le mois de janvier, l’arrière latéral marque dès son troisième match (dont deux en tant que titulaire). Adama Wade, sur un coup franc de Rémi Bocandé, pense doubler la mise (29e). Mais l’arbitre de touche signale une position de hors-jeu. A la fin de la première mi-temps, les hommes de Malick Daf mènent au tableau d’affichage.
Au retour des vestiaires avec les consignes apportées, Builders montre un autre visage. Les joueurs de Patte d’Oie misent sur l’attaque pour revenir au score. Et c’est Pape Thiaw qui va sonner la révolte de ses partenaires. Nous jouons la 50 minute, l’attaquant Thiaw voit sa frappe déviée en corner. Quelques minutes plus tard, sur une belle action collective, Adama Keita tente de tromper la vigilance du portier adverse, mais ce dernier voit sa tête repoussée. Alors que le club de la Médina pensait gérer la partie, Bouly Lô remet les deux équipes à égalité (1-1) à dix minutes de la fin de la partie. Les deux équipes se rendent alors en prolongations où le Jaraaf prend encore l’avantage grâce à Mouhamed Niang (2-1, 95e). Mais la joie n’est que de courte durée pour les hommes de Malick Daf qui se font une nouvelle fois rattraper après un penalty concédé (2-2, 100e).
Finalement, le club de la Médina va s’incliner lors de la séance fatidique des tirs au but (3-5) devant l’équipe héroïque de Builders FC. Le club de Patte d’Oie accède pour la première fois de son histoire à ce stade de la compétition.
G. FOOT ÉCARTE GUELEWARS DE FATICK
Comme l’année dernière, Jaraaf s’arrête en demi-finales. Lors de la précédente édition, le club médinois a été sorti aux tirs au but par Académie Férus Foot, une formation évoluant en régional. Dans l’autre demi-finale, Génération Foot a battu Guelewars (1-0). L’unique but de la partie a été inscrit par Alassane Sy. Vainqueur de la coupe du Sénégal en 2018, Génération Foot retrouve la finale de la compétition pour la troisième fois de son histoire
LE CDEPS PERD LA PREMIERE MANCHE
Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de Presse du Sénégal (Cdeps) a vu sa requête contre l’arrêté du ministre de la Communication portant cessation de «diffusion et de parution des médias non-conformes», déclarée irrecevable.
La requête en annulation introduite devantle juge des référés de la Cour suprême par le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEpS) pour une suspension des assignations de cessation de parution et de diffusion des «médias non conformes» a été jugé irrecevable. Toutefois, la structure patronale de la presse va réintroduire un nouveau recours contre l’arrêté du ministre de la Communication.
Il faudra repasser devant le juge des référés pour espérer avoir gain de cause. Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de Presse du Sénégal (Cdeps) a vu sa requête contre l’arrêté du ministre de la Communication portant cessation de «diffusion et de parution des médias non-conformes», déclarée irrecevable.
Le patronat de la presse demandait la suspension de l’arrêté du ministre Alioune Sall. «Le juge des référés, statuant sur l’arrêté portant cessation de parution et de diffusion des «médias non conformes» au Code de la presse, a jugé ce jeudi irrecevable la première requête en annulation introduite par le pool d’avocats dirigé par Me El Hadj Amadou SALL», a indiqué, hier, dans un communiqué, le Cdeps qui, dans le même temps, rapporte que son avocat «Me SALL a informé, que lors des débats, l’Avocat général et l’Agent judiciaire de l’État auraient tous deux affirmé que le ministre de la Communication n’a aucune compétence pour ordonner l’interdiction de diffusion et de parution des médias». Pour le moment, indique le Cdeps, la décision motivée et écrite du juge des référés n’a pas encore été portée à l’attention des parties. Mais, le Cdeps entend dès lors réintroduire une nouvelle requête après réception de la notification de la décision rendue par le juge des référés en vue de juger l’affaire dans le fond. Car, pour des questions procédurales, le juge des référés statue d’abord sur les conditions de recevabilité d’une requête. Et ce n’est qu’après que la requête est jugée recevable que le juge se prononcera sur le fond. «Ce n’est donc que partie remise. Une nouvelle requête sera introduite devant le juge des référés pour juger, sur le fond, de l’illégalité de l’arrêté du ministre de la Communication, qui a décrété de manière arbitraire la cessation de parution et de diffusion des médias», a indiqué le Cdeps qui regrette, dans le même registre que «l’acte inique» du ministre de la Communication, sans aucune base légale, a provoqué la fermeture des entreprises de presse et le chômage de plusieurs milliers de professionnels des médias, mères et pères de famille, en cette veille de Tabaski 2025. «La réputation des entreprises de presse en a subi un coup auprès de l’opinion et des annonceurs, bailleurs de la presse. L’État devrait en faire les frais, en payant des dommages et intérêts pour les préjudices subis», a dénoncé le patronat de Presse. «Les parties se sont accordées à dire que la décision du ministre de la Communication viole la loi. C’est pourquoi, nous avons grand espoir quand nous allons introduire à nouveau une requête en annulation devant le juge des référés que nous aurons gain de cause pour que l’injustice que les médias sénégalais subissent de la part du ministre de la Communication soit annihilée», a indiqué le président du Cdeps, Mamadou Ibra Kane, que nous avons joint au téléphone.
MOBILISATION SILENCIEUSE POUR LIBÉRER LE MILITAIRE ENLEVÉ EN CASAMANCE
Entre médiateurs traditionnels, déplacements en Gambie voisine et canaux discrets de communication, tous les efforts convergent vers une résolution pacifique de cette crise qui menace le dialogue entre Dakar et certaines factions du MFDC
(SenePlus) - Voilà un mois qu'un officier sénégalais est retenu captif par des rebelles en Casamance. Loin des opérations militaires d'envergure, c'est une intense diplomatie de l'ombre qui s'est mise en place pour obtenir sa libération sans compromettre le fragile processus de paix en cours dans la région.
"Des canaux de discussions sont ouverts entre l'armée sénégalaise et les ravisseurs du soldat disparu, qui serait en bonne santé et détenu dans des conditions acceptables", révèle Jeune Afrique dans ses colonnes. Si cette information n'a pas été confirmée officiellement par l'état-major, elle illustre la stratégie privilégiée par Dakar : la négociation plutôt que la confrontation.
L'enlèvement remonte au 16 avril dernier. L'officier participait à une opération de sécurisation dans la zone des Palmiers, département de Bignona, lorsque son unité a été "prise à partie par un groupe armé", selon les termes utilisés par l'armée sénégalaise. Un militaire a été blessé et un autre enlevé lors de cet accrochage qui faisait suite à un braquage dans le village de Djinaky.
Face à cette situation, l'armée semble avoir rapidement écarté l'option d'une intervention musclée. "Des négociations sont en cours pour le retrouver [sans qu'il y ait de représailles]", confie une source à JA, confirmant ainsi la volonté des autorités de ne pas compromettre par une action précipitée les avancées récentes dans le processus de paix.
Une mobilisation discrète mais efficace
La discrétion est de mise, mais les efforts se multiplient. D'après les informations recueillies par le magazine panafricain, "certains notables locaux se sont rendus en Gambie voisine afin de faciliter le contact avec le groupe des ravisseurs qui évoluerait dans cette zone frontalière". Ces démarches soulignent l'importance des réseaux traditionnels et transfrontaliers dans la résolution de cette crise.
Henry Ndecky, médiateur chevronné impliqué depuis des années dans les négociations entre l'État et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), confirme cette mobilisation : "Nous échangeons avec toutes les personnes qui peuvent influencer ceux qui le détiennent". Une approche qui avait déjà fait ses preuves en 2022, lorsque sept soldats sénégalais avaient été libérés après plusieurs semaines de captivité grâce à l'intervention de la communauté catholique Sant'Egidio.
Cette stratégie de négociation s'inscrit dans un contexte plus large de dialogue entre l'État sénégalais et certaines factions du MFDC. Le 23 février dernier, le Premier ministre Ousmane Sonko s'était rendu à Bissau pour participer à des discussions tripartites incluant le Sénégal, la Guinée-Bissau et des représentants du mouvement indépendantiste. À cette occasion, il avait évoqué "un accord important qui constitue un très grand pas vers la paix en Casamance".
Les branches du MFDC engagées dans ces pourparlers ont d'ailleurs tenu à se démarquer de l'enlèvement, précisant qu'elles n'avaient "rien à voir avec cet accrochage". Cette prise de distance suggère des divisions persistantes au sein du mouvement rebelle, certaines factions refusant visiblement de déposer les armes malgré les avancées diplomatiques.
"Cela ressemble fort à un acte de sabotage après la venue du Premier ministre à Bissau", analyse pour Jeune Afrique un spécialiste du conflit souhaitant garder l'anonymat. Cette lecture de la situation explique d'autant plus la prudence des autorités sénégalaises, qui cherchent à éviter que cet incident isolé ne fasse dérailler l'ensemble du processus de paix.
Un précédent encourageant
L'histoire récente de la Casamance offre des motifs d'espoir pour une résolution pacifique de cette crise. Le 13 mai dernier, rappelle Jeune Afrique, une aile du MFDC célébrait les deux ans de sa sortie du maquis. Ce sont 250 combattants qui avaient alors déposé les armes dans le département de Bignona, démontrant la possibilité d'une transition du conflit vers la paix.
Cette expérience pourrait servir de modèle pour résoudre la crise actuelle, d'autant que le "Plan Diomaye pour la Casamance", chiffré à plus de 53 milliards de francs CFA, offre un cadre propice pour l'intégration des anciens rebelles. Ce programme ambitieux vise notamment à faciliter "le retour des populations déplacées, l'amnistie dont pourraient bénéficier les anciens combattants et leur réintégration dans la société".
Si l'enlèvement du militaire sénégalais n'a pas, selon les sources de Jeune Afrique, "eu d'incidence sur les négociations en cours", il met néanmoins en lumière les défis qui persistent dans la résolution du conflit casamançais.
"Le braquage de Djinaky semblait surtout répondre à des logiques économiques", précise l'analyste cité par le magazine, soulignant ainsi l'un des obstacles majeurs à la pacification durable de la région : la reconversion des combattants et leur intégration économique. Les anciens rebelles qui ont déjà rejoint la vie civile font face à d'importantes "difficultés économiques et administratives", particulièrement ceux ayant passé "plusieurs décennies dans la clandestinité".
La libération du militaire enlevé constituerait un signal fort pour la poursuite du processus de paix. C'est pourquoi l'ensemble des acteurs impliqués dans cette médiation silencieuse œuvrent avec patience et détermination, conscients qu'un dénouement pacifique de cette crise renforcerait la dynamique positive engagée depuis plusieurs mois en Casamance.