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24 mai 2025
LA PROBLEMATIQUE DU GENRE AU CŒUR DES CONCERTATIONS AU COEUR DIALOGUE SOCIAL
Le président Haut Conseil du Dialogue Social, Mamadou Lamine Dianté, souligne l'urgence de corriger les retards observés dans ce domaine, malgré les nombreuses conventions internationales ratifiées
La 37e session de l’Assemblée plénière du Hcds, qui s’est ouverte hier à Saly, est dédiée à une problématique essentielle, qui est la prise en compte du genre dans les relations professionnelles. Sous le thème : «Pour une meilleure appropriation du genre, de l’égalité des chances et de traitement au travail par les mandants tripartites du Hcds», cette 37e session marque un tournant dans l’engagement du Haut-conseil du dialogue social pour une gouvernance inclusive et équitable dans les relations professionnelles.
Dans son discours d’ouverture, Mamadou Lamine Dianté, président du Hcds, a rappelé l’importance du dialogue social dans le développement économique et social du Sénégal, conformément à l’Agenda national de transformation 2050.
Selon lui, le genre constitue un enjeu prioritaire dans les relations professionnelles. C’est pourquoi, dira-t-il, le choix de ce thème répond à un double besoin. D’abord, corriger les retards observés dans la promotion du genre au sein des activités du Hcds et enssuite renforcer les capacités des membres sur les normes internationales et nationales en matière d’égalité des chances et de traitement au travail.
Malgré la mise en place d’une commission spécialisée sur le genre, les activités consacrées à cette thématique n’ont pas été à la hauteur des ambitions de l’institution jusqu’à présent. Le Cadre stratégique d’intervention 2025-2027 se fixe ainsi pour objectif de combler ces lacunes en alignant les actions du Hcds avec les nouveaux référentiels des politiques publiques, notamment l’Agenda Sénégal 2050.
Mamadou Lamine Dianté a aussi rappelé que le Sénégal a ratifié plusieurs instruments internationaux de l’Oit, notamment : «La Convention n°100 sur l’égalité de rémunération, la Convention n°111 sur la non-discrimination dans l’emploi et les professions, la Convention n°183 sur la protection de la maternité, la Convention n°190 sur la lutte contre la violence et le harcèlement au travail. Ces conventions, intégrées dans la législation nationale, renforcent les principes d’égalité entre les travailleurs et les travailleuses, en bannissant toute forme de discrimination au travail. Cependant, leur application reste confrontée à des défis socioculturels et religieux propres au Sénégal», a souligné le président du Hcds.
En écho à ces propos, Mame Khar Bass, représentante du patronat, a également pris la parole pour souligner l’importance de l’égalité des chances comme levier de performance et d’innovation dans le milieu professionnel. Elle a appelé à des actions concrètes telles que «la refonte des politiques d’entreprises pour les rendre inclusives, la lutte contre les stéréotypes limitant certaines catégories sociales, la mise en place d’indicateurs pour mesurer les progrès réalisés».
Selon Mme Bass, l’égalité n’est pas une contrainte, mais une opportunité. Elle a invité les participants à faire de cette session un espace de construction de solutions concrètes pour un monde du travail plus juste et équitable.
Ainsi, selon les organisateurs, cette 37ème session se veut non seulement une plateforme d’échanges, mais également un point de départ pour intégrer pleinement la dimension genre dans les relations professionnelles. A cet effet, les membres du Hcds analyseront le Cadre stratégique d’intervention 2025-2027, tout en formulant des recommandations pour améliorer les conditions de travail, notamment en matière de congé de maternité et de paternité.
Par ailleurs, le président du Hcds a exhorté les membres à s’approprier les outils et les concepts abordés durant cette session. Il a également salué les contributions des mandants tripartites, rappelant que le dialogue social est un pilier essentiel pour la paix sociale et la prospérité au Sénégal.
le Général de division Magatte Ndiaye, a présidé, hier à Thiès, la cérémonie de remise de diplômes aux officiers de la deuxième session du Cours de formation des futurs commandants d’unité d’infanterie (Cfcu/Inf) de l’année 2024
Au nom du Général de corps d’Armée Mbaye Cissé, Chef d’état-major des Armées, le Général de division Magatte Ndiaye, Sous-chef d’état-major général des Armées, a présidé, hier à Thiès, la cérémonie de remise de diplômes aux officiers de la deuxième session du Cours de formation des futurs commandants d’unité d’infanterie (Cfcu/Inf) de l’année 2024.
Etape déterminante de la formation continue des officiers, qui vise fondamentalement à préparer les bénéficiaires à l’exercice de leurs futures fonctions, le Cfcu constitue un cadre formel de certification de la capacité de ces jeunes chefs fantassins à assumer efficacement le commandement d’une unité élémentaire, tant en garnison que dans le cadre de missions opérationnelles complexes, avec des conditions d’emploi de plus en plus exigeantes.
Le cycle de la session 2024-2, clôturé hier mercredi 29 janvier 2025, a débuté le 19 septembre 2024. Il a accueilli 25 officiers stagiaires dont 7 de pays amis (Bénin, Burundi, Guinée Equatoriale, République démocratique du Congo, Ouganda, Rwanda, Tchad,) et 18 Sénégalais répartis ainsi : 14 de l’Emat, 1 de la Bnsp, 1 de la Gendarmerie nationale, 1 de la Marine nationale/Fs Mer et 1 de l’Armée de l’air/fusilier commando de l’air. L’objectif de ce cours visait globalement, d’une part, à les rendre «aptes à commander d’emblée» une Unité élémentaire de combat d’infanterie dans un environnement interarmes et multinational et, d’autre part, à pousser leur formation d’officier en leur dispensant des connaissances sur «le travail d’état-major et au sein d’un Centre des opérations (Co) d’un Groupement tactique interarmes (Gtia)». Il s’agissait de développer en eux de solides connaissances militaires et générales nécessaires afin qu’ils puissent discerner dans la complexité des théâtres d’opérations, décider dans l’incertitude et agir dans l’adversité.
Selon le Colonel Mathieu Diogoye Sène, Commandant de l’Ecole d’application et de perfectionnement interarmées (Eapi), les objectifs ont été largement atteints pour cette promotion du Cfc 2024-2, qui se distingue par ses brillants résultats, son homogénéité et surtout son niveau particulièrement élevé dans le déroulement des missions opérationnelles. Il s’est réjoui de «voir que la montée en puissance est une réalité au sein de l’Eapi par le renforcement en moyens roulants et l’acquisition de nouvelles infrastructures, assurant une formation de qualité aux officiers stagiaires. Ces changements démontrent l’attachement du Commandement à fournir tout le soutien nécessaire pour l’amélioration des conditions de travail des stagiaires et de l’encadrement de l’école». Il n’a pas manqué d’exprimer, au nom de l’école, «notre satisfaction à la coopération militaire française pour son état d’esprit, sa disponibilité et son engagement qualitatif à nos côtés».
A l’attention des récipiendaires, Colonel Mathieu Diogoye Sène a souligné : «Vous avez choisi l’infanterie, donc vous avez choisi l’homme comme premier outil de combat. Accordez-lui toute l’importance qui sied. Plus que tout autre combattant, vous avez à l’esprit que ce choix engage votre vie. Vous allez bientôt tenir des emplois valorisants et exigeants. Vous en connaîtrez vite la grandeur et le prix. Vous saurez qu’ils exigent détermination et courage. Les réflexes que vous avez acquis en ces murs sont de ceux qui structurent et qui demeurent tout au long de votre carrière. Vous en aurez rapidement besoin car vous serez bientôt engagés dans des situations complexes, requérant de grandes qualités humaines et professionnelles. Il faudra donc donner le meilleur de vous-mêmes pour commander des hommes et des femmes qui attendent beaucoup de vous. Vous ne devrez jamais les décevoir, mais je sais que vous y êtes préparés.»
Le Commandant de l’Eapi rappelle que la sous-région dont la plupart d’entre les récipiendaires sont originaires, est aujourd’hui infestée d’organisations criminelles et djihadistes. Il s’agit là, leur dira-t-il, d’un «défi que seule votre foi inébranlable dans les valeurs cardinales qui fondent nos sociétés, et en particulier celles qui commandent l’exercice de la carrière militaire, vous permettra de relever».
LA SAR 2.0 DANS LES PIPELINES
Cette initiative de 3000 milliards de FCFA transformera la Société africaine de raffinage en un géant régional du secteur. Le projet permettra non seulement de traiter l'intégralité du pétrole de Sangomar, mais aussi d'approvisionner les pays voisins
Avec le projet de la Sar 2.0, qui va raffiner tout le brut de Sangomar, la Société nationale de raffinage vise à assurer la souveraineté énergétique du pays et inonder même le marché régional. D’un coût estimatif de 5 milliards de dollars, soit environ 3000 milliards de francs Cfa, il va permettre aussi à la société de passer de 1000 milliards à 3000 milliards de Cfa de chiffre d’affaires. Avec l’Apix, la Sar continue à approfondir la réflexion pour sa concrétisation.
Avec l’exploitation des hydrocarbures, la Société africaine de raffinage (Sar) poursuit sa mise à niveau pour se projeter dans l’avenir. Avec Sar 2.0, elle veut affiner encore son savoir-faire pour assurer au Sénégal sa souveraineté énergétique. Hier, le Directeur général de la Sar, Mamadou Abib Diop, a reçu une délégation de l’Apix S.a, conduite par son Directeur général Bakary Séga Bathily, pour essayer d’explorer les axes de collaboration pour la recherche de financement privé pour le projet à la fois gigantesque et structurante. «Nous avons organisé cette rencontre parce que la Sar a entamé un projet à la fois structurant et crucial pour l’Etat du Sénégal. Il va permettre d’atteindre la souveraineté énergétique du pays. L’Apix est une société incontournable en la matière. Nous avons pu trouver des synergies, des actions sur lesquelles on pourrait s’aligner pour avoir une réussite», a expliqué M. Diop.
La Sar, qui a déjà mis à jour ses installations depuis 2022, va essayer de monter en puissance avec ce projet pour raffiner tout le brut issu de Sangomar, pour satisfaire une demande nationale en pleine croissance. Cette initiative va accroître la puissance économique et aussi aider à réduire la facture pétrolière. «Le Projet Sar 2.0 vise à couvrir toute la demande nationale en termes de carburant, mais également d’aller au-delà en approvisionnant le marché régional. C’est une question de souveraineté énergétique et cela aura un impact positif sur la balance commerciale. Il y d’autres chaînes de valeur que cela va développer, parce qu’on parle de la diversification de nos activités vers la pétrochimie. C’est un projet structurant qui va être bénéfique pour l’Etat, mais aussi nos capitaines d’industrie, parce que cela va augmenter leur compétitivité. Nous ne couvrons que 50% et nous complétons par l’importation. Nous allons satisfaire toute la demande nationale. Il va impacter la politique d’industrialisation du Sénégal comme avec les bases pétrochimiques, de carburant, qui seront des matières premières que les industriels pourront utiliser», se projette le Dg de la Sar.
L’apport de l’Apix
Pour la Sar, qui fait un chiffre d’affaires de plus de 1000 milliards de francs Cfa, ce sera aussi un bond en avant. Même si le projet va nécessiter un financement de 5 milliards de dollars, soit environ 3000 milliards de francs Cfa. «On est en phase d’étude conceptuelle, l’étude de marché. Ce sera un marché très rentable, avec un retour sur investissements très intéressant. En 2025, nous allons approfondir avec l’étude d’avant-projet qui nous permettra d’affiner les données. Il y a énormément d’investisseurs parce que l’environnement des affaires est amélioré. Cela veut dire que l’Apix a fait un travail remarquable. On commence à voir les fruits de leurs actions pour vendre la destination du Sénégal. La Sar a un savoir-faire parce que nous avons l’unique raffinerie, les ressources humaines. Avec l’accompagnement de l’Etat, ce projet ne peut qu’attirer les investisseurs. Nous arriverons à 3000 milliards de chiffre d’affaire contre 1000 milliards de francs Cfa actuellement», ajoute-t-il.
Aujourd’hui, la Sar 2.0 est encore en gestation, avec un site pour abriter ce projet. «Nous avons 5 à 6 options, mais il y a tout un choix de critères qu’il faut considérer pour faire le choix. Cette visite a permis d’établir un premier contact positif avec Apix Sa et d’ouvrir la voie à une collaboration future. Il est prévu très prochainement la mise en place d’un comité conjoint de suivi des recommandations issues de la séance de travail. Nous avons un cœur de métier : c’est le raffinage, c’est ce qu’on connaît. Avec un projet d’une telle dimension, il faut un apport de l’Apix qui a un savoir-faire dans la libération des emprises, la structuration du projet», renchérit M. Diop.
En écho, le Directeur général de l’Apix, Bakary Séga Bathily, insiste : «Nous sommes venus rencontrer la Sar pour voir leur pipeline de projets. Nous intervenons dans la libération des emprises, la structuration des projets et la recherche d’investisseurs. Il n’y a pas plus structurant et plus challenging que ce projet, parce qu’il nous permet de quitter le cap où on était importateur et dépendant du marché extérieur en termes de carburant et de produits dérivés, pour entrer dans l’ère de la souveraineté. Avec Sar 2.0, nous allons passer d’1, 5 million de tonnes de produits de carburant à 5, 5 millions de tonnes pour approvisionner le marché local qui connaît une croissance de 5%. On est aujourd’hui à 3 millions de tonnes de demande nationale et nous travaillons avec les pays limitrophes qui ont une forte demande.»
LE VOCABULAIRE EXPLIQUE À SUFFISANCE LA VIOLENCE
"Attaque", "défense", "combat" : le langage même du sport révèle sa nature violente, analyse le sociologue Baye Ndaraw Diop. Cette violence verbale se traduit de plus en plus par des actes physiques dans les stades
La situation du pays ne laisse pas indifférent. Le sociologue Baye Ndaraw Diop diagnostique la violence dans le milieu sportif. L’ancien coordonnateur du service de l’action éducative en milieu ouvert (Aemo) estime que le langage est «très agressif». Le sociologue préconise des mécanismes pour endiguer le phénomène qui prend de l’ampleur. il a invité les autorités à prendre les dispositions nécessaires pour assainir le milieu.
Le sociologue Baye Ndaraw Diop n’y est pas allé du dos de la cuillère pour parler de la violence en milieu sportif. «Les mots qui sont utilisés dans ce milieu sont les suivants : attaque, défense, tacle, combat, résistance, battre, écraser, chute…sont suffisants pour expliquer le phénomène de la violence.
En revisitant l’histoire de la violence dans le sport, on constate que de l’antiquité aux premiers jeux olympiques, la violence acceptée dans les pratiques et compétitions était supérieure et n’obéissait pas à l’esprit de loyauté. Toutefois, la violence persiste et se présente sous plusieurs formes», se désole Baye Ndaraw Diop pour qui, des violences existent dans la lutte comme dans le football notamment le navétanes. «Elles sont spontanées et sont le fait des supporters. Elles concernent aussi bien le sport professionnel qu'amateur. Ces violences se manifestent sous plusieurs formes et impliquent divers acteurs. Ces violences dans le sport et autour des sports font partie de ces phénomènes qui inquiètent la société en général et plus particulièrement les fédérations sportives, les pouvoirs publics, les sportifs eux-mêmes. Elles paraissent contraire aux valeurs du sport comme le plaisir de jouer, le fair-play, le respect des concurrents, l’antiracisme, même si la rivalité qui peut opposer deux compétiteurs ou deux équipes fait aussi partie du sport», relève le sociologue.
La violence concerne la plupart des activités sportives car elle ne se limite pas à la force qui porte atteinte à l’intégrité physique des personnes, elle revêt des formes, verbales et psychologiques, fait-il constater. «Et en conséquence, la violence n’est pas réservée à certains sports. Elle touche des sports collectifs, des sports de combat et des sports individuels», a-t-il rappelé. Un grand penseur ne disait-il pas que «le sport est le reflet de la société et donc tous les sports sont concernés, professionnels comme amateurs».
« La violence touche des sports collectifs, de combat et individuels »
Les violences concernent aussi bien les relations des sportifs entre eux que les relations des sportifs avec les entraîneurs, les dirigeants et les arbitres, les forces de l’ordre, les comportements des supporters, la presse (on accuse souvent à tort ou à raison certains journalistes d’alimenter et/ou d’entretenir la violence dans le milieu sportif). «Si le football et la lutte sont fortement liés à la violence, on remarque également que d’autres sports (basket, hand-ball etc.) ne sont pas aussi épargnés pour autant. La violence dans le sport est un sujet populaire abondamment traité dans les médias. Cette violence est principalement en lien avec la violence physique subie par les sportifs. La violence psychologique n’est pas autant visible que la violence physique, mais elle reste plus néfaste pour un athlète. Les actes d'agression ne sont pas propres au football», a précisé le sociologue pour qui «des actes de violence entre des joueurs opposés résultent généralement d'une escalade de la rudesse des contacts personnels. Mais le seuil des contacts personnels qui demandent une sanction n'est pas toujours facile à déterminer.
Les officiels (arbitres, juges) sont fréquemment pris à partie par les joueurs, et supporters par des insultes, des bousculades, des agressions violentes dans certains cas. Les situations constatées au cours des récents matches navétanes avec leur cortège de blessés et de morts en sont une parfaite illustration», a encore soutenu M. Diop.
Toutefois, il pense que les autorités sportives (ministère-ORCAV) doivent participer à la conception et à la mise en œuvre de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre les violences dans le sport. Leurs missions sont de contribuer à renforcer le dispositif de traitement des signalements dans un cadre interministériel, d'apporter des éclairages pour la mise en œuvre de la stratégie nationale en faveur de la prévention des violences dans toutes les manifestations sportives.
« Une vaste campagne de sensibilisation permanente doit également etre menée a tous les niveaux... »
«De façon concertée, tous les acteurs du monde sportif doivent se réunir, faire un diagnostic approfondi du phénomène et proposer des pistes de solutions appropriées à ce fléau qui ternit l’image du sport et apporte malheur et désolation dans le pays. En plus des sanctions très sévères appliquées avec rigueur et sans discrimination. Une vaste campagne de sensibilisation permanente doit également être menée à tous les niveaux pour améliorer le niveau de conscience et de responsabilité des uns et des autres. Mieux, il faut penser à la fusion des équipes dans les quartiers pour éviter les violences», a préconisé le spécialiste de la protection sociale, estimant que les autorités doivent «prendre les dispositions idoines pendant les manifestations sportives et adopter la tolérance zéro contre tous les contrevenants. Elles ne doivent pas céder aux chantages des dirigeants». Il a salué les dispositions prises par le président de la République lors du conseil des ministres d’hier, interpellant le ministre des Sports, de la Culture et de la Jeunesse. « Il revient aux parents d’assumer leurs responsabilités en tenant un discours responsable à leurs enfants. Des jeunes bien éduqués auront toujours et partout un comportement responsable quel que soient les évènements. On ne manquera pas de conseiller les dirigeants sportifs de veiller à leur formation pour être à la hauteur des défis», a déclaré Baye Ndaraw Diop qui invite les dirigeants du mouvement à assurer des formations pour un changement de comportements.
LA COLÈRE DES BÂTISSEURS SÉNÉGALAIS
Un nouveau bras de fer oppose les syndicats du BTP à la SN HLM autour d'un projet immobilier. Au cœur de la discorde : un accord avec une entreprise française pour la construction de 25 000 logements, jugé contraire aux intérêts nationaux
Les syndicats patronaux du Btp sénégalais affiliés au Cnp et à la CneS (SpebTpS et Sn BTp) sont montés au créneau pour dénoncer l’accord de partenariat entre la Sn HLm et les entreprises françaises sur un projet de construction d'un lot de 25 000 logements. Les syndicats patronaux du Btp relèvent à travers cet acte un paradoxe et une absence de considération pour le secteur privé national.
Un éternel paradoxe! C’est ainsi que les syndicats patronaux du BTP qualifient la décision du directeur général de la SNHLM, Bassirou Kébé qui aurait paraphé un contrat de partenariat avec une société française basé à Montpellier portant sur un projet de 25 000 logements. Dans un communiqué parvenu à «l’As», les syndicats patronaux du BTP sénégalais affiliés au CNP et à la CNES (SPEBTPS et SNBTP) dénoncent la mise à l’écart des sociétés nationales. Alors que les nouvelles autorités optent pour le patriotisme économique.
De plus, ils reprochent à la direction de la SNHLM de vouloir créer une société de droit sénégalais qui serait signataire d’un contrat de type PPP et promettent le transfert de compétences et de technologies ainsi que le recrutement de sénégalais pour l’exécution des travaux. «Nous syndicats patronaux du BTP, déplorons et regrettons l’absence totale de considération pour le secteur privé national dont ferait ainsi montre une société nationale dont la mission première est de construire des logements sociaux en ayant recours à l’expertise nationale. Nous déplorons en outre que la voie détournée envisagée pour maquiller cette entorse à notre souveraineté économique serait d’attribuer ce marché à une entreprise 100% sénégalaise appartenant à 100% à des ressortissants étrangers», fulminent-ils dans leur communiqué.
Non sans fustiger «le peu de considération que la SNHLM aurait alors vis-à-vis des entreprises sénégalaises de promotion immobilière et de construction», dans «un contexte de patriotisme économique maintes fois prôné et rappelé par nos autorités actuelles». Ils estiment que la SNHLM devait réunir les promoteurs sénégalais associés à des promoteurs étrangers afin de réaliser un ambitieux programme de logements pour la Nation. L’expression la plus accomplie du patriotisme et de la souveraineté devant être de faire en sorte que 100% des travaux soient réalisés par des entreprises sénégalaises et le fruit des ventes domiciliés dans des banques sénégalaises. Ils invitent en outre les responsables SNHLM à revoir leur position sur ce dossier et à privilégier, comme le font leurs homologues étrangers, la conclusion d’accords de partenariats de cette nature avec les sociétés sénégalaises d’immobilier et de construction dont l’excellente réputation n’est plus à prouver au Sénégal tout comme à l’étranger.
LA SN-HLM MET LE BTP SENEGALAIS EN ROGNE
Les syndicats patronaux du btp sénégalais ont, dans un communiqué commun, dénoncé une absence totale de considération suite à un protocole d'accord qui aurait été signé entre la Sn-hlm et un groupe d’entreprises françaises.
Les syndicats patronaux du Btp sénégalais ont, dans un communiqué commun, dénoncé une absence totale de considération suite à un protocole d'accord qui aurait été signé entre la Sn-hlm et un groupe d’entreprises françaises.
C'est une nouvelle qui est loin de ravir le secteur du Btp sénégalais. En effet, dans un communiqué, les syndicats patronaux du BTP sénégalais affiliés au CNP et à la CNES (SPEBTPS et SNBTP) ont dit apprendre par voie de presse notamment de nos confrères du Journal Enquête que la SNHLM envisage de signer un contrat de construction de 25 000 logements avec un groupe d’entreprises françaises. En attendant la rédaction d’un contrat, selon les syndicats, un protocole d’accord marquant l’ouverture de négociations aurait d’ores et déjà été signé entre la SNHLM et un groupe d’entreprises françaises basées à Montpellier.
Les syndicats patronaux du BTP ont également relevé dans l’article que les parties envisagent la création d’une société de droit sénégalais qui serait signataire d’un contrat de type PPP et promettent le transfert de compétences et de technologies ainsi que le recrutement de sénégalais pour l’exécution des travaux. “ Si de tels faits sont avérés, nous syndicats patronaux du BTP, déplorons et regrettons l’absence totale de considération pour le secteur privé national dont ferait ainsi montre une société nationale dont la mission première est de construire des logements sociaux en ayant recours à l’expertise nationale. Nous déplorons en outre que la voie détournée envisagée pour maquiller cette entorse à notre souveraineté économique serait d’attribuer ce marché à 100% sénégalaise à des ressortissants étrangers”, ont déclaré les syndicats du Btp..
Plus loin, ils ajoutent : “Dans un contexte de patriotisme économique maintes fois prôné et rappelé par nos autorités actuelles, nous ne pouvons que nous attrister de constater le peu de considération que la SNHLM aurait alors vis-à-vis des entreprises sénégalaises de promotion immobilière et de construction. La logique aurait voulu que la SNHLM réunisse des promoteurs sénégalais associés à des promoteurs étrangers afin de réaliser un ambitieux programme de logements pour la Nation. L’expression la plus accomplie du patriotisme et de la souveraineté devrait être de faire en sorte que 100% des travaux soient réalisés par des entreprises sénégalaises et le fruit des ventes domiciliés dans des banques sénégalaises”. Enfin, les syndicalistes ont appelé les responsables SNHLM à revoir leur position sur ce dossier et à privilégier comme le font leurs homologues étrangers la conclusion d’accords de partenariats de cette nature avec les sociétés sénégalaises d’immobilier et de construction dont l’excellente réputation n’est plus à prouver au Sénégal tout comme à l’étranger.
La télévision Prestige de Thiès attaquée
Ce qui vient de se passer à Thiès dans la nuit du mardi au mercredi relève véritablement d'un problème global de sécurité dans la ville. En effet, comme dans un film, un gang d'une dizaine d'hommes lourdement armés, à bord d'un pick-up, s'est attaqué aux locaux de la télévision locale, Prestige TV, aux environs de 4 heures du matin, non loin du Poste de Police deNguinth. Selon Pape Doumbouya, Directeur Général du groupe Prestige, les malfrats cherchaient visiblement de l'argent. Ils ont tenu en respect les vigiles avant de défoncer certaines portes comme celle du restaurant. Ils n'ont finalement rien emporté car n'ayant pas vu d'argent, mais ils se sont livrés à un exercice de saccage avant de prendre la poudre d'escampette. D'après Pape Doumbouya, ce spectacle montre que personne n'est plus en sécurité dans le groupe. Il révèle que la veille de cet odieux, des bandits armés s'étaient introduits dans son domicile pour braquer son épouse.
Levée de l’immunité parlementaire de Moustapha Diop
Les choses se compliquent pour le député-maire de Louga Moustapha Diop. La procédure de levée de son immunité parlementaire est enclenchée. C’est par rapport au détournement de 700 000 000 F CFA, une affaire dans laquelle il a été cité par l’inspectrice du Trésor Tabaski Ngom. Selon les informations de Seneweb, le procureur financier a écrit pour demander la levée de son immunité parlementaire. Dans cette affaire, Mme Ngom et Mor Guèye ont été placés sous mandat de dépôt par le juge d’instruction financier. Alors que Momath Ba qui a consigné la somme de 90 000 000 F CFA, a bénéficié d’un contrôle judiciaire.
Le bureau de l’Assemblée nationale convoqué aujourd’hui
Restons sur l’affaire du député maire de Louga pour dire que tout porte à croire que son immunité parlementaire sera levée en mode fast-track. Coïncidence ou pas, les membres du Bureau de l’Assemblée nationale sont convoqués en réunion aujourd’hui à 11h 00. Cette rencontre sera suivie par la conférence des présidents qui est convoquée ce jeudi à 12h. Pour le moment, le Président El Malick Ndiaye n’a pas dévoilé l’ordre du jour
Alima Suppo et Cie seront jugés vendredi
C’est devant le tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye qu'Alima Sow, Pape Ibrahima Guèye, Seynabou Gassama, Binetou Diouf, Moussou Gassama, Maty Ndiaye et Habousse Ndiaye seront jugés vendredi prochain. Le procureur de la République les a tous placés sous mandat de dépôt pour mise en danger de la vie d’autrui, administration de substances nuisibles et vente illégale de produits pharmaceutiques illicites.Alima Sowet ses complices, rapporte seneweb, ont été interpellés à la suite d'une opération mixte composée de pharmaciens, d'éléments des brigades de recherches et des corps urbains des commissariats de Pikine et de Thiaroye ainsi que des éléments de la sûreté urbaine de Guédiawaye.
Appel de Seydina Limamou Laye Al Mahdi
Le chef de l’Etat a donné hier des instructions pour veiller, en étroite collaboration avec les organisateurs, au bon déroulement des manifestations religieuses relatives à l’Appel dans les localités et sites concernés (Yoff, Cambérène,Ngor). La 145e édition de l’Appel de Seydina Limamou Laye Al Mahdi est prévue les 30 et 31 janvier 2025.A cet effet, Diomaye a adressé ses chaleureuses félicitations au Khalife général des «Layènes», Serigne Mouhamadou Makhtar Laye et aux fidèles pour leur mobilisation et leurs prières pour un Sénégal de paix, de stabilité et de progrès dans la solidarité. Dans le même sens, le chef de l’Etat a indiqué au Gouvernement la nécessité d’accompagner la bonne organisation du Magal de Porokhane, prévu le 06 février 2025, et de veiller au renforcement des dispositifs de prévention et de sécurité routière.
Condoléances de Diomaye
Restons avec le chef de l’Etat qui s’est incliné hier, en conseil des ministres, devant la mémoire des victimes de l’accident survenu le mardi 28 janvier 2025 sur la route nationale (axe BambeyKhombole). A cet effet, le Président Diomaye a présenté ses condoléances aux familles éplorées et souhaité un prompt rétablissement aux blessés.
Me Larifou dénonce le silence des chefs d'État africains
La situation qui prévaut actuellement en République démocratique du Congo préoccupe Me Said Larifou. Dans un communiqué, il a dénoncé le silence complice des chefs d'État. «Lorsqu'il y a eu la guerre en Ukraine, le monde s'est mobilisé pour apporter des solutions. Il y avait même des présidents d'Afrique qui se sont déplacés pour rencontrer les belligérants alors que le conflit en RDC, on n’a entendu personne», regrette la robe noire. Il demande ainsi aux chefs de l'État de sortir de leur silence. Pour lui, ils doivent se déplacer pour trouver une solution africaine. Me Larifou invite par ailleurs le Président Paul Kagamé et Félix Tshisekedi à mettre fin à cette guerre qui a fait de milliers de victimes innocentes. Il rappelle que la solution ne viendra ni des armes ni des discours belliqueux mais d'une volonté commune de fin aux hostilités et de poser les bases d'un véritable processus de réconciliation pour l'avenir de nos pays et de l'Afrique.
Racolage
En s’adonnant au plus vieux métier du monde, une dizaine de filles ont été interpellées soit pour non-inscription au fichier sanitaire soit pour racolage. Selon nos sources, les belles de nuit venues de Dakar et des Parcelles assainies sont tombées sur une patrouille des limiers de la Brigade de recherches de la Police des Parcelles Assainies, nuitamment à la cité Mixta en train de chercher des clients. Elles ont tenté de nier les faits en déclarant être présentes au mauvais endroit. Elles ont été déférées au parquet.
Parcelles Assainies pleurent ses enfants
Le récent accident de circulation produit à Bambey ayant causé une dizaine de décès de pèlerins qui revenaient du Magal de Kazu Rajab a brisé des familles. Et c’est la commune des Parcelles assainies qui en payé le lourd tribut puisque les victimes y résident.
Agression d’un confrère de Yeumbeul Tv
Le vol à l’arraché est devenu le jeu favori des petits délinquants pendant les séances de lutte. Hier, un confrère de la chaîne Yeumbeul Tv a été agressé par des supporters sur la route de la station de Yeumbeul-Nord menant vers Malika. Les supporters d’un lutteur de la localité ont emporté le téléphone portable de M. Diallo.
Insécurité à Keur Massar Nord
A Keur Massar Nord, les riverains de «Case Ba» près de la Case des tout-petits ne dorment plus du sommeil du juste. Les cas de vols sont devenus récurrents troublant ainsi la quiétude des populations.
Le Burkina Faso, Mali et Niger quittent la CEDEAO
Un an après l’annonce de leur retrait en janvier 2024, la décision est désormais actée. La CEDEAO a confirmé hier que le départ des trois États était effectif à compter de cette date. Seulement, afin d’éviter une rupture brutale aux conséquences économiques et sociales désastreuses, l’organisation ouest-africaine a pris des mesures transitoires. Ainsi, les citoyens burkinabè, maliens et nigériens pourront continuer à voyager sans visa dans l’espace CEDEAO et leurs documents d’identité nationaux portant le logo de l’organisation resteront reconnus. De plus, les produits en provenance de ces pays bénéficieront toujours des avantages du Schéma de libéralisation des échanges (SLEC), garantissant ainsi un accès aux marchés régionaux sans barrières tarifaires immédiates. Un geste qui traduit une volonté d’apaisement, alors que les tensions ont été vives ces derniers mois entre la CEDEAO et les trois pays dirigés par des juntes militaires. Toutefois, ces mesures ne sont que provisoires. La Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO doit encore statuer sur les modalités complètes des relations futures avec ces trois pays. Une commission a été mise en place pour mener des discussions avec les autorités de Ouagadougou, Bamako et Niamey. La Cedeao reste ouverte au dialogue.
S. K. Ba se faisait passer pour adjudant de police
S. K. Ba a été attrait hier, devant la barre des flagrants délits de Dakar, pour escroquerie et usurpation de fonction au préjudice de la dame F. Mballo. Devant le prétoire, le prévenu a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il avoue avoir reçu 30 mille francs pour l’achat de carburant lorsqu’il devait se rendre à la boutique de la dame qui gère la tontine Maty Ndao. Une fois làbas, dit-il, il s’est présenté comme un policier et celle-ci lui a remis 1,650 million de francs. «J’ai informé la partie civile mais elle m’a fait savoir qu’elle voulait recouvrer la totalité de son argent», s’est-il dédouané. Mais il est contredit par F. Mballo. Elle avait adhéré à une tontine dontla cotisation était fixée à 25 mille francs la journée. Maty lui avait promis qu’elle ferait partie des trois premières personnes à récupérer leur mise. Comme elle n’a pas respecté son engagement, F. Mballo a décidé de se retirer après avoir déjà cotisé 2,1 million de francs. Maty a promis de lui restituer l’argent à la fin de la tontine. Un engagement qu’elle n'a pas tenu. F. Mballo a finalement soumis l’affaire au prévenu qui s’était présenté comme un policier. Il lui réclame 30 mille francs pour son transport chez Maty en compagnie de trois de ses éléments.Il est allé récupérer l’argent sans en informer F. Mballo. C’est Maty qui lui a dit avoir remis 1,650 million au limier. L’avocat de la partie civile a réclamé 2,5 millions. Finalement, le tribunal a requalifié l’escroquerie en abus de confiance. Le prévenu a été condamné à 3 mois ferme et une amende 200 mille francs. Pour les dommages et intérêts, le sieur Ba devra payer 2,5 millions de francs à la victime.
Un piroguier arrêté avec 80 kg de drogue
La brigade territoriale de Popenguine du major Ibrahima Seck a saisi 80 kg de chanvre indien, a appris Seneweb d'une source proche du parquet. Tout est parti lorsque le gendarme en chef de cette localité de la Petite Côte a appris qu'un piroguier a débarqué une importante quantité de drogue sur la plage de Ndayane. Le suspect a été localisé avant d'être arrêté. La fouille de son domicile a permis aux gendarmes de saisir 80 kg de drogue, lundi dernier. Il ressort du dossier que le trafiquant I. F. alias B. Niass avait débarqué également les 260 kg de drogue saisis par la brigade de recherches de Keur Massar, à la plage de Thiaroye. Au terme de l'enquête de la gendarmerie de Popenguine, I. F. a été déféré au tribunal de grande instance de Mbour pour trafic de drogue.
Par Oumar NDIAYE
LES DEFIS DE LA FORCE UNIFIEE DE L’AES
Créée en 2014, la Force conjointe du G5 Sahel composée du Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad, n’a pas pu faire la différence face à la situation que traverse le Sahel depuis une décennie
Encore une force conjointe, mixte ou multinationale en Afrique de l’ouest et plus généralement dans la zone sahélo-saharienne.
Du G5 Sahel à cette nouvelle Force unifiée mise en place par les pays de la Confédération des États du Sahel (Aes) en passant par la Force mixte multinationale du bassin du Lac Tchad, elles sont légion ces alliances militaires pour faire face aux lésions sécuritaires qui assaillent presque l’ensemble des pays de la bande sahélo-saharienne et aujourd’hui les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest. A-t-on tiré les leçons de toutes ces expériences antérieures qui tant bien que mal ont apporté des réponses à l’urgence sécuritaire du Sahel malgré les échecs inhérents à la marche d’une coalition militaire ?
Créée en 2014, la Force conjointe du G5 Sahel composée du Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad, n’a pas pu faire la différence face à la situation que traverse le Sahel depuis une décennie. Avec ses tares congénitales depuis sa mise en place et aussi sa dépendance financière vis-à-vis des donateurs extérieurs, le G5 Sahel devrait suivre une réorientation stratégique pour réussir son ambition de faire de cette zone « un espace de sécurité et de développement ».
Beaucoup de ses membres fondateurs, à l’exception de la Mauritanie et du Tchad, traînent des déficits structurels et opérationnels de leurs systèmes de sécurité depuis des années. Ce qui fait que ces appareils ont eu d’énormes difficultés à s’adapter aux couleurs et à l’ampleur des nouvelles menaces dites asymétriques.
Sa petite sœur, la Force unifiée de l’Aes ne risque-t-elle pas de connaître le même sort que le G5 Sahel tant son accouchement présente les mêmes signes cliniques ? Les appareils sécuritaires de ces trois pays n’ont pas connu de grandes améliorations de leur santé opérationnelle et structurelle avec le terrorisme jihadiste qui ne cesse de progresser. Si nous considérons les difficultés pour la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et aussi de l’Union africaine à mettre en place leur Force en attente pour répondre rapidement aux urgences sécuritaires, il sera ainsi difficile pour ces trois pays d’y aller rapidement pour que cette Force unifiée réponde aux défis opérationnels et fonctionnels.
« Dans cet espace commun, nos forces pourront désormais intervenir ensemble avec cette Force unifiée, qui est pratiquement prête, avec un effectif de 5.000 hommes. Elle aura non seulement son personnel, mais ses moyens aériens, terrestres, de renseignement et, bien sûr, son système de coordination. Il s’agit d’une question de semaines avant qu’elle ne soit opérationnelle», a déclaré, la semaine dernière, le Général Salifou Mody, ministre d’État chargé de la Défense nationale du Niger. En attendant de travailler sur les défis de l’interopérabilité, c’est-à-dire l’aptitude des armées alliées à agir ensemble de manière cohérente, efficace et efficiente, il serait intéressant de voir comment ces trois pays, le Burkina, le Mali et le Niger pourront mobiliser face à leurs urgences sécuritaires internes 5.000 soldats qui constituent presque une brigade.
A cela s’ajoutent les moyens aériens et terrestres y afférent pour des pays comme le Mali et le Niger avec l’immensité de leurs territoires. Ces trois pays, qui mettent en avant la souveraineté dans leur approche sécuritaire, ont fait partir les Forces occidentales principalement françaises pour après faire appel ou en phase de faire appel à l’appui d’autres pays dont la Russie via ses groupes militaires comme supplétifs de leurs appareils sécuritaires. Avec l’effondrement du régime baasiste en Syrie, qui était sous l’aile protectrice russe, il n’est pas opportun de prendre ce pays comme allié stratégique dans la mise en place de cette Force unifiée de l’Aes.
La Russie qui s’est perdue dans le bourbier ukrainien ne pourra aider continuellement les pays sahéliens face au guêpier jihadiste.
Autant de défis opérationnels et structurels que la Force unifiée de l’Aes devra surmontter pour se mettre sur la ligne de départ et faire face au jihadisme… oumar.ndiaye@lesoleil.sn
Par Mamadou Oumar Kamara
SOIGNER PAR-DELA LE CORPS
Nous allons évoquer la méthode, voire l’école instituée par Pr Henry Collomb, psychanalyste agrégé en neuropsychiatrie, ancien chef du Département psychiatrie du CHU Fann
Il s’agira aujourd’hui d’art-thérapie. En Occident, elle est souvent admise dans sa valeur strictement scientifique ; définie comme un accompagnement thérapeutique à travers la création artistique. En Amérique du Nord, c’est principalement au moyen des arts visuels, tandis qu’en Europe, le menu s’élargit : musique (musicothérapie), théâtre, danse, entre autres spectacles vivants. Cela se rapproche mieux de nos réalités africaines, avec le recours à des moyens souvent perçus comme folkloriques mais renfermant des bienfaits capables de panser l’âme autant que le corps.
Nous allons évoquer la méthode, voire l’école instituée par Pr Henry Collomb, psychanalyste agrégé en neuropsychiatrie, ancien chef du Département psychiatrie du CHU Fann. Après son arrivée à Dakar à la fin des années 1950, le psychiatre avait réussi sa mission de fracturer « la conception qui voulait réduire le psychique à quelque chose de médical », tel qu’il s’en explique à la page 26 du livre « Psyché, L’Histoire de la sensibilité » de Hubert Fichte. En intégrant le « ndëpp » dans sa thérapie, avec « Pencum Fann », il l’entendait comme un rite de réintégration, de désenvoûtement et de renaissance. Car le malade mental est considéré comme désengagé de sa tradition, de sa famille, donc de sa culture, suite aux assauts de « rab ».
Mais en toile de fond (et même dans la forme), c’est tout en art que c’est servi. Le « ndëpp », rite sacré lébou, est une cérémonie d’exorcisme au rythme de battements de tambours, de chants et de danse.
Au-delà de son univers mystique, sa couverture et ses secousses sont purement artistiques. La musique notamment. L’ingénieur de son et producteur Pape Armand Boye, sur sa page Facebook, offre des exemples qui peuvent s’y rapporter, à travers deux vidéos. Sur la première, il expose le rapport du plaisir à la douleur dans la production musicale. Il explique comment, dans la composition, la musique agit sur la neurobiologie pour guérir les peines et colorer tout un réseau d’émotions. Le diptyque texte/mélodie refuse pourtant le déni de la réalité, et aide l’auditeur à se détacher de sa souffrance. Pour l’illustration, il présente le titre « Adou Calpé » d’Ismael Lô (Version opus « Diawar »). Pour l’autre, il choisit « Bamako » de Youssou N’Dour pour établir l’écriture qui pénètre la sensibilité de l’auditeur. Pape Armand dénote l’importance du refrain et du chœur, encore sous l’aspect neurobiologique. Il a été découvert l’ocytocine, l’hormone de l’amour ou de la confiance. Quand un groupe chante en chœur, cette hormone se déclenche chez les individus. Lorsque ce chorus se répète dans notre conscience, il nous attache à la chanson pour la relier à un vécu. Ce, engendrant inéluctablement un sentiment bienfaisant et rédempteur, par l’amour et la confiance suscités. Abdoul Edouard Dia évoque la musicothérapie dans son livre « Hermès T., ou l’ultime secret d’Akhenaton », avec Thierno Hill qui sort progressivement de son coma au son de douces mélodies de son enfance. La musicothérapie, aujourd’hui en plein progrès, s’impose comme un levier de soin, capable d’apaiser les troubles psychoaffectifs, les déséquilibres comportementaux et les dérèglements sensoriels. Comme avec Thierno Hill, la musique en résonance avec son histoire, réanime ses sens et assure sa santé mentale. Elle ne se contente pas de soigner, elle ramène à la (belle) vie. Le « xalam » est d’une nature et d’une capacité fabuleuse, par sa constitution d’abord. Peau de chèvre morte pour sa couverture, la carcasse faite de bois mort et cinq cordes à partir de queues de bêtes mortes. On y ajoute également les ongles, peaux mortes, utilisés comme médiators de cette guitare traditionnelle. Tous éléments morts, pour constituer un instrument musical qui dialogue avec l’humain, donc prend vie, et ravive même le cœur meurtri. On prête cette réflexion souvent àSerigne Mansour Sy Balkhawmi (père de l’actuel Khalif des Tidjanes, Serigne Babacar Sy Mansour), et parfois à son petit frère Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh. Toujours est-il qu’elle est d’une vérité certaine et est spirituellement chargée de sens. Un superbe moyen de guérir l’âme au-delà du corps. (Vous aurez remarqué que nous ne statuons nulle part sur la licéité de la musique. Nous ne disons pas qu’elle est halal, ni qu’elle est haram. Juste célébrer sa puissance agissante sur le corps et l’âme).
DEUX JOURS DE RESSOURCEMENTS ET DE SPIRITUALITE POUR ENTRETENIR LA FLAMME
Les localités de Camberène, Diamalaye, Ngor et Yoff seront à partir de ce jeudi 30 et demain vendredi 31 janvier, les points focaux de la communauté musulmane et Layéne.
Les localités de Camberène, Diamalaye, Ngor et Yoff seront à partir de ce jeudi 30 et demain vendredi 31 janvier, les points focaux de la communauté musulmane et Layéne. Pendant deux jours, des milliers de fidèles Layène ou « Partisans d’Allah », tous de blanc vêtu, vont converger dans les sites religieux et commémorer l’Appel du Seydina Limamou Laye (1843-1909). Un « Dakhwa » (Appel) qu’avait lancé, il y a 45 ans à ses coreligionnaires et les «Djinns » les appelant à le suivre « Mahdi » et se consacrer au service exclusif de Dieu. 116 ans après son rappel à Dieu, la flamme a été entretenue par Issa Rohou Laye et perpétuée par les différents guides qui se sont succédé à la tête de cette communauté fondée en 1883 à Yoff. Le thème retenu pour cette 145e édition tourne autour des « valeurs islamiques et le développement durable à la lumière des enseignements de Seydina Limamou Laye ».
«ÔHumains et Djinns ! Venez répondre à répondre à l’appel de votre messager ». Ce messager est le même. Cet appel est l’acte fondateur de l’appel qui sera célébré ce jeudi 30 et demain vendredi 30 janvier tour à tour dans les localités de Cambérène, Diamalaye, Ngor et Yoff. Cette 145e édition est placée cette année sous le thème : « Les valeurs islamiques et le développement durable à la lumière des enseignements de Seydina Limamou Laye ».
Pendant deux jours des milliers de fidèles musulmans et particulièrement des Layenne (partisans de Dieu Allah », revêtus de leurs habits blancs vont à l’unisson se consacrer à des forts moments de communion, de dévotion et de ressourcement spirituel. Pendant deux jours, les disciples layennes vont converger vers Cambérène au mausolée du premier Khalife Seydina Issa Rokhou lahi, fils aîné de Seydina Limamoulaye. Ils poursuivront la ziarra à Ngor pour les séances de prières et de Zikr. Ce sera un lieu de pèlerinage au « Khountou bi », une grotte mythique pour la communauté. Ce sera en prélude de deuxième et dernière journée, communément appelé le « Yor Yorou Diamalaye » qui se déroulera en face de l’Océan et le Mausolée de Seydina Limamou. Ce moment qui se situe dans la matinée (10 heures) correspondra à l’heure et l’endroit où Seydina Limamou avait lancé son retentissant appel à sa communauté traditionnelle et aux Djinns (génies) en 1883. A quarante ans révolus alors qu’il venait de perdre sa sainte mère Sokhna Coumba Ndoye qui s’éteignit en cette année.
Reclus pendant trois jours, le natif de Yoff se révèle à sa communauté à ses termes : :"Adjibo dahiya la hi ya marsaral ins wal djin ini raasouloulahi ileykoum" littéralement (Venez à l'appel de Dieu vous, hommes et djinns, je suis l'envoyé de Dieu). Il ajouté en confortant qu’est le Mahdi annoncé par l’Islam, l’Envoyé de Dieu « Seydina Limamoulaye dit qu'il est réincarnation de Mahomet « l'Arabe Mohamed qui avait la peau blanche à La Mecque blanc vous est revenu avec la peau noire"). Seydina Mouhammadou Limamou Laye (1843-1909) est comme la majeure partie des Saints de l'Islam au Sénégal n’échappera pas à la persécution. Mis d’abord au ban de la société et marginalisé. Il est qualifié d’illuminé, taxé de fou, envoûté et désorienté suite à la disparition de sa mère. Son oncle Daouda Ndoye, un de ses protecteurs est indexé. Les habitants de Yoff lui exigent de s’occuper de son neveu. Rien de tout cela, Limamoulaye poursuit son combat contre le syncrétisme religieux, l’unicité et le bannissement de certains tares culturelles.
Son appel commencera à faire écho dans les localités environnantes, sa communauté s’élargie. A quelques Kilomètres, à Dakar l’iman Ratib de la Grande Mosquée Blanchot à l’époque et cadi le rejoindra. Tout comme d’autres saints comme Abdoulaye Diallo ou Ndiké Wade grands érudits venus de SaintLouis entre autres ne tardent à renforcer les rangs de Limamou. Face aux difficultés rencontrées à Yoff, le Saint homme sera contraint de s’exiler avec ses premiers fidèles vers un lieu qui prit plus tard le nom de Cambérène.
La communauté Layéne s’étend et gagne d’autres localités. L’administration coloniale qui commençait à nourrir des craintes à l’endroit du saint homme tentera de limiter son influence. Elle décide de le déporter loin du pays et tentera de l’isoler sur l'île de Gorée avec son serviteur Abdoulaye Diallo. Seydina Limamoulaye demeura trois mois à Gorée à cause de son disciple Abdoulaye Diallo qui a été emprisonné à sa place car les colons n'avaient pas pu l'enfermer. Seydina Limamou Laye continua à enseigner et à prêcher la droiture et un culte religieux conforment à l'islam.
«Baye Laye» laissera son empreinte. Il abolit dans sa communauté, les barrières liées aux castes, aux rangs sociaux qui entravent les bonnes pratiques religieuses. Il instaure le zikr, choisit la couleur blanche immaculée dans les assemblées et les lieux de cultes, l’aumône ou encore le sens du partage intercommunautaire
Après sa disparition en 1909, à l’âge de 66 ans, il laissa un livre, divisé en six parties et connu sous le nom de Khoutba «Sermon». Illettré, comme le prophète Mahomet, il avait dicté son message à Matar Lo qui se charge de l’écrire en arabe et de le traduire en langue wolof. Son fils Seydina Issa Rohou Laye lui succéda. Il se chargera de parachever, à 33 ans, ce que son père avait commencé. Mais Seydina Issa Laye avait aussi une double mission puisqu’il se présente comme la réincarnation du Prophète Insa ou encore celle du Christ. Fondateur du village de Cambérene, Seydina Issa resta à la tête de la communauté 40 ans (1949). Contrairement à son père « Baye Laye » qui n’a jamais été photographié, Seydina Issa Laye a été immortalisé par de nombreuses images.
Son frère, Seydina Madione Laye II lui succède de 1949 à 1971. Le petit-fils du prophète, Seydina-Issa Laye « Baye Seydi » lui succède enfin de 1971 à 1987.
Les destinés de la communauté Layéne ont été confiées à Seydina Mame Alassane Laye dit Mame Rane. Fils de Seydina Mandione, il a été rappelé à Dieu en 2001 à Yoff. Il était à la tête de la confrérie de 1987 à 2001. Seydina Abdoulahi Thiaw Lahi, fils de Seydina Issa Rohou Laye, assure le Khalifat du Mahdi à partir de 2001. Le 5e Khalife du « Mahdi » a été rappelé à Dieu le 10 août 2021 à l’âge de 95 ans. C’est Seydi Makhtar Laye qui a repris le flambeau et guide depuis trois ans la communauté.