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8 septembre 2025
MOUSTAPHA DIAKHATÉ, LE LION QUI FAIT TREMBLER LA CAGE
Quatre combats, quatre victoires, quatre TKO. En moins d’un an, Diakhaté s’est imposé comme l’un des combattants les plus redoutables de la scène européenne.
Quatre combats, quatre victoires, quatre TKO. En moins d’un an, Moustapha Diakhaté s’est imposé comme l’un des combattants les plus redoutables de la scène européenne. À seulement 25 ans, ce pur produit du Sénégal est en train de se faire un nom dans la cage, coup de poing après coup de poing.
Un début de carrière sans pitié
Chaque fois qu’il entre dans la cage, c’est un carnage maîtrisé. Jordan Nandor, sa dernière victime, a été stoppée net au Ares FC 30, ce vendredi à Paris. Une démonstration de puissance qui porte son bilan à 4 TKO en 4 sorties professionnelles.
Il ne laisse aucune chance à ses adversaires. Ses combats sont courts, brutaux, et toujours spectaculaires. Diakhaté ne combat pas : il impose sa loi.
Des rues de Dakar à la cage d’Ares
Né au Sénégal, il a appris à se battre dans la rue bien avant de mettre un pied dans une salle. Son premier coach ? Sa tante. Une femme qui a vu en lui une énergie à canaliser, un instinct à affûter.
Ce sont ses racines, sa lutte, sa terre, qui forgent aujourd’hui ce monstre de concentration et de puissance. Installé en Belgique au sein du Team Valon, il s’est entouré des meilleurs pour travailler sa technique, sa défense, et devenir un combattant complet et dangereux.
Un style explosif
Ce qui impressionne chez lui, ce n’est pas seulement la victoire. C’est comment il l’obtient. Il frappe vite, fort, juste. Il prend l’espace, impose le rythme, et termine le combat avant même que son adversaire n’entre dans le sien.
C’est ce style agressif, tranchant, sans bavure, qui commence à faire trembler les futurs adversaires et attirer les regards des plus grandes organisations.
L’UFC en ligne de mire
L’objectif est clair : intégrer l’UFC, la ligue reine, et porter haut les couleurs du Sénégal dans la cage la plus médiatisée du monde. Mais Diakhaté ne se précipite pas. Il veut bâtir. Devenir solide. Grandir étape par étape. Et quand le moment viendra, frapper encore plus fort.
PAR CHEIKH TIDIANE MBAYE
POURQUOI LE SUCCÈS DES CONFRÉRIES AU SÉNÉGAL ?
Faire la sociologie du pouvoir maraboutique au Sénégal revient à interroger les conditions sociales de son émergence, les facteurs ayant favorisé son enracinement et les logiques qui ont contribué à sa légitimation durable.
Faire la sociologie du pouvoir maraboutique au Sénégal revient à interroger les conditions sociales de son émergence, les facteurs ayant favorisé son enracinement et les logiques qui ont contribué à sa légitimation durable. Depuis le XVIIe siècle, l’islam a été perçu par des populations opprimées comme une voie d’émancipation. Sa condamnation de l’esclavage, sa promesse d’égalité et de justice en ont fait une force d’espérance face aux pouvoirs locaux et aux conquêtes coloniales.
L’islamisation s’est d’abord faite sous l’impulsion de marabouts peuls, toucouleurs ou maures, animés par des logiques de résistance et de réforme. Ces figures, souvent mal comprises aujourd’hui, ont pourtant préparé le terrain à l’émergence des grandes confréries qui parachèveront l’islamisation des masses. Dès le XIXe siècle, l’implantation confrérique se structure autour de figures charismatiques dont le message mystique et la réputation de sainteté rencontrent un écho favorable dans la société.
Trois logiques majeures peuvent expliquer la réussite du modèle confrérique sénégalais :
1. Une opportunité historique et politique
La colonisation a mis fin aux royaumes traditionnels, provoquant un vide politique et symbolique. Ce contexte a favorisé l’émergence de nouvelles figures de légitimité : les marabouts. Proposant un cadre alternatif d’autorité spirituelle et sociale, ceux-ci ont su se rendre utiles dans un environnement marqué par l’incertitude. La transposition de certains éléments de la monarchie dans l’univers confrérique — notamment la filiation, la hiérarchie, la mise en scène du pouvoir — a facilité cette transition.
2. Une souplesse religieuse et une proximité affective
Contrairement à un islam plus juridique et dogmatique, l’islam confrérique valorise l’intercession, le compagnonnage et la grâce divine transmise par le guide. Ce modèle rend possible une conciliation entre engagement spirituel et vie quotidienne. Le salut n’est pas perçu comme uniquement lié à la stricte observance rituelle, mais aussi à la fidélité au cheikh. Cette proximité affective avec le guide a renforcé les logiques d’allégeance durable, souvent transmises de génération en génération.
3. Une continuité avec l’univers religieux africain
Le soufisme, cœur du modèle confrérique, est empreint de mysticisme, de croyance aux forces invisibles, à la protection spirituelle et aux symboles. Cette approche trouve un terrain favorable dans une société africaine déjà marquée par la croyance en l’au-delà, la force des ancêtres, la parole efficace et les rituels protecteurs. Les marabouts, à bien des égards, ont remplacé les anciens détenteurs du sacré, tout en islamisant leur fonction.
Les fondateurs de confréries ont également su adapter leur message à leur territoire. Ahmadou Bamba a structuré un modèle rural basé sur le travail et la soumission. El Hadji Malick Sy a développé un modèle plus intellectuel et urbain. La division du travail confrérique (Tijaniyya dans les villes, Mouridiyya dans les campagnes, Layènes chez les Lebous, etc.) a permis une insertion différenciée mais complémentaire des confréries dans le tissu social.
Des perspectives : un modèle sous tension générationnelle
Cependant, il serait sociologiquement imprudent de considérer le modèle confrérique comme figé ou inébranlable. Aujourd’hui, le prestige des marabouts tend à s’effriter à mesure que l’on avance dans les générations. L’hérédité biologique, longtemps perçue comme un gage de sainteté, ne suffit plus à elle seule à produire de la légitimité sociale. De plus en plus, l’opinion publique, notamment les jeunes, exige des figures religieuses compétentes, cultivées, humbles et en phase avec les enjeux du monde contemporain.
Les confréries ont donc intérêt à analyser en profondeur les causes de cette perte progressive de légitimité « biologique » : baisse du charisme, distance avec les préoccupations sociales, manque de formation, ou gestion paternaliste des relations avec les fidèles. Pour rester influentes et utiles, elles doivent se doter de structures internes modernes, d’une gouvernance plus inclusive, et d’une vision éthique plus affirmée. Il est également impératif de mieux préparer les descendants à leur rôle, à travers une formation spirituelle, intellectuelle, mais aussi sociale.
Autrement dit, le marabout du futur ne peut plus être seulement héritier de sang : il doit être formé, incarné et responsable. Faute de quoi, le modèle confrérique risque de perdre son pouvoir d’attraction, et de céder la place à d’autres formes de religiosité ou à des logiques marchandes du sacré, déjà visibles dans certaines dérives actuelles.
LES ROUTES DU PÉTROLE SÉNÉGALAIS
La Chine est devenue le principal client de l'or noir de Sangomar, engloutissant jusqu'à 103 000 barils par jour, soit davantage que la capacité théorique de production du pays. Une situation qui s'explique par l'insatiable appétit énergétique de Pékin
Malgré la distance, la Chine a déployé les gros moyens pour se payer le pétrole sénégalais de Sangomar, dont elle reste la principale destination. Pour certains mois, elle s'est même payée plus de 100 000 barils par jour, soit la quasi-totalité de la production sénégalaise.
Le déficit commercial du Sénégal envers la Chine s'est considérablement réduit, depuis l'avènement du pétrole et du gaz. Même si les principaux exploitants sont des compagnies issues de l'Occident, la principale destination du brut sénégalais reste la Chine. Pour donner une idée, au mois de février dernier, ce n'est pas moins de 2 901 583 de barils qui ont été expédiés vers l'empire du Milieu, soit en moyenne plus de 103 000 barils par jour, pour une valeur de 220 702 277 de dollars US. Pour les chiffres du mois de mars, on parle de 1 940 959, soit une valeur marchande de 145 184 384 US dollars.
Journaliste espagnol spécialisé sur les questions économiques, Jaume Portell analyse : “Si l'on tient compte du fait que le Sénégal produit environ 100 000 barils par jour, on peut voir que Pékin est le principal marché du pétrole sénégalais. Ces données montrent qu'au mois de février, ils ont acheté plus de 100 000 barils par jour. Selon les données de Woodside Energy, les autres marchés sont l'Espagne, les États-Unis et les autres pays européens.”
Les mêmes tendances sont observées depuis le démarrage de l'exploitation, au mois de juin 2024. Quelques chiffres illustrent parfaitement cette mainmise de la Chine sur le pétrole de Sangomar. En septembre 2024, 921 461 barils ont été vendus à la Chine pour une valeur de 75 729 351 US dollars. En octobre, c'était autour de 1 674 324 pour 126 675 968 US dollars ; en novembre 3 055 593 barils pour 231 581 958 de dollars ; enfin en décembre, 2 889 820 barils ont été expédiés vers la Chine pour une valeur de 218 642 533 US dollars. Selon des chiffres publiés par le ministère de l'Énergie du pétrole et des mines en début d'année, pour l'année 2024, la production annuelle s'est élevée à environ 16,9 millions de barils, dépassant ainsi l'objectif initial de 11,7 millions. En moyenne, on était donc autour de 80.000 barils par jour. À l'époque déjà, les exportations vers la Chine se chiffraient en moyenne entre 50.000 et 90.000 barils, avec des pics de plus de 100.000 barils au mois de novembre.
Évolution des importations vers la Chine
Mais pourquoi donc le marché chinois, deux fois plus éloigné que New York, plus de trois fois plus loin que certains grands marchés européens ? Selon cet expert, c'est les lois du marché qui gouvernent. “La distance est certes un élément important, mais il n'y a pas que cet aspect. On peut trouver dans un pays plus éloigné un prix plus rémunérateur que dans des pays voisins. Ce sont des aspects à prendre en considération”, explique une source à ‘’EnQuête’’. Elle ajoute : “C'est dire que le seul argument de la distance ne suffit pas. Il y a le prix, mais il y a aussi le fait que certains pays qui sont plus proches peuvent avoir leurs fournisseurs. Du coup, ils peuvent ne pas être trop intéressés.”
Aussi, note Jaume Portell, il y a la demande qui joue un rôle très important. “Il faut comprendre que la Chine ‘mange’ chaque jour 15 millions de barils de pétrole, alors qu'ils en produisent seulement 4 millions. Il leur faut alors importer 11 millions de barils supplémentaires par jour. C'est une demande très importante qu'il faut aller chercher”, analyse le journaliste spécialiste qui souligne la modicité des exportations sénégalaises par rapport à la demande chinoise. “Le Sénégal produit 100 000 barils par jour ; c'est globalement petit. Cela fait 3 millions le mois, alors que la Chine a besoin de 330 millions de barils par mois, si l'on considère qu'elle importe 11 millions par jour.
À titre d'exemple, il cite l'Espagne qui consomme 1,2 million de barils par jour. Le pays aurait importé, selon Portell, un million de barils du pétrole sénégalais en août 2024 ; un autre million en janvier 2025. Outre l'Espagne et la Chine, il y a aussi les États-Unis, les Pays-Bas, la Corée du Sud et l'Allemagne qui sont sur la liste des acheteurs. “L'autre pays qui consomme le plus de barils, c'est les États-Unis, avec 20 millions de barils par jour. Les deux pays accaparent 35 % de la consommation qui est de 100 000 barils par jour. Vient ensuite l'Union européenne, si on l'on considère ensemble les demandes de la France, de l'Allemagne, de l'Espagne, de l'Italie...”, explique le journaliste espagnol.
La Chine paie un prix jugé juste par rapport à ce qu'elle paie au Niger
Avant l'arrivée du pétrole sénégalais, la Chine, pour faire face à sa demande importante, s'approvisionnait dans plusieurs pays, dont le Niger en Afrique de l'Ouest. Dans ce pays en proie à l'instabilité, elle a dû faire des investissements très importants pour accéder à la ressource, compte tenu de l'enclavement du pays. Après la découverte d'importantes réserves de pétrole sur le site d'Agadem, au nord-est du Niger, en coopération avec le Bénin et la Chine, il a été entrepris la construction d'un oléoduc de près de 2 000 km, pour rallier le port de Seme Kpodji, dans le sud du Bénin, avec neuf stations de réservoirs le long du parcours. “Les travaux ont été financés et réalisés par la China National Petroleum Corporation (CNPC), l'une des principales compagnies pétrolières nationales de Chine, avec un coût estimé à 4,5 milliards d'USD. L'oléoduc a été opérationnel depuis le début de l'année 2024 et CNPC transporte actuellement environ 90 000 barils par jour, ayant des objectifs d'augmenter la production à 110 000 barils par jour”, informe le média ‘’Global Voice’’.
Au-delà de l'approvisionnement dans cette ressource précieuse, il faut noter que c'est aussi une question d'influence pour la Chine, qui a inscrit le projet dans le cadre de son projet ‘’Les routes de la soie’’. “Grâce à cet investissement, la Chine gagne sur plusieurs fronts, notamment l'accès à une grande réserve de ressources pétrolières, des revenus substantiels et une présence économique plus forte en Afrique”, renchérit le média. Néanmoins, elle doit faire face à un contexte géopolitique instable, marqué par la menace terroriste et des coups d'État militaires.
Pour Jaume Portell, ce business s'avère très lucratif pour l'empire du Milieu. Cela lui rappelle un peu ce qui est arrivé aux paysans sénégalais à l'époque coloniale. “On leur imposait des taux d'intérêt très élevés par le biais d'intermédiaires. À la fin de l'année, les Français avaient des arachides bon marché ; les Libanais percevaient les intérêts ; les Sénégalais se retrouvaient sans rien après avoir travaillé dur toute l'année. Et c'est le retour à la case départ”, caricature-t-il. “Dans le cas d'espèce, la Chine prête au Niger à 7 %. Ils paient avec ce qu'ils gagnent dans le pétrole”, a ajouté le spécialiste, qui estime que les Chinois disposent ainsi d'un pétrole bon marché. “Ils paient le pétrole nigérien à 65 dollars le baril - un prix bien en deçà de celui qu'ils paient au Nigeria ou au Tchad. Ensuite, ils récupèrent l'argent de leurs prêts. Ils ont également retenu la construction de l'oléoduc, qui a été réalisé par une entreprise chinoise”, souligne M. Portell. Finalement, “le Niger dispose d'une infrastructure lui permettant d'exporter du pétrole, mais à quoi cela va servir si l'argent qu'ils gagnent ne sert qu'à rembourser le prêt ?”, s'interroge le spécialiste des questions économiques.
EXPORTATION PÉTROLE
Une réduction drastique du déficit de la balance commerciale
En l’espace de douze mois, les exportations sénégalaises vers la Chine ont connu une hausse de 386 %, atteignant 306 millions de dollars en mars 2025, contre seulement 63 millions à la même période en 2024. “Cette progression est essentiellement portée par les ventes de pétrole brut, passées de 0 à 290 millions de dollars”, renseignent certaines sources, non sans rappeler les perspectives encore très prometteuses avec des prévisions de plus de 30 millions de barils pour l'année 2025.
Malgré cette embellie, la balance reste assez déficitaire avec des importations qui ne cessent de croitre. “Les importations suivent également la même courbe, quoique de manière plus modérée (+24,4 %). En mars 2025, Dakar a importé pour 444 millions de dollars de produits chinois : fer semi-fini (20,7 millions de dollars), barres de fer laminées à chaud (19,7 millions de dollars), chaussures en caoutchouc (14,6 millions de dollars), mais aussi costumes pour femmes non tricotés, en hausse de 308 %”, informent toujours les sources.
En dehors du pétrole, les exportations sénégalaises vers la Chine restent faibles. Il s'agit principalement de l'huile d’arachide : 6,78 millions de dollars, des minerais de niobium, tantale, vanadium, zirconium : 3,83 millions de dollars... Globalement, en mars 2025, le Sénégal a exporté 306 millions de dollars et importé 444 millions de dollars de la Chine , “ce qui a entraîné une balance commerciale négative de 138 millions de dollars”.
PAR Birane DIOP
GAZA COMME MÉTAPHORE
EXCLUSIF SENEPLUS - Cette destruction des Gazaouis nous enseigne ceci : au-delà du détricotage du droit international, nous assistons à une faillite morale de la communauté internationale
À l’heure où j’écris ces lignes, me reviennent en mémoire les mots poignants du regretté pape François, prononcés le samedi 21 décembre 2024, à la veille de la fête de la Nativité, face au drame de l’humanité qui se joue à Gaza : « Hier, des enfants ont été bombardés. C’est de la cruauté. Ce n’est pas la guerre. Je tiens à le dire parce que cela touche le cœur. »
À l’instar de cette grande figure de paix, désormais entrée dans le pays sans fin, je suis profondément préoccupé par la situation à Gaza. Mais, dans la même veine, je demeure sans les mots justes pour décrire la tragédie qui touche les Gazaouis.
Depuis l’attaque terroriste orchestrée par le Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, causant la mort de 1 200 Israéliens et la prise en otage de 251 personnes, l’armée israélienne réplique de façon disproportionnée, en ciblant les civils palestiniens vivant dans le petit territoire de Gaza. Dans l’important livre Gaza, une guerre coloniale, paru aux éditions Actes Sud le 14 mai 2025, des anthropologues, historiens, sociologues et politistes spécialistes du Proche-Orient décrivent l’assaut dévastateur mené par Tsahal après l’opération Déluge d’Al-Aqsa. Selon ces spécialistes, la reprise des bombardements après l’accord de cessez-le-feu du 19 janvier 2025, rompu par le gouvernement de Benyamin Netanyahou le 18 mars, a conduit à la mort de plus de 50 144 Palestiniens. Dans le même sillage, plus de 113 704 personnes ont été blessées.
Pour celles et ceux qui l’ignorent, la bande de Gaza est un territoire minuscule. Nichée entre l’Égypte et Israël, elle couvre une superficie totale de 365 km², dans une enclave de 41 km de long et de 6 à 12 km de large, avec 2,3 millions d’habitants.
Presque tous les chercheurs, journalistes et intellectuels, etc. qui documentent le terrible quotidien des Gazaouis depuis plus de cinq décennies emploient le même mot bouleversant : une tragédie est en cours à Gaza. À l’aune de ce constat politique et humain, on peut inscrire les propos de la présidente de Médecins sans Frontières, Isabelle Defourny : « On assiste à une éradication des Palestiniens. »
Quel esprit doté de raison, lucide et foncièrement humain, peut réfuter ces dires ? Le mardi 6 mars 2025, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a affirmé sans ambages sa volonté de déporter la population de Gaza vers le Sinaï. Voici ci-après les paroles glaçantes du ministre d’extrême droite du gouvernement de Benyamin Netanyahou, chef du parti Sionisme religieux – Mafdal : « Gaza sera totalement détruite. »
Je ne parle même pas des propos irresponsables de Donald Trump sur son projet de « Riviera du Proche-Orient ». Le but de ces gens sans morale ni humanité, par-dessus tout nés avant la honte, n’est pas de vaincre le Hamas — au regard des faits — mais plutôt d’effacer un peuple.
Je ne cesserai de le répéter : les massacres du 7 octobre et les prises d’otages sont inacceptables, mais rien ne saurait justifier une telle brutalité. Deux millions d’âmes sont privées de nourriture, d’électricité et d’eau, et risquent d’être déplacées. Il y a quelques jours, Madame Cindy McCain, directrice exécutive du Programme alimentaire mondial, alertait l’opinion publique ainsi que les dirigeants du monde à travers ces mots : « Les familles de Gaza meurent de faim alors que la nourriture dont elles ont besoin est bloquée à la frontière. Nous ne pouvons pas leur fournir cette assistance vitale en raison de la reprise du conflit et de l’interdiction totale de l’aide humanitaire imposée début mars. »
Je puis le dire sans réserve : notre humanité commune est en train de mourir à Gaza. Je vis loin des bombardements, loin des enfants, des femmes et des hommes tués, mais toute cette violence gratuite me hante.
Cette destruction des Gazaouis nous enseigne ceci : au-delà du détricotage du droit international, nous assistons à une faillite morale de la communauté internationale. Face à cette dépossession et à la douleur infligées aux Palestiniens, mes pensées vont à Mahmoud Darwich, poète intemporel.
Tous ceux qui ont l’humanité et l’humanisme chevillés au corps, et qui croient fondamentalement à l’altérité, doivent élever la voix avant que la catastrophe totale n’advienne.
Indignons-nous !
LE SÉNÉGAL, UNE SOCIÉTÉ HIÉRARCHISÉE
Fatou Sow dénonce le recul de la représentation des femmes au sein du nouveau gouvernement et pointe du doigt un système patriarcal toujours aussi puissant et l'influence du pouvoir religieux, malgré les lois
(SenePlus) - La sociologue sénégalaise de 84 ans, militante féministe reconnue pour ses travaux sur les droits des femmes en Afrique, dresse un constat alarmant sur l'état de la parité au Sénégal, dans un entretien accordé au journal Le Monde. Malgré une loi instaurant la « parité absolue » entre les sexes dans toutes les institutions électives, la représentation des femmes au sein des instances décisionnelles recule sous le nouveau gouvernement de Bassirou Diomaye Faye et d'Ousmane Sonko.
Honorée le 15 mai dernier à Dakar lors d'un symposium sur la « démocratie au féminin », Fatou Sow, ancienne enseignante-chercheuse à l'université Paris-Diderot et à l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, déplore le manque de volonté politique du nouveau gouvernement sénégalais en matière de parité. Malgré les promesses de changement, le gouvernement d'Ousmane Sonko ne compte que quatre femmes, soit 13% des ministres.
« Alors qu'on avait gagné quelques batailles, on constate que tout recule. Qui aurait pu imaginer qu'avec des dirigeants aussi jeunes, nous aurions aussi peu de femmes au gouvernement ? », s'interroge la sociologue dans les colonnes du quotidien français.
Ce recul est d'autant plus paradoxal que la loi sur la parité, votée sous la présidence d'Abdoulaye Wade (2000-2012), avait permis d'atteindre 44% de femmes élues au Parlement en 2022. Ce chiffre est tombé à 40% lors des dernières législatives de novembre 2024, selon les informations rapportées par Le Monde.
Un système patriarcal ancré dans la société
Pour Fatou Sow, l'explication est claire : « C'est une question de volonté politique. Aujourd'hui, sous la pression de cette loi sur la parité, il est difficile pour le pouvoir de ne pas nommer de femmes. Alors on saupoudre le gouvernement et les institutions publiques de quelques femmes, mais le gros du pouvoir revient toujours aux hommes. »
La sociologue pointe du doigt un « système patriarcal très fort, très marqué par les religions musulmane et chrétienne » qui maintient les femmes à l'écart des sphères de décision. Ce constat est d'autant plus frappant que, dans les domaines techniques comme la médecine, l'ingénierie et même l'armée, les femmes occupent de plus en plus de postes à responsabilité « non pas à la faveur d'une loi sur la parité, mais parce qu'elles ont des compétences », souligne-t-elle.
L'interview aborde également la polygamie, pratique ouvertement assumée par les nouveaux dirigeants sénégalais. Pour Fatou Sow, ce phénomène reflète une évolution paradoxale de la société sénégalaise.
« Beaucoup d'hommes avec un niveau d'études poussées et qui occupent aujourd'hui des postes clés à l'université, en politique ou dans les milieux économiques, se revendiquent polygames, alors que l'on penserait que ce n'est pas un modèle pour eux étant donné qu'il était perçu comme rétrograde par les premières élites du pays post-indépendance », observe-t-elle.
Si la polygamie est acceptée par une grande partie de la population, c'est aussi parce que « les femmes sénégalaises veulent être mariées, parce que le mariage donne un statut social», explique la sociologue. Néanmoins, elle précise que « l'approbation des femmes ne traduit pas pour autant une société paritaire. La société sénégalaise reste une société hiérarchisée par sexe, par âge, par caste, par ethnie. »
Des pratiques traditionnelles persistantes
Malgré les avancées législatives, certaines pratiques traditionnelles néfastes perdurent au Sénégal. Évoquant l'excision et d'autres formes de violences basées sur le genre, Fatou Sow affirme que « ces pratiques existent toujours en 2025 et engendrent encore beaucoup de souffrance pour le corps des femmes. »
Elle déplore l'inefficacité de la loi de 1999 contre les violences basées sur le genre, estimant que « si ces pratiques existent toujours, c'est parce qu'il n'y a pas la volonté politique de les faire cesser face à un pouvoir religieux qui les soutient. »
La sociologue rejette fermement les critiques qui présentent le féminisme comme un produit occidental incompatible avec les « valeurs africaines ». « C'est insultant d'entendre les hommes africains dire des féministes africaines qu'elles copient les Occidentales, tandis qu'eux peuvent parler de Marx et Bourdieu sans que personne ne leur reproche d'être occidentalisés », dénonce-t-elle.
Pour Fatou Sow, le féminisme n'est pas une importation occidentale mais « une lutte multiforme des femmes contre l'oppression ». Elle souligne que les droits défendus par les féministes africaines sont aujourd'hui menacés par une offensive conservatrice mondiale.
« Il faut se souvenir de la loi votée par l'administration de Ronald Reagan en 1984, la Global Gag Rule », rappelle-t-elle, faisant référence à cette législation qui a interdit aux ONG étrangères de recevoir des fonds du gouvernement américain si elles travaillaient sur les questions d'avortement. Selon elle, cette offensive continue aujourd'hui avec le retour au pouvoir de Donald Trump, à travers « le démantèlement de l'Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid) et son retrait de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ».
Sa conclusion est sans appel : « Aujourd'hui, je dirais que les droits défendus par les féministes africaines sont aussi menacés que ceux des Américaines. »
PAR Nioxor Tine
DIALOGUE ET RUPTURES
EXCLUSIF SENEPLUS - Nos nouvelles autorités font parfois preuve d’un conformisme consternant. Qu’est-ce qui peut donc expliquer cette méfiance maladive à l’endroit du processus de refondation institutionnelle ?
Le moins qu’on puisse dire, c’est que nos nouvelles autorités, dont on attend, qu’elles opèrent des ruptures décisives dans la manière de conduire les affaires de l’Etat, font parfois preuve d’un conformisme consternant. C’est dire que la tenue prochaine du dialogue appelle des remarques sur la forme et le fond.
Le 28 mai, journée de dialogue ou de duperie ?
Quelle idée saugrenue de confirmer la date du 28 mai comme journée du dialogue national !
Instaurée par l’ex-président Macky Sall, cette journée prétendument dédiée au dialogue politique n’a servi qu’à entériner les forfaitures de son défunt régime.
Il faut rappeler que cette journée du dialogue national avait été instituée en 2016, au lendemain du référendum du 20 mars 2016, qui correspond au tournant, à partir duquel, on peut acter le renoncement, par l’ancien président, de tous les engagements, qu’il avait pris devant le peuple des Assises. Il s’agit, en premier lieu de la promesse de réduction de la durée de son septennat de deux ans, qu’il avait claironnée, à travers toutes les grandes capitales occidentales, mais aussi et surtout de toutes les dispositions en faveur de la séparation et de l’équilibre des principales Institutions.
Il faut dire que son projet de réforme constitutionnelle, voté par 62,54% des électeurs et ne contenant essentiellement que des modifications insignifiantes voire pernicieuses, n’avait été approuvé que par moins d’un sénégalais sur quatre, en raison du faible taux de participation.
Depuis cette période, le pouvoir de Benno Bokk Yakaar devenu minoritaire ne s’est maintenu au pouvoir, que grâce à des combines et stratagèmes avalisés par ces fameux dialogues. On a ainsi procédé à des tripatouillages systématiques du code électoral et/ou de la charte fondamentale, pour diverses raisons, dont l’éviction ou la réhabilitation de leaders politiques de l’opposition, en leur déniant (ou leur restituant) leur qualité d’électeur ou l’adoption d’une loi sur le parrainage, déclarée illégale par la cour de justice de la CEDEAO.
Enfin, cerise sur le gâteau, le dialogue de Diamniadio, summum de l’illégalité et de la défiance envers la loi, a entériné le report de l’élection présidentielle du 25 février 2024, montrant, de manière caricaturale, à la face du monde, la nature anti-démocratique du régime de Macky Sall.
En définitive, les pseudo-dialogues de l’ère Benno Bokk Yakaar étaient plus un piège à cons ou un marché de dupes, permettant à certains politiciens véreux de rejoindre les prairies beige-marron ou d’être admis au banquet électoral, au prix de compromissions douteuses.
Un dialogue confiné aux questions électorales
À examiner les termes de référence du dialogue national sur le système démocratique, on se rend compte, que même dans le fond, ce dialogue ne diffère pas foncièrement des précédents, qui avaient essentiellement pour vocation d’insuffler un nouvel élan à un système décadent. On se rappelle, que devant des Assisards impatients de voir le nouveau projet de constitution de la Commission Nationale de Réformes des Institutions (CNRI) soumis à référendum, le ministre-conseiller juridique du président Sall avait rétorqué que le vénérable Amadou Mahtar Mbow et son équipe avaient outrepassé leurs prérogatives. Et M. Ismaila Madior Fall, de poursuivre, occultant les révoltes citoyennes de 2011-2012, que « le Sénégal n’est pas dans une situation de crise, de rupture ou de révolution nécessitant une refondation de l’Etat et de l’ordre constitutionnel ».
Comment se fait-il que plus de 13 ans après, au lendemain de ce qui est généralement admis comme étant une révolution démocratique consécutive à des actions quasi-insurrectionnelles, où l’ancien système moribond doit céder la place à l’anti-système, on retrouve la même logique, qui avait inspiré le précédent régime ?
Qu’est-ce qui peut donc expliquer cette méfiance maladive à l’endroit du processus de refondation institutionnelle ?
Le camp patriotique et ses alliés ont tout à gagner en changeant de paradigme, en sortant de la logique « électoraliste » qui transparaît, de bout en bout, dans le document des termes de référence.
Il ne s’agit plus simplement de réanimer une démocratie électorale agonisante, mais d’instaurer une thérapie de choc pour éradiquer les causes réelles et profondes du « mal-être démocratique », qui bien qu’universel, a une résonance particulière dans nos pays.
Renouer avec l’esprit des Assises
Et pourtant, le duo Diomaye-Sonko semble conscient de la nécessité et de l’urgence de mettre en œuvre des réformes institutionnelles. Dès leur installation, ils se sont attaqués au secteur de la Justice, en organisant des Assises. Ils semblent maintenant vouloir confiner le dialogue national sur le système politique au processus électoral, en essayant de juguler les signes externes de dysfonctionnement, tout en occultant les causes profondes.
Avec une approche aussi fragmentaire, il sera difficile pour les nouvelles autorités de mener à bien la noble entreprise de refondation institutionnelle figurant, depuis plus de 25 ans, en première place de l’agenda politique des patriotes et démocrates de notre pays.
Quid de la question des droits et libertés, dont l’opposition semble vouloir faire un fonds de commerce, précisément, parce que sentant que c’est le talon d’Achille du nouveau régime, préférant parfois rester dans l’illusoire zone de confort d’une violence d’Etat légitime ? Sinon, qu’est-ce qui les empêche d’abroger les lois liberticides, de protéger les libertés de manifestation et d’expression, de traiter le secteur de la presse avec la même bienveillance que le secteur religieux, de s’attaquer à l’hyper-présidentialisme, de revoir le mode de scrutin majoritaire à un tour (raw gaddu), de promouvoir la démocratie participative…
Toutes ces questions ont un début de réponse dans le projet de constitution et les recommandations de la CNRI repris par le pacte de bonne gouvernance démocratique signé par au moins douze des dix-neuf candidats de la dernière présidentielle, dont Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
En somme, toute la question est de savoir s'il s'agit d'un dialogue de rupture ou de rafistolage.
ETE CHAUD TOUT SHOW POUR LES DIGNITAIRES DU REGIME SALL
Le temps va se figer pour les 5 ministres mis en accusation et qui seront auditionnés à partir de lundi par la Commission d’instruction de la Haute cour de justice, entrée désormais dans sa phase active.
Le temps va se figer pour les 5 ministres mis en accusation et qui seront auditionnés à partir de lundi par la Commission d’instruction de la Haute cour de justice, entrée désormais dans sa phase active. Passée cette étape, les dossiers de 4 autres ministères cités dans le rapport de la Cour des comptes sur la gestion du Fonds Covid-19 vont être activés. Un été show s’annonce pour les dignitaires de l’ancien régime.
Le temps de la Justice pour les anciens ministres du régime Sall est arrivé. Après la mise en accusation de cinq exministres, la Haute cour de justice entre dans sa phase d’instruction, avec la notification des mandats de comparution aux mis en cause et le lancement des ordres de conduite. Entre le lundi et le 26 mai, tous les concernés seront entendus a priori par la Commission d’instruction de la Haute cour de justice. Inculpés ou pas ? Sous mandat de dépôt ou en liberté provisoire en cautionnant, comme la plupart des Directeurs de l’administration générale et de l’équipement (Dage) ou des fournisseurs ou bénéficiaires de deniers publics durant cette période ? Wait and see !
Les anciens ministres Mansour Faye, Sophie Gladima, Ndèye Saly Diop, Moustapha Diop et Ismaïla Madior Fall vont ouvrir le bal, qui risque de durer assez longtemps. Car d’autres dossiers liés au Fonds Covid-19 sont en train d’être épluchés par le Parquet de Dakar, qui soulage le Parquet judicaire financier surchargé de dossiers à milliards de francs Cfa.
4 autres ministres en attente
Pour l’instant, il y a encore 4 ministères dont les dossiers sont dans le circuit judiciaire. Hormis Ismaïla Madior Fall dont les poursuites sont hors Covid-19, mais pour une affaire de corruption présumée, il n’y a que les ministres de la Famille, de l’Industrie, du Développement communautaire et des Mines dont les responsables bénéficient de privilèges de juridiction, qui sont poursuivis. Les dossiers des ministères de la Jeunesse, des Sports, de la Santé, de la Culture et de la communication dont les Dage ont dû cautionner pour échapper à la prison sont à un temps de latence, qui ne sera pas long. Une attente liée à une stratégie «pour éviter» de surcharger la Commission d’instruction et la Haute cour de justice, qui est une juridiction d’exception.
LE SAES DÉNONCE LES DÉRIVES DU RECTEUR DE L'UIDT
L’Université Iba Der Thiam de Thiès est à l’arrêt du 16 au 19 mai 2025. C’est le mot d’ordre décrété par le Saes du Campus de Thiès, en concertation avec le Sudes, face à l’agression «inacceptable» d’un de ses membres.
72 heures de grève non renouvelables, du vendredi 16 au lundi 19 mai 2025, avec une Assemblée générale convoquée ce même jour. C’est le mot d’ordre décrété par la Coordination du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) du Campus de Thiès, en concertation avec le Sudes, face à l’agression «inacceptable» d’un de ses membres.
L’Université Iba Der Thiam de Thiès (Uidt) est à l’arrêt du 16 au 19 mai. La Coordination Saes-Thiès, qui dénonce «la mise en œuvre d’une fouille systématique humiliante et dangereuse du personnel (Per et Pats) à l’entrée du campus», trouve «cette mesure attentatoire à la liberté individuelle et à la dignité du personnel, inacceptable dans un lieu de savoir». Elle propose «une alternative respectueuse : présentation de la carte professionnelle, mise en place de macarons et installation de caméras de surveillance». Dr Moussa Dia, membre du Saes-Campus Thiès, explique : «Ce mercredi 14 mai 2025, la ligne rouge a été franchie : un camarade chargé des revendications a été violemment agressé par les vigiles du Recteur à la descente du travail, sous l’œil complice de la direction.» Il exige une élucidation complète et transparente des faits, ainsi que le retrait immédiat des personnes mises en cause de l’espace universitaire.
Saes-Campus de Thiès dénonce les dérives à l’Uidt et exige des mesures immédiates
Il y a quatre (4) ans, se rappelle la Coordination Saes du Campus de Thiès, «l’Isfar quittait l’université Iba Der Thiam de Thiès pour intégrer l’Uadb, en laissant l’intégralité de son budget à l’Uidt. A l’époque, sous la coordination du camarade Mamadou Babacar Ndiaye - aujourd’hui Recteur de l’Uidt-, le Saes s’était battu pour que ces postes libérés soient réattribués. Une lutte similaire s’impose aujourd’hui». Et de poursuivre : «Depuis le 1er janvier 2024, l’Ensa a quitté l’Uidt en laissant dans son sillage un budget conséquent, représentant 31 postes d’enseignant-chercheur et 47 postes de Pats. A ce jour, aucun recrutement n’a été effectué, en dépit de l’urgence académique et institutionnelle.»
La Coordination SaesCampus de Thiès exige «la répartition immédiate des postes laissés par l’Ensa dans les différentes institutions de l’Uidt», dénonce «l’état catastrophique des infrastructures pédagogiques et administratives, notamment aux Ufr Santé, Ses et Set, et exige un plan Marshall d’investissement», «un audit indépendant sur l’utilisation réelle du budget transféré par l’Ensa».
Création d’une Ufr hors la loi
La coordination s’insurge contre «la tentative unilatérale du Recteur de créer une nouvelle Ufr des Sciences agronomiques, agroalimentaires et environnementales, sans validation du Conseil académique, comme l’exige l’article 20 du décret n°2021- 1504». Cette décision, dit-elle, est «illégale, nulle et non avenue, tant qu’elle ne respecte pas les procédures de gouvernance universitaire».
Des pratiques managériales autoritaires et arbitraires
La coordination condamne «la prolongation illégale de Pats à la retraite, alors que de nombreux jeunes qualifiés attendent un emploi», s’oppose «fermement à la coupure arbitraire des primes d’encadrement pour les assistants, jamais versées pour certains depuis leur recrutement, et exige leur paiement rétroactif», rejette «la suppression progressive des avantages sociaux acquis, notamment le carburant et les cartes téléphoniques alloués aux collègues assumant des responsabilités administratives, sous prétexte de décisions opaques du Conseil d’administration».
Appel solennel au Mesri
La coordination tient «le Recteur pour responsable de la dégradation du climat social à l’Uidt», interpelle le Mesri sur «ses responsabilités face à ces dérives répétées», exige «la régularisation immédiate de la situation illégale de la direction de l’Ensa, en fin de mandat depuis sept mois»
Le Saes-Campus de Thiès, qui décide de continuer le combat, se réserve le droit d’user de tous les moyens légaux et syndicaux pour «restaurer la dignité de nos membres et garantir un fonctionnement universitaire conforme aux textes et à l’éthique républicaine».
UN MODELE ECONOMIQUE IDENTIFIE LA MEILLEURE COMBINAISON POUR 10 PAYS AFRICAINS
L'Afrique est confrontée à des défis en matière de réduction de l'extrême pauvreté et des inégalités. En 2024, 8,5 % de la population mondiale vivait dans l'extrême pauvreté (avec moins de 2,15 dollars/jour). 67 % de ces personnes vivaient en Afrique...
L 'Afrique est confrontée à des défis en matière de réduction de l'extrême pauvreté et des inégalités. En 2024, 8,5 % de la population mondiale vivait dans l'extrême pauvreté (c'est-à-dire avec moins de 2,15 dollars par jour). Près de 67 % de ces personnes vivaient en Afrique subsaharienne.
Pour lutter contre ces problèmes importants que sont la pauvreté et les inégalités, il est essentiel d'identifier les zones où vivent les personnes les plus démunies. Cela permet de concentrer les investissements sur la croissance et la productivité, dans une optique inclusive et durable.
Environ 70 % des personnes pauvres en Afrique subsaharienne vivent dans des zones rurales. La plupart (65 % à 70 %) travaillent dans l'agriculture. L'agriculture contribue également à hauteur de 30 % à 40 % au produit intérieur brut (PIB). Malgré son importance, l'agriculture est sous-financée. Les pays africains ne disposent pas de ressources suffisantes pour financer l'agriculture, et les financements extérieurs se font de plus en plus rares.
La région a donc désespérément besoin d'un plan innovant pour financer l'agriculture en vue du développement économique. Dans une étude récente, nous avons analysé comment différents modes de financement des investissements agricoles pourraient influer sur la croissance inclusive et l'économie en général dans dix pays africains. Nous avons examiné différentes options de financement, notamment l'augmentation des impôts, la réduction des budgets et l'aide extérieure.
Nous avons créé des modèles économiques destinés à aider les pays aux budgets serrés à comprendre les compromis et à choisir les meilleures options. Notre étude a montré qu'investir davantage dans l'agriculture, en particulier avec des financements extérieurs, était le meilleur moyen d'augmenter les revenus et de réduire la pauvreté, surtout dans les zones rurales. Le financement extérieur évite les coûts plus élevés du financement national. Mais une combinaison des deux est également efficace. Quel que soit le pays, toutes les options de financement ont entraîné une augmentation des revenus ruraux, une réduction de la pauvreté et de la faim. Cela montre que les investissements dans l'agriculture ont un impact positif tant au niveau national que dans les zones rurales.
LE MODELE
Notre étude utilise un modèle de simulation économique qui examine la situation dans son ensemble, mais aussi dans le détail. L'objectif était de mesurer l'impact des variations des dépenses agricoles sur les ménages (en termes de revenus et dépenses) et sur l'économie dans son ensemble.
Les pays étudiés sont l'Angola, le Mozambique, la Namibie, le Botswana, le Rwanda, le Gabon, le Malawi, l'Eswatini, le Lesotho et le Zimbabwe. Nous les avons choisis en fonction de la disponibilité et de l'accessibilité des données requises.
Le modèle a calculé les résultats de différentes stratégies de financement :
• Augmentation des impôts (directs, tels que l'impôt sur le revenu des ménages et l'impôt foncier, ou indirects, tels que la TVA ou la taxe sur les ventes). L'idée est que l'augmentation des dépenses agricoles serait compensée par une hausse des recettes fiscales. Celles-ci proviendraient de l'augmentation des revenus des ménages et des impôts fonciers.
• Réduction des dépenses d'investissement non agricoles. Dans ce cas, la part des investissements publics consacrés à l'agriculture reste fixe. Ce qui implique une baisse des investissements dans d'autres secteurs.
• Augmentation des emprunts extérieurs ou de l'aide au développement accordés par le gouvernement.
PRINCIPALES CONCLUSIONS
Nous avons constaté que le financement extérieur était le facteur qui stimulait le plus les revenus nationaux et ruraux. Cependant, les fluctuations du taux de change peuvent entraîner une augmentation des prix intérieurs et, par conséquent, une baisse des volumes d'exportation. Ce qui risque de nuire à la compétitivité économique du pays.
Malgré cet incovénient, ses coûts restent généralement inférieurs à ceux du financement interne, à l'exception des résultats obtenus au Mozambique en matière de revenus ruraux.
Parmi les deux mécanismes de financement interne testés, l'option consistant à réduire les investissements non agricoles s'est révélée plus efficace pour accroître les revenus nationaux et ruraux à l'exception de l'Eswatini..
Cette option apparaît donc comme un levier important à combiner avec le financement extérieur
Cette conclusion est encourageante pour les pays soumis à des contraintes budgétaires, car la modélisation a montré que le financement intérieur améliorait la capacité d'action des pays en matière de croissance durable. Une dernière phase de modélisation a permis d'évaluer comment ces interventions politiques peuvent influer sur la pauvreté et les inégalités. Pour ce faire, ils ont suivi l'interaction complexe entre la dynamique des revenus et celle des prix. Après une forte augmentation des investissements agricoles à la suite des scénarios politiques, les résultats ont montré une réduction plus marquée des taux de pauvreté et d'inégalité dans tous les pays étudiés. Il y a eu une exception notable : l'Angola. Dans ce pays, les investissements dans le secteur des services ont entraîné les baisses les plus importantes de la pauvreté et des inégalités, grâce à l'interconnexion profonde entre les services et son industrie pétrolière en pleine expansion. Même une légère augmentation des investissements publics a entraîné une nette baisse de la pauvreté, les investissements dans l'agriculture ayant eu le plus grand impact, suivis par ceux dans l'industrie et les services. Le Malawi a enregistré la réduction la plus importante de la pauvreté. Des effets notables ont également été observés au Rwanda, au Botswana, en Eswatini et en Angola. D'autres pays ont enregistré des effets modérés, maintenant des niveaux de pauvreté faibles.
CE QU'ON PEUT FAIRE
La modélisation de scénarios peut fournir des informations précieuses pour l'élaboration des politiques, car elle permet d'anticiper les impacts. Elle met également en évidence les implications des priorités stratégiques.
Les conclusions de l'étude montrent que pour parvenir à une croissance économique inclusive, les pays doivent investir massivement dans l'agriculture, en combinant des sources de financement externes et internes. Sur la base de ces conclusions, nous avons formulé les propositions suivantes.
Les gouvernements africains dépendent de l'aide au développement en raison de leurs finances publiques limitées et de leurs faibles perspectives de croissance. Cela entrave leur capacité à lever des fonds sur les marchés. Toutefois, si des financements concessionnels sont accessibles et que les effets sur les taux de change sont maîtrisables, le financement extérieur devrait rester une option privilégiée pour financer les investissements agricoles.
À moyen terme, les gouvernements doivent se concentrer sur :
• la réduction des dépenses non productives hors agriculture
• l'élimination du gaspillage
• la garantie de la rentabilité. Les économies réalisées devraient être réorientées vers l'agriculture.
À moyen terme, l'accent devrait être mis sur la réforme des politiques fiscales. Les impôts directs et indirects devraient être augmentés afin de financer les investissements agricoles. Il est toutefois essentiel de maintenir la transparence dans l'utilisation des recettes fiscales. Cela encourage le soutien du public et l'appropriation locale des réformes fiscales en démontrant leurs avantages.
À long terme, les gouvernements devraient synchroniser leurs plans de développement nationaux avec des initiatives ambitieuses de croissance agricole.
Par Bachir FOFANA
DIALOGUE COPIE-COLLÉ
L’urgence n’est pas à un dialogue politique, mais socio-économique. Nos hommes d’affaires sont persécutés
«Lettre au président Diomaye : Gagnons du temps, passons-nous des Assises de la distraction!» C’est le titre de la contribution que j’avais signée dans Le Quotidien du 27 mai 2024. Par cette contribution à la veille des «Concertations sur la Justice», nous attirions l’attention du président de la République sur l’inutilité de disserter sur un segment qui a fait l’objet de tant de discussions par le passé. «Pour les Assises de la Justice, il serait bien d’inviter Monsieur le président de la République et les 263 invités à éviter de perdre leur temps, en allant dépoussiérer «le Rapport du Comité de concertation sur la modernisation de la Justice» d’avril 2018. Tout y est, il ne reste qu’à les appliquer pour une Justice réconciliée avec les citoyens», disions-nous. Non sans ajouter : «Avec les Assises de la Justice, le président Diomaye devrait s’éviter de tomber dans une démarche qui ne tient pas compte du sens des urgences ni de l’ordre des priorités, et surtout de nous faire perdre du temps en voulant réinventer la roue. Evitons de faire de ces assises une arme de distraction massive pour détourner l’attention du Peuple des vraies questions et des vraies urgences. Tout est dans ce rapport de 2018 élaboré sous le magistère de Souleymane Téliko, président de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums).»
Les Assises de la Justice pour acter le reniement de Diomaye
Le temps semble nous donner raison sur plusieurs points. D’abord, les conclusions issues des conclaves sous l’égide du nouveau pouvoir ressemblent textuellement à celles issues des concertations de l’Ums, de la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) et des Assises nationales. Les mêmes points d’accord et les mêmes points de désaccord. Mieux, la seule chose que ces concertations ont permis de constater, c’est le reniement du président de la République quant à sa volonté de quitter le Conseil supérieur de la Magistrature comme il s’y était engagé dans son programme de campagne. Recevant les conclusions des Assises, le chef de l’Etat dira : «Il m’est revenu que des magistrats ne sont pas d’accord pour que le président de la République quitte le Conseil supérieur de la Magistrature. Je tiens à préciser que je ne tiens ni à y rester ni à en sortir. Je suis neutre par rapport au Conseil supérieur de la Magistrature.» Non sans ajouter : «Si les arguments du plus grand nombre ont plus de poids par rapport à la pertinence, sachez que je ne resterai plus dans le Csm. Et je n’en fais pas une obsession. Mais, je pense qu’il y a lieu de prêter une oreille attentive aux magistrats qui veulent que le président de la République reste au Csm, parce qu’après tout, il est question de leur indépendance. Mais, même si on les écoute, et que leurs arguments ne sont pas convaincants, je ne resterai pas. Donc, je ne tiens absolument pas à rester là-bas, mais je ne tiens pas non plus à en sortir.» Le 5 avril dernier, recevant des journalistes au Palais, il fera davantage montre de réserve sur cette sortie du Cms. Il dira que ce qu’il a vu après une année d’exercice du pouvoir le pousse à rester. On aura beau trouver des contorsions, le reniement est acté
L’autre élément qui consacre la distraction que ces Assises de la Justice ont constituée, est le suivi des recommandations. Depuis une année, rien de ce qui avait été retenu de ces conclaves n’a connu un début d’exécution. La Cour constitutionnelle promise en remplacement du Conseil constitutionnel n’est toujours pas installée. Le procureur de la République a toujours trop de pouvoirs. Le juge de détention et des libertés n’est toujours pas l’organe qui doit arbitrer entre le Parquet et le juge d’instruction. Pourtant, lors du Conseil des ministres du 10 juillet 2024, le Président Diomaye demandait au Premier ministre, au ministre de la Justice et aux ministres concernés, de «lui proposer un calendrier de mise en œuvre des réformes du secteur de la Justice en droite ligne du programme législatif du gouvernement». Le communiqué du Conseil des ministres disait en effet que «cet agenda législatif (devait) viser notamment la révision de la Constitution et des codes spécifiques». Le chef de l’Etat avait aussi demandé au Premier ministre et au ministre de la Justice, de «faire une communication mensuelle en Conseil des ministres sur l’état de mise en œuvre des recommandations et décisions issues des Assises de la Justice et de tenir compte, dans cet exercice, de leur conformité avec les valeurs de notre société, notre culture et nos croyances». Jusque-là, aucune communication en Conseil des ministres, ni aucune réforme issue des Assises proposée.
C’est dans ce contexte que le prochain Dialogue national sur le «système politique» sonne comme une nouvelle distraction. «Ce dialogue concerne le système politique devant être compris comme tous les mécanismes par lesquels la dévolution du pouvoir doit se passer au Sénégal et qui est soustendue par le contrat social sénégalais. Donc toutes les composantes de la Nation sont d’égale dignité», précise Dr Cheikh Guèye, Facilitateur général. Il insiste que «nous sommes vus un peu partout comme un exemple, mais nous tous ne sommes pas satisfaits de l’état de notre démocratie. Une démocratie qui génère autant de violences et de morts est une démocratie malade. Donc, il faut oser l’ausculter et la soigner. C’est le sens de ce dialogue». Sauf que la démocratie sénégalaise n’a pas généré «autant de violences et de morts». C’est plutôt une affaire privée qui a eu lieu dans un lieu sordide, opposant un opposant politique à une jeune innocente, qui est en réalité l’élément qui a causé autant de violences et de morts. L’origine des morts n’est pas politique, mais la politisation d’une affaire privée.
Vingt-cinq (25) points d’accord lors du dialogue de 2020 avec le Général Niang
Pourquoi dialoguer sur un «système politique» qui a généré trois alternances ? En effet, le Sénégal a connu des avancées démocratiques depuis le Code électoral consensuel de 1992 sous l’égide du magistrat Kéba Mbaye. Les alternances au sein des collectivités territoriales ou à la tête de l’Etat sont devenues une banalité. Le fichier électoral n’est plus un enjeu car sa fiabilité n’est plus à démontrer. Le professionnalisme de l’administration organisatrice des élections (commandement territorial, Direction générale des élections, Commission électorale nationale autonome…) n’est plus un sujet de suspicion entre pouvoir et opposition.
Toutes ces questions, et bien d’autres, ont pourtant été déjà abordées en août 2020 dans le dialogue conduit par feu le Général Mamadou Niang, ancien président de l’Observatoire des élections (ancêtre de la Cena) et ancien ministre de l’Intérieur. Déjà, il est à souligner que les Termes de référence (Tdr) du dialogue de 2025 sont identiques à ceux conduits par Général Niang. Ce qui n’a pas échappé à l’expert électoral Alioune Souaré, ancien député : «Malgré tout le tintamarre autour, ils n’ont fait que copier les termes de références du dialogue de 2020», a-t-il notamment déclaré dans les colonnes du quotidien Les Echos. Et d’ajouter : «Il suffisait d’évaluer le dialogue de 2020 au lieu de mobiliser encore des millions de francs Cfa» pour un exercice déjà réalisé.
Selon le «Rapport spécial à Monsieur le président de la République» produit par la Commission cellulaire du dialogue politique du dialogue national, vingt-cinq (25) points ont fait l’objet d’un accord entre les différents acteurs politiques dont Pastef représenté par Aldiouma Sow (aujourd’hui ministre conseiller du Président Diomaye). Entre autres points qui ont fait l’objet d’accord, la modification de la loi 81-17 du 06 mai 1981 relative aux partis politiques, le renforcement des conditions de création d’un parti politique, le principe du financement public des partis politiques, le principe de financement des coalitions de partis politiques. Les acteurs politiques se sont même entendus sur la nécessité de conformer la loi 78-02 du 29 janvier 1978 relative aux réunions à la Constitution actuelle, en y intégrant la marche pacifique et le droit de marche.
Le Sénégal a toujours été un pays de dialogue, donc rien de neuf sous le soleil, les priorités et les urgences sont ailleurs. Nous avons connu les Assises nationales en 2008, les travaux de la Cnri en 2014 et le dialogue politique de 2020. Le pouvoir actuel dispose d’assez d’éléments pour renforcer les institutions de ce pays. Il suffit juste d’en prendre les conclusions et de les appliquer pour redonner un souffle nouveau à notre démocratie. Le Sénégal n’est pas né un 24 mars 2024 ; vouloir occulter les avancées majeures de notre démocratie et tenter une réécriture de notre histoire politique est peine perdue.
Goorgorlu fait face à des problèmes beaucoup plus sérieux qu’un «waxtaane national»
Le Sénégal peut bien se passer d’un dialogue sur des questions déjà évacuées. Les autorités ont mieux à faire que de vouloir nous faire perdre du temps et de l’argent. Les priorités sont là et attendent leur prise en main. L’économie sénégalaise est agonisante, malgré le pétrole et le gaz dont les retombées ne sont pas encore visibles. La précarité et la paupérisation grandissantes des populations des grandes villes doivent vous alerter. Le Goorgorlu fait face à des problèmes beaucoup plus sérieux qu’un «waxtaane national» qui ne lui apporte pas son pain quotidien. La Tabaski est dans moins d’un mois ; et point de moutons à l’horizon, encore moins de l’argent pour l’acheter. Les vagues de licenciements sont passées par là. Les étudiants sont dans la rue.
L’urgence n’est pas à un dialogue politique, mais socio-économique. Nos hommes d’affaires sont persécutés. Les investisseurs semblent préférer d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest, car le pouvoir Pastef a fait sauter toutes les garanties de sécurité juridique des investissements avec un règlement de comptes déguisé en reddition des comptes. Il est devenu dangereux, sous le régime Pastef, d’être un homme d’affaires et de gagner des marchés de l’Etat.