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19 juin 2025
LE QATAR SOUPÇONNÉ DE CORRUPTION AU SEIN DU PARLEMENT EUROPÉEN
Une vaste opération menée par la police belge vendredi 9 décembre à Bruxelles a conduit à l’arrestation de plusieurs personnes travaillant au sein du Parlement européen. Elles sont soupçonnées de corruption. Le Qatar, serait au cœur de cette affaire
Vendredi 9 décembre, l'eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili, également une des vice-présidentes de l'assemblée, a été interpellée à son domicile à Bruxelles. Elle doit être auditionnée par la justice, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, confirmant des informations de presse. Le parti socialiste grec (Pasok-Kinal) dont elle était membre, a annoncé dans la soirée à Athènes qu'elle en était "écartée".
Quatre hommes ont été arrêtés dans la matinée dans le cadre de la même affaire. Parmi les prévenus, le compagnon de Mme Kaili Francesco Giorgi, qui est assistant parlementaire. Le directeur d'une ONG, le dirigeant syndical italien Luca Visentini et l'ancien eurodéputé Pier-Antonio Panzeri qui siégea de 2004 à 2019 font aussi partie des personnes suspectées.
L'opération de police a donné lieu à seize perquisitions au total dans diverses communes de la capitale belge, où le Parlement européen a son siège. L'enquête, pilotée depuis quatre mois par un juge financier bruxellois, vise des faits de "corruption" et de "blanchiment d'argent" en bande organisée, a souligné le parquet fédéral dans un communiqué.
Sommes d’argent, cadeaux onéreux…
Le parquet fédéral belge a annoncé l'opération de police sans identifier les suspects, ni nommer le "pays du Golfe" sur lequel pèsent ces soupçons de corruption. Mais la même source proche du dossier a confirmé à l'AFP qu'il s'agissait du Qatar, comme l'ont révélé dans une enquête conjointe le journal francophone Le Soir et l'hebdomadaire flamand Knack.
Ce pays du Golfe est soupçonné d'"influencer les décisions économiques et politiques du Parlement européen, en versant des sommes d'argent conséquentes ou en offrant des cadeaux importants", poursuit-il. Au cours de l'opération, la police a mis la main sur "environ 600.000 euros en liquide", ainsi que "du matériel informatique et des téléphones portables" dont les contenus seront analysés.
Quant aux bénéficiaires, il s'agit de personnalités ayant "une position politique et/ou stratégique significative" au sein du Parlement. Les cadeaux ou avantages offerts pourraient être liés à la volonté du Qatar d'améliorer sa réputation décriée en matière de droits humains et de traitement des travailleurs étrangers.
Interpellé, le responsable italien Luca Visentini appelait en particulier à "continuer de faire pression sur les autorités et les employeurs" pour de meilleures rémunérations et davantage de mobilité dans le travail. Dans un message succinct sur son site, la CSI, la Confédération syndicale internationale (CSI, ou Ituc en anglais) s'est dite "au courant des informations circulant dans la presse", mais a refusé tout commentaire "à ce stade".
"Le Qatar est un chef de file en matière de droits du travail"
Le Qatar, pays organisateur du Mondial-2022, a été accusé par des ONG de négliger les conditions de travail et de vie de ses centaines de milliers de travailleurs migrants venus d'Asie et d'Afrique.
Eva Kaili avait rencontré au Qatar peu avant le début du Mondial de football le ministre qatari du Travail Ali bin Samikh Al Marri. L'élue grecque avait salué à cette occasion, au nom de l'UE, l'engagement du Qatar à "poursuivre les réformes du travail", selon un tweet de l'ambassadeur de l'Union à Doha Cristian Tudor.
"Aujourd'hui, la Coupe du monde de football au Qatar est une preuve concrète de la façon dont la diplomatie sportive peut aboutir à une transformation historique d'un pays dont les réformes ont inspiré le monde arabe", avait aussi déclaré Eva Kaili à la tribune du Parlement européen le 22 novembre. "Le Qatar est un chef de file en matière de droits du travail", avait-elle alors affirmé.
6.500 ouvriers étrangers morts sur des chantiers selon The Guardian
En réponse, Doha a fait valoir des réformes inédites du code de travail, saluées par des organisations syndicales, qui appellent néanmoins à une application plus rigoureuse.
Un chiffre a fait couler beaucoup d'encre : celui de 6.500 étrangers morts au Qatar depuis l'attribution du Mondial en 2010, avancé en février 2021 par le quotidien britannique The Guardian.
Les autorités qataries ont vivement démenti. Et l'Organisation internationale du travail (OIT), présente à Doha depuis 2018, a documenté de son côté cinquante accidents du travail mortels d'employés sur une année, en 2020, et 500 blessures graves. Elle a toutefois relevé le manque de données disponibles.
NEYMAR, ROI SANS COURONNE
Présenté comme l'héritier de Pelé, Romario, Ronaldo ou Ronaldinho, la superstar brésilienne a de nouveau chuté en quarts de finale de la Coupe du monde, contre la Croatie vendredi au Qatar, voyant s'éloigner ses rêves de consécration planétaire
Le trône s'est encore dérobé devant Neymar: présenté comme l'héritier de Pelé, Romario, Ronaldo ou Ronaldinho, la superstar brésilienne a de nouveau chuté en quarts de finale de la Coupe du monde, contre la Croatie vendredi au Qatar, voyant s'éloigner ses rêves de consécration planétaire.
Ses larmes sitôt le tir au but fatal de Marquinhos fracassé sur le poteau du gardien croate en disent long sur son échec collectif mais aussi individuel.
Né au football à Sao Paulo dans le club de Santos, comme l'icône Pelé, "Ney" a longtemps été désigné comme le successeur du "Roi", le joueur capable d'offrir au Brésil une sixième étoile mondiale, 20 ans après le dernier sacre auriverde en 2002.
Mais l'attaquant du Paris SG (30 ans), dribbleur de génie venu du futsal et icône marketing planétaire, a de nouveau trébuché au pire moment, symbole d'une carrière hachée par les blessures et ponctuée de désillusions.
La comparaison avec Pelé, trois fois champion du monde, s'arrêtera au nombre de buts inscrits avec la sélection. En ouvrant le score en prolongation contre la Croatie, vendredi, Neymar a rejoint le "Roi" au sommet des plus prolifiques buteurs sous le maillot brésilien (77 buts). Pour les reste...
Le Mondial-2014 ? Achevé sur une blessure à une vertèbre en quarts, qui aurait pu le laisser paraplégique, avant l'humiliation subie sans lui, en demi-finale à domicile, contre l'Allemagne (7-1).
Le Mondial-2018 ? Une élimination sans gloire en quarts contre la Belgique (2-1) et des moqueries planétaires pour la propension du N.10 brésilien à se rouler par terre au moindre contact.
Et enfin, le Mondial-2022 s'est fini sur un nouvel échec, après avoir débuté du mauvais pied pour "Ney": entorse d'une cheville dès le premier match, course contre la montre pour se soigner et élimination aux tirs au but contre la Croatie vendredi encore aux portes des demi-finales.
"Aujourd'hui, c'est l'un des moments les plus difficiles de ma carrière... qui plus est dans une Coupe du monde, à nouveau", avait écrit Neymar après sa sortie sur blessure contre la Serbie (2-0).
- Arrogance -
Taxé d'arrogance avant le tournoi pour avoir publié un blason du Brésil surmonté d'une hypothétique sixième étoile, celui qui est père d'un petit Davi Lucca (11 ans) aura une nouvelle fois été rattrapé par la pression.
Son image au Brésil risque d'en être durablement écornée.
Déjà, son soutien affiché au président sortant d'extrême droite Jair Bolsonaro a braqué une partie de l'opinion brésilienne, ravivant les critiques qui ne voient en "Neymar Junior" qu'un enfant gâté, joueur le plus onéreux de l'histoire (222 M EUR versés par le PSG en 2017) aux promesses jamais tenues.
Le Neymar triomphant de l'époque barcelonaise (2013-2017), gazelle inarrêtable aux folles arabesques, a progressivement cédé sa place à un joueur plus dilettante au PSG, souvent blessé pour les matches cruciaux et capable de se brouiller avec Kylian Mbappé pour tirer un penalty.
En 2019, le soir de l'élimination contre Manchester United en Ligue des champions, il insulte les arbitres de la rencontre sur les réseaux sociaux. Deux mois plus tard, il frappe un spectateur qui le chambre après la finale perdue de Coupe de France contre Rennes.
A cette même période, une femme l'accuse de viol, mais la justice brésilienne n'entame pas de poursuites, faute de preuves suffisantes. Quant à la justice espagnole, elle tente de le poursuivre pour irrégularités présumées autour de son transfert au Barça, avant que le parquet ne retire ses accusations en octobre dernier.
- As du marketing -
Le PSG a un temps envisagé de le laisser partir cet été, lassé par des performances en dents de scie et une hygiène de vie douteuse, avant que "Ney", obnubilé par le Mondial au Qatar, ne livre un début de saison de haut vol.
As du marketing, actif sur tous les réseaux, même Twitch où il est l'un des rares footballeurs à diffuser en direct ses parties de jeux vidéo, Neymar compte 189 millions de followers sur Instagram... mais son palmarès peine à suivre.
S'il compte une Ligue des champions (2015) et nombre de trophées nationaux en Espagne et en France, l'attaquant né à Mogi das Cruzes, près de Sao Paulo, n'a jamais décroché le Ballon d'Or qui lui semblait promis, ni de trophée international majeur, un manque que la médaille d'or olympique (2016) ou la Coupe des confédérations (2013) ne sauraient combler.
Verra-t-on encore Neymar sous le maillot auriverde au Mondial-2026 au Canada, aux Etats-Unis et au Mexique ? L'intéressé lui-même en doute, tant ce joueur calibré par son père et agent, "Neymar Pai", pour être une star dès son plus jeune âge, accuse l'usure des ans et des blessures.
"Je ne sais pas si j'aurai encore la condition, le mental, pour supporter encore plus de football", avait dit l'attaquant en 2021 sur la plateforme de streaming DAZN.
"Ney" peut encore changer d'avis, d'autant qu'il n'a que 30 ans, un long contrat au PSG (jusqu'en 2027) et une immense revanche à prendre.
"Rien dans ma vie n'a été donné ou facile, j'ai toujours dû courir après mes rêves et mes objectifs", écrivait-il fin novembre au moment de sa blessure. "Attendre aussi longtemps pour que l'ennemi m'abatte comme ça ? JAMAIS!"
Par Baba DIOP
LE WOG SUSAL
Bien avant le début du Mondial Qatar 2022, Tata avait organisé un quarté pour les demi-finales. Les pronostiqueuses, toutes de la bande de Tata trouvèrent l’idée lumineuse. La mise frisait le salaire de domestique de chaque parieuse
Bien avant le début du Mondial Qatar 2022, Tata avait organisé un quarté pour les demi-finales. Les pronostiqueuses, toutes de la bande de Tata trouvèrent l’idée lumineuse. La mise frisait le salaire de domestique de chaque parieuse. Certaines protestèrent contre l’inégalité d’un tel traitement. Mais Tata rétorquait que pour une fois, les riches devaient payer pour les pauvres et qu’une ristourne devait lui être versée pour tenue de caisse et frais d’accueil dans sa maison. On grommela mais rien n’y fit.
Depuis le début du Mondial, la guigne frappait Tata qui avait mis en haut de sa liste le Sénégal. Mais ce fut échec et mat. Au fur et à mesure de la compétition, la mine de Tata s’assombrissait. Hier, elle comptait sur le Brésil pour ne pas faire chou blanc. Son cœur jouait au yoyo à l’égalisation de la Croatie. Le 4-2 aux tirs au but en faveur de la Croatie résonna comme un coup de gourdin sur la tête de Tata qui vit papillonner des étoiles en plein jour. Le Brésil était sa botte secrète.
Dans sa jeunesse, elle ne respirait que pour Pelé et la samba dont le film Orfeu Negro de Marcel Camus fut une révélation.
Pour réveiller Tata, on la fit renifler du gongo, du thiouray. Elle éternua d’un grand Hatchoum, libérant une pluie de postillons. La petite fille de proposer à Tata : « Mam Wog Susal ak sowou niw mi ngini »(1) et Tata d’ajouter « Ak diwu nior ma ximalikou »(2).
Mame il y a du couscous sucré au yahourt
Ajoutez y du beurre pour retrouver mes esprits
LA COUR SUPREME DIT NIET À LA DÉBAPTISATION DES RUES À ZIGUINCHOR, LA MUNICIPALITE SE REBELLE
Curieux pays où c’est la presse qui apprend à un maire l’aboutissement d’une procédure judiciaire concernant sa commune dont il n’a jamais été informé de l’existence auparavant», a laissé entendre le Maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko
La Cour suprême dit «niet» à la nouvelle dénomination de quatre rues dans la commune de Ziguinchor. Par une décision, la juridiction aurait débouté la municipalité de Ziguinchor. Mais cette une décision qui n’est pas du goût des autorités municipales de Ziguinchor qui comptent déposer un rabat d’arrêt pour contester cette décision qu’elles jugent illégale.
Et sitôt informé de la décision, le Maire de la Commune Ousmane SONKO a publié un message : « Selon une certaine presse, le Conseil municipal de Ziguinchor aurait été débouté par la Cour Suprême suite à un recours de préfet contre sa décision datant de plus de 9 mois de renommer quatre rues de Ziguinchor. Curieux pays où c’est la presse qui apprend à un maire l’aboutissement d’une procédure judiciaire concernant sa commune dont il n’a jamais été informé de l’existence auparavant», a laissé entendre le Maire de Ziguinchor.
Avant de préciser : « le délai prévu pour un recours en annulation d’une délibération d’un conseil municipal est de deux mois après sa transmission. Le préfet doit obligatoirement notifier au maire sa saisine avec les motivations ».
Et de poursuivre : « Rien de cela n’a été fait. Si celle-ci existe réellement, nous attendons qu’elle nous soit notifiée pour la contester par voie de rabat d’arrêt car elle serait illégale».
Ousmane Sonko persiste et signe dans la foulée : « Les Avenues du Tirailleur Africain, Seleki 1886, Thiaroye 44 et de la Paix restent décolonisées et gardent leur nouvelles dénominations ».
Rappelons que c’est au lendemain de son installation que le Conseil Municipal de Ziguinchor a décidé de rebaptiser quatre rues dans la commune de Ziguinchor. Et comme si cela ne suffisait pas, les collaborateurs du maire de Ziguinchor montent au créneau et contestent.
Bassirou Coly, un des adjoints au Maire parlent de main étrangère : « A mon humble avis, je pense que la main du colon est toujours là, malheureusement des pays soit disant indépendants en complicité avec leur justice continuent de maintenir certains symboles qui nous retournent dans une histoire sombre de notre passé et qui ne veulent pas se libérer de la colonisation. Mais nous serons là pour veiller à l’image intacte d’une nouvelle Afrique et d’une nouvelle idéologie incarnée par le leader Ousmane Sonko», lâche-t-il amèrement.
AVENIR SENEGAAL BI NU BEGG AUDITE LA CEDEAO
La décision de la Cedeao de « mettre en place une force régionale dont le mandat inclura la restauration de l’ordre constitutionnel partout où il est menacé dans la sous-région » n’agrée pas totalement Avenir Senegaal Bi Nu Begg qui se montre circonspect
La décision de la Cedeao de « mettre en place une force régionale dont le mandat inclura la restauration de l’ordre constitutionnel partout où il est menacé dans la sous-région » n’agrée pas totalement Avenir Senegaal Bi Nu Begg qui se montre circonspect.
Pour la plateforme certes, « Cette décision formulée au point 25 du Communiqué final du sommet peut paraitre louable de prime abord. Car nul ne saurait cautionner, tolérer ou encourager la prise de pouvoir par la force et la rupture de l’ordre constitutionnel dans un pays lorsqu’aucune raison vitale pour la population de ce pays ne le justifie ».
Seulement, a-telle relevé : « A y regarder de près, cette décision cache de nombreuses incohérences qui sont nées de l’incapacité des Chefs d’État à assumer une position claire et nette contre la mal gouvernance, les tripatouillages constitutionnels et le détournement des règles démocratiques qui sont, dans bien des cas, les principales causes des ruptures constitutionnelles ».
Pour autant, la plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg s’interroge sur la nature et la portée du mandat d’une telle force. « Aura-t-elle vocation à intervenir en amont, pour s’interposer entre un Président mal aimé qui impose un troisième mandat à son peuple et ce peuple lui-même lorsqu’il se soulève pour défendre sa constitution et ses libertés? Vat-elle attendre qu’il y ait des centaines voire des milliers d’arrestations, de disparus et de morts avant d’intervenir? ».
En vérité, note la plateforme, « Dans sa formulation, la décision dit que la force sera mise en place pour restaurer l’ordre constitutionnel partout où il est menacé ». Or, pour Cheikh Tidiane Dièye et Cie, « il ne fait pas de doute que ce qui menace l’ordre constitutionnel partout dans la sous-région, c’est bien la volonté de certains Chefs d’État d’imposer un troisième mandat ».
Et de s’interroger : « Est-ce à dire que la force irait à l’assaut de tous les Chefs d’État qui envisagent un troisième mandat? Si c’est le cas, vivement alors qu’elle voit le jour! ». Tirant en outre moult considérations sur la tentation un troisième mandat, la plateforme Avenir Senegaal Bi Nu Begg annonce qu’elle compte lancer une initiative régionale dans ce sens pour mobiliser, sensibiliser et organiser les partis politiques, mouvements citoyens et plus généralement les citoyens de la Cedeao pour obtenir la limitation des mandats présidentiels à deux.
AMADOU BA, UN INTRUS À L’ASSEMBLEE
Le Premier ministre se présentera lundi pour sa déclaration de politique générale dans un hémicycle miné par le débat sur la falsification du règlement intérieur qui ne reconnait pas légalement son poste
Le Premier ministre Amadou Ba va procéder, ce lundi 12 décembre, à la Déclaration de politique générale (Dpg). Seulement, en raison du contexte parlementaire actuel marqué par le débat sur la falsification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui ne reconnait pas légalement son poste, cet exercice s’annonce crucial pour l’ancien ministre de l’Économie et des Finances. D’autant qu’il dispose d’une liberté de manœuvre étriquée du fait de la composition presque paritaire de l’effectif des députés, réparti en parts égales entre opposition et pouvoir.
Lundi de vérité pour le Premier ministre Amadou Ba. Nommé le 17 septembre dernier à la tête du gouvernement, l’ancien ministre de l’Économie et des Finances fera face aux députés, ce lundi 12 décembre, pour la traditionnelle Déclaration de politique générale (Dpg). Lors de ce face-à-face, le Premier ministre Amadou Ba va exposer devant les parlementaires les grands axes de son programme de Gouvernement et les principales mesures qu’il entend mettre en œuvre pour les 13 derniers mois du Chef de l’État Macky Sall à la tête du pouvoir exécutif. Toutefois, il faut dire que cet exercice s’annonce assez paradoxal pour Amadou Ba.
En effet, contrairement à ses prédécesseurs, notamment Abdou Mbaye, Aminata Touré et Mahammad Boun Abdallah Dionne qui avaient bénéficié d’un contexte parlementaire largement favorable avec une majorité très confortable, Amadou Ba n’est pas en terrain conquis. Et pour cause, il va se présenter dans une Assemblée nationale minée par le débat sur la falsification du règlement intérieur qui ne reconnait pas légalement son poste. Car, depuis le 28 octobre 2019 dernier, toutes les dispositions relatives au Poste de Premier ministre ont été abrogées dans le règlement intérieur.
Mais, curieusement, dans la toute dernière version de ce texte, édité en juillet 2021, remis aux députés de la 14e législative, il a été procédé à la réintégration en catimini de toutes les dispositions supprimées avec la loi 2019-14 du 28 octobre 2019.
Outre cette intrusion dans une Assemblée nationale dont le règlement a été falsifié pour lui permettre de se présenter devant les députés, l’autre défi qui attend le Premier ministre, Amadou Ba, le lundi 12 décembre, est celui de faire entendre sa voix dans une Assemblée nationale où la mouvance présidentielle dispose d’une majorité très étriquée.
Avec seulement 82 députés, contre 80 pour l’opposition et 3 députés non-inscrits, Amadou Ba joue vraiment son avenir politique. D’autant plus que cet exercice de déclaration a pour but de bénéficier du vote de confiance des 165 députés de la 14ème législature. Car, en cas de rejet de sa Déclaration de politique générale, il sera dans l’obligation de remettre au chef de l’Etat sa démission et celle son gouvernement.
«SI ON VOUS DEMANDE SI LA CROISSANCE SE MANGE, REPONDEZ SANS HESITER OUI»
Le ministre des Finances et du budget Moustapha Ba a fait face aux députés hier, vendredi 9 décembre, pour défendre le projet de budget pour l’année 2023 de son département.
Le ministre des Finances et du budget Moustapha Ba a fait face aux députés hier, vendredi 9 décembre, pour défendre le projet de budget pour l’année 2023 de son département. Se prononçant sur le taux de croissance du Sénégal qui fait souvent l’objet de critique de la part de certains qui disent que la croissance ne se mange pas, l’argentier de l’Etat soutient que oui la croissance se mange.
«Si on vous demande si la croissance se mange répondez sans hésiter oui ». Ces propos sont du Ministre des Finances et du budget Moustapha Ba qui a été interpellé par des députés sur l’augmentation du taux de croissance du Sénégal qui, selon eux, n’a aucune répercussion sur les conditions de vie des Sénégalais. « La croissance, c’est la somme des valeurs ajoutées et sa variation d’une année sur l’autre est la déduction de l’évolution d’un pays. Quand donc il y a croissance, cela veut dire que les entreprises et les ménages gagnent plus d’argent et payent plus d’impôts et de taxes. C’est avec le produit de ces impôts qu’on construit des routes des ponts et qu’on paye des salaires aux fonctionnaires et les bourses des étudiants qui sont passées de près de 28 milliards Fcfa en 2012 pour atteindre 72 milliards en 2022. C’est avec cette croissance qu’on subventionne le sucre, le riz et le carburant », lance-t-il.
Selon lui, dans le projet de loi de finances 2023, sur les 1411 millions 500 millions, les dépenses s’établissent à 5141 milliards FCFA dont 84% financés sur ressources internes. Ce qui veut dire, indique-t-il, que le Sénégal est sur la bonne voie pour conquérir sa souveraineté budgétaire. Quant aux dépenses sur ressources extérieures, elles s’établissent à 667,9 milliards. Les dépenses des comptes spéciaux du Trésor s’élèvent à 1676 milliards 900 millions. Tandis que l’amortissement de la dette se chiffre à 1269 milliards 600 millions. Le Ministre annonce que le déficit budgétaire en 2023 se chiffrera à 1045,5 milliards FCFA, soit 5,5% du Pib. Pour lui, ce chiffre ne fait que refléter la violence des chocs que nous subissons depuis 2020. « Ce déficit budgétaire sera financé sans problème car la note du Sénégal auprès des marchés financiers est bonne. Notre pays est parmi les 15 meilleurs en Afrique sur les 55 pays », rassure le ministre.
ENDETTEMENT DU SENEGAL : La dette publique va commencer à baisser dès l’année 2024
La dette publique du Sénégal va commencer à baisser drastiquement dès l’année 2024. Jusqu’en 2024, elle se situera à 63,3%. L’annonce a été faite par le Ministre des Finances et du budget Moustapha Ba hier, vendredi 9 décembre lors du vote du budget de son département. Selon lui, la tendance va continuer jusqu’en 2027.Elle sera de 61% en 2025, 58,9% en 2026 et 56,9 en 2027.
POUR UN APAISEMENT DU CLIMAT A L’ASSEMBLEE NATIONALE Les députés de Bby vêtus de blanc
Après une session budgétaire très agitée, marquée par les injures, des insultes et des bagarres, les députés de la coalition présidentielle appellent leurs collègues à cultiver la paix dans l’enceinte de l’hémicycle. Lors de la clôture de session budgétaire avec le vote du ministère des Finances et du budget hier, vendredi 9 décembre, les députés du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar et le président de l’assemblée nationale Mamadou Mame Diop se sont vêtus de blanc couleur de la paix. Cela est un appel à la paix, à la stabilité et à la sérénité à l’Assemblée nationale.
VOTE DU BUDGET DU MINISTERE DES FINANCES ET DU BUDGET : Opposition et pouvoir jettent des fleurs à Moustapha Ba
Les députés ont adopté le projet de budget 2023 du ministère des finances et du budget qui est arrêté à 369666638517 FCFA en autorisation d’engagement Ae) et 353017122267 FCFA en crédits de paiement (cp). Lors des discussions générales, les députés de l’opposition tout comme ceux du pouvoir ont tous tressé des lauriers pour le Ministre des Finances et du budget Moustapha Ba. L’argentier de l’Etat est décrit par les parlementaires comme étant l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Selon eux, Moustapha Ba dispose de toutes les compétences et la discipline qu’il faut pour diriger ce département très important dans l’attelage gouvernemental. « Nous vous rendons un vibrant hommage. Durant toute la session, vous avez été très élégant, très courtois et très compétent », lance Ibrahima Diop, député de la Diaspora.