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19 juin 2025
plume citoyenne, par Marem Kanté
LE MENSONGE DE COMPLAISANCE
EXCLUSIF SENEPLUS - Ce qui se passe actuellement à l’Assemblée est le résultat de nos calculs de complaisance fondés sur des choix politiques claniques, intéressés et partisans au détriment d’une vision commune
« Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. »
Chers concitoyens sénégalais. Pour une fois, osons dire la vérité ! Car une vérité qui fait mal est plus salvatrice qu’un débat de faux-fuyants. En cherchant à tourner autour du pot, le mal n’en sera que plus profond et incurable pour la société.
Essayons de nous départir de tout sentiment clanique, intéressé, partisan, et centrons le débat sur « le vrai mal » qui sape les fondamentaux de la politique sénégalaise et qui est en train de gangrener petit à petit nos rapports sociaux.
Il s’agit du « mensonge de complaisance ». C’est ce comportement de jeu d’intérêt calculé. Le plus souvent, c’est fait sciemment dans un but déterminé. C’est-à-dire chercher coûte que coûte à réconforter l’autre dans sa position pour obtenir ses faveurs. Ce dernier flatté dans son ego, se sent obligé de retourner l’ascenseur et faire grâce de ses bienfaits et de sa position sociale.
Oui ! C’est inadmissible et intolérable que l’on gifle une femme ! Oui ! C’est inadmissible que l’on passe tout son temps à manquer de respect au chef de l’Etat ! C’est inconcevable que l’on manque de considération à nos guides religieux ! Mais la grande question que tout le monde doit se poser est : est-ce que ce qui est arrivé à la député madame Amy Ndiaye était prévisible ?
Pour ma part, je pense que oui ! Tout ceci était prévisible dans une société de complaisance où le désir de satisfaire les désirs de l’autre a pris le dessus sur le code des valeurs c’est-à-dire l’honneur et l’intégrité morale, principalement le « téguin » (la pudeur et la discipline)» - le « kersa » (le respect de soi et de l’autre) et enfin le « horma » (la conduite de soi envers l’autre dans l’humilité et la modestie ».
C’est à ce niveau que le vrai débat doit être situé. Car si on laisse le mensonge de complaisance ternir ces trois valeurs cardinales de la société sénégalaise, on ira tous droit dans un mur de chaos. Et, il est grand temps que les conservateurs de ce legs séculaire qui a façonné notre nation et créé un brassage social, culturel et religieux extraordinaire soit remis sur le tapis comportemental de la société. Surtout dans l’arène politique où les intérêts partisans et individuels ont pris le dessus sur l’intérêt général de la nation sénégalaise.
Chers concitoyens sénégalais. À vrai dire, rien de cette 14e législature n’est vrai et sincère. Car tout est calcul et complaisance.
Qui aurait pu imaginer qu’après tant de promesses de rupture faites au peuple, que la 14e législature sénégalaise allait servir au peuple une scène chaotique et honteuse ? Ne croyez en rien à ces promesses ! Que des paroles de complaisance !
Qui aurait pu imaginer que le jour de l’installation de cette 14e législature, après avoir vu des députés fracasser des chaises, monter sur des tables, arracher des urnes, s’empoigner des vestes et caftans, s’arracher des perruques et se jeter des chaussures, on allait, quelques semaines plus tard, assister de nouveau à des scènes de gifle et de coups de pieds dans le ventre d’une femme ?
Et parlons de ces femmes députées dont l’une d’entre elles, est aujourd’hui victime de ce jeu de complaisance. Qui aurait pu imaginer que cette 14e législature serait le lieu de concours de diatribes entre ces femmes députées dont certaines prennent un malin plaisir à se vanter d’être celles-là qui savent le mieux proférer des propos sarcastiques à l’endroit de leurs collègues d'une manière insolente, déplaisante et ridicule ? Détrompez-vous ! Nous les avons choisies par complaisance pour jouer le jeu de complaisance.
Chers concitoyens sénégalais, c’est tout à fait normal ce qui se passe actuellement dans cet hémicycle ! Car ce que l’on donne en bien ou en mal, nous sera retourné forcément un jour.
Nous avons commis l’erreur fatale de délivrer le titre d’« honorable député » à des concitoyens qui n’avaient ni la carrure ni la posture et à plus forte raison les épaules assez lourdes et le mental intellectuel fort et posé pour porter haut les enjeux et défis du peuple.
Où la prestance et le code des valeurs tant promu par le président Senghor ?
Oui ! osons le dire chers concitoyens ! Ce qui se passe actuellement à l’Assemblée nationale est le résultat de nos calculs de complaisance basés sur des choix politiques claniques, intéressés et partisans qui se sont opérés au vu et au su de tout le peuple sénégalais au détriment d’une vision objective, commune et collective.
Quand on délivre des titres « soit disant honorifiques », voici le résultat de nos choix arbitraires. Mais nous oublions que même chez Dieu, la sélection des prophètes et des messagers est rigoureusement réfléchie. Car pour être élu comme messager, il faut d’abord atteindre un certain degré de conduite de soi et niveau d’élévation spirituelle pour pouvoir comprendre le code divin et être apte à délivrer la parole divine sans complaisance.
Au Sénégal, ce nouveau jeu politique est en train de ternir le code des valeurs de la société. Le désir de faire plaisir au chef, au leader, au clan, de rendre service à autrui dans un calcul intéressé a pris le dessus sur la conviction du service désintéressé et dévoué à la cause commune.
Hier, ceux qui chantaient les louanges de l’ancien président Abdou Diouf, ont changé de fusil d’épaules et de couleur de leur caftan et veste quand ce dernier a quitté le pouvoir. Ensuite, ils ont orienté leurs belles paroles complaisantes à l’endroit de son successeur, le président Abdoulaye Wade. Aujourd’hui ce dernier n’étant plus au pouvoir, c’est au tour de l’actuel président de la République, Son Excellence Macky Sall de recevoir les éloges de la terre. Demain à coup sûr et indéniablement, ils l’oublieront comme la plupart des transhumants et profiteurs qui ont changé de gouvernail quand le vent a tourné en leur défaveur. Idem pour l’opposition, beaucoup de leurs militants sont dans le jeu de complaisance. Ils ne croient ni au leader ni à son programme. Mais tous les moyens sont bons pour lui faire plaisir afin de gagner une position sociale.
Dans une société où beaucoup se comportent de manière calculée, la vérité devient orpheline dans un débat de faux-fuyants.
Osons creuser l’abcès ! Ces scènes d’indignation qui ont fusé de partout suite à cet autre incident gravissime qui s’est déroulé à l’Assemblée nationale sénégalaise ne doivent surprendre personne. Ce qui se passe dans l’hémicycle est prémédité et calculé ! C’est un jeu politique de complaisance.
Combien de fois avons-nous vu le président de l’Assemblée nationale sans cesse rappeler les députés à l’ordre sans que ces derniers aient la décence d’accorder de l’attention et du respect à son autorité ? Alors à quoi lui sert son titre si tous les citoyens sont d’accord que le président de l’Assemblée nationale est la deuxième personnalité et autorité de la nation sénégalaise après le président de la République ? Par ignorance et incivisme, ils piétinent nos institutions souveraines, n’ont aucun respect et considération des titres honorifiques et de notre drapeau national en bandoulière sur leurs épaules.
« Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » Il est temps que les hautes autorités en charge de la stabilité des institutions et de l’équilibre du tissu social, rappellent tous les députés à l’ordre y compris le pouvoir et l’opposition.
Il ne serait plus tolérable de tenir un comportement verbal irrespectueux et irresponsable dans l’hémicycle. La règle d’or du règlement intérieur serait d’ôter l’écharpe tricolore nationale sur les frêles épaules du député incapable de la porter et d’honorer l’image de la nation sénégalaise par son comportement irrévérencieux à l’égard de nos institutions et de ses collègues députés. Sinon, la vraie solution pour éviter la pire comme cette situation de honte (un coup de pied dans le ventre d’une femme), serait qu’un référendum soit rapidement voté pour dissoudre cette 14e législature, afin d’en installer une nouvelle rigoureusement sélectionnée, responsable et consciente des vrais enjeux des dossiers à traiter pour le bien du peuple.
Une législature assise sur des valeurs cardinales que sont le « téguin » - le « kersa » et le « horma », auxquelles tous les députés sans exception doivent s’y conformer.
Oui ! Le peuple a assez trinqué. C’en est trop du jeu de complaisance.
par Mamadou Abdoulaye Sow
UN CONTRAT AUX NOMBREUX IMPAIRS
EXCLUSIF SENEPLUS - Le marché de 45,3 milliards de FCFA entre le ministère de l’Environnement et Lavie Commercial Brokers concernant la fourniture d'équipments sécuritaires viole le droit de la comptabilité publique et le droit de la commande publique
Contrat de 45,3 milliards de FCFA du ministère de l’Environnement publié sur les réseaux sociaux: un marché conclu sans crédits budgétaires et financé à 100% par le fournisseur en violation du droit de la comptabilité publique et du droit de la commande publique
Une partie des médias sociaux a rendu public un contrat de 45,3 milliards de francs CFA qu’aurait conclu le ministre de l’Environnement et du Développement durable avec la société dénommée Lavie Commercial Brokers et ayant pour objet « la fourniture d’équipement de sécurité, de véhicules d’intervention, de matériel technique, logistique, de transmission et de communication ». L’examen dudit contrat appelle des commentaires.
Le contrat ne peut être qualifié de marché de défense
Les marchés de défense sont engagés par les Forces armées, la Police nationale et la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers
La disposition dérogatoire de l’article 3 alinéa 3 c) du Code des Marchés Publics (CMP) est d’interprétation stricte. Les autres services de l’État ne devraient pas être autorisés à conclure des marchés de défense ou de sécurité. Dans le cas d’espèce qui concerne le ministère chargé de l’Environnement, il y a donc un défaut de qualité du signataire du marché qui exclut le contrat en question des marchés de défense.
L’objet du marché ne rentre pas dans le champ d’application de l’article 76.2 du CMP
L’achat d’armes et de matériels d’équipement pour des besoins non militaires ne suffit pas pour emporter la qualification de marché de défense nationale
À notre avis, un marché public portant sur des moyens matériels destinés à l’exercice de missions de contrôle et de surveillance non militaires ne peut être considéré comme un marché de défense au sens de l’article 76 du CMP. En France, le Conseil d’État a exclu de la qualité de marché de défense ou de sécurité « les missions de police en mer, visant à contrôler certaines pêches règlementées et à lutter contre le braconnage, ne poursuivant pas une finalité militaire » (décision du 4 février 2021, société Osiris Sécurité Run, req. n° 445396).
Les marchés passés pour assurer les besoins de la défense nationale ont pour objet :
« la conception, l'essai, l'expérimentation, la réalisation, l'acquisition, le maintien opérationnel, l'utilisation ou la destruction des armes, munitions et matériels de guerre »;
« la réalisation de démonstrateurs ou de prototypes d'armes, munitions ou matériels de guerre ;
« les composants, les outillages, les consommables et les moyens d'évaluation et d'essais spécifiquement conçus pour la fabrication, l'emploi ou le maintien en condition opérationnelle des armes, munitions et matériels de guerre ou l'emploi des armes, munitions et matérielsde guerre ou concourant à leur efficacité militaire »;
(…) »;
des « travaux directement liés à la réalisation, l'emploi, le maintien en condition opérationnelle et l'évaluation des armes. munitions et matériels de guerre ».
En résumant de manière globale, on peut dire que le régime dérogatoire applicable aux marchés de défense nationale porte sur des armes, munitions et matériels de guerre.
La mention règlementaire Secret défense n’est pas apposée sur le contrat publié sur les réseaux sociaux
À supposer que le marché en question soit qualifiable de marché de secret de la défense, ce qui n’est pas établi, a-t-il fait l’objet d’une procédure formelle de classification matérialisée par l’apposition d’un cachet sur la couverture et la première page du document relié ? À titre d’illustration, ce cachet devrait en principe se présenter ainsi :
SECRET DÉFENSE
Toute personne qui détient ce document sans avoir qualité pour le connaître tombe sous le coup des lois sur les crimes et délits contre la sûreté de l’État et sur les atteintes à la défense nationale.
En l’absence de cette mention prévue par la règlementation sur le secret, rien ne permet d'établir le caractère de secret défense du contrat.
Les agents assermentés des Eaux et Forêts ont droit au port d’armes classées dans les deuxième et troisième catégories
La loi n° 80-43 du 25 août 1980 autorise l’usage des armes par les agents des Eaux, Forêts et Chasses et des Parcs nationaux. De son côté, l’article 40 du Code forestier précise que « les agents des Eaux et Forêts assermentés ont, dans l’exercice de leurs fonctions, le droit au port d’armes ». Toutefois, la détention, le port et l’usage des armes et munitions par ces agents sont limités aux armes de la deuxième et troisième catégorie
(Voir la loi n° 66-03 du 18 janvier 1966 avec son décret d’application n° 66-889 du 17 novembre 1966 ainsi que le décret n° 77-577 du 13 juillet 1977).
La catégorie 2 « Armes à feu dites de défense et leurs munitions » comprend les :
« pistolets automatiques et revolvers non classés dans la première catégorie ;
« munitions de tous revolvers et pistolets automatiques classés dans cette catégorie ainsi que leurs canons, carcasses et autres pièces détachées ».
La catégorie 3 « Armes à feu dites de chasse et leurs munitions » comprend les « armes à feu de tous calibres non comprises dans les 1ères, 2ème, 4ème et 7ème catégories ».
Question : les fusils d’assaut sont-ils des armes de la 2ème catégorie ?
Précisons que les agents des Eaux et Forêts ne peuvent faire usage de leur arme « qu’en cas de légitime défense et lorsqu’ils ne peuvent immobiliser autrement les véhicules, embarcations et autres moyens de transport dont les conducteurs n’obtempèrent pas à l’ordre d’arrêt. Le tir dans ce cas ne doit être dirigé que sur les engins » (article 40 du Code forestier).
Un contrat avec des dispositions non conformes au droit de la comptabilité publique et au droit de la commande publique
Un marché public financé sur des deniers privés en violation du droit de la comptabilité publique
Le budget de l’État doit normalement prévoir les ressources nécessaires au règlement des marchés à lancer au cours d’une année budgétaire. Or, sur la page de garde du contrat, il est écrit : « Financement Lavie Commercial Brokers » ce que confirme l’article 4 du marché qui stipule que le montant du marché est financé à 100% par le fournisseur.
À notre connaissance, il n’existe aucune disposition légale ou règlementaire qui autorise le paiement d’une dépense publique sur des fonds privés.
En passant, a-t-on procédé à des enquêtes sur l’origine de ce financement de 45, 300 milliards de francs CFA que la société Lavie Commercial Brokers se propose de décaisser pour l’exécution du marché ?
Un marché conclu en l’absence decrédits budgétaires suffisants
Aucune inscription budgétaire n’existait au moment de la conclusion du contrat. Ce que confirment les articles 4 et 5 du contrat. L’article 5 dit : « Le montant du marché sera imputé sur le budget de l’État du Sénégal » sans donner des précisions sur l’imputation budgétaire alors que l’article 13 du CMP exige l’indication de l’imputation budgétaire sur les marchés passés en application des dispositions de l’article 76.2 du même Code.
Le marché ne respecte pas l’article 67 de la directive n° 04/2005/CM/UEMOA[1]
Cet article prévoit qu’ « avant signature de tout marché, les services compétents des autorités contractantes doivent fournir à leurs co-contractants la preuve que le crédit est disponible et a été réservé ».
Il ne respecte pas les articles 17 et 24 du Code des Obligations de l’Administration (COA)
L’article 24 du COA dispose : « En vue d’assurer l’efficacité de la commande publique et la bonne utilisation des deniers publics, la conclusion des contrats d’achats passés à titre onéreux par les acheteurs publics (.. ) suppose l’existence de crédits suffisants selon le principe stipulé à l’article 17 du …Code ». L’article 17 précise : « La conclusion d’un contrat susceptible d’engager les finances de la personne administrative contractante est soumise à l’existence de crédits budgétaires suffisants et au respect des règles d’engagement des dépenses publiques.
Il ne respecte pas l’article 9 du décret portant Code des Marchés Publics
Cet article précise : « Au cours de la phase de préparation des marchés, l'Autorité contractante doit évaluer le montant estimé des fournitures, services ou travaux objet du marché et s'assurer de l'existence de crédits budgétaires suffisants ».
Questions portant sur le dispositif du contrat
Le contrat a-t-il été soumis à l’avis de la Direction chargée du contrôle des marchés publics ?
Conformément à l’article 76 du CMP, les marchés secrets à passer par entente directe sont soumis à l’avis de la Direction chargée du contrôle des marchés publics. Cette prescription a-t-elle été respectée ?
Le contrat étant classé « Secret Défense », le titulaire du marché a-t-il obtenu une habilitation avant l’attribution du marché ?
Avant toute habilitation, le service compétent de l’État chargé de délivrer l’habilitation est tenu de procéder à des enquêtes de sécurité et de moralité sur les personnes composant la société conformément aux dispositions règlementaires en la matière.
L’arrêté du ministre chargé des Forces armées prévu à l’article 77.1 du CMP a-t-il été pris ?
La disposition précitée prévoit qu’ « un arrêté du ministre chargé des Forces armées fixe les conditions dans lesquelles est assurée la protection du secret des informations concernant la défense nationale et la sûreté de l’Etat durant la procédure de passation et d’exécution du marché ».
Pourquoi n’existe-t-il pas une clause type dite « de protection du secret de la défense nationale » ainsi qu’une annexe de sécurité ?
En bonne règle, un marché public qui implique l’accès à des informations classifiées « Secret Défense » devrait inclure une clause type dite « de protection du secret de la défense nationale ». En outre, il devrait comprendre une annexe de sécurité qui détaille les instructions de sécurité relatives au marché de défense ou de sécurité.
Mamadou Abdoulaye Sow est Inspecteur principal du Trésor à la retraite.
[1] La directive porte procédures de passation, d’exécution et de règlement des marchés publics et des délégations de service public dans l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine.
CES FEMMES QUI FONT BOUGER LES LIGNES
MAME WOURY THIOUBOU, UN REGARD PERMANENT SUR LE QUOTIDIEN
EXCLUSIF SENEPLUS - Avec sa caméra ou sa plume, elle dénonce, questionne et tente de comprendre les dynamiques sociales. Elle croit fermement à l’égalité entre les femmes et les hommes
Khaira Thiam, Fatima Diallo et Fatou Sow |
Publication 09/12/2022
Comme chaque année, la campagne des 16 jours d’activisme bat son plein contre les violences faites aux femmes. Toutefois, il est des violences faites à certaines femmes qui passent (presque) inaperçues. Ce sont les violences des institutions nationales et internationales contre les féministes sénégalaises. L’entrisme dans les institutions qui refusent le progressisme, le copinage, les réflexions absurdes, les considérations et compliments non sollicités, les tentatives de corruption financières ou sexuelles, sans doute pour en délégitimer certaines, le flicage, la pratique du blacklistage, du male gaze qui veut que des anti-féministes demandent à des hommes de pouvoir de valider des féministe sénégalaise ou non ; voire de favoriser des personnes que les féministes ne reconnaissent pas comme tel pour des faits graves d’attaques contre des femmes réclamant leur liberté, des victimes de viol ou encore contre des féministes. Les féministes sénégalaises ne valident pas ce qu’il est commun d’appeler, chez nous, des « pick me women ». Celles qui tirent du regard masculin une valorisation de leur existence.
En cette fin des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, qui nous mènent à la journée des droits humains, le 10 décembre, il nous paraissait nécessaire de faire front commun contre ces pratiques patriarcales. Cela d’autant que le thème retenu cette année par ONU femmes est « Tous unis ! L’activisme pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles ». Not2re unité féministe se restitue donc dans cette action collective de diffusion d’une partie de notre Hall of fame féministe. L’une des premières leçons à retenir du féminisme est que dans la culture féministe, la seule et unique reconnaissance qui nous importe est celle de nos consœurs toutes obédiences confondues. Nous n’avons besoin ni de la reconnaissance patriarcale, individuelle et masculine, ni de celle plus structurée des institutions. Ainsi, voici une série de portraits, dont le projet est validé par une féministe, Pr Fatou Sow, écrits par une féministe, Khaïra Thiam, corrigés par une autre féministe, Fatima Diallo, et autorisés par toutes celles qui y figurent. Elles ont la reconnaissance et la gratitude de chacune d’entre nous et elles œuvrent au quotidien pour la libération de chacune d’entre nous des fers du patriarcat sénégalais. Et cela bien malgré nos divergences d’opinions, de positionnement, de stratégies ou de modes de lutte.
Ainsi donc pour paraphraser un slogan féministe des années 70 : « Ne nous croquez pas, on s’en charge ! »
Mame Woury Thioubou, un regard permanent sur le quotidien
Elle qui dit, de sa petite voix fluette, ne pas avoir assez de culture féministe est pourtant validée par les plus connues qui la poussent à se dépasser. Mame Woury Thioubou est journaliste et réalisatrice de documentaires qui portent régulièrement sur la condition des femmes sénégalaises. Originaire de Matam dans le Fouta, Mame Woury Thioubou a très tôt goûté sa chance d’avoir échappé au traitement qui y est réservé aux filles : excision, mariages précoces, faible scolarisation…
C’est pourquoi, dans son engagement féministe ce sont ces causes qu’elle porte au quotidien. Et elle ose ! Son métier et la plateforme qu’il lui offre pour parler de ces sujets sont ses principaux atouts pour sa lutte. En effet, avec sa caméra ou sa plume, elle dénonce, questionne et tente de comprendre les dynamiques sociales. Comme elle le dit : « j’écris quand je peux, je filme quand il faut ». Ce que l’on sait moins d’elle c’est le temps qu’elle passe à se documenter, à cibler les personnes ressources, à les interroger, à affiner son point de vue et affuter son regard. Ainsi est-elle donc régulièrement récompensée sur la scène nationale et panafricaine pour cette merveilleuse aptitude qu’elle a de capter, de son œil acéré, les misères de ces vies de femmes. De plus, Mame Woury Thioubou est une formidable facilitatrice et fait la courte échelle à d’autres pour accéder à des plateformes de communications pour y délivrer leurs messages féministes.
Aussi loin qu’elle s’en souvienne Mame Woury Thioubou s’est toujours battue pour le respect des droits de toutes et tous, en particulier pour ceux des femmes. Elle croit fermement à l’égalité entre les femmes et les hommes. Et elle refuse les discriminations basées sur le genre qui empêchent l’éclosion des pleines capacités de ces dernières. Ainsi son féminisme se fonde-t-il sur un puissant humanisme qui veut qu’une partie de l’humanité puisse vivre comme l’autre, être respectée dans sa dignité et jouir des mêmes droits.
Elle souhaite pour elle-même d’abord et pour les autres ensuite, vivre dans une société ou femmes et hommes décident seuls de leur destiné. Que toutes et tous puissent décider seuls de ce qu’elles et ils veulent faire, dire ou vivre. Elle espère vivre dans une société dans laquelle être une femme ne soit plus un handicap pour toute la vie. Elle qui a longtemps regretté d’être née fille au Sénégal ne souhaite pas la même vie à ses enfants.
CES FEMMES QUI FONT BOUGER LES LIGNES
SOKHNA MAGUETTE SIDIBE, LA SNIPEUSE DU NET
EXCLUSIF SENEPLUS - Les germes de la révolte sont à rechercher dans sa prime jeunesse. Elle espère l’avènement d’une société plus juste et égalitaire dans laquelle les femmes seront plus libres dans leur tête
Khaira Thiam, Fatima Diallo et Fatou Sow |
Publication 09/12/2022
Comme chaque année, la campagne des 16 jours d’activisme bat son plein contre les violences faites aux femmes. Toutefois, il est des violences faites à certaines femmes qui passent (presque) inaperçues. Ce sont les violences des institutions nationales et internationales contre les féministes sénégalaises. L’entrisme dans les institutions qui refusent le progressisme, le copinage, les réflexions absurdes, les considérations et compliments non sollicités, les tentatives de corruption financières ou sexuelles, sans doute pour en délégitimer certaines, le flicage, la pratique du blacklistage, du male gaze qui veut que des anti-féministes demandent à des hommes de pouvoir de valider des féministe sénégalaise ou non ; voire de favoriser des personnes que les féministes ne reconnaissent pas comme tel pour des faits graves d’attaques contre des femmes réclamant leur liberté, des victimes de viol ou encore contre des féministes. Les féministes sénégalaises ne valident pas ce qu’il est commun d’appeler, chez nous, des « pick me women ». Celles qui tirent du regard masculin une valorisation de leur existence.
En cette fin des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, qui nous mènent à la journée des droits humains, le 10 décembre, il nous paraissait nécessaire de faire front commun contre ces pratiques patriarcales. Cela d’autant que le thème retenu cette année par ONU femmes est « Tous unis ! L’activisme pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles ». Notre unité féministe se restitue donc dans cette action collective de diffusion d’une partie de notre Hall of fame féministe. L’une des premières leçons à retenir du féminisme est que dans la culture féministe, la seule et unique reconnaissance qui nous importe est celle de nos consœurs toutes obédiences confondues. Nous n’avons besoin ni de la reconnaissance patriarcale, individuelle et masculine, ni de celle plus structurée des institutions. Ainsi, voici une série de portraits, dont le projet est validé par une féministe, Pr Fatou Sow, écrits par une féministe, Khaïra Thiam, corrigés par une autre féministe, Fatima Diallo, et autorisés par toutes celles qui y figurent. Elles ont la reconnaissance et la gratitude de chacune d’entre nous et elles œuvrent au quotidien pour la libération de chacune d’entre nous des fers du patriarcat sénégalais. Et cela bien malgré nos divergences d’opinions, de positionnement, de stratégies ou de modes de lutte.
Ainsi donc pour paraphraser un slogan féministe des années 70 : « Ne nous croquez pas, on s’en charge ! »
Sokhna Maguette Sidibé, la snipeuse du net
Hé bien messieurs, force et honneur, hein ! Les pick me women, aussi ! Si Sokhna Maguette Sidibé vous a dans son viseur, vous êtes faits. Et madame a de l’endurance. Sokhna Maguette Sidibé est le genre de féministe qui n’a pas froid aux yeux, prend son temps pour cibler et qui tire sans sommation. Elle n’a pas de temps à perdre dans des courbettes et autres courtoisies, ce qu’elle a à dire elle le dit et c’est d’une précision chirurgicale.
Quoiqu’elle dise que c’est sa psychothérapie qui l’a mené au féminisme, les germes de la révolte sont à rechercher dans sa prime jeunesse. En effet, très jeune, cet esprit vif et ingénieux, ingénieur étant d’ailleurs son métier, Sokhna Maguette Sidibé, scannait déjà la société sénégalaise et sa violence crasse à l’égard des filles et des femmes. Elle a très tôt questionné puis remis en question l’establishment familial puis sociétal. Fille puis femme fondamentalement libre, rien n’a pu en arrêter la conquête ; pas même les mesures de rétorsion dont elle a fait l’objet, les violences directes ou les punitions et autres tentatives de destinées à la faire taire. Au lieu de l’anéantir, ces violences ont décuplé sa curiosité, son goût de la révolte ainsi que ses explorations personnelles pour se trouver elle-même.
Ayant toujours refusé d’adhérer à une quelconque idéologie pour ne pas étouffer sa réflexion ou ne pas contraindre son mode de vie, elle ne se déclarait pas féministe. Elle pensait le féminisme égal à d’autres systèmes idéologiques enfermant. Après une relative prise de conscience de ce que sont que les féminismes, ses idéologies, ses cultures etc. Sokhna Maguette Sidibé s’est lancée avec une voracité effarante dans une auto-formation acharnée aux féminismes. Sa bibliothèque féministe est une des plus courue dans le milieu tant elle sait dénicher des perles et nous les faire connaitre. Ainsi, aguerrie aux féminismes, elle essaime autour d’elle, pour dit-elle : « faire exploser les révoltes qui dorment en chacune des femmes que je rencontre ».
Pour autant, Sokhna Maguette Sidibé, continue à apprendre, à réfléchir et à discriminer entre les propositions théoriques et pratiques qui lui correspondent et les autres. Elle n’a donc pas un modèle mais plusieurs femmes féministes qu’elle lit ou qu’elle suit s’inspirant de leurs différentes origines, modes de combats et positionnements politiques.
Là où Sokhna Maguette Sidibé déploie le plus ses radars, c’est dans les réseaux sociaux. Outre les tirs nourris ou les balles perdues qu’elle peut y envoyer, elle instruit ses suiveurs de sa culture foisonnante et passe aussi ses messages en prenant soin d’ouvrir des champs et horizons de réflexion. Elle n’impose rien à personne pour laisser chacun libre de ses choix. Aujourd’hui, féministe convaincue, elle se donne pour mission, à partir de faits d’actualité, d’en proposer des analyses critiques féministes et de pointer du doigt les causes réelles des violences faites aux femmes.
Enfin, elle espère encore l’avènement d’une société plus juste et égalitaire dans laquelle les femmes seront plus libres dans leur tête. Car de cette liberté mentale découlera tout le reste. Elle espère que les femmes sénégalaises atteindront un degré de liberté individuelle qui ravira son regard simplement en les observant vivre heureuses et épanouies.
CES FEMMES QUI FONT BOUGER LES LIGNES
LEILA CHAHINE, UNE DEUXIÈME VAGUE RENVERSANTE
EXCLUSIF SENEPLUS - Cette fine négociatrice est l’archétype d’une forme de diplomatie féministe à la fois ferme et réfléchie qui s’appuie sur de solides connaissances et de grandes aptitudes à déconstruire les poncifs éculés
Khaira Thiam, Fatima Diallo et Fatou Sow |
Publication 09/12/2022
Comme chaque année, la campagne des 16 jours d’activisme bat son plein contre les violences faites aux femmes. Toutefois, il est des violences faites à certaines femmes qui passent (presque) inaperçues. Ce sont les violences des institutions nationales et internationales contre les féministes sénégalaises. L’entrisme dans les institutions qui refusent le progressisme, le copinage, les réflexions absurdes, les considérations et compliments non sollicités, les tentatives de corruption financières ou sexuelles, sans doute pour en délégitimer certaines, le flicage, la pratique du blacklistage, du male gaze qui veut que des anti-féministes demandent à des hommes de pouvoir de valider des féministe sénégalaise ou non ; voire de favoriser des personnes que les féministes ne reconnaissent pas comme tel pour des faits graves d’attaques contre des femmes réclamant leur liberté, des victimes de viol ou encore contre des féministes. Les féministes sénégalaises ne valident pas ce qu’il est commun d’appeler, chez nous, des « pick me women ». Celles qui tirent du regard masculin une valorisation de leur existence.
En cette fin des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, qui nous mènent à la journée des droits humains, le 10 décembre, il nous paraissait nécessaire de faire front commun contre ces pratiques patriarcales. Cela d’autant que le thème retenu cette année par ONU femmes est « Tous unis ! L’activisme pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles ». Notre unité féministe se restitue donc dans cette action collective de diffusion d’une partie de notre Hall of fame féministe. L’une des premières leçons à retenir du féminisme est que dans la culture féministe, la seule et unique reconnaissance qui nous importe est celle de nos consœurs toutes obédiences confondues. Nous n’avons besoin ni de la reconnaissance patriarcale, individuelle et masculine, ni de celle plus structurée des institutions. Ainsi, voici une série de portraits, dont le projet est validé par une féministe, Pr Fatou Sow, écrits par une féministe, Khaïra Thiam, corrigés par une autre féministe, Fatima Diallo, et autorisés par toutes celles qui y figurent. Elles ont la reconnaissance et la gratitude de chacune d’entre nous et elles œuvrent au quotidien pour la libération de chacune d’entre nous des fers du patriarcat sénégalais. Et cela bien malgré nos divergences d’opinions, de positionnement, de stratégies ou de modes de lutte.
Ainsi donc pour paraphraser un slogan féministe des années 70 : « Ne nous croquez pas, on s’en charge ! »
Leila Chahine, une deuxième vague renversante
Discrète, Leila Chahine est pourtant une féministe, de deuxième vague sénégalaise, érudite et sans complaisance. Il n’y a pas un livre féministe, toutes obédiences confondues, qu’elle n’ait pas lu. De Beauvoir à Fatou Sow, de Monique Witting à Mona Heltahawy, rien ne lui a échappé. Cette sénégalaise suit attentivement aussi la scène féministe du pays dans laquelle Khaïra Thiam suscite son intérêt.
D’une solide formation universitaire de biologiste, elle s’est investie dans une carrière industrielle. Leila Chahine est aujourd’hui cheffe d’entreprise et dirige avec fermeté des hommes. Pourtant sa naissance ne lui a pas donné les clés pour développer cette autorité naturelle qu’elle impose dès qu’elle parait. En effet, le patriarcat est une institution familiale dont elle s’est d’abord libérée avant d’en venir au féminisme. Pour autant elle respecte un certain nombre de traditions libanaises chiites, les plus gourmandes du reste, qu’elle met à l’honneur toutes les fois qu’elle vous reçoit.
Leila Chahine croit fermement à l’égalité entre les femmes et les hommes. Elle appelle d’ailleurs de ses vœux à la disparition des catégories de genre. Son leitmotiv : sa liberté ! Et madame s’en est bien donné les moyens. Elle entend mettre fin au sexisme ordinaire comme au sexisme institutionnel. Pour se faire, c’est au quotidien et avec ses collaborateurs d’abord qu’elle instille sa philosophie de vie féministe. D’une générosité peu commune, elle manifeste régulièrement ses affections, nourrit les esprits et les corps, s’enquiert des nouvelles de chacune, encourage les apprentissages, soutien les initiatives, affirme ses positions, aide à penser malgré un emploi du temps ultra chargé. Fine négociatrice, elle est l’archétype d’une forme de diplomatie féministe à la fois ferme et réfléchie qui s’appuie sur de solides connaissances et de grandes aptitudes à déconstruire les poncifs éculés.
Mère de trois grands enfants qui débutent leur vie d’adulte, elle est leur modèle et leur a inculqué des valeurs féministes comme l’égalité entre les genres. En effet, chacun d’eux a reçu de sa part l’injonction de réussir leurs études universitaires. Sa fille est, au même titre que ses frères, soumise à l’obligation de réussir ses études de médecine. En effet, pour Leila Chahine, la liberté passe par une tête bien faite !
Par Assane Guèye
LA NOBLESSE BLESSÉE
Malaise et sidération face au spectacle affligeant engendré par Sweet Beauty. Le salon est un des centaines de ce type opérant anarchiquement à Dakar sans aucun contrôle des services compétents.
Malaise et sidération face au spectacle affligeant engendré par Sweet Beauty. Le salon est un des centaines de ce type opérant anarchiquement à Dakar sans aucun contrôle des services compétents. Les deux protagonistes sont les seuls à savoir ce qui s’est passé entre ces quatre murs. En y mettant les pieds, Ousmane Sonko a terni sa réputation. Il n’est pas un saint. Mais quel autre homme oserait lui jeter la pierre en premier ? Les tartuffes et faux dévots sont de plus en plus nombreux.
Adji Sarr n’est pas non plus une sainte-nitouche. Elle est en grande souffrance intérieure qu’elle cache avec un masque. Personne ne souhaite voir sa propre sœur à sa place. Sa famille a l’obligation de la retirer de sa prison dorée en la récupérant. Elle doit se reconstruire. Se réinsérer dans la société. Trouver un emploi décent et un mari. Comme toutes les femmes de son âge, elle a droit à une vie normale.
Leur confrontation a tourné au vinaigre. On y a parlé que du sexe des anges. Les Sénégalais sont lassés et fatigués de cette histoire glauque qui heurte la morale. Il est plus urgent de s’occuper de la jeunesse qui ne peut être enivrée par l’opium du Mondial. Il est plus judicieux de s’attaquer à la pauvreté endémique qui creuse les estomacs. Il faut sortir de ce tunnel.
Le pays se délabre
Premier député noir africain, Blaise Diagne faisait à l’époque à lui seul le travail de tous les députés africains réunis actuellement. De fil en aiguille, la quantité a remplacé la qualité. L’inculture à la place de la noblesse. L’argument de la force vaut mieux que la force de l’argument dans une assemblée pléthorique. Où tout le monde parle et personne ne s’écoute. Sans courtoisie républicaine ni un pas vers l’autre, il y a pire qu’une confrontation. C’est l’affrontement permanent. Difficile d’être maître de ses nerfs dans cette ambiance.
En place depuis le 17 septembre, le Premier ministre Amadou Ba affronte les députés lundi. Il doit montrer qu’il a vraiment l’étoffe après quatre mois passés à se cacher.
Pape Alé Niang, journaliste de l’année 2022
Les journalistes sont déjà traumatisés par le capharnaüm des réseaux sociaux qui fait que chacun est devenu historien du présent. Le métier est aussi menacé par la répression et le stratagème du sparadrap. Embastillé, Pape Alé Niang paie sa témérité. Le lanceur d’alerte a ses qualités et ses défauts. On ne lui fera pas le reproche d’avoir confondu secret défense et secret de polichinelle. Mieux, la Coordination des associations de presse peut lui préparer le prix du meilleur journaliste de l’année 2022. L’accueil d’une telle distinction sera unanime dans la profession.
CE QUI MONTRE QUE LA MENACE EST ENCORE LÀ ET REQUIERT UNE ACTION URGENTE
Les dirigeants des pays et l’ensemble des partenaires doivent redoubler d’efforts pour remettre la lutte contre le paludisme au rang des priorités, sinon le risque est grand de voir les cas et les décès augmenter considérablement dans les années à venir.
Les dirigeants des pays et l’ensemble des partenaires doivent redoubler d’efforts pour remettre la lutte contre le paludisme au rang des priorités, sinon le risque est grand de voir les cas et les décès augmenter considérablement dans les années à venir. C’est le Rapport 2022 sur le paludisme dans le monde qui nous l’apprend.
Les nouvelles conclusions publiées aujourd’hui par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son Rapport annuel sur le paludisme montrent que la maladie demeure une menace mortelle pour des millions de personnes à l’échelle planétaire.
Le Partenariat Roll Back Malaria (RBM), pour en finir avec le paludisme, lance un appel aux dirigeants nationaux, aux décideurs politiques et aux donateurs pour qu’ils intensifient leurs efforts de lutte contre ce fléau et le remettent en haut de la liste de leurs priorités, faute de quoi les cas et les décès augmenteront certainement au cours des mois et des années à venir.
Ce dernier rapport montre aussi que les efforts des équipes à travers le monde et que les investissements faits pour renforcer les systèmes de santé ont porté leurs fruits, le nombre de cas et de décès évités en 2021 s’élevant respectivement à environ 185 millions et 997 000. De nombreux pays très près du but, à savoir l’élimination totale du paludisme, ont continué de progresser sur cette voie.
Les cas de paludisme sont également restés stables dans l’ensemble, passant à 247 millions (soit 2 millions en plus). Toutefois, tempère le rapport, la seule note positive est que cette augmentation a été plus lente qu’entre 2019 et 2020. Pourtant, le combat contre le paludisme demeure à un point trop statique, en particulier en Afrique où le fardeau de la maladie reste accablant et disproportionné, ce continent concentrant globalement 95 % des cas et 96 % des décès.
Les obstacles à la lutte contre le paludisme, notamment le déploiement limité des outils disponibles, la résistance émergente aux médicaments, aux insecticides et l’absence de diagnostics, parallèlement à l’augmentation des coûts d’approvisionnement et de livraison, font que les financements requis pour recentrer les efforts et atteindre les objectifs mondiaux d’ici 2030 sont, aujourd’hui plus qu’hier, absolument nécessaires.
POURQUOI NOUS AVONS DU NOUS RETRANCHER À BLAISE SENGHOR
Faisant le bilan du carnaval de Dakar, qui se tient tous les ans durant la dernière semaine du mois de novembre, Fatou Kassé Sarr, initiatrice de l’événement, s’est épanchée sur les difficultés dont le changement de lieu qui leur a été imposé
Faisant le bilan du carnaval de Dakar, qui se tient tous les ans durant la dernière semaine du mois de novembre, Fatou Kassé Sarr, initiatrice de l’événement, s’est épanchée sur les difficultés dont le changement de lieu qui leur a été imposé peu avant le démarrage des festivités, cette année. Les pertes sont inestimables.
« On entreprend pour apporter notre pierre à l’édifice. Le Carnaval de Dakar, qui a pour objectif de valoriser la diversité culturelle du Sénégal et de favoriser les échanges, et le dialogue, en est à sa troisième édition, cette année, a-t-elle campé. Chaque année, on démarre les activités un an en avance. Parce que pour nous, avec l’expérience que nous avons, et l’ambition que nous portons sur cet événement, il nous parait primordial et non négociable d’aller voir l’ensemble des parties prenantes, de les informer régulièrement des problèmes, etc. Pour que tout se passe bien, dans la bonne entente comme nous le souhaitons. »
« Nous ne pouvions pas annuler »
Sauf que, regrette-t-elle, « cette année, on avait une autorisation sous-préfectorale des Almadies mais à la dernière minute, c’est-à-dire moins de 10 heures avant le début de l’événement, il nous a été notifié que cette autorisation était annulée, au motif que la parade qui devait se dérouler le 2e jour de l’événement c’est-à-dire le samedi en fin de journée sur 3 heures, était gênante pour la fan zone. »
Elle ajoute que la notification les obligeait « soit à abandonner, ce qu’on ne pouvait pas faire parce qu’il y avait des personnes prêtes à venir de Kolda, de Gandiaye, etc, pour participer, sans compter les autres troupes, et artistes. Nous avions même reçu du courrier, à l’issue de la 2e édition, signé du président de la République (Macky Sall) dans lequel il reconnaissait l’importance de l’événement et son utilité dans le dialogue des peuples, l’agenda culturel. Nous avions également reçu le soutien du ministère de la Culture dont le monument de la renaissance où nous devions tenir notre événement dépend. Nous ne pouvions pas annuler après toutes les démarches et l’investissement menés. »
Le Centre culturel Blaise Senghor accueille le village du carnaval malgré les travaux du Brt
Par conséquent, souligne-t-elle, il a fallu « tenir bon », trouver un autre lieu et une autre autorisation sous-préfectorale qui leur a permis de s’installer à l’intérieur du Centre culturel Blaise Senghor. « Il nous semblait important de communiquer là-dessus parce qu’on pense qu’il y a eu beaucoup d’incompréhension. » Ainsi, a-t-elle déploré, en raison des travaux du Brt, « nous n’avons malheureusement pas pu faire le défilé, la parade dans la rue comme c’est le principe du carnaval. Tout s’est déroulé à l’intérieur du Centre culturel. » Même si, tirant un bilan globalement satisfaisant des activités menées, elle s’est félicitée que toutes ces péripéties n’aient pas découragé les partenaires qui « croient au projet ».
Par contre, « quand vous allez tout près en Côte d’Ivoire, au Maroc, plus loin en France, à Rio, aux États-Unis, à Londres, etc. On voit de grands festivals ou carnavals, qui font la renommée et qui sont attractifs. Donc, tout le monde y gagne. Ce que nous souhaitons, c’est de pouvoir aller plus loin », a-t-elle préconisé. Les autorités compétentes sont interpellées.
Selon les organisateurs, la place naturelle du carnaval se trouve sur la Place de la Nation (ex-Obélisque) où les deux premières éditions ont eu lieu, donnant un cachet « populaire » à l’événement. Cette année, il n’a pas pu s’y tenir à cause des travaux.
VIOLENCES A L'ASSEMBLEE, LE PS EN SOUTIEN
L’affaire Amy Ndiaye Gniby ne laisse pas indifférent le Parti socialiste. Après la sortie des femmes de la coalition Benno bokk yaakaar, c’est au tour des Socialistes d’exprimer leur courroux contre les deux députés de Yewwi askan wi
L’affaire Amy Ndiaye Gniby ne laisse pas indifférent le Parti socialiste. Après la sortie des femmes de la coalition Benno bokk yaakaar, c’est au tour des Socialistes d’exprimer leur courroux contre les deux députés de Yewwi askan wi qui avaient violenté, le 1er décembre, la députée et maire de Gniby (Kaffrine). « Par cet acte odieux, commis de surcroit sur une femme sans défense dans ce haut lieu de dialogue et d’échanges politiques, les auteurs d’une telle forfaiture ont fini de démontrer qu’ils n’y avaient pas leur place. Leur attitude inélégante et barbare, contraire à nos valeurs de civilisation, traduit, de leur part, un manque total de culture démocratique. Le Parti socialiste demeure également solidaire de toutes les initiatives politiques et de droit entreprises par le groupe parlementaire de la coalition Benno Bokk Yaakaar, pour que justice soit faite et que pareille situation ne se reproduise plus », déclare le Ps dans un communiqué.
Par ailleurs, Aminata Mbengue Ndiaye et Cie déplorent « qu’en lieu et place d’une législature de qualité promise par cette opposition-là, celle-ci se livre, depuis l’ouverture de la session, à une forme honteuse de théâtralisation des travaux, en plénière et confond, à présent, l’Hémicycle, à un vaste tatami où elle se permet tous les coups bas, contre l’adversaire ». Le Ps exprime sa « profonde sympathie à l’honorable Amy Ndiaye Gniby » et « condamne fermement, avec la dernière énergie, ces pratiques d’un autre âge qui constituent une tâche noire au visage de la démocratie ».
QATAR 2022, DEMARRAGE DES QUARTS DE FINALE CE VENDREDI
Le choc, ce vendredi, entre la Croatie, vice-championne, et le Brésil, quintuple vainqueur, ouvre les quarts de finale de la Coupe du monde 2022 Qatar 2022.
Dakar, 9 déc (APS) - Le choc, ce vendredi, entre la Croatie, vice-championne, et le Brésil, quintuple vainqueur, ouvre les quarts de finale de la Coupe du monde 2022 Qatar 2022.
Emmenée par Luka Modric, la Croatie outsider comme en 2018, s'est hissée en quart de finale sans tambour ni trompette. En quart de finale, les Croates héritent d'un gros morceau le Brésil.
La Seleçao qui court derrière le titre depuis 20 ans, va essayer de ne pas tomber dans le piège croate.
Neymar et ses partenaires ont impressionné depuis le début du tournoi, malgré leur défaite devant le Cameroun (0-1).
Le deuxième choc des quarts de finale va opposer les Pays-Bas à l'Argentine.
Les Hollandais, avec leur entraîneur expérimenté Louis Van Gaal, ont marqué les esprits par leur discipline de jeu et leur cohérence.
Ils tenteront de défier l'Argentine de Messi.
Surpris par l'Arabie Saoudite, les Argentins, champions d'Amérique du Sud, ont retrouvé leur jeu.
Les deux confrontations entre pays Européens et Sud-américains s'annoncent difficiles.
Samedi, l'attraction des quarts sera la rencontre entre l'Angleterre et la France.
Les Français, champions du monde en titre, ont séduit avec leurs attaquants. Kylian Mbappé, Olivier Giroud, Ousmane Dembélé, entre autres, ont impressionné et rêvent de conserver le trophée.
De son côté, l'Angleterre, qui a sorti le Sénégal avec la manière en 8èmes de finale, poursuit tranquillement son chemin.
Demi-finaliste de la Coupe du Monde 2018 et finaliste malheureux de l'Europe 2020, l'Angleterre vise le trophée au Qatar.
Avec des joueurs au meilleur de leur forme comme Harry Kane, les ‘’Three Lions'' risquent de poser d'énormes problèmes aux Français.
Surprise de ce Mondial, les Lions de l'Atlas du Maroc rêvent d'une demi-finale inédite pour une sélection africaine. Ils seront opposés au Portugal, l'une des meilleures formations du tournoi.