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4 septembre 2025
L'ÉLÉPHANT BLANC DE DIAMNIADIO
La Maison des Nations unies, joyau architectural pensé par l'ancien président Macky Sall à la périphérie de Dakar, reste inoccupée depuis son inauguration en grande pompe. Enquête sur un fiasco diplomatique et financier
(SenePlus) - Au cœur de la ville nouvelle de Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar, un impressionnant bâtiment blanc de sept étages avec des ailes qui se déploient en étoile prend la poussière. Inaugurée en grande pompe par l'ancien président Macky Sall en novembre 2023, la Maison des Nations unies au Sénégal, qui devait symboliser le principe "One UN" ("Unis dans l'action"), n'a toujours accueilli aucun des 2 400 employés des 34 agences onusiennes qu'elle était censée regrouper.
Conçu par l'agence internationale d'architecture Wilmotte & associés sous la forme d'un "volume circulaire blanc, avec sept ailes qui se déploient" sur un terrain de 14 hectares, ce complexe de 60 000 m² (dont 40 000 m² de bureaux) a coûté la bagatelle de 175 milliards de FCFA (266,7 millions d'euros). Une somme que "l'État du Sénégal devra rembourser à Envol Immobilier à la façon d'un loyer, dans le cadre d'une location-vente, sur quinze ans", comme le précise Jeune Afrique.
La société Envol Immobilier, dirigée notamment par Madani Maki Tall et Moctar Thiam, a confirmé au magazine panafricain avoir "depuis longtemps livré le bâtiment au gouvernement sénégalais". L'équipement a même été "personnalisé en fonction des besoins spécifiques de chaque agence", selon Bigué Seck, responsable de la communication de la société.
Mais pourquoi ce bâtiment flambant neuf reste-t-il désespérément vide? Les réponses sont rares et évasives. La Société de gestion et d'exploitation du patrimoine bâti de l'État (Sogepa), qui a assuré le suivi des travaux, se retranche derrière le ministère des Affaires étrangères. Ce dernier botte en touche, évoquant seulement des "discussions avec nos partenaires" sans fournir "aucune information précise pour éclairer les médias".
Du côté de l'ONU, après avoir attendu "près d'un mois" pour obtenir une réponse, Jeune Afrique n'aura reçu qu'une déclaration minimaliste indiquant que "l'ONU reste attachée à la Maison des Nations unies et poursuit activement les discussions avec le gouvernement sénégalais à cette fin". Une source onusienne à Dakar a simplement confié au magazine que "ce dossier est estampillé confidentiel".
Plusieurs facteurs expliquent cette situation. D'abord, une réticence du personnel onusien à s'installer à Diamniadio, située à 30 km de Dakar. Certains employés, habitués aux quartiers cossus des Almadies ou du Point E, "traînent manifestement les pieds face à cette migration vers la ville nouvelle", au point parfois de "préférer solliciter une mutation dans un autre pays", rapporte Jeune Afrique.
Plus préoccupant, à New York, "certains voient d'un mauvais œil le fait qu'un État offre ainsi un siège clés en main aux Nations unies, au risque que des compromissions autour des marchés relatifs à la construction ou à l'entretien des locaux puissent les éclabousser", selon une source officielle sénégalaise citée par le magazine.
S'ajoute à cela la crise financière que traverse l'ONU. "Le problème, c'est que la perspective du déménagement survient à un moment où les Nations unies sont prises à la gorge financièrement", confie une source onusienne. Entre la "crise de liquidités" chronique du secrétariat général et le récent désengagement américain depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, qui a "supprimé unilatéralement le financement de 83% des programmes soutenus par l'Usaid", les agences onusiennes peinent à assumer de nouvelles dépenses.
Pendant ce temps, le bâtiment, "inoccupé donc non entretenu, s'apprête à affronter les pluies d'hivernage" pour la seconde année consécutive. Ce qui était censé être le symbole éclatant de "l'engagement du Sénégal envers le multilatéralisme" lors de son inauguration en présence de la vice-secrétaire générale de l'ONU, Amina J. Mohammed, ressemble de plus en plus à "un 'éléphant blanc', ces mégaprojets d'infrastructure plus coûteux que bénéfiques pour la collectivité".
Une situation d'autant plus ironique que plusieurs agences onusiennes, ayant déjà résilié leurs baux existants en prévision du déménagement, voient aujourd'hui leur personnel "obligé de télétravailler" dans l'attente d'une solution qui tarde à se concrétiser.
L'AFRIQUE, ANGLE MORT DU RENSEIGNEMENT FRANÇAIS
« Le capitaine Traoré, on ne l'a pas détecté. » Cet aveu d'un haut responsable du renseignement français résume l'échec cuisant des services secrets hexagonaux face aux bouleversements politiques qui ont secoué le Sahel ces dernières années
(SenePlus) - Un rapport officiel d'une centaine de pages, consulté en exclusivité par Le Point avant sa publication, révèle les importantes lacunes des services de renseignement français dans leur capacité à anticiper les récents bouleversements politiques en Afrique, notamment au Sahel. Ce document, produit par la délégation parlementaire au renseignement qui regroupe huit parlementaires habilités secret-défense, pointe du doigt les "préoccupations sur l'occurrence répétée de renversements de régimes non anticipés" dans plusieurs pays africains où la France a historiquement maintenu une influence importante.
L'audit des services secrets français se penche particulièrement sur trois exemples concrets de renversements de pouvoir que la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) et la DRM (Direction du renseignement militaire) n'ont pas su correctement prévoir.
Au Mali, bien que "la DGSE dispose de renseignements sur l'intention putschiste en amont des événements" lors du coup d'État du colonel Assimi Goïta le 24 mai 2021, les services n'ont pas réussi à transformer ces informations en actions préventives.
La situation s'est avérée encore plus problématique au Burkina Faso en septembre 2022, où les services français reconnaissent avoir été complètement dépassés lors de la prise de pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré. Un responsable d'un service de renseignement confie sans détour aux parlementaires : "Le capitaine Traoré, on ne l'a pas détecté". Le rapport précise que "la spontanéité des événements, au-delà d'un climat pré-insurrectionnel permanent, et le niveau de plus en plus bas des protagonistes dans la hiérarchie font qu'il faudrait descendre de plus en plus bas dans le système pour recueillir du renseignement."
Enfin, au Niger en juillet 2023, l'éviction du président Bazoum par le général Tiani, commandant de la garde présidentielle, a également pris les services français par surprise. Le rapport note toutefois que les protagonistes eux-mêmes "n'avaient eux-mêmes aucune intention putschiste en pénétrant dans les locaux présidentiels".
La délégation parlementaire ne se contente pas de constater les échecs, elle en tire des conclusions sans ambiguïté : "Le constat d'échec – pour les cas avérés susmentionnés – appelle, selon la délégation, les services à une remise en question sur la détection des signaux faibles."
Le rapport met en évidence une "faille dans le renseignement humain sur le commandement intermédiaire et subalterne des forces armées partenaires", révélant l'incapacité des services français à maintenir des sources fiables au sein des échelons intermédiaires des armées africaines, là où se sont fomentés la plupart des récents coups d'État.
Face à ces difficultés et au retrait forcé des forces françaises de l'ensemble du Sahel, les parlementaires soulignent qu'une "nécessaire réarticulation des services de renseignement, notamment de la DGSE, de la DRM et de la DRSD" s'impose désormais.
Le document aborde également d'autres sujets d'importance comme "la guerre cyber, le bilan sécuritaire des JO, l'utilisation des fonds secrets" et le "déclenchement de la guerre en Ukraine", mais la partie concernant les échecs en Afrique révèle particulièrement les difficultés françaises à maintenir son influence dans son ancien pré carré.
Selon Le Point, de nombreuses recommandations sont formulées dans ce rapport, mais la plupart sont classifiées secret-défense et ne peuvent donc pas être divulguées.
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LE SÉNÉGAL S'ISOLE DANGEREUSEMENT, SELON SORY KABA
Paris, Abidjan, Riyad.. Le Sénégal verrait ses liens se distendre avec des alliés. Une situation diplomatique alarmante d'après l'ancien Directeur général des Sénégalais de l'extérieur, qui appelle à une réévaluation de la stratégie internationale du pays
L'ancien Directeur général des Sénégalais de l'extérieur et diplomate de carrière, Sory Kaba, fait état d'une situation préoccupante concernant la position internationale du Sénégal. Dans une déclaration sans détour, il affirme que le pays traverse actuellement "des moments d'isolement sur le plan diplomatique".
"C'est dur mais osons le dire, le Sénégal vit des moments d'isolement sur le plan diplomatique", a souligné M. Kaba, pointant du doigt plusieurs axes de tension dans les relations internationales du pays.
Selon l'ancien haut fonctionnaire, cet isolement se manifeste par un refroidissement notable des relations avec des partenaires historiques et stratégiques. Les relations Dakar-Paris, Dakar-Abidjan et Dakar-Arabie Saoudite connaîtraient actuellement des perturbations significatives, limitant la capacité du Sénégal à faire entendre sa voix sur la scène internationale.
Cette situation d'isolement aurait des conséquences tangibles, notamment sur les candidatures sénégalaises à des postes internationaux de prestige. M. Kaba évoque spécifiquement les difficultés rencontrées pour promouvoir des candidats sénégalais à la Commission de l'Union africaine, reflétant une perte d'influence régionale.
Le diplomate établit également un lien entre cette situation et les défis économiques actuels du pays. La planification économique et les accords bilatéraux seraient affectés par cette détérioration des relations diplomatiques, compromettant des projets de développement essentiels.
Tout en reconnaissant les aspirations légitimes à la souveraineté nationale, Sory Kaba appelle à un équilibre prudent dans l'approche diplomatique du Sénégal. "Tu as besoin du reste du monde", insiste-t-il, soulignant l'importance cruciale de la coopération internationale, particulièrement dans les domaines de la recherche, du développement et des technologies.
Pour l'ancien Directeur général des Sénégalais de l'extérieur, cette situation exige une réévaluation de la stratégie diplomatique du pays. Il suggère qu'une approche plus collaborative avec les partenaires internationaux serait plus bénéfique pour le développement du Sénégal que des positions d'affrontement, avançant notamment que "pour progresser, mieux vaut avoir certains partenaires avec soi que contre soi".
Face à ces défis, M. Kaba plaide pour une diplomatie plus pragmatique qui, tout en défendant les intérêts nationaux, permettrait au Sénégal de sortir de cet isolement préjudiciable à son développement et à son rayonnement international.
PAR Oumar Ba
RADIOGRAPHIE DES EFFONDREMENTS À DAKAR
EXCLUSIF SENEPLUS - Cette catastrophe n'est pas un simple accident mais le symptôme d'un mal systémique où s'entremêlent défauts de conception, matériaux non conformes, contrôles défaillants et jeux d'intérêts troubles
L’effondrement d’un bâtiment : pour une analyse systémique des causes, responsabilités et impacts socio-économiques
Un bâtiment (peu ancien) vient encore de s'effondrer à Dakar. Ce phénomène qui tend à se banaliser agit comme un révélateur des fragilités intrinsèques à la chaîne de valeur du secteur immobilier. Au-delà du côté spectaculaire amplifié par les réseaux sociaux et le drame humain, cet événement cristallise des enjeux techniques, juridiques et éthiques complexes, où se croisent défaillances structurelles, jeux d’acteurs et conséquences socio-économiques durables. Cette modeste contribution essaie d'explorer ces dimensions en intégrant une perspective interdisciplinaire.
I. Défaillances structurelles et humaines : une cascade de dysfonctionnements
L’effondrement d'un bâtiment procède rarement d’une cause unique, mais d’un enchaînement de négligences et d’erreurs systémiques et interconnectées :
1. Conception et calculs erronés
Beaucoup de bâtiments sont nés hors des murs des bureaux d'études techniques. Or, une sous-estimation des charges structurelles, une mauvaise évaluation des contraintes géotechniques, sismiques ou climatiques, etc. peuvent fragiliser l’édifice dès sa genèse. L’exemple du Champlain Towers South (2021, Miami) illustre ce risque : des défauts initiaux dans la conception des fondations, combinés à une corrosion non traitée, ont précipité la catastrophe.
2. Matériaux et techniques non conformes
L’utilisation de béton mal dosé, d’acier non galvanisé ou de procédés de construction accélérés (par ex., séchage forcé du béton) réduisent la résistance mécanique. Il faut dire que le fer à béton utilisé n'est souvent pas certifié. Dans nos pays sous-développés, la corruption permet l’emploi de matériaux contrefaits (par ex., l’effondrement du Rana Plaza - Bangladesh, 2013).
3. Contrôle et entretien défaillants
Les inspections périodiques, obligatoires dans de nombreux pays, sont parfois réduites à des formalités. Les rapports d’experts signalant des fissures ou des infiltrations (comme à Gênes avant l’effondrement du pont Morandi en 2018) sont quelques fois ignorés pour des raisons mercantiles ou politiciennes.
II. Jeux d’acteurs troubles dans le maquis des responsabilités juridiques
La construction et la gestion d’un bâtiment mobilisent une pluralité d’intervenants aux intérêts parfois antagonistes :
- Les promoteurs ou investisseurs peuvent opter pour des économies de court terme (réduction des coûts de matériaux, recours à une main-d’œuvre peu qualifiée, etc.) afin de maximiser la rentabilité de leur projet.
- Les architectes et ingénieurs quelques fois tiraillés entre l’innovation esthétique et les impératifs de sécurité. Certains peuvent sacrifier les normes techniques sous la contrainte des donneurs d’ordre.
- Les pouvoirs publics (particulièrement, les services de l’Urbanisme), chargés de délivrer les permis de construire et certificats de conformité, peuvent fermer les yeux sur des irrégularités à cause de pressions ou d’avantages politiques ou financiers.
- Les contrôleurs techniques dont l’indépendance est parfois compromise par des conflits d’intérêts, notamment lorsque leur rémunération dépend directement des promoteurs qu’ils sont censés surveiller. La frontière est quelques fois poreuse entre bureaux d'études et de contrôle.
Ainsi, la détermination des responsabilités s’appuie sur un arsenal juridique varié, mais dont l’application reste tributaire de la capacité à prouver la causalité entre les fautes et l’effondrement :
1. Responsabilité civile et pénale
Normalement, les bâtiments sont couverts par une garantie décennale. Les constructeurs et architectes sont tenus responsables des vices compromettant la solidité de l’ouvrage pendant dix ans. Combien d'ouvrages en bénéficient au Sénégal ? Au-delà de cette période, il y a, dans nos textes réglementaires, un désert ou flou juridique à combler. En outre, dans le cas d'une violation manifeste des normes, les dirigeants d’entreprises ou fonctionnaires corrompus risquent des peines d’emprisonnement car il s'agit de mise en danger délibérée (Code pénal).
2. Recours collectifs des victimes
Dans certains pays, les locataires et usagers lésés peuvent intenter des “actions de groupe” (class actions) pour obtenir réparation. Dans l’affaire du Grenfell Tower (Londres, 2017), les survivants ont poursuivi la mairie, les fabricants de matériaux inflammables et les certificateurs pour homicide involontaire. Malheureusement, cette pratique n'est pas encore développée au Sénégal.
III. Implications socio-économiques : le ripple effect d’une catastrophe
L’effondrement génère des conséquences en cascade, souvent sous-évaluées dans les analyses traditionnelles :
1. Impacts sur les locataires et usagers
En matière de conséquences économiques ou financières, on pourrait adopter la méthode DALA (Damage and Loss Assessment) souvent utilisée dans le cadre des inondations. Elle permet de distinguer les pertes et les dommages :
- Détérioration du matériel (pertes) : les outils de production, stocks ou données informatiques sont souvent irrécupérables. Les assurances couvrent rarement intégralement ces pertes, exigeant des preuves de valeur complexes.
- Perte de chiffre d’affaires (dommages, préjudices) : les commerçants et professionnels (cabinet médical, start-up) subissent un “préjudice économique direct” comme conséquences de la destruction de leurs locaux et équipements. Souvent, la durée moyenne de relocalisation (6 à 24 mois) peut entraîner une faillite, notamment pour les TPE. Ces dommages sont encore plus difficiles à quantifier.
Enfin, on néglige souvent les traumatismes psychosociaux car, au-delà du choc post-traumatique, la perte d’un lieu de travail ou d’un commerce ou investissement personnel peut ébranler l’identité professionnelle et sociale. Aussi, la superstition compte-t-elle pour beaucoup dans nos comportements…
2. Conséquences macroéconomiques
La fermeture d’un centre commercial ou d’un immeuble de bureaux affecte les fournisseurs, employés et clients, créant un vide économique dans le quartier. Cela participe d'une déstabilisation des marchés locaux. Aussi, on peut craindre une dépréciation immobilière dans le quartier. En effet, les bâtiments voisins voient leur valeur chuter par méfiance des investisseurs, même s’ils sont structurellement sains.
IV. Assurances et indemnisations : un parcours d’obstacles
Passé la phase de torpeur, commence, pour les propriétaires et usagers du bâtiment, un autre chemin de croix. Les mécanismes d’indemnisation, bien que théoriquement protecteurs, se heurtent à des limites pratiques :
- la garantie dommages-ouvrage permet une indemnisation rapide des propriétaires, mais exclut souvent les pertes d’exploitation des locataires ;
- l’assurance “pertes d’exploitation” quand elle est souscrite par les entreprises, couvre partiellement les manques à gagner, mais impose des franchises élevées et des délais de carence ;
- les assureurs, pour limiter leurs pertes, invoquent régulièrement les “clauses d’exclusion pour faute lourde” (par ex., non-respect avéré des normes), obligeant les victimes à engager des procédures judiciaires longues et des contentieux complexes.
V. Perspectives et prévention : vers une culture de la transparence
Les effondrements récents appellent à une réforme profonde des pratiques sectorielles. Par exemple, des audits techniques indépendants et rigoureux et la généralisation les inspections par des tiers certifiés non liés aux promoteurs. C'est le lieu de plaider pour un renforcement de l'Inspection générale des bâtiments (IGB) du Ministère en charge de la Construction. Elle est loin d'avoir les ressources humaines et matérielles nécessaires à l'exercice de ses missions.
À l'heure de la politique du Jub, Jubal, Jubanti, il est plus que jamais nécessaire que de tels incidents ne passent plus par pertes et profits. Que les expertises techniques et des enquêtes sérieuses soient faites. Que les responsabilités soient identifiées et situées clairement. Et le plus important, que les sanctions prévues par la Loi soient appliquées avec rigueur et fermeté. Mieux encore, que les textes soient renforcés si nécessaire. Enfin, des “obligations de vigilance” s'imposent aux banques finançant les projets, afin d’éviter les investissements dans des constructions risquées.
La protection des usagers pourrait être renforcée grâce à des fonds d’indemnisation publics pour les victimes économiques - fonds calqués sur le modèle des catastrophes naturelles.
Conclusion : savoir tirer les leçons
L’effondrement d’un bâtiment n’est pas qu’un accident technique : c’est un “fait social total” (pour reprendre les sociologues). Il est révélateur des équilibres de pouvoir, des priorités économiques et des vulnérabilités juridiques d’une société. Pour les locataires et usagers, il incarne une rupture brutale avec le quotidien, dont les stigmates économiques et psychologiques persistent bien après les décombres. Seule une approche holistique, mêlant renforcement des normes, éthique professionnelle, solidarité institutionnelle et rigueur du contrôle permettra de transformer ces tragédies en leviers de résilience collective. Et aussi, savoir limiter les dégâts. Pour cela, il nous faut développer une culture de la cindynique.
Oumar Ba est urbaniste/titulaire d'un Master et Management immobilier (Fondation Palladio.
L’effondrement d’un immeuble fait 2 morts et un blessé
La scène donne l’impression d’un tremblement de terre. Hier, vers 8h, les populations de Ngor ont vu un immeuble de six étages (R+6) s’effondrer comme un château de cartes. Mais c’est seulement une partie de l’immeuble qui est tombée occasionnant des dégâts énormes et des pertes en vie. Le bâtiment abritait une banque, une clinique et plusieurs logements. Les sapeurs-pompiers ont évacué un blessé à l’hôpital et deux victimes étaient sous les décombres. Ces derniers ont finalement perdu la vie. Selon l’inspection générale des bâtiments (Igb) qui a dépêché une équipe sur place, les dégâts matériels sont importants et les habitants durement éprouvés. Selon eux, cet événement rappelle l’importance du rôle de l’Inspection, garant de la sécurité bâtie au Sénégal. Elle contrôle les chantiers, fait appliquer le Code de la Construction, recense les bâtiments menaçant ruine (BMR) et intervient en urgence pour prévenir les risques.
Démantèlement de sites aurifères irréguliers
Le Haut-commandement de la gendarmerie est conscient que les zones aurifères, où on note la présence massive d’étrangers, constituent un facteur réel de risque pour la stabilité et la sécurité locales. C’est la raison pour laquelle, les pandores renforcent les patrouilles pour la sécurité dans la partie sud-est du territoire national (région Kédougou). L'objectif est de combattre la prolifération des sites d’orpaillage clandestins. C’est dans ce cadre que les éléments de la brigade territoriale de Khossanto, appuyés par le GARSI 2 et l’ESI de Kédougou, a mené une opération de démantèlement de sites aurifères irréguliers dans les villages de Kobokoto et de Sékoto, situés respectivement dans les communes de Khossanto et de Missirah Sirimana. L’opération a permis la saisie de 16 groupes électrogènes; 10 panneaux solaires; 13 marteaux-piqueurs ; 16 piques; 8 pelles et 4 batteries solaires.
Flagrant délit de cession de drogue
M. M. Diallo et son ami M. Barry de nationalité guinéenne ont été déférés par la police de Pikine pour offre et cession de drogue. Selon nos sources, les mis en cause ont été interpellés à la gare interurbaine des Baux maraîchers au cours d’une patrouille des limiers de Pikine. Ils ont été surpris en train d’échanger un sachet contenant 03 képas de kush. Devant les enquêteurs, M. M. Diallo déclare avoir acheté la drogue destinée à sa consommation personnelle à Diamniadio. Son acolyte a dit la même chose.
Un maçon interpellé avec de la drogue
Maçon de profession, O. Diouf croupit en prison pour détention de drogue. Il est tombé dans les filets des limiers de la Brigade de recherches de la Police de Pikine au cours d’une opération de sécurisation aux abords du quartier Touba Seras de Dalifort. Dès qu’il aperçut les limiers à bord de leur véhicule, O. Diouf a tenté de prendre la fuite avant de jeter son sachet contenant 4 pierres de crak de couleur blanche. Mais il a été rapidement cerné par les limiers. Conduit au poste de Police, il déclare avoir acquis la drogue auprès d’un inconnu pour sa consommation. Le maçon est placé en garde à vue avant d’être déféré au parquet pour détention aux fins d’usage de drogue.
Mame Boye Diao tient le récépissé de son parti (AARIS)
Alors que les autorités souhaitent la rationalisation des partis politiques, El hadji Mamadou Diao dit Mame Boye annonce la reconnaissance de sa formation politique. Son parti, l’Alliance Alternative pour la Refondation Idéologique du Sénégal(AARIS - Sénégal Nouveau) a reçu son récépissé de reconnaissance du ministre de l’Intérieur. Selon l’édile de Kolda, ce récépissé marque une étape significative de leur engagement pour un Sénégal meilleur. Il exprime sa gratitude à ses militants pour les sacrifices consentis et les efforts déployés afin de faire avancer leur projet commun. M. Diao donne rendez-vous très prochainement à ses militants et sympathisants pour les perspectives et le plan d’action.
Levée de corps de l’aide de camp de Sonko
L’émotion était vive à la cérémonie de levée de corps de l’aide de camp du Premier ministre. Au nom du chef de l’Etat, Ousmane Sonko a élevé le Commandant Pape Mignane Ndong au grade de Chevalier dans l’Ordre national du Lion, en reconnaissance de ses loyaux services à la Nation. L’Armée nationale a rendu un hommage solennel au Commandant Ndong, un officier accompli au parcours professionnel remarquable. L’aide de camp du chef du gouvernement est décédé mardi dernier.
200 millions générés par la chasse annuellement
La contribution de la chasse dans l’économie nationale n’est pas négligeable. Chaque année, elle apporte 200 millions, selon le ministre de l’Environnement et de la Transition Écologique qui présidait hier, la journée dédiée à son département, à l’occasion de la 25e édition de la foire internationale de l’agriculture et des ressources animales (Fiara). A l’en croire, l’exploitation des produits forestiers non ligneux (PFNL) dans les forêts, comme le miel, les feuilles, fruits, écorces, racines, et des produits de la chasse (viande, peaux, trophées) des zones amodiées, corrélée aux activités écotouristiques dans les aires protégées, recèle un énorme potentiel économique et par conséquent, contribue substantiellement à la souveraineté alimentaire du pays. Selon Pr Daouda Ngom les recettes liées à la chasse collectées par la Direction des Eaux et Forêts Chasse et de la Conservation des Sols s’élèvent à 200 millions en moyenne par an sans compter les emplois directs ou indirects créés autour des parcs, réserves et les zones amodiées qui emploient directement 700 personnes, au moins 6 employés/zone amodiée. A l’en croire, l’environnement, à travers les biens et services éco systémiques désignés comme l’ensemble des bénéfices que la nature fournit pour le bien-être des humains, n’est pas en reste dans le processus d’atteinte à la souveraineté alimentaire.
Khalifa rappeur en garde à vue
Khalifa Ababacar Bâ alias Khalifa rappeur est en état d'arrestation. Après son audition, il a été placé en garde à vue par la Division spéciale de cybersécurité selon des sources de Seneweb. L'activiste proche du Pastef va passer cette nuit dans les locaux du commissariat d'arrondissement de Plateau.Il pourrait être déféré au parquet demain vendredi. Khalifa rappeur est sous le coup de deux plaintes. Il a été traîné en justice par Mame Boye Diao pour diffamation. Parallèlement, le banquier sénégalais Moustapha Sow poursuit Khalifa Ababacar Bâ pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles. Dans une vidéo publiée sur TikTok, le rappeur avait accusé M. Sow d’avoir volé l’argent des contribuables à travers des commissions de 100 milliards francs CFA empochées dans le cadre du programme spéciale de désenclavement (PSD). Pour laver son honneur, le banquier d’affaires avait saisi la justice. fusion de fausses nouvelles.
Robert Francis Prévost devient pape sous le nom de Léon XIV
A l’issue du deuxième jour du conclave, de la fumée blanche s’est échappée de la cheminée de la chapelle Sixtine hier, à 16h09 TU, signe que les cardinaux ont élu un nouveau pape. Selon l'annonce du cardinal protodiacre Dominique Mamberti, le cardinal américain Robert Francis Prévost devient le pape Léon XIV, en succédant à François, mort le 21 avril. Premier pape originaire des États-Unis, son pontificat pourrait être tourné vers l'aspect social de l'Église comme le suggérait son nom. Le Président Diomaye félicite Léon XIV Le Président Bassirou Diomaye Faye adresse ses chaleureuses félicitations au Cardinal Robert Prévost, élu Pape sous le nom de Léon XIV. À Sa Sainteté Léon XIV et à toute la communauté catholique, il souhaite un Pontificat rempli d’accomplissements et de bénédictions, sous le signe du dialogue interreligieux, de la paix et de la fraternité humaine.
Abdou Nguer entame une grève de la faim
Le chroniqueur entame un autre combat en prison. Le journaliste Madiambal Diagne a informé sur X que le chroniqueur Abdou Nguer a entamé hier, à partir de 19h30, une grève de la faim. Selon le patron du groupe Avenir Communication : «le prisonnier d'opinion, réduit au silence, Abdou Nguer, m'a informé de sa décision d'entamer une grève de la faim à 19h 30. C'est avec tristesse que j'attire l'attention sur son sort.» Abdou Nguer est placé sous mandat de dépôt le 17 avril dernier pour diffusion de fausses nouvelles
L’ASSEMBLEE NATIONALE LIVRE LES 5 EX-MINISTRES
Il s’agit de l’actuel député-maire de Louga Moustapha Diop, de Salimata Diop, deux parlementaires dont l’immunité a été levée et de Mansour Faye, Aissatou Sophie Gladima et Ismaïla Madior Fall, ex Garde des Sceaux, ministre de la Justice sous Macky Sall
L’Assemblée nationale a adopté hier, jeudi 8 mai, les cinq projets de résolution portant sur la mise en accusation devant la Haute Cour de justice des anciens ministres Moustapha Diop, Amadou Mansour Faye, Salimata Diop, Aïssatou Sophie Gladima pour comparaître sur la gestion des fonds Covid-19 et Ismaila Madior Fall pour corruption. Ce vote, à l’unanimité, ouvre la voie au démarrage du travail de la Commission d’instruction qui commencera dès les prochains jours les auditions des cinq ministres incriminés qui pourront se faire assister par des avocats de leur choix.
Le sort des cinq anciens ministres sous Macky Sall qui composent la première liste d’anciens dignitaires traduits devant la Haute cour de justice est désormais entre les mains de la commission d’instruction de cette juridiction d’exception. Il s’agit entre autres de l’actuel député-maire de Louga Moustapha Diop de sa collègue députée, Salimata Diop, deux parlementaires dont l’immunité a été levée dans un premier temps et de Mansour Faye, Aissatou Sophie Gladima et Ismaïla Madior Fall, ex Garde des Sceaux, ministre de la Justice sous Macky Sall. En effet, convoqués en session plénière hier, jeudi 8 mai, les députés ont adopté les conclusions des projets de résolution de leur mise en accusation devant la Haute Cour de justice.
Soumis au vote, les cinq projets de résolution portant sur la mise en accusation devant la Haute Cour de justice des anciens ministres Moustapha Diop, Amadou Mansour Faye, Salimata Diop, Aïssatou Sophie Gladima pour comparaître sur la gestion des fonds Covid-19 et Ismaila Madior Fall pour corruption, ont été adoptés à l’unanimité. Ce vote balise la voie à l’ouverture de la procédure judiciaire devant cette haute juridiction. La prochaine étape consistera à la transmission par le président de l’Assemblée au procureur général, du dossier pour notification à la Haute Cour de justice en vue de la convocation de la Commission d’instruction qui commencera dès les prochains jours les auditions des cinq ministres incriminés. Ceux-ci pourront se faire assister par des avocats de leur choix.
LE CAS ISMAILA MADIOR FALL ET LES « 250 MILLIONS DE FRANCS CFA » DE COMMISSION
Ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall dont la résolution de mise en accusation devant la Haute cour de justice a été adoptée hier, jeudi 8 mai, par l’Assemblée nationale, répondra des faits de corruption devant les membres de cette juridiction d’exception chargée de juger le président, le Premier ministre et les membres du gouvernement. En effet, dans le rapport de présentation de la résolution de la mise en accusation, la Commission des Lois revenant sur les faits reprochés à l’ex Garde des Sceaux souligne que Ismaïla Madior Fall aurait demandé 250 millions de francs CFA au promoteur Cheikh Guèye en contrepartie d’un protocole d’accord pour la construction d’un Centre de surveillance de bracelets électroniques sur le site attribué au ministère de la Justice pour la construction du tribunal de Pikine-Guédiawaye. En effet, citant l’ancien Directeur de la Construction du ministère de la Justice Mohamed Anas El Bachir Wane, la Commission des Lois renseigne que ce dernier, entendu sur procès-verbal, a expliqué que lorsqu’il a pris fonction en mars 2022, il a saisi par correspondance le Directeur des Domaines et le Chef du Bureau des Domaines d’un état des lieux de l’assiette foncière d’une superficie de 02 h 85 a 14 ca, attribuée au ministère de la Justice, mais sans réponse.
Poursuivant, toujours d’après la Commission des Lois, Wane a expliqué qu’après la construction du Tribunal de Pikine-Guédiawaye sur une étendue de 8327 m2, l’ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux Ismaila Madior Fall, lui aurait demandé de sécuriser le reste de l’assiette foncière en lui trouvant un promoteur immobilier capable de lui réaliser des projets d’utilité publique sur la partie inoccupée de la surface attribuée au Palais de Justice de Pikine-Guediawaye. Poursuivant, le rapport de la commission des Lois souligne que l’ex Dage a affirmé que le Ministre avait privilégié, pour le règlement des prestations offertes par le promoteur, le mécanisme de la dation en paiement. Et sur cette base qu’il a présenté au Ministre le nommé Cheikh Guèye en le conduisant à son bureau, où ils ont tenu une réunion tripartite à l’issue de laquelle ils ont conclu les deux accords suivants dont la construction d’un centre d’accueil pour enfants à Liberté 6. La superficie de 373 m² devrait abriter le bâtiment dont les coûts étaient estimés à 375 000 000 FCFA. En guise de paiement, le promoteur allait recevoir en dation un terrain d’une superficie de 1000 m² situé dans la même zone. L’autre accord avait trait à l’édification d’un centre de surveillance électronique pour une valeur de 576 460 571 FCFA et, en contrepartie, une superficie de 9 430 m² faisant partie du TF 01/GW a été allouée au promoteur à titre de paiement. Entendu à son tour, Cheikh Guèye a révélé avoir exigé l’établissement du bail à son nom, car le Ministre Ismaila Madior Fall lui avait personnellement réclamé la somme de 250.000.000 de FCFA contre attribution des marchés. Pour lequel montant, il a remis sans désemparer, un acompte de Cinquante millions (50.000.000) F CFA en espèces à Ismaila Madior Fall dans son bureau, en présence de son Directeur des Constructions Mohamed Anas El Bachir Wane. Entendu sur cette révélation, le Directeur des Constructions a confirmé les déclarations du promoteur Cheikh Guèye, en reconnaissant qu’il y a eu des discussions entre ce dernier et Ismaila Madior Fall, relativement à un montant que devait débourser le premier nommé pour la signature du contrat de construction du Centre de Surveillance de Bracelets Electroniques.
Partant de ces faits, la Commission des Lois de conclure qu’en usant de la dation en paiement comme mode principal de rémunération du promoteur Cheikh Guèye, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux a non seulement délesté le patrimoine foncier du Ministère en violation du décret n 2020-1281 du 08 juin 2020 portant affectation de l’assiette foncière. Mais aussi, il a en outre violé l’article 24 du Code des Obligations de l’Administration qui définit les principes fondamentaux de l’efficacité de la commande publique, le tout sans préjudice des fautes pénales par lui commises. Dans sa résolution de mise en accusation, la commission des lois a donc estimé que ces actes pourraient revêtir de qualifications pénales : « détournement et escroquerie sur deniers publics, blanchiment de capitaux, prise illégale d’intérêts, faux et usage de faux, corruption, association de malfaiteurs, punis par les articles 238, 239, 135 à 162 du Code pénal, la loi 2024- 08 du 14 février 2024 sur le blanchiment, ainsi que par le Code de procédure pénale.
SOPHIE GLADIMA ET LES 193 070 000 FCFA ENFUIS DANS LA CONSTRUCTION DE L’UNITE DE TRAITEMENT GRAVIMETRIQUE DE KEDOUGOU
Tout comme pour l’ancien ministre du Développement communautaire, Mansour Faye, la commission des lois de l’Assemblée nationale a également exposé les faits qui sont reprochés à son ancienne collègue dans le gouvernement, Sophie Gladima à l’époque ministre des Mines. Dans le projet de résolution portant sa mise en accusation devant la Haute Cour de Justice de justice, la Commission des lois explique que l’enquête confiée à la DIC pour donner suite au rapport de la Cour des Comptes concernant les fonds Covid-19 a révélé plusieurs irrégularités. En effet, selon la Commission des lois, il ressort du rapport que l’ancien Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement (DAGE), Alassane Diallo, a versé, sur instruction de la ministre Aïssatou Sophie Gladima, la somme de 73 200 000 FCFA à la Société Commerciale du Groupe ISSA (SCGI) pour les travaux de construction de l’unité de traitement gravimétrique de Kédougou. Or, au moment du paiement, les travaux n’avaient pas débuté, ce qui constitue un paiement avant la réalisation des services, en violation de l’article 89 du Règlement général de la Comptabilité publique (RGCP).
Poursuivant, le rapport du projet de résolution de mise en accusation devant la Haute Cour de Justice de justice de l’ancienne ministre des Mines, Sophie Gladima, adopté à l’unanimité par les députés souligne que l’enquête a établi que le marché avait été attribué à la SCGI, qui avait acquis du matériel pour un montant de 119 870 000 FCFA en attendant la disponibilité du site pour la construction de l’ouvrage, dont le coût était de 73 200 000 FCFA. L’ancien DAGE, Alassane Diallo, a reconnu que la procédure de paiement, validée par la ministre, avait été effectuée en violation de la réglementation qui exige le paiement après service fait. Auditionné, Ibrahima Issa, représentant de la SCGI, a reconnu avoir encaissé de « bonne foi » les 73 200 000 FCFA sans que le service ait été rendu, tout en se disant disposé à rembourser cette somme. Poursuivant, le document de la Commission des lois renseigne également que Ibrahima Issa a produit un procès-verbal de constat d’huissier daté du 14 avril 2023, attestant de la présence du matériel destiné à la construction du centre, entreposé à son domicile et au siège de sa société à Dakar.
L’enquête a par ailleurs révélé une transaction informelle concernant le paiement du matériel (80 000 000 FCFA). Au lieu d’un virement international, les fonds ont été remis à un opérateur de transfert des Allées Papa Guèye Fall, qui a ensuite fait remettre une somme équivalente en Chine au fournisseur. Les enquêteurs ont noté que les déclarations d’Ibrahima Issa, selon lesquelles il attendait en vain la mise à disposition du site par la ministre, ne tiennent pas compte du fait qu’il a accepté de recevoir ultérieurement 73 000 000 FCFA pour la finalisation d’un projet qui n’avait pas encore commencé », ajoute encore le rapport de la Commission des Lois qui dit conclure que « les faits ci-dessus révélés laissent apparaître des indices et présomptions graves et concordants d’association de malfaiteurs, de détournements de deniers publics, d’escroquerie portant sur les deniers publics, de blanchiment de capitaux et de complicité de ces chefs contre Aissatou Sophie Gladima, ancien ministre des Mines et de la Géologie pour un préjudice évalué provisoirement à la somme de 193 070 000 FCFA ».
MOUSTAPHA DIOP ET LA PISTE D’UN MECANICIEN RECRUTE COMME CHAUFFEUR DEVENU AIDE COMPTABLE DU MINISTERE
Lors de cette plénière, la Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains est également revenue sur les accusations retenues contre l’ancien ministre du Développement industriel et des Petites et Moyennes Industries. Citant le rapport définitif de la Cour des Comptes sur la gestion du Fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19 (Fonds Force COVID-19) et l’enquête menée par la Division des Investigations Criminelles suite à la publication de ce rapport, la Commission des Lois a indiqué que ces investigations avaient révélé des pratiques douteuses du ministre Moustapha Diop dans la gestion du montant de 2 500 000 000 FCFA reçu par son ministère pour l’acquisition de masques. En effet, selon le rapport de la Commission des Lois, ce montant avait été initialement versé sur le compte de dépôt n° 422048 intitulé « Fonds d’appui à la promotion des Petites et Moyennes Entreprises » à la Trésorerie générale, puis transféré sur un compte ouvert à la Bank Of Africa (BOA) par le ministère en violation de l’article 11 alinéa 2 de l’arrêté n° 21136 du 21 novembre 2017 relatif aux conditions d’ouverture, de fonctionnement et de clôture des comptes de dépôt. Mieux, ajoute encore le rapport de la Commission des lois, « le ministre Moustapha Diop avait aussi nommé un gestionnaire dudit compte, portant le même nom, comme seul ordonnateur des paiements et des décaissements ».
Poursuivant, le document renseigne que ce dernier aurait reconnu avoir retiré l’intégralité des fonds par divers chèques émis à l’ordre de Mouhamadou Bamba Amar pour le paiement en espèces des fournisseurs, en violation de l’article 104 du décret n° 2020-978 du 23 avril 2020 portant Règlement général sur la Comptabilité publique, qui exige un paiement par chèque ou virement. Loin de s’en tenir-là, le rapport de la commission des lois renseigne que l’enquête a mis en lumière que Mouhamadou Bamba Amar, présenté comme aide comptable au ministère, était en réalité un mécanicien recruté comme chauffeur. Et ce dernier, interrogé, a confirmé avoir effectué, sur instruction du ministre Moustapha Diop, plusieurs retraits de chèques à la BOA pour des montants variant entre 50 000 000 et 100 000 000 FCFA, jusqu’à atteindre la somme totale de 2 500 000 000 FCFA. La commission des Lois souligne aussi que l’analyse des pièces justificatives relatives à la distribution des masques a révélé un écart considérable entre le nombre de masques déclarés achetés (6 250 000) et ceux réellement attribués aux structures bénéficiaires (3 922 500), soit une différence de 2 327 500 masques.
A cela s’ajoute encore toujours d’après le rapport de la commission des Lois, des témoignages accablant l’ancien ministre de certains fournisseurs dont celui de Dame Mariata Bassé qui a déclaré avoir obtenu de Moustapha Diop un marché de 50 000 masques d’une valeur de 20 000 000 FCFA et avoir été payée en espèces par le ministre lui-même. Ibrahima Macodou Fall, Directeur général de la société COMASET qui a reconnu avoir exécuté une commande de 250 000 masques pour un montant de 100 000 000 FCFA, intégralement reçu en espèces des mains de Moustapha Diop. Tous ces faits révélés, conclus le rapport de la commission des lois, « laissent apparaître des indices et présomptions graves et concordants d’association de malfaiteurs, de concussion, de corruption, de prise illégale d’intérêts, de faux et usage de faux en écritures privées de commerce ou de banque, de détournement de deniers publics, d’escroquerie portant sur des deniers publics, de blanchiment de capitaux et complicité de ces chefs, contre Moustapha Diop, ancien Ministre du Développement industriel et des Petites et Moyennes Industries »
SALIMATA DIOP ET LE DEFAUT DE JUSTIFICATIFS DES 36.147.500 F CFA
La Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains est également revenue sur les faits reprochés à l’ancienne ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants, Salimata Diop. Dans le projet de résolution de la mise en accusation adopté à la majorité des voix, la Commission des Lois souligne que le rapport de la Cour des Comptes sur la gestion des 150.000.000 F CFA reçus par ce ministère dirigé à l’époque par Salimata Diop pour faire face au Covid-19, renseigne que les justificatifs de dépenses d’un montant de 36.147.500 F CFA supposées avoir été réalisées étaient les mêmes que ceux qui avaient été produits pour les opérations de la caisse « Aides et secours ». Poursuivant, la Commission des Lois souligne également que le rapport de la Cour des comptes précisait, en outre, que des aides et secours avaient été versés à des personnes ayant les mêmes prénoms et noms de famille avec des numéros de carte nationale d’identité similaires et parfois les mêmes adresses pour des montants différents évalués au total à la somme de 52.223.300 F CFA.
Loin de s’en tenir-là, la Commission des lois a également indiqué qu’entendu par les éléments enquêteurs, le DAGE a soutenu que certains de ces supposés bénéficiaires étaient, en réalité, des fournisseurs mais aussi qu’une partie de ce montant avait servi au paiement de ces derniers et qu’une autre s’élevant à la somme de 22.367.300 F CFA avait été distribuée à titre d’appui financier au profit des agents du Ministère sur décision de l’Autorité» alors que ces dépenses étaient initialement prévues pour la prise en charge des opérations de retrait des enfants de la rue. Par ailleurs, toujours dans ce rapport de mise en accusation, la Commission des lois a également expliqué que la Cour des Comptes, relativement à la gestion de ces fonds, avait relevé l’utilisation non justifié d’un montant de 4.828.700 F CFA mais aussi de l’incapacité du DAGE à produire des pièces justificatives des dépenses effectuées par le ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants pour ce montant de 52.233.300 F CFA.
Partant de tous cela, la Commission des lois a appelé à la mise en accusation devant la Haute Cour de Justice de Salimata Diop, ancien ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants, conformément à l’article 101 de la Constitution, 17 et suivants de la loi n° 2002-10 du 22 février 2002 portant loi organique sur la Haute Cour de Justice, modifiée. En effet, renseigne-t-elle, ces faits sont punis par les articles 238, 239, 152, 153, 45, 46, 135, 136 du Code pénal, 140 du Code de Procédure pénale et la loi 2024-08 du 14 février 2024 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, abrogeant et remplaçant la loi n° 2018-03 du 23 février 2018 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
LE CIO ET LE COJOJ SUR LE MEME RYTHME
Nouvellement portée à la tête Comité International Olympique (CIO) Kirsty Coventry s’est enquière de l’état d’avancement de la préparation et des travaux pour les Jeux olympiques de la Jeunesse « Dakar 2026 ».
Nouvellement portée à la tête Comité International Olympique (CIO) Kirsty Coventry s’est enquière de l’état d’avancement de la préparation et des travaux pour les Jeux olympiques de la Jeunesse « Dakar 2026 ».
Mamadou Diagna Ndiaye et le comité d'Organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026 ont profité de cette visite, tenue en marge de la septième réunion de la commission de coordination des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026 pour faire hier, jeudi 8 mai, le point devant la presse.
Nouvellement portée à la tête du CIO, la présidente Kirsty Conventry a exprimé sa satisfaction sur l’état d’avancement des travaux menés en direction des prochains Jeux olympiques de la Jeunesse 2026 « Dakar 2026 ».
En visite sur les différents chantiers, la patronne du comité olympique a profité du point de presse conjoint que la délégation du Cio a tenu ce jeudi 8 mai, avec le comité d’organisation des JOJ « Dakar 2026 » pour dire son « enthousiasme » sur le rythme de travail qui est en train d’être effectué sur les sites.
JE FERAI TOUT CE QUI EST POSSIBLE POUR LES JOJ SOIENT UNE EXPERIENCE MERVEILLEUSE
L’ancienne championne olympique de natation, Kirsty Coventry, présidente du Cio, a ainsi promis d’œuvrer pour une belle réussite de l’évènement sportif à Dakar.
L’ancienne championne olympique de natation a ainsi promis d’œuvrer pour une belle réussite de l’évènement sportif à Dakar. «Je ferai tout ce qui est possible pour les JOJ soient une expérience merveilleuse. Nous avons les parties prenantes, les athlètes, surtout la jeune génération qui peut constituer une grande valeur ajoutée", a indiqué Coventry avant son installation prévue le 20 juin 2025.
Tout en se magnifiant du choix de la nouvelle patronne du Comité olympique de consacrer sa première sortie non officielle à Dakar, Mamadou Diagna Ndiaye a pour sa part saisi l’occasion pour souligner la cohésion d’ensemble et l’accord entre le comité d’organisation des JOJ et les partenaires du CIO sur les questions essentielles. « Ce qui est significatif, c'est que sur les questions essentielles, je crois que nous sommes tous d'accord. Le fait que ce soit la présidente en charge du CIO de s'occuper de Dakar est un bon signal pour nous. Je pense que ce qu'il faut retenir simplement, c’est la cohésion ensemble que nous avons eue. Et le fait également qu'il faut magnifier est que sa première sortie non encore officielle, puisqu'elle n'est pas encore installée dans ses fonctions, soit Dakar», se félicite-t-il.
Faisant l’économie de la septième réunion de la commission de coordination des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026 tenue les 7 et 8 mai, Ibrahima Wade coordonnateur général des JOJ a fait un compte rendu exhaustif sur les différents aspects liés à l’organisation. « Nous avons passé en revue tous les aspects liés à la livraison des jeux, la fonction d'hébergement, la fonction de transport, la fonction de restauration, les fonctions liées à la sécurité, le système d'accréditation, tout cela a été révisé. Et ce qui est au sorti, c'est la belle collaboration qu'il y a entre le comité international et le comité d'organisation, et aussi l'ensemble des administrations qui accompagnent la livraison des Jeux. Nous avons essentiellement parlé de la technologie ». Dans cet élan, il est revenu sur des actions majeures qui sont en train d’être menées. Sur ce, il a relevé le programme «Learning Academy » qui a été lancé ce mercredi et qui va impliquer la jeunesse.
« La technologie et l'énergie sont des aspects extrêmement importants dans la livraison des jeux. Nous avons également passé en revue l'aspect important, c'est la technologie. Une innovation qui va permettre d'impliquer une partie de la jeunesse sénégalaise. Les 419 jeunes qui n'ont jamais travaillé vont être formés très rapidement et intégrés le comité d'organisation des jeux. Et il y a aujourd'hui des 40 qui ont signé le contrat pour rejoindre dès lundi matin, le bureau du comité d'organisation des jeux. Il en sera ainsi jusqu'à 9 cohortes en septembre 2006. Ceci va permettre d'intégrer l'intégralité des 419 jeunes sénégalais ou africains », informe-t-il
Outre cet volet, le coordonnateur des JOJ a tenu à assurer sur la livraison des travaux en cours. « Nous avons passé en revue tous les aspects liés à la livraison des jeux, la fonction d'hébergement, la fonction de transport, la fonction de restauration, les fonctions liées à la sécurité, le système d'accréditation, tout cela a été révisé. Et ce qui est au sorti, c'est la belle collaboration qu'il y a entre le comité international et le comité d'organisation, et aussi l'ensemble des administrations qui accompagnent la livraison parce que c'est aussi de leur responsabilité. Nous avons essentiellement parlé de la technologie, où est-ce que nous en sommes. La technologie et l'énergie sont des aspects extrêmement importants de la livraison des jeux », indique-t-il.
« L’EFFET JOJ A CREE CETTE EMULATION, L’AMELIORATION ET LE RELEVEMENT DES INFRASTRUCTURES SPORTIVES »
En termes de retombées et la dimension héritage, Ibrahima Wade estime un amélioration et un relèvement des infrastructures dans différentes localités du pays.
« Nous avons engagé aussi d'autres dimensions qui sont importantes dans la livraison des jeux, comme la dimension héritage. L’héritage matériel, ce sont les infrastructures sportives. L’effet JOJ a créé cette émulation, l’amélioration et le relèvement des infrastructures sportives. On a parlé avec les collectivités locales. Il y a 11 infrastructures de proximité qui, grâce aux JOJ seront réalisées. Le ministère des sports est en train de faire d’autres infrastructures. D’autres partenaires qui n’ont pas vocation de faire des infrastructures sportives sont également en train de le faire. L’Ageroute est en train d’utiliser ses espaces pour en faire des lieux de pratiques sportives pour les jeunes des quartiers. Tout cela montre qu’il y a une dynamique », a-t-il souligné.
Le président Mamadou Diagna Ndiaye a par ailleurs profité pour obtenir la signature de la président Coventry sur le « Mur des Olympiens ».
« Quand on parle des Jeux olympiques, on parle d'abord pour les Olympiens. Nous avons lancé officiellement le Mur des Olympiens, qui a été signé par les membres de l'association des Olympiens, comme vous, qui êtes présents. Et aujourd'hui, nous avons le privilège d'avoir des Olympiens, la Présidente du CIO qui est une Olympienne. Nous voulons le faire demander de nous faire le privilège de signer le Mur. On a déporté le Mur vers eux, officiellement. Vous avez signé le Mur pour immortaliser ce grand moment », a rappelé le président du COJOJ.
LES ESSAIS CLINIQUES ESTIMES A SEULEMENT 2,5% DANS LE CONTINENT
Recherche clinique en Afrique - La capitale du Sénégal a abrité, mercredi dernier, la 6ème édition du sommet des investigateurs cliniques d'Afrique (Tcis) africa, organisée pour la première fois dans un pays d'Afrique francophone.
La recherche clinique en Afrique représente près de 2,5% des recherches dans le monde alors que le continent noir supporte plus de 4,5% de la charge de morbidité des maladies. Selon des universitaires, c'est juste trop peu quand on pense que l'Afrique est à 17,5% de la population mondiale. Un constat qui a permis à la compagnie Clinic Research et l’Agence de réglementation pharmaceutique du Sénégal de tenir la 6ème édition du sommet des investigateurs cliniques d'Afrique (Tcis), organisée pour la première fois dans un pays d'Afrique francophone, au Sénégal, mercredi dernier.
La capitale du Sénégal a abrité, mercredi dernier, la 6ème édition du sommet des investigateurs cliniques d'Afrique (Tcis) africa, organisée pour la première fois dans un pays d'Afrique francophone. Cette rencontre a pour ambition de repenser les essais cliniques depuis la phase de conception des protocoles jusqu'à la clôture des essais et de repositionner l'Afrique au cœur de cet écosystème.
Pour le professeur Serigne Omar Sarr, directeur de l'homologation et de la sérialisation au sein de l’Agence sénégalaise de Réglementation pharmaceutique (ARP), « moins de 2,5% des essais cliniques dans le monde sont réalisés en Afrique, alors que le continent noir supporte plus de 4,5% de la charge de morbidité des maladies ». Ce dernier a aussi estimé que l'Afrique en termes de population va atteindre bientôt un milliard d'habitants. A cet effet, «On ne peut pas parler d'innovation thérapeutique, de développement de nouveaux médicaments sans passer par ’étape des essais cliniques qui permet de s'assurer de la tolérance, de l'efficacité et de l'équité des médicaments », a-t-il fait savoir.
Le Professeur Sarr est aussi revenu sur l’importance de la recherche et le contrôle de qualité dans la santé. « Si vous avez un médicament sur votre table, que ce soit le paracétamol ou quelque autre médicament, il doit d'abord être traité en laboratoire, ensuite sur l'animal et enfin sur l'être humain. Pour que vous puissiez l'utiliser, il faut de la recherche clinique. Si on veut en Afrique avoir des médicaments de qualité auxquels on peut faire confiance, il faut que nous fassions de plus en plus de recherches » a-t-il estimé.
En termes de réglementation pharmaceutique, le Sénégal a obtenu son visa pour la maturité 3 faisant de lui, le premier pays francophone et lui conférant une place de choix dans les dispositions réglementaires. Une position qui fera dire au Pr Sarr que « l'Agence de réglementation pharmaceutique (Arp) a mis en place un ensemble de dispositifs réglementaires, notamment des lois, des décrets, et des lignes publicitaires, afin d'encadrer cette activité extrêmement importante.
L'Oms a catégorisé un ensemble de fonctions réglementaires à travers ce qu'on appelle l'outil d'inter-comparaison mondiale. Les essais cliniques constituent une de ces fonctions réglementaires clés ». Et d’ajouter : « avec la maturité 3, le Sénégal est un marché dans lequel les investigateurs peuvent avoir confiance, un marché qui offre le cadre adéquat pour mener des essais cliniques aux normes internationales reconnues par l'Oms, reconnues par tous les autres pays dans ce cadre.
LEON XIV, LA SURPRISE VENUE D’AMERIQUE
Le cardinal Robert Francis Prevost, jusqu’ici préfet du Dicastère pour les évêques, a été désigné pour succéder au Pape François, décédé le 21 avril.
Hier, 8 mai 2025, à 18h03 (heure de Rome), la fumée blanche s’est élevée dans le ciel de Rome, au-dessus du toit de la chapelle Sixtine, annonçant au monde entier l’élection du 267ᵉ souverain pontife de l’Église catholique. Le cardinal Robert Francis Prevost, jusqu’ici préfet du Dicastère pour les évêques, a été désigné pour succéder au Pape François, décédé le 21 avril. En choisissant le nom de Léon XIV, il inscrit son pontificat dans l’histoire tout en ouvrant une page inédite : jamais auparavant un Américain n’avait accédé au trône de Saint Pierre.
Un consensus éclair : pourquoi Léon XIV s’est imposé si vite
L’élection du cardinal Robert Francis Prevost, désormais Pape Léon XIV, a surpris par sa rapidité. Moins de 48 heures après l’entrée en conclave des 133 cardinaux électeurs, le choix était fait. Alors que dans le passé certains conclaves se sont « éternisés » sur fond de visons doctrinales, celui de mai 2025 s’est distingué par une étonnante convergence. Plusieurs facteurs permettent de comprendre ce consensus rare. Une élection éclair, mais loin d’être hasardeuse.
a fait figure de point d’équilibre. Préfet du Dicastère pour les évêques, ancien missionnaire au Pérou, l’Américain Robert Francis Prevost était considéré comme une personnalité de synthèse, capable de parler à toutes les sensibilités du collège cardinalice. Ni trop conservateur, ni excessivement réformateur, il a su incarner une ligne médiane, rassurante pour un conclave soucieux de stabilité après les années de réforme sous François, son prédécesseur.
Puis, il y a sa longue expérience internationale, à la fois sur le terrain en Amérique latine et dans les arcanes du Vatican, qui a joué en sa faveur. Ce double ancrage lui donne une légitimité rare : connaissance des périphéries et maîtrise des centres de pouvoir. En un mot, une vision globale de l’Église, dans sa diversité géographique, sociale et spirituelle.
Enfin, son élection rapide traduit un souhait de continuité. Proche des orientations du pape François – notamment sur la synodalité, la justice sociale et la réforme de la gouvernance – Prevost apparaissait comme le garant d’une ligne pastorale assumée, sans rupture brutale. Dans un contexte mondial complexe, marqué par les tensions internes et la recomposition des équilibres ecclésiaux, les cardinaux ont visiblement voulu miser sur la cohérence plutôt que sur l’aventure.
Pourquoi Léon xiv ? Héritages croisés de Léon XIII et Léon 1er
Le choix du nom pontifical n’est jamais anodin. En se proclamant Léon XIV, le cardinal Robert Francis Prevost ne rend pas simplement hommage à deux figures marquantes de l’histoire de l’Église. Il trace une ligne directrice pour son propre pontificat, à la croisée des héritages spirituels, sociaux et doctrinaux de Léon Ier et Léon XIII.
Léon Ier, dit le Grand (440– 461), fut l’un des premiers Papes à incarner la fonction pontificale comme un pouvoir spirituel et politique affirmé. Il s’est imposé comme le gardien de l’unité doctrinale à une époque de divisions théologiques majeures. Surnommé le Grand, il fut un acteur décisif face aux menaces extérieures : en 452, il rencontra Attila le Hun pour l’empêcher d’entrer dans Rome. Ce geste de diplomatie, ancré dans la défense du peuple et de la cité, illustrait déjà, une Église engagée dans les affaires du monde, mais toujours animée par une autorité spirituelle.
Face à l’essor du capitalisme industriel et à la montée du socialisme, Léon XIII tente une troisième voie : reconnaître les droits des travailleurs tout en préservant les principes de la tradition chrétienne. Il encourage aussi l’ouverture à la science, au dialogue avec les États modernes, et initie une politique diplomatique active. Pape de la transition entre le monde ancien et l’époque contemporaine, il a incarné l’intelligence pastorale et l’adaptation lucide sans compromission dogmatique.
En choisissant de s’inscrire dans cette double filiation, Léon XIV semble vouloir conjuguer autorité morale et réforme sociale, unité doctrinale et ouverture au monde. Dans un monde traversé par les inégalités, la fracture numérique, les migrations forcées et les tensions religieuses, il se réclame de figures capables de maintenir la barque de Pierre à flot sans renoncer ni à la fermeté, ni à la compassion.
Plus qu’un nom, Léon XIV est un programme : faire dialoguer la foi et la raison, la tradition et l’action, Rome et les périphéries. C’est aussi comme un clin d’œil à la tradition réformatrice de l’Église, sans tourner le dos aux mutations du monde contemporain. Le Pape Léon XIV ouvre un nouveau chapitre pour l'Église catholique. Son profil international, sa sensibilité aux réalités du terrain et son expérience de gouvernance laissent entrevoir un pontificat attentif aux besoins des fidèles et aux enjeux du monde actuel. Alors que l'Église se prépare à célébrer le jubilé de 2025, le nouveau pape est appelé à être un pasteur proche de son peuple, guidant l'Église avec sagesse et compassion.
Une élection au cœur des enjeux contemporains
Le conclave de 2025 s'est tenu dans un contexte mondial complexe. Les cardinaux électeurs, au nombre de 133, ont été confrontés à des défis majeurs : la nécessité de poursuivre les réformes initiées par François, la gestion des crises internes, et la réponse aux attentes d'une Église en quête de renouveau. Le choix de Robert Francis Prevost reflète une volonté d'unir tradition et modernité, tout en renforçant la présence de l'Église sur la scène internationale.
Un parcours au service de l'Église
Né à Chicago en 1955, Robert Francis Prevost a été ordonné prêtre en 1982. Membre de l'Ordre de Saint-Augustin, il a consacré une grande partie de sa vie missionnaire au Pérou, où il a été évêque de Chiclayo. En 2023, il a été nommé préfet du Dicastère pour les évêques, un poste stratégique au sein de la Curie romaine.
L'élection d'un pape américain intervient à un moment où l'Église catholique aux ÉtatsUnis fait face à des défis importants. Les scandales d'abus sexuels, la polarisation politique et les débats internes sur des questions doctrinales ont fragilisé son image. Cependant, l'Église américaine reste l'une des plus influentes au monde, avec une forte présence dans les domaines de l'éducation, de la santé et de l'action sociale. Le pontificat de Léon XIV pourrait offrir une opportunité de réconciliation et de renouveau pour les catholiques américains.
A 70 ans, Léon XIV, s’inscrit dans la catégorie des papes relativement « jeunes" selon les standards contemporains de l’Église catholique. Un âge qui, sans être exceptionnellement bas, contraste avec celui de ses deux prédécesseurs immédiats et laisse entrevoir un pontificat suffisamment dynamique pour engager des réformes durables.
Lorsqu’il fut élu en 2005, Benoît XVI avait 78 ans. François, en 2013, était âgé de 76 ans. Tous deux avaient déjà franchi le cap des trois quarts de siècle au moment d’endosser la soutane blanche. À titre de comparaison, Jean-Paul II, élu à 58 ans en 1978, reste à ce jour une exception générationnelle. Dans ce contexte, l’élection d’un pape septuagénaire représente sûrement un compromis stratégique : assez âgé pour rassurer les courants plus conservateurs du collège cardinalice, mais encore suffisamment alerte physiquement et mentalement pour porter l’Église à travers une phase de consolidation et de réforme. Un tel profil est d’autant plus pertinent que la moyenne d’âge des cardinaux électeurs dépasse fréquemment les 75 ans.
Léon XIV n’est pas un « jeune pape » au sens propre, mais il est indéniablement, selon les journalistes spécialistes du Vatican, perçu comme un pape capable de tenir la barre dans une période charnière. En somme, son âge incarne un pontificat d’équilibre entre sagesse acquise et énergie mobilisable, à la croisée des attentes d’une Église universelle confrontée à la nécessité d’évoluer, sans précipitation ni immobilisme
Un discours inaugural porteur d'esperance
Lors de son premier discours devant les cardinaux électeurs, le nouveau pape a exprimé sa gratitude et sa conscience des responsabilités qui lui incombent. Il a souligné l'importance de l'unité dans la diversité, appelant à une Église ouverte, synodale et proche des plus vulnérables. Il a également insisté sur la nécessité de poursuivre les réformes engagées par son prédécesseur, notamment en matière de transparence financière et de lutte contre les abus. Son discours ouvre un nouveau chapitre pour l'Église catholique. Son profil international, sa sensibilité aux réalités du terrain et son expérience de gouvernance laissent entrevoir un pontificat attentif aux besoins des fidèles et aux enjeux du monde actuel. Alors que l'Église se prépare à célébrer le jubilé de 2025, le nouveau pape est appelé à être un pasteur proche de son peuple, guidant l'Église avec sagesse et compassion.
Dans l’ombre des fresques de Michel-Ange et à la lumière d’un monde en mutation, Léon XIV hérite d’un pontificat aux enjeux immenses. À la fois héritier d’une tradition pluriséculaire et acteur d’un temps exigeant, il devra conjuguer l’universalité de l’Église avec les fractures de son époque. Ni rupture, ni statu quo. Le nouveau Pape ouvre un pontificat d’équilibre et d’engagement. Reste désormais à transformer l’espérance en action, et l’unanimité du conclave en unité durable du peuple de Dieu.
Le Dicastère pour les évêques : le cœur de l’architecture ecclésiale
Au Vatican, le Dicastère pour les Evêques constitue l’un des rouages les plus stratégiques de la Curie romaine. Cet organe de gouvernement, longtemps appelé « Congrégation pour les évêques », joue un rôle central dans la vie de l’Église catholique à l’échelle mondiale. Sous la houlette d’un préfet nommé par le pape – récemment encore le cardinal Robert Francis Prevost, désormais Pape Léon XIV – ce dicastère trace en coulisses la carte du pouvoir spirituel, pastoral et administratif de l’Église.
Sa mission première consiste à proposer au souverain pontife les noms des évêques qui seront appelés à diriger les quelque 3 000 diocèses à travers le monde. Un pouvoir immense, qui façonne la physionomie de l’Église de demain. Toutefois, cette compétence s’exerce en coordination avec d’autres structures : les territoires dits de mission restent du ressort du Dicastère pour l’Évangélisation, tandis que les Églises orientales catholiques disposent de leur propre instance dédiée.
Mais la nomination ne fait pas tout. Le Dicastère suit également de près la vie des diocèses et de leurs pasteurs, à travers l’analyse de rapports réguliers et l’organisation des visites ad limina apostolorum. Tous les cinq ans en moyenne, chaque évêque est invité à venir à Rome pour rendre compte de sa mission, rencontrer le Pape et faire le point sur les réalités de son diocèse.
Autre domaine sensible : la restructuration territoriale. Face à l’évolution démographique, aux crises de vocation ou aux impératifs pastoraux, le Dicastère peut proposer la fusion de diocèses, leur suppression ou encore la création de nouvelles entités. Une mécanique discrète mais décisive pour l’équilibre ecclésial. Enfin, le Dicastère examine les démissions des évêques, qu’elles soient présentées pour limite d’âge (75 ans selon le droit canon), pour raisons de santé, ou dans des contextes plus délicats, tels que des scandales ou des fautes graves dans la gouvernance.
En somme, le Dicastère pour les évêques n’est pas simplement une administration : il est le creuset d’une Église en mouvement, où se dessine, loin des projecteurs, la succession des pasteurs et les contours de la mission catholique dans le monde. Un dicastère discret, mais dont l’influence rayonne jusqu’aux confins des diocèses les plus reculés.