SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
19 juin 2025
DANS UN JEU DE HAINE
Ils les veulent vertueux mais les préfèrent roublards. Ils les fascinent dans un jeu de haine quand ils assurent un spectacle. Les voici arpentant une salle des pas perdus, un regard hermétique. Des lèvres murmurant des mots énigmatiques.
Ils les veulent vertueux mais les préfèrent roublards. Ils les fascinent dans un jeu de haine quand ils assurent un spectacle. Les voici arpentant une salle des pas perdus, un regard hermétique. Des lèvres murmurant des mots énigmatiques. Des hommes et des femmes qui ne semblent plus croire à ce qu’ils sont, attendant que le « maître » rende ses oracles. Une fois le livre ouvert, que l’annonce des présages s’oppose à des désirs, beaucoup s’engouffrent dans un couloir de désillusions. Inspirés par leurs ressentiments, ils étalent un courage. Des palpitations douloureuses soulèvent une excitation violente. Des « parfums » sont brûlés et des vapeurs couvrent des rancœurs. Des exhalaisons, des effluves d’autorité, de crédibilité d’une parole redécouverte, d’une justice réincarnée… Une versatilité... L’inconsistance, l’instabilité politiques chantées… Ainsi des constantes du jeu politico-médiatique où, souvent, une confiance se casse comme une élastique tendue.
En politique, cependant, quand arrive le temps des séparations, certains partent avec leur dignité. La laissant s’exprimer à travers un silence qu’ils portent à merveille. Nullement offensés par des regards d’hostilité ou d’amusement qui courent vers eux. Heureux d’être restés eux-mêmes. Portés par ce devoir de servir sans chercher à plaire ou à nuire. Jamais obnubilés par une approbation, une désapprobation, une récompense. Point bridés par des critiques ou des représailles. Toujours affligés par cette servilité de cour et ces courbettes de plus en plus magnifiées. Ils ne sont rien à côté de ces maquisards, obsédés, rebutants, mais qui ne rechignent jamais. Même à la sale besogne. C’est peut-être leur marque de fabrique et ils pullulent dans des allées de décision et de pouvoir. En embuscade, farouches comme pas deux.
Dans une récusation de ce qu’on proclamait, louait et agréait naguère, c’est avec une prodigalité sublime qu’on distribue des invectives et des injures. Rassemblant une meute qui vous trouve sensationnel. Jusque dans une vulgarité. En gros caractères sur des manchettes de journaux, un buzz soufflé par des milliers de lèvres… Aussi, avec beaucoup de vanité et d’inconscience, l’annonce est faite d’incarner une nouvelle ligne, voire une nouvelle génération politique. Une volonté est proclamée de bousculer des tabous… Que n’oserait-on pas par temps de défiance ? Seulement, une nouvelle surenchère politicienne qu’on finit toujours par découvrir dans une stupeur et un désarroi. N’empêche, en réaction à cet expédiant du jeu politico-médiatique, une horde aboyant mieux pour cerner une proie, la marginaliser et l’abattre politiquement. Le seul plaisir des maquisards sortis de leur retraite pour armer une bande : envoyer un signal au « maître » des oracles pour demain renaître de leur bannissement. Par le secours de leurs bras, leur fourberie, la ferveur de leur voix qui ont su chasser des soucis avec des instantanés de vie, des mots stupides, des mots cyniques, des mots d’un passé composés pour un vilipendage. Contrairement à cette sagesse qui enseigne : « Bu ngeen du xuloo buleen xastante. »
Peut-être faut-il être rompu à une psychologie des abîmes pour jouer dans une cour de politiciens. Pouvoir placer un instrument de « crime » dans l’esprit de sa victime pour qu’elle décide de se perdre. Autrement, recycler à tout va, laver plus blanc des « vermines » contre lesquelles on disait entrer en politique, tuer le père… Un fait, pas nouveau, qui passionne. D’ailleurs, quand, au pinthie de Mboth, Lamine Guèye présentait Léopold Sédar Senghor aux dignitaires lébous, certains, réputés pour leur franc-parler, l’avaient mis en garde publiquement. Ils n’avaient pas confiance en celui que Lamine disait être son dauphin. Il avait « une nuque de traître », jugeaient-ils. Plus tard, dans l’affrontement entre « laministes » et « senghoristes », au cours d’une rencontre où d’aucuns signifiaient à leur leader que les masses s’étaient détournées de la Sfio (Section française de l’Internationale ouvrière) au profit du Bds (Bloc démocratique sénégalais), d’autres tentaient de le rassurer en déclarant que les bonnes gens étaient « laministes ». « Elles ne sont pas nombreuses », rétorquait Lamine Guèye.
Les bonnes gens ne seraient toujours pas nombreuses dans un jeu politicien où il est fréquent qu’un signe signifie autre chose que ce qu’il désigne. Car, vivre à expliquer une aversion soudaine, confesser une erreur qui n’en est pas, payer et faire payer un martyr… Voire, demain, se décrédibiliser en faisant à nouveau allégeance ou fuguer pour échapper à une traque actuelle ou à venir… Une si farouche bravoure ne brille pas sous n’importe quel talent. Au demeurant, quand, selon le poète et résistant René Char, les mots qui surgissent savent de vous des choses que vous ignorez d’eux, ne faut-il pas parler comme William Faulkner : « Je ne sais pas trop si l’on a le droit de dire qu’un homme est fou ou non. » Certainement, espérer que tout se passera pour le mieux et se préparer au pire.
LE FORUM DE DAKAR SUR LA PAIX ET LA SÉCURITÉ A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE LUNDI
L’ouverture ce lundi au Centre Abdou Diouf de Diamniadio du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique et des sujets politiques sont au menu des quotidiens reçus à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Dakar, 24 oct (APS) – L’ouverture ce lundi au Centre Abdou Diouf de Diamniadio du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique et des sujets politiques sont au menu des quotidiens reçus à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Le Soleil annonce que c’est parti pour deux jours de réflexion avec l’ouverture ce matin du forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.
’’Cette 8e édition se déroule sur le thème ‘L’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilité et de souveraineté’. 300 participants attendus aux séances plénières et ateliers thématiques. Outre Macky Sall, les présidents Joao Lourenço (Angola), José Maria Neves (Cabo Verde) et Umaru Sissoco Emballo (Guinée-Bissau) sont attendus à l’ouverture des travaux ce matin’’, rapporte le journal.
Le Forum de Dakar est une rencontre internationale sur la paix et la sécurité lors de laquelle les dirigeants mondiaux, chefs d’État et de gouvernement et décideurs, s’entretiennent et discutent avec des acteurs et experts de divers horizons.
Parlant de cette rencontre, L’As estime que durant ces deux jours, Dakar va ’’être le centre des opérations de lutte contre le terrorisme’’.
A propos de sécurité, L’Observateur signale que le gouvernement sénégalais prévoit 380 milliards de francs Cfa pour ’’le contrôle et le maintien de l’ordre’’ dans le cadre de la Loi de finances initiales 2023.
’’277 milliards à la gendarmerie pour renforcer la surveillance à travers des patrouilles et contenir toute velléité de trouble à l’ordre public ; 103 milliards de budget de sécurité publique pour la police’’, relève L’Obs.
En politique, le quotidien Bës Bi fait état de ’’contradictions internes’’ au sein de la coalition Benoo Bokk Yaakaar (BBY) ’’sur une éventuelle’’ candidature de Macky Sall à la présidentielle de 2024.
’’Au Sénégal, on ne sait pas si le président va organiser une consultation populaire mais une sorte de +référendum+ fait rage au sein de la coalition Benno bokk yaakaar depuis quelques temps sur la question sensible du 3e mandat. Des pro et anti rivalisent en contributions et sorties médiatiques’’, écrit le journal.
WalfQuotidien note que Aminata Touré semble ’’abandonnée à elle-même’’ après avoir quitté la mouvance présidentielle.
’’Aminata Touré doit bien se sentir actuellement seule au monde. En plus d’être attaquée par son ex famille Benno, Aminata Touré est aujourd’hui la cible de l’opposition qui ne rate aucune occasion pour lui rappeler son +sale+ jeu dans le régime de Macky Sall’’, écrit Walf qui affiche à la Une : ’’Mimi cherche allié’’.
Sud Quotidien met en exergue la cherté des frais d’inscription et des fournitures scolaires et s’exclame à la Une : ’’Quand la scolarité plombe les parents !’’.
«SEMBENE A TRAVERS L’AFRIQUE», LA CINQUIEME EDITION PREVUE DU 28 AU 30 OCTOBRE PROCHAIN
Pour sa cinquième édition qui aura lieu du 28 au 30 octobre prochain, le programme «Sembene à travers l’Afrique» produit par «Galle Ceddo Projects» poursuit le même objectif : «rendre le travail intemporel de Sembène aux Africains »
Pour sa cinquième édition qui aura lieu du 28 au 30 octobre prochain, le programme «Sembene à travers l’Afrique» produit par «Galle Ceddo Projects» poursuit le même objectif : «rendre le travail intemporel de Sembène aux Africains ». Deux films du père du cinéma africain et un documentaire sur sa vie et son œuvre vont être projetés en présentiel et en ligne. Depuis 2017, le projet «Sembene à travers l’Afrique» qui est une «collaboration panafricaine» partage le travail du père du cinéma africain avec tout le continent. Histoire de lui rendre un hommage.
L a cinquième édition du l’évènement « Sembène A travers l’Afrique » prévu du 28 au 30 octobre prochain, présentera le film «Le Mandat » (Mandabi, 1968). Dans ce film, le père du cinéma africain raconte « l’histoire tragi-comique d’un Sénégalais, homme du peuple, qui essaie, en vain, de percevoir un mandat providentiel venu de France ». Le public aura aussi à voir le film « Xala » (1975) qui une « satire mordante sur les premières décennies des indépendances africaines ». S’en suivra la projection du documentaire « Sembène » 2015 « primé plusieurs fois dans le monde et qui célèbre la vie du grand homme que fut Ousmane Sembene ».
En effet, depuis 2017, le programme « Sembène A travers l’Afrique » est organisé annuellement pour rendre un hommage au père du cinéma africain. « Ousmane Sembene, le père du cinéma africain, a consacré 50 ans à conter des histoires pour galvaniser les Africains. Cependant, les films de Sembene restent encore invisibles pour la majorité des Africains. Le programme intitulé Sembene A Travers L’Afrique est une collaboration avec des centaines d’organisations, d’écoles, d’universités et d’individus, avec un seul objectif: rendre le travail intemporel de Sembene aux Africains », rapporte le communiqué.
Au programme de l’évènement, la source renseigne qu’un « streaming spécial de Mandabi, en français, sera introduit par le professeur Samba Gadjigo, suivi d’une discussion avec le célèbre romancier, essayiste et scénariste Boubacar Boris Diop, lauréat du prestigieux prix littéraire Neustadt, 2002 ». Il y aura également un « streaming spécial de Xala (anglais) qui sera introduit par le professeur Samba Gadjigo (14h GMT) ; (10h NY) et suivi d’une discussion avec les professeurs Sada Niang (University of Victoria) et Cheikh Thiam (Amherst College) ». En effet, Sembène Ousmane qui était pourtant fils d’un pêcheur qui avait été expulsé de l’école en cinquième, est devenu « l’un des géants de la culture du XXe siècle, Sembène ». Parmi ses écrits, on peut citer son romain de 1960 intitulé «Les Bouts de Bois de Dieu » qui « reste le canon de la littérature mondiale ».
En ce qui concerne les films, il y a, entre autres, Borom Sarret (1962), Mandabi (1968), Emitai (1971), Xala (1975), Ceddo (1977), Camp de Thiaroye (1986), Guelwaar (1993), Faat Kine (2000) et Moolaadé (2004) primé à Cannes. Décédé en 2007, « Sembène Ousmane était déterminé, luttant contre le statu quo, pour continuer à faire des films indépendamment. Ses histoires visaient à servir d’école du soir pour les « Damnés de la terre » en Afrique et à inspirer des visions d’une Afrique juste, prospère et libre ».
Selon le communiqué, le Programme « Sembene A Travers L’Afrique produit par Galle Ceddo Projects, fournit gratuitement les films de Sembene aux organisations partenaires dans les villes et villages du continent » mais aussi de « modestes subventions pour soutenir les besoins techniques, de marketing et de ressources pédagogiques ».
Les projections sont financées par des donateurs dont Frances Cassirer, fille et héritière de feu le professeur Thomas Cassirer, la fondation Ngugi Wa Thiong’o et Allen Fletcher, ancien volontaire de la paix au Sénégal. A en croire les organisateurs, « Sembene A Travers l’Afrique va collaborer avec des douzaines d’organisations africaines sous le pilotage du West African Research Center (WARC), Dakar, Sénégal; la productrice indépendante Fibby Kioria (Kampala, Ouganda) et Bergeline Domou, Sambe (Yaoundé, Cameroun) ». Ils travaillent aussi avec 300 organisations dont des écoles, des institutions culturelles, des clubs culturels, des villages et des opérateurs économiques locaux.
«NOUS DEMANDONS LA REVISION DU PROCES DE KARIM WADE COMME LE DEMANDE LE DROIT INTERNATIONAL»
Doudou Wade annonçant le retour à Dakar de Karim Wade en triomphe, a par ailleurs assuré que le Sénégal a fait pire que les Nazis dans le procès de Karim Wade.
L’ancien président du Groupe parlementaire des libéraux (2007-2012), Doudou Wade réitère l’opposition de Karim Wade à l’offre d’amnistie du chef de l’Etat, Macky Sall, pour lui permettre de recouvrer son droit de vote avec Khalifa Ababacar Sall. Invité du jour de l’émission Jury du dimanche chez nos confrères de Iradio (privée) hier, dimanche 23 octobre, Doudou Wade annonçant le retour à Dakar de Karim Wade en triomphe, a par ailleurs assuré que le Sénégal a fait pire que le nazi dans le procès de Karim Wade.
Décidément, on est encore très loin de la fin du feuilleton concernant la décision du chef de l’Etat de faire voter une loi d’amnistie au profit de Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall. Alors que le ministre de la Justice instruit par le chef de l’Etat « d’examiner dans les meilleurs délais les possibilités et le schéma adéquat » pour faire passer cette loi d’amnistie qui permettra à ces deux responsables politiques de recouvrer leur droit de vote, Karim Wade et son camp continuent de marquer leur opposition à cette démarche. Hier, dimanche 23 octobre, c’est l’ancien président du Groupe parlementaire des libéraux (2007-2012), Doudou Wade, qui est monté au créneau pour clamer une fois de plus l’opposition de Wade-fils à cette solution d’amnistie. « Nous demandons la révision du procès de Karim Wade comme le demande le droit international. Nous demandons au ministre de la Justice de revenir sur ce procès et de demander son réexamen. Nous sommes dans la voie de la justice et du droit international », a martelé Doudou Wade qui était invité du jour de l’émission Jury du dimanche chez nos confrères de Iradio (privée).
« LE SENEGAL A FAIT PIRE QUE LE NAZI DANS LE PROCES DE KARIM WADE »
L’ancien président du Groupe parlementaire des libéraux (2007-2012), dénonçant les conditions de la tenue du procès de Karim Wade devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), soutient que le Sénégal a fait pire que le nazi dans ce procès de Karim Wade. « Dans un tribunal où on bafoue les droits humains de quelqu’un, o l’amène sur une civière. Les Nazis n’ont pas fait autant », a notamment laissé entendre Doudou Wade qui rappelle la comparution sur une civière de Bibo Bourgi qui était poursuivi en tant que complice de Karim Wade, lors de ce procès Karim Wade. « J’ai dit que les nazis ne l’ont pas fait. Si vous avez vu les nazis amener quelqu’un au tribunal, quelqu’un sur une civière, dites-le. Moi, je fais un constat visuel. Des magistrats étrangers ont soutenu que le Sénégal est un déni de justice. Je ne souhaite pas que des magistrats étrangers jugent comme ça mon pays. Parce qu’ils ne sont pas plus compétents que les nôtres ».
« KARIM WADE SERA A DAKAR EN TRIOMPHE »
Par ailleurs, répondant à une interpellation sur la date du retour au bercail de Karim Wade, Doudou Wade a assuré qu’il sera à Dakar en triomphe. « Karim peut-être pardonnera mais, il est évident que son seul objectif pour l’homme qu’il est, pour le Sénégalais qu’il est, est qu’il puisse aller jusqu’au bout pour faire clamer par un tribunal son innocence. Des Sénégalais veulent que Karim soit leur candidat en 2024. Karim s’est assez battu et il va rentrer au Sénégal. Il rentrera à sa date. Il sera à Dakar et il finira par venir à Dakar et en triomphe »
«UN FACTEUR DE DECROCHAGE ET DE DESCOLARISATION PREMATURES»
Cheikh Mbow, directeur exécutif de la Cosydep se prononce sur la hausse des frais d’inscription
Des parents d’élèves dénoncent la hausse des frais d’inscription dans certains établissements d’enseignement public. Qu’est-ce que vous en pensez ?
La hausse de plus en plus importante des frais d’inscription et des multiples autres frais opportunistes constituent l’un des facteurs qui retardent le démarrage des cours et qui justifient le décrochage prématuré de beaucoup d’élèves. C’est soit des parents qui retiennent les enfants à la maison car ne pouvant pas s’acquitter de ces frais ou alors des élèves qui se sentent gênés et humiliés pour n’avoir pas pu s’inscrire au même titre que leurs camarades. Nous dénonçons ces pratiques qui confirment une forme de privatisation de l’école publique. C’est une question de justice, d’équité et de cohérence. Les textes législatifs et réglementaires qui régissent le secteur proclament la gratuité de l’enseignement élémentaire au Sénégal. Pour l’enseignement moyen et secondaire, les frais d’inscription sont inscrits dans une échelle qui va de 3 000 à 10 000F. Cet effort de régulation est certes salué mais les montants devraient encore être revus à la baisse, en lien avec le contexte économique. Il importe aussi que ces ressources soient gérées de façon plus efficiente, plus inclusive et plus transparente. Je rappelle qu’une étude récente de la COSYDEP a montré que ces frais constituent un frein à l’accès et au maintien des élèves dans le système surtout lorsqu’ils sont pratiqués dans un contexte de pauvreté généralisée.
Au Sénégal, les enfants ont le droit de recevoir une éducation gratuite dans une école publique jusqu’à un certain âge. Qu’en est-il de cela ?
Oui, il s’agit des dispositions de la loi d’orientation de l’éducation nationale qui institue l’obligation scolaire de 10 ans. Au Sénégal, il est clairement déclaré, dans la Constitution et dans les lois d’orientation, que l’enseignement élémentaire est gratuit, donc sans frais conditionnant l’accès, le maintien et la réussite de l’élève. Ces dispositions doivent être soutenues et respectées. Soutenues, car l’Etat doit veiller à la disponibilité de budgets de fonctionnement conséquents et à temps destinés aux écoles. Respectées, car l’Etat doit absolument prendre en charge cette question en faisant appliquer rigoureusement les textes sinon, qu’il procède à leur révision pour rétablir la légalité et veiller à la cohérence entre les textes et la pratique.
Quelles peuvent être les conséquences d’une cherté des frais d’inscription dans les établissements d’enseignement public ?
Des conséquences désastreuses par rapport à l’effectivité du droit à l’éducation pour tous. En effet, ces frais s’opposent à la mission publique assignée à ces établissements. Ils constituent un frein à l’accès et au maintien des élèves et par voie de conséquence, un facteur de décrochage et de déscolarisation prématurés. Il s’y ajoute que des parents se sentent contraints de procéder à des choix discriminatoires en décidant de scolariser certains de leurs enfants et d’en priver d’autres ; les filles et les enfants handicapés deviennent les plus exposés. Au total, la pratique des frais opportunistes est une négation du droit à l’éducation pour tous et aussi un risque réel de privatisation de l’éducation. Ces pratiques sont à dénoncer et à combattre vigoureusement ; elles doivent mobiliser tous les acteurs car l’éducation est un droit humain fondamental qui doit être garanti par l’Etat.
QUAND LA SCOLARITÉ PLOMBE LES PARENTS
C’est la rentrée des classes depuis le 6 octobre mais les parents d’élèves se grattent toujours la tête. Entre frais d’inscriptions revus en hausse dans certains établissements publics, l’envolée des prix de fournitures scolaires, les dépenses flambent
C’est la rentrée des classes depuis le 6 octobre dernier mais les parents d’élèves se grattent toujours la tête à cause des dépenses. Entre frais d’inscriptions revus en hausse dans certains établissements publics, l’envolée des prix de fournitures scolaires ou d’autres équipements scolaires, c’est la croix et la bannière. Ce qui suscite une inquiétude chez les parents d’élèves surtout en ces temps de hausse du coût de la vie. Ils n’ont pas manqué d’exprimer leur désarroi et leur mécontentement face à cette situation.
Au marché Grand Yoff, l’atmosphère est au rythme actuel. Cahiers, stylos, crayons, sacs et autres accessoires scolaires remplissent des étals mais l’affluence n’est pas trop au rendez-vous chez leurs vendeurs. Plus de deux semaines après la rentrée scolaire, quelques rares clients sont sur place.
Venu acheter des fournitures scolaires pour ses enfants, un père de famille n’en revient pas. A l’en croire, rien n’est accessible. « Je viens de débourser presque 25000 pour les frais d’inscription de mes enfants et là aussi, je vois que les prix des fournitures ne sont pas abordables. Tout est cher maintenant», se désole Moussa Ka. Il n’est pas le seul à être dans la tourmente. Sur place, un autre père de famille négocie les prix. «Le paquet de cahiers 100 pages varie entre 2000 et 2500, ceux de travaux pratiques entre 1000 et 2000 etc. Sincèrement, il est vraiment impossible que les parents qui ont trois ou quatre enfants, puissent répondre aux besoins de leurs enfants. Déjà, dans le public, les inscriptions sont chères. Je déplore surtout la hausse des frais d’inscription qui deviennent de plus en plus chers mais, je ne peux pas ne pas inscrire mes enfants », se résigne-t-il.
Le propriétaire de l’étal confirme les prix des fournitures scolaires. « C’est vrai que les prix ont augmenté mais on n’y peut rien. Nous, on achète seulement et on revend », confie Ousmane Diouf. Au Sénégal, la rentrée scolaire donne du fil à retordre aux parents d’élèves surtout en cette période de hausse du coût de la vie. Outre les frais d’inscription, les parents d’élèves devront aussi faire face à la flambée des prix des fournitures et autres accessoires scolaires. Pour ce père de famille croisé à Liberté 6, la facture est déjà salée pour les inscriptions et donc la chasse aux petits prix s’impose pour pouvoir acheter les fournitures pour ses trois enfants. « En ces temps de crise, il est très difficile pour moi qui est simple chauffeur. J’essaie d’acheter petit à petit en passant par les articles les plus nécessaires et les moins chers. Jamais une rentrée scolaire n’a été aussi difficile à gérer », a-t-il fait savoir.
A Guédiawaye, face à la presse, l’Union des parents d’élèves et étudiants de Guédiawaye a dénoncé la hausse des frais d’inscriptions dans certaines écoles de la zone. « Je voudrais porter à l’attention des autorités, des acteurs de l’éducation qu’il m’a été révélé par des parents d’élèves que dans les établissements publics moyens et secondaires, il y a une hausse des prix d’inscription. Les inscriptions étaient normées dans les moyens et secondaires. Le plancher était de 3000 et le plafond à 10000 F. Mais ce qui n’est pas le cas pour plusieurs établissements de ce pays-là », a fustigé le président de l’Union, Ibrahima Top.
D’ailleurs, l’Inspecteur d’éducation et de formation avait mis en garde les directeurs d’école qui renvoient les élèves pour défaut de paiement de frais d’inscription. « Certes, certains le font, mais ce n’est pas une obligation. Pourquoi réclamer ces sous aux élèves ? Ils doivent laisser les élèves faire leurs cours. La rue n’est pas faite pour les enfants », avait dit Yaya Coly lors d’une cérémonie de remise de kits scolaires à Wakhinane-Nimzath, il y a quelques jours. Avec la cherté du coût de la vie, l’école devient une dépense importante pour les familles et le portefeuille ne connait plus de répit. L’éducation des enfants constitue donc un véritable fardeau pour les parents même dans le public.
Par Abdoulaye THIAM
ET POURQUOI PAS UN MONDIAL DE FOOT AU QATAR
La coupe du monde devrait épondre à son appellation. C’est-à-dire une compétition qui appartient à l’ensemble des 211 associations nationales qui la composent au lieu de se cloisonner en Europe
Le 2 décembre 2010 à Zurich, la Fifa a porté son choix sur le Qatar pour l’organisation de la coupe du monde de football 2022 au détriment des Etats-Unis. Pour la première fois dans l’histoire, la plus grande fête du football mondial sera organisé dans un pays arabe musulman. Ce qui constitue une excellence ouverture de la part de l’organisation faitière du football. La coupe du monde devrait véritable répondre à son appellation. C’est-à-dire une compétition qui appartient à l’ensemble des 211 associations nationales qui la composent au lieu de se cloisonner en Europe.
Le Japon et la Corée du Sud avaient uni leur force en 2002 pour offrir au monde entier leur savoir-faire. Les pays du Soleil Levant et du Matin Calme ont démontré si besoin en était que l’organisation n’est pas l’apanage de l’Occident. L’Afrique du Sud de Feu Nelson Mandela, avait fait tomber les clichés en 2010. Ni l’hiver austral, encore moins son éloignement du vieux continent n’avaient altéré la bonne organisation de la seule et unique coupe du monde organisée en Afrique grâce a un système de rotation instauré par la FIFA où seuls les pays pouvaient être en course. Le Maroc va certainement tenter une 6ème fois en 2030 après 5 essais infructueux.
6500 MORTS : INFO OU INFOX ?
The Guardian, le journal anglais, a sorti un chiffre qui fait le tour du monde, alimente les débats et autres polémiques parce qu’il fait froid au dos. Il s’agit de 6500 ouvriers qui seraient morts depuis l’attribution de la coupe du monde au Qatar dans les travaux de construction des stades. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que le petit Emirat de 11.571 km² seulement, s’est engagé dans une coupe du monde de la démesure. Plus de 156 milliards d’euros auraient été dépensés pour construire 7 stades et réhabilité celui de Khalifa International Stadium, un aéroport et même une île aux larges de Doha, la capitale. Pourtant, le Bureau International du travail (BIT) ne partage pas les chiffres du Guardian. Disposant de chiffres plus fiables, il parle de 50 ouvriers qui ont perdu la vie. Pis, nos confrères ne détaillent pas toutes les causes des décès qui pourraient concerner des travaux du BTP, certes mais aussi des agents de sécurité voire des employés du bureau. Dans leur article à charge, ils n’ont même pas jugé nécessaire de relever le fonds de solidarité mis en place par le Qatar pour «soutenir, assurer et soigner les travailleurs ; garantir leurs droits et leur fournir un environnement de travail sain et sûr». Il est chargé en son article 5 de «fournir les ressources financières nécessaires et durables pour le soutien et l’assurance des travailleurs», de «payer les prestations des travailleurs, qui sont réglées par les comités de règlement des conflits du travail, puis réclamer ces montants à l’employeur», de «contribuer à la fourniture et à la mise en place de terrains de jeux, de lieux de divertissement ou de logements pour les travailleurs, en coordination avec les autorités compétentes».
LE TURNOVER DE SEPP BLATTER
L’attribution de la coupe du monde au Qatar a soulevé une vaque de contestations. Les unes plus loufoques que les autres. Accusations de corruption par-ci, lobbies par-là. Mais, il ne s’agit là que d’un faux débat ou d’une tentative de noyer le poisson dans l’eau. Les attributions des organisations d’une coupe du monde et des Jeux olympiques voire des championnats du monde d’athlétisme ont toujours été entourées de lobbying qui est encore une fois un métier. C’est donc un faux procès qu’on voudrait coller au Qatar qui a battu les Etats-Unis. En France, le fameux diner très copieux voire le dessert sucré entre le Président Nicolas Sarkozy, Michel Platini, alors tout puissant président de l’Uefa et le Prince héritier du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani (actuel émir) est à mettre dans cette escarcelle. Et pour cause, le vote des membres est éminemment politique voire diplomatique. Qui ne se souvient pas encore de l’attribution de la coupe du monde 2006 à l’Allemagne et cette partie de jeu de golf entre Charles Dempsey et Franz Beckenbauer ? Le représentant de la Confédération de football de l’Océanie d’alors avait reçu comme consigne de voter pour l’Afrique du Sud. Son vote aurait alors placé l’Etat africain à égalité avec l’Allemagne (12 suffrages chacun) et signifié à coup sûr sa désignation puisque Sepp Blatter, président de la Fédération internationale, qui s’était engagé à le soutenir, dispose d’une voix prépondérante. La suite est connue de tous. M. Dempsey s’est abstenu au dernier tour de l’élection du pays organisateur du Mondial 2006 et l’Allemagne est passée. Il évoquera par la suite des «menaces dont sa famille et lui auraient fait l’objet». Mais, jusque là, aucune enquête n’est parvenue à lever l’énigme. C’est en ce moment que Joseph Sepp Blatter et Issa Hayatou ont réellement compris de la nécessité d’imposer un turnover pour donner à l’Afrique une chance d’organiser la coupe du monde. Surtout que les sponsors avaient refusé que la compétition soit organisée sur le continent noir sous le prétexte plus que fallacieux que les Africains ont un très faible pouvoir d’achat. Ce que le pays de Madiba a démenti en 2010. Puisqu’en termes de recettes, il a battu le record de l’Allemagne. Aujourd’hui encore, les mêmes polémiques enflent sur le Qatar, sans pour autant qu’il y ait une investigation sérieuse pour l’accuser de tous les noms d’oiseaux. Sauf à y voir un délit de faciès.
SAVOIR SE FAIRE RESPECTER
La Fifa est composée de 211 associations nationales. Elles sont toutes d’égales dignités. D’ailleurs, c’est pour éviter ou atténuer la corruption que ce ne sont plus les 23 membres de son comité exécutif qui décident quelle nation sera organisatrice d’une coupe du monde. Depuis l’affaire dite Fifagate dont les déflagrations retentissent encore, ce sont les 211 (une association, une voix) qui désignent les hôtes. Il importe alors de relever que l’Afrique compte 54 associations. Elle devrait donc pouvoir parler d’une seule et unique voix en tenant compte de ses intérêts au lieu d’être un bastion électoral, bon à élire le président. Ce continent ne manque par de personnalités. Parmi celles-ci, nous citerons toujours le Président Issa Hayatou. On peut lui reprocher tous les pêchés d’Israël, mais on doit reconnaître qu’il forçait le respect. Nous profitons de cette tribune pour rappeler cette confidence faite par Gérard Dreyfus suite à une discussion entre Hayatou et le Président Barack Obama. «Il y a quelques années, Issa Hayatou avait été reçu, à la demande de ce dernier, par le Président Barack Obama dans le bureau ovale de la Maison Blanche (faites donc la liste des Chefs d’Etat africains qui ont un jour été reçus par le Président des Etats-Unis…). Barack Obama voulait lui parler de la candidature des Etats-Unis à l’organisation de la Coupe du monde. Au cours de la conversation, le Président de la CAF avait dit à son hôte : «Monsieur le Président lorsque les Africains sollicitent un visa pour se rendre aux Etats-Unis, ils se voient heurtés à un refus», confie l’ancien journaliste de Rfi. «J’ajoute qu’Issa Hayatou avait refusé le billet d’avion mis à sa disposition et que c’est la CAF qui avait pris à sa charge son déplacement, en signe d’indépendance. Je n’ai pas d’autre commentaire à faire sur le comportement de ce très Grand Monsieur», avait souligné le journaliste. Hélas, aussi grand soit-il, des africains ont accepté qu’il soit humilié par une interdiction totale de suivre à partir des gradins les matches d’une coupe d’Afrique des nations qui se sont déroulés chez lui. Au Cameroun !
LE BOYCOTT, L’AUTRE SAUPOUDRAGE
Le ridicule ne tuant plus, plusieurs villes européennes annoncent déjà le boycott du Mondial qatari. En France, Lille, Strasbourg et Rodez ont ouvert la voie. Elles seront suivies par Marseille, Nancy, Bordeaux, Reims et...Paris. Et dire que la Fondation PSG a encore un contrat avec la mairie de la capitale française. On comprendra aisément que ce supposé boycott est hautement politique et son seul but est de capter des électeurs écologistes. Au Danemark, l’équipementier, Hummel, n’y ait pas allé avec le dos de la cuillère, avec les nouveaux maillots (dont tous les détails ont été atténués le plus possible) que portera la Danish Dynamite. Des confrères de certains pays scandinaves ont même reproché lors du dernier congrès de l’AIPS à Roma, le président Gianni Merlo d’avoir organisé des Awards à Doha. Diantre ! On aurait bien aimé aussi que la même énergie soit déployée pour mettre un terme au droit de véto détenu par cinq pays seulement depuis la fin de la deuxième mondiale (1939- 1945). Le Tchadien Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’Union africaine, disait qu’il «est absolument nécessaire de revoir la gouvernance mondiale». Il avait ajouté «qu’un seul membre parmi les cinq détenteurs du droit de veto peut bloquer des résolutions pour plus de 1,200 milliard de personnes». Ce conseil de sécurité présente toujours la même configuration de l’après-guerre. Aucun pays africain, ni de l’Amérique latine, ou encore moins du monde arabe n’y siège. A moins que la question des droits soit à géométrie variable !