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15 août 2025
LE MAROC A TOUT POUR REVENIR
Le parcours historique du Maroc, porte-drapeau de l'Afrique, s'est arrêté mercredi en demi-finale du Mondial-2022 contre la France (2-0), mais la jeune équipe bâtie par Walid Regragui et par 15 ans de travail à la formation a l'avenir devant elle
"Ce n'est surtout pas un hasard", explique à l'AFP Nasser Larguet, un des pères du projet à long terme qui a mené les Lions de l'Atlas dans le dernier carré d'une Coupe du monde, première pour une sélection africaine, vécu non comme un aboutissement mais comme un point de départ.
"L'héritage est là", ajoute le promoteur de l'Académie Mohamed VI, lancée en 2009, qui a révolutionné le foot marocain.
Également ancien directeur technique national (DTN), Larguet souligne qu'"un joueur par ligne" vient de cet ambitieux centre de formation portant le nom du souverain: "Youssef En-Nesyri, Azzedine Ounahi, Nayef Aguerd et Reda Tagnaouti, le troisième gardien".
Et l'équipe est encore jeune.Parmi les demi-finalistes au Qatar, seul le capitaine Romain Saïss (32 ans), dont la cuisse n'a tenu que 20 minutes, mercredi, et le gardien Yassine Bounou (31 ans) ont passé la trentaine.Tous les autres ont entre 22 ans, comme Ounahi, et 29, comme Sofiane Boufal et Hakim Ziyech, les ailiers qui ont beaucoup permuté et mis Théo Hernandez sur le gril.
- "Les jeunes" -
"Sa Majesté a mis beaucoup de moyens pour faire progresser le foot marocain, c'est aussi sa réussite", dit Regragui.
"L'Afrique et le Maroc progressent, on a enfin compris qu'il fallait se prendre en main, on a montré au monde qu'au Maroc on travaille et on avance", poursuit le sélectionneur.
Cette académie est "une petite pierre à l'édifice", reprend Larguet."On avait un peu baissé pavillon sur la formation locale.On a montré qu'on est capable de former des joueurs de haut niveau."
Accompagné par le président de la Fédération marocaine (FRMF) Fouzi Lekjaa, le projet "repose sur trois piliers: les jeunes, les formateurs et l'élite", résume l'ancien formateur et entraîneur de l'Olympique de Marseille.
"On a décidé de développer le foot à tous les âges au Maroc, garçons et filles", dit-il.
"Ils ont des centres dans toutes les régions, aucun pays africain n'a tamisé tout son territoire de cette manière", salue l'entraîneur adjoint du Cameroun, Sébastien Migné, qui a travaillé dans plusieurs pays d'Afrique depuis douze ans.
La FRMF a aussi choisi, reprend Larguet, "d'élever la formation des cadres avec l'organisation au Maroc d'un examen, le diplôme d'entraîneur +CAF Pro+, dont deux membres de la première promotion étaient au Qatar, Walid Regragui et (le Sénégalais) Aliou Cissé".
- "Les binationaux" -
Enfin il fallait développer le foot d'élite, "travailler en profondeur avec les centres de formation des clubs professionnels", développe Larguet.
Là aussi les résultats arrivent.Le WAC Casablanca, entraîné par...Regragui, a remporté la dernière Ligue des champions d'Afrique, avec notamment les mondialistes Tagnaouti, Yahya Attiat-Allah, entré plein de peps à la pause mercredi, et Achraf Dari.
Ce dernier, qui a depuis signé à Brest, a joué toute la demi-finale, à la place d'Aguerd, blessé et enlevé du onze où il était annoncé une heure avant le match.
Enfin la Fédération a cherché à "fidéliser les binationaux, les Hakimi, détecté à 16 ans, Mazraoui à 18 ans, Amrabat à 19 ans", énumère Larguet, qui est allé lui-même convaincre Achraf Hakimi à Madrid, alors qu'il pouvait jouer pour l'Espagne.
Des joueurs formés localement et des stars nées à l'étranger: "le foot est un puzzle", résume le formateur, ajoutant que "Walid Regragui est le ciment et le guide de cette équipe", qui a eu des occasions d'égaliser contre les Bleus, avec une frappe d'Azzedine Ounahi (10e) ou un retourné de Jawad el-Yamiq (44e).
"On a toujours bénéficié des binationaux", enchaîne le coach né à Corbeil-Essonnes, moi-même je suis binational, de la génération 2004, avec des joueurs formés en France", finaliste de la CAN-2004.
"Je ne veux pas qu'on commence à catégoriser, les +Botola+ (le nom du championnat professionnel du Maroc, NDLR), les binationaux...", lance le sélectionneur."Moi je n'ai pas fait de quotas, j'ai regardé ceux qui pouvaient apporter quelque chose à l'équipe.Attiat-Allah joue en Europe tous les jours, Dari va devenir très fort..."
Regragui n'a pas envie d'attendre "40 ans pour dire qu'on a la possibilité de ramener une équipe africaine en finale"."Il faudra qu'on soit régulier pour montrer que ce n'était pas un accident", a-t-il dit immédiatement après la défaite de son équipe.
BIDEN POUR UN PARTENARIAT RENOUVELÉ AVEC L'AFRIQUE
L'administration Biden entend dégager 55 milliards de dollars pour l'Afrique d'ici trois ans dans des domaines aussi variés que le numérique, les infrastructures, la santé ou encore en matière de lutte contre le changement climatique
Joe Biden a plaidé mercredi pour créer un vaste partenariat avec l'Afrique, clé du succès pour le monde, au deuxième jour du sommet à Washington réunissant une cinquantaine de dirigeants du continent et où ont été annoncés de multiples contrats.
"Quand l'Afrique réussit, les Etats-Unis réussissent.Le monde entier réussit", a affirmé le président américain dans un discours où il a égrené une série d'investissements des Etats-Unis pour le continent africain.
L'administration Biden entend dégager 55 milliards de dollars pour l'Afrique d'ici trois ans dans des domaines aussi variés que le numérique, les infrastructures, la santé ou encore en matière de lutte contre le changement climatique et les énergies renouvelables.
Les Etats-Unis se refusent à parler d'une compétition avec la Chine sur le continent africain et le président américain n'a pas fait ouvertement allusion au géant asiatique.
Mais ils ne cachent pas leur volonté de renforcer leurs liens avec les pays d'Afrique, alors qu'ils ont été accusés de les avoir délaissés.
Un sommet au format similaire s'était déroulé en 2014 sous la présidence de Barack Obama.
"Nous ne pouvons pas résoudre les défis qui nous sont posés sans leadership de l'Afrique.Je n'essaie pas d'être gentil.C'est un fait", a poursuivi Joe Biden.
"Ce partenariat n'est pas destiné à créer des obligations politiques, à créer de la dépendance, mais à stimuler des succès partagés et à créer de l'opportunité", a-t-il encore affirmé, en soulignant que "la transition économique de l'Afrique dépendait de la bonne gouvernance, de populations en bonne santé et d'énergie abordable".
M. Biden devait encore recevoir les 49 dirigeants africains présents à Washington à dîner dans la soirée à la Maison Blanche et il participera à nouveau jeudi au sommet, qui pour sa dernière journée sera consacrée à l'insécurité alimentaire aggravée par la guerre en Ukraine.
- Accès à internet -
Le président américain s'est notamment félicité mercredi des près de 15 milliards de dollars de contrats promis en marge du sommet par le secteur privé américain et africain dans toute une série de domaines dont la haute technologie.
Les Etats-Unis ont pour leur part annoncé investir 350 millions de dollars et faciliter l'accès à 450 millions de dollars en financement pour le développement du numérique sur le continent.
Parmi les annonces, la plus importante est venue du leader des cartes de crédit Visa qui a annoncé vouloir investir 1 milliard de dollars pour le paiement en ligne en Afrique, un domaine où la Chine est leader.
Cisco et son partenaire Cybastion ont annoncé pour leur part 858 millions de dollars pour la cybersécurité, à travers une dizaine de contrats en Afrique.
Le groupe ABD a lui annoncé consacrer 500 millions pour développer la technologie du "cloud" en Côte d'Ivoire notamment.
Et le géant Microsoft a fait part d'un programme visant à faciliter l'accès à internet via satellite pour 10 millions de personnes dans le monde dont la moitié en Afrique, dans le cadre d'efforts visant à combler la fracture numérique persistante entre riches et pauvres.
Ce projet devrait permettre, par exemple, d'apporter un accès à internet pour la première fois à des régions reculées d'Egypte, du Sénégal ou encore de l'Angola, a déclaré à l'AFP le président de Microsoft, Brad Smith.
"L'Afrique ne manque pas de talents, mais il y a un manque énorme d'opportunités", a affirmé M. Smith.
Par ailleurs, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a participé à une cérémonie de signature d'un accord portant sur 504 millions de dollars avec le Bénin et le Niger en association avec le Millennium Challenge Corporation, qui finance des projets dans des pays considérés comme étant sous bonne gouvernance.
Le projet vise à relier le port de Cotonou à la capitale enclavée du Niger, Niamey, ce qui devrait bénéficier, selon Washington, à quelque 1,6 million de personnes.
"Ces projets porteront la marque du partenariat de l'Amérique", a relevé M. Blinken.
"Ils seront transparents, de haute qualité et ils seront jugés à l'aune des gens à qui ils doivent servir", a-t-il ajouté dans une allusion à peine voilée à la Chine que les Etats-Unis accusent de manquer de transparence et d'accroître la charge de la dette des pays africains.
SAINT-LOUIS À LA RECHERCHE DE SA SPLENDEUR
Après un long déclin politique et économique et la dégradation de son héritage historique, l'ancienne capitale coloniale de l'Afrique occidentale française cherche à renaître de ses cendres
Balcon finement travaillé, peinture fraiche, grandes fenêtres ouvrant sur la rue... A Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, cette maison a retrouvé son lustre d'antan. A ses côtés, un bâtiment est éventré et un autre en passe de s'écrouler.
L'ancienne capitale coloniale de l'Afrique occidentale française, classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2000, cherche à renaître de ses cendres après un long déclin politique et économique et la dégradation de son héritage historique.
"Redynamiser la ville tout en préservant son identité", c’est le credo d’Amadou Diaw, pionnier de l'implantation de business schools en Afrique de l'Ouest et grande fortune saint-louisienne. Il rachète de vieilles maisons délabrées pour les restaurer et en faire des lieux de culture.
Sept petits musées ont ouvert leurs portes, notamment sur la photographie, "et cela va continuer", déclare le mécène qui assure avoir déjà investi quelque deux millions d’euros. "Il faut poser cette ville sur la carte culturelle du continent", clame-t-il.
Avec son plan urbain régulier, ses maisons à galerie ou à balcon et son pont métallique qui la relie au continent, l'île de Saint-Louis, dans le delta du fleuve Sénégal, garde le souvenir de l'âge d'or de la ville, enrichie par le commerce des esclaves, de la gomme arabique ou des peaux. En 1957, la capitale est transférée à Dakar. Saint-Louis, délaissée, entre en léthargie, ville du passé à l'attrait touristique certain mais largement inexploité.
Espoirs et menaces
Alors que la cité n'a jamais été aussi menacée par la montée des eaux, la perspective de voir l'important gisement de gaz découvert au large de ses côtes commencé à être exploité fin 2023 et le développement de nouvelles infrastructures font espérer aux Saint-Louisiens une renaissance. Pour les acteurs de la conservation, une dynamique s’est par ailleurs enclenchée, impulsée par des acteurs privés et suivie par des bailleurs publics.
Après la réhabilitation de la cathédrale achevée en 2020, l’Agence française de développement (AFD) a lancé des travaux de rénovation de 16 maisons appartenant au patrimoine privé pour un budget de 2,2 millions d’euros environ, auxquels s’ajoute une contribution des propriétaires de 15% en moyenne. Des travaux qui avaient convaincu le Comité du patrimoine mondial de ne pas inscrire l’île de Saint-Louis sur la liste du patrimoine en péril.
L’Unesco pointe de longue date l’état de conservation "extrêmement mauvais" de nombreux bâtiments "mettant en danger leurs occupants", les "restaurations non conformes", les nouvelles constructions "affectant l’intégrité et l’authenticité" de la ville et l’absence de mécanisme de suivi et de contrôle.
Alpha Ndiaye, 69 ans, s'arrête au milieu d'une rue, devant un bâtiment en ruine, dont les larges portes arrondies et les vastes pièces suggèrent le faste ancien. "Notre maison était là, très jolie. Vous entriez par la grande porte, puis vous montiez les escaliers en face". Il en trace le plan du doigt dans le sable.
"Quand tout s'est affaissé, j'ai été très triste. J'aurais aimé qu'on la reconstruise comme avant, que quelqu'un m'aide, mais comment faire ? Je ne suis pas le seul propriétaire et je n'ai pas les moyens", explique M. Ndiaye, longtemps aide-pharmacien à Dakar, aujourd'hui retraité. Il vit dans les décombres d'une autre maison du centre historique.
Problèmes de succession
"Le grand problème des maisons délabrées est la succession. Parfois, on ne sait pas qui sont les héritiers et donc les propriétaires", explique la maire adjointe Aida Mbaye Dieng.
"Il y a aussi ceux qui préfèrent le confort moderne au charme des maisons anciennes, ceux qui ne respectent pas les normes parce que ça coûte moins cher et les propriétaires qui ont quitté la ville et ne veulent plus investir", souligne Fatima Fall, directrice du Centre de recherche et de documentation du Sénégal, qui insiste sur le travail de sensibilisation à mener pour que les Sénégalais prennent conscience de la richesse de leur patrimoine.
Ce jour-là, des étudiants du Centre d'études des sciences et techniques de l'information (Cesti) à Dakar sont en voyage dans l'ancienne capitale. Ils découvrent les richesses de la ville, comme le bateau Bou El Mogdad, qui transportait passagers et marchandises sur le fleuve et sert désormais pour des croisières touristiques.
"J'ai tout le temps entendu parler de Saint-Louis sans vraiment connaitre. Pour moi, cette ville était associée à la France. Elle souffre de cette image alors que son histoire est très riche et complexe", estime El Hadji Yadaly Ba. "Cette ville pourrait être un pont entre les cultures. Il faudrait que les Sénégalais s'en rendent compte. Saint-Louis a les moyens de faire venir tellement de touristes", pense l'apprenti journaliste de 26 ans.
QATAR 2022, LA FRANCE ELIMINE LE MAROC
L’équipe de France s’est qualifiée, mercredi, pour la finale de la Coupe du monde de football en s’imposant 2-0 devant le Maroc.
Dakar, 14 déc (APS) – L’équipe de France s’est qualifiée, mercredi, pour la finale de la Coupe du monde de football en s’imposant 2-0 devant le Maroc.
Les buts français ont été inscrits par Theo Hernandez (5e mn), et Randal Kolo Muani (79e mn).
En finale, la France sera opposée, dimanche, à l'Argentine.
Le Maroc sort ainsi du mondial après avoir réalisé un exploit en offrant au continent africain une première demi-finale dans l’histoire de cette compétition.
LE SENEGAL ANNULE SES PASSEPORTS DE SERVICE
Le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a décidé d’annuler tous les passeports de service délivrés entre le 1er janvier 2021 et le 13 décembre 2022 à la suite de la découverte d’un réseau de trafic de passeports de service
Le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a décidé d’annuler tous les passeports de service délivrés entre le 1er janvier 2021 et le 13 décembre 2022 à la suite de la découverte d’un réseau de trafic de passeports de service sur la base de fausses qualités.
Dans un communiqué dont l’APS a eu connaissance, mercredi, le ministère ‘’informe l’opinion que suite à la découverte’’ de ce réseau, ‘’une enquête a été diligentée par ses services et le réseau démantelé avec l’arrestation des principaux mis en cause’’.
Le traitement judiciaire de l’affaire suit son cours, assure le département dirigé par Me Aïssata Tall Sall.
Le communiqué signale que ‘’compte tenu de cette situation, décision a été prise d’annuler tous les passeports de service délivrés entre le 1er janvier 2021 et le 13 décembre 2022’’.
En conséquence, le ministère demande ‘’à tous les ayants-droit dont la qualité est établie, de se rapprocher du ministère pour se faire établir de nouveaux passeports de service’’.
NOUVEAUX RECORDS DE JOURNALISTES TUÉS ET INCARCÉRÉS DANS LE MONDE
De 488 l’an dernier, le nombre de journalistes incarcérés dans le monde a atteint un nouveau record en 2022, passant à 533, soit 13,4 % de plus que l’année dernière, selon le bilan publié mercredi.
De 488 l’an dernier, le nombre de journalistes incarcérés dans le monde a atteint un nouveau record en 2022, passant à 533, soit 13,4 % de plus que l’année dernière, selon le bilan publié mercredi.
Selon le rapport de Reporters sans frontières (RSF), la Chine, où la censure et la surveillance ont atteint des niveaux extrêmes, reste la plus grande prison de journalistes au monde avec 110 journalistes incarcérés. Parmi eux, la journaliste indépendante Huang Xueqin qui travaillait sur la corruption, la pollution industrielle et le harcèlement des femmes.
La République islamique d’Iran, avec 47 détenus, est devenue la troisième plus grande prison au monde pour les journalistes, un mois seulement après le début d’un vaste mouvement de contestation. Parmi les premiers journalistes détenus, deux femmes, Nilufar Hamedi et Elahe Mohammadi qui avaient contribué à attirer l’attention sur la mort de la jeune kurde iranienne Mahsa Amini. Elles risquent désormais la peine de mort », dénonce le document.
Au Sénégal, la Coordination des associations de presse (Cap) multiplie les plans d’actions pour obtenir la libération du journaliste Pape Alé Niang, détenu depuis le 9 novembre dernier, à la prison de Sébikotane.
Pour le Secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, ce nouveau record du nombre de journalistes détenus confirme « l’impérieuse et urgente nécessité de résister à ces pouvoirs sans scrupules et d’exercer notre solidarité active avec tous ceux qui portent l’idéal de liberté, d’indépendance et de pluralisme de l’information ».
57 journalistes tués après 2 ans d’accalmie
Le rapport met également en évidence la hausse du nombre de journalistes tués (57) en 2022. À) cause de la guerre en Ukraine, les chiffres ont connu une augmentation de 18,8% par rapport à 2021, après 2 ans d’accalmie, se désolent les confrères. Qui rappellent que dès les 6 premiers mois de la guerre qui a éclaté en février 2022, 8 journalistes ont été tués dont le photoreporter ukrainien Maks Levin, froidement exécuté le 13 mars par des soldats russes et le journaliste de la chaîne française BFM TV Frédéric Leclerc-Imhoff, tué par un éclat d’obus alors qu’il couvrait une opération d’évacuation de civils.
LE MONDE D’AUJOURD’HUI NE PEUT PAS CONTINUER À FONCTIONNER COMME EN 1946
En amont du Sommet Etats-Unis-Afrique à Washington, le chef de l’Etat sénégalais qui fait partie des invités du président Biden a accordé une interview avec le journal « le New York times « sur les enjeux de cette rencontre
En amont du Sommet Etats-Unis-Afrique à Washington, le chef de l’Etat sénégalais qui fait partie des invités du président Biden a accordé une interview avec le journal « le New York times « sur les enjeux de cette rencontre et de la place de l’Afrique dans la gouvernance mondial.
Parlez-moi de votre vision d’un nouvel ordre international, dans lequel l’Afrique ne soit plus mise à l’écart.
Macky Sall : C’est un vaste continent, avec 1,4 milliard d’habitants et un PIB de 2,7 billions de dollars. Mais l’Afrique est encore à la périphérie. Quand nous décidons du destin du monde, il doit y avoir plus de place pour l’Afrique. Au G20. Au Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous devons consolider la relation entre l’Afrique et le reste du monde, en particulier avec les pays développés. Les pays développés et en développement doivent communiquer davantage. C’est mon combat. Nous devons faire partie des solutions et pas seulement un sujet, un sujet de discussion.
Et le G20 est-il prêt à donner un siège à l’Union africaine ? L’ONU est-elle prête à donner à l’Afrique un siège permanent au Conseil de sécurité ?
Macky Sall : Pour le G20, je pense que c’est sur la bonne voie. Déjà, nous avons un soutien important. La France, la Chine, la Russie et l’Arabie saoudite ont déjà apporté leur soutien. Pour le Conseil de sécurité des Nations unies, le débat est plus difficile. En Afrique, nous sommes 54 pays. Nous voulons deux sièges permanents avec droit de veto. C’est notre position. Le système actuel a été défini en 1946. Il est temps de se pencher sur la configuration globale actuelle. Le monde d’aujourd’hui ne peut pas continuer à fonctionner comme en 1946. La quasi-totalité du continent africain, à l’exception de l’Éthiopie, était alors sous colonisation. Nous n’avions aucune liberté. Nous demandons une gouvernance inclusive. Sinon, le système ne sera plus crédible. Mais ceux qui doivent l’accepter sont d’abord les cinq membres permanents qui ont le privilège du droit de veto. C’est difficile. Mais la représentation doit être améliorée.
Monsieur le Président, comment pensez-vous que cela pourrait fonctionner ? Est-ce qu’un siège permanent au Conseil de sécurité... Deux places ! Deux sièges. Seraient-ils donnés au Nigeria, par exemple, en tant que plus grand pays d’Afrique ?
Macky Sall : Nous n’en sommes pas encore là. C’est à l’Afrique, une fois qu’elle aura ses sièges, de définir les modalités de représentation. Il existe plusieurs hypothèses. Cela n’a aucun sens de les donner à un pays en particulier. Nous aurons combattu pour rien, car le pays se représentera, pas l’Afrique. Après, entre Africains, on pourra voir quel est le meilleur mode de représentation qui permette de défendre les intérêts du continent. D’abord, nous aurons les sièges, puis nous discuterons de la façon de les occuper.
Je crois qu’après vos remarques à l’ONU, le président Biden a déclaré qu’il soutenait votre appel à un siège au Conseil de sécurité – je pense qu’il a dit un, pas deux.
Macky Sall : Il peut dire un siège. Je dis deux places. C’est une négociation. [Des rires]
Comment pensez-vous que le président et son gouvernement peuvent soutenir au mieux l’Afrique dans sa lutte pour aller au-delà des marges ?
Macky Sall : Je pense que le président a ce désir de travailler avec l’Afrique. C’est clair. Une fois, il m’a dit que s’il est président, c’est en grande partie grâce au vote afro-américain. C’est quelque chose qu’il a dans le cœur. Mais nous avons besoin de choses plus concrètes, et les États-Unis, en tant que pays le plus puissant du monde, peuvent stimuler cela, s’il y a la volonté politique. Il faut qu’ils acceptent d’investir un peu plus sur le continent. Pas d’aide, mais d’investissement. Nous ne demandons pas d’aumônes. Ce que nous demandons, c’est de pouvoir accéder aux marchés, et qu’il n’y ait pas trop de tensions qui se traduisent par une hausse des prix du blé, des engrais, comme nous l’avons vécu cette année. Cela a obligé nos États à subventionner, alors que nous souffrons déjà beaucoup du Covid et de la guerre en Ukraine.
À quoi ressemblerait le succès du sommet de Washington ?
Macky Sall : Le succès serait pour les États-Unis et l’Afrique de travailler sur un programme concret pour offrir la sécurité alimentaire, aider l’Afrique à être autosuffisante grâce à des fonds d’investissement public-privé, aider à moderniser l’agriculture en Afrique et développer les infrastructures : énergie, routes, chemins de fer et irrigation. Certes, il nous faudra un peu d’argent, mais il faut d’abord avoir la volonté de travailler avec les Africains.
Que peuvent offrir les États-Unis à l’Afrique que d’autres partenaires - comme la Chine, la Russie ou la Turquie - ne peuvent pas, et vice versa ?
Macky Sall : Ce que, par exemple, la Chine fait que l’Occident ne fait pas en Afrique, c’est - c’est l’un des rares pays qui finance les infrastructures de base. Routes, chemins de fer, grandes infrastructures. Les autres pays [occidentaux] l’ont fait pendant longtemps, mais il y a 30 ans, ils ont arrêté, et maintenant l’accent est mis sur le financement des logiciels, la gouvernance, la défense, le genre. L’éducation et la santé aussi. Financer les vaccins, la santé et l’éducation est une excellente chose. Mais en même temps, l’Afrique a besoin de routes, de voies ferrées, d’énergie. En ce qui concerne l’Ukraine, pensez-vous que les puissances mondiales demandent aux pays africains de choisir leur camp ? Et vous avez vous-même parlé à Vladimir Poutine ; comment pensez-vous que cette guerre pourrait se terminer ? Cette guerre doit cesser. Pour nous Africains, c’est le plus important, ne pas nous aligner derrière la Russie ou l’Ukraine - même si nous avons dit que les frontières des pays doivent être respectées. Avec le président Zelensky [la semaine dernière], j’ai longuement parlé de [l’initiative] Céréales d’Ukraine. Nous lui avons dit : « C’est une bonne chose. Nous continuerons à travailler avec vous. Mais parlez, acceptez un cessez-le-feu, travaillez pour la paix. Au final, dire que la Russie est coupable ne résout pas le problème. Au-delà de nommer un coupable, la guerre doit être arrêtée. Tout le monde souffre aujourd’hui. On voit toutes les conséquences de cette guerre sur le niveau de vie, sur le prix des hydrocarbures, du pétrole, de la nourriture. Alors arrêtez.
On vous reproche souvent ici au Sénégal de ne pas avoir confirmé que vous ne vous présenteriez plus comme candidat à la présidence en 2024. Entendez-vous ces critiques ?
Macky Sall : Il est normal que je sois critiqué dans mon action politique, pas seulement dans mon travail de président. Il est clair qu’aujourd’hui il n’y a pas de débat juridique [pour savoir s’il peut ou non se représenter]. Maintenant, que je sois candidat ou non, c’est ma décision. As-tu décidé ? Quand je me déciderai, je le ferai savoir au peuple sénégalais.
LES TROIS MATCHS DANS LE MATCH
L’opposition entre la France et le Maroc risque d’être disputée sur toutes les zones de la pelouse du stade Al Bayt. Voici quelques-uns des duels qui vaudront certainement le détour.
L’opposition entre la France et le Maroc risque d’être disputée sur toutes les zones de la pelouse du stade Al Bayt. Voici quelques-uns des duels qui vaudront certainement le détour.
HAKIMI vs MBAPPÉ, LE CHOC DES AMIS
Ce sera le face à face le plus attendu de cette demi-finale. Il opposera deux amis, coéquipiers très proches en club, au point que Kylian Mbappé ait rendu visite à Achraf Hakimi en pleine compétition malgré les bulles dans lesquelles se trouvent les équipes. Les deux joueurs se connaissent parfaitement et sont chacun de son côté, le leader de sa sélection. Le hasard faisant bien les choses, ils évolueront dans la même zone : l’attaque gauche des Bleus pour Mbappé, le couloir droit de la défense marocaine pour Hakimi chargé de défendre sur son redoutable ami. Alors qu’il avait peu brillé lors de son duel très médiatisé avec l’anglais Kyle Walker, Mbappé reste tout de même très dangereux et concentré dans ce tournoi où il a déjà marqué 5 buts et délivré 2 passes décisives. Pour sa part, Hakimi est également un élément essentiel du dispositif de Regragui, il suffit de voir que le dernier tir au but en série de penaltys lui revient pour s’en rendre compte. C’est la première rampe offensive du Maroc, le joueur qui effectue le plus grand nombre de passes (228 dans ce Mondial), celui qui tente (95) et réussit (64) le plus grand nombre de passes qui cassent les lignes adverses.
AMRABAT vs GRIEZMANN, MESSIEURS PLUS
Amrabat et Griezmann sont assurément les relais sur le terrain de leurs entraîneurs respectifs. Le milieu défensif du Maroc est l’homme à tout faire de Regragui et certainement le meilleur à son poste dans ce tournoi. Toujours présent au bon moment et au bon endroit pour couper les offensives adverses, il est très certainement l’une des principales raisons de la robustesse de la défense marocaine qui n’a encaissé qu’un seul but, en contre son camp, dans ce Mondial. Il a mis Modric dans l’éteignoir, noyé Kevin de Bruyne et pris le dessus sur le milieu espagnol. Face à la France, il risque de beaucoup défendre dans la zone d’intervention de Mbappé pour apporter du soutien à Hakimi, mais ses face à face avec Griezmann devraient valoir le détour. Justement parce que l’attaquant de l’Atletico Madrid a été jusqu’ici injouable. Replacé en milieu relayeur par Deschamps, Griezmann étonne par sa grande capacité d’adaptation et son gros volume de jeu. Dans ce tournoi, il a troqué le costume de finisseur qu’il porte à Madrid et celui de créateur qu’il a arboré lors du dernier mondial pour mettre le bleu de chauffe. Et quand le ballon est dans ses pieds, sa technique lui permet toujours de servir des galettes au trio offensif devant lui. Actuel meilleur passeur du Mondial, Griezmann, au four et au moulin, est peut-être le danger numéro 1 des Bleus quand tout le monde se concentre sur Mbappé.
OUNAHI vs RABIOT, LES INATTENDUS
Au coup d’envoi du Mondial, peu étaient ceux qui connaissaient Azzedine Ounahi. Mais, rapidement, il a fini de séduire tout le monde par sa technique pure, ses déplacements entre les lignes pour offrir des solutions, ses coups de rein, son pressing incessant et ses passes chirurgicales. S’il a beaucoup fait souffrir ses précédents adversaires, il aura un grand morceau en face ce mercredi en la personne d’Adrien Rabiot qui est revenu de lui pour reprendre du galon dans une équipe de France où il avait manqué d’influence derrière Pogba et Kanté.
AFFAIRE VIOLENCE A L'ASSEMBLEE, LES DEUX DEPUTES AUDITIONNES PAR LA BAG
Placés en garde à vue hier, les deux députés Massata Samb et Mamadou Niang sont au moment où ces lignes sont écrites en train d’être auditionnés à la Brigade des affaires étrangères (BAG), à l’intérieur du Tribunal de Dakar.
Placés en garde à vue hier, les deux députés Massata Samb et Mamadou Niang sont au moment où ces lignes sont écrites en train d’être auditionnés à la Brigade des affaires étrangères (BAG), à l’intérieur du Tribunal de Dakar. Ils sont entendus sur la base de leur plainte déposée contre Amy Ndiaye, a-t-on appris de source proche du dossier.
Un impressionnant dispositif sécuritaire a été déployée face à la mobilisation des moustarchidines, aux alentours du Tribunal de Dakar.
PAPE ALÉ NIANG EN LIBERTÉ PROVISOIRE
Le journaliste accusé entre autres de divulgation d’informations non rendues publiques par l’autorité compétente de nature à nuire à la Défense nationale, en prison depuis le 9 novembre, a bénéficié ce mercredi, d’une liberté provisoire
Le journaliste Pape Alé Niang, en prison depuis le 9 novembre, a bénéficié, mercredi, d’une liberté provisoire, a appris l’APS, d’un responsable de la Coordination des associations de la presse (CAP).
Les avocats du journaliste avaient introduit une demande de mise en liberté provisoire, vendredi dernier, après son audition par un juge d’instruction.
Le patron du site d’information Dakar Matin, très critique envers les dirigeants actuels du Sénégal, a été arrêté le 6 novembre dernier.
Il est accusé de “divulgation d’informations (…) de nature à nuire à la défense nationale”, “recel de documents administratifs et militaires" et "diffusion de fausses nouvelles”.
Pape Alé Niang qui observait une grève de la faim à la Maison d’arrêt de Sébikotane, dans le département de Rufisque, a été hospitalisé dans une clinique puis reconduit à sa cellule.
La Coordination des associations de la presse (CAP) a organisé une marche et deux ‘’Conseils des médias’’ pour réclamer sa libération.
La Déclaration de politique générale du Premier ministre, Amadou Ba, lundi, a été marquée par un coup d’éclat d’un groupe de journalistes qui a brandi des tee-shirts, déployé des banderoles et scandé ‘’libérez Pape Allé!". Un appel repris par des députés de l'opposition.
Dans un communiqué, le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS) a remercié ‘’l’ensemble des forces vives qui se sont mobilisées contre cette arrestation et sollicité’’ la libération de Pape Alé Niang.
Le SYNPICS a également remercié les avocats Me Bamba Cissé et l’ensemble de ses confrères Ciré Ly et Moussa Sarr notamment pour leur ‘’travail remarquable’’.
‘’Ensemble, le combat continue pour une presse Libre et Responsable’’, conclut le syndicat dans un communiqué.