Une partie du pont reliant Dionewar à Niodior s’est effondré. Les causes de cet affaissement sont encore inconnues. Il est toutefois évoqué un manque de solidité du pont et les effets des courants marins. L’infrastructure, construite depuis six mois, a été réalisée sur fonds propres.
Une solution affinée par les populations de Dionewar pour faciliter l’accessibilité de la localité. Le coût est estimé à une vingtaine de millions de francs Cfa. Le pont est décrit comme un pont de fortune.
Le maire de la commune Lassana Sarr sollicite l’intervention de l’Ageroute pour un retour à la normale.
Modou Fall, directeur de l’Emploi, ingénieur informaticien, techno-pédagogue, président du parti Rassemblement pour la vérité (Pv/Deug mo woor) et coordonnateur de la Coalition républicaine Sam sunu rew (Cr/2sr), fait le point, dans cet entretien, sur les «efforts» pour la création et la conservation des emplois et la situation politique actuelle avec une Assemblée nationale fragmentée.
M. le directeur, comment se porte l’emploi au Sénégal ?
Le 22 avril 2021, le Président a lancé un programme très important dénommé Xëyu ndaw ñi pour l’emploi et l’insertion socio-économique des femmes et des jeunes. Ce programme a plusieurs piliers, parmi lesquels le recrutement de plus 65 mille jeunes. S’y ajoutent les jeunes recrutés dans le cadre d’intérêts communautaires pour le compte de l’Agetip, le Fera, entre autres ; ce sont 65 mille 234 emplois qui sont créés. Sur le plan de la formation professionnelle, c’est-à-dire sur le plan du renforcement de l’employabilité des jeunes avec les structures de l’Etat qui accompagnent la formation comme le 3fpt, le Pf2e, etc., 17 mille 694 jeunes ont été formés. Ces derniers ont bénéficié de bons de formation, soit pour des certificats de spécialisation professionnelle, soit pour des permis de conduire. Dans le cadre du financement des projets des jeunes avec la Der/fj, nous avons eu à financer à hauteur 20 milliards 84 millions F Cfa pour 86 mille 146 jeunes. Tout ce travail entre dans le programme Xëyu ndaw ñi, parce que c’est un programme avec plusieurs piliers : le recrutement spécial, les projets d’intérêts communautaires et d’intensification de la main d’œuvre, la formation et le financement, etc. Toujours dans le cadre de ce programme, nous avons une dimension de territorialisation pour répondre au besoin des jeunes en termes d’emploi et d’employabilité. Cela s’illustre parfaitement avec l’installation de 46 pôles emploi sur l’ensemble du territoire national. Ils sont non seulement fonctionnels, mais ils sont en train d’accueillir les jeunes demandeurs d’emploi salarié, de financement ou encore porteurs de projets, issus des 4 coins du Sénégal. Ces dernières 48h, les pôles emploi ont accueilli des centaines de jeunes pour bénéficier de bons de formation du 3fpt. Dans ce même programme, il y a un volet «projet d’investissements publics». Il s’agit à titre d’exemples, du projet 100 mille logements, où travaillent beaucoup de jeunes demandeurs d’emploi. Il s’agit du projet de construction du Port de Ndayane, il y a le Ter dont la phase 2 Diamniadio-Aibd est en train d’être finalisée et le Bus rapid transit (Brt) qui recrute beaucoup de jeunes. Ce sera de même dans sa phase exploitation. Nous avons en outre les zones économiques spéciales, les zones industrielles, etc. Tout ça inscrit dans la cadre du programme d’urgence. C’est un programme très ambitieux qui offre aujourd’hui plusieurs opportunités aux jeunes en termes d’emploi et d’employabilité, mais aussi de finance et d’activités génératrices de revenus ou de formation professionnelle. C’est un programme qui nous donne entièrement satisfaction au regard des résultats obtenus. C’est pourquoi on va travailler prochainement sur les modalités de pérennisation du programme, sachant que c’est un programme de 3 ans pour un budget de 150 milliards de F Cfa par mois, soit un budget cumulé de 450 milliards de nos francs sur 3 ans. Il doit finir normalement en fin 2023.
Comment vous allez faire pour la pérennisation de tout ça, d’autant plus qu’on parle déjà d’emplois précaires ?
Je vous informe que déjà, pour les jeunes qui sont recrutés pour des emplois salariés, nous avons des Cdd d’une durée de 2 ans renouvelables une fois. Je pense qu’on ne peut pas qualifier cela d’emploi précaire. Ceux qui sont pris dans le cadre des projets d’intérêts communautaires vont être recrutés et formés. Ils auront déjà la main puis¬qu’ayant travaillé sur des chantiers des collectivités territoriales. Ils seront organisés en Gie et signeront des conventions avec les collectivités territoriales pour avoir non seulement des marchés, mais aussi et surtout assurer la maintenance des travaux réalisés. D’autres pourraient être reversés dans la Fonction publique locale.
Y’a-t-il un mécanisme de suivi pour les jeunes qui ont bénéficié des financements de la Der/fj ou qui ont mis en place des entreprises ?
Il y a effectivement un suivi qui est mis en place au niveau de la Der/fj, où il y a trois types de financement : l’Ano crédit, donné surtout aux femmes qui sont au niveau des marchés, des quais de pêche et ne dépassant pas le plus souvent 300 mille F Cfa. Il y a aussi des crédits d’autonomisation qui peuvent aller jusqu’à 1 million F Cfa et ne nécessitent pas de plans d’affaires. Il suffit juste d’avoir l’idée de projet pour être accompagné par les équipes de la Der/fj. Il y aura un suivi derrière et un accompagnement en termes de formation. Parmi les stratégies mises en place par la Der/fj, figure en bonne place l’accompagnement basé sur la formation pour que le jeune puisse savoir comment gérer une entreprise. C’est-à-dire de l’éducation financière. Ce n’est pas de l’argent qu’on donne gratuitement. Tout un dispositif et organisation est mis en place pour faire le suivi derrière et accompagner le remboursement des crédits.
Est-ce qu’il n’y a pas aujourd’hui urgence à orienter et inciter les élèves à aller vers des secteurs professionnels ?
Absolument ! J’en conviens avec vous. Et je dois vous dire que dans les mesures fortes du programme, le président de la République avait demandé au ministre de la Formation professionnelle de travailler sur une stratégie pour que 30% des jeunes issus de la formation classique puissent être reversés dans la formation professionnelle. Le plus souvent, tous ceux qui choisissent l’enseignement général auront des difficultés à avoir un métier, une qualification. Par conséquent, si le jeune a la possibilité, à partir de la 4e ou de la 3e, d’être orienté vers la formation professionnelle, cela voudrait dire que le jeune choisit d’aller vers un métier. Cela donne plus d’opportunités et offre beaucoup plus de chance au jeune pour intégrer le marché de l’emploi, aller vers l’entrepreneuriat ou l’auto-emploi. C’est sûr qu’on va diminuer le nombre de jeunes qui errent dans la rue avec des diplômes en main, malheureusement. En cela, je trouve que cette vision du chef de l’Etat, qui consiste à territorialiser la formation professionnelle en mettant en place des centres de formation sectoriels à travers le pays, est une très bonne chose et répond quelque part au besoin de formation des jeunes issus de ces localités.
Aujourd’hui, le Président a lancé un vaste chantier avec un centre de formation pour chaque département. Il s’agit du grand projet de construction de 46 centres de formation. Je pense d’ailleurs que les 15 premiers centres seront bientôt disponibles, et que les jeunes Sénégalais vont aller s’inscrire pour renforcer leur employabilité. Nous devons aussi comprendre que l’emploi est là. C’est vrai. C’est l’emploi salarié, l’entrepreneuriat ou encore l’auto-emploi. Mais, l’employabilité est encore beaucoup plus importante. Puisqu’elle fait en sorte que le jeune puisse avoir une compétence, une qualification, donc un métier.
Pour aller vers ça, est-ce qu’il ne faut pas démystifier l’emploi salarié ?
Je partage cette idée. Nous tous sommes d’accord, même les plus grands économistes, les chercheurs au niveau des universités conviennent que l’emploi salarié est limité éco¬nomiquement, surtout dans nos pays. Parce que tout simplement il n’y a pas beaucoup d’opportunités ni de grandes entreprises, des industries qui peuvent recruter des milliers de jeunes. Ce qui fait qu’on ne peut compter que sur l’emploi salarié pour solutionner la question de l’emploi des jeunes. C’est pourquoi nous travaillons sur l’entrepreneuriat et l’auto-emploi pour permettre aux jeunes de choisir, de manière autonome et responsable, de faire ces options. Ensuite de savoir qu’il y a des structures étatiques qui lui sont dédiées pour l’aider à entreprendre ou à monter son entreprise. Rien qu’avec la nouvelle appellation de notre ministère, à la suite de la formation du gouvernement avec la prise en compte de la donne entrepreneuriale, cela atteste de la nécessité et de l’urgence d’encourager les jeunes dans ce sens d’une part, et d’autre part, de la volonté de l’Etat qui l’inscrit comme une priorité pour régler la question de l’emploi des jeunes et réduire le taux de chômage.
Après tous ces efforts que vous avez énumérés, quel est le taux de chômage actuellement ?
Pour parler honnêtement en termes de chiffres, le meilleur indicateur reste 2019. Puisqu’on a connu la pandémie en 2020 et 2021. D’ailleurs, je pense qu’en 2020, il n’y a même pas eu d’études sur le chômage. Pour moi, l’année de référence est 2019 et à la date du 31 décembre de cette année, le taux de chômage était à 16.9%. Entre temps et avec la pandémie, ce taux a connu une hausse de quelques points ; il va falloir attendre la fin du 4e trimestre 2022 pour voir est-ce que nous allons venir et faire baisser le taux de 2021. Les activités ont repris et le programme de relance commence à prendre forme. S’y ajoute qu’en 2023, nous allons entrer dans l’ère du pétrole et du gaz et tout ça va booster notre économie. D’ailleurs c’est pourquoi l’Etat du Sénégal a projeté son budget 2023 à plus de 6 mille milliards de francs Cfa et décrété année sociale. Avec ce budget, on pourra travailler à diminuer considérablement le taux de chômage et un taux de croissance qui va avoisiner 10% comme c’est projeté.
Ce qui permettrait de hausser la part du budget de l’emploi pour répondre aux attentes de la population en termes d’emploi ?
Effectivement ! Parce qu’une chose est sûre, si le budget augmente, le nombre d’emplois créés augmente. Il n’y a pas débat à ce niveau. Si on prend un dispositif comme la Convention nationale Etat-Employeurs et Privés, qui est un élément du programme d’urgence, si on réajuste et qu’on augmente le budget dédié à cette convention, cela nous donne plus de marge pour signer avec des employeurs privés qui pourront insérer plusieurs jeunes sénégalais au sein de leurs entreprises. A ce moment-là, en termes de statistiques, nous allons voir que la courbe du nombre d’emplois va augmenter. Parce qu’on aura augmenté le nombre de partenaires et le nombre de conventions signées. En le faisant, on aura forcément un impact positif sur le nombre d’insérés, de sorte que le taux de chômage diminue considérablement. En outre, en termes d’entrepreneuriat aussi, il va falloir booster les fonds alloués à la formation des jeunes et des femmes, de sorte que les projets à financer puissent augmenter. Cela permettra de stabiliser et de mettre les jeunes porteurs de projets dans des conditions stables qui leur permettent d’exercer et de gagner décemment leur vie.
En plus des questions d’emploi, le gouvernement doit affronter la cherté de la vie. Le Président parle de gouvernement de combat et d’année sociale, que peut-il faire pour alléger le panier de la ménagère ?
Je crois que la démarche du président de la République est la bonne. D’abord, une dé¬marche de concertation, d’autant plus que nous sommes dans un pays de dialogue. On doit continuer dans cette dynamique d’échanges, de partage, de recherche, de consensus, de faire appel à des acteurs qui peuvent participer et accompagner la construction de projets et la consolidation des acquis. Cela, dans le cadre d’un développement participatif et inclusif. C’est pourquoi, avec les concertations qui sont engagées, nous espérons avoir sous peu, des résultats probants tendant à amoindrir le coût cher de la vie, la stabilisation des prix à un niveau acceptable. Que ce soit pour les denrées de première nécessité, le loyer ou encore les matériaux de construction, l’électricité, la diminution des prix va contribuer à alléger les conditions de vie des Sénégalais. Je dois dire que les 18 ou 19 commissions qui ont été mises en place, lors de ces concertations, ont fourni leurs résultats et les rapports sont déposés sur la table du Premier ministre et du président de la République. Cependant, il y a eu plusieurs recommandations qui ont été formulées consistant à modifier les lois, les textes. C’est-à-dire prendre des décrets pour stabiliser certaines choses, plus de rigueur dans l’organisation et la gestion pour tout ce qui concerne l’immobilier d’une part, et d’autre part, la stabilisation des prix. Ensuite, faire le suivi qu’il faut derrière pour accompagner l’effectivité des mesures prises. En cela, vous avez entendu un communiqué du Conseil des ministres parler de nouveaux volontaires de la consommation. 1000 jeunes seront recrutés et ventilés pour veiller à la bonne exécution des prix par le contrôle. Cela va permettre au Sénégalais lambda de se rendre compte de l’allègement de ses charges. Il y va de l’intérêt de tout le monde. D’ailleurs, j’ai dit il y a de cela quelque temps, si j’étais à la place du Président, je travaillerais sur ces priorités : d’abord, la souveraineté alimentaire coûte-que-coûte, et s’il faut dépenser des milliards, il faudra le faire pour y parvenir. Ensuite, renforcer les mécanismes pour prendre en charge les questions de l’emploi, l’entrepreneuriat et l’auto-emploi des jeunes, en ajoutant des fonds supplémentaires pour leur insertion.
Est-ce que l’Etat dispose de suffisamment de leviers pour veiller à la bonne application de la baisse des prix des denrées après qu’il a renoncé déjà à certaines taxes ?
Non ! Cette fois-ci, j’ai confiance que tout va bien se passer, tenant compte de ce qu’on aura sur l’exploitation du pétrole et du gaz. Il sera toujours possible d’intervenir au niveau du transport au Port autonome de Dakar pour alléger les frais, au niveau de l’exploitation et de la commercialisation, en y mettant plus de rigueur. Parce que comme vous le savez, il y a des produits qui, en réalité, n’ont pas augmenté, mais il suffit de se rendre chez le boutiquier du coin pour constater une hausse. Je signale qu’au niveau des concertations, il y a à la fois les exportateurs, les importateurs et les producteurs. Tous les acteurs sont réunis autour de la table pour harmoniser les positions en prenant en compte les préoccupations de chaque acteur de la chaîne. Cette approche inclusive aura comme conséquence, un consensus autour de l’harmonisation des prix qui va impacter le panier de la ménagère et réduire la cherté de la vie pour les populations. C’est très important et le Président a vu grand.
En plus d’être le directeur de l’Emploi, vous êtes responsable du parti Rassemblement pour la vérité (Rv/Deug mo woor), membre de la Coalition Bby. Que pensez-vous de la nouvelle configuration de l’Assemblée nationale avec une majorité relative ?
Non ! Sur ce sujet, je suis de ceux qui pensent honnêtement que ce sera très difficile. Ce sera très difficile, mais il faut y aller avec intelligence. Cela veut dire tout simplement qu’au Sénégal, il y a plusieurs lois qui ont été stabilisées. Pour ce qui est des autres textes, par exemple si on doit modifier des choses dans le Code électoral, il faut aller vers un consensus avant que le projet de loi ne soit déposé sur la table. Sur le budget, tout de même, il est bien de voir qu’il y a des ministères qui sont aujourd’hui des ministères de souveraineté et que l’Etat du Sénégal ne peut pas fonctionner si on ne donne pas son budget à l’Armée, au ministère de l’Intérieur, etc. A ce niveau, on demande plus de députés patriotes que de députés parlementaires. Le patriotisme doit primer sur tout. Parce que le budget est bien élaboré et qu’il y a une cohérence entre les rubriques. Toutefois, au niveau de certains départements, s’il y a des budgets qui sont présentés à l’Assemblée et qui nécessitent des réajustements, il faut tout de même que les députés de l’opposition acceptent d’aller travailler au niveau des commissions. Bon nombre de Sénégalais ne savent pas que les documents qui sont présentés en plénière doivent d’abord passer par les commissions. Je parle en connaissance de cause. J’étais à l’Assemblée nationale avec mon ministre pour défendre notre budget en commissions. Le plus souvent, ce qu’on constate, c’est que les opposants parlementaires ne viennent pas. Ils attendent la plénière pour venir faire leur show devant les caméras de la télévision. Si c’est le Sénégal qui les intéresse et qu’ils sont de vrais patriotes, il ne peut pas y avoir de blocage, puisque l’essentiel du travail se fait en commissions. S’il y a des choses à revoir, à réajuster, c’est à ce niveau que le travail doit se faire. Faire du cinéma ou aller vers un sabotage n’a pas de sens. Si on respecte le fonctionnement normal, la hiérarchie des choses, il ne doit pas et ne peut pas y avoir de blocage. Maintenant, c’est sûr qu’en termes de majorité, cette majorité relative appartient toujours à Bby.
La situation a été rendue compliquée avec la démission de Aminata Touré de votre groupe parlementaire. A votre avis, on doit la déchoir ou elle doit rendre son mandat ?
Il y a deux éléments qu’il faille prendre en considération. Je suis, pour ma part, de ceux qui pensent qu’on doit la laisser à l’Assemblée. Tant qu’elle accepte de rester à l’Assemblée, qu’on n’essaie pas de la pousser vers la sortie ou de l’éjecter. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. La meilleure pour moi est de la laisser, puisque qu’elle a décidé de son propre chef de s’inscrire comme non-inscrite. Néanmoins, elle peut intervenir à tout moment. Elle peut intervenir en plénière, donner des idées. A ce moment-là, tant qu’elle restera dans la ligne du parlementaire avec l’ensemble des valeurs, le respect de tout ce que cela demande au niveau de l’Hémicycle, il n’y a pas de problème.
Même si elle vote contre les projets de loi proposés ?
Mais un député peut voter pour ou contre, quel que soit son groupe parlementaire. C’est le texte qui intéresse et non l’appartenance à un groupe. Je suis de ceux qui pensent aussi que quand on est dans la mouvance présidentielle et qu’on travaille avec le président de la République, on n’a pas intérêt à bloquer ce que le Président juge comme étant nécessaire pour dérouler sa vision. Ça c’est clair. Maintenant, lorsqu’elle (Mimi) déraille et qu’elle parle de choses qui concernent le président de la République et non le Pouvoir législatif, mais qui concerne le Pouvoir exécutif, comme l’a dit le ministre de la Justice, à ce moment-là, j’aurais proposé au parti, son parti, Apr, de convoquer les instances et la faire démissionner par un bon canal à partir des statuts et du règlement intérieur du parti.
A 15 mois de la Présidentielle, quel est votre avis par rapport au débat sur une 3e candidature du Président Macky Sall qui fait toujours rage ?
Je suis clair à ce propos. Je suis de ceux qui pensent que le Président peut se présenter encore. Parce qu’il faut prendre en compte la notion de candidat et celle de candidature. Et même si dans d’autres dimensions, ce n’était pas possible, il peut toujours déposer sa candidature. Dans tous les cas, c’est seul le Conseil constitutionnel qui est habilité à dire qui est candidat et qui ne l’est pas. Ce n’est pas le Sénégalais là-bas ou l’opposant qui va sortir dans la rue pour dire que quelqu’un ne sera pas candidat. Pour ma part, j’estime qu’il est à son premier mandat de 5 ans. Il est donc à son premier quinquennat. Et si on se base sur la Constitution actuelle, qui dit que le mandat du président de la République est de 5 ans, cela veut dire qu’on ne considère pas le mandat de 7 ans. D’ailleurs, lui-même, lorsqu’il a voulu diminuer son mandat de 7 à 5 ans, on lui a dit non, puisqu’il a été élu sur la base de 7 ans. D’après la Constitution, ce qui doit être comptabilisé, ce sont 2 mandats de 5 ans. Nulle part au monde, on a vu deux mandats cumulés de durée différente. Si on regarde la Constitution à l’instant T, elle parle aujourd’hui de 2 mandats de 5 ans. Celui qui n’a pas fait 2 mandats de 5 ans peut toujours se présenter. Quand bien même, il appartiendra au président de la République, le moment venu, de dire s’il décide de se présenter, de déposer sa candidature auprès du Conseil constitutionnel ou bien s’il renonce, pour porter son choix sur un autre. Le moment venu, nous serons édifiés.
Vous êtes le président du parti Rassemblement pour la vérité (Pv/Deug mo woor) et coordonnateur de la Coalition républicaine Sam sunu rew (Cr/2sr). Quel rôle jouez-vous au sein de la mouvance ?
Cette coalition regroupe plusieurs partis et mouvements. Dans cette coalition, nous travaillons à accompagner le président de la République dans la vulgarisation de ses réalisations, le renforcement et la mobilisation des bases pour notre accompagnement jusqu’en 2024. On travaille également à la massification de notre coalition pour avoir le maillage qu’il faut au niveau des 46 départements du Sénégal. Nous envisageons en ce sens, une tournée nationale pour aller à la rencontre de nos militants et sympathisants. Nous pensons, au niveau de la coalition, que le Président a besoin d’accompagnement au niveau de la communication et nous sommes déjà engagés à l’accompagner pour vulgariser plus et davantage son action, ses projets et ses réalisations qui passent de commentaires. Tout de même, nous nous dressons en sentinelles de la République. C’est dire que tout ce qui touche à la Constitution, par exemple le problème de l’amnistie, nous sommes pour. Tout simplement parce qu’il n’est pas normal, du point de vue des conditions d’inscription sur les listes électorales, qu’un Sénégalais ne soit pas en mesure de s’inscrire, même après sa condamnation. C’est pourquoi nous pensons qu’à un certain moment, pour renforcer notre démocratie, concernant ceux qui ont perdu leur droit de vote, on doit trouver un mécanisme clair pour les réhabiliter.
SILENCE ASSOURDISSANT DES AUTORITÉS SUR LA SÉRIE DE FÉMINICIDES
La Une des journaux est remplie de ces histoires de femmes assassinées. Trois jeunes femmes tuées en quelques jours sous le regard impassible des autorités. Sont-elles insensibles, apathiques ou simplement indifférentes au sort des femmes de ce pays ?
La Une des journaux est remplie de ces histoires de femmes assassinées de façon atroce. En quelques jours, trois jeunes femmes ont été tuées sous le regard impassible des autorités.
Sont-elles insensibles, apathiques ou simplement indifférentes au sort des femmes de ce pays ? Le silence de cathédrale que servent les autorités de ce pays depuis qu’une suite d’assassinats de femmes a eu lieu interroge.
En quelques jours, 3 jeunes vies ont été brutalement abrégées et dans des conditions de barbarie extrême. A Kaolack, Fatou Samb, enlevée, séquestrée et violée avant d’être tuée, avait 17 ans. A Matam, S. Barro, abattue d’une balle en pleine tête pour avoir simplement demandé le divorce à son mari, n’en avait que 19. Il y a quelques jours, à Grand-Yoff, Nafissatou Diédhiou était tuée par son mari. Elles sont des noms qui viennent s’ajouter à une longue liste de femmes tuées par leurs conjoints, ex-conjoints ou autres. Les chiffres donnent le tournis.
Entre janvier 2019 et mars 2020, le Comité de lutte contre les violences faites aux femmes a enregistré pas moins de 21 meurtres. Né de la contraction des mots féminin et homicide, le terme «féminicide» englobe 11 motifs de tuerie ciblant essentiellement des femmes. Et l’une des premières est liée aux violences conjugales. Au Sénégal, le silence de la communauté débute au sein de la famille et du couple. Les violences que subissent les femmes dans leurs ménages sont excusées, motivées et pardonnées. Et quand l’horreur se produit, ils sont rares à remettre en cause leur absence de réaction. L’Etat, garant de la sécurité de tous, brille encore plus par son silence.
Ces dernières années, le Sénégal a fait face à une recrudescence effarante des féminicides. Mais bizarrement, hormis quelques associations de femmes, de féministes aussi, personne ne s’en indigne. Chaque nouvelle tuerie est en Une des journaux pour quelques heures, avant que l’actualité politique ne reprenne le devant de la scène. Et quand une association de femmes se fait un devoir de dénoncer cette barbarie, tout de suite, elle est vouée aux gémonies. L’on cherche par tous les moyens à rejeter la faute sur les femmes, sur leur éducation, leur habillement et tout autre chose qui permet de détourner le regard de la société.
Dans une telle société, les victimes et leurs familles ne peuvent que pleurer, enterrer leurs morts et s’en remettre au Juge suprême. Parce qu’en l’absence d’actions d’envergure, de mesures fortes prises par les autorités pour soutenir les victimes de violences, et punir sévèrement les auteurs, rien ne changera.
Au contraire. Avec l’arrivée au ministère de la Femme, de Fatou Diané, l’on espérait que le folklore avait fait ses bagages en même temps que son prédécesseur. Mais celle-ci rate une belle occasion de donner un signal fort. Et qu’enfin, les femmes de ce pays se sentent protégées et par ceux-là qui sont investis de cette mission.
DDD À L’ARRÊT
Nouveau Directeur général de la société de transport, Ousmane Sylla hérite d’une entreprise à l’arrêt : bus en panne, problèmes de pièces de rechange, dépôt à l’abandon. Dakar Dem Dikk est un patrimoine en ruine
Sur les routes de la capitale, les bus Ddd sont devenus si rares qu’ils ne passent plus inaperçus à cause de leur vétusté. Nouveau Directeur général de la société de transport, Ousmane Sylla hérite d’une entreprise à l’arrêt : bus en panne, problèmes de pièces de rechange, dépôt à l’abandon. Ddd, c’est un patrimoine en ruine, mais il est persuadé de son éventuelle relance.
A Thiaroye, les travailleurs de Dakar Dem Dikk sont figés dans l’inquiétude. Il est 12h au niveau de cet entrepôt, logé derrière la Poste de Thiaroye, vers le mur qui clôture l’autoroute à péage. C’est un endroit indescriptible. Il est rempli d’eau. Les bureaux, les toilettes, l’accueil, les allées de la grande cour, les parcs sont dans un état fangeux. Nouveau Directeur général de Ddd, Ousmane Sylla marche dans un décor invraisemblable. Repoussant ! «Vous avez vu les conditions dans lesquelles nous travaillons. C’est honteux, inexplicable», exposent les travailleurs, exaspérés par cette situation qui montre l’état lamentable dans lequel se trouve le dépôt de Thiaroye.
Aujourd’hui, les bus sont en panne, les pièces de rechange presque introuvables. Le parc automobile est quasiment vide. A Thiaroye, c’est un dépôt d’épaves avec une vingtaine de bus abandonnés. Ils sont bons pour la casse. Ousmane Sylla doit redémarrer une société en état de faillite. Face aux travailleurs, préoccupés par leur avenir, il tient à être «ferme» : «Je ne suis pas venu pour vous faire des promesses. Mais, je suis là en tant que technicien, comme vous, pour voir comment travailler en synergie pour relever la société Ddd.» Il ajoute : «Nous avons constaté aujourd’hui une situation qui peut être changée et qui va être changée. Parce que les employés sont déterminés, ils sont motivés et ils ont démontré encore une fois que Ddd, c’est plus qu’un patrimoine, que Ddd, avec l’aide du chef de l’Etat, avec tout ce qu’il a fait déjà et ce qu’il va faire encore, sera une société nouvelle, qui sera rentable.»
Aujourd’hui, elle est comme La Poste, Air Sénégal, en ruine. «Il y a premièrement les conditions de travail. Deuxième¬ment, ce sont les pièces de rechange par rapport au taux de pannes que nous avons. Nous avons aussi des difficultés en ce qui concerne la maîtrise des charges. Egalement, on constate qu’on a dix fois moins de recettes qu’il y a 5 ans ; on peut se poser des questions. Nous allons essayer de les régler ensemble. Mais je suis très confiant par rapport à ce que j’entends, ce que je vois et ce que les Sénégalais nous encouragent à faire», avance Ousmane Sylla.
Bien sûr, il faut beaucoup de sacrifices pour remettre le moteur en marche. Mais, le successeur de M. Oumar Benkhatab Sylla se convainc qu’il est possible de relever le défi. Alors que la société est aussi sous surveillance budgétaire. «La situation est très déplorable et très difficile. Mais je peux dire que le capital humain est là. Mais quand on est dans une société qui est dans une situation très difficile, je peux dire qu’avec le capital humain, je suis persuadé que nous pourrons régler ces problèmes. Et je suis très optimiste de nature. Nous allons mettre en place très rapidement un plan d’actions qui va démontrer que cette société est capable d’être à cette hauteur-là», dit-il. Que faire pour la remettre en marche ?
Le patron de Ddd annonce un nouveau système de management, l’amélioration de la qualité du service, la maîtrise des coûts, le renforcement du parc automobile. «L’acquisition de nouveaux bus est quelque chose de très important pour nous. Nous allons y travailler, mais je dois vous dire que je ne fais pas focus seulement sur l’acquisition de nouveaux bus. Parce que si nous avons de nouveaux bus et que le système interne ne change pas, nous allons retomber dans la même situation. Donc l’urgence, c’est plutôt qu’il faut changer le système de management, d’organisation que nous avons au niveau de Ddd. Oui, les bus, on en a besoin plus aujourd’hui», avoue Ousmane Sylla.
Par Serigne Saliou DIAGNE
SADIO MANÉ, CE HÉROS DONT LE SÉNÉGAL A TANT BESOIN
Le Sénégal et l’Afrique ont de quoi être fiers de Sadio Mané pour tout ce qu’il fait sur le plan sportif. Sadio Mané, par la force de son talent, ne cesse de faire rayonner son pays
La cérémonie du Ballon d’or France Football, qui s’est tenue en début de semaine, a été l’occasion de récompenser les plus grands talents de la planète football. Karim Benzema est auréolé du Ballon d’or pour ses performances durant toute la saison dernière. Sadio Mané est pour sa part deuxième à ce classement. Une prouesse remarquable, d’autant plus que c’est le plus haut classement d’un joueur africain au Ballon d’or, exception faite du sacre du «King» George Weah en 1995.
Le Sénégal et l’Afrique ont de quoi être fiers de Sadio Mané pour tout ce qu’il fait sur le plan sportif. Sadio Mané, par la force de son talent, ne cesse de faire rayonner son pays. Il contribue tout haut aux succès sportifs de ses clubs, y inculque une dynamique faite de travail, d’éthique et d’abnégation. Il prêche par un exemple qui finit par faire office de modèle d’inspiration auprès de ses coéquipiers. Ce n’est pas pour rien que le capitaine des Reds, Virgil Van Dijk, voit dans le départ de Sadio Mané, le chaînon manquant dans la machine Liverpool. Ce n’est guère un hasard si les têtes managériales du Bayern Munich dont Oliver Kahn et Hassan Salihamidzic, voient en l’enfant de Bambali, le joueur avec lequel les clubs de football qui se sont hissés au rang d’institutions se consolident.
La contribution sportive et professionnelle de Sadio Mané s’apprécie mieux au sein de l’Equipe nationale du Sénégal. Son leadership discret, son amour du maillot, son respect de l’humain ont fini d’être transmis à tous ses coéquipiers en sélection. La spirale de succès connue par nos Lions ces dernières années, s’arrime à la dynamique professionnelle et sportive animant Sadio Mané. La construction du triomphe dans la patience est une valeur qu’il ne cessera jamais de nous enseigner. Une jeunesse comme la nôtre, en mal de repères, peut trouver en Sadio, un pilier de ce qui peut se faire de mieux en croyant en nos potentialités et surtout en acceptant d’œuvrer avec un objectif précis à terme.
L’enfant de Bambali aura inscrit son nom dans tous les livres de records et d’exploits du sport, mais ses meilleures œuvres sont sociales et humaines. Les organisateurs du Ballon d’or ne s’y trompent pas en décernant le premier «Prix Socrates» à Sadio Mané pour ses projets à vocation sociétale et humanitaire. Par les possibilités que lui offre son talent de footballeur, Sadio Mané parvient à mobiliser autour de lui pour conduire des initiatives d’une importante portée communautaire et d’une précieuse valeur utilitaire. Ses investissements dans l’éducation, la santé et l’amélioration des conditions de vie de populations sont à saluer et sont une belle leçon à toute personne dans une station d’autorité ou d’influence, qu’il n’y a que les investissements dans les hommes et l’amélioration des conditions de leur dignité qui se valent. On voit même que les initiatives de sportifs à l’attention des populations sont celles avec les meilleurs impacts. Les efforts de Gorgui Sy Dieng ou de Idrissa Gana Guèye, par leur travail associatif, sont colossaux et changent bien des destinées.
L’entraîneur de basket-ball, Mike Krzyzewski, «Coach K», légende du sport universitaire américain, disait, quand lui furent remis les rênes de l’Equipe nationale des Etats-Unis (Team Usa), après une série d’échecs aux Jeux Olympiques et aux Mondiaux de basket, que dans la constellation de stars qu’il avait, il lui manquait un «vrai» leader. Il trouvera ce leader dans la figure du défunt Kobe Bryant, qui aidera dans une armée faite de stars de la Nba aux ego et talents surdimensionnés, à obtenir une médaille d’or aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008, tout en insufflant une dynamique d’équipe sans précédent. Un documentaire disponible sur Netflix, The Redeem Team, revient très largement sur cet épisode de la Team Usa et des nombreux actes de leadership discret et humain par lesquels toute une équipe fut forgée à l’image de Kobe Bryant.
Le Sénégal a en la personne de Sadio Mané, un leader jeune qui, dans son théâtre de prédilection comme dans le vécu quotidien, ne cesse de nous prodiguer des leçons d’une grande valeur. Aliou Cissé connaît la valeur humaine et sportive de Sadio Mané pour en avoir fait le compagnon fidèle de sa marche dans nos sélections nationales, de la campagne des Jeux Olympiques de Londres 2012, jusqu’au sacre à la Can 2021. C’est une bouffée d’oxygène, à une époque où les faux prophètes, se voulant les champions de la jeunesse, pullulent et que les antihéros sont adoubés, de voir un leader, en toute étoffe, se dresser par le poids de ses œuvres. Nous croisons les doigts et ne cessons de prier pour voir encore d’autres succès de ce fier fils d’Afrique. Merci d’être ce si beau héros sénégalais, Sadio.
CASA SPORTS, SONACOS – STADE DE MBOUR À L’AFFICHE CE WEEK END
La deuxième journée du championnat national de Ligue 1 va offrir d’alléchantes affiches
La deuxième journée du championnat national de Ligue 1 va offrir d’alléchantes affiches. Entres autres la rencontre entre Génération Foot et Casa Sports et le duel des promus entre Sonacos, champion de la Ligue 2 la saison dernière et son dauphin d’alors, le Stade de Mbour.
Après une première journée ou certaines équipes se sont illustrées et d’autres qui accusent déjà un retard à l’allumage, la deuxième journée s’annonce encore plus passionnant avec quelques rencontres à enjeu et surtout un changement d’heure pour tous. Débutons par les matchs de ce samedi dont l’opposition entre Diambars et Linguére à Fodé Wade (16 H 30). Si les Saint Louisiens avaient réussi à décrocher un point lors de la réception de l’US Gorée dimanche dernier, les académiciens quant à eux ont perdu contre Dakar Sacré Coeur sur le score de 2-1. Cette rencontre contre la Linguére sonne donc comme une opération rachat pour Diambars au risque d’être détaché du peloton de tête.
Sonacos – Stade de Mbour, Comme on se retrouve!
Au même moment, il y’aura le duel des promus entre le Sonacos FC et le Stade de Mbour. Ces deux équipes qui avaient respectivement fini champion et deuxième de la Ligue 2 la saison dernière se rencontrent Stade Ely Manel Fall. Lors de la première journée, Sonacos avait eu tête au Jarraf de Dakar (0-0) tandis que le Stade de Mbour avait réalisé une belle opération en s’imposant à domicile contre Guédiawaye FC. Pour rappel, Sonacos et Stade de Mbour n’avaient pas pu se départager la saison dernière puisque leurs deux matchs s’étaient soldés par un match nul à chaque fois. Toujours le samedi mais cette fois ci au stade Ibrahima Boye, il y’aura le match des clubs mythiques entre l’AS Douanes et Jaraaf. Les deux formations ont encore du mal à entrer de plainpied dans le championnat puisque les Gabelous ont perdu le week end dernier contre Teungueth (1-0) alors que les hommes de Youssoupha Dabo se sont neutralisés avec les promus du Sonacos FC (0-0).
Génération Foot – Casa Sports, qui pour faire le carton plein ?
Pour clôturer les rencontres du samedi, quoi de mieux qu’une affiche entre deux belles équipes à savoir le leader Génération Foot et le champion en titre, Casa Sports. Les grenats accueillent l’équipe phare de Ziguinchor au stade Djibril Diagne après avoir donné une leçon de football à l’AS Pikine lors de la première journée (2-0). Les hommes d’Ansou Diadhiou quant à eux ont démarré timidement en assurant le stricte minimum contre la modeste équipe du Cneps Excellence. Ce match est donc une occasion pour les deux équipes d’affirmer leur leadership en ce début de championnat et de reléguer déjà à trois points un sérieux concurrent au titre.
AS Pikine, Gagner ou …. Gagner !
Au stade Iba Mar Diop le lendemain, l’US Gorée classé 6e au classement après son match nul la semaine dernière, reçoit l’AS Pikine dernier du classement à l’issue de la première journée. Un déplacement à priori simple pour les hommes de Massamba Cissé, mais attention à ne pas revivre le même scénario que face à G.F. Dans ce match seule une victoire serait synonyme d’une bonne opération pour les Dakarois qui attendent de marquer leur premier points de la saison en championnat. Un tout autre résultant plongerait l’équipe dans une mini crise surtout après avoir été aussi actif dans le mercato d’inter saison.
Dans la même situation que son voisin de Pikine, Guédiawaye FC qui reçoit le Dakar sacré-Coeur doit aussi réagir après son revers dés sa première sortie. Toutefois les crabes auront fort à faire contre la jeune équipe académicienne du DSC qui pour le moment est amené par son numéro dix Moussa Kanté auteur auteur d’un doublé contre Diambars samedi dernier.
Cette 2e journée sera cloturée par le match entre Cneps Excellence et Teungueth FC. Les Rufisquois sont troisième exaequo au classement alors que les Thiessois avenir mordu la poussière lors de leur opposition contre le Casa Sports dimanche dernier.
Par Alioune Badara BEYE
HYMNE POUR SADIO MANE, LE «DIAMANT NOIR»
Quelle classe ! Quel talent ! Quelle humilité ! Voilà les qualités réunies par un être désormais supérieur par la force de l’exploit, de l’endurance et de la persévérance.
Quelle classe ! Quel talent ! Quelle humilité ! Voilà les qualités réunies par un être désormais supérieur par la force de l’exploit, de l’endurance et de la persévérance. La consécration de Sadio MANE comme vice-ballon d’or après l’intouchable Karim BENZEMA n’est que justice car, cette fois-ci, l’Afrique a relevé le défi en se décomplexant et en votant pour un de ses fils frustré par les quolibets d’une certaine presse occidentale reléguant souvent les joueurs africains au rang de « petits joueurs » ou de remplaçants.
Incontestablement, Sadio MANE est même plus complet que Karim BENZEMA qui a été sauvé par la Coupe d’Espagne et la Super Coupe Intercontinentale. Sadio MANE a la rapidité et la souplesse d’un félin, l’agilité du tigre et l’endurance du lion
Il est le premier Africain, après Georges Weah, depuis 25 ans à figurer parmi les trois meilleurs joueurs du monde. Il a réussi la performance de rejoindre des géants comme Lewandowsky, Kevin de BRUYNE et tant d’autres phénomènes du ballon rond.
Le Prix Socrates est largement mérité. En plus de son talent, Socrates, milieu brésilien des années 1982, l’une des équipes les plus complètes du monde, était aussi un poète du ballon rond.
Socrates, le médecin à la nonchalance d’un bistouri avait l’élégance et la finesse d’un peintre face à son tableau, un tisserand face à sa toile.
Son football-Samba était fait de prouesses et d’exploits qui cohabitent avec le surnaturel et l’invraisemblable.
Sadio MANE incarne l’émergence des élans féconds, des élans telluriques, de tous les élans tout court. L’enfant de Bambali est devenu l’enfant du monde avec des qualités humaines extraordinaires doublées d’un talent lié à sa race et son Continent. Mais cela ne suffisait pas. Le Président SENGHOR me disait que « Je ne crois pas seulement au talent mais plus encore au travail.»
Sadio avait compris sa faiblesse physique en renforçant sa résistance, sa vitesse, son endurance et sa musculation. Il est plus complet que BENZEMA car finisseur, relayeur et organisateur à la fois, il s’intègre facilement dans toutes les équipes du monde. Son intelligence de jeu et son jeu sans ballon désarçonnent les plus grands défenseurs. Sadio me rappelle le fameux KAKA du Milan AC mais aussi le « Hollandais Volant » Johan CRUYF des belles années de l’Ajax d’Amsterdam ou le roi Pelé des années 1970 à Mexico.
Il lui reste à travailler son jeu de tête pour dépasser le Polonais LEVANDOWSKY
Le Sénégal a toujours eu de grands attaquants tels que Yatma DIOP, Jules François BOCANDE, Matar NIANG, El Hadj Ousseynou DIOUF, Christophe Sagna, Mbaye FALL, Ibrahima Coulibaly, Souleymane SANE etc… Mais, malgré leur talent, ils n’avaient pas atteint la cime du football mondial.
C’est dû à des contextes différents du progrès de la Technologie et à la Science qui ont fait des miracles sans commune mesure avec l’époque actuelle. Il s’y ajoute le rôle irremplaçable de la télévision.
L’Afrique à connu de super joueurs tels que le Malien Salif KEITA, à mon avis le meilleur de son époque, Abedi PELE, Laurent POKOU, Georges WEAH mais seul ce dernier est parvenu à décrocher le Ballon d’Or. C’est dire le mérite de l’enfant de Bambali qui est à un palier de la marche suprême en devançant pratiquement tous les grands de ce monde .Son humilité, sa générosité et sa grandeur auront fait de lui un footballeur africain idéal et comme un DIAMANT NOIR au fond de l’océan, il va continuer à éclairer les flots marins du Football Africain.
Bravo Sadio et bonne continuation
Bonne route DIAMANT NOIR veillé sur les flots constellés d’un continent prédestiné à l’écoute des exploits, des pulsions et prières des érudits et peuples d’Afrique longtemps sevrés de reconnaissance du talent de ses fils.
MERCI Sadio d’avoir porté haut le flambeau du Football Africain et Sénégalais. D’autres distinctions viendront pour corriger les injustices de l’Occident.
L’étoile du succès continuera à briller au firmament des cieux faiseurs de miracles défiant les compétitions pour graver à jamais le nom de Sadio MANE qui vient de franchir les portes de l’Histoire pour appartenir à celle de la Légende pour l’Eternité.
ALIOUNE BADARA BEYE
Président de l’Association des Ecrivains du Sénégal
Par Abdoul Aly KANE
MERCI ET A JARAAMA MANE !
Sadio doit désormais relever le défi de devenir le meilleur joueur du monde dans les deux prochaines années.
Notre compatriote vient de décrocher la 2ème place du prestigieux ballon d’or mondial derrière Karim Benzema, doublé du prix Socrates (remis pour la première fois) récompensant les joueurs engagés dans des projets sociétaux et caritatifs.
Il s’agit d’un double hommage, rendu au footballeur et à l’homme. Avec ce classement prestigieux, Sadio Mané entre définitivement dans l’histoire mondiale de ce sport.
Avant cela, Sadio a tout gagné, en particulier : la Ligue des champions UEFA en 2018/2019, la Coupe du monde des clubs en 2019, la Ligue anglaise en 2019/2020, la Super Coupe de l’UEFA en 2019/2020, et, la Coupe d’Afrique des nations en 2021, la Coupe d’Angleterre en 2022 et la « Emirates FA CUP » en 2021/2022.
A titre individuel, Mané a été deux fois ballon d’or africain en 2019 et 2022, 2ème meilleur buteur de la ligue anglaise en 2018/2019, 2ème au classement du ballon d’or mondial de 2021. Le tout, sans tambours ni trompettes ! Le profond ressenti est la fierté, au Sénégal, en Afrique et dans le monde entier tant les vertus qu’il incarne sont universelles.
Sadio est humble et partageur. Il ne dira jamais « j’ai été ballon d’or africain à deux reprises », mais plutôt « j’ai gagné la coupe d’Afrique avec l’équipe du Sénégal ». Il tirera systématiquement la couverture sur toute l’équipe et non sur lui seul.
Sadio aime son prochain, et cela se voit à l’œil nu. Malgré son palmarès extraordinaire durant la saison 2018/2019, Sadio Mané a terminé à la 4e place derrière Messi, Cristiano Ronaldo et Virgil Van Dijk. Sur son co-équipier Van Dijk classé 2ème devant lui ? « Il est le meilleur de Liverpool » répond-t-il alors qu’en arrière-plan les gens parlent d’injustice, de scandale, voire de discrimination parce qu’il n’a pas été hissé à la première place.
Face au tollé, que rétorque Sadio Mané ? « Messi est le meilleur du monde » ! A propos de Karim Benzema ballon d’or 2022? « En toute sincérité, il mérite le trophée » ! dixit l’enfant de Bambali arrivé à la seconde place, étouffant la polémique dans l’oeuf.
Il est patient et sait que, lorsque le moment sera venu, il n’y aura plus de doute sur sa suprématie. Aux supporters égyptiens qui le questionnent sur son co-équipier Mo Salah, il répond : « the King! » Honorer l’autre ne vous enlève rien de votre propre valeur, dit l’adage !
Quid d’El Hadj Ousseynou Diouf, son prédécesseur au Ballon d’or africain? « Mon idole de jeunesse » clame t-il, restituant à cet immense footballeur la place qu’il mérite dans le panthéon du football africain lui qui a donné au Sénégal, en compagnie de la génération 2002, l’une de ses grandes fiertés en même temps qu’une résonnance mondiale à notre pays. D’aucuns pourraient penser qu’accorder tant de place aux autres relèverait d’une forme de faiblesse, de manque d’ambition ou alors de l’hypocrisie.
A mon sens il s’agit plutôt de patience, d’empathie, d’humilité et de sincérité. Des gens comme Sadio ne se sentent à l’aise que dans un monde où ils vivent en égale dignité avec leur prochain. Sadio est un vrai leader. Il ne le revendique pas avec force, mais le suggère.
Très patient et confiant en ses capacités, il attend que les autres le découvrent, ce qui ne saute pas aux yeux d’emblée. Un vrai leader c’est d’abord un compétiteur, et Mané l’est assurément parce qu’à compétences égales, il en fait toujours plus que tous les autres. Quand Sadio joue, c’est comme si sa vie en dépendait. Il peut aller jusqu’à risquer sa vie (match contre le Cap Vert en coupe d’Afrique) pour réaliser son rêve de brandir la coupe sous le regard brillant de bonheur de ses compatriotes.
Sadio est un humaniste Il joue pour rendre heureux, sa communauté, Bambali, le Sénégal, l’Afrique, ses entraîneurs, ses co-équipiers, ses fans du monde entier. Il est aimé dans le monde du football et audelà, et cité en exemple par des leaders religieux comme exemple de persévérance dans l’effort, d’humilité (la séance de balayage d’une mosquée à Liverpool est devenue virale), de foi et de détachement du monde matériel.
De peur d’être prisonnier de propos qui l’encensent au point d’altérer son jugement, il prendra les devant en encensant l’autre. Lorsqu’il joue, le monde entier le regarde ; son message d’humilité, d’ardeur au travail, d’empathie et de simplicité est si puissant qu’il ébranle les plus endurcis. Il est désormais plus qu’un joueur de foot ; lui, c’est Sadio Mané, un concentré de valeurs humaines et sociétales.
Le prix Socrates vient magnifier la manière d’être de Sadio en société. Jusque-là, le footballeur était une sorte de gladiateur des temps modernes ; avec l’institution de ce prix dont il est le premier récipiendaire, gageons qu’il s’agit d’une invite d’une des instances du sport le plus populaire de la planète, à une plus grande implication du footballeur dans la société. Il faut dire cependant que l’excès d’humilité a son revers.
Sadio a été si humble à Liverpool malgré son apport déterminant que même son coach Jurgen Klopp s’y est trompé. Il aura fallu qu’il quitte ce club après six années de succès majeurs pour que soit établie de façon indiscutable la place centrale qu’il y occupait, sans jamais l’avoir revendiquée. Malgré son apport éminent dans le jeu et les performances, il est même revenu que son traitement salarial était en retrait par rapport à celui des autres stars de l’équipe, et que la considération pour lui n’était pas totale.
Klopp a laissé partir Sadio au Bayern dans des conditions considérées par Paul Merson comme « la pire affaire (qu’il ait vue) dans le foot depuis très, très longtemps ». Klopp devait penser quelque part que ce départ renforcerait son image d’entraîneur faiseur de miracles, transformant des joueurs inexpérimentés en prodiges. La suite lui a donné tort si l’on observe les débuts poussifs de Liverpool dans les diverses compétitions sans Mané.
Sadio au Bayern, c’est toujours l’esprit du jeu collectif qu’il incarne en butte à l’individualisme érigé en règle plus que partout ailleurs. Le crédo du Bayern, c’est l’efficacité. Vous ne marquez pas de buts, vous ne comptez pas, même si vous faites marquer d’autres. En sus du défi de répondre aux attentes de ses dirigeants qui ont illuminé de son nom le stade du Bayern, Sadio doit désormais relever le défi de devenir le meilleur joueur du monde dans les deux prochaines années. Pour cela, il a besoin de temps pour s’affranchir de son « mindset » qui le fait servir les autres quelquefois à ses dépens, de vite s’adapter au jeu de son équipe et aux attentes de son club, et enfin accepter d’aller davantage vers la lumière. Il en est capable, et c’est pourquoi, à ce stade, chaque Sénégalais devrait lui exprimer sa fierté et ses encouragements afin de le pousser à se surpasser.
C’est le Sénégal qui y gagnera d’en faire l’archétype du jeune Sénégalais que nous voulons.
Pour ma part, je lui dis bon vent, Ajaaraama Sadio Mané, Diadieuf !
« J’AI ÉTÉ PROPOSÉ COMME DG DU BSDA EN 1999»
Ousseynou Nar Gueye, ingénieur de projets culturels, communicant et sociétaire de la SODAV comme auteur dans la section littéraire, est candidat pour être élu en 2023 comme PCA de cette société civile du droit d’auteur et des droits voisins - ENTRETIEN
Entretien réalisé par Alassane Seck GUEYE |
Publication 21/10/2022
Ousseynou Nar Gueye, ingénieur de projets culturels, communicant et sociétaire de la SODAV comme auteur dans la section littéraire, est candidat pour être élu en 2023 comme PCA de cette société civile du droit d’auteur et des droits voisins. Il explicite ici sa candidature et présente son programme de gouvernance dans le cas où il est élu. Auteur du roman «Waïyyendi» paru en livre imprimé en décembre 2021 aux Éditions Presqu’île Lettrée, il nous parle aussi de son actualité littéraire.
Votre actualité, c’est le Ministère de la Culture et du Patrimoine Historique, qui, à travers sa Direction du Livre et de la Lecture, a acquis plusieurs dizaines d’exemplaires de votre roman « Waïyyendi », le vendredi 7 octobre 2022. Quels sentiments vous inspirent ce geste de l’Etat?
Oui, en effet, la Direction du Livre et de la Lecture (DLL), dirigée par M. Ibrahima Lô a acquis plusieurs dizaines d’exemplaires de mon roman « Waiyyendi ». Ils seront distribués dans les CLAC (Centres de Lectures et d’Animation culturelle), dans les centres culturels régionaux, auprès des associations partenaires. Le roman sera également présenté par la DLL dans des salons du livre à l’étranger. Je suis très réconforté que mon roman aille dans toutes les régions du Sénégal, dans les tréfonds du pays, vers le lectorat jeune et adulte. Je salue ce geste de l’Etat du Sénégal, dont le rôle en matière culturelle est d’abord la démocratisation des activités culturelles et artistiques, et la promotion de leur pratique par le plus grand nombre, dès le jeune âge. J’en profite pour remercier les collaborateurs de la DLL que sont : M. Ibrahima Diallo et Mme Diallo Khadidiatou Baldé, qui sont des modèles d’agents de la Fonction publique, métier qui est d’abord un sacerdoce.
Votre roman est paru en version électronique en janvier 2021 avec l’éditeur français Youscribe et en version papier avec l’éditeur sénégalais Editions Presqu’île Lettrée, en décembre 2021, quelle carrière fait le livre depuis lors ?
Oui, le livre a été présenté lors d’un lancement à l’Institut Africain de Management de Dakar, en version numérique, en janvier 2021, par Youscribe proposé par Orange. Il est sur Amazon aussi. Puis, en décembre 2021, le roman « Waiyyendi » est paru en version imprimée aux Editions Presqu’Île Lettrée, du Sénégal. Depuis, il fait son petit bonhomme de chemin dans les librairies, les cercles de lecture et dans les réseaux de distribution privés.
Sur la couverture du roman, pour le titre écrit en blanc, les trois lettres du mot Waiyyendi que sont Y, N et D, sont en jaune, pourquoi ?
Oui, j’ai voulu faire ressortir les initiales Y, N, D, qui prononcées à l’anglaise donne « Why, And, Dee », c’est-à-dire « Waïyyendi ». C’est un clin d’œil que j’ai voulu faire au personnage antagoniste du roman, Waïyyendi, qui donne son titre à l’œuvre, parce qu’il en est le fil rouge. Je n’ai pas voulu donner comme titre à mon roman le nom du héros, qui est Karbala. Ceci pour montrer que le héros est aussi un anti-héros, avec ses manques, ses manquements, ses doutes…Bref, son humanité faite de force et de fragilité, comme chez nous tous, êtres humains.
Le roman se déroule dans ce que vous appelez « le champ des champs à rythme ternaires », ainsi que vous appelez le monde de la musique mbalakh. De qui est inspiré le personnage antagoniste du roman Waïyyendi qui est un chanteur et qui s’affronte au héros Karbala ?
Waïyyendi, des initiales anglaises Y, N, D, est inspiré d’un personnage de la musique mbalakh. Le chanteur Yoro Ndiaye (rires) ? Ou l’auteur-compositeur-interprète- entrepreneur Youssou Ndour ? Eh bien, plutôt un peu pas mal de notre roi du mbalakh et star interplanétaire, que j’ai pratiqué au quotidien pendant six ans. Il est la source d’inspiration de ce personnage Waïyyendi, qui, attention, n’est pas quelqu’un de « wayyadi », pour parler wolof. Le souvenir de nos échanges personnels et professionnels et des bribes de notre collaboration passée, forment la silhouette du personnage Waïyyendi dans le roman. Je ne pouvais pas parler du monde de la musique mbalakh, sans avoir le king du mbalakh comme personnage important dans le roman. J’ai été son Responsable des projets et du Copyright, Coordonnateur de ses quatre managers internationaux, pendant six ans. C’était une expérience assez marquante, somme toute, et qui a irrigué ce roman dont la trame de fonds est les luttes autour de la question du droit d’auteur.
L’écriture du roman est très visuelle, avez-vous des projets d’adaptation de ce premier roman ?
En effet, j’ai voulu réussir une écriture très visuelle, presque cinématographique, pour décrire les scènes et camper les dialogues. Je suis content que vous l’ayez remarqué, car c’était mon objectif. Oui, j’ai des projets d’adaptation, après presque deux ans de vie de ce roman, pour en faire un film ou une mini-série. Pour le développement en scénario, où je mettrais la main à la pâte, je discute avec un acteur culturel et gestionnaire des arts ivoirien qui vit à Abidjan et qui a adoré mon roman. Il compte en tirer d’abord une pièce de théâtre. Ici aussi à Dakar, je suis en discussion avancée avec un professionnel reconnu qui est producteur de films. Nous allons avancer sur le développement du roman en scénario pour lequel je me mettrai à contribution, fort des enseignements que j’ai reçus du African Script Development Fund à Hararé au Zimbabwé avec le producteur Ben Zulu. Et enfin, nous avons déjà identifié le co-réalisateur sénégalais du futur film, car je co-réaliserai également, challah. Je suis très enthousiasmé par les perspectives de ce projet de film- « Waïyyendi ».
En janvier 2023, dans 4 mois, cela fera deux ans que le roman est sorti, avez-vous d’autres projets littéraires en ce moment. Un autre roman en gestation ?
Oui, le roman a pris des années pour en parfaire la finition. Et depuis bientôt deux ans, il est en circulation auprès des lecteurs. En effet, j’ai un autre projet de roman commencé depuis 2018, dont j’ai finalisé le manuscrit en février dernier et que j’ai soumis à cinq éditeurs, dont certains sur la place de Paris. Parmi les réponses reçues, il y en a une qui est pas mal prometteuse, et j’en attends la confirmation par le comité de lecture de cet éditeur. J’en saurai plus d’ici la fin de cette année 2022. Oui, j’ai hâte de sortir mon second roman, challah.
Dans une tribune publiée dans la presse, vous avez manifesté votre volonté de présenter votre candidature pour être élu PCA de la Sodav..
Je suis membre de la SODAV, la Sénégalaise du Droit d’Auteur et des droits Voisins, depuis janvier dernier. C’est une société civile, à la différence de l’ancien BSDA, et ce sont donc la quelque dizaine de milliers de sociétaires, réunis au sein de collèges, qui votent et choisissent leur PCA. Oui, je suis candidat au poste de PCA pour 2023, avec le slogan suivant : « L’expérience de l’expertise ! Ku mënul bawoo, lu yaqqu yowaa ! ». J’estime, après près de 25 ans de bons et loyaux services à la cause de la propriété intellectuelle, et en particulier de la propriété littéraire et artistique, et avec mon pedigree dans l’ingénierie culturelle au service des arts, y compris pour la musique mbalakh que j’adore, que je suis le mieux à même d’apporter le passage à l’échelle nécessaire pour les sociétaires de la SODAV, le « leap frog », et le changement de paradigme important qui est le suivant : « les ayant-droits de la SODAV sont des PME, des entreprises chacun à eux seuls, et doivent être considérés et traités comme tels, et non pas traités comme des assistés permanents ». Pour vous confier un secret, en 1999, Youssou Ndour a proposé au Président Abdou Diouf de changer le BSA en société civile, sur la base de mon projet dénommé « ADAMAI », et pour cela, de me nommer Directeur Général du BSDA, afin d’en conduire la transition vers le statut de société civile. Youssou Ndour comme le Président Diouf sont toujours vivants, Dieu merci, et peuvent le confirmer aisément, si vous le leur demandez. Seulement, à l’époque, la paix des braves et l’entente cordiale entre les grands de la musique sénégalaise n’existaient pas encore, et certains que je ne nommerais pas, consultés par le Président Diouf, se sont opposés au choix proposé sur ma personne du fait de ma proximité d’alors avec Youssou Ndour. Le Président Diouf a reculé faute de consensus entre les grands acteurs. Cette paix des braves entre les grands de la musique sénégalaise qui sont aussi des producteurs de musique, je suis la cheville ouvrière qui a aidé à l’obtenir, avec leur consentement et leur consensus bien sûr, car c’est moi qui ai rédigé les statuts de la CIPEPS (Coalition Interprofessionnelle des Producteurs et Editeurs Phonographiques du Sénégal), ai créé l’acronyme CIPEPS et l’ai fait entrer au Conseil national du Patronat en 2006, avec alors feu Mamadou Konté comme président de la CIPEPS.
Quel programme proposez-vous aux acteurs de la Culture ?
Bien, je ne peux pas ne pas répondre à votre question, car bien qu’organe de presse privé, vous menez une noble mission de service public auprès de vos lecteurs et du grand public, à qui chacun doit respect. Avant tout, je vous indique et je rappelle à tous que tout ce que je dirais en réponse à votre question est une affaire privée, en ma qualité de sociétaire de la SODAV, comme auteur littéraire, et que cela n’engage en rien les structures avec lesquelles j’ai des liens de collaboration professionnelle. Cela étant posé, je ne peux pas, toutefois, entrer dans trop de détails concernant mon programme, pour deux raisons que je qualifierai de principielles. La première, c’est que les idées ne sont pas protégées, tous les experts de la propriété intellectuelle le savent. Ce sont les concepts et les œuvres qui sont protégées.
Par conséquent, bien avant de livrer bataille pour être élu PCA, je pourrai me faire voler mes idées, notamment par l’équipe actuelle du Conseil d’Administration de la SODAV et sa présidente redoublante, Ngoné Ndour. Ensuite, la deuxième raison est que nous ne sommes pas encore à l’élection pour ce poste de PCA : or, je risquerai d’être questionné sans cesse pour donner plus de détails sur mes propositions.
Alors même qu’appartenir à la SODAV comme sociétaire n’est pas un travail. J’ai une occupation professionnelle à laquelle je consacre 12 heures par jours. Donc, attendons d’être proche de l’élection. Je ferai, challah, s’ils le veulent bien, des visites aux associations de sociétaires, pour exposer mon programme et je tiendrai une conférence de presse, relayée au plus grand nombre et y répondrai aux questions de la presse. Ce que je peux dire pour le moment, c’est que je fais d’un premier axe fort de mon mandat, si les sociétaires de la SODAV me font confiance, de faire acter et implémenter la rémunération pour copie privée, c’est-à-dire la redevance sur les appareils permettant l‘enregistrement d’œuvres artistiques (Smartphones, tablettes, ordinateurs, laptops, clés USB, CD- Rom…), où nous perdons 8 milliards de francs CFA par an, nous la SODAV, selon mes estimations les plus basses. Ceci n’est pas normal. De plus, 50% de cette rémunération pour copie privée pourra aller au financement d‘activités d’éducation culturelle et artistique et au financement de festivals sur toute l’étendue du territoire nationale. Je fais aussi de l’acquisition de biens collectifs tangibles propres aux sociétaires de la SODAV un deuxième axe stratégique de ma possible future action, dans le cas où je suis élu PCA . Car, c’est profondément anormal aussi, que les 5 milliards de FCFA d’appui COVID octroyés par l’Etat aient été partagés de manière égalitariste et quasi-communiste, sur forcing – je ne peux pas l’appeler autrement- de gens vraisemblablement non avisés, comme Daniel Gomes, président de l’Association des métiers de la Musique du Sénégal et membre du CA de la SODAV, et par celle d’autres comme Aziz Dieng qui a été PCA de l’ex-BSDA et qui à mon avis, n’a pas assez fait pour le droit d’auteur dans ce pays, et en a même fait reculer la cause. Ce qui a fait que chaque ayant-droit de la SODAV s’est retrouvé avec 129.000 francs CFA sur les 5 milliards, c‘est-à-dire avec des cacahuètes. Ce n’est pas structurant.
Quand j’étais dans le comité d’expert du PPIP (Programme de Promotion des Investissements Prioritaires) alors dirigé par feu Mabousso Thiam et financé par la Banque Mondiale au nom de l’Etat du Sénégal en 2006, pour ce qui est de la question des arts, l’ambition du gouvernement Sénégal, avec un million deux cent mille dollars, était non seulement de financer l’élaboration de la loi sur le droit d’auteur et les droits voisins qui sera votée finalement en janvier 2008 sur impulsion décisive de Macky Sall alors Président de l’Assemblée nationale, mais aussi d’acquérir des studios d’enregistrement, y compris mobiles, à installer dans tout le pays pour faire du Sénégal un nouveau Nashville, ville qui est la Mecque de la musique aux Etats – Unis. Ce deuxième volet Nashville sénégalais n‘a jamais vu le jour. Et on ne sait pas où est passé l’argent, il a probablement été restitué à la Banque Mondiale. Mais bon, bref ! Le troisième axe stratégique de ma future action, c’est l’accès à la propriété foncière et à la Couverture Maladie Universelle pour tous les milliers de sociétaires de la SODAV, notamment les interprètes et pour ce qui est de la musique, les instrumentistes.
Enfin, je ne saurais ignorer tout ce que nous perdons en matière de droits numériques, et qu’il faut aller récupérer de gré ou de force auprès des Google, Amazon, Facebook, Apple, Youtube (qui appartient à Google) et aussi l’urgence de la mise en place de mécanismes numériques de mesure, auxquels il faut recourir pour savoir très exactement qui utilise quoi comme œuvre dans ce pays, en temps réel, au lieu de continuer à se fier à des fiches de déclaration en papier des utilisateurs, qui d’ailleurs ne sont jamais remplies. Et donc faire les répartitions des perceptions en fonction de ces mesures numériques. J’ai aussi une action de mon programme de gouvernance qui va en direction des managers d’artistes et agents d’artistes, qui doivent entrer à la SODAV comme éditeurs des œuvres de leurs artistes, dont ils sont souvent les inspirateurs et les co-auteurs des œuvres, ou alors, ils doivent entrer à la SODAV comme co-producteurs de musique, ce qu’ils sont souvent. Les journalistes et éditeurs de presse doivent aussi gagner des droits d’auteur, des royalties, sur les réutilisations numériques de leurs articles.
Au total, je placerai mon action et mon mandat sous le signe de l’inclusivité, avec l’ambition que dans 5 ans, à la fin du nouvel agrément que le Président Macky Sall vient d’octroyer à la SODAV comme société civile unique du droit d’auteur au Sénégal, on en aboutisse à plusieurs sociétés civiles du droit d’auteurs et des droits voisins, par genre artistique, comme cela se passe dans tous les pays avancés. Car il n’est pas normal que le désert financier des autres arts se cache derrière la vache à lait de la musique, qui rapporte l’essentiel, soit 90%, des perceptions. Ceci n’est pas normal. Il est ainsi anormal, que l’autre année, les perceptions pour les arts graphiques n’aient rapporté qu’une maigre somme de 20 millions à répartir entre tous les plasticiens du Sénégal. « Inclusivité et expérience de l’expertise » seront mes maitres- mots. Comme je vous l’ai dit : « l’expérience de l’expertise ! Ku mënul bawoo, lu yaqqu yoowa ! »
MACKY CONFRONTÉ AU SYNDROME DE WADE
Agitation autour de la question du troisième mandat, rébellion au sein de la mouvance présidentielle… Mamadou Sy Albert, Abdoulaye Mbow et Ibrahima Bakhoum décortiquent
Le débat sur une candidature du président Macky Sall en 2024 refait encore surface sur la scène politique. Récemment, le ministre de la Justice, Ismaël Madior Fall, sur les antennes d’une radio de la place, avait esquivé la question sur une possibilité de candidature du président Macky Sall en 2024. Pourtant, c’est ce même Ismaïla Madior Fall qui avait disqualifié en 2011 l’actuel Président, faisant savoir que la Constitution a été très claire et que « Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs ». Du coté de la majorité, on assiste à une montée en puissance des souteneurs du troisième mandat. Parmi eux, Dr Cheikh Kanté, ministre chargé du suivi du Plan Sénégal Emergent et d’autres responsables politiques de Benno Bokk Yaakar (BBY). Le président de la République lui-même pose des actes allant dans le sens d’accréditer sa volonté de se représenter en 2024 comme la sanction qui s’est abattue sur ses partisans qui ont invalidé sa candidature ainsi que la promotion de ceux qui la soutiennent. Il y a aussi le projet de loi pour l’amnistie de Khalifa Sall et Karim Wade, l’appel à la remobilisation des troupes à travers la vente d’un million cinq cent mille cartes de l’Apr... Autant d’actes posés par l’actuel locataire du Palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor qui font douter de l’intention du président Macky Sall de quitter le pouvoir en 2024.
Selon Mamadou Sy Albert, la question du troisième mandat, agitée dans le camp de la majorité, c’est pour contrer ceux qui invalident la candidature du président Macky Sall en 2024. Cependant, prédit le politologue, il y aura une forte résistance pour empêcher l’actuel chef de l’Etat de se représenter en 2024. Des franges de l’opposition et de l’opinion publique antitroisième mandat de Macky sont prêtes à lui barrer la route. Ces responsables politiques de l’Apr, explique l’analyste, se positionnent contre les gens qui défendent que le président n’a pas droit à un troisième mandat. Une stratégie qui, à l’en croire, participe à préparer la candidature de Macky Sall en 2024. Les animateurs de ce courant sont des ministres ou des directeurs généraux. La couleur est ainsi annoncée dans l’Apr. L’idée d’une troisième candidature fait déjà son chemin. « Ils se battent sur deux fronts. En interne, ils préparent la candidature de Macky Sall et à l’externe ils veulent faire face à cette vague montante qui veut que le président Sall ne soit pas candidat en 2024. C’est clair que le fait que Macky Sall invite l’Apr à initier la vente des cartes, à structurer le parti et à chercher un million cinq cent mille militants, est un mot d’ordre politique qu’il lance pour réorganiser son appareil politique. Conscient que l’Apr traverse des difficultés internes, il met en place un dispositif pour que son parti se prépare à des prochaines joutes électorales. S’il y a réorganisation de l’Apr, le parti va porter sa candidature à la présidentielle de 2024 » se dit convaincu le politologue.
Mamadou Sy Albert : « Le flou sur la question du troisième mandat est un scénario totalement maitrisé par Macky Sall pour neutraliser l’Apr et le Benno »
Au vu de tout ce qui est en train de se dérouler, Mamadou Sy Albert estime que l’Apr prépare une troisième candidature du président Macky Sall comme l’avaient fait avant lui les responsables politiques du Parti démocratique sénégalais (Pds) en 2011 à ce stade. « L’Apr n’a pas de numéro deux. Macky Sall ne veut pas d’un second. Là, il va vers une présidentielle. Pratiquement, on peut dire qu’il n’y aura pas de débat à l’intérieur de son parti sur la candidature. Donc, ils vont aller directement vers la décision que Macky Sall va prendre. Au niveau de Benno, c’est encore pire. Parce que l’Apr est alliée avec l’Afp et le Ps qui sont aussi muselés. Le Ps ne peut pas, dans le contexte actuel, prendre la décision de discuter sur son candidat en 2024. C’est pareil pour l’Afp. Macky Sall, qui a muselé son parti, n’aura pas de dauphin. Il muselle également le Benno pour que cette coalition n’ait pas le temps de discuter sur une candidature unique ou pas. Ce qui veut dire qu’on va vers un scénario totalement maitrisé par Macky Sall. Soit il va confirmer sa candidature soit il va imposer son dauphin. En tout cas, il est en train de positionner des responsables de l’Apr au cas où il ne se présenterait pas. Je pense que Macky Sall prépare son dauphin » estime l’enseignant chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) Mamadou Sy Albert.
La descente « aux enfers », de Diouf Sarr, une pilule amère qui peine à être avalée !
De ministre à vice-président de l’Assemblée nationale, l’ancien ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, a été rétrogradé. Fragilisé par la liste parallèle de Mame Mbaye Niang et la non implication de certains responsables politiques de Benno durant la campagne électorale des locales de janvier dernier, le candidat malheureux de la majorité présidentielle à la mairie de la ville de Dakar s’est vu démettre de ses fonctions de ministre de la Santé suite au drame survenu à l’hôpital Mame Abdoul Aziz à Tivaouane. Lequel avait emporté 11 bébés brûlés dans un incendie. Il a été remplacé par Dr Mary Khemess Ndiaye. Député appartenant toujours à la majorité présidentielle, l’ancien maire de Yoff a récemment mis en place son propre mouvement politique. Selon Mamadou Sy Albert, il n’est pas l’aise à l’Assemblée nationale. Il ne l’est pas non plus au sein de l’Apr. A en croire Abdoulaye Diouf Sarr, son ambition n’est pas d’être un parlementaire. Le fait qu’il ait monté son mouvement politique pourrait faire douter de son éventuelle volonté de soutenir le troisième mandat comme le font déjà quelquesuns de ses camarades de parti. Le politologue est d’avis qu’il y a de fortes chances que le patron des cadres du parti présidentiel prenne le même chemin qu’Aminata Touré. « On ne peut dire qu’actuellement, il prépare quelque chose. Mais je crois que Diouf Sarr n’est pas à l’aise à l’Assemblée nationale. Son ambition, ce n’est pas d’être un parlementaire. Il a brigué la mairie de Dakar. Donc il est mal à l’aise à l’Assemblée. Il est mal à l’aise au niveau de l’Apr parce qu’il n’a pas eu le soutien des responsables de son parti quand il a voulu être maire de la ville de Dakar. C’est quelqu’un qui est déçu par les résultats des élections locales, par le manque de soutien de ses camarades de parti. Je crois que le président n’a pas voulu de lui au gouvernement. C’est quelqu’un qui est mal à l’aise mais et mijote quelque chose », conclut Mamadou Sy Albert.
Aboulaye Mbow, journaliste et analyste politique : « il n’y a pas de nouvelle Constitution autorisant un Président à faire plus de deux mandats consécutifs »
Selon le journaliste et chroniqueur politique Abdoulaye Mbow, la majorité de ceux-là qui entretiennent un débat autour d’une troisième candidature de Macky Sall sont intéressés par des prébendes politiques. L’un dans l’autre, ce qu’il faut s’avoir, précise-t-il, c’est que l’Apr ne sera plus la même le jour où le président Macky Sall fera sa déclaration officielle de candidature. Qu’il soit candidat ou pas en 2024, le Benno sera un autre Benno le jour où le président Macky Sall détermina clairement sa position concernant la présidentielle de 2024. A en croire notre interlocuteur, ce jour-là, des personnalités politiques vont quitter l’Apr et Benno. Mimi Touré sera le réceptacle des prochaines frustrations. Elle sera également le réceptacle des anti-troisième mandat qui attendent le bon moment pour se décider. « Si l’on se rappelle de la jurisprudence de l’ancien chef d’Etat, Me Abdoulaye Wade, entre 2011 et 2012 et qui avait conduit à la mort de 11 Sénégalais, je crois bien que ce sont ceux-là qui sont aujourd’hui au pouvoir qui combattaient la troisième candidature d’Abdoulaye Wade. Ils combattaient aussi pour la défense de la Constitution à tous les niveaux et à toutes les échelles. Il ne s’agit pas de parti politique. Mais c’était une participation active de la société civile qui avait donné naissance aux évènements du 23 juin à travers le mouvement M23. C’est à l’appel du M23 que le jeune Mamadou Diop a été tué à la place de l’Obélisque. Le président Macky Sall y était avec d’autres ténors qui sont aujourd’hui au pouvoir avec lui », rappelle Aboulaye Mbow. Autant de choses, selon l’analyste, à prendre en compte pour éviter que l’histoire se répète avec un forcing pour une éventuelle candidature de Macky Sall en 2024. « Le professeur Ismaïla Madior Fall avait répété la phrase trois fois pour soutenir, clamer et déclamer qu’un président ne pourra pas briguer plus de deux mandats consécutifs. Le porteparole du gouvernement de l’époque, Seydou Guèye, l’a soutenu de même que l’ancien Premier ministre Boun Abdallah Dione. Que veulent-ils que les Sénégalais retiennent sinon leurs déclarations ? Il n’y a pas de nouvelle Constitution. La seule qui existe c’est celle adoptée par le peuple sénégalais lors du référendum de 2000. Ce qui a donné à la naissance à la Constitution de 2001 qui est toujours en vigueur. Il n’y a que 15 points qui ont été changés lors du referendum de 2016. Donc c’est la même Constitution qui avait dit que « Nul ne peut exercer plus deux mandats consécutifs » martèle le journaliste et chroniqueur politique.
Mettre en avant la stabilité politique du pays !
Selon toujours Abdoulaye Mbow, le président Macky Sall entretient un flou total par rapport à sa troisième candidature au regard des actes qu’il continue de poser depuis l’entame de son second mandat. Des actes qui poussent les Sénégalais à croire qu’il s’achemine vers une troisième candidature en 2024. Or, précise l’analyste, ce qui est à retenir c’est sa déclaration du 31 décembre 2018 mais également celle faite au côté de l’ancien président burkinabé Roch Marc Kaboré où il avait soutenu devant les Sénégalais qu’il ne pouvait pas y avoir et qu’il ne fera un troisième mandat. « La chose la plus essentielle, c’est de maintenir le Sénégal dans un climat politique et social apaisé. De maintenir et de cultiver la paix qui règne au Sénégal depuis notre accession à la souveraineté internationale. De ce point de vue, il appartient aux tenants du pouvoir d’avoir un sens élevé de la responsabilité par rapport au respect de la Constitution. Nous ne devons plus être véritablement sur un débat qui nous ramène des dizaines d’années en arrière alors que la démocratie sénégalaise doit continuer d’avancer », soutient Abdoulaye Mbow. Qui souligne que ce serait insulter les Sénégalais que de soutenir qu’en dehors du président Macky Sall, il n’y a pas un autre Sénégalais qui puisse tenir les rênes de ce pays. « C’est insulter les hauts responsables, les militants, les femmes les jeunes de valeur qui sont au niveau de l’Apr et de Bby que de leur dire qu’en dehors du président Macky Sall, vous n’êtes absolument rien. Au niveau de son parti, l’Apr, et de sa coalition, Bby, il y a un ou des potentiels candidats à la candidature de 2024 » se dit convaincu notre confrère. S’agissant du cas d’Abdoulaye Diouf Sarr, le journaliste précise que c’est le président Macky Sall qui a participé à sa liquidation. Ceci, en laissant d’autres responsables politiques, comme Mame Mbaye Niang, mettre en place des listes parallèles à Dakar. Lesquelles ont affaibli Abdoulaye Diouf Sarr. « C’est l’une des causes de sa défaite lors des élections locales. Cde même s’il avait en face de lui un sérieux candidat de Yewwi, Barthélémy Dias en l’occurrence. Qu’il (Ndlr : Diouf Sarr) pose des actes, c’est tout à fait normal. Qu’il donne l’impression d’avoir été trahi, c’est tout fait normal. Parce que, quoi que l’on puisse dire, il a toujours été un militant discipliné. Il a toujours montré qu’il restait fidèle aux idéologies qui ont fondé l’Apr et Bby » conclut le politologue Abdoulaye Mbow.
Ibrahima Bakhoum, journaliste et politologue : « Macky Sall a failli à sa promesse de clore définitivement la question du troisième mandat »
Le doyen Ibrahima Bakhoum est convaincu que le président Sall a failli à sa promesse faite aux Sénégalais de clore définitivement le débat du troisième mandat lors de son accession au pouvoir. Ce en faisant en sorte que plus personne ne se mette à poser la question. Il voulait l’évacuer pour de bon en appelant à un référendum en 2016. « Ce débat-là avait fait perdre du temps au Sénégal entre 2011 et 2012. Le président Sall estimait avoir réglé la question définitivement. 2019devait être sa dernière candidature. C’est bien lui qui l’avait dit. Le reste, c’est la lecture de l’article 27 de la Constitution. Certains vous disent que la durée du mandat est de cinq ans. Si la durée du mandat est de cinq ans effectivement, on dit qu’il a fait son premier mandat de 2019 à 2024 et que le second va commencer à partir de 2024. C’est une lecture du premier alinéa de l’article 27. Le deuxième alinéa de l’article 27 dit « Nul n’a le droit de faire plus de deux mandats consécutifs ». Maintenant, il faut aller voir est ce qu’il s’agit du mandat de 5 ans ou est-ce que nul ne peut faire plus de deux mandats. Est-ce qu’un mandat, c’est à partir d’un décompte ou c’est à partir de la prestation de serment. Si c’est la prestation de serment devant le Conseil Constitutionnel, oui le premier mandat de Macky Sall c’est 2012. Et de 2019 à 2024, il a fait son second mandat » a expliqué doyen Ibrahima Bakhoum. Le journaliste et formateur précise que la création d’un mouvement politique, de quelque bord qu’il puisse advenir, de Diouf Sarr ou autres, ne contribue pas au renforcement de l’Apr encore moins de la coalition Benno Bokk Yaakar. « D’autres frustrations vont commencer à s’exprimer en douceur. De ce point de vue, on comprend que le Président puisse se dire que si cela entraine une division, le mieux pour lui c’est de se présenter en 2024. Même s’il doit partir, il a bien envie que son successeur soit de son camp pour diverses raisons. Est-ce que ceux qui ont été sanctionnés, c’est à cause de leur déclaration sur le troisième mandat ou autre chose ? On ne sait pas. Il faut faire le rapprochement entre les deux : le moment où ils l’ont dit et le moment où ils ont été éjectés. Ces actes peuvent faire penser à cela, une intention de prétendre à une troisième candidature en 2024 » conclut Ibrahima Bakhoum.