QUATRE PATIENTS EN RÉANIMATION MEURENT AU BÉNIN APRÈS UNE COUPURE D'ÉLECTRICITÉ
Le drame survenu dans le plus grand hôpital du pays a suscité une pluie de critiques sur cette structure dite de référence. Plusieurs enquêtes sont en cours afin d’en élucider les origines
Au Bénin, le Centre national hospitalier et universitaire Hubert Koutoukou Maga (CNHU-HKM) est dans le collimateur des populations depuis la mort de quatre patients le 7 octobre 2022 au service de réanimation.
Cette structure hospitalière située dans la ville de Cotonou est une des plus anciennes du pays et également l’une des mieux équipées. De ce fait, cet incident qui a été précédé d’une coupure d’électricité suscite d’autant plus l’émoi au sein de la population béninoise.
Vives critiques
De nombreux habitants se sont saisis des réseaux sociaux pour raconter leur malheureuse expérience avec cet hôpital, certains allant jusqu'à le qualifier de "mouroir". "Qu’un tel drame nous frappe en plein cœur de notre hôpital de référence est profondément horrifiant, révoltant parce qu’intolérable", a ainsi tonné Éric Houndété, président du parti d’opposition Les Démocrates.
Les critiques sont si vives que le CNHU-HKM a dû réagir en urgence ce dimanche 9 octobre 2022. Son directeur général, Dieudonné Gnonlonfoun, a notamment confirmé la mort des quatre patients, sans toutefois lier l'incident à une coupure d’électricité. "La direction invite au calme en attendant les conclusions des missions d’investigations en cours et rassure qu’une légèreté ou faute professionnelle ne restera pas impunie", indique-t-il dans un communiqué.
Le ministère de la Santé parle pour sa part de "situation grave à un moment où le gouvernement a engagé d’importants efforts pour l’amélioration de la qualité des soins offerts dans les formations sanitaires".
Enquête en cours
Cette tragédie intervient moins d’un mois après l’entrée en fonction de l'Autorité de Régulation du Secteur de la Santé (ARS). Dans le cadre des réformes du système national de santé, cette structure est, entre autres, chargée de veiller à l’assurance d’une offre de soins de qualité dans tout le pays et de sanctionner les praticiens en cas de besoin.
C’est à ce titre que le président Patrice Talon a demandé à l’ARS de faire la lumière sur ce dossier. Le procureur de la République a également été saisi dans l’éventualité d’une suite judiciaire.
Ce sinistre du CNHU-HKM rappelle la série de drames qui a secoué ces derniers mois des hôpitaux au Sénégal. L’un des plus retentissants a vu la mort de onze nouveau-nés à la suite d’un incendie au sein d’une unité néonatale à Tivaouane, dans l’ouest du pays, fin mai 2022.
Murs calcinés, vitres brisées, portes défoncées, ordinateurs et livres éparpillés : cher au milieu culturel, l'Institut français à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, théâtre d'un putsch fin septembre, ne présente plus que des scènes de désolation
Le 1er octobre, des manifestations se sont multipliées au lendemain du coup d'État qui a porté le capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir, destituant le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même auteur d'un putsch huit mois plus tôt.
Des bâtiments français, notamment l'ambassade de France et les Instituts français à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays, ont été pris à partie par des manifestants, qui accusaient Paris de protéger le lieutenant-colonel Damiba dont ils réclamaient le départ.
À Ouagadougou, la rue menant à l'Institut français est jonchée de bris de verres, de carcasses d'ordinateurs ou de climatiseurs brûlés.
Le bâtiment est désormais isolé par un périmètre de sécurité installé par la police burkinabè, a constaté ce 12 octobre un journaliste de l'AFP.
Dans le sas d'entrée, les portiques et scanners à bagages ont été calcinés, le plafond et les murs noircis par les flammes.
"C'est l'œuvre de vrais monstres, qui aujourd'hui ne peuvent même pas justifier le saccage de lieux si importants pour le monde culturel, estudiantin, professionnel et artistique", lâche, entre deux soupirs, William Somda, entrepreneur culturel, dépité par "l'étendue des dégâts". "Tous les bâtiments ont été saccagés : les deux niveaux de la médiathèque adulte, la médiathèque enfants, le centre de langue, la salle d'exposition et les deux salles de spectacle", déplore Thierry Bambara, régisseur général de l'Institut français de Ouagadougou.
"Les dégâts sont énormes. Il faudra attendre de faire le point exhaustif pour dresser un bilan chiffré des dégâts", poursuit-il, précisant que "des ordinateurs, divers autres appareils, dont des consoles, des instruments de musique ont été brûlés".
"On commence d'abord par brûler des livres et après on va brûler des hommes. Celui qui peut brûler une bibliothèque, un espace culturel, il a brûlé les hommes qui ont écrit ces livres", lance Salif Sanfo, un opérateur culturel et ancien député, scrutant les dégâts à la bibliothèque.
Dans la grande salle de la bibliothèque, les étagères renversées, des livres, couverts de suie, jonchent le sol, éparpillés entre des CD-ROM et des claviers d'ordinateurs.
"Un symbole"
"Nous nous trompons de route et nous faisons le jeu de ceux qui sont logiquement nos ennemis et qui ont brûlé les bibliothèques à Tombouctou (au Mali). Ceux qui ont incendié l'Institut français ne sont pas mieux que ces gens", les djihadistes qui ciblent le pays depuis 2015, tranche-t-il.
"C'est désolant ! Il va falloir condamner avec la plus grande fermeté les auteurs de ces actes de vandalisme", déplore Salif Sanfo, qui "espère ne plus voir une telle scène indigne de la légendaire hospitalité burkinabè". "Il ne faut pas jeter l'eau du bain avec le bébé. Qu'on soit pro-russe ou anti-français, l'institut a été et est pour le Burkina Faso un symbole", ajoute-t-il, en évoquant le sentiment anti-français et la présence de drapeaux russes lors des manifestations.
"Une deuxième maison"
"Ça fait des années qu'on fréquente ce lieu qui est devenu une deuxième maison pour nous. Le voir dans cet état, par le fait d'insensés, c'est une grosse tristesse, une désolation et une perte pour les Burkinabè, en particulier les artistes", explique à l'AFP Ali Ouedraogo, artiste plasticien, l'air hagard, devant des tableaux empilés dans la salle d'exposition.
Pour l'artiste musicien et instrumentiste burkinabè Kantala, "le saccage de l'Institut est un coup dur pour nous. Nos projets prennent un coup parce que ce qui était mis à notre disposition par cet espace et son administration, on n'est pas sûr de l'avoir ailleurs". "J'ai un festival en préparation qui devait se dérouler ici à l'Institut français en décembre. Maintenant je ne sais pas comment faire !", soupire-t-il.
Les deux instituts de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso sont fermés jusqu'à nouvel ordre, a indiqué dans un communiqué l'ambassade de France, dont les services et ceux du consulat général sont également suspendus.
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 12 OCTOBRE
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 12 octobre 2022.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES :
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
• Monsieur Yoro Moussa DIALLO, Magistrat, précédemment Conseiller Juridique à la Présidence de la République, est nommé Agent Judiciaire de l’Etat, poste vacant.
• Monsieur Aymérou GNINGUE, Ingénieur en Génie du Raffinage du Pétrole et Pétrochimie, est nommé Président du Conseil d’Administration de la HOLDING SOCIETES DES PETROLES DU SENEGAL (PETROSEN HOLDING SA), poste vacant.
• Monsieur Papa Ibrahima FAYE, Economiste- financier, précédemment, Directeur du Centre régional des Œuvres universitaires sociales de Saint- Louis, est nommé Directeur général du Fonds d’Entretien routier autonome (FERA), en remplacement de Monsieur Mamadou FAYE, appelé à d’autres fonctions.
• Monsieur Mamadou FAYE, Ingénieur en Génie civil, précédemment Directeur général du Fonds d’Entretien routier Autonome (FERA), est nommé Directeur général de la Société de Gestion des Infrastructures publiques dans les Pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose (SOGIP SA), poste vacant.
• Monsieur Abdoulaye DIOP, Cadre commercial, est nommé Directeur général du Conseil Sénégalais des Chargeurs (COSEC), en remplacement de Monsieur Mamadou NDIONE, appelé à d’autres fonctions.
• Monsieur Mohamadou DIAITE, Inspecteur des Impôts et des Domaines de classe exceptionnelle, précédemment Directeur de l’Administration et du Personnel à la Direction générale des Impôts et des Domaines, est nommé Directeur général de la société nationale « La Poste », en remplacement de Monsieur Abdoulaye bibi BALDE, appelé à d’autres fonctions.
• Monsieur Chérif BALDE, Physico - Chimiste, Professeur des Universités, précédemment Président du Conseil de Réglementation de l’Agence sénégalaise de Règlementation Pharmaceutique (ARP), est nommé Directeur général du Centre Expérimental de Recherche et d’Etudes pour l’Equipement, en remplacement du Professeur Papa Goumba LO, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
• Monsieur Ahmadou Bamba KA, Docteur ès Lettres, est nommé Directeur du Centre régional des Œuvres universitaires sociales de Saint- Louis, en remplacement de Monsieur Papa Ibrahima FAYE, appelé à d’autres fonctions.
• Monsieur Ousseynou DIOP, Professeur des Universités, matricule de solde 665 794/C, est nommé Directeur du Centre régional des Œuvres Universitaires sociales du Sine Saloum.
• Madame Néné Fatoumata TALL, Titulaire d’un Master 2 en Administration des Affaires, est nommée Coordonnateur national du Programme de Développement de la Microfinance Islamique au Sénégal (PROMISE), poste vacant.
• Monsieur Yellamine GOUMBALA, Administrateur civil, matricule de solde 608 556/H, est nommé Secrétaire général de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP), en remplacement de Monsieur Samba Alassane THIAM, appelé à d’autres fonctions.
• Monsieur Léonce NZALLY, Administrateur civil principal, précédemment Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement (DAGE) au Ministère de la Culture et de la Communication, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement au Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, poste vacant."