Depuis cinq mois, l’Europe, et particulièrement la France, est confrontée à une pénurie de moutarde sans précédent. Dans les supermarchés et épiceries, les pots de moutarde se font très rares, s’ils ne sont pas invisibles, au point que les prix ont augmenté du simple au triple. Encore faudrait-il trouver ce produit ! Pour pallier la pénurie, des industriels français se sont tournés vers le Sénégal qui dispose d’industries de fabrication de moutarde. Malheureusement, notre économie ne profite pas pleinement de cette aubaine à l’exportation à cause des frais et taxes portuaires très élevés qui entravent le corridor Dakar-Paris. De quoi, sans doute, mettre les autorités dans tous leurs états et leur faire monter la moutarde au nez à cause de cette occasion gâtée ! « Le Témoin » a enquêté.
Après le sel et le poivre, la moutarde est la reine des condiments. Si ce n’est des sauces puisqu’elle est le pilier du goût, l’élément incontournable de la saveur. Ces derniers mois, en France comme partout dans plusieurs pays européens, les pots de moutarde étaient absents des rayons des supermarchés et épiceries. Cette rareté est liée en partie à la guerre en Ukraine, mais surtout à de mauvaises récoltes au Canada et en France, les deux principaux producteurs mondiaux de graines de moutarde. Le malheur des Français fait le bonheur pour ne pas dire la « saveur » des entreprises sénégalaises de moutarde comme Sosagrin, Senico, Amar trading, Sonia etc. Car, pour pallier la pénurie, les fabricants hexagonaux se sont tournés vers le Sénégal pour importer en quantité industrielle des pots de moutarde. Selon un industriel sénégalo-libanais s’activant dans ce créneau, depuis que la France est confrontée à une pénurie généralisée de moutarde, le Sénégal vole au secours de sa gastronomie. « Car, de nombreux industriels français se sont tournés vers notre pays pour importer de la moutarde sous emballage en verre ou en plastique. Des produits en quantité industrielle expédiés par conteneurs vers l’hexagone. Bien évidemment, nous avons fait de très bonnes affaires. Malheureusement, ces derniers temps, les frais et taxes portuaires ont compromis la rentabilité de ces exportations. Une situation déplorable qui a poussé les opérateurs français à se rabattre sur la Côte d’Ivoire dont les procédures d’exportation sont à la fois flexibles et accessibles. Il est vrai qu’il n’y a pas de droits de douanes à l’exportation, mais les frais et taxes d’accostage, de déport et de déchargement sont trop élevés au port de Dakar » se désole notre moutardier installé à la zone industrielle de Dakar ?
Dans la même foulée, le directeur général d’une autre entreprise agroalimentaire fabriquant de la moutarde déplore également le fait qu’au Sénégal, les frais et taxes portuaires à l’exportation sont plus élevés que ceux à l’importation. « Une situation paradoxale qui fragilise l’économie sénégalaise et plombe la performance et la compétitivité du Port de Dakar » se désole-t-il, histoire de dire que la moutarde est en passe de leur monter au nez là où elle devait être une saveur économique pour notre balance des paiements. Pourtant, cette pénurie de moutarde en France pouvait être une aubaine pour nos industries qui exportent si peu et auraient pu trouver là une bouffée d’oxygène.
Par ailleurs, notre premier moutardier nous révèle sa très bonne récolte en matière de graines de moutarde produites au Sénégal. Vous avez bien lu ! « Oui ! J’ai récemment cultivé et récolté une importante quantité de graines de moutarde, ici, au Sénégal. D’ailleurs, je suis en train de chercher une dizaine d’hectares de terres entre Mbour, Thiès et Fatick pour y développer cette culture de moutarde. Car, la plante de moutarde est facile à cultiver au Sénégal qui dispose de terres fertiles et abondantes, mais faiblement exploitées à cause des chantages de la part des mairies et communautés rurales. Sans compter l’impuissance coupable de l’Etat qui peine à libérer ses terres agricoles prises en otage sans droit ni titre par les populations qui prétendent qu’elles étaient exploitées par leurs aïeux » s’agace notre spécialiste de la moutarde qui s’active aussi dans l’agriculture.
Poussant sa curiosité, « Le Témoin » a appris que si le pot de moutarde sénégalaise, qui coûtait 1.200 cfa, se vend actuellement à 2.000 CFA, c’est parce que le prix de la la tonne de graines de moutarde chez les cultivateurs canadiens a connu une forte hausse. Car, renseigne-t-on, la tonne de graines qui coûtait 300 dollars soit 150.000 CFA à l’importation se négocie aujourd’hui entre 3.600 et 4.000 dollars soit 1.800.000 CFA et 2.000.000 CFA !
Premier consommateur africain de moutarde
Et si le temps d’une pénurie la France compte sur le Sénégal pour satisfaire sa très forte demande et sauver sa cuisine, c’est parce que le Sénégal est le premier consommateur africain de moutarde. Un haut rang gastronomique qui se justifie de par ses multiples restaurations annuelles de masse liées aux grands rassemblements religieux, gamous, ziarras, magals, thiants ainsi que les cérémonies familiales et autres fêtes religieuses tels que les mariages, baptêmes, anniversaires, tabaski, korité, Noël, Pâques, fins d’années etc. Sans oublier les cuisines de tous les jours, les gargotes, les dibiteries et autres « forokh thiaya » où s’invite, de gré ou de force, la moutarde dans toutes ses saveurs. En dehors de la consommation, le Sénégal fait partie du trio des premiers producteurs africains de moutarde. Ce, avec une dizaine d’entreprises agroalimentaires spécialisées dans la production de la moutarde dont les usines tournent à plein régime pour satisfaire le marché local. Jusque dans les années 80 et 90, plus de 500 tonnes de moutarde étaient importées de France sous diverses marques dont les principales sont « Amora », « Aura », « Corinor », « Blanche » et « Ducros ». Il y avait aussi la marque « Star » qui nous venait du Maroc. Seulement c’est au début des années 2000 que les industriels sénégalais se sont lancés dans la production.
Pour se substituer à ces importations massives, les entreprises sénégalaises de la moutarde avaient réussi à convaincre l’Uemoa de prendre des mesures de protection en leur faveur. Des mesures visant à freiner l’importation de moutarde. « Vous savez, la moutarde est un produit très rentable avec des milliards cfa de chiffres d’affaires/an. C’est pour cela que l’Uemoa nous a protégés contre les importations sauvages qui avait failli mettre à genoux les sociétés sénégalaises productrices de moutarde. Aujourd’hui, les commerçants sénégalais n’ont plus besoin d’importer de la moutarde puisque le Sénégal en produit suffisamment au point d’en exporter vers l’Europe » se réjouit ce moutardier sénégalais. Dont les exportations juteuses — ou savoureuses comme la moutarde — sont hélas plombées depuis quelques temps par les frais et taxes portuaires très élevés pratiqués par le Sénégal. Une situation dont profite pleinement le grand rival ivoirien.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
BALLONS DE SONDE, BONNETEAU ET TROISIÈME LARRON
Ou bien nous sommes des gens qui voient le mal partout ou alors nous assistons effectivement à une stratégie bien coordonnée pour pousser le président de la République, Macky Sall, à briguer un troisième mandat en 2024
Ou bien nous sommes des gens qui voient le mal partout ou alors nous assistons effectivement à une stratégie bien coordonnée pour pousser le président de la République, Macky Sall, à briguer un troisième mandat en 2024. Une stratégie dont nous assistons aux premières manifestations voire aux prémices en une manière de ballons de sonde pour tester l’opinion. Selon que les réactions de cette dernière seront indifférentes ou plutôt favorables, on s’enhardira, on deviendra grave comme la petite-fille de Victor Hugo et on montera en gamme jusqu’à ce que le principal concerné lui-même, face aux demandes pressantes fusant de partout, déclare de sa propre bouche qu’il est candidat à un troisième mandat. Sinon, en cas de réactions violemment hostiles, il sera toujours temps de rétropédaler en disant « courage, fuyons ! »
Les premiers ballons de sonde sont donc lancés avec, pour la scène 1, dans le rôle du principal acteur, le président de la République lui-même. Lequel, à la faveur d’une visite-« surprise » (c’est ce qu’on a voulu nous faire croire !), le weekend dernier, dans la mairie de Wakhinane-Nimzatt, la seule qui avait résisté à la bourrasque Yewwi Askan Wi lors des élections locales de janvier dernier dans le département de Guédiawaye, s’est prêté à une mise en scène même pas digne d’un film de série B. Voire d’un navet ! Pendant que, donc, il conduisait lui-même son bolide valant au moins de 50 millions de francs sur la VDN 3, avec sa douce moitié à ses côtés, ne voilà-t-il pas qu’il est stoppé net par un citoyen prétendument lambda qui a freiné devant lui avant de débouler de sa voiture et venir engager la conversation avec notre cher président ! Et alors que ce dernier devisait avec des populations accourues, spontanément n’en doutons pas, on entend l’individu en question suggérer au Président de faire un troisième mandat qui relèverait, selon lui, d’« une demande sociale ».
Gageons que si le président de la République n’était pas demandeur, son équipe de com, pas très loin, et qui a répercuté cette forte « demande sociale » sur les réseaux sociaux, se serait bien abstenue de le faire ! Et aurait, comme Racine Talla, le distingué hôte du président de la République sait si bien le faire, censuré cet élément sans autre forme de procès ! Hélas, l’individu demandeur de troisième mandat a été démasqué ensuite par les réseaux sociaux comme étant un militant de l’APR proche de Brejnev Talla, le directeur de la RTS et maire de…Wakhinane Nimzatt. Le monde est petit…
Scène 2. Cheikh Kanté, le « Baye Fall du Président », est à la manœuvre. Dans deux sorties effectuées sur un site d’informations, et aussi dans les colonnes de ce journal, le ministre en charge du Suivi du PSE demande de « convaincre le président Macky Sall à effectuer un deuxième mandat en 2024 ». Pour l’actuel président du conseil départemental de Fatick et inconditionnel du Président Macky, en effet, le premier mandat — qui couvrait la période allant de 2012 à 2019, soit sept ans — comptait pour du beurre. Après le référendum de 2017, il fallait remettre les compteurs à zéro ! Et donc, en avant pour un deuxième mandat quinquennal du président Macky Sall. Et ne dites surtout pas que c’est un troisième mandat.
Et comme si cela ne suffisait pas, Pr Ismaïla Madior Fall, thuriféraire et théoricien du troisième mandat après en avoir été le grand contempteur — « nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs » avait-martelé trois fois avant de rejoindre le camp de celui qu’il mettait en garde alors —, Pr Ismaïla Madior Fall, donc, était sur les ondes d’une radio de la place où ses propos sur les risques de déchéance de Mimi Touré en tant que députée ont éclipsé sa position sur le troisième mandat. Mais c’est bien, pourtant, sa position sur cette question qui lui a valu son retour au Gouvernement !
Pour dire que ce n’est pas un hasard s’il y a eu toutes ces sorties en faveur du troisième mandat le weekend passé. Pour le moment, le président de la République avance masqué et se contente de pousser ses pions. Il veut présenter ce troisième mandat comme une demande émanant du bon peuple ainsi que le susurre le Dr Cheikh Kanté et ainsi que le montre aussi cette vidéo maladroite tournée sur la VDN 3 (tiens, 3 comme ce mandat supplémentaire dont rêve le Président !) ce weekend. Cela nous rappelle ces scènes grotesques auxquelles nous avait habitués le défunt président togolais Etienne Gnassingbe Eyadema, père de Faure actuellement au pouvoir, lorsque, régulièrement, il faisait mine de vouloir abandonner le pouvoir. Aussitôt, des dizaines de milliers de Togolais se mobilisaient « spontanément » devant son palais pour supplier le « miraculé de Sarakawa » — en référence au crash d’avion dont il avait survécu — de ne pas les abandonner !
Pour en revenir à notre cher pays, trêve de ballons de sonde car il faudra bien que le président de la République se découvre et franchisse le Rubicon en disant « oui, je veux faire un troisième mandat ! » A ce moment-là, et après lui, le Déluge !
« Bi gagne, bi perte » comme au « ñeti xob » !
Oh, bien sûr, depuis longtemps, on voyait venir. Sans remonter très loin, son dernier remaniement ministériel en date, c’est-àdire l’équipe Amadou Bâ, avait déjà donné des indications sur la direction que souhaite emprunter celui qui se qualifiait de « lion qui dort ». En effet, pour une équipe qui prétend s’attaquer d’arrache-pied aux innombrables problèmes des Sénégalais, c’est très pléthorique pour être honnête. Avec 38 ministres aux prérogatives qui se chevauchent, bonjour l’efficacité. A titre de comparaison, la Côte d’Ivoire, notre plus grand rival au sein de l’espace Uemoa, a mis en place une équipe resserrée mais hyper-compétente. Sans compter que beaucoup de membres de ce gouvernement Ba, plutôt que de l’être pour leurs compétences, semblent avoir été choisis plutôt pour leurs talents de castagneurs et de croiseurs de lances avec l’opposition. Un « gouvernement de combat », certes, mais contre Ousmane Sonko ! C’est également sous cet angle de reconquête qu’il faut lire les nominations à la tête des sociétés nationales effectuées durant les trois derniers Conseils des ministres. Des légions de responsables APR recalés du gouvernement ont été bombardées à la direction générale ou à la présidence du conseil d’administration de ces pauvres sociétés. Pauvres en ce sens qu’il faut pleurer leur sort entre des mains si inexpertes, si incultes et souvent si incompétentes. Mais riches de ressources à dilapider pour le seul objectif di moment qui vaille, la réélection du Conducator !
Et alors que partout ailleurs dans le monde, particulièrement dans les pays développés, d’Europe notamment, l’heure est à la sobriété, autre nom de l’austérité, le président Macky Sall, lui, ouvre toutes grandes les vannes des dépenses publiques. Ainsi, pour 2023, les Sénégalais auront droit à un budget record de 6400 milliards de francs dont plus de la moitié consacrée au « social ». Autrement dit, un budget d’année pré-électorale destiné à multiplier les cadeaux à l’endroit des citoyens-électeurs ! Plutôt donc que de rationnaliser les dépenses improductives, à défaut de les supprimer, le président de la République les multiplie. Normal, le Sénégal sera un pays riche à partir de cette année de grâce 2023 où débutera l’exploitation de notre pétrole et de notre gaz. Justement, par-delà toutes les circonvolutions et les programmes politiques mirifiques prétendant changer notre quotidien, ce sont en réalité ces hydrocarbures qui cristallisent toutes les passions entre le pouvoir et l’opposition et menacent de brûler ce pays. Pour le président Macky Sall et ses féaux, en effet, il est hors de question, limitation des mandats ou pas, de quitter le pouvoir au moment où l’argent du pétrole et du gaz va couler à flot dans le pays. Pour des raisons exactement contraires, on se dit dans le camp d’en face qu’il est inenvisageable de laisser la Camorra actuelle bouffer toute seule cette manne. Quitte à embraser le Sénégal, pas question de laisser le président Macky Sall et son clan en profiter tout seuls. Pendant qu’ils vont s’entretuer risque de surgir un troisième larron qui va les écarter pour profiter à lui seul de la manne ! On viendra après nous parler de « malédiction du pétrole » alors que c’est plutôt l’incurie de nos politiciens qu’il faudrait incriminer…
Déterminé, donc, à jouer les prolongations bien au-delà de 2024, Macky Sall a donc entrepris de rebattre les cartes dans une situation qui lui est pour le moins défavorable. Ainsi, comme un magicien, il a sorti de sa manche la carte de l’amnistie à Karim Wade et Khalifa Sall, histoire de les remettre dans le jeu électoral. Reste à savoir si ces deux, qui ont de vieux comptes à régler avec l’actuel président, accepteront d’entrer dans son jeu. Sans compter qu’il n’est pas sûr que les Sénégalais, experts en matière de « dégagisme », se laisseront prendre à cette manœuvre de diversion. En tout cas, comme un joueur de bonneteau — ce qu’on appelle ñetti xob chez nous ! —, le Président essaye de bluffer les Sénégalais. En une manière de leur dire : « regardez bien ces trois cartes que je tiens en main. Dans la première il est marqué : « 2012-2019 », dans la deuxième « 2019-2024 », dans la troisième « 2024 + infini ». Si je vous dis que j’ai dirigé ce pays de 2012 à 2019 année à laquelle j’ai été réélu pour diriger jusqu’en 2024, combien de mandats- ai-je fait ? Deux ? Perte nga ! car, je n’ai fait qu’un mandat et un quinquennat sama rakk ! » La Constitution parlant de mandat, il suffit de raisonner en termes de quinquennat et le tour est joué. Du bonneteau que le Président joue avec nous, qu’on vous dit. Pour lui, ce forcing, ça passe ou ça casse. Avec plus de risques de casser que de chances de passer !
MACKY SALL «APERISE» À TOUT-VA
Dans le processus de recasement et de purge entamé par le maître du jeu à quelque 17 mois de la présidentielle de 2024, le lot des bienheureux nommés est composé essentiellement de politiques — plus précisément de membres de l’APR
Depuis la mise en place, le 17 septembre dernier, du gouvernement dit de «combat» dirigé par le Premier ministre Amadou Ba, trois réunions de Conseil des ministres se sont tenues au palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor. Au cours de ces séances hebdomadaires, le président de la République, Macky Sall, a procédé, au titre des mesures individuelles, à 27 nominations dont trois anciens ministres du gouvernement sortant.
Dans ce processus de recasement et de purge entamé par le maître du jeu, Macky Sall, à quelque 17 mois de la présidentielle de 2024, le lot des bienheureux nommés est composé essentiellement de politiques — plus précisément de membres de l’APR (Alliance Pour la République, son parti — au détriment des technocrates purs jus de moins en moins promus à des postes de responsabilités. Autrement dit, aux yeux du Président, le militantisme politique doit primer sur la compétence ! Il est vrai que dans ce pays, le pouvoir de nomination est éminemment politique et les perspectives incertaines d’une troisième candidature sont à présent les seuls critères qui guident les choix et décisions du président de la République.
+ Revenants : tu sors par la porte et reviens par la fenêtre !
Parmi ces nominations effectuées par le président de la République, Macky Sall, figurent, en effet, trois anciens ministres du gouvernement sortant. Il s’agit de l’ancien Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Malick Sall, de l’ancien chef du département de la Communication et de la Culture, Abdoulaye Diop, et de l’ancienne ministre de la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall. Des ministres sortis par la grande porte et qui reviennent par la fenêtre pour des raisons purement politiques. En effet, l’ancien Garde des Sceaux et natif de Danthiady, présent dans le gouvernement depuis avril 2017, revient aux affaires à la tête du Secrétariat Permanent du Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz (COS- PETROGAZ). Son recasement est plus dû à des motivations politiques qu’à autre chose. Il est surtout maintenu dans le système pour conforter la mainmise de la mouvance présidentielle dans la région de Matam. Victime du toutpuissant Farba Ngom, un des deux vice-présidents de la République avec la Première dame, qui l’a fait remplacer par son homme, Me Moussa Bocar Thiam, Me Malick Sall, qui est très populaire dans le « titre foncier du président de la République » aurait pu faire très mal s’il n’avait pas été recasé. Le président de la République ne pouvait donc pas le laisser très longtemps en rade. D’où sa rapide propulsion à la tête du Cos-Pétrogaz.
Même chose pour l’ancien ministre de la Communication et de la Culture, Abdoulaye Diop, qui revient au Conseil sénégalais des chargeurs (COSEC) non pas pour y apporter une quelconque expertise mais surtout rester dans le système et consolider sa base électorale dans le Sud du pays, à Sédhiou, où il a été réélu maire de la commune aux élections locales du 23 janvier. Dans le sud du pays, tous les moyens sont bons pour contrer l’influence croissante de Ousmane Sonko, le leader du Pastef et maire de Ziguinchor. Doudou Ka et Victorine Ndey, bien que défaits dans le département de Ziguinchor par Guy Marius Sagna, siègent ainsi dans le gouvernement d’Amadou Ba.
En ce qui concerne Néné Fatoumata Tall, sa nomination comme Coordonnateur national du Programme de Développement de la Microfinance Islamique au Sénégal (PROMISE), est surtout dicté par un souci de reconquête de Guédiawaye où la mouvance présidentielle a bu, lors des dernières élections locales et législatives, le calice jusqu’à la lie. Aliou Sall, le frère du Président, étant quasiment aux abonnés absents, Lat Diop et Racine Talla ne faisant manifestement pas le poids pour contrer la vague Yewwi Askan Wi, amputer cette localité d’une de ses porteuses de voix a été jugé suicidaire par les décideurs du Palais qui ont fait revenir par la fenêtre cette dame qui dispose d’une base non négligeable au niveau local.
Opération «remontada» à Ziguinchor
Nommé Directeur général de l’Agence pour la Promotion des Investissements et des Grands Travaux (APIX SA), le crack Abdoulaye Baldé n’en demeure pas moins un politique. Allié de la mouvance présidentielle, l’ancien ministre sous le régime libéral de Abdoulaye Wade a été aussi recasé pour apporter sa pierre dans l’édifice de ce qu’il est convenu d’appeler l’opération «remontada» à Ziguinchor. Ancien maire de la ville, le leader de l’Union centriste du Sénégal (UCS) ne sera en effet pas de trop dans cette audacieuse entreprise. Il en est de même pour Mohamadou DIAITE, Inspecteur des Impôts et des Domaines de classe exceptionnelle, précédemment Directeur de l’Administration et du Personnel à la Direction générale des Impôts et des Domaines, qui hérite de la Direction générale de la société nationale «La Poste». Technocrate réputé, il n’en est pas moins un redoutable politique pour avoir sauvé Bounkiling, dans la région naturelle de Casamance, de la razzia de Yewwi Askan Wi et de Ousmane Sonko. Il est d’ailleurs le président du conseil départemental de Bounkiling.
Souleymane Ndiaye, ingénieur en génie civil, précédemment Directeur des Infrastructures aéroportuaires et grand insulteur d’Ousmane Sonko, sera une carte maîtresse dans la reconquête de la région naturelle de Casamance où il est l’un des rares leaders de la mouvance présidentielle à avoir gagné dans sa commune, Goudomp en l’occurrence, aussi bien lors des locales du 23 janvier que des législatives du 31 juillet de l’année en cours. Il est nommé Directeur général de la Société d’Aménagement et de Promotion des Côtes et Zones Touristiques du Sénégal (SAPCO SA), poste laissé vacant par Amadou Mame Diop devenu président de l’Assemblée nationale.
Nommé Coordonnateur du Programme national des Domaines agricoles communautaires (PRODAC), poste laissé vacant par Pape Malick Ndour, promu ministre de la Jeunesse, Djimo SOUARE, spécialiste en développement territorial et en management des organisations de l’économie sociale et solidaire, bien que n’étant pas en terrain inconnu est un éminent politique. Émigré rentré au pays pour accompagner le Président Macky Sall, il s’est lancé dans la politique dans son fief de Goudiry, dans la région de Tambacounda où il dirige le conseil départemental depuis 2014. Après avoir fait l’objet d’un veto de la Première dame pour le juteux poste de Dg de la Der (Délégation à l’entreprenariat rapide des femme et des jeunes), il obtient donc un lot de consolation avec le Prodac, un projet à milliards qui avait valu une triste renommée à l’actuel ministre du Tourisme.
Insuffler une nouvelle vie à des perdants
Ancien président du groupe parlementaire de la mouvance présidentielle, Benno Bokk Yakaar (BBY) Aymérou GNINGUE, Ingénieur en Génie du Raffinage du Pétrole et Pétrochimie, est nommé, pour sa part, à la tête du Conseil d’Administration de la HOLDING SOCIÉTÉ DES PETROLES DU SENEGAL (PETROSEN HOLDING SA), poste resté vacant après la démission de l’ancien ministre Mary Teuw Niane. Il était la tête de liste départementale de la coalition BBY à Tivaouane lors des dernières élections législatives. Battu dans cette circonscription, et devant donc faire son deuil de ses ambitions ministérielles, Aymérou Gningue obtient un strapontin qui le maintient en vie politiquement dans son terroir.
Précédemment patron du Port autonome de Dakar, Abacacar Sedikh BEYE, Ingénieur Statisticien Economiste, est nommé Directeur général de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), il est également un technocrate qui s’est tracé une carrière politique. Aux dernières élections locales de janvier 2022, il était investi par la mouvance présidentielle dans la commune de Dieuppeul-Derklé où il a été défait.
Leader de la coalition citoyenne « And Siggil Thiès» alliée à la mouvance présidentielle, Abdoulaye DIEYE, expert évaluateur, est nommé Directeur général de la Société Anonyme Aéroport International Blaise Diagne (AIBD SA), poste laissé vacant par Doudou Ka promu ministre de la République. Le nouveau patron de l’AIBD était candidat malheureux à la mairie de ThièsEst malgré un score honorable.
Ancien chef de cabinet du ministre Mary Teuw Niane, Ahmadou Bamba KA, Docteur ès Lettres, est nommé Directeur du Centre régional des Œuvres universitaires sociales de Saint- Louis. Il a transhumé vers Mansour Faye qui l’a séparé de son ancien mentor politique.
Des fromages onctueux pour les gagnants
Mountaga SY, ingénieur industriel, précédemment Directeur général de l’Agence pour la Promotion des Investissements et des Grands Travaux (APIX SA), hérite du juteux fromage du Port Autonome de Dakar. Maire d’Aéré Lao, dans le département de Podor, il fait partie des rares responsables de la mouvance présidentielle à avoir gagné largement lors des dernières élections législatives. Il est vrai que c’est dans une région et un département largement acquis au président de la République.
Et la liste des politiques dans ces nouvelles nominations marquant la nouvelle distribution des cartes est loin d’être exhaustive. Rien de nouveau sous les tropiques, diront certains. Même si on est technocrate, il faut avoir la carte du Parti pour espérer bénéficier d’une promotion au niveau de l’Etat ou des sociétés nationales. En revanche, si on est un cancre mais qu’on dispose d’une bonne base politique, alors on a toutes les chances d’être nommé à la tête d’une société prestigieuse ! « Conformément à ses habitudes, Macky choisit toujours des politiciens. Mais même si certains parmi ces derniers sont de bons théoriciens de la gestion d’un État, ils ne sont pas toujours formatés pour servir l’Etat. Ils sont plutôt préoccupés par leur maintien dans le gouvernement voire à la direction des sociétés nationales ainsi que par les avantages qu’ils peuvent tirer de cette situation pour euxmêmes et pour leur parti. Le sort des populations ne semble pas les préoccuper !!! Il en a été ainsi depuis son accession à la magistrature suprême», nous confie, dépité, un haut fonctionnaire.
Par Moussa KAMARA
MIGRANTS
Vouloir voyager a toujours été un dada pour les Sénégalais. Gosse déjà, je voyais des grands frères partir à l’étranger.
Vouloir voyager a toujours été un dada pour les Sénégalais. Gosse déjà, je voyais des grands frères partir à l’étranger.
En Afrique d’abord. Au Mali ou en Côte d’Ivoire pour certains tandis d’autres allaient vers des contrées lointaines en Afrique centrale et australe. Mais les plus auréolés de prestige, c’étaient ceux qui partaient en Europe surtout en France qui accueillait ses premiers émigrés à Marseille d’où ils débarquaient du paquebot Ancerville puis du Massalia. Et déjà, à cette époque, il y’en avait qui y allaient sans bourse délier.
A bord de ces paquebots beaucoup ont rallié Marseille pour concrétiser leur rêve de l’étranger, leurs rêves d’aventures. Les vents et les vagues du large ne constituaient pour eux aucun danger contrairement aux dangers de la traversée aujourd’hui. Où l’on voit des centaines de jeunes gens, quelquefois plus, vigoureux et bien portants, défier les grosses vagues et les vents violents, à bord de frêles pirogues à destination de l’Espagne. Que beaucoup parmi ces voyageurs ne verront pas.
Les plus crédules ont été victimes de la roublardise de leur capitaine qui leur aura fait croire que les belles lumières de la côte étaient le pays de Cervantès. Quand, ces lumières étaient Dakar, Saint-Louis, Nouakchott ou Nouadhibou ! Et ces pauvres pigeons qui devraient remercier le Ciel de ne pas avoir été engloutis par la mer attendront la prochaine occasion pour réembarquer. L’Espagne ou la mort ! Trivialement Barça ou Barsakh.
Nos migrants d’aujourd’hui sont des plus intrépides. Là, ce n’est plus un besoin d’exotisme ou d’aventure mais une recherche de mieux. Rester dans un village, un faubourg ou un coin de la banlieue sans aucune perspective d’avenir après des études réussies, ratées ou inachevées, sans métier et sans argent… autant tenter de partir par bateau ou par auto via le désert libyen ou algérien pour la seconde option. Avant une traversée de tous les dangers. Il y en a en effet qui ont réussi à atteindre l’Espagne ou l’Italie par cette voie maritime des plus dangereuses et des plus tueuses.
Quelqu’un vivant dans l’hinterland, n’ayant jamais connu la mer et ses dangers est prêt à tout sacrifier pour débarquer en Europe ! Des gouvernements européens et sénégalais ont mis d’énormes moyens pour endiguer ces départs fréquents et clandestins sans succès apparents. A qui la faute ? A nous, Africains, qui devons développer ce continent au plus vite et ainsi accueillir les migrants d’autres continents dans de bonnes conditions très différentes de ce que font les toubabs aujourd’hui.
KEEMTAAN GI - DG POLITICIEN
Priez pour la société nationale La Poste qui est passée de vie à trépas. L’exécuteur, c’est bien entendu l’Etat. Vous en doutez ? C’est par cette société que les pauvres bénéficiaires des bourses politiques dites familiales passaient à la caisse. C’est de la sorte que les maigres fonds de cette entreprise ont été pompés pour satisfaire la clientèle électorale du pouvoir en place. Les épargnes de braves travailleurs et de retraités sénégalais ont donc été siphonnées pour sortir de la misère plus misérable qu’eux… La pauvre société a avancé des fonds à hauteur de 39 milliards, vidant encore une fois les comptes de ses épargnants en espérant que l’Etat la remboursera. Ça, c’est pour la cause immédiate de la faillite de La Poste. Car, cette société nationale a de tout temps été la vache à lait du parti au pouvoir. Elle et beaucoup d’autres entreprises. Chaque directeur se fait le devoir de recruter les militants de son terroir. Le personnel de la Poste fut constitué de Thiessois puis de ressortissants du Fouladou. Plus elle agonisait, plus ses dirigeants recrutaient des militants du parti. En tout, plus de 5. 000 emplois politiciens la plupart de ces « travailleurs » étant payés à ne rien foutre. Ils sont de l’APR, non ? La descente aux enfers du fleuron national que fut La poste, loin d’être le fait d’une mauvaise gestion purement comptable, résulte plutôt de la survivance de certaines pratiques consistant à nommer à la tête de entreprises publiques des hommes et des femmes auxquelles on ne demande qu’une seule chose, faire gagner le parti au pouvoir et son chef dans leur patelin. Pour le reste, ils peuvent faire ce que bon leur semble des ressources de ces établissements publics ! Ce n’est apparemment que dans des pays comme le nôtre que l’on voit des directeurs de sociétés nationales se comporter comme des œuvres sociales ambulantes, distribuant les ressources publiques à tour de bras après s’être bien servis ! De façon prosaïque, on peut dire que tous ces messieurs et dames sont des prédateurs avec le soutien tacite de celui qui les nomme à ces fonctions. La preuve par l’opération de recyclage des trois derniers Conseils des ministres d’hier. Rien que des politiciens défaits qui vont se refaire une santé comme DG ou PCA de nos malheureuses sociétés ! Naturellement, tant que cette pratique de politisation subsistera, il ne faudra pas s’étonner de les voir tomber en faillite les unes après les autres. La bonne santé de ces entreprises publiques passera par la fin des nominations politiques. Mais ne rêvons pas ! Du moins tant que Macky Sall au pouvoir… KACCOOR BI - LE TEMOIN
A NOS LECTEURS
L’édition du Témoin que vous avez entre vos mains reprend certains articles déjà annoncés dans l’édition du jeudi 13 octobre. Malheureusement cette édition n’a pu paraître au niveau des kiosques à cause d’une panne survenue dans notre imprimerie. Nous nous excusons du désagrément causé par cet impair.
DGID MOUHAMADOU DIAITE, UN DEPART DEJA REGRETTE PAR LES TRAVAILLEURS
Nous ne connaissons pas l’homme. Mais nos antennes braquées sur la rue de Thiong nous ont rapporté le regret des travailleurs de la DGID de voir leur Directeur de l’administration et du personnel de la DGID, Mouhamadou Diaité, les quitter pour prendre la direction générale de la société nationale La Poste. Ces travailleurs de la DGID regrettent le départ d’un homme de consensus et ouvert. Aux plus forts moments de crises à la DGID, Diaité a toujours opté pour le consensus et n’a cessé d’œuvrer dans le sens de l’apaisement, selon nos antennes. On nous raconte d’ailleurs que, revenu de campagne des locales où il a largement gagné dans son département (il a été réélu président du conseil départemental de Boukiling à Sédhiou, il fut tête de la liste victorieuse dans sa commune de Diaroumé, poste qu’il a cédé à Almamo Daffé pour respecter les textes qui proscrivent le cumul des fonctions...), il a entrepris des actions pour remettre le Secrétaire général du Syndicat des travailleurs de l’administration fiscale (STAF) dans ses droits. Hélas, c’était compter sans la détermination du Directeur général des Impôts et Domaines (DGID), Bassirou Samba Niasse, pour qui il faut absolument humilier et puis détruire le Dr Alassane Ba. Mouhamadou Diaité avait opposé un niet catégorique aux sanctions envisagées. Devant un médiateur, le DG Niasse avait dit au Dr Ba qu’il doit payer car ayant « souillé toute une corporation » : celle des inspecteurs des tout-puissants des impôts et domaines. Il faut rappeler que Niasse, lors d’un entretien avec le SG du STAF, avait souligné le caractère non important de l’informatique à la DGID et avait promis de la délocaliser. La DGID perd ainsi en Mohamadou Diaité, un homme bon et apprécié de ses collègues. Nous lui souhaitons d’être l’homme du redressement de La Poste qui a vraiment besoin d’un leadership fort et innovant.
CONGESTION PORTUAIRE : MOUNTAGA SY RéUNIT LES ACTEURS PORTUAIRES
Mountaga Sy, le nouveau directeur général du Port autonome de Dakar, veut aller vite. Lors de sa prise de pouvoir jeudi dernier, il s’était mis déjà en mode « fast track » pour prendre à bras-le-corps les problèmes du Port de Dakar notamment la décongestion et les coûts de passages portuaires. Un problème qui tient à cœur le président de la République qui l’avait même retenu parmi les 15 propositions issues de la Concertation nationale contre la vie chère le 27 septembre dernier. Ce mercredi, le chef de l’Etat a encore rappelé l’urgence de la résolution de ces problèmes en indiquant que la décongestion du Port de Dakar nécessite de réunir, dans les meilleurs délais, autour du Premier ministre, l’ensemble des acteurs portuaires en vue de l’exécution d’un plan d’urgence. En tout cas, ce vendredi, les ministres de la Pêche et du Commerce se réunissent avec l’ensemble des acteurs portuaires pour plancher sur les conclusions de la Commission « Coût des passages portuaires » pour une appropriation des conclusions des experts de ladite commission. Une rencontre qui permettra d’enrichir et d’amender les propositions de ladite commission pour permettre au Port de Dakar de jouer son rôle dans la maitrise des coûts d’importation et d’exportation des produits.
POUR AGRESSION SEXUELLE KALIFONE, L’INSULTEUR AMI DU COUPLE PRESIDENTIEL, CONDAMNE A 1 MOIS FERME DE PRISON
Kalidou Baba Ly, alias Kalifone Sall, l’insulteur ami du couple présidentiel a écopé hier d’une peine de 6 mois d’emprisonnement dont 1 mois ferme et au versement d’une amende de 500 000 FCFA à l’issue de son procès qui a été vidé, ce 13 octobre, devant le tribunal des flagrants délits du tribunal d’instance de Dakar. Poursuivi pour coups et blessures volontaires au préjudice de la jeune Adja Thiaré Diaw, il a été reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés. Kaliphone va donc rester en prison au moins pour les 15 prochains jours, avant de recouvrer sa liberté. Il avait été écroué en fin septembre dernier.
PROGRAMMEE HIER JEUDI L’AUDITION D’OUSMANE SONKO ANNULEE
Il y a quelques jours, « Le Témoin » avait annoncé l’audition sur le fond d’Ousmane Sonko dans l’affaire l’opposant à Adji Sarr. Sauf miracle ou réaménagement de dernière minute, avions nous juré, cette audition devrait avoir lieu dans une dizaine de jours en tout cas avant le lundi 17 octobre prochain. Finalement, le miracle s’est produit ! Car « Le Témoin » persiste et signe que l’audition d’Ousmane Sonko était programmée pour hier jeudi. Contre toute attente, le doyen des juges, Oumar Maham Diallo, a purement et simplement annulé cette audition tant attendue. Pourquoi ? Mystère et boule de gomme ! En tout cas, « Le Témoin » a appris que les avocats d’Ousmane Sonko avaient opposé un refus catégorique à une éventuelle convocation de leur client tant que deux témoins clés ne seront pas entendus. Il s’agit de celui que notre confrère « Libération » appelle « le convoyeur » c’est-à-dire Sidy Ahmet Mbaye et de l’ex-capitaine de gendarmerie Oumar Touré. Ces conditions préalables ont-elles fait reculer le doyen des juges dans sa volonté d’auditionner coûte que coûte Ousmane Sonko ? Yalla rek a kham….
CONSEIL SUPERIEUR DE LA KHADRYA : CHEIKH OUSMANE DIAGNE, SIX ANS DEJA !
14 octobre 2016-14 octobre 2022, il y a six ans (06) jour pour jour disparaissait le président supranational du Conseil supérieur Khadrya pour l’Afrique (Cska), Cheikh Ousmane Diagne. En ce triste jour d’anniversaire marquant son rappel à Dieu, une cérémonie de récital de Coran sera organisée au mausolée-cimetière de Ngaparou où il repose pour l’éternité. Pour la petite histoire, l’illustre défunt Cheikh Ousmane Diagne était un homme aux qualités multidimensionnelles. Un érudit porte-drapeau de l’islam durant toute sa vie et qui œuvrait pour l’épanouissement religieux et le rayonnement de la communauté Khadrya. De son vivant, Cheikh Ousmane Diagne était un lecteur doublé d’un partenaire privilégié de votre quotidien « Le Témoin » à l’époque hebdomadaire. Gentil, fédérateur, ouvert et pieux, le défunt père de Me Dior Diagne avocate était à la fois un guide religieux, un homme de culture et un homme d’affaires immensément riche avec une générosité démesurée. Il a fait partie des premiers hommes d’affaires sénégalais et a participé à la constitution de ce qu’on a appelé la bourgeoisie nationale. Les étudiants et travailleurs sénégalais émigrés en France dans les années 60 se souviennent que Cheikh Ousmane Diagne était sans doute le seul Africain qui roulait en Rolls Royce dans les rues et avenues de Paris. Une Rolls conduite par un chauffeur toubab en livrée s’il vous plaît ! Ce seigneur a aussi été le premier à importer des voitures américaines au Sénégal alors chasse gardée de la France. Bref, Cheikh Ousmane Diagne, qui fut aussi le président de l’Association des Amis de Jacques Chirac, c’était un grand Monsieur ! Six ans déjà qu’il est sous terre… Puisse Dieu continuer à le couvrir de Sa grâce infinie !
LE CIO SATISFAIT DU NIVEAU D'EXECUTION DES PROJETS
Le CIO s’est félicité du niveau des préparatifs de la septième édition des Jeux olympiques de la jeunesse de Dakar (JOJ) de 2026, du travail qui a été accompli par le comité d'organisation des JOJ (COJOJ)
Le CIO s’est félicité du niveau des préparatifs de la septième édition des Jeux olympiques de la jeunesse de Dakar (JOJ) de 2026, du travail qui a été accompli par le comité d'organisation des JOJ (COJOJ) et de l'évolution des travaux de rénovation et de construction menés actuellement en vue de cet événement mondial. C’était au cours de la quatrième réunion de la Commission de coordination du comité olympique organisé hier, jeudi 13 octobre, à distance.
La quatrième réunion de la commission de coordination du Comité international olympique (CIO) pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) , organisée à distance le 13 octobre, s’est félicité du travail accompli dans la préparation, de l'évolution des travaux de rénovation et de construction menés actuellement par le comité d'organisation des JOJ (COJOJ) de « Dakar 2026 ». « Nous sommes très heureux de voir l'énorme travail accompli par Dakar 2026 depuis l'annonce du report des Jeux Olympiques de la Jeunesse en raison de la pandémie de COVID-19.
L'équipe a profité de ce report pour se consacrer avec enthousiasme à la mobilisation des jeunes de la région, réalisant de formidables progrès au niveau du déploiement de plusieurs programmes sportifs et culturels. Nous sommes ravis que des acteurs aussi engagés travaillent main dans la main pour faire de ces JOJ un grand succès", a déclaré Kirsty Coventry, présidente de la commission de coordination du CIO pour « Dakar 2026 » lors de cette rencontre qui s’est déroulée par visioconférence avec le coordonnateur général du comité d’organisation des JOJ 2026, Ibrahima Wade, Christophe Dubi, directeur exécutif des Jeux olympiques au CIO et des membres de fédérations internationale sportives.
Coordinateur général pour « Dakar 2026 » Ibrahima Wade a présenté les calendriers détaillés de chacun des projets qui, selon lui, suscite encore plus d’attention et d’espoir. «Grâce au travail acharné des équipes de Dakar 2026 et du CIO, le projet reste solidement ancré dans l'écosystème national, africain et mondial et continue de susciter encore plus d'attention et d'espoir », a–t-il confié avant de poursuivre : « Les énergies se concentrent sur le repositionnement du projet, la définition d'une nouvelle feuille de route et l'exploitation des opportunités découlant du report de 2022 à 2026 » Premier événement olympique à se tenir sur le continent africain, les JOJ de « Dakar » 2026 se dérouleront à Dakar, Diamniadio et Saly. Ils réuniront pendant 14 jours les meilleurs jeunes athlètes du monde. Environ 4 600 athlètes s'affronteront dans 35 disciplines sportives. Diamniadio, sera l'un des principaux noyaux de compétition. Le campus de l'UAM (Université Amadou Mahtar Mbow) est déjà prêt et équipé pour servir de village olympique.
L'ARMEE FRANÇAISE LÈVE SON VOILE
L'armée française compte briser le mythe qui entoure son implantation au Sénégal.
Implantés à Ouakam et à Rufisque, les Éléments français au Sénégal (EFS), communément appelés soldats français au Sénégal, fort de quelques centaines de militaires et civils repartis dans les Armées de Terre, de l'Air et Marine, direction et services, interviennent dans toute l'Afrique de l'Ouest, où ils conduisent des Partenariats militaires opérationnels (PMO) au profit des Armées du Sénégal et de la sous-région. Pour mieux se faire connaître par la population sénégalaise, l'Armée française s'est entretenue hier, jeudi 13 octobre, avec des journalistes dans sa base sise à Ouakam, en présence du Général de Brigade, Étienne du Peyroux, Commandant des Éléments français au Sénégal et des Forces françaises en Côte d'Ivoire.
L 'Armée française compte briser le mythe qui entoure son implantation au Sénégal. Pour ce faire, elle a organisé hier, jeudi 13 octobre, une séance de questions-réponses avec des journalistes au quartier Colonel Geille, base militaire française située à Ouakam, en présence du Général de Brigade Étienne du Peyroux, Commandant des Éléments français au Sénégal et des Forces françaises en Côte d'Ivoire. Basés à Ouakam et à Rufisque, les Éléments français au Sénégal (EFS), communément appelés soldats français au Sénégal, fort de quelques centaines de militaires et civils repartis dans les trois Armées (Armée de Terre, Armée de l'Air et Marine, Ndlr), direction et services, interviennent dans toute l'Afrique de l'Ouest où ils conduisent des Partenariats militaires opérationnels (PMO) au profit des Armées du Sénégal et de la sousrégion. En application des accords de défense signés entre la France et le Sénégal en 2012, à Dakar, les EFS accueillent les bâtiments de guerre, les avions de combat et les troupes françaises ou alliés en transit. Ils contribuent à l'entraînement et à la formation de leurs partenaires sénégalais des trois Armées.
Le partenariat avec les Forces Armées sénégalaises est «particulièrement dense» et «vertueux» et représente près de 30% des entraînements conjoints auxquels participent les EFS. Ces derniers, rapporte un document, travaillent également avec des unités en pointe, comme les Forces spéciales mer sénégalaises, pour s'entraîner à des savoir-faire très spécifiques, comme les assauts de vive force sur des bâtiments maritimes ou l'emploi des tireurs d'élite. Les EFS assurent la mission de recherche et de sauvegarde audessus de l'Atlantique et du Sahara, maintiennent le parc de véhicules et d'équipements destinés à la Force africaine en attente.
Par ailleurs, dans le cadre des PMO, les militaires français au Sénégal forment les Armées de la sous-région dans toutes leurs composantes - Etat-major, unités de combat, appuis, unités spécialisées, unités de soutien - mais aussi sur le plan technique - lutte incendie, instruction au tir de combat et au guidage aérien, équipe de passerelle des diverses marines, action de l'État en mer... Ils préparent également les unités africaines destinés à être projetés dans le cadre de la Force conjointe du G5 Sahel, des Missions de maintien de la paix ordonnées par l'Organisation des Nations unies (ONU), la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ou l'Union africaine (UA).
UN ACTEUR ÉCONOMIQUE
Les EFS, ce n’est pas uniquement que des actions et partenariats militaires ! L'Armée français se veut également un acteur économique important au Sénégal. Selon elle, les militaires français implantés Sénégal investissent chaque année environ 15 à 25 milliards de francs CFA dans le tissu économique du local, en fonctionnement et travaux d'infrastructures. Ces soldats et leurs familles sont estimés autour de 1 250 consommateurs.
L’INÉVITABLE CRASH
Depuis sa création, la compagnie Air Sénégal est confrontée à des difficultés qui risquent de mener à sa faillite. Le pavillon national n’arrive pas à tirer son épingle du jeu, malgré l’espoir qu’avait suscité sa création
Depuis sa création, la compagnie Air Sénégal est confrontée à des difficultés qui risquent de mener à sa faillite. Entre changements de responsables de sa gestion et griefs récurrents de ses usagers, la compagnie aérienne n’arrive pas à tirer son épingle du jeu, malgré l’espoir qu’avait suscité sa création.
Air Sénégal est une compagnie aérienne qui se cherche. Depuis le lancement de ses activités en 2016, la compagnie peine vraiment à prendre son envol. Les difficultés ne manquent pas. Les responsables se succèdent à la tête de la compagnie, mais cela n’y fait rien, ou presque. En atteste la dernière nomination du Général de Division Aérienne, Joseph Mamadou Diop, comme président du Conseil d’administration, en remplacement de l’ancien Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, arrivé au poste en novembre 2018. Avant cela, en avril 2022, le directeur général, Ibrahima Kane, qui a succédé à Philippe Bohn, démissionnaire après 20 mois de service, avait été démis de ses fonctions. Il est remplacé par El Hadj Badara Fall nommé, le mardi 12 juillet 2022, par le Conseil d’administration de la compagnie. M. Fall a été pilote et conseiller du ministre des Transports aériens.
Mis à part cette instabilité institutionnelle, Air Sénégal c’est également des couacs répétitifs. Pertes de bagages, retard dans les vols, des déprogrammations, absence d’interlocuteurs, des passagers laissés en rade dans les aéroports… sont autant de griefs que les usagers reprochent aux services de la compagnie aérienne nationale. On se souvient que lors de la finale de la Coupe d’Afrique des nations (Can 2021) au Cameroun, les familles des joueurs avaient protesté contre la situation infligée par la compagnie aérienne, en les laissant à Dakar à quelques heures du coup d’envoi.
En juillet 2022, un avion appartenant à sa flotte a été endommagé par les opérations de manutention à l'aéroport Roissy Charles De Gaulles de Paris. Une paroi d’un de ses avions a été percutée et abîmée pendant son chargement sur le tarmac de l'aéroport, du fait d'une mauvaise manipulation. Auparavant, déjà en juillet 2018, une collision avec des oiseaux de son ART600 au départ de Ziguinchor avait obligé la compagnie à suspendre ses rotations entre Dakar et ladite ville. La compagnie qui a commencé à prendre son envol en assurant la desserte de pays limitrophes, se projetant en plus vers les EtatsUnis et en Afrique Centrale, n’a pu gérer cette ascension.
Pis, elle a annoncé la suspension de sa desserte vers la région Afrique Centrale. «La compagnie Air Sénégal annonce la suspension de ses vols entre Dakar et Cotonou-Douala-Libreville à compter du 30 octobre 2022. Cette décision est justifiée par les faibles performances financières de cette ligne en triangulaire depuis le lancement en mars 2021», a indiqué Air Sénégal à travers un communiqué publié le 10 décembre 2022.
Pourtant, au démarrage de la compagnie aérienne, l’annonce faite est que les avions appartiendraient à la compagnie. Plus tard, il a été établi que les appareils sont loués. En avril de cette année, le site d’information Jeune Afrique avait révélé un déficit de près de 4 milliards pour la compagnie. C’est dire donc qu’Air Sénégal risque de subir le même sort que les anciennes initiatives de ce genre mises en place par l’Etat du Sénégal comme la compagnie Air Sénégal international (Asi), créée par le président Abdoulaye Wade après la liquidation de la compagnie continentale et panafricaine Air Afrique.
DES UNIVERSITAIRES METTENT L’ETAT A NIVEAU
Interrogés sur la hausse annuelle du budget de l’Etat sans un réel impact sur les vies de ses populations, des économistes et enseignants à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar soutiennent que celui-ci doit se traduire par des investissements.
La hausse annuelle du budget de l’Etat Sénégalais est loin d’être bien ressentie par les populations en termes de réduction du coût de la vie, voire de satisfaction des besoins d’infrastructures exprimés. Cette désarticulation fait dire à certains universitaires qu’il faut changer de paradigme.
A l’instar de Mor Gassama de l’Ucad qui est d’avis qu’un budget avec un impact sur le quotidien des citoyens « doit être orienté en grande partie vers un budget d’investissement plutôt que celui de fonctionnement ». Ou de l’économiste et enseignant Meissa Babou qui soutient mordicus que c’est une question « d’orientation stratégique » car « L’essentiel du budget est partagé presqu’au tiers en salaires et en fonctionnement de l’Etat .
Interrogés sur la hausse annuelle du budget de l’Etat sans un réel impact sur les vies de ses populations, des économistes et enseignants à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar soutiennent que celui-ci doit se traduire par des investissements. L’économiste et enseignant chercheur, Mor Gassama, soutient de prime abord qu’un budget avec un impact sur le quotidien des citoyens « doit être orienté en grande partie vers un budget d’investissement plutôt que celui de fonctionnement ».
Relativement au budget 2023, le Président de la République a décidé d’orienter les 45% dans le social. Un budget social pour une année préélectorale, « rien de spécial sinon un remake de 2018 pour préparer 2019 dans de meilleures conditions possibles », rappelle le professeur Gassama. Cela dit, croit savoir l’économiste « le gouvernement est dans sa logique de préparer l’élection présidentielle de 2024 dans un contexte économique difficile ».
Les mesures de bonne intention pour alléger davantage la souffrance de nos compatriotes vont se multiplier. Ainsi qualifie l’enseignant-chercheur : « C’est tout simplement ce que les économistes Kaleki et Nordhauss ont appelé la rationalité politique qui prend le dessus sur la rationalité économique dans le cadre du cycle politico-économique ». Ce qu’il faudrait absolument éviter, fait savoir le Professeur, « c’est de dilapider nos maigres ressources à travers des financements politiques pour ne pas dire clientélistes qui ne connaî tront certainement que très peu de succès ».
A l’en croire, si vraiment on cherche à avoir un impact positif sur l’accompagnement des jeunes et des femmes, « l’idéal serait de privilégier les porteurs de projets fiables et viables afin d’espérer avoir d’autres Babacar Ngom, feu Aliou Ardo Sow, Serigne Mboup, Bocar Samba Dieye, Feu Ameth Amar, … ». Pour lui : « Nous devons voir en ces porteurs de projets de futurs grands chefs d’entreprise et des champions nationaux pour un développement économique et social du Sénégal ».
UNE QUESTION «D’ORIENTATION STRATEGIQUE», SELON MEISSA BABOU
La même lecture est faite par l’économiste et enseignant à l’Ucad, Meissa Babou qui soutient qu’on ne peut pas refuser l’ambition d’un gouvernement qui est de mettre dans tous les secteurs les éléments du développement. Et sous ce rapport, soutient-il : « Tout Etat doit viser haut et loin ».
Toutefois, cet engagement doit être conséquent. Autrement dit : « Il faudrait que cet engagement soit la résultante d’une demande sociale ressentie et exprimée en termes de besoins médicaux, scolaires, alimentaires, en énergie, et ensuite que ledit budget soit réorienté vers ces secteurs ». Ce qui semble à ses yeux n’avoir pas été fait. Parce que, croit-il savoir : « L’essentiel du budget est partagé presqu’au tiers en salaires et en fonctionnement de l’Etat ». Pis encore, fustige Meissa Babou, ce sont les infrastructures de prestige comme « le TER, les ponts, les stades, l’avion présidentiel… », qui n’ont pas d’impact réel sur la quasi-totalité des citoyens Sénégalais qui ont englouti les milliards du budget. Ce qui fait que les populations ne sentent pas « l’Etat à leurs côtés », soutient l’économiste.
Pour s’en convaincre, il dira : « Aller interroger les populations de Kaolack, de Louga et de Mbacké qui depuis 10 ans n’ont pas vu une moindre route construite, pas même une piste », soutient Meissa Babou. A côté de cette absence totale de l’Etat qui ne cesse d’inquiéter les Sénégalais, dira Pr Babou « il y a le coût de la vie qui devient de plus en plus cher, tout comme le chômage ». Donc, il est somme toute légitime que les « Sénégalais se posent la question de savoir où va l’argent du budget ? », dira l’économiste. A cette interrogation, l’économiste soutient que c’est une question « d’orientation stratégique ». Et pour que les concitoyens se sentent dans les politiques publiques, « il faut absolument changer de paradigme », conseille Meissa Babou.
MACKY AMORCE UN «COST KILLING» DES VEHICULES DE L’ADMINISTRATION
En application du décret 2021-03 du 06 Janvier 2021 relatif aux véhicules administratifs, l’Etat du Sénégal a engagé une réforme en profondeur des modalités d’acquisition, d’utilisation et de gestion des véhicules administratifs.
En application du décret 2021-03 du 06 Janvier 2021 relatif aux véhicules administratifs, l’Etat du Sénégal a engagé une réforme en profondeur des modalités d’acquisition, d’utilisation et de gestion des véhicules administratifs. Son principal objectif : «réduire les dépenses budgétaires liées à l’acquisition, l’utilisation, la réparation et l’entretien des véhicules administratifs, tout en faisant participer le secteur privé à la prise en charge des besoins de déplacement des structures de l’Administration, en vue de rationaliser et d’optimiser son parc automobile», rapporte un communiqué parvenu hier, jeudi 13 octobre, dans notre rédaction.
Après la réduction du coût du téléphone et du logement au niveau de l’Administration, qui a permis d’économiser des milliards, l’Etat du Sénégal s’attaque désormais à ses véhicules. En effet, il a engagé une «réforme en profondeur des modalités d’acquisition, d’utilisation et de gestion des véhicules administratifs, avec comme objectifs principaux de réduire les dépenses budgétaires liées à l’acquisition, l’utilisation, la réparation et l’entretien des véhicules administratifs, tout en faisant participer le secteur privé à la prise en charge des besoins de déplacement des structures de l’Administration en vue de rationaliser et d’optimiser son parc automobile», peut-on lire dans un communiqué rendu public hier, jeudi 13 octobre.
«Cette réforme a abouti à l’application d’une nouvelle réglementation à travers notamment, le décret 2021- 03 du 06 Janvier 2021 relatif aux véhicules administratifs», rapporte la note. Le document précise que «les innovations de la nouvelle réglementation portent essentiellement sur la limitation de la liste des ayants droit aux véhicules de fonction, la suppression de la catégorie des véhicules de service de l’Etat, la suppression des véhicules pour nécessité de service et leur remplacement par une indemnité forfaitaire globale, nette d’impôts, attribuée à une liste très réduite d’ayants droit et le désengagement de l’Etat de l’entretien de la réparation des véhicules et de la mise à disposition de chauffeurs pour la conduite des véhicules détenus par cette catégorie de personnels, l’allègement des différents parcs de l’Etat par des procédures spécifiques de réforme et de cession des véhicules, l’identification et la récupération de tous les véhicules de l’État détenus en surplus par des agents de l’État (un véhicule retenu par agent), la restitution des véhicules des Parcs automobiles de la Présidence de la République détenus par des personnes sans lien avec l’Institution, la transmission de la liste des véhicules enregistrés au niveau des Parcs de la Présidence de la République et non localisés à la Gendarmerie nationale, en vue de procéder à l’identification de leurs détenteurs et à leur récupération, le cas échéant.» «À cet effet, poursuit le communiqué, suite aux orientations de Son Excellence Monsieur le Président de la République, la présidence de la République a initié un programme de location longue durée de véhicules.
Ces véhicules, rattachés au parc spécial de la présidence de la République, seront affectés aux membres du Gouvernement et à certains responsables du Cabinet présidentiel affectaires de véhicules de fonction». Et la même source de préciser que le loyer indiqué «inclut le coût de la location, les charges d’entretien et de maintenance et les frais d’assurance tout risque sans franchise desdits véhicules.»