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17 juin 2025
QUATRE NOUVEAUX DÉPUTES INSTALLÉS DONT COURA MACKY
L’Assemblée nationale compte quatre nouveaux députés dont Coura Ndiaye dite Coura Macky, qui remplace Sokhna Dieng, qui a déposé sa lettre de démission. Les nouveaux ont été installés ce vendredi 14 octobre, par le président de l’Assemblée nationale
L’Assemblée nationale compte quatre nouveaux députés dont Coura Ndiaye dite Coura Macky, qui remplace Sokhna Dieng, qui a déposé sa lettre de démission. Les nouveaux ont été installés ce vendredi 14 octobre, par le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, à l’occasion de l’ouverture de la session ordinaire unique de l’année 2022-2023.
154 députés sur 165 sont présents. Le quorum atteint, l’hémicycle pouvait délibérer valablement à 11 heures passées. Rappeler que la séance était convoquée une heure plus tôt.
Après avoir déclaré la session ouverte, le successeur de Moustapha Niasse a annoncé avoir reçu la lettre de démission de Sokhna Dieng Mbacké, élue sur la liste proportionnelle de Benno Bokk Yakaar (BBY), pour convenance personnelle. « Elle est peut-être appelée à d’autres fonctions », a recueilli Emedia.
Sokhna Dieng n’est pas la seule. Abdoulaye Baldé, porté à la tête de l’Agence pour la promotion des investissements et grands travaux (Apix), lors du Conseil des ministres tenu mercredi 29 septembre dernier, s’est également signalé. Il a annoncé avoir également reçu celle de Djimo Souaré, élu sur la liste majoritaire du département de Goudiry, de la même coalition, et nommé coordonnateur du Prodac.
Nommé Directeur général de la société nationale de transports Dakar Dem Dikk (DDD), Ousmane Sylla, élu sur la liste majoritaire de BBY – Kédougou, a aussi rendu sa démission.
Parmi les nouveaux, l’installation de Coura Macky, connue pour ses sorties controversées, fait réagir surtout sur la toile.
FESTIVAL BFI LONDRE, LE SENEGAL BIEN REPRESENTE
La première mondiale à guichet fermé de Xale s’est tenue, jeudi 6 octobre, dans le cadre du 66ème BFI London Film Festival, célébré dans plusieurs salles de cinéma du 5 au 16 octobre. La projection s’est tenue en présence du réalisateur Moussa Sène Absa
La première mondiale à guichet fermé de Xale s’est tenue, jeudi 6 octobre, dans le cadre du 66ème BFI London Film Festival, célébré dans plusieurs salles de cinéma du 5 au 16 octobre. La projection s’est tenue en présence du réalisateur Moussa Sène Absa, ainsi que de sa distributrice, Claire Diao, fondatrice de Sudu Connexion.
Il y a deux semaines, la Direction de la cinématographie du Sénégal annonçait la sélection de Xale, le dernier long métrage du réalisateur Moussa Sene Absa, pour représenter le Sénégal à la 95ème cérémonie des Oscars, prévue le 12 mars 2023 à Los Angeles. Le comité de sélection nationale était composé par plusieurs personnalités clé du milieu cinématographique contemporaine, y compris Moly Kane, réalisateur et directeur du Festival Dakar Court ; Amina Seck, scénariste ; Fatou Touré, réalisatrice ; Babacar Diop, journaliste critique ; Mamadou Matar Dramé, secrétaire de séance, et le président du jury, Thierno Diagne Ba, spécialiste des industries culturelles. Le jury avait souligné « la qualité technique et artistique » du film, en la qualifiant de « pertinent, philosophique et psychologique ». Maintenant, Xale commence à circuler autours du monde pour s’ouvrir au grand public et ainsi engager à toute la population à connaître l’histoire d’Awa, cette jeune fille qui « réussit à faire face à son destin », comme l’affirme Moussa Sene Absa.
La tournée du long-métrage a commencé à Londres, dans le cadre du 66ème BFI London Film Festival, célébré dans plusieurs salles de cinéma du 5 au 16 octobre. La première mondiale à guichet fermé de Xale, en présence du réalisateur ainsi que de sa distributrice, Claire Diao, fondatrice de Sudu Connexion, a eu lieu le jeudi 6 octobre, et a été suivi par deux autres projections le vendredi 7 octobre. Cela fut une présence historique, étant donné qu’il s’agit de la première à la capitale anglaise, fascinée avec l’univers crée par Moussa Sene Absa, et l’interprétation des acteurs clé du cinéma sénégalais, avec Rokhaya Niang et Ibrahima Mbaye Tché, mais aussi, le début de Nguissaly Barry, en tant que protagoniste, pour jouer impeccablement le si important rôle d’Awa.
Xale arrive vingt ans après l’inoubliable Madame Brouette, en tant que la conclusion d’une trilogie sur le destin de la femme qui avait commencé avec Tableau Ferraille (1996). « Ce qui lie les trois films c’est le cœur, c’est la rumeur », affirme le réalisateur lors de son passage à Londres. En effet, en regardant le film, tout d’un coup il y a une disparition des vingt ans qui séparent Madame Brouette et Xale. Les histoires commencent à s’entremêler, le temps semble le même, car il réunit plusieurs temporalités, plusieurs rêves, à travers une musicalité méticuleusement composée. Comme le réalisateur dit : « Il y a des bouts qui viennent. C’est comme les premiers chants de Tableaux Ferraille, et puis, les premiers chants de Madame Brouette… Toujours comme des accompagnateurs. Il s’agit d’une musique qui est dans la tête. »
Dans plusieurs moments dans le film Xale, des personnages qui se trouvent apparemment tous seuls, sont entourés par des gens, parfois des femmes, parfois des hommes, d’autres, des femmes et des hommes ensemble, et habillés dans la même couleur, des couleurs qui changent aussi par rapport au moment psychologique des personnages. Ces gens commencent à chanter, tous ensemble, synchronisés, pour exprimer à travers la musique ce qui peut-être n’est pas dit. Ils sont des personnes peut être invisibles pour certaines. Le cinéma devient alors une technologie magique capable de nous mettre dans la tête des personnages afin de bien les comprendre, dans toute leur complexité.
Xale, constitue ainsi la culmination d’une trilogie qui s’agit d’un récit sur « la quête de bonheur », selon son créateur, Moussa Sene Absa : « Autant Gagnesiri, cherchait le bonheur dans Tableau Ferraille, elle pensait l’avoir trouvé et puis quelque chose d’inattendu est venue, son manque de maternité, et puis la polygamie, le trouble de la vie… Autant aussi, Mati, dans Madame Brouette, est une femme qui avait dit, moi, non, moi les hommes, c’est terminé. Et puis elle tombe amoureux avec quelqu’un de beau, mais elle se rend compte qu’en fait c’est un monstre, parce qu’il ne sait pas aimer ».
Dans Xale, on rencontre encore cette femme qu’on avait connue dans Madame Brouette. L’actrice Rokhaya Niang, qui avait joué le rôle de Madame Brouette, est maintenant Fatou. Fatou est la complice et bien-aimée tante d’une jeune fille très responsable et bonne étudiante, qui s’appelle Awa. Celle-ci est très attachée à sa grand-mère, souffrante, et à son jumeau, qui rêve de voyager en France pour trouver l’eldorado. Avant de décéder, la grand-mère d’Awa communique à sa tante Fatou qu’elle doit marier Atoumane, son cousin, mais après le décès, elle refuse et finit par marier son amoureux. « Elle représente l’amour accompli », affirme Sene Absa.
Xale devient ainsi un récit sur « l’innocence déchiré », ajoute-il le réalisateur. Et malgré les difficultés qu’Awa aura dans sa vie, elle retrouve l’amour aussi. « Awa réussit quelque chose que les autres n’ont pas réussi. Elle réussit à faire face à son destin », raconte Sene Absa.
En tant que conclusion de cette trilogie dont le thème central est la femme, il y a une force additionnelle dans l’histoire du film. Comme le réalisateur observe lui-même, « ce film est une vraie prise de parole ». Les chœurs ne se limitent pas à transmettre les pensées et inquiétudes des personnages dans le film. Ils jugent, ils dénoncent. « C’est la justice populaire, c’est la société qui juge », affirme Sene Absa. C’est un appel à parler, à l’action, au nom de la dignité. Elle ne devient ainsi pas seulement une histoire sur la femme, mais une histoire « humaine, universelle, » comme le souligne le réalisateur. Au fait, elle réunit aussi d’autres sujets traités dans des films au-delà de cette trilogie, comme l’immigration non régularisé, qu’on avait vu dans son film précédent, Yoolé (2010).
« Film très personnel »
Xale est un film « très personnel », selon les mots de Moussa Sene Absa. Si personnel que le réalisateur ne reste pas derrière la caméra. Il fait partie du tissu du film. On le retrouve dans l’état psychologique d’Atoumane, cet homme violent qui perturbe Fatou et alors sa nièce, Awa. Moussa Sene Absa fait partie du chœur en train de défier la présence violente d’Atoumane. Il le juge, il dénonce sa violence, son impuissance d’aimer. « C’est un film où je me mets en scène. Je fais partie de la rumeur. Je crée la rumeur, mais je crée le jugement aussi, et le regard. Je fais partie de ceux qui donnent une ponctuation au récit », raconte l’acteur, réalisateur, et musicien, l’artiste.
Le film semble aussi une lettre d’amour à ses racines, le quartier Tableau Ferraille à Dakar et le village de Popenguine sur la petite côte : « J’ai tourné tout à Tableau Ferraille, à Yaraax », affirme Sene Absa. Il décrit Tableau Ferraille en tant que « son studio des rêves », en ajoutant : « C’est là où je fabrique tous les rêves. Je suis un élément de Tableau Ferraille. Tableau Ferraille c’est presque dans mon Adn. C’est un microcosme de possibilités où tous les rêves sont là. Tous les personnages de mes films viennent de là. Tout mon imaginaire, en fait, vient de là. Je n’imagine aucun autre décor que là. Donc c’est un laboratoire d’idées, mais c’est aussi un élément constitutif de mes rêves ». Tous les décors sont soigneusement choisis, en faisant voyager dans l’histoire, pour faire de ces personnages de véhicules des idées et moments et personnages clé du Sénégal et du panafricanisme.
« Je compose un univers suivant les besoins de mes récits », continuait le réalisateur, en train de parler des choix de lieux du film.
Lors de son passage à Londres, Moussa Sene Absa se réjouissait du fait que Xale est un film entièrement sénégalais, tourné avec une équipe sénégalaise intergénérationnelle, et qui a bénéficié du financement du Fonds de Promotion de l’Industrie Cinématographique et Audiovisuelle (FOPICA) du Ministère de la Culture du Sénégal, avec le soutien d’autres identités.
Moussa Sene Absa continue la tournée internationale de son long-métrage Xale aux États-Unis, pour le Mill Valley Film Festival et à la fin d’octobre en Australie, pour l’Adélaïde Film Festival. Un cinéma qui devient un espace de rêves, de ce qui est possible, et ainsi, une Afrotopia, comme le dit le philosophe sénégalais Felwine Sarr.
LE SENEGAL EN EXCES DE SEL
La deuxième édition du colloque alimentaire et sanitaire s’est tenue ce 13 octobre à Dakar avec comme thème « la sécurité sanitaire des aliments au cœur de la santé des consommateurs ».
La deuxième édition du colloque alimentaire et sanitaire s’est tenue ce 13 octobre à Dakar avec comme thème « la sécurité sanitaire des aliments au cœur de la santé des consommateurs ».
C’est ainsi que les experts ont souligné qu’au Sénégal , les plats ont une teneur journalière en sel 2 à 6 fois plus élevée que la norme recommandée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Les habitudes des plats à haute teneur en sel peuvent s’expliquer par la forte dépendance des populations aux produits transformés et importés tels que les bouillons. À cet effet, la consommation accrue de sel peut contribuer à l’hypertension artérielle et à un risque accru d’accident cardiovasculaire.
En effet, la sécurité alimentaire et la nutrition sont inévitablement liées. Les maladies d’origine alimentaire demeurent une des causes importantes de morbidité dans le monde, particulièrement dans les pays en développement.
SOKHNA NDIATTE CISSE HONOREE
Le ministre de l’Education nationale Cheikh Oumar Anne a reçu jeudi la championne mondiale en récital de Coran, Sokhna Ndaté Cissé.
Le ministre de l’Education nationale Cheikh Oumar Anne a reçu jeudi la championne mondiale en récital de Coran, Sokhna Ndaté Cissé. Il lui a offert 3 millions de F CFA et un ordinateur portable. Dans la foulée, un lot du saint coran, 5 tonnes de riz, 300 litres d’huile, 200 kg de sucre ont été offerts à son école. Son maître a reçu un million F Cfa et un ordinateur aussi.
Une cérémonie de Sargal s’était tenue à Diamniadio.
Pluie de cadeaux pour la championne Sokhna Ndaté Cissé
Une récompense à la hauteur du sacre. Le ministre de l’Éducation nationale, Dr Cheikh Oumar Hanne, a couvert de cadeaux la championne mondiale du récital du Coran de Dubaï. Lors de son audience qu’il a accordée à Sokhna Ndaté Cissé, le ministre de l’Éducation lui a offert une enveloppe de 4 000 000 FCFA, un ordinateur portable, un autre ordinateur pour son maître et un lot d’exemplaires du Saint Coran, 5 tonnes de riz, 300 litres d’huile, 200 kg de sucre à son école. La lauréate était accompagnée par sa maman, son maître coranique, des membres de la fédération des écoles coraniques, etc. Le ministre de l’Éducation nationale a tenu à remercier les acteurs des Daara et l’ensemble des services du département ministériel qui soutiennent l’enseignement arabo-islamique. Avant de finir son propos, Dr Cheikh Oumar Hanne a promis de transmettre au président de la République le souhait de l’encadrement de Sokhna Ndaté Cissé qu’il reçoive la championne du monde.
Arrestation des membres de Frapp et de «Yoonu Askan Wi»
Pourtant, le préfet deDakar avait interditle rassemblement devant l’ambassade de France. Mais des membres de « Yoonu Askan Wi », de Frapp et des victimes ont voulu braver l’interdiction hier. Ils ont été interpellés en cours de route plus précisément à la place de l’indépendance par la police. Ils tenaient vaille que vaille à déposer une lettre de protestation à l’ambassade de France à Dakar pour dénoncer des arnaques dans la longue procédure de dépôt de visas. Ainsi cinq membres de ces organisations dont Aliou Gérard Koïta et Djibril Ba de Frapp sont arrêtés.
Kaliphone Sall condamné à 6 mois dont 1 mois de prison ferme
Kaliphone Sall va devoir garder sa patience. Il va passer encore quelques jours à la prison de Rebeuss avant de humer l’air de la liberté. Le tribunal des flagrants délits de Dakar a donné son verdict hier sur l’affaire Adja Thiaré Diaw. Ainsi, Kaliphone Sall est condamné à une peine de 6 mois dont 1 mois de prison ferme pour coups et blessures volontaires. En sus, il devra verser 500.000 Fcfa à Adja Thiaré Diaw. Pour rappel, Kaliphone Sall a été placé sous mandat le 29 septembre.
Le Dg de la RTS, Racine Talla, traîné devant l’Ofnac
C'est le désamour profond entre le Directeur général de la Radiotélévision sénégalaise (Rts), Racine Talla et les délégués du personnel et l'intersyndicale Synpics de ladite institution. Les syndicalistes ont déposé une plainte à l’Ofnac pour qu’il fouille la gestion du Directeur général Racine Talla. Après le dépôt de la lettre de dénonciation, les responsables syndicaux ont condamné la liquidation du patrimoine automobile de la RTS, le non-reversement des cotisations sociales ponctionnées sur les salaires des travailleurs, l'attribution de marchés dans des conditions peu orthodoxes entre autres griefs.
Arrestation du comptable d’Eco Asfalt
Comptable de la société Eco Asfalt, M. S. Faye est dans de beaux draps. Il a été déféré au parquet par la Division des investigations criminelles (Dic) suite à une plainte de sa société pour détournement de fonds, faux et usage de faux portant sur la somme de 78 millions. Le mis en cause a été épinglé après l’audit interne de la boîte. Nous y reviendrons en détail.
Cri de colère des populations des cités de Thiaroye Azur
Les populations des Cités de Thiaroye Azur sont sorties hier en masse pour donner la voix sur les difficultés qu'elles rencontrent. Il s’agit des eaux pluviales stagnantes, la dégradation des routes, les inondations, l’absence d'assainissement, l’insécurité, la nuisance sonore par des camions de la société «Dièye global food ». Elles craignent pour la sécurité de leurs enfants avec la traversée des camions.
AIBD : Trois agents de 2AS arrêtés pour vol de 4 iPhones 14
Les passagers se plaignent très souvent de vols de leurs bagages à l’aéroport international Blaise Diagne. Une passagère en provenance des Etats-Unis est la énième victime. Mais elle a eu la chance de retrouver ses quatre téléphones iphone 14. Ses présumés voleurs sont trois agents du service rampe de 2AS,(manutention au sol). Soupçonnés d’avoir soustrait frauduleusement des bagages d’une passagère en provenance de New York quatre (4) iPhone 14, selon Dakaractu, les mis en cause ont été démasqués par la police. D’ailleurs les limiers de l’aéroport ont interpellé deux agents. Lundi dernier à l’arrivée du vol HC 427 en provenance de New-York, les trois agents ont mis à exécution leur plan. Mais c’était sans compter avec la ténacité de la victime qui a vite signalé aux limiers le vol de ses quatre téléphones. Aussitôt, les forces de l’ordre ont fouillé dans les images des caméras de surveillance et procédé à une enquête qui a permis de démasquer les mis en cause. Ainsi, ils ont mis la main sur G. Diop et Zidane, mais V. Diouf lui, a pris la fuite. Il serait actuellement signalé à la frontière gambienne. Après avoir récupéré les téléphones, la plaignante a finalement retiré sa plainte pour éviter un licenciement des mis en cause. Nos tentatives de joindre le service de presse de l’AIBD sont restées vaines.
84,6% des femmes effectuent des travaux domestiques contre 31,7% des hommes
Au Sénégal, 84,6% des femmes effectuent des travaux domestiques contre 31,7% des hommes, a appris l’APS, ce jeudi, d’une étude de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie qui révèle, pour la première fois, l’enquête nationale sur l’Emploi du Temps au Sénégal (ENETS)-2022. L’ENETS est une photographie détaillée de l’occupation des Sénégalais (hommes et femmes), selon l’ANSD. «En termes de temps, les femmes y consacrent 3,7 heures contre 0,44 heure pour les hommes », précise l’ASND. L’enquête indique que d’autres résultats importants sont mis en exergue par l’étude comme, entre autres, le temps moyen de travail rémunéré, le temps consacré aux loisirs et à la garde des enfants. «Au niveau mondial, il est noté que les femmes réalisent plus de trois quarts de l’ensemble du travail non rémunéré et de soins à autrui », fait savoir la même source..
Partenariat Fongip et la Cciad
Le Fongip etla commission genre de la Chambre de Commerce d'Industrie et d'Agriculture de Dakar (Cciad) ont jeté les bases d’un partenariat. L'Administrateur général du Fongip, Mme Thérèse Faye Diouf et son équipe ont rencontré les femmes entrepreneures pour partager sur les mécanismes mis en place pour les accompagner et faciliter leur accès au financement. La patronne du Fongip a également la place qu'occupe les femmes dans les programmes tels que l'Eter et le Paaice où un quota de 30% des financements leur est réservé. Mme Diouf a profité de la tribune pour présenter de manière interactive les projets, les programmes et les produits du Fongip pour une prise en charge rapide et efficace des demandes en termes de structuration et de financement. Il faut souligner que la rencontre d’hier fait suite à l'audience que l'Administrateur général du Fongip avait accordée à la commission Genre et Entreprenariat féminin de la Ccidad.
Réseau pour le développement du capital humain
La ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération, Mme Oulimata Sarr, préside depuis hier le réseau pour le développement du capital humain initié par la Banque mondiale. Elle prend part présentement aux Assemblées annuelles des Institutions de Bretton Woods à Washington. À cet effet, Mme Sarr aura à présider la session ministérielle de la Banque sur le thème Protéger et renforcer le capital humain dans le contexte de la crise alimentaire mondiale. D’après une note du ministère de l’Economie, la session examinera, entre autres, les mesures de protection sociale que les États devraient prendre pour soulager les couches sociales vulnérables à l’image des concertations pour la lutte contre la vie chère que le Président Macky Sall a lancées au Sénégal.
IPRES : Accord entre la Direction générale et les travailleurs
L'intersyndicale des travailleurs de l'Institution de prévoyance retraite du Sénégal(Ipres) et la Direction générale ont fumé le calumet de la paix. Les deux parties ont trouvé plusieurs points d’accord sous la conduite du Conseil d'Administration dirigé par Racine Sy. Ainsi, les travailleurs vont bénéficier de plusieurs indemnités notamment celles de la Covid-10 et du risque médical qui concernent particulièrement les agents des centres médico- sociaux (Cms) de l'Institution. Avec l'implication personnelle de M. Sy, toutes les indemnités ont été payées au personnel. Pour les autres points de revendications, ajoute une note reçue à «L’As » le Conseil d'Administration a mandaté son vice-président Mody Guiro pour poursuivre les négociations avec les travailleurs afin de trouver des solutions structurelles à même de ramener la sérénité au sein de la boîte. Aussi, une commission mixte poursuivra la réflexion notamment pour ce qui concerne un meilleur déploiement du capital humain de qualité dont regorge l’Ipres.
Ucad classée meilleure université en Afrique francophone
L'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) trône sur le toit de l’Afrique francophone. Elle a été classée meilleure université en Afrique francophone, selon le classement edurank.org. Ce classement indépendant est basé sur une évaluation de plus de 14.000 universités de 183 pays. L’Ucad occupe la première place en Afrique francophone et la 28e place en Afrique. Pour rappel, le classement eduranking sélectionne les universités en fonction de leur réputation, de leurs performances de recherche et de l'impact de leurs anciens étudiants.
L’ambassade de France commence à restituer des passeports
Même si les activistes n’ont pas pu déposer une lettre de protestation contre la politique de délivrance de visas de la France au Sénégal, ils ont fait bouger les lignes au grand bonheur des demandeurs de visas. Frapp annonce que déjà hier dans la matinée, certains demandeurs de visa dont les passeports étaient détenus par l'ambassade de France au Sénégal depuis plus de trois mois (durée de traitement des demandes de visa) avaient reçu des mails les informant que leurs passeports étaient disponibles. Les activistes se réjouissent de la disponibilité de certains passeports du fait de la lutte entamée avec les victimes de l'ambassade de France. Le Frapp va se concerter avec les victimes de la politique d'arnaque massive de l'ambassade de France au Sénégal pour voir les perspectives à donner à cette lutte. Par ailleurs, Aliou Gérard Koïta et deDjibril Ba ont été libérés en début de soirée.
«XEEXAL SENEGAAL» VISE A APAISER L’ESPACE POLITIQUE
Profitant hier de la conférence de presse qu’il co-animait avec les autres responsables du mouvement, le commissaire Keïta a félicité «Makhtar le Cagoulard d’avoir eu la brillante idée de le créer».
Le mouvement Xeexal Senegaal (entendez «Se battre pour le Sénégal») a été porté sur les fonts baptismaux par l’ancien rappeur, Makhtar Sy, plus connu sous le sobriquet de Makhtar le Cagoulard, qui vit actuellement aux Etats-Unis. «Le tableau hideux, qui dépeint la situation actuelle de notre pays, est ce qui a poussé de nombreux Sénégalais, très patriotes et épris de paix et de Justice, à décider de se regrouper et de constituer une dynamique de riposte nouvelle, un mouvement citoyen dénommé Xeexal Senegaal», a déclaré l’ancien commissaire de police, Cheikhna Cheikh Saadbouh Keïta, qui est le coordonnateur désigné du mouvement au Sénégal.
Profitant hier de la conférence de presse qu’il co-animait avec les autres responsables du mouvement, le commissaire Keïta a félicité «Makhtar le Cagoulard d’avoir eu la brillante idée de le créer». Il a indiqué que leur mouvement «vise à pacifier l’espace public en s’opposant énergiquement à toute velléité de violences verbales ou physiques qui y apparaitra». «Contribuer à la régulation du débat public et politique, en privilégiant le débat contradictoire et d’idées, et en luttant contre toutes formes d’accaparement du bon sens et de la vérité», est l’autre objectif que se fixent Makhtar le Cagoulard et ses camarades, qui se présentent comme un mouvement qui va «combattre la démagogie et toutes les manœuvres sinueuses pouvant déboucher sur des troubles».
«Si rien n’est fait pour l’empêcher, le Sénégal connaîtra une crise grave pouvant déboucher sur sa déstabilisation et donc, sur l’effondrement de son Etat et la destruction des fondements de sa société», a déclaré Cheikh Saadbouh Keïta, qui soutient qu’une «telle alerte a été lancée plus d’une fois durant ces dernières années, sans que cela n’ait provoqué une prise de conscience du danger qui guette et conséquemment, des réactions fortes et suffisantes pour contrer le mal». Soulignant que «cette nouvelle violence politique qui a refait surface est exacerbée par l’avènement des réseaux sociaux», les animateurs du nouveau mouvement citoyen soutiennent que «malheureusement, nos élites politiques ont une fois de plus échoué à anticiper cette violence virtuelle protéiforme qui s’est totalement installée dans notre société ». Pis, estiment-ils, «nos élites politiques ont brillé en alourdissant la dette publique pour financer des projets que ne justifie aucun besoin économique, social, culturel, en dehors d’enrichir les multinationales tentaculaires tout en tuant à petit feu le secteur privé».
Le nouveau mouvement citoyen compte également «promouvoir et développer partout et notamment auprès de la jeunesse, les valeurs morales et d’éthique, le patriotisme et le sens de la responsabilité citoyenne». «Exiger le respect strict des lois et règlements et celui des conditions normales de participation aux compétitions pouvant avoir lieu dans l’espace public et pour l’accès à quelque pouvoir ou responsabilité que ce soit» est l’autre argumentaire véhiculé par le commissaire Keïta pour définir l’une des raisons de la mise en place de ce mouvement Xeexal Senegaal dont l’un des chantiers est de participer «au renforcement de la souveraineté du Sénégal dans tous les domaines et en exigeant que les institutions du Sénégal soient respectées, ainsi que ses intérêts soient protégés».
BEACH SOCCER, LE SENEGAL PRET À DEFENDRE SON TITRE CONTINENTAL
L’équipe nationale de beach soccer a reçu hier, dans les locaux du ministère des Sports, le drapeau national, des mains du ministre du Tourisme et des loisirs, Mame Mbaye Niang, assurant l’intérim du ministre des Sports,
Ousmane SOW et Florian VIARD |
Publication 14/10/2022
A quelques jours de l’ouverture de la Coupe d’Afrique des nations de beach soccer, prévue du 21 au 28 octobre 2022 au Mozambique, les Lions ont reçu hier, le drapeau national des mains du ministre du Tourisme et des loisirs. Une occasion pour Mame Mbaye Niang de les inviter à faire preuve de solidarité, de bravoure, de combativité et d’abnégation, mais également de les assigner à conserver leur titre.
L’Equipe nationale de beach soccer a reçu hier, dans les locaux du ministère des Sports, le drapeau national, des mains du ministre du Tourisme et des loisirs, Mame Mbaye Niang, assurant l’intérim du ministre des Sports, Yankhoba Diatara. Très attendu pour la prochaine Can de beach soccer, prévue du 21 au 28 octobre prochain au Vilankulos Arena au Mo¬zambique, l’Equipe nationale, qui est six fois championne d’Afrique, avec 3 succès consécutifs, est prête à défendre son titre continental. En l’absence de Yankhoba Diattara, actuellement au Qatar pour les besoins de la préparation de la Coupe du monde, Mame Mbaye Niang a délivré le message du chef de l’Etat aux vaillants Lions qui participent pour la 10e fois à la Can beach soccer. «Comme d’habitude, faites preuve de solidarité, de bravoure, de combativité et d’abnégation. Soyez unis et mobilisés pour réaliser la grande performance et représenter dignement le Sénégal, en dignes continuateurs de vos illustres prédécesseurs. Allumez, quelles que soient les intempéries, la flamme de la victoire attendue de vos prestations», a-t-il déclaré. Et de poursuivre : «Lorsque vous serez sur les terrains du Mozambique, souvenez-vous de notre devise nationale, souvenez-vous aussi du Peuple qui parie sur vous sans aucune appréhension.»
Le ministre du Tourisme et des loisirs a ainsi délivré à la bande de Alseyni Ndiaye, un message d’encouragement et de soutien du chef de l’Etat à une sélection nationale «auréolée de gloire et disposant d’un grand potentiel pour aller, encore, le plus loin possible dans la compétition». Plu¬sieurs fois champions d’Afrique de beach soccer, c’est devenu même une habitude, les Lions, «cette fois-ci encore, vous partez favoris au regard de vos atouts et de votre vécu, notamment de la qualité de nos joueurs et de nos encadreurs. Il est donc compréhensible, au moment de votre départ, que nous soyons tous habités par un sentiment de sérénité et une grande confiance. Vous êtes déjà dans l’histoire du beach soccer africain et vous avez tout ce qu’il faut pour y demeurer. Nos attentes légitimes sont de vous voir honorer, une nouvelle fois, le drapeau national», se glorifie-t-il.
Adressant ses félicitations et encouragements aux Lions et à l’équipe dirigeante de la Fédération sénégalaise de football d’abord, pour les résultats obtenus, ensuite, pour la qualité du management de l’instance faitière, le ministre réaffirme le soutien «constant» et «indéfectible» du département des Sports pour continuer à développer encore le football, et à améliorer sa représentativité et ses résultats en Afrique et dans le monde. Les champions d’Afrique devraient, dans les prochaines heures, rallier le Mozambique, où se déroulera la Can pour qu’ils puissent s’acclimater. Les Lions logent dans le Groupe B et jouent leur premier match contre l’Ouganda le 22 octobre prochain à 12h. Pour rappel, ils partagent la poule avec l’Ouganda, l’Egypte et Madagascar. L’entraîneur, Mamadou Diallo, a retenu 15 Lions qui vont se battre pour un 7e sacre.
LES RISQUES DE LA SUPPRESSION DES CONTRÔLES ROUTIERS DANS LES CORRIDORS
Pour lutter efficacement contre les accidents de la route, la sensibilisation ne suffit pas.
Pour lutter efficacement contre les accidents de la route, la sensibilisation ne suffit pas. «Il faut des mesures de coercition», a dit hier Amadou Lamine Fall, le chargé de mission à Pagotrans. Il demande aussi à l’Etat de prendre en charge des victimes d’accident.
Les drames provoqués par les accidents de la circulation sont inqualifiables. Bien sûr, la Campagne de sensibilisation sur la sécurité routière ne suffit pas à elle seule pour venir à bout de cette situation. C’est le point de vue de Amadou Lamine Fall, chef de mission au Programme d’appui à la gouvernance dans le secteur des transports terrestres (Pagotrans). «Nous nous sommes évertués depuis deux ans, à faire des campagnes de sensibilisation, mais il faut que les gens sachent que les effets d’une campagne de sensibilisation ne sont pas immédiats. Je ne suis pas sûr qu’elle peut arrêter les accidents», assène M. Fall. Il a soutenu cet avis lors d’un atelier de discussion organisé avec les acteurs sur les difficultés rencontrées et les expériences vécues sur le terrain dans la campagne de sensibilisation. Que faire ? «Si on se limite à la sensibilisation en laissant les chauffeurs à leur bon vouloir, beaucoup d’entre eux n’en feront qu’à leur tête. Mais s’il y a des mesures de coercition, cela pourrait beaucoup aider à éviter les accidents sur les routes. Pour ce faire, il faudrait que l’Etat puisse prendre ses responsabilités et que des mesures soient prises pour les contrevenants», a-t-il dit.
Aujourd’hui, la situation est aussi noire que le ruban sur lequel les véhicules roulent à vive allure, sans parfois respecter le Code de la route. Cette année, la route a encore été un mouroir pour de nombreux Sénégalais, avec un nombre de cas de décès qui dépasse de loin les statistiques de l’année dernière. «Je sais que les accidents ont baissé en 2021. Mais quand le Directeur général de l’Anaser a parlé hier de 519 accidents pour l’année 2022, j’étais ahuri. En cette période de septembre, il y a eu beaucoup d’accidents, mais je ne pensais pas qu’on avait dépassé les 500», explique-t-il en affichant sa surprise, avant de recommander des assises sur cette question en vue de trouver une solution.
Corridors sans contrôle
Pour lui, la première chose à faire est d’effectuer un contrôle routier, qui fait défaut dans les différents corridors du pays. «Nous avons fait tout récemment, une mission sur le corridor Dakar-Kidira, mais compte tenu des contraintes que les gens ont rencontrées à l’issue de la grève de décembre dernier et des accords qui ont été faits, le contrôle routier est quasi inexistant», renseigne Amadou Lamine Fall. Il pense que «même pour des raisons de sécurité interne, il faut qu’il y ait un contrôle routier». Par exemple, le Cadre unitaire des syndicats des transports routiers du Sénégal (Custrs) avait arraché la révision du décret 2021-1600, relatif au point de contrôle sur les corridors routiers. Lequel a permis de créer des brigades mixtes de contrôle routier, de fixer des points de contrôle sur les corridors routiers. Sur l’axe Dakar-Bamako, il a été fixé les points de contrôle à Diamniadio, Kidira et Kaffrine. Ils seront placés sous la supervision des brigades mixtes gendarmerie-douane-Eaux et forêts, au niveau des deux premières villes. Alors que la police se chargera de Kaffrine et Tambacounda.
Pagotrans pour une prise en charge des victimes
Au regard de ces nombreux accidents de la route qui sont à l’origine de nombreuses pertes en vies humaines, le chargé de mission de Pagotrans suggère à l’Etat de réfléchir sur la prise en charge des victimes. D’après lui, il y a des gens dont la vie est réduite à néant après un accident. «Je pense que l’Etat doit, en pareille situation, mettre des moyens pour aider ces victimes», dit le responsable à Pagotrans.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier la formation continue des chauffeurs. «Ils sont sensibilisés et engagés. Mais le problème, c’est la tranche d’âge qui est en train de conduire. Ce sont des jeunes. Il faut les aider, les former, mais aussi réprimer. Lors des formations qu’on a faites dans les régions, nous nous sommes rendu compte que beaucoup de jeunes ont des permis, mais ne savent même pas le déchiffrer. Il faudrait que l’Etat mette en place un dispositif de formation continue des jeunes pour les aider à mieux se comporter en tant que chauffeurs», avance Amadou Lamine Fall. Abondant dans le même sens, Ibrahima Ndongo, expert-formateur, embraie : «En plus d’avoir un déficit de formation, ces conducteurs sont aussi des victimes et meurent chaque année sur la route.»
Financé à hauteur de 2 milliards 620 millions F Cfa par l’Union européenne, le Pagotrans, d’une durée de 2 ans et lancé en septembre 2021, vise à contribuer aux efforts des autorités sénégalaises pour relever ensemble, les défis majeurs auxquels sont confrontés le Sénégal et les autres Etats d’Afrique de l’Ouest. Surtout que la route tue 600 personnes par an dans ce pays et la sécurité routière coûte 163 milliards par an à l’Etat. Ce qui pourrait être une bouffée d’oxygène pour le pays frappé par des séries de drames routiers sans arrêt.
Par Serigne Saliou DIAGNE
CET AMBIGU NATIONALISME ECONOMIQUE
La tendance à plaider pour un nationalisme économique et inviter à un patriotisme pour soutenir les acteurs nationaux de notre économie gagne beaucoup trop souvent notre discours public, dans un contexte fait de dégagisme envers les étrangers
La tendance à plaider pour un nationalisme économique et inviter à un patriotisme pour soutenir les acteurs nationaux de notre économie gagne beaucoup trop souvent notre discours public, dans un contexte fait de dégagisme et de sentiments hostiles envers des opérateurs étrangers. Ce sentiment diffus au sein des opinions publiques africaines s’adosse souvent à un argumentaire en déphasage avec la complexité de la réalité économique et dessert même les champions nationaux qu’on souhaiterait voir émerger face à des firmes étrangères. Au Sénégal, deux faits récents ont été symboliques de cette dissonance entre la volonté de promouvoir un patriotisme économique et ses contradictions avec le fonctionnement réel de notre économie si les dynamiques de tous les acteurs y opérant sont étudiées un tant soit peu.
La polémique sur le carburant mis à la disposition des députés sénégalais, fourni par des enseignes «étrangères» comme Total Energies Sénégal et Shell, déclenchée par l’activiste Guy Marius Sagna refusant sa dotation de carburant pour, dit-il, ne pas soutenir ces groupes face à des compagnies sénégalaises, est le premier épisode. On a voulu stigmatiser des enseignes considérées comme étrangères dans ce pays se clamant attractif pour les affaires. Les enseignes jugées comme étrangères sont détenues par des Sénégalais, emploient des Sénégalais et contribuent à faire marcher notre économie. Une entreprise comme Total Sénégal avait le défunt homme d’affaires Ahmed Amar parmi ses principaux actionnaires, ainsi que de nombreux autres capitaux «Made in Sénégal». Le réseau des stations-services de compagnies «étrangères» est détenu, pour la majorité, par des opérateurs sénégalais dans une logique de franchise. Le carburant fourni dans les stations sénégalaises est raffiné par les soins de la Sar : une société encore nationale ! Quel est donc l’intérêt de vouloir stigmatiser des acteurs économiques en appelant à un patriotisme économique qui ne repose que sur un sentiment d’hostilité envers l’étranger ? Des supermarchés Auchan et des enseignes ont été mis à sac parce qu’on a laissé prospérer une hostilité qui ne se justifiait pas dans la réalité économique. Aucun effort n’aura été fait pour déconstruire un tel discours. Une chronique dans ces colonnes, «Attention aux clichés sur les intérêts français au Sénégal !» par Madiambal Diagne, avait tenu à rappeler en 2019 qu’un discours populiste, dégagiste et pour le moins subjectif s’était emparé de l’analyse des relations économiques du Sénégal avec ses partenaires. La même méthode est encore à l’œuvre. On ne souhaiterait envisager ses conséquences fâcheuses.
L’exclamation du journaliste, Alassane Samba Diop, sur ce nouveau patriotisme économique qui nous «pompe l’air», est des plus légitimes. Si le patriotisme économique se résume à des raccourcis simplistes sur le contrôle de notre économie nationale ou à de simples ports vestimentaires, il faudra reconnaître que le jeu est perdu d’avance. La polémique née après la publication, par une marque de montres sénégalaises «Mathydy», d’une photo du chef du parti Pastef portant un de leurs produits, est le deuxième épisode de cette dissonance découlant du sentiment de nationalisme économique qu’on cherche à exacerber partout. Qu’est-ce qu’il y a de local dans un produit dont le mécanisme principal est japonais, tous les composants sont manufacturés sous marque blanche par des ateliers indiens ou chinois, même si l’assemblage se ferait en terre sénégalaise ? On me dira que c’est la marche du capitalisme et que la plupart des produits manufacturés le sont sous ce même schéma, mais il y a une dissonance à clamer du patriotisme avec un produit «intégralement sénégalais» et d’en faire un artifice révolutionnaire au vu de ce schéma de production.
La prouesse de l’horloger sénégalais est d’avoir réussi à s’inscrire dans une culture d’affirmation d’une africanité avec un produit pensé sous nos couleurs, dans un secteur où il n’y a pas encore eu de grandes percées d’un produit authentique africain. Ce modèle d’affaires a pu prospérer dans le monde de l’horlogerie depuis les succès de la marque Undone Watches, fondée par le Hongkongais, Michael Young, un fournisseur de composantes pour des horlogers comme Swatch, Omega ou Hublot. Le voir se répéter sous nos cieux montre que notre pays est aussi à l’affût des tendances. Toutefois, prendre un tel geste et en faire l’archétype du plaidoyer pour le «consommer local» chez nous est assez révélateur des limites que tout le discours sur le nationalisme économique peut nous offrir sur le contrôle réel de nos enjeux économiques. Les Rolex aux deux poignets de Fidel Castro ont longtemps entretenu l’ambiguïté entre un pied de nez au capitalisme par le Lider Maximo ou la confession d’un amour refoulé pour un talisman bourgeois, l’acclamation du port d’une montre «100% local» aura révélé à nos yeux, les limites du nationalisme économique au Sénégal.
Par Abdoul Aly KANE
UN GRAND CHAMBARDEMENT EST EN GESTATION
Le Fonds monétaire international (FMI) vient de revoir à la baisse ses prévisions de croissance et le risque de récession se précise pour de nombreuses économies à travers le monde.
Le Fonds monétaire international (FMI) vient de revoir à la baisse ses prévisions de croissance et le risque de récession se précise pour de nombreuses économies à travers le monde.
Le Covid avait servi de déclencheur en ce qu’il avait donné un brutal coup d’arrêt au fonctionnement de la machine économique mondiale par le biais du confinement des populations, de la baisse de la demande mondiale de biens et de la rupture des chaînes d’approvisionnement industrielles dans le monde.
La guerre russo-ukrainienne a mis en évidence la dépendance de l’économie du monde, de l’Europe particulier, aux matières essentielles à l’agriculture et à l’industrie mondiale, européenne en particulier, en provenance des pays belligérants.
Cette guerre a alimenté et alimente encore une inflation mondiale centrée sur les prix des matières premières mais également des produits alimentaires du fait de l’énergie.
Or, on sait que l’industrie c’est d’abord l’énergie en ce que cette dernière est transversale à l’ensemble du processus industriel, du transport à la transformation de matières.
Au plan énergétique, l’Allemagne, principale puissance économique de l’Europe, dépend pour environ 40 % du gaz russe sous sanctions occidentales et menaces sur les infrastructures de conduites (Nord Stream).
Privée de gaz russe, et pour ne pas entrer en récession, l’économie allemande est contrainte de se replier sur le gaz de schiste américain dont elle se plaint de la cherté, et sur ses centrales à charbon.
L’Allemagne, rappelons-le, est la première économie d’Europe et la 4ème du monde, derrière les Etats-Unis, la Chine et le Japon, d’où un risque de récession économique étendu au monde entier et d’abord à l’Europe.
Au-delà de cette dernière, la guerre et les sanctions et répliques consécutives ont cassé les circuits économiques, financiers et monétaires traditionnellement en force dans le monde occidental, en Europe plus spécifiquement.
Tout cela fait qu’on assiste à une sorte de grand chamboulement multisectoriel. Au plan monétaire, le dollar n’est plus la seule monnaie de transaction commerciale de référence depuis que la Russie a exigé le paiement de son pétrole en rouble aux pays jugés « inamicaux »
Le pétrole russe est vendu en roupies à l’Inde qui le revend plus cher à l’Allemagne qui perd de sa compétitivité.
Le paiement du gaz et du pétrole russes en rouble exigé aux pays non amis a renforcé la monnaie russe et abaissé l’euro sur le marché des changes, compte tenu de la nécessité pour les pays de l’Europe d’acheter des roubles contre l’euro pour payer le pétrole et le gaz. Le gaz et le pétrole russe sont également vendus aux pays « amicaux » dans leurs monnaies nationales.
En zone euro, la question de la politique monétaire, antérieure au conflit, est à relier à la faiblesse de convergence entre les économies dont certaines, très endettées (Grèce, Italie, Espagne) cherchent des ressources financières à bas coût (en termes de taux d’intérêts), et d’autres, non endettés (Allemagne) à coûts de production élevés sont davantage orientés vers le freinage de la demande de consommation que provoquent des taux d’intérêts bancaires peu élevés.
L’inflation européenne qui résulte à l’origine d’une politique monétaire expansive de la Banque Centrale Européenne pour refinancer l’endettement des Etats (rachats massifs d’obligations sur les marchés par BCE), est aujourd’hui amplifiée par les tensions sur les matières stratégiques (pétrole, gaz, engrais, céréales etc.) nées de la guerre et des sanctions prises à l’encontre de la Russie.
La BCE est aujourd’hui prise en étau entre une forte décision de hausse des taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation (sa principale mission), à l’instar de la Banque centrale américaine (FED), et le maintien des taux d’intérêt à un niveau bas permettant de faire face aux charges financières lourdes parce qu’afférentes aux obligations indexées sur l’inflation et émises par les Etats endettés de la zone euro.
Confrontée à une forte inflation (9,1 % contre les 2 % statutaires à moyen terme fixés par ellemême), la BCE a récemment initié un resserrement de sa politique monétaire.
L’euro est en dessous de 0.99$ pour la première fois depuis 20 ans du fait du retard dans les mesures de compression de l’inflation. La politique de l’euro fort a vécu.
Renversement d’alliances en perspective
Au plan énergétique, la politique d’approvisionnement mondial en pétrole, jadis contrôlée par les USA via l’Arabie saoudite, semble désormais décidée en solo par les pays de l’OPEP + comprenant la Russie. Des pourparlers seraient engagés entre l’Arabie Saoudite et la Chine pour l’achat de pétrole en yuan.
La fin de non-recevoir opposée à la demande du Président Biden d’augmenter la production de brut pour en faire baisser le prix, est un exemple édifiant sur les renversements d’alliances en perspective.
Au plan social, les conséquences de la hausse des prix sur le pouvoir d’achat ont généré des mouvements revendicatifs de plus en plus populaires. Des populations qui demandent par conséquent l’arrêt des sanctions prises contre la Russie pour juguler l’inflation. Elles réclament aussi une contribution des multinationales, considérées comme formant une oligarchie, au maintien du pouvoir d’achat et de l’emploi.
La recherche du profit maximal a, en effet, contribué à la désindustrialisation de l’Europe synonyme de transfert de pans entiers des économies occidentales vers les pays dits émergents, qui sont devenus en réalité des acteurs clé de l’économie mondiale (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud ou BRICS).
En Afrique, les effets de la guerre en Ukraine sur l’énergie et l’alimentation sont venus s’ajouter aux perturbations des chaînes d’approvisionnement découlant de la lutte contre le Covid-19.
L’embargo sur le pétrole russe et le refus des autres pays producteurs d’augmenter leur production ont créé un déséquilibre entre l’offre et la demande, source d’envol du prix du baril, favorable aux pays africains producteurs, mais défavorable aux pays importateurs qui voient leurs budgets exploser via le renchérissement de l’énergie (subventionné) et la hausse du dollar, monnaie de transaction du pétrole.
Pour l’Afrique, la principale conséquence sera, dans un avenir proche, l’édiction de nouvelles règles en matière de coopération internationale au regard de cette multipolarité en gestation, et de la politique industrielle à mener pour sortir de son impasse actuelle.
Comme l’a si bien résumé Dr Carlos Lopes, secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies, « L’Afrique va devoir passer d’un modèle de croissance pour partie financé par le prix des matières premières et une demande en hausse, mais n’occupant qu’un pour cent de la main d’œuvre du continent, à un modèle de transformation dans lequel ces ressources ne constituent qu’un ingrédient parmi d’autres et dont le fer de lance est l’industrialisation ».
En définitive, le grand chamboulement, voire chambardement, s’effectue sous nos yeux dans un climat menaçant de conflit nucléaire.
Ce conflit n’est pas seulement le plus important en Europe depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Il est surtout celui qui déterminera en grande partie la nouvelle configuration du commerce mondial et, partant, des institutions qui seront créées pour sanctionner la multipolarité en perspective.
L’Europe, les USA, la Russie, la Chine et les pays émergents sont en train de redessiner une nouvelle carte mondiale des chaînes d’approvisionnement en matières premières, des circuits de distribution, du système monétaire et financier qu’ils envisagent de bâtir parallèlement à celui adossé au dollar américain.
Avec les capacités destructrices de l’arsenal nucléaire multipliant par 2000 la puissance des bombes larguées à Hiroshima et Nagasaki, il est évident qu’il n’y aurait plus personne dans aucun des camps belligérants pour crier victoire en cas de conflit nucléaire.
A notre sens, la raison devrait prévaloir au regard de la capacité d’absorption des peuples en matière de désastres et de souffrances humaines.
3000 morts, c’est le bilan macabre du 11 septembre difficilement digéré par les USA et le monde.
C’est à peu près le bilan du bateau le Joola (2000 morts officiels), rendant les autorités étatiques frileuses quant au renflouement du bateau 20 ans après, car redoutant le choc psychologique sociétal.
De part et d’autres des buts de guerre sont fixés. Nous estimons que, lorsqu’ils seront atteints, les compromis seront trouvés et la paix retrouvée.