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18 juin 2025
LA CEDEAO CONNAÎT UNE DÉRIVE
Sanctions contre le Mali et la Guinée, alliances avec la Russie, impact de la guerre en Ukraine, projet de Zlecaf, réforme du F CFA, ambitions politiques… L’économiste togolais répond sans détour - ENTRETIEN
Jeune Afrique |
Julien Clémençot et Justine Spiegel |
Publication 15/10/2022
Plus discret depuis qu’il s’est installé à Ouagadougou en avril 2021, en tant que commissaire à l’Agriculture, aux Ressources en eau et à l’Environnement de l’Uemoa, Kako Nubukpo reste un intellectuel engagé. Le 12 octobre, il a fait paraître Une solution pour l’Afrique (Ed. Odile Jacob), un nouvel essai sur les « communs » africains, ces biens dont l’Afrique regorge et qui, faute de régulation, sont détruits, notamment sous la pression des puissances émergentes. Interrogé par JA, l’ex-ministre togolais de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques réaffirme son indépendance et sa vision d’un continent autonome et libre de ses choix. Critique à l’égard des partenaires de l’Afrique, dont il est important selon lui de rappeler le caractère non-aligné, cet infatigable pourfendeur du F CFA pointe aussi ce qu’il estime être des rendez-vous manqués par les dirigeants ouest-africains.
Jeune Afrique : Vous vous êtes opposé très tôt aux sanctions prises par la Cedeao à l’égard du Mali. Pourquoi ?
Kako Nubukpo : Sur le Mali, mon souci porte sur le fait que les États utilisent des instruments d’intégration économique pour prendre ces sanctions. C’est quand même paradoxal qu’une institution qui s’est battue pour son indépendance vis-à-vis du pouvoir politique soit finalement convoquée pour geler les avoirs de l’État malien, ou empêcher toute transaction financière avec les banques de l’Uemoa.
Mes critiques ont ciblé explicitement les sanctions impliquant la Banque centrale parce qu’à ma connaissance, Bamako n’avait enfreint aucune des règles de gestion monétaire ou de la réglementation des changes. La Banque centrale ne s’était même pas réunie pour constater une éventuelle infraction. Pour preuve, quelques semaines après, la Cour de justice de l’Uemoa a demandé la suspension de ces sanctions. Elle n’a pas été entendue, et il a fallu attendre le 3 juillet pour que ces dernières soient levées.
Quel bilan en dressez-vous ?
Je pense qu’elles n’ont pas eu l’effet escompté, dans la mesure où le Mali s’est tourné vers d’autres partenaires comme la Guinée, l’Algérie et la Mauritanie. Sans compter que l’Union européenne a toujours continué de signer des accords avec le pays. Donc les États de la Cedeao se trouvaient être les seuls à le sanctionner ainsi. Même dans le cadre du transport aérien, Air France a continué de desservir Bamako, alors que les compagnies ouest-africaines comme Asky et Air Côte d’Ivoire en étaient empêché. À tout le moins, il y a eu un manque de coordination pour que ces sanctions aient l’effet recherché.
Êtes-vous aussi sévère envers les sanctions visant les dirigeants de la transition guinéenne et interdisant les transactions avec les institutions financières du pays ?
Je me sens légitime à ne m’exprimer que sur les sanctions économiques. Ce que j’observe, c’est que la Cedeao connaît une dérive. C’est une communauté économique et, à l’heure actuelle, sa raison d’être semble être la gestion de crises politiques. Au moment des sanctions contre le Mali, on s’est aperçu que l’on ne dispose pas de documents suffisamment solides pour les justifier. On a l’impression qu’elles ont été décidées de manière circonstancielle. D’ailleurs, il n’y a pas eu d’acte additionnel pris par la Conférence des chefs d’État, comme c’est normalement le cas. C’est le communiqué pris à l’issue du sommet de la Cedeao qui a servi d’élément de droit pour faire appliquer les sanctions. C’est pour cela que la Cour de justice a cassé la décision.
La Centrafrique ou encore le Mali ont fait le choix de nouvelles alliances avec la Russie. Est-ce condamnable ?
Je pense que ma génération, et encore plus la jeunesse africaine, a soif de sortir des tutelles. Peu importe qu’il s’agisse de la France, de la Russie, de la Chine, de la Turquie. Il faut que l’Afrique se développe en choisissant elle-même ses partenaires. Voir ce qu’il se passe actuellement comme une simple substitution d’allégeance d’une puissance à une autre provoque un sentiment d’infantilisation. Il est important d’affirmer le caractère non-aligné de l’Afrique.
Dans le contexte de la guerre en Ukraine, est-il fair-play de demander aux dirigeants africains de choisir leur camp entre Russes et Occidentaux ?
Je pense qu’on doit être ferme sur les valeurs que l’on défend, qu’il faut réaffirmer les impératifs de démocratie, du respect des droits, de la transparence et de la bonne gouvernance. Mais des États souverains doivent pouvoir être libres d’aller dans le sens qu’ils estiment conforme à leurs intérêts.
Jeune bachelier sénégalais issu d'une famille modeste, émigré aux Etats-Unis, Thione Niang devient le coprésident pour les moins de 40 ans de la campagne de Barack Obama... Aujourd'hui, il est de retour au Sénégal, entreprend sur le continent
Jeune bachelier sénégalais issu d'une famille modeste, émigré aux Etats-Unis, Thione Niang devient le coprésident pour les moins de 40 ans de la campagne de Barack Obama... Aujourd'hui, il est de retour au Sénégal, entreprend sur le continent et souhaite convaincre les afrodescendants de suivre le même chemin.
PAR Jean-Baptiste Placca
LE DÉLAI DE LA DÉCENCE
Que Saleh Kebzabo et Gali Ngothé Gatta soient les bénéficiaires des premières nominations d’importance décidées par Mahamat Idriss Déby laisse une impression de promotions à volonté, comme dans un échange de bons procédés
Au Tchad, l’opposant historique Saleh Kebzabo est désormais Premier ministre, et Gali Ngothé Gatta, qui a présidé le Dialogue national inclusif et souverain, est Secrétaire général de la présidence de la République. Comment comprendre que les critiques les plus acerbes viennent de l’opposition, alors que ces deux personnalités promues sont extérieures au régime de Déby-père ?
Davantage que de critiques, il s’agit, en fait de perplexité et d’embarras. Que Saleh Kebzabo et Gali Ngothé Gatta soient les bénéficiaires des premières nominations d’importance décidées par Mahamat Idriss Déby laisse une impression de promotions à volonté, comme dans un échange de bons procédés. D’abord, la consécration de Mahamat Idriss Déby dans ses fonctions de chef d’État, symboliquement validée par Gali Ngothé Gatta, en sa qualité de président du Dialogue national inclusif et souverain. Aussitôt après son investiture, le président de la Transition choisit comme Secrétaire général de « sa » présidence, Gali Ngothé Gatta. Puis, il nomme comme Premier ministre Saleh Kebzabo, « numéro deux » de l’organe qui a préparé le même Dialogue national. Ainsi donc, le nouveau président Déby recrute deux de ses principaux collaborateurs (et potentiels acteurs majeurs de « sa » présidence) parmi les arbitres de ce Dialogue qui lui aura voulu tant de bien.
L’idée que les uns seraient redevables aux autres, dans ce que vous qualifiez de promotion à volonté, ne risque-t-elle pas de jeter la confusion dans l’esprit des Tchadiens ?
C’est qu’il y a matière à confusion. D’autant qu’une partie de l’opinion n’a cessé de suspecter ce dialogue d’avoir été biaisé, aussi bien dans le choix des participants que dans la sincérité de l’agenda, du contenu. Tant et si bien que certains, parmi ceux qui ont choisi d’y participer, ont fini par se retirer, confirmant ouvertement les craintes émises sur sa sincérité par la coalition citoyenne Wakit Tama, et par l’opposant Succès Masra, pour qui ce Dialogue ne visait qu’à perpétuer un système, au profit d’un seul homme.
Mais, pour certains réalistes professionnels, un Mahamat Idriss Déby secondé par Saleh Kebzabo et Gali Ngothé Gatta est, de loin, préférable à un Mahamat Idriss Déby otage du même entourage de médiocrité qui a tant contribué aux dérives du régime du défunt maréchal.
Ils seront cinq centaines de jeunes formés à différents métiers en relation avec le pétrole et le gaz. Le nombre n’est cependant pas assez significatif pour certains acteurs
Ils seront cinq centaines de jeunes formés à différents métiers en relation avec le pétrole et le gaz. Le nombre n’est cependant pas assez significatif pour certains acteurs. Des formations pour des habilitations. Des habilitations qui, déjà, posent problème. A preuve, souligne le président du Collectif des ouvriers sénégalais dans les mines et les industries (Cosmi), des Sénégalais sont régulièrement disqualifiés au niveau de la plateforme de Gta.
«Le secteur du pétrole ne peut pas employer tout le monde», mais, pour autant, «ce n’est pas une mauvaise nouvelle». Autour du pétrole et du gaz, des services se développeront et engendreront la possibilité d’employer bon nombre de jeunes. Seulement, que ce soit pour les métiers directs ou les services autour, il faut des bras sûrs. Tout le sens de l’atelier de validation de l’étude sur les besoins prioritaires et fondamentaux en ressources humaines qualifiées de l’industrie pétrolière et gazière au Sénégal.
La rencontre s’est tenue ce 14 octobre, sous la houlette du ministère de la Formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’insertion, et dans la perspective du projet de développement des compétences et de l’entreprenariat des jeunes dans les secteurs porteurs. Et comme l’a déclaré le Conseiller technique au ministère précédemment nommé, «quand on dit métiers porteurs, ceux du pétrole et du gaz constituent aujourd’hui des métiers phares». Soulèye Kane renseigne aussi qu’en «relation avec l’écosystème des entreprises, de la formation, du ministère institutionnel, du patronat…», des démarches ont été menées pour «discuter ensemble des besoins réels en matière de ressources humaines qualifiées».
Rajoutant que «ce sont des intrants de taille permettant à nos centres de formation de prendre en charge le volet formation». De même que pour les entreprises, afin que ces dernières puissent identifier, en collaboration avec les différents acteurs, «les besoins prioritaires, les classifier, les ordonner… et permettre, au niveau sectoriel, de pouvoir mettre en place une cartographie des métiers, mais aussi un plan de formation répondant aux normes nationales et internationales».
A terme, deux cents jeunes pour 2022 et trois cents pour 2023 seront accompagnés pour des formations dans les différents métiers. Qui peuvent être administratifs, en relation avec le Droit, ou tout comme ce qui touche à l’industrie comme la chaudronnerie. Le domaine est large…
Cinq cents jeunes au total, et pourquoi pas mille ? Moustapha Gassama pense en effet qu’il faut pousser au-delà du nombre annoncé par Soulèye Kane. Le président du Collectif des ouvriers sénégalais dans les mines et les industries (Cosmi) considère qu’il «faut multiplier les formations et habilitations». Ce, non sans insister sur les habilitations. Car, faute de ces dernières, dit-il, des Sénégalais sont régulièrement disqualifiés au niveau de la plateforme de Gta. Camerounais, Angolais et Indonésiens, possédant les bonnes habilitations, sont de ce fait «pris d’office ; tandis que les Sénégalais sont éliminés».
C’est, à en croire M. Gassama, «quelque chose à revoir, parce que le pétrole des Sénégalais, c’est pour les Sénégalais en priorité». Ces Sénégalais qui, pourtant, et toujours selon le président du Cosmi, sont dits non qualifiés au niveau des plateformes. La faute incombe aux entreprises intérimaires, «qui préfèrent recruter des personnes fraîchement sorties de l’école, et dépourvues d’expérience».
Moustapha Gassama rappelle qu’il y a pourtant de la ressource humaine expérimentée. Seulement, les entreprises intérimaires ne semblent pas en vouloir : «ils sont trop chers» est l’argument… Le malheur, dans la perspective de M. Gassama, est que c’est la réputation du pays qui continue d’en pâtir ! Qui précise, cependant, qu’il n’a rien contre les jeunes inexpérimentés taxés d’incompétents au niveau des plateformes…
OUMOU SY EXPOSE UNE ODE A LA «FEMME NOIRE»
Exposition – Hommage à Senghor La styliste, Oumou Sy, en collaboration avec le Grand théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose, tient une exposition en hommage au Président Senghor. A travers cette exposition,
La styliste, Oumou Sy, en collaboration avec le Grand théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose, tient une exposition en hommage au Président Senghor. A travers cette exposition, Oumou Sy, native de Podor, dans le Fouta, met en relief l’Afrique dans toute sa splendeur, en illustrant deux grandes figures noires : le Président-poète, Léopold Sedar Senghor, à travers son poème Femme noire, mais aussi le roi Chaka.
Sur ses 80 modèles, Oumou Sy n’en a exposé que 6 à travers ses deux installations. D’un côté, Femme noire de Léopold Sedar Senghor, pour montrer la beauté, l’intelligence, la valeur et la position de la femme dans la société mondiale et internationale, et de l’autre, la tragédie de Chaka.
Dans un poème dramatique d’Ethiopiques (1956), Léopold Sédar Senghor évoque la disparition brutale de Nolivé, l’épouse de Chaka. Deux installations qui embellissent le Hall du Grand théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose où a lieu l’exposition organisée par la grande styliste, Oumou Sy.
A côté de chaque installation, figure un poème de Senghor dont Femme noire, le poème le plus célèbre de Senghor, extrait du recueil Chants d’ombre. Parmi les œuvres, il y a toute une collection sur Femme noire, pour représenter de manière générale toutes les femmes africaines. «On retrouve toute l’Afrique dans cette collection», a dit la styliste Oumou Sy, décoratrice et créatrice de bijoux.
De ces deux installations, on voit des broderies, des perles, des tam-tams, la sensualité de la femme, des canaris, des masques, de la poterie. Bref, des pièces qui sont en parfaite cohésion avec le poème de Senghor. Un hommage que Oumou Sy rend au poète. «Je ne finirai jamais de travailler sur les poèmes de Senghor. Si j’arrive à parler français aujourd’hui, c’est parce que j’ai bien écouté les poèmes de Senghor. Donc, je ne finirai jamais de faire des hommages sur Senghor. Et c’est pourquoi j’ai fait toute cette collection en lui rendant hommage, comment il a chanté les louanges et la beauté de la femme noire.
L’autre côté, c’est la tragédie de Chaka de Léopold Sedar Senghor en parlant de la disparition de Nolivé qui était l’épouse de Chaka», a-t-elle expliqué lors du vernissage, mercredi dernier. Selon Oumou Sy, la femme a beaucoup de valeurs, beaucoup de potentialités sur les plans national et international. «La femme éduque les enfants, s’occupe de la famille. Que ça soit dans le monde rural ou à l’international, la famille a toujours sa position quelque part», a-t-elle fait savoir, tout en soulignant que la femme noire a une valeur qu’elle doit connaître, préserver et valoriser. L’exposition de Oumou Sy matérialise le roi Chaka, de par sa bravoure, de par tout ce qu’il symbolise pour l’Afrique. «Chaka, c’est un personnage que tout le monde connaît, mais Senghor a su nous parler de lui d’une manière très poétique, très élégante. Je suis une senghoriste et je ne fais qu’admirer ses poèmes», se réjouit-t-elle.
A travers cette exposition, Oumou Sy interpelle également la jeune génération. «Les jeunes doivent savoir retourner en arrière, puiser dans leur tradition, leur création et travailler. On a des choses à faire et l’Afrique est une forêt vierge qu’on ne finira jamais d’exploiter. Chacun fera ce qu’il a à faire et l’autre viendra continuer. Il y avait quelque chose avant et il faut une continuité pour qu’on aille de l’avant», se glorifie-t-elle.
Richesse culturelle du Sénégal
Après la visite guidée conduite par la styliste Oumou Sy, Ansoumane Sané, directeur du Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose, a magnifié cette belle initiative de Oumou Sy qui, selon lui, participe à la diffusion des richesses de la culture sénégalaise et africaine. «Oumou Sy incarne le charme de la diplomatie culturelle sénégalaise à l’échelle mondiale. Ses œuvres titanesques nous plongent dans un décor épuré et agréable. Nous allons renforcer notre capacité pour mieux vous accompagner dans ce genre d’initiative», promet-il, relevant que le vernissage traduit les objectifs du Grand théâtre qui, pratiquement, a une mission africaine.
Pour Pr Maguèye Kassé, il faut se féliciter de l’idée de Oumou Sy, de traduire ce poème de Senghor en alliant le texte et le geste théâtral pour magnifier un poème qui a plusieurs dimensions. «Ce que Oumou Sy nous présente devrait être connu du grand public. Il faudrait que le public sache que tout ce qu’elle fait en traduisant cette poème de Senghor sur Chaka, c’est montrer que nous avons de quoi être fier de notre patrimoine culturel. Et cette fierté ne peut se traduire ni dans l’imitation, ni dans les présupposés et préjugés, mais dans la créativité», explique-t-il.
LE FMI COUPE LE PETROLE
Les pays africains producteurs de pétrole ou de richesses minières n’ont pas les économies les plus dynamiques et les plus résilientes, assurent les Perspectives économiques publiées hier par la Fmi.
Les pays africains producteurs de pétrole ou de richesses minières n’ont pas les économies les plus dynamiques et les plus résilientes, assurent les Perspectives économiques publiées hier par la Fmi. Une alerte pour un pays comme le Sénégal, où beaucoup commencent à tirer des plans sur la comète, dans la perspective de l’exploitation du gaz et du pétrole.
– En marge des réunions conjointes avec la Banque mondiale, à Washington, le Fonds monétaire international (Fmi) a publié hier, les Perspectives économiques régionales de l’Afrique, qui indiquent une croissance en baisse pour le continent. Le Fonds prévoit un taux de 3,6% pour 2022, en baisse par rapport aux 4,7% de l’année dernière. La raison, explique le document, tient à «l’atonie des investissements et à une détérioration générale de la balance commerciale».
Le plus intéressant pour nous au Sénégal, vient à l’analyse qui suit : «Les pays pauvres en ressources naturelles dont la structure économique est plus diversifiée, continueront à figurer parmi les pays les plus dynamiques et les plus résilients de la région, avec une croissance de 4,6% en 2022, contre 3,3 % pour les pays exportateurs de pétrole et 3,1% pour les pays riches en autres ressources naturelles.» Les ressources en pétrole et en gaz ne sont pas une panacée pour tous les problèmes d’un pays. C’est dire que si les agrégats macroéconomiques d’un pays comme le Sénégal, non producteur de pétrole à l’heure actuelle, mais dont l’économie est l’une des plus dynamiques d’Afrique de l’Ouest, sont encore solides, ce serait surtout parce que le pays n’a pas placé toutes ses billes dans le même panier. Il faudrait espérer que les choses ne changent pas trop quand les puits de gaz et de pétrole vont commencer à sortir leurs trésors des fonds marins. Le Fmi démontre de manière claire que les pays qui placent tous leurs espoirs dans l’exploitation de seules ressources minières ou pétrolières ne sont pas les mieux lotis de par le monde. La preuve en est que même l’Arabie Saoudite, le plus grand exportateur de pétrole du monde, a entrepris depuis un certain nombre d’années, de diversifier son économie, en faisant de plus en plus de place au tourisme et à l’agriculture.
Dans la région Afrique, le Nigeria et l’Angola, parmi les plus grands producteurs d’hydrocarbures, aux côtés de l’Algérie, sont obligés de soutenir fortement la demande de la Russie à l’Opep, pour une réduction de la production des hydrocarbures, dans l’espoir d’une hausse des prix du baril. Les fluctuations à la baisse affectent fortement la balance de paiement de pays qui se sont mis en position de dépendance totale pour leurs fournitures en produits alimentaires.
La fourniture des produits alimentaires est d’ailleurs problématique, notent les Perspectives du Fmi, dans le sens où «l’inflation a progressé de manière plus rapide et plus durable que prévu, tirée par l’augmentation des prix des produits alimentaires et énergétiques, qui représentent environ 50% du panier de consommation de la région. La récente poussée d’inflation est certes moins spectaculaire quand on la compare aux moyennes historiques de l’Afrique subsaharienne, mais l’augmentation du coût de la vie confronte des millions de personnes à une insécurité alimentaire aiguë». L’institution de Bretton Woods ajoute que cette inflation «pourrait freiner la croissance économique et mettre en péril la stabilité sociale et politique».
LUNDI DECISIF A DAKAR
Tensions entre l’Asecna et les contrôleurs aériens, a pression est sur le Comité des ministres extraordinaire de l’Agence, qui se tient ce lundi à Dakar pour évoquer les secousses qui frappent cette organisation qui regroupe 18 pays.
Après la suspension de la grève, l’on croyait que les relations entre l’Usycaa et la Direction générale de l’Asecna s’étaient apaisées. Aujourd’hui, la pression est sur le Comité des ministres extraordinaire de l’Agence, qui se tient ce lundi à Dakar pour évoquer les secousses qui frappent cette organisation qui regroupe 18 pays.
Le ciel de l’Asecna n’est pas encore dégagé… Après le point de presse de l’Union des syndicats des contrôleurs aériens (Usycaa), qui a exprimé ses attentes et craintes à 72h du Comité des ministres extraordinaire de l’Agence prévu le 17 octobre à Dakar, la Direction générale de l’Asecna semble être aussi dans une logique de bras de fer.
Elle a décidé de capitaliser sur les dissensions qu’il y aurait dans les rangs des aiguilleurs du ciel de son espace, en partageant des déclarations de contrôleurs aériens, de syndicats de travailleurs et de fédérations de l’Asecna. Et évidemment, ils n’émettent pas sur la même… fréquence que l’Usycaa, qui avait déjà prévenu des actes de sabotage ou de manœuvres visant à «saper» les efforts consentis depuis la suspension de la grève.
Hier, les autorités de l’Asecna ont partagé des déclarations d’aiguilleurs du Togo, du Niger, de secrétaires généraux des travailleurs de l’Asecna au Mali, de l’Alliance des fédérations des associations professionnelles de l’Asecna qui regroupe les Fédérations des associations des personnels de maintenance (Facatem-Asecna), de la météorologie (Fampa), des télécommunications (Fapetel), de la Fédération de comptables, administratifs et financiers (Fapcaf) et la Fédération du personnel assistant (Fiapa), qui dénoncent «les méthodes» de l’Usycaa, qui mettent «à rude épreuve notre outil de travail, ainsi que les fondements de notre mécanisme de dialogue social». Certains accusent le mouvement d’avoir un «dessein funeste» contre l’Asecna, de vouloir la «liquider»… Vu ces différentes déclarations parrainées par la Direction générale de l’Asecna, qui risquent d’aggraver la fracture entre la Direction générale de l’Asecna et l’Usycaa, le Comité des ministres extraordinaire de l’Agence, prévu ce lundi à Dakar, devra trouver les moyens pour éloigner l’orage du ciel des pays de l’Asecna.
Cette réunion a été convoquée dans la foulée de la suspension du mot d’ordre de grève des contrôleurs aériens, qui avaient rencontré dans la nuit du 24 septembre, le ministre des Transports aériens et les responsables de l’Asecna. Cette suspension, considérée comme une décision de dégel, qui a soulagé des millions de personnes bloquées pendant plusieurs heures dans les aéroports, devrait permettre de rapprocher les positions entre les différentes parties, après les premiers contacts noués entre la Direction générale de l’Asecna, l’Union des syndicats des contrôleurs aériens (Usycaa) et le ministre des Transports aériens, Doudou Ka. Pour le syndicat, il reste 8 revendications critiques pendantes depuis plusieurs années, et constamment mises sur la table des discussions, à régler. Selon l’Usycaa, elles «sont essentiellement relatives au renforcement des capacités opérationnelles, à l’épanouissement professionnel et au plan de carrière du contrôleur aérien de l’Asecna».
SONKO NOMME SON GOUVERNEMENT FANTOME
Après avoir déclaré sa candidature pour la Présidentielle de 2024, Ousmane Sonko se met dans la peau d’un Président en procédant à la réorganisation du parti Pastef.
Après avoir déclaré sa candidature pour la Présidentielle de 2024, Ousmane Sonko se met dans la peau d’un Président en procédant à la réorganisation du parti Pastef. La décision portant nomination des membres du Bureau politique des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) a été publiée hier, par le président dudit parti.
L’une des nominations les plus frappantes reste, en effet, celle du Pr Ngouda Mboup. Ce dernier, très présent sur la scène médiatique, était jusqu’ici estampillé personnalité neutre mais très critique contre le pouvoir dans ses observations, réflexions et analyses de l’actualité politique. Ousmane Sonko a décidé de porter cet universitaire, «non membre de Pastef» comme le précise l’acte de nomination, à la présidence de la Haute autorité de régulation du parti.
Le transhumant, Lansana Gagny Sakho, qui a quitté le camp présidentiel pour Sonko, est chargé de la coordination et du suivi des programmes politiques et du suivi des travaux des commissariats scientifiques.
Parmi les vice-présidents avec des porte-fauteuils, figure Birame Soulèye Diop, l’un de ses proches collaborateurs, jusqu’ici administrateur de Pastef et président du groupe parlementaire Yewwi askan wi, qui est chargé de la gestion des structures et de la coordination du Conseil national. Madiéye Mbodji est le chargé de la politique nationale, Dialo Diop, ancien leader du Rnd avant de fondre son parti dans Pastef, devient chargé des questions panafricaines et mémorielles, alors que Yassine Fall est chargée des relations internationales. L’époux de cette dernière, Jacques Habib Sy, est désormais conseiller du président de Pastef. Le Colonel Abdourahim Kébé est, quant à lui, le chargé des questions de défense et de sécurité publique.
Des fidèles, qui vont au charbon lorsque le leader de Pastef est attaqué, ont obtenu des postes stratégiques. El Hadji Malick Ndiaye est Secrétaire national, chargé de la communication. Bassirou Diomaye Faye, désigné Secrétaire général. Aldiouma Sow s’est vu confier le poste de Secrétaire national, chargé des stratégies et de la prospective. L’avocat Me Abdoulaye Tall, grand défenseur de Ousmane Sonko dans les débats télévisés, est porte-parole.
Quant à Abass Fall, coordonnateur Pastef Dakar, il va gérer l’organisation et la logistique en tant que Secrétaire national. Les opérations électorales sont confiées à Babacar Faye avec rang de Secrétaire national. Pour le Conseil des aînés, «Maggi Pastef», c’est Mayabé Mbaye qui est nommé coordonnateur, tandis que le Mouvement des femmes sera dirigé par Maïmouna Diéye. Daouda Ngom et Ibrahima Thiam deviennent respectivement coordonnateur du Mouvement national des cadres patriotes et coordonnateur de la Jeunesse patriotique du Sénégal. Pape Mada Ndour est nommé Secrétaire national chargé de la diaspora.
Ousmane Sonko a aussi procédé à la nomination des membres de son cabinet. Bakary Bathily devient son directeur de Cabinet. Le jeune Ousseynou Ly, très présent sur les réseaux sociaux, est nommé chargé de l’image de Ousmane Sonko. Djiby Guéye Ndiaye garde son poste de chargé de protocole du leader de Pastef. Khadidja Mahécor Diouf et d’autres sont chargés de la coordination, auprès du président, des programmes citoyens, notamment la promotion du consommer local, les dons de sang et le programme Pastef 2s (sport-salubrité).
Toutefois, il a été précisé dans le document que les nominations ont pris effet à compter de la publication, c’est-à-dire hier. Mais aussi, elles sont provisoires jusqu’à leur approbation par le Conseil national.
LES SUJETS POLITIQUES A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS DE CE SAMEDI
Les sujets politiques continuent de s’imposer aux quotidiens dans leur édition de ce week-end, commentant notamment l’ouverture de la session ordinaire unique 2022-2023 de l’Assemblée nationale.
Dakar, 15 oct (APS)- Les sujets politiques continuent de s’imposer aux quotidiens dans leur édition de ce week-end, commentant notamment l’ouverture de la session ordinaire unique 2022-2023 de l’Assemblée nationale.
’’Nous sommes surveillés et attendus par le peuple sénégalais’’, lit-on dans les colonnes du journal le Soleil, citant le président de l’Assemblé nationale Amamdou Mame Diop.
Ce dernier, faisant référence à la préparation du marathon budgétaire, au travail de commission et à la constitution des commissions, a invité les députés à agir avec ’’responsabilité et efficacité lors de leurs travaux’’, rapporte le même journal.
Ce qui explique un peu le titre du journal le Quotidien : ’’le sermon de Amadou Mame Diop’’, qui qualifie ’’d’épisode malheureux’’ le spectacle qui a suivi l’installation du bureau de la quatorzième législature le 12 septembre dernier.
’’Nous pouvons avoir des points de vue divergents, à nous de les jouer avec responsabilité et efficacité’’, a dit le président de l’Assemblée nationale dans le journal l’AS.
D’un autre côté, dans l’opposition, les quotidiens s’intéressent aussi à la réorganisation du parti Pastef-les Patriotes d’Ousmane Sonko, qui prépare ’’la mère des batailles’’, selon walfquotidien.
’’Cette restructuration a permis d’absorber certaines formations comme le Rnd +dont+ le désormais ex-secrétaire Dialo Diop devient vice-président en charge des questions panafricaines et mémorielles et Madièye Mbodji de Yonnu askan wi élevé au rang de vice-président du Pastef qui va s’occuper de la vie politique nationale’’, ajoute le même jopurnal.
’’Sonko redistribue les rôles au PASTEF’’, affiche aussi à sa Une Vox Populi.
Mouvements d’humeur dans l’aviation
La grève des contrôleurs aériens préoccupe également les journaux Enquête, Walquotidien et l’AS.
’’Danger dans le ciel’’, lit-on à la Une de Enquête, selon lequel journal, durant la grève, ’’le minima de la séparation entre deux avions n’a pas été respecté’’.
Enquête annonce par ailleurs une réunion, du comité des ministres l’organe suprême de l’Asecna ce lundi à Dakar.
Le journal Bès bi le jour s’éloigne de la politique au profit de sujets de sociétés, en faisant un dossier sur la nouvelle ’’génération de jeunes filles’’.
Prenant le prétexte de la journée internationale de la fille célébrée le 11 octobre, avec en toile de fond le sacre d’une jeune sénégalaise au concours mondial de récitation de Coran à Dubaï, le journal dresse le portrait des ’’fille-rtés’’ dans leurs domaines et ’’la génération 2.0 et ses dérives’’.
’’La fille était le miroir de ce que sa mère était’’, a répondu au journal le conteur Massamba Guèye.
L’ACTE 2 D’UN DUEL EXPLOSIF
Après avoir dominé la manche aller (71-66), les Gabelous tenteront de confirmer leur domination et prendre leur revanche sur la formation estudiantine qui leur avait ravi le titre lors de la saison dernière.
L’AS Douanes et le Dakar Université Club retrouveront ce 15 octobre au stadium Marius Ndiaye pour la deuxième manche de la finale play-off masculin. Un match qui sera décisif pour l’octroi du titre de champion.
Après avoir dominé la manche aller (71-66), les Gabelous tenteront de confirmer leur domination et prendre leur revanche sur la formation estudiantine qui leur avait ravi le titre lors de la saison dernière. De leur côté, le Duc sera tout aussi motivé pour renverser la tendance et égalisé au nombre de victoire (1-1). Mais aussi entrevoir de faire la différence lors d’un dernier match d’appui ou «belle» programmé le 19 octobre.
L’équipe championne, rappelle-on, représentera le Sénégal pour la 3ème édition de la basketball African League (BAL), initiée par la NBA. Les Gabelous avaient représenté le Sénégal à la première édition. Le Champion en titre, le Duc, avait relayé les Gabelous en prenant part à la 2e édition de cette compétition africaine avec au bout, une élimination au 1er tour.