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15 juin 2025
ALIOUNE TINE DEMANDE DE LIBERER TOUS LES DETENUS POLITIQUES
Le fondateur d’Afrikajom center magnifie la décision du président de la République de vouloir amnistier Karim Wade et Khalifa Sall, deux leaders politiques de l’opposition.
Le fondateur d’Afrikajom center magnifie la décision du président de la République de vouloir amnistier Karim Wade et Khalifa Sall, deux leaders politiques de l’opposition. Toutefois, écrit Senego, Alioune Tine souhaite que cette décision soit élargie à l’ensemble des détenus politiques. «Cela ne suffit pas, Macky doit libérer tous les otages politiques», réclame-t-il. «C’est une bonne décision, mais cela reste. Le Président doit libérer tous les détenus politiques des manifestations de juin dernier. II doit également s’asseoir et discuter avec tout le monde par rapport à cet horizon», clame l’ancien directeur d’Amnesty international.
Il dit : «Une petite éclaircie dans l’horizon illisible de 2024 au-delà des calculs et manouvres politiques. Je suis satisfait que deux leaders politiques présidentiables, qui avaient été privés de façon illégale de leurs droits civiques, se voient restituer. Ce qui permet une ouverture du jeu politique.»
Ce membre de la Société civile sénégalaise invite l’opinion à tirer les leçons. «Si vous avez le droit de participer aux affaires publiques, que vous soyez condamné par une décision complémentaire, tant que le juge ne l’a pas prononcé, vous êtes toujours éligible, comme disait le ministre de la Justice, à l’époque, Sidiki Kaba», rappela M. Tine.
Il pense par ailleurs que la Cour de répression de l’enregistrement illicite (Crei), qui a condamné Karim Wade et Khalifa Sall, ne remplissait pas les standards d’un procès équitable. Ainsi, le droit-de-l’hommiste appelle à revenir à une Justice indépendante «et qui ne sera pas le bras armé de l’Exécutif ou de son chef».
«Il faut revoir ce concept qui consiste à dire le rendez-vous d’un homme et d’un peuple. C’est le despotisme, le monarque républicain, et il faut en finir avec cette vision», exhorte Alioune Tine.
MIMI EXTERNALISE SON COMBAT
Chercher coûte que coûte à écorner l’image du Président Macky Sall sur la scène internationale. Tel semble être l’option prise par Aminata Mimi Touré depuis qu’elle a déclenché la guerre ouverte contre le patron de la Coalition Benno bokk yaakaar (Bby).
L’ex-tête de liste nationale de Benno bokk yaakaar (Bby) aux dernières élections législatives multiplie les sorties médiatiques contre son ancien mentor. La démarche de Mimi Touré, qui se confie aux médias étrangers, vise à donner une dimension internationale à son combat politique pour barrer la route à une troisième candidature du Président Macky Sall. L’entretien qu’elle a accordé hier à Rfi, au cours duquel elle déclare son opposition au nouveau projet d’amnistie du Président Sall, est à inscrire dans ce cadre-là.
Chercher coûte que coûte à écorner l’image du Président Macky Sall sur la scène internationale. Tel semble être l’option prise par Aminata Mimi Touré depuis qu’elle a déclenché la guerre ouverte contre le patron de la Coalition Benno bokk yaakaar (Bby). Puisque les médias étrangers vont constituer un atout dans sa stratégie consistant à discréditer le Président Sall, l’ex-Pm ne fait pas dans la demi-mesure. C’est dans ce cadre-là qu’il faut lire sa sortie hier sur Radio France internationale (Rfi).
Celle qui, dans une autre vie était ministre du Président Macky Sall, préfère, dans cette nouvelle existence politique qu’elle embrasse, demeurer dans le principe de la Patrie avant la famille. Avant le parti. Trahison ? S’il y en a, elle est à chercher du côté de ceux-là qui fonctionnent selon l’inverse du principe précédemment cité, et qu’elle a défendu hier face à la correspondante de Rfi au Sénégal, Charlotte Idrac.
Constante, encore, sur ce principe-ci : «C’est clair que comme présidente de l’Assemblée nationale, une telle loi ne répondrait pas à mes critères éthiques !» La loi, qui pourrait permettre d’amnistier Karim Wade, ne saurait prospérer dans une Assemblée qui a pour présidente la même personne qui, au moment de la traque de Wade-fils, était ministre de la Justice. Ainsi, «maintenant, on peut comprendre mieux en fait ce qui s’est passé à la lumière des projets d’amnistie de monsieur Karim Wade». Dans la logique de Aminata Touré et à la lecture de ce qui se joue, cette dernière n’avait pas le boulevard de la présidence de l’Hémicycle grandement ouvert. Il y avait une grosse boule qui roulait à contre-sens de son ascension vers le Perchoir. Cette boule qui dévale du Qatar lointain, et qui a chamboulé le destin de Mimi. Mimi qui, pourtant, avait un accord avec Macky. Du moins, selon ses dires.
Dans le futur, ces deux-là s’en expliqueront : Mimi-Macky, en tête-à-tête, quand M. Sall ne sera plus Président, fait remarquer l’ex-présidente du Cese. Macky qui, selon Mimi, doit partir. Lui, président en exercice de l’Union africaine (Ua), doit donner le bon exemple en se disqualifiant clairement, au sens de Mme Touré. Lui, Macky Sall, dont les réalisations ne sont pas pour autant occultées par son ex-directrice de campagne, qui dit ne jamais se renier sur le fait qu’elle ait défendu haut et fort le travail abattu par l’apériste en chef.
Patrie et liberté, d’une part, intransigeance concernant Wade-fils d’autre part, et plus encore ! «Tout semble l’indiquer», l’idée du troisième mandat. Mais, «ce n’est juste pas possible», car «nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. C’est très clair dans la Constitution». Ici aussi, madame Aminata Touré se veut constante et intransigeante. Elle est ouvertement opposée à un troisième mandat pour l’actuel président de la République. La désormais députée du peuple, ancrée dans sa position principielle par rapport au cas Karim. Cette posture a la particularité de l’isoler. Puisqu’elle s’aliène un éventuel soutien des Libéraux et de leurs alliés au sein de Wallu, quand sonnera pour elle l’heure de crier à l’injustice et de s’indigner face aux persécutions dont elle pourrait être l’objet de la part du pouvoir. Ces Libéraux ayant toujours au travers de la gorge, la forte implication de l’ex-Garde des sceaux dans la traque des biens supposés mal acquis qui ont valu une «injuste» condamnation à leur champion.
Résolument anti-clanique, Mimi a, en outre, le chemin du Palais au cœur. De toutes les façons, «ce sont les Sénégalais qui décident, personne d’autre. Il faut aller juste avec un bon programme».
Bonne gouvernance, respect des institutions, les femmes, les jeunes, alliance entre ces deux forces vives («pourquoi pas?»). Ce sont ses expressions. Aminata Touré est déjà dans le mood. Elle se voit Présidente, au moment de faire son foulard. Effet Président ! Et on ne serait sûrement pas dans l’erreur, disant que jamais au plus grand jamais, les forces dormantes ou encore timides, qui attendent que la boule arrive à bon port, ne la prendront comme alliée. Jamais ? Mais qui sait ! «Jamais» a-t-il un sens en politique, si l’on sait que des «jamais» fermes sont devenus des «maintenant, vu les circonstances»…
LA BA FORMULA POUR UNE ANNÉE SCOLAIRE APAISÉE
Pour une année scolaire apaisée, le Premier ministre a donné 20 directives aux différents ministères impliqués dans le fonctionnement de l’école. C’était hier, lors d’un Conseil interministériel sur la rentrée des classes
Pour une année scolaire apaisée, le Premier ministre a donné 20 directives aux différents ministères impliqués dans le fonctionnement de l’école. C’était hier, lors d’un Conseil interministériel sur la rentrée des classes.
C’est l’ère des directives. Après le Conseil présidentiel sur la cherté de la vie, il s’est tenu hier un Conseil interministériel sur la rentrée des classes, lors duquel Amadou Ba a formulé une vingtaine de directives et recommandations pour lever tous les obstacles pouvant anéantir les conditions d’une bonne année scolaire. Il a demandé le renforcement du dialogue social, de la concertation avec tous les acteurs et le suivi de la mise en œuvre des accords avec les syndicats d’enseignants.
Pour le Premier ministre, il faut finaliser la révision des curricula du préscolaire, de l’élémentaire, du moyen et du secondaire général, la mise en œuvre d’un dispositif de résorption du déficit des tables-bancs et des mobiliers scolaires, l’achèvement des constructions scolaires, l’adoption d’un grand projet spécial de réhabilitation, de construction et d’équipement d’infrastructures selon un modèle architectural durable intégrant les changements climatiques et la transition écologique, l’augmentation des moyens pour répondre aux besoins des établissements…
Par ailleurs, le Pm a demandé l’adoption des dispositions nécessaires pour l’orientation de 30% des élèves issus du cycle fondamental dans la formation professionnelle, le renforcement de la promotion de l’enseignement des mathématiques, des sciences et des technologies, l’intégration de l’éducation aux valeurs positives de la société dans la formation des élèves et du personnel de l’éducation.
Dans ses recommandations, Amadou Ba a plaidé la mise en œuvre du Plan de renforcement des capacités permettant le développement professionnel des personnels enseignants et administratifs, la disponibilité du personnel à tous les niveaux et la poursuite de la dotation des élèves et des enseignants, de manuels scolaires et de guides pédagogiques conformes à l’approche par les compétences et la poursuite de l’expérimentation de l’utilisation des langues nationales à l’école.
Pour satisfaire les doléances des enseignants, Amadou Ba a exhorté le ministre des Finances à accélérer la mobilisation des contreparties financières de l’Etat dans la mise en œuvre des projets, le transfert des budgets de fonctionnement destinés aux écoles et établissements, la mise à disposition des fonds de dotation et de concours aux collectivités territoriales pour une prise en charge correcte des compétences en éducation. Sans oublier la livraison dans les meilleurs délais, des tenues scolaires. «J’invite tous les acteurs et partenaires de l’éducation à mettre en synergie leurs efforts pour relever tous les défis du système éducatif», demande le Pm.
OUBLI DRAMATIQUE
L’explosion d’une citerne d’ammoniac dans une unité de stockage de la Sonacos en mars 92, qui avait fait 129 morts et 1150 blessés -probablement plus-, est un drame oublié. 30 ans plus tard, les circonstances ayant conduit à cette tragédie ont cours
Ce 26 septembre, le Peuple sénégalais s’est replongé dans les terribles souvenirs du naufrage du Joola, qui a fait 1863 morts, selon les chiffres officiels. Avec la commémoration du 20ème anniversaire de la plus grande tragédie maritime mondiale, Le Quotidien vous replonge, à travers une série de papiers, dans les drames qui ont frappé ce pays ces 30 dernières années.
L’explosion d’une citerne d’ammoniac dans une unité de stockage de la Sonacos en mars 92, qui avait fait 129 morts et 1150 blessés -probablement plus-, est un drame oublié. 30 ans plus tard, les circonstances ayant conduit à cette tragédie ont cours dans ce pays :négligences.
C’est une journée inoubliable : au 19ème jour du mois de Ramadan, le 24 mars 1992 précisément, survient le drame de la Sonacos. A la mi-journée, à 13h tapantes. Au moment où les ouvriers de la Sonacos, à la rue Amical Cabral angle rue Rocade Fann Bel Air, observent une pause. Pour chasser ces interminables heures, ces petites minutes qui les séparent de la rupture du jeûne.
Malheureusement pour eux, ils sont surpris par l’incendie en pleine sieste. Une citerne remplie à ras bord de gaz (ammoniac) explose, dans un bruit d’enfer. Surpris, les ouvriers qui se lavaient seront les premières victimes pour avoir inhalé une quantité importante de ce gaz mortel. Sans leur masque, ils tombent comme des mouches.
C’est le branle-bas, on court dans tous les sens et chacun essaie de sauver sa tête. Finalement, la tragédie survenue le 24 mars à la Sonacos provoque une centaine de morts. Le camion-citerne, qui a explosé à Bel Air, était surchargé de 5 tonnes d’ammoniac liquide. «Le camion-citerne contenait 22 tonnes d’ammoniac liquide alors que sa capacité normale était de 17 tonnes», déclare Madia Diop, repris par les journaux. Le Secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts) rendait ainsi publiques les conclusions de l’enquête menée sur le terrain de la tragédie par son organisation syndicale.
Publiée le lendemain du drame, la Une du Soleil est restée dans l’histoire : «Le nuage de la mort. Après l’explosion d’une citerne d’ammoniac, il y a eu 41 morts et 403 blessés.»
Après un mois, le bilan est passé à 116 morts et 1150 blessés. Au finish, 129 cas de décès seront finalement notés, selon le bilan officiel. Et les personnes blessées en mourront quasiment toutes, plusieurs années plus tard. Les équipes, qui ont assuré le suivi médical des victimes, ont observé, comme pour les intoxications par le chlore, que des personnes atteintes de lésions jugées sans gravité dans un premier temps, développaient un œdème pulmonaire fatal après quelques jours.
DE L’HUILE SUR LE FEU
Comment une telle situation a pu se produire ? D’après la même source, le conducteur du camion-citerne n’était qu’un manœuvre saisonnier. Dans sa déclaration du 7 avril, quelques jours après le drame, le Bureau confédéral de la Cnts de retenir qu’il n’est de pire crime que de laisser la responsabilité d’une menace aussi grave à un chauffeur de manœuvre saisonnier de la 3ème catégorie, sans aucune formation technique ni scientifique, qui ne peut en aucun cas mesurer ni apprécier les dimensions d’une éventuelle catastrophe par rapport à l’environnement industriel de la Sonacos.
Dans un rapport extrêmement détaillé, le ministère de l’Environnement avait détaillé le déroulement de l’accident, ses effets et conséquences. Comme tous les jours, tout s’est enchaîné au rythme habituel : le 23 mars, la veille de l’accident, la citerne en cause avait été chargée à 16h à partir du stockage de l’usine d’engrais, puis conduite à l’usine de traitement de tourteaux et mise en place au niveau du poste de dépotage de l’unité de détoxication. Elle n’avait pas été raccordée, une citerne identique étant déjà en déchargement. L’unité de détoxication, qui ne dispose pas de stockage propre d’ammoniac, est alimentée directement à partir des citernes de transport. Le lendemain, à 13h 30, la citerne s’ouvre brutalement au niveau d’une virole centrale qui se déroule complètement à plat. L’avant et l’arrière de la citerne, peu déformés, sont propulsés par réaction. Dans une trajectoire vraisemblablement horizontale, l’avant de la citerne «fauche» une partie des installations, puis défonce le mur d’un local électrique. La trajectoire de l’arrière de la citerne est plus difficile à établir. Compte tenu des constatations effectuées, il est, semble-t-il, propulsé vers le haut avec un angle d’environ 45°. Après avoir heurté avec violence un important linteau en béton armé du bâtiment voisin, il ricoche en direction de l’installation de détoxication et provoque les importants dégâts constatés dans les niveaux supérieurs de l’unité, rappelle le ministère de l’Environnement. Et les évènements s’enchaînent à un rythme meurtrier : sous l’effet du premier choc, le train roulant se désolidarise du châssis de la citerne. Dans son rapport, l’Etat rapporte qu’un premier essieu est retrouvé dans la rue voisine, à une quinzaine de mètres, et un second, projeté à deux cents mètres dans un établissement voisin. Une partie de l’ammoniac contenu dans la citerne (22,18 t) se répand dans l’installation. Une autre, entraînée avec l’arrière de la citerne, est projetée hors de l’établissement (de nombreux corps retrouvés dans ce secteur portaient, selon les médecins, des traces de brûlure dues au contact direct avec l’ammoniac liquéfié).
Les informations recueillies permettent d’établir quelques éléments utiles à l’évaluation des risques : des projections d’ammoniac liquide ont atteint une trentaine de mètres. Elles auraient probablement été beaucoup plus importantes à l’extérieur de l’établissement si l’envol de l’arrière de la citerne n’avait pas été arrêté par un bâtiment. Alors que l’expansion d’un nuage blanchâtre que l’on peut attribuer à l’aérosol, a été très rapide, et s’est développée vers le haut. Le nuage s’est déplacé sur 250 m puis, selon les témoins, s’est «assez rapidement résorbé» (10 à 15 min). La description des aérosols d’ammoniac, faite à l’occasion d’autres accidents, très denses et bien délimités, ne correspond pas exactement aux témoignages recueillis ici. Le nuage est décrit comme turbulent et permettant un séjour court sur une dizaine de mètres de profondeur avec un mouchoir comme seule protection. Néanmoins, l’atmosphère irrespirable a gêné l’intervention des secours qui ne disposaient pas d’équipements de protection suffisants (masques, bouteilles d’oxygène…). Alors que la plus grande partie des personnes tuées dans les premiers instants l’ont été dans les zones semi-confinées de l’établissement (installation, rues, locaux dont les vitres avaient été brisées…) ou dans le secteur des restaurants du port situés à proximité. Un responsable de l’usine, qui s’est trouvé enfermé 25 minutes dans son bureau (porte coincée par le souffle de l’explosion), n’a pas été blessé.
Par ailleurs, note le rapport, le «nuage» s’est pratiquement résorbé en un quart d’heure, au niveau des ruelles de l’établissement proches du lieu du sinistre, malgré la fuite de Nh3 liquide due à la rupture des flexibles de la citerne voisine qui était en déchargement, et qui n’a été arrêtée qu’une heure environ après l’explosion. Après une demi-heure, les militaires français, qui appuyaient les autorités sénégalaises, ont pénétré sans masque dans la cour de l’établissement, à environ 100 m du lieu du sinistre.
TROIS JOURS DE DEUIL NATIONAL PAR CONTRE, AUCUN INCENDIE NE S’EST PRODUIT.
«Malgré les particularités du contexte météorologique de cet accident (température de 28°C, forte humidité, vents faibles et instables en direction), il semble que les zones de risques se situent en deçà des prévisions données par les modèles habituels», note le ministère de l’Environnement.
Autre élément qui pourrait conclure à la négligence coupable selon la Cnts : l’absence d’installations pour la conservation des stocks d’ammoniac à la Sonacos.
L’approvisionnement se fait directement à partir de deux camions citernes appartenant à l’entreprise et qui, paradoxalement, servent en même temps de réservoirs de stockage et sont branchés sur les installations aux fins de déchargements progressifs pour l’alimentation directe des circuits de production.
A la suite de cette catastrophe, le président de la République d’alors, Abdou Diouf, avait décrète un deuil national de trois jours, à partir du mercredi 25 mars 1992. Depuis, cette date est tombée dans l’oubli.
AMADOU BA ENVOIE LES MEUNIERS AU TRÉSOR
Concernant les mesures d'urgence prises par le chef de l’État, Macky Sall lors de sa rencontre avec les acteurs, notamment le paiement des fonds compensatoires dûs aux meuniers, le Premier ministre, Amadou Ba, a informé que les fonds sont déjà disponibles
Le Premier ministre, Amadou Ba, a lancé hier, vendredi 30 septembre les concertations avec les acteurs pour trouver des solutions effectives à la cherté de la vie comme l’avait recommandé le président Macky Sall. Lors de cette rencontre Amadou Ba a informé que les fonds de compensation dûs aux meuniers sont déjà disponibles. Il a invité à cet effet les acteurs concernés à se rapprocher des services du Trésor pour les modalités pratiques.
Concernant les mesures d'urgence prises par le chef de l’État, Macky Sall lors de sa rencontre avec les acteurs, notamment le paiement des fonds compensatoires dûs aux meuniers, le Premier ministre, Amadou Ba, a informé que les fonds sont déjà disponibles. «Concernant les mesures d’urgence, il s’agit pour le gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour le paiement des fonds compensatoires dûs aux meuniers. Je voudrais annoncer que les fonds sont disponibles. Les meuniers peuvent entrer en contact avec les services du Trésor pour les modalités pratiques», a-t-il déclaré. Au cours de cette rencontre, le Premier Ministre Amadou Ba, et le ministre du Commerce, de la consommation et des PME Abdou Karim Fofana ont procédé à l’installation des 18 commissions chargées de dégager les pistes d’atténuation du coût de la vie.
Composées d’acteurs de différents secteurs (industriels, importateurs, commerçants, producteurs), des associations consuméristes et des représentants des différents démembrements de l’État, ces commissions ont pour mission d’identifier les potentiels niches de baisse des prix des produits alimentaires, non alimentaires et les services susceptibles d’avoir un réel impact sur la structuration des prix. Les travaux des 18 commissions se déroulent du 3 au 5 octobre. La restitution, quant à elle, est fixée le 6 octobre 2022.
Prenant part à cette réunion, le président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), Momar Ndao, s’est dit optimiste pour de larges consensus entre les différents acteurs. Pour lui, il est important que les acteurs s’entendent au cours des discussions afin de trouver de larges consensus pour soulager les populations. «Dans le cadre de la préparation de cette réunion, nous avons discuté et identifié un certain nombre de thèmes et de réflexions, notamment le cadre réglementaire et sécuritaire, comment mener la politique de lutte contre la hausse des prix, la réglementation du loyer, la santé et les dispositions relatives aux associations des consommateurs, la gestion des services publics essentiels », fait-il savoir. En ce qui concerne le loyer, poursuit-il, il est extrêmement important que nous puissions faire des efforts pour soulager les ménages et trouver la meilleure formule.
Par Cyrille BRET
LA VICTOIRE POTEMKINE DE VLADIMIR POUTINE
À première vue, l’annexion illégale de quatre nouveaux territoires ukrainiens semble donner au régime russe bien des raisons de crier victoire.
À première vue, l’annexion illégale de quatre nouveaux territoires ukrainiens semble donner au régime russe bien des raisons de crier victoire. En effet, par cette quadruple prise de guerre que Vladimir Poutine a officialisée le 30 septembre en grande pompe, la Russie porte vers l’Ouest sa ligne de contact avec les Occidentaux ; elle divise et affaiblit durablement l’Ukraine ; elle paralyse l’opposition intérieure au nom de l’union sacrée ; et, ultime succès, elle sanctuarise ces conquêtes en les plaçant sous l’ombre de son parapluie nucléaire tout en rompant avec un Occident présenté comme «colonisateur». En réalité, ce triomphe officiel est un faux-semblant digne de ceux qui ont fait passer à la postérité le prince Potemkine.
En 1787 le favori de Catherine II (1729-1796) avait fait édifier de véritables décors de carton-pâte le long de la route de l’impératrice lors d’un voyage de celle-ci – précisément dans les régions qui viennent d’être aujourd’hui annexées par Moscou, et qu’elle venait alors de conquérir une première fois ! – afin de donner l’illusion que ces zones étaient prospères et leurs habitants satisfaits. L’impérialisme russe se trouvait ainsi justifié, du moins aux yeux de Catherine, protectrice de Diderot et férue des Lumières françaises. Le despotisme éclairé s’aveuglait lui-même sur son expansionnisme armé, tout comme aujourd’hui l’illusion est créée par les pseudo-référendums tenus à la va-vite dans les régions arrachées à l’Ukraine – et que la Russie ne contrôle d’ailleurs pas entièrement. Les célébrations martiales sur la Place rouge, le discours de Vladimir Poutine et la couverture médiatique russe tentent de créer une impression de victoire. À y regarder de plus près, les limites de la scénographie sont évidentes.
MISSION ACCOMPLIE ?
On aime parfois à considérer, à Washington, Londres ou Paris, que l’armée russe est proche de la déroute, que la présidence Poutine est minée par la contestation intérieure et que l’effondrement stratégique est imminent. Le bilan des sept mois d’invasion de l’Ukraine est moins tranché, si on l’observe du point de vue du Kremlin : celui-ci a bel et bien réussi à atteindre certains de ses objectifs cardinaux. Prendre en compte ces succès tactiques – et, bien entendu, les défaites stratégiques – est indispensable pour comprendre le nouveau cours de la politique russe pour la décennie qui vient, et les risques qui en découlent pour l’Union européenne. Si l’on évalue les résultats obtenus par le Kremlin à l’aune de ses propres critères, plusieurs acquis apparaissent substantiels. De fait, l’annexion et son corollaire – un état de guerre durable avec l’Ukraine – permettent à la Russie de Poutine d’atteindre des objectifs militaires anciens et explicites.
Avec cette guerre, la Russie vient de stopper la dynamique d’expansion de l’OTAN dans l’espace postsoviétique. Il s’agissait d’un fil rouge des présidences et des primatures Poutine : les adhésions à l’Alliance des anciennes démocraties populaires (Pologne, Hongrie, Roumanie, etc.) et de trois ex-Républiques socialistes soviétiques (Estonie, Lettonie et Lituanie) avaient déjà été considérées à Moscou comme autant de provocations contre la puissance russe. Aujourd’hui, les candidatures de la Géorgie et de l’Ukraine sont devenues des casus belli. Et, à l’intérieur, Vladimir Poutine peut imposer l’idée qu’il est en guerre avec l’OTAN – conflit qu’il annonce depuis les années 2000. Avec ses formules violemment anti-occidentales du discours du 30 septembre, il rompt définitivement avec la dynamique pro-occidentale des années 1990 et consacre le divorce de son pays avec l’Europe tout entière. Par ailleurs, ce recul illégal de la frontière russo-ukrainienne vers l’Ouest offre à la Russie un gain démographique dont elle a besoin. Surtout, il ruine durablement l’Ukraine, rend sa convergence avec l’UE bien plus difficile encore, anéantit presque l’espoir de reconstituer la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays.
En outre, du point de vue du Kremlin, cette guerre et ces annexions adressent un message à toutes les communautés russophones – et russes par distribution de passeports – qui vivent hors du territoire de la Fédération : la Russie est susceptible d’intervenir militairement là où se trouvent ces populations. Moscou se dote ainsi d’un levier de pression efficace sur les États qui abritent une communauté russophone en Baltique et en Asie centrale. Le « monde russe » théorisé par le Kremlin n’est pas qu’un nation branding : c’est un concept stratégique réel qui déstabilise l’étranger proche de la Russie. La Russie réoriente ainsi sans retour sa posture diplomatique et géoéconomique vers l’Est : c’est l’Eurasie qui est désormais son champ d’action. La Fédération se recentrera sur l’Union économique eurasiatique dont la Biélorussie et l’Arménie sont membres pour éloigner ces États de l’orbite européenne. Elle pousse d’ailleurs la Biélorussie à engager ses troupes sur le front ukrainien. Elle renforcera également l’Organisation du Traité de Sécurité collective (OTSC). Enfin, elle renonce à sa coopération tendue avec l’UE pour se tourner presque exclusivement vers ses partenaires asiatiques au sein de l’Organisation de Coopération de Shanghai, au premier rang desquels la République populaire de Chine et l’Union indienne, ainsi que le Vietnam. Sur le plan économique, les résultats ne sont pas à négliger.
En déclenchant la guerre et en annexant les régions de Donetsk, Lougansk, Zaporijia et Kherson, la Russie a renforcé son statut de price maker sur les marchés de l’énergie, des minerais et des denrées agricoles. Amplifiant l’inflation issue de la reprise consécutive à la pandémie de Covid-19, la pénurie organisée a permis à la Russie de reconstituer ses fonds souverains, ses réserves de devises et ses réserves en or. Autrement dit, ces annexions interviennent dans un contexte économique bien différent de celui de l’annexion de la Crimée en 2014 : celle-ci avait été suivie de deux années de récession due à la combinaison de la baisse des cours du pétrole et des sanctions occidentales. Si les sanctions de l’UE frappent l’économie de guerre russe, elles se portent sur un pays qui a jusqu’ici jugulé les risques d’inflation et reconstitué ses réserves financières gelées en partie. À l’intérieur, enfin, le régime a reconnu des « erreurs » et des « difficultés ».
Toutefois, ce régime est capable de tourner la fuite des réservistes mobilisables et les manifestations anti-mobilisation en avantage pour lui-même : ces mouvements serviront de justification à une reprise en main encore plus vigoureuse du corps social russe au nom de l’union sacrée, du patriotisme et de la réunification des Russes. L’annexion des territoires ukrainiens à l’abri de l’arme nucléaire constitue, pour la Russie, une affirmation de son statut international.
En rappelant sa force militaire, en insistant sur son statut de puissance nucléaire, en se posant comme étant en guerre avec l’OTAN, en renforçant ses liens avec les puissances asiatiques, et surtout en remettant en cause les frontières de 1991, la Fédération de Russie revendique avec fracas le rôle de chef de file de la désoccidentalisation du monde. Le président russe l’a martelé dans son discours du 30 septembre : il considère que l’Occident est la principale menace pour la Russie. On aime souvent, en Occident, rappeler la formule du président Obama selon laquelle la Russie est une puissance régionale dangereuse non pas par sa force mais plutôt par sa faiblesse. Il faut aujourd’hui prendre conscience – sans les accepter – des succès que la Russie a obtenus de son propre point de vue. Sous-estimer ces gains nourrirait un triomphalisme béat à l’Ouest. Exactement comme surestimer le bilan stratégique de cette guerre conduirait à négliger les faiblesses réelles de la Russie – et les forces de ses adversaires.
DES SUCCES TACTIQUES AU PRIX DE REVERS STRATEGIQUES
Les résultats de la campagne d’Ukraine doivent en effet s’apprécier sur la longue durée et avec une focale large. À cette échelle, les succès sont moins évidents. Et les revers structurels, incontestables. Concernant l’Ukraine elle-même, intégrée à l’empire au XVIIe siècle, à l’URSS en 1921 et indépendante depuis 1991, les succès tactiques russes ne doivent pas éclipser les revers stratégiques. En 2022, le but explicite de la Russie était bel et bien d’envahir l’intégralité du territoire de l’Ukraine, de remplacer son gouvernement élu et de l’empêcher de dériver davantage vers l’UE et l’OTAN. Le succès est partiel et l’échec patent. Après l’annexion et après la guerre, il existera une Ukraine mutilée mais indépendante, solidement attachée à son identité nationale, à son rapprochement avec les Occidentaux et structurellement hostile à la Russie. En d’autres termes, les annexions remplacent la politique d’influence.
Des annexions auxquelles le président Zelensky a immédiatement réagi… en signant une demande d’adhésion accélérée de son pays à l’OTAN. Si la Russie est contrainte d’envahir et d’annexer un pays pour conserver son influence, c’est que cette influence peine à s’imposer autrement. La « défense de la Grande Russie » proclamée le 30 septembre consacre en réalité le rétrécissement de l’influence et de l’aire d’influence de la Russie. Au lieu d’occuper l’Ukraine et de « réunir » les Ukrainiens aux Russes, la Russie a définitivement fracturé les relations entre les deux peuples. Au lieu de souligner les proximités culturelles entre Ukraine et Russie, le Kremlin a conduit l’identité ukrainienne à se définir en opposition avec la Russie. Si l’identité nationale ukrainienne était contestée par certains avant l’invasion, elle est aujourd’hui solidifiée dans la résistance à Moscou.
Concernant les relations avec l’OTAN, là encore, les résultats structurels sont en réalités mitigés. Certes, malgré la demande symbolique que vient de signer Zelensky, les futures adhésions seront sans doute paralysées par la guerre en Ukraine. Mais, surtout, la Russie a « réussi » à précipiter deux États pivots, historiquement attachés à la neutralité, le Royaume de Suède et la République de Finlande, dans l’OTAN. En d’autres termes, Moscou a changé en quelques semaines la donne stratégique en Baltique à son détriment. Désormais la mer Baltique est une « mer OTAN » qui enserre les deux débouchés maritimes russes de Kaliningrad et Saint-Pétersbourg. Le pivot eurasiatique de la Russie constitue enfin un revers pour Moscou sur le long terme.
Dans le tête-à-tête Pékin-Moscou, la Russie est structurellement un junior partner. Elle l’était déjà avant la guerre en raison de son faible poids économique et elle le sera encore plus après la guerre en raison de l’absence d’alternative pour elle. Couper les ponts avec l’Europe condamne la Russie à un face-à-face déséquilibré avec la puissance véritablement mondiale qu’est la Chine. D’autant que le corollaire de ce divorce avec l’Europe est, évidemment, la réduction de la croissance potentielle de la Russie à moyen terme : privée des investissements, des technologies et des spécialistes européens, la Russie réduit sensiblement ses capacités à diversifier son économie. La guerre en Ukraine réduit le spectre de ses clients, limite la gamme de ses investisseurs et abaisse ses standards commerciaux.
POUTINE, POTEMKINE DE LUI-MEME
En somme, le triomphalisme russe consécutif à l’annexion des territoires ukrainiens repose sur des succès tactiques de court terme. Mais il occulte plusieurs échecs structurels pour la Russie : celle-ci n’a pas réussi à diversifier son économie grâce à des échanges stables avec l’Europe ; elle n’est pas parvenue à défendre ses intérêts en Ukraine de façon pacifique ; elle a polarisé les relations européennes entre une OTAN renforcée et une Russie presque seule. On aime à décrire le président russe soit comme un nouveau Docteur Folamour – fou de la bombe – soit comme un stratège hors pair – un génie maléfique. Il pourrait bien être tout simplement un nouveau Potemkine de lui-même. Sa campagne ukrainienne lui offre des succès immédiats. Mais ils sont obtenus au prix d’échecs durables.
CYRILLE BRET
GÉOPOLITICIEN, SCIENCES PO
THECONVERSATION.COM
MAME MATY MBENGUE AU PANTHÉON DU BASKETBALL MONDIAL
Après l’ancienne gloire Mathieu Faye et l’ancien président de la Fédération sénégalaise de basket et de la FIBA, Feu Abdoulaye Sèye Moreau, Mame Maty Mbengue entre ainsi dans la légende de l’histoire et panthéon du Basket-Ball mondial.
L’ancienne internationale sénégalaise de Basket-Ball Mame Maty Mbengue est entrée un peu plus dans la légende avec sa sélectionnée dans la classe 2022 du Hall All Fame de la FIBA. Une distinction qui consacre le parcours exceptionnel et sa contribution au développement du Basket-Ball dans le monde. La quintuple championne d’Afrique qui sera distinguée le 30 novembre prochain en Suisse, devient la première femme africaine à accéder à ce rang. Mais, la troisième personnalité sénégalaise à entrer dans l’histoire du basket-ball mondial après Abdoulaye Sèye Moreau et Mathieu Faye.
Après l’ancienne gloire Mathieu Faye et l’ancien président de la Fédération sénégalaise de basket et de la FIBA, Feu Abdoulaye Sèye Moreau, Mame Maty Mbengue entre ainsi dans la légende de l’histoire et panthéon du Basket-Ball mondial. L’ancienne internationale sénégalaise a été sélectionnée dans la classe 2022 du Hall All Fame de la FIBA.
Cette distinction est dédiée aux acteurs qui, par leurs parcours exceptionnels, ont contribué au développement du Basket-Ball dans le monde. Lisa Leslie, l'une des joueuses les plus décorées de l'histoire du basketball international, Auriemma, l'entraîneur tant vanté de l'Université du Connecticut au record de 11 titres féminins de la NCAA de 1995 à 2016, Robyn Mahe, leader légendaire d'une équipe d'Opals sont les têtes d'affiche de la "FIBA Hall of Fame Class of 2022", composé de joueurs et d'entraîneurs qui ont laissé des traces indélébiles sur le basket.
Cinq fois médaillée d’or à l’Afrobasket (1984, 1990, 1993, 1997, 2001), deux fois médaillée d’or aux Jeux Africains (1995, 1999), 4 fois MVP de l’Afrobasket, médaillée d’or aux Jeux de la Francophonie en 1997, Mame Maty Mbengue figure ainsi dans un groupe de neuf personnes à accéder à cette promotion 2022 composée de joueurs et d'entraîneurs qui ont laissé des traces indélébiles sur le basket. L’ancienne pivot des Lionnes devient aussi la première femme africaine à entrer dans le Hall of Fame.
Dans la lettre officielle reçue par la Fédération sénégalaise de basket et adressée à Mame Maty Mbengue, le Secrétaire Général de la FIBA Andreas Zagklis et le Président Hamane Niang déclarent : «Vos remarquables réalisations personnelles en tant que joueuse de l'équipe nationale du Sénégal, en tant que quintuple médaillée d'or de l'Afrobasket et médaillée d'argent de l'AfroBasket, ainsi que vos nombreuses réalisations dans le Basket-ball professionnel, ont grandement contribué à la croissance de notre sport dans votre pays et dans le monde entier». La cérémonie d’intronisation aura lieu le mercredi 30 novembre 2022, à la Maison du basket Patrick Baumann à Mies, siège de la FIBA en Suisse.
LA FSBB HONORE CE DIMANCHE LA LEGENDE SENEGALAISE
En attendant son intronisation, Mame Maty Mbengue sera honorée demain dimanche 2 octobre, au stadium Marius Ndiaye par la Fédération sénégalaise de Basket-Ball. Ce sera lors de la finale de la coupe nationale Dames. A travers un communiqué, Me Babacar Ndiaye, président a exprimé «sa satisfaction et présente ses chaleureuses félicitations à Mame Maty Mbengue au nom de la famille du Basket-Ball sénégalais et compte rendre un hommage mérité à Mame Maty Mbengue»
TROIS ANCIENS DÉPUTÉS MAINTIENNENT MIMI À L’ASSEMBLÉE NATIONALE
Moustapha Diakhaté, comme les anciens députés Cheikh Oumar Sy et Hélène Tine soutiennent que rien ne peut arriver à Aminata Touré dont la décision de quitter la coalition majoritaire continue d’alimenter l’espace public sénégalais
Nando Cabral GOMIS ET P M CAMARA |
Publication 01/10/2022
Le débat est clos! Moustapha Diakhaté, ancien président du Groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, comme les anciens députés Cheikh Oumar Sy et Hélène Tine soutiennent que rien ne peut arriver à Aminata Touré dont la décision de quitter la coalition majoritaire pour gonfler le rang des non-alignés continue d’alimenter l’espace public sénégalais. Apparemment, l’ancien Premier ministre ministre savait très bien ce qu’il faisait pour ne pas tomber sous le coup des jurisprudences Mbaye Ndiaye et autre Moustapha Cissé Lo. Ou du moins juridiquement.
MOUSTAPHA DIAKHATE, ANCIEN PRESIDENT DU GROUPE PARLEMENTAIRE BENNO BOKK YAAKAAR : «Elle ne court aucun risque »
«Il n'est pas dit dans le règlement intérieur de l'Assemblée nationale qu'un député qui quitte son groupe parlementaire peut courir un quelconque risque, si ce n'est le fait qu'il ne pourra plus adhérer à un autre groupe parlementaire. Donc, Aminata Touré ne pourra plus intégrer un autre groupe parlementaire pendant tout au long de la 14ème législature en cas de démission du groupe parlementaire de Benno Bokk Yakaar, mais il n'y a pas d'autre conséquence à part ça. Cependant, les députés de Benno Bokk Yakaar sont libres de demander à Aminata Touré de démissionner de son poste de député. Alors si elle accepte de le faire, elle perd de facto son siège à l'hémicycle. Maintenant, il faut préciser que démissionner d'un groupe parlementaire ne signifie pas démissionner d'un parti politique, car un groupe parlementaire est simplement un regroupement basé sur des affinités politiques, et non un parti politique à proprement parler. D'ailleurs, l'Assemblée nationale ne reconnaît même pas les partis politiques, mais les groupes parlementaires.»
HELENE TINE, ANCIEN DEPUTE :«La loi parle d’un député démissionnaire et d’un député exclu»
«L'alinéa 1 de la loi du règlement intérieur de l'Assemblée nationale qui parle de démission dit que le député ne peut perdre son siège que quand il démissionne (et non exclu) de son parti. Dans le cas de Aminata Touré, elle n'a pas démissionné de son parti, elle a dit qu'elle démissionne du groupe parlementaire. Donc, je ne vois pas comment le groupe parlementaire de Benno Bokk Yaakaar va aller vers une procédure de retrait de son mandat de député, tant qu'elle n'aura pas démissionné de l'APR, qui est son parti. Aminata Touré restera député même si elle venait d'être exclue de l'APR. En revanche, avant la fin de cette législature, elle ne pourra pas intégrer un autre groupe parlementaire. Pour rappel, nous avons voté la proposition de loi 13/2015, la seule proposition de loi votée par la 12ème Législature et qui porte sur une modification du règlement intérieur de l'Assemblée nationale. Dans cette modification, entre autres dispositions, il est dit à l'article 20 portant sur les groupes parlementaires que "Tout député qui démissionne de son groupe parlementaire ne peut en aucun cas s'affilier à un autre groupe parlementaire au cours de la législature». En fait, cette proposition de loi était motivée par le fait qu'il y avait des tentatives de création de groupes parlementaires sur les flancs de Benno Bokk Yaakaar avec le départ de Rewmi. C'est ainsi que la majorité a voulu verrouiller cette propension en 2015. Ils ont d'abord, dans l'article 20, augmenté le nombre de députés requis pour avoir un groupe parlementaire. C'est-à-dire qu’on est passé de 10 députés à 1/10 des députés. C'est ce qui fait qu'aujourd'hui, il faut avoir 17 députés pour pouvoir former un groupe parlementaire. Le vote de la loi 13/2015 a aussi permis le rallongement du mandat du président de l'Assemblée nationale d'un an à 5 ans. C'est dire que les raisons qui ont poussé à l'époque Benno Bokk Yaakaar à procéder au verrouillage se sont maintenant retournées contre les auteurs eux-mêmes. Même si Aminata Touré aura voulu regagner le groupe parlementaire de Benno Bokk Yaakaar après y avoir démissionné, ceci ne sera plus possible. Elle restera non inscrite jusqu'à la fin de la législature.»
CHEIKH OUMAR SY, ANCIEN DEPUTE :«On ne peut rien contre elle»
«Si Aminata Touré démissionne du groupe, elle va être dans le groupe des non-inscrits, mais elle ne pourra pas rejoindre un autre groupe parlementaire. Si tu démissionnes d'un groupe parlementaire, tu ne peux pas rejoindre un autre. À moins qu'elle démissionne de son parti politique, c'est-à-dire l'Alliance pour la République et qu'elle rende son poste de député. Autrement, nul ne pourra lui enlever son statut de parlementaire. Alors, si elle démissionne seulement du groupe parlementaire de Benno Bokk Yakaar et qu'elle reste dans le même parti, on ne peut rien contre elle, même en cas d'exclusion de la formation politique.»