Dakar, 21 nov (APS) – Les quotidiens galvanisent l’équipe nationale du Sénégal qui entre en lice dans la Coupe du monde, ce lundi à 16h face aux Pays-Bas.
‘’Test grandeur nature pour les Lions’’, affiche à la Une Le Soleil, soulignant que lors de la cérémonie de remise du drapeau à la délégation sénégalaise, à Doha, le chef de l’Etat ‘’harangue les joueurs et rend hommage à Sadio Mané'', forfait pour cause de blessure.
‘’Allez coach, comme d’habitude !’’, lance Sud Quotidien qui écrit : ‘’Pour son troisième mondial dont le deuxième sous ses habits de Sélectionneur, Aliou Cissé voudra faire comme lors de ses dernières participations : une victoire d’entrée. Ceci lui permettra de mieux maitriser la suite de la compétition avec plus de tranquillité’’.
‘’C’est parti pour une nouvelle aventure à la plus prestigieuse des compétitions internationales de football. Le Sénégal rêve d’un nouvel exploit à une phase de finale de coupe du monde après la place de quart de finaliste obtenue en 2002, au Japon et en Corée du Sud’’, note EnQuête qui titre : ‘’Prêts à rugir !’’.
L’Info souligne que ‘’le Sénégal va démarrer la compétition dans des conditions très difficiles avec le forfait de Sadio Mané, la blessure de dernière minute de Fodé Ballo Touré et les problèmes administratifs d’Ismaël Jakobs’’. D’où le titre du journal : ‘’Un début de mondial à haut risque’’.
‘’Presser à fond l’Oranje !’’, s’exclame WalfQuotidien, allusion au surnom de la Sélection des Pays-Bas.
L’absence de Mané pour ce tournoi ‘’a été ressentie comme une grosse perte et les joueurs ont en chœur, pleuré leur leader technique. N’empêche, il faudra faire abstraction de tout ça ce lundi face aux Pays- Bas pour leur entrée en lice dans le groupe A, actuellement dominé par l’Equateur qui a battu en ouverture le pays hôte, le Qatar (2-0)’’, écrit Walf.
‘’Lions en Chœur’’, affiche à la Une Bës Bi, soulignant que ‘’l’équipe nationale du Sénégal, qui entame cet après-midi son premier match de Poule du Mondial Qatar 20022, a reçu un soutien de taille venant de son meneur de jeu, Sadio Mané, déclaré forfait suite à une blessure’’.
‘’Dans une publication sur Instagram, l’attaquant du Bayern Munich, en convalescence, s’est dit convaincu que ses coéquipiers +vont se transcender+ en abordant +tous les matchs comme une vraie finale+’’, rapporte le journal.
‘’Lions nos destins’’, affiche L’Observateur. Le quotidien Record s’interroge : ‘’Les Pays-bas (seront-ils) dans la sauce des Lions?’’.
SEPT MESURES PHARES POUR LA RESTRUCTURATION DU GROUPE LA POSTE
Le ministre des Finances et du Budget a fait noter, «relativement à la SN La Poste, qu’un diagnostic rigoureux a été fait comme l’indiquent les chiffres mentionnés dans le document des risques budgétaires
Prenant la parole à la suite du ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique, lors de l’examen du projet de budget de ce département (en commission), le ministre des Finances et du Budget a fait noter, «relativement à la SN La Poste, qu’un diagnostic rigoureux a été fait comme l’indiquent les chiffres mentionnés dans le document des risques budgétaires, avec des capitaux propres négatifs à hauteur de 86.8 milliards F CFA», informe le document du rapport de la commission. Ainsi, dans le cas d’espèce, il a souligné «la possibilité d’appliquer les mesures de dissolution anticipée ou de réduction de capital prévues respectivement par les articles 664 et 665 de l’acte uniforme de l’OHADA relatif au Droit des Sociétés commerciales».
Et la source de préciser qu’afin d’éviter cette situation, le ministre Mamadou Moustapha Ba «a aussi rappelé que sept (7) mesures phares ont été préconisées dans le cadre de la restructuration de SN La Poste. Il en est ainsi de la réforme de la procédure de garantie de la compensation des chèques postaux par le Trésor public (cette dernière étant déjà réalisé), du redressement en cours de la comptabilité des entités du groupe de La Poste pour la certification des états financiers de 2017 ainsi que l’accompagnement pour la certification des comptes de 2018 et 2019. Une autre mesure a trait à la recapitalisation des entités du Groupe la Poste à travers la consolidation dans le capital social de tout ou partie du solde en faveur de l’Etat et issu de la convention de dettes croisées. Il a également souligné la continuité de l’accompagnement par l’État avec l’organisation d’une Assemblée générale et la finalisation du processus de restructuration avec validation de la comptabilité analytique par l’ARTP».
Sous ce registre, le ministre des Finances et du Budget a également «rappelé que la recapitalisation de la SN La Poste reste assujettie à la tenue de l’Assemblée générale qui statuera sur la continuité de l’exploitation. La dernière mesure concerne la transformation institutionnelle de la filiale POSTEFINANCE en banque Postale, à la suite d’une étude, afin d’éviter des ajustements du Groupe SN La Poste sur les filiales rentables». Seulement, Mamadou Moustapha Ba, «a précisé que, pour le moment, la masse salariale de la Poste à compter du mois d’octobre 2022 qui est de 1 milliard 255 millions FCFA est assurée jusqu’à la fin de l’année pour apaiser les travailleurs».
REDUCTION DES RISQUES EN SANTE : VERS L’ELABORATION D’UNE CHARTE AFRICAINE SUR LA QUESTION
Les travaux de la 1ère Conférence africaine sur la réduction des risques en santé qui a lieu du 16 au 18 novembre dernier, ont été sanctionnés par la Déclaration de Marrakech qui comprend quatorze recommandations.
Mariame DJIGO (Envoyée spéciale à Marrakech) |
Publication 21/11/2022
Organisée par le ministère marocain de la Santé et de la Protection sociale et l’Association marocaine de médecine addictive et pathologies associées, la 1ère Conférence africaine sur la réduction des risques en santé a pris fin vendredi dernier. A l’issue des travaux, 14 recommandations dont l’élaboration d’une Charte africaine sur la réduction des risques en santé ont été formulées pour le renforcement des systèmes de santé en Afrique.
Les travaux de la 1ère Conférence africaine sur la réduction des risques en santé qui a lieu du 16 au 18 novembre dernier, ont été sanctionnés par la Déclaration de Marrakech qui comprend quatorze recommandations. Elles devront permettre d’avoir des politiques de santé publique souveraines et une feuille de route commune en Afrique.
En effet, les spécialistes en santé publique, les experts en protection sociale, les décideurs politiques et les industriels qui ont pris part à l’évènement ont préconisé l’élaboration d’une charte africaine de la réduction des risques de santé. Elle va être fondée sur une « vision multipartite de la réduction des risques en santé en sa qualité de démarche essentielle pour la transformation souveraine des systèmes de santé dans un environnement africain qui privilégie la solidarité et la coopération au service de la sécurité sanitaire de toutes les citoyennes et tous les citoyens africains fait également partie des recommandations ». Ils ont également recommandé la « promotion du renforcement des systèmes de santé sur le continent africain en utilisant une approche de réduction des risques, l’amélioration des conditions de vie quotidiennes de toutes les citoyennes et de tous les citoyens, à travers l’amélioration de l’environnement, le développement des politiques de soins de santé en Afrique qui sont axées sur une couverture médicale universelle au patient-citoyen et le respect de l’accès équitable à des soins de santé de qualité en tant que droit humain fondamental ».
Pour des systèmes de santé résilients et efficaces, les participants ont appelé à la « promotion des mécanismes de protection sociale et une garantie de l’accès à des services de santé essentiels de qualité et abordables, incluant les médicaments pharmaceutiques et les médecines traditionnelles et naturelles, une présentation des stratégies de riposte face à l’épidémie de Covid-19 et en tirer des enseignements qui serviront d’exemples pour la mise en œuvre d’un système de soins de santé efficace, collaboratif et résilient en Afrique ».
Parmi les 14 recommandations issues de la 1ère Conférence africaine sur la réduction des risques en santé, il y a aussi « l’accélération de la mise en œuvre de la vision et de la stratégie des soins de santé primaires et le développement de la télémédecine et l’utilisation de la santé numérique pour atteindre les populations isolées et vulnérables, l’amélioration de l’accès à des soins en psychiatrie et en santé mentale de qualité, en phase avec le développement des connaissances et des traitements et les besoins spécifiques des patients liés à leur âge, leur condition socio-économique, leur environnement et leurs vulnérabilités ».
Les pays africains misent également sur « la reconnaissance des addictions, avec ou sans substance, comme des maladies éligibles à des soins remboursables et la promotion de l’éducation sur un mode de vie qui soit plus sain basé l’activité physique, une alimentation saine et des choix de vie à moindre risque » pour réduire les risques en santé.
Mieux, ils n’ont manqué de mettre l’accent sur « l’accroissement du financement de la santé en recourant à des mécanismes de financement novateurs et durables, notamment des partenariats public-privé, l’augmentation de l’affectation des ressources nationales et se féliciter de la solidarité mondiale et la promotion du cannabis médical en tant que nouveau traitement contrôlé pour soigner des maladies spécifiques et établir des principes directeurs éthiques pour réglementer le cannabis médical afin d’en faire une mesure de réduction des risques ».
Les participants ont souligné l’importance de la tenue d’une conférence annuelle pour « garantir la poursuite et l’accélération des efforts en vue d’améliorer la couverture médicale universelle pour toutes et pour tous sur le continent africain ». Rendez-vous est donc donné en 2023 à Marrakech pour la deuxième Conférence sur les risques en santé qui portera sur l’eau, l’environnement et la sécurité alimentaire.
Régulièrement pris de vitesse, les Qataris ont souffert pour exister en première mi-temps et ils ont attendu les arrêts de jeu pour montrer un meilleur visage.
Le Qatar est devenu le premier pays hôte à s'incliner en ouverture, vaincu (2-0) par l'Equateur de l'intenable Valencia, auteur d'un doublé dimanche.
La planète football s'interrogeait sur le niveau réel des Al-Annabi (les bordeaux), qui s'étaient préparés quasiment à huis clos depuis six mois pour réussir leurs grands débuts à ce niveau, et tout le monde a pu voir que le champion d'Asie en titre, peut-être tétanisé par l'enjeu, ne faisait pas le poids.
Pour sa 4e participation, l'Equateur s'est empressé de saisir l'offrande. Après un but refusé pour un hors-jeu qui devrait faire jaser (3e), la "Tricolor" a rapidement trouvé l'ouverture (16), puis fait le break (31).
A chaque fois grâce à l'intenable Enner Valencia qui a provoqué et transformé un penalty, puis creusé l'écart d'une tête puissante. Déjà en forme avec Fenerbahçe, le buteur aux 75 sélections compte désormais 37 réalisations... dont 5 en coupes du monde. Touché juste avant la mi-temps, le tourmenteur équatorien a toutefois été remplacé en boitant à la 76e minute.
Sur son banc, le sélectionneur qatari, l'Espagnol Félix Sanchez Bas, formé à l'école barcelonaise, semblait consterné.
Sous les yeux des émirs, l'actuel et l'ancien, artisans de la candidature du Qatar et devant de nombreux chefs d'Etat, le spectaculaire stade Al-Bayt, dont l'architecture imite une tente bédouine, semblait manifestement acquis à la cause des hôtes du mondial, avec de nombreux locaux, en tenues traditionnelles, parmi les 67.372 supporteurs présents.
Tribunes clairsemées
L'avant-match avait été marqué par une cérémonie d'ouverture avec pour narrateur l'acteur américain Morgan Freeman et un message de "respect et d'inclusion", dans un contexte de critiques récurrentes contre l'émirat en matière de respect des droits humains.
Organisés comme d'habitude en 3-4-3 et en difficulté dans leur dos, régulièrement pris de vitesse, les Qataris ont souffert pour exister dans le premier acte et attendu les arrêts de jeu pour montrer un meilleur visage. Face au but, Almoez Ali n'a toutefois pu cadrer son coup de tête.
Moins déséquilibrée, le seconde période a également été moins animée alors que les tribunes s'étaient quelques peu clairsemées à la pause pour terminer presque vides au coup de sifflet final. Mais en jouant au petit trot, le 4e de la zone Amsud, dont le jeu semble plus rodé malgré les remplacements, n'est pas parvenu à accentuer son avance.
Incapables de réagir, les Qataris se retrouvent désormais en situation délicate après cet apéritif indigeste contre l'adversaire le plus à leur portée et alors qu'ils vont maintenant devoir affronter les gros morceaux du groupe A, à savoir la Hollande et le Sénégal.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
L’AFRIQUE N’AURAIT PAS DÛ PARTICIPER À LA COP 27
EXCLUSIF SENEPLUS - Il est manifeste depuis la COP 21 que les pays occidentaux n’entendent aucunement « payer » le juste prix pour limiter l’augmentation du réchauffement climatique à moins de 1,5 % par rapport au niveau préindustriel
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 20/11/2022
L’Afrique n’est responsable que de 2,5% à 3% du réchauffement de la planète mais elle est la région du monde la plus affectée par le changement climatique.
Il est manifeste depuis la COP 21 de Paris que les pays occidentaux n’entendent aucunement « payer » le juste prix pour limiter l’augmentation du réchauffement climatique à moins de 1,5 % par rapport au niveau préindustriel. Ils entendent par contre au nom de cet objectif interdire à l’Afrique toute exploitation des énergies fossiles. C’est pourquoi, plutôt que de négocier pour de nouvelles promesses qui ne seront pas tenues du reste, l’Afrique aurait dû refuser la tenue de cette COP 27 sur son sol ou à défaut la boycotter pour…faire entendre sa voix.
L’Afrique responsable de 2.5% à 3% du réchauffement, mais…
Le rapport « État du climat en Afrique 2021 » de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) publié en septembre dernier le rappelle encore : « l’Afrique ne représente qu’environ 2 à 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. » Par contre, ajoute le rapport, le continent africain en subit les conséquences de manière disproportionnée.
Ainsi des inondations provoquées par les pluies de en 2022 qui, plus précoces et plus abondantes qu’en moyenne, ont affectées les régions s’étendant du Mali jusqu’à l’ensemble du bassin du Lac Tchad, le Niger, le Nigeria, le Bénin, le Tchad et le Cameroun. Ces inondations ont fait plus de 800 morts et elles ont été particulièrement destructrices dans la région. Au Nigeria 3, 2 millions d’habitants ont été affectés, 1, 5 millions déplacés, des centaines de milliers d’hectares inondées, plus d’un demi-million d’hectares de terres agricoles et plus de 300 mille habitations ont été affectés indique une étude du World Weather Attribution (WWA).
Au Niger, « plus d’un million de personnes dans 18 des 23 provinces du pays ont été touchées et 465 000 hectares ont été détruites », signale l’Alliance Mondiale contre les changements climatiques.
L’étude du WWA indique que c’est bien le changement climatique qui est responsable à 80% de la survenue de ce phénomène météorologique et à 20% de son intensité. De même indique l’étude, les pluies meurtrières et destructrices qui ont affectées le Mozambique, Madagascar, le Malawi et l’Afrique du Sud en début d’années 2022 et provoqué des inondations majeures dans ces pays sont « corrélées » directement au dérèglement du climat.
Au total, des pluies erratiques que le Sahel a connu en 2021 et qui ont favorisé l’insécurité alimentaire cette année dans tous les pays de la région, aux inondations qui ont affecté tous les pays bassin du Lac Tchad en 2022, aux inondations qui ont touché l’Afrique australe, aux sécheresses qui frappent le Maghreb, l’Éthiopie, la Somalie et l’est du Kenya, 19 millions d’Africains auront été affectés par des événements climatiques extrêmes depuis le début de l’année 2022 indique le Site Cabon Brief.
En outre indique l’OMM, les sources d’eau douce sur le contient s’amenuisent : la superficie totale du lac Tchad, « est passée de 25 000 km2 dans les années 1960 à 1 350 km2 dans les années 2000. », « le déclin en Afrique de l’Ouest, à long terme du débit des cours d’eau est attribué à la hausse des températures, à la sécheresse et à l’augmentation de la demande en eau » est constaté. « Les glaciers de l’Afrique de l’Est équatoriale – le mont Kenya (Kenya), le mont Kilimandjaro (Tanzanie) et les monts Rwenzori (Ouganda) – reculent à un rythme plus rapide que la moyenne mondiale. « La hausse des températures a contribué à faire baisser la croissance de la productivité agricole en Afrique de 34 % depuis 1961 – un déclin plus marqué que dans toute autre région du monde… un réchauffement planétaire de 1,5 °C s’accompagnerait d’un déclin de 9 % du rendement du maïs en Afrique de l’Ouest et de 20 à 60 % du rendement du blé en Afrique australe et en Afrique du Nord. »
Les USA et l’Europe : les intérêts politiques à court terme d’abord…
Nous avons vu comment le président Trump, affirmant la « liberté et l’indépendance » de son pays, fidèle à son slogan « America First », s’est retiré unilatéralement de l’Accord de Paris, le premier accord global et contraignant sur le climat, négocié pendant plus de 10 ans et signé par 195 pays du monde à l’issue de la COP 21 en 2015. Nous avons vu que libéré de la contrainte de l’Accord de Paris, les USA ont lancé à grande échelle le forage et l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste par « fracturation hydraulique », augmentant l’empreinte carbone du pays par émissions de carbone et de méthane à des niveaux jamais atteints auparavant. Dans le même temps, le gouvernement américain ne donne aucune suite à ses engagements de contribution financière aux pays pauvres. Si le président Biden est revenu sur la décision de son prédécesseur, il n’entend visiblement pas revenir à l’esprit et à la lettre de l’Accord fondateur de Paris. Le Washington Post nous apprend ainsi que la Loi sur le Climat qu’il vient de faire adopter comporte d’importantes subventions gouvernementales qui « font avancer de grands projets pétroliers et gaziers qui pourraient avoir une lourde empreinte carbone, des entreprises comme ExxonMobil, Sempra et Occidental Petroleum étant bien positionnées pour obtenir de gros bénéfices … »
Quant aux pays de l’Union européenne tétanisés par la perspective d’une pénurie de ressources énergétiques du fait de la guerre d’Ukraine, ils reviennent effectivement au charbon. L’Allemagne a ainsi annoncé qu’elle allait relancer la production de cinq sites de charbon promis pourtant à la fermeture en 2023 au plus tard. La France vient de décider de rouvrir sa centrale de Saint-Avold. La Grande Bretagne qui avait annoncé la sortie du charbon en septembre, vient d’ouvrir trois centrales. L’Italie, l’Autriche et la Grèce prévoient de faire de même.
Les engagements financiers non tenus …
Dans le même temps, l’engagement pris par les pays riches il y a treize ans, en 2009, à Copenhague, de fournir 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour aider l’Afrique et les pays pauvres à lutter contre le réchauffement n’est toujours pas réalisée. Oxfam estime qu’en fait, $21-24.5 milliards tout au plus, soit à peu près le tiers de la somme attendue, a été effectivement décaissés en 2020. « Les pays riches utilisent des méthodes comptables malhonnêtes et trompeuses, pour gonfler les sommes consacrées au climat, qui ont ainsi été majorés de 225% pour 2020… », ajoute Oxfam.
Pourtant c’est l’Afrique qui est stigmatisée…
Pourtant c’est l’Afrique qui est stigmatisée et on entend lui interdire désormais de produire du pétrole et du gaz dont les revenus sont pourtant indispensables à son développement. « L’Afrique doit recourir aux énergies renouvelables et renoncer à l’exploration de ses dépôts de pétrole et de gaz potentiellement riches pour éviter un désastre climatique et fournir de l’énergie propre à des centaines de millions de personnes qui en manquent… », tirait récemment le quotidien The Guardian qui se référait à une déclaration du Secrétaire Général des Nations Unies, recommandant qu’il soit mis fin à toute exploration de pétrole et de gaz partout dans le monde. M. Guterres est revenu encore récemment sur le sujet pour demander qu’aucun investissement dans le fossile ne soit plus autorisé.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE), décrète quant à elle, au nom de l’impératif de la réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 : « aucune exploitation de nouveau gisement de pétrole et de gaz ».
Ainsi, alors que les Etats-Unis et l’Europe renient délibérément leurs engagements, s’adonnent à l’exploitation sauvage du pétrole et du gaz et reviennent ouvertement au charbon, c’est à l’Afrique qu’on veut faire porter le chapeau. C’est l’Afrique qui doit se sacrifier à l’autel de la réduction du réchauffement climatique. Les projets en cours d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbure et de gaz en RDC, en Ouganda, au Mozambique, au Gabon au Sénégal, et en Mauritanie notamment sont directement visés.
Pourtant ainsi que le fait observer le président du Nigeria, M. Muhammadu Buhari dans une tribune publiée par le Washington Post : « l’Afrique produit moins de 3% des émissions de gaz à effet de serre... et si nous devions exploiter toutes nos réserves connues de gaz naturel, le combustible fossile de transition le plus propre au monde, nous n’atteindrions que 3.5% ». On feint d’ignorer en outre qu’en plus de ne contribuer que marginalement au réchauffement climatique de la terre, les forêts d’Afrique centrale et du bassin du Congo, le Gabon, absorbent plus de carbone que celles du bassin de l’Amazonie . On sait aussi que de nombreux pays d’Afrique ont instauré « le mix énergique » depuis plusieurs années. Ainsi le Kenya produit déjà une part bien plus importante de son énergie renouvelable que les États-Unis ou l'Europe.
Si l’Afrique n’était pas allée à la COP 27
C’est pour dénoncer cette énième injustice à son égard que l’Afrique, dans son ensemble, aurait dû refuser d’aller à Charm el-Cheikh, cette soi-disant « COP Africaine » qui va encore une fois consacrer la suprématie occidentale décider du destin de la planète.
Si l’Afrique, toute l’Afrique, n’était pas allée à la COP 27, elle aurait fait entendre au monde entier sa protestation contre l’injustice dont elle est l’objet sous le couvert de la lutte contre le changement climatique. Elle aurait fait comprendre que la transition juste proclamée implique qu’elle reçoive des fonds d’un montant conséquent pour financer ses actions d’adaptation et de limitation du changement climatique et surtout qu’elle puisse librement exploiter ses ressources naturelles pour financer son développement.
Elle aurait rappelé à l’opinion mondiale que l’Afrique qui avait contribué à la révolution industrielle et avait enrichi l’Europe et l’Amérique par le travail de ses enfants asservis et colonisés ainsi par l’exploitation effrénée de ses ressources naturelles pendant des siècles, devait être écoutée maintenant qu’il s’agit de sa survie en même que de celle de la terre toute entière.
Et maintenant ?
Selon les scénarios du cinquième rapport d’évaluation du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) : « de vastes régions d’Afrique connaîtront un réchauffement supérieur à 2°C par rapport aux niveaux préindustriels d’ici les deux dernières décennies de ce siècle ». Selon le rapport 2019 de l’Organisation Météorologique Mondiale, « le climat représente une menace croissante pour la santé humaine, la sécurité alimentaire et l’accès à l’eau ainsi que le développement socio-économique de l’Afrique ». Les tendances actuelles de l’évolution du climat montrent que c’est la survie même du continent qui est menacée. Ceci est valable pour l’Afrique toute entière, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest.
C’est pourquoi la question du climat, liée à celles connexes de l’environnement, de l’agriculture et de la santé, ainsi qu’à celle de la sécurité physique, devrait être mieux prise en compte par la « Stratégie face aux Changements Climatiques et pour un Développement Résilient » de l’Union Africaine, dans le cadre de l’Agenda 2063.
C’est pourquoi l’Afrique devrait parler d’une seule voix et après le boycott renégocier pied à pied avec les membres de la communauté internationale qui sont de bonne volonté, pour un financement conséquent, géré de manière participative et transparente.
Il s’agit, pour assurer la transition énergétique du continent, d’obtenir de la part des pays industrialisés la mise en place non pas seulement d’un fonds de compensation, pour l’adaptation et la limitation des effets du changement climatique mais aussi un véritable New Deal Vert.
Il est vrai qu’à l’horizon de 2050, c’est de 4.5 trillions de dollars (1 trillion = 1 million de millions) par an soit $120 trillions au total qu’aura besoin le monde pour faire face au défi climatique. Somme apparemment énorme mais qui selon les spécialistes ne représenterait que 2.5 percent PIB américain sur la période.