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15 juin 2025
PLUS DE 34 000 CAS RECENSÉS EN 2020 DONT 6 948 À DAKAR
L’avortement est interdit au Sénégal. Il n’est autorisé que si trois médecins différents constatent que la vie de la mère est en danger. Pourtant le Sénégal a signé et ratifié le protocole de Maputo qui autorise l’avortement en cas de viol, d’inceste.
Les chiffres font froid dans le dos. L’avortement est devenu un fléau au Sénégal. Plus de 34 000 cas d’avortements ont été recensés au Sénégal durant l’année 2020 et la région de Dakar arrive entête avec6948 cas. L’annonce a été faite hier par la chargée de la formation de l’association des juristes sénégalaises (Ajs) Awa Tounkara, à l’occasion d’une session de formation sur les droits de la santé et de la reproduction. Elle souligne que près de 63% des avortements pratiqués au Sénégal sont faits par des personnes non qualifiées.
L’avortement est interdit au Sénégal. Il n’est autorisé que si trois médecins différents constatent que la vie de la mère est en danger. Pourtant le Sénégal a signé et ratifié le protocole de Maputo qui autorise l’avortement en cas de viol, d’inceste. Mais le Sénégal traîne encore les pieds pour l’application de ce protocole. Ce qui n’est pas sans conséquence, selon les juristes sénégalaises. Car il a favorisé l’augmentation des cas d’avortements.
D’après la chargée de la formation à l’Ajs, Awa Tounkara, le nombre d’avortements constatés reste relativement élevé au Sénégal. « La direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant fait état d’un cumul de 34 079 avortements constatés en 2020. La région de Dakar caracole en tête avec 6 948, suivie de la région de Thiès 5 300 ; Diourbel vient en 3e position avec 3 704 », a-t-elle détaillé lors d’une session de formation à l’intention des journalistes par planned parenthood global (Ppg). Elle ajoute que plus d’une cinquantaine de cas de viols et d’incestes suivis de grossesses ont été recensés par les boutiques de droits de l’Ajs entre 2014 et 2018. «Depuis janvier 2021, 472 cas de viols sont enregistrés. Au Sénégal, les statistiques révèlent 668 cas de violences sur mineurs, 706 agressions sexuelles et 1 200 cas de viols, rien qu’en 2019. »
Cette situation est à l’origine des cas d’infanticides. A l’en croire, l’infanticide est souvent l’aboutissement d’un avortement manqué. «Les motivations évoquées par les femmes auteures d’infanticides sont principalement les souffrances liées au viol et à l’inceste. Dans l’impossibilité d’accéder à un avortement médicalisé, certaines femmes cachent leur grossesse pour se débarrasser de l’enfant au moment de l’accouchement », souligne-t-elle.
Selon Mme Tounkara, près de deux tiers ou 63% des avortements pratiqués au Sénégal sont faits par des personnes non qualifiées. «Le continent est incontestablement l'un des plus répressifs en termes de législation, ce qui explique pourquoi près de 99% des avortements y sont pratiqués de manière illégale. Bien que souvent cité en exemple en matière de reconnaissance des droits des femmes, le Sénégal s'inscrit dans cette mouvance », affirme-t-elle.
La chargée de la formation à l’Ajs, souligne que le Code pénal adopté en 1962 (art. 305) fait de l'avortement un délit. « La loi sur la santé de la reproduction votée en 2005 (art. 15) confirme cette interdiction, laissant pour seule option aux femmes l'avortement thérapeutique, strictement encadré par le code de déontologie. En attendant, une femme meurt toutes les 9 minutes d'un avortement clandestin dans le monde », révèle-t-elle.
Le ministre Alioune Ndoye à Tivaouane
Le ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique, Alioune Ndoye, était hier à Tivaouane, dans le cadre des préparatifs du Gamou qui célèbre la naissance du Prophète Mohamed (PSL). A cette occasion, il a apporté des citernes, des brouettes, bref tout un matériel de nettoyage pour la réussite de l’organisation de l’avènement. Parlant de son nouveau poste dans le gouvernement, il déclare qu’il s’agit d’un département qui se veut transversal et stratégique par rapport aux réalités sur la planète. Actuellement, dit-il, le climat est au cœur de toutes les discussions au niveau mondial, ainsi que tout ce qui touche à la protection des ressources naturelles et la biodiversité. Il s’agit donc, à ses yeux, d’une mission capitale, mais fort heureusement elle est tenue par des professionnels, au niveau de l’environnement, des Eaux et Forêts et des centres de réserves naturelles. « L’État du Sénégal est dans la dynamique de tout faire pour préserver l’environnement et la biodiversité. Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, il faut anticiper, réagir, mais cela nécessite énormément de moyens, donc des financements conséquents. Nous sommes venus solliciter des prières pour que cette mission au service exclusif des populations soit une réussite», a-t-il noté.
Report de la rentrée universitaire à l’Ucad
Les travaux au niveau du campus social de l’Université Cheikh Anta Diop retardent la rentrée universitaire. Initialement prévue pour le 03 octobre 2022, le conseil restreint de l’assemblée de l’université a reporté la rentrée au 10 octobre 2022 à 8h après avoir pris connaissance du rapport du directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD) sur l'état d'avancement des travaux au campus social. D’après le recteur Amadou Aly Mbaye, ce report de quelques jours permettra au directeur du Coud de prendre les dispositions utiles pour un meilleur accueil des étudiants.
Le ministre Cheikh Oumar Hanne et la langue de Molière
Vraiment, c'était à mourir de rire ! Mais fallait-il en pleurer, si l'on vous dit que le ministre en charge de l'Éducation traîne d'énormes lacunes en français, langue d'enseignement au Sénégal ? Présidant le séminaire de la rentrée scolaire, hier, Dr Cheikh Oumar Hanne a multiplié les fautes de français dans son discours, qui ne pouvaient même pas échapper aux oreilles d'un enfant en classe de CM2. Et pourtant, il avait son texte sous les yeux. N'empêche, à chaque phrase, c'est des fautes qui se succèdent. Sans compter les répétitions à n'en plus finir. Pendant ce temps, dans la salle, les enseignants auxquels il s'adressait se mettaient à chuchoter des mots et à afficher des sourires. Il y en avait même qui somnolaient. Pire, M. Hanne a un problème de diction. Il écorchait les mots. C’est dire que Molière doit être très en colère contre le ministre de l'Éducation nationale du Sénégal, Dr Cheikh Oumar Hanne.
Installation des membres du Conseil de Réglementation Pharmaceutique
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a procédé hier à l’installation des membres du Conseil de Réglementation Pharmaceutique de l’Agence sénégalaise de Réglementation pharmaceutique (ARP). Selon Dr. Marie Khemesse Ngom Ndiaye, ces derniers ont « un rôle d’orientation, de veille, d’avant-garde dans la politique de développement de l’ARP, de contrôle des actions de la direction générale, de validation des documents stratégiques, d’approbation des budgets, entre autres ». Pour la remplaçante d’Abdoulaye Diouf Sarr, les membres du conseil ont également une mission importante à jouer dans la marche de cette structure. Parce qu’ils constituent l’interface entre l’ARP, les ministères et les institutions afin d’assurer le partage des orientations et des résultats attendus. Prenant la parole, Pr. Chérif Baldé, président du Conseil de réglementation pharmaceutique, a indiqué au ministre que le conseil mesurera parfaitement les enjeux considérables et les défis énormes que recouvre sa mission. Il a ajouté qu’ils s’acquitteront de leurs missions respectives avec éthique professionnalisme, rigueur et impartialité, en ayant pour seule boussole les directives et textes en vigueur dans le système réglementaire national ainsi que les normes internationales.
L’effondrement d'un bâtiment fait 03 morts
Une dalle s’est affaissée sur une famille au quartier Ndorong de Kaolack. 10 personnes ont été sauvées et extraites mais 03 étaient sous les décombres dont le chef de famille. Selon les informations de Libération online, deux corps sans vie dont celui d'un bébé ont été extraits des décombres dans un premier temps avant celui du chef de famille M. Sow. Le procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Kaolack a ouvert une enquête pour homicide, blessures involontaires et mise en danger de la vie d'autrui, en visant spécifiquement la chaîne de construction de l'édifice qui s'est affaissé. L'enquête est confiée au Commissariat de Ndorong et à la DSCOS pour certains aspects.
Un car «NdiagaNdiaye» se renverse sur l’autoroute
La fréquence des accidents de circulation commence à inquiéter. Après les drames de Bandia, Tambacounda et hier dans l’après-midi à Grand-Mbao, un autre accident s’est produit hier. Cette fois, c’est sur l’autoroute à péage à hauteur de Pikine. Un car « Ndiaga-Ndiaye » s’est renversé faisant plusieurs blessés.
Gamou de Médina Baye
Une réunion en vue de la célébration du Gamou de Médina Baye s'est tenue hier au ministère de l'Intérieur, en présence du porte-parole de la «fayda», Cheikh Mahi Cissé et de plusieurs autorités de la cité religieuse. À cette occasion, l'Etat, à travers le ministre de l'Intérieur Antoine Diome, a donné les assurances d'une bonne organisation de gamou de Médina Baye. Tous les services de l'Etat sont, d'après le ministre, prêts à accompagner cette célébration de la nuit du Prophète (PSL) à Médina Baye.
L'AFP invite à une réforme du fonctionnement de BBY
A l’issue de la rencontre du Secrétariat politique exécutif (SPE) de l’Alliance des Forces de Progrès hier, Moustapha Niasse et Cie pensent que « la part congrue réservée à l’AFP ne correspond guère aux réalités du terrain », faisant référence aux résultats des élections municipales, législatives et des HCCT. C’est la raison pour laquelle, l’AFP invite à une « réforme du fonctionnement de la Coalition de sous Coalitions qu’est Benno Bokk Yaakaar, aux fins d’une plus grande équité et d’une plus grande transparence, dans la perspective des victoires à construire ». L’AFP salue cependant les investitures pour les élections relatives au HCCT qui, selon le SPE toujours, « ont connu une certaine amélioration ». Dans leur communiqué, le Secrétariat politique exécutif de l'AFP a invité l’ensemble des responsables et militants « à projeter un regard attentif sur l’échéance de 2024 qui, au-delà des enjeux électoraux, est une étape importante dans la consolidation de notre démocratie ». Cette rencontre a été l'occasion pour l'AFP de se prononcer enfin sur l'installation de la XIVe Législature qui, selon le SPE, s'est faite « avec les dérives inédites et inattendues de l’opposition dite radicale, qui a vainement tenté de bloquer le fonctionnement d’une Institution aussi stratégique que l’Assemblée nationale ». Ainsi, le SPE condamne avec la dernière énergie « ces comportements indignes de Représentants du peuple et invite tous les acteurs à placer l’intérêt national audessus des contingences politiques». À cet effet, les camarades de Moustapha Niasse appellent à un dialogue lucide et ouvert à toutes les composantes de la Nation et encouragent le Président Macky Sall qui, à cet égard, « a posé un acte significatif, dès le premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement. Il s’agit de consolider notre démocratie et «notre commune volonté de vie commune».
Téléphones mobiles dans la pêche durable
Améliorer la gestion durable des pêches en vue d’une biodiversité et d'une résilience des communautés : tel est en effet l’objectif visé par l’Initiative alimentaire pour l’Avenir (Feed the Future), en formant plus de 306 acteurs de la pêche, dans le cadre du Projet Dekkal Géej. Financé par le peuple américain à travers l’Usaid, le projet, indique le charge de la communication Feed the Future, vise également à mettre en place un système de gestion des pêches durables, équitable et inclusif, avec comme objectifs : la conservation de la diversité biologique, la régénération des stocks prioritaires, le renforcement de la résilience des communautés et de la sécurité alimentaire, et une contribution accrue au PIB et au niveau de vie des populations. « Le travail concerne l’utilisation du téléphone mobile pour informer, sensibiliser mais également renforcer les capacités à distance des acteurs du métier de la pêche qui sont des pêcheurs mareyeurs et des transformateurs des produits halieutiques. A cet effet, nous avons d’abord effectué un sondage auprès des acteurs pour leur demander les types d'informations dont ils avaient besoin. Et c’est ainsi que nous avons développé un numéro gratuit qu’on appelle la ligne verte visant à faciliter la communication entre les différents acteurs », explique le Chargé de communication du Projet.
Téléphones mobiles dans la pêche durable (bis)
En plus de la mise en place d’un numéro vert, poursuit-il, nous avons, dans le cadre de la formation, développé des thèmes d’actualité notamment le COVID-19, l'éducation financière, le changement climatique et le pétrole et le gaz. « Dans la deuxième rubrique, on a offert l’opportunité aux acteurs de partager des actualités de la pêche artisanale mais aussi, de partager les expériences réussies pour permettre d’apprendre de leurs pairs sur ces expériences », ajoute Assane Thiam. Toujours dans cette même rubrique, renseigne le chargé de la communication, il a été effectué 6 sondages permettant d’aborder les questions qui préoccupent les acteurs. « On y partage dans ces rubriques les résultats des sondages pour avoir également le feedback des acteurs », ajoute–t-il. Prenant part à cette rencontre, le directeur de l’Institut universitaire de pêche et d'aquaculture Sénégal(l’IUPA), Alassane Sarr, se réjouit de cette initiative. Pour lui, cette plateforme contribuera à améliorer les activités des acteurs de pêche qui sont confrontés à plusieurs difficultés liées aux pertes en vies humaines dues aux mauvaises pratiques de la pêche.
Par M. Emmanuel KABOU
OÙ SONT PASSÉS LES 15 MILLIARDS DESTINÉS À LA LUTTE CONTRE LES INONDATIONS ?
En 2020, le président de la République était en visite à Keur Massar afin de s’enquérir de la situation due aux eaux de pluie. A cette occasion il a promis d’injecter 15 milliards de francs CFA pour lutter contre les inondations
En 2020, le Président de la République était en visite à Keur Massar afin de s’enquérir de la situation due aux eaux de pluie. A cette occasion il a promis d’injecter 15 milliards de francs CFA pour lutter contre les inondations. En plus de cette somme on nous parle aujourd’hui d’un avenant de 2 milliards ; si on ne rabâche pas le plan ORSEC (qui devient, avec la récurrence, plan ECHEC).
Après deux hivernages (2021 et 2022) nous constatons avec bonheur que la partie réservée à une entreprise chinoise est bien faite. Par contre, celle confiée à l’entreprise que dirige semble-t-il un sénégalais (Mb. F.) n’a pas évolué (si elle n’est pas pire). Le constat d’un tel échec est manifeste au quartier UCAD1&2 de Keur Massar. Cette malhonnêteté de l’entrepreneur en question est particulièrement lourde de conséquences. L’une de ces conséquences, reste la remontée capillaire qui a poussé certaines familles à abandonner purement et simplement leur domicile.
Ce qui ajoute à notre peine c’est l’indifférence et l’arrogance de ceux qui sont chargés des travaux à effectuer. Cette double attitude cache l’incompétence et surtout la malhonnête de ces gens-là.
-indifférence : personne ne fait preuve d’un sens élevé de l’humain ; ils sont tout simplement inhumains ;
-arrogance : elle dissimule mal leur incompétence ;
-incompétence : l’entreprise en question a montré ses limites dans d’autres travaux (stades) qu’on lui a confiés ;
-malhonnêteté : où sont passés les 15 milliards ? Pourquoi on nous cache le plan d’action ou ce qui en tient lieu ? Si l’avenant (2 milliards) est accordé quelle garantie avons-nous qu’ils ne vont pas l’utilisé comme ils ont fait de leur part des 15 milliards reçue ? Un Ministre de la république (O.G.) que j’ai traité de menteur devant des micros et des caméras n’avait-t-il pas déclaré que les problèmes étaient réglés à 98 pour cent.
Par ailleurs, à la veille des élections législatives, certains candidats de la coalition au pouvoir sont venus solliciter nos voix mais de manière maladroite. Car ils nous ont fait comprendre que nous n’avions aucun intérêt à voter pour l’opposition car elle n’a pas d’argent donc elle n’est pas en mesure de régler nos problèmes. De quel argent nous parle-t-on ? Sommes-nous des chiens pour que l’on nous tienne en laisse ; avec l’argent du peuple, en plus ? Si ce n’est pas l’expression de la déchéance morale de leur part, ça y ressemble. Quels BADOLOS!
Le seul socle sur lequel on peut bâtir un groupe (primaire comme secondaire) c’est l’éthique. Mais cela suppose de la part de chaque membre du groupe, une ETHIQUE de l’EQUITE. Hélas ! Ceux qui donnent les marchés publics comme ceux à qui ils les donnent n’ont aucune éthique. Le groupe ne peut pas reposer sur le vol et le mensonge. Dans les familles (groupe primaire) vol/mensonge, dans les entreprises (groupe secondaire) surtout publiques, vol/mensonge. Comme l’a dit fort justement Sembène Ousmane (Le Mandat) : « Fi ngorr laago lafi » ; en d’autres termes, « La vertu est un handicap dans notre pays ». C’est bien dommage.
Terminer par une telle conclusion serait indigne de tout intellectuel ; car après avoir « détruit » il faut « construire ».
Pour cela, je reviens sur le mandat social de l’intellectuel : ECLAIRER. Mais qui doit-on éclairer ?
Le DECIDEUR. Mais qui est le décideur ? C’est le peuple ; c’est lui le mandant. Ceux qui parlent en son nom (les élus) sont juste des mandataires. La question qu’il convient de se poser c’est : sur quoi le mandant s’est-t-il fondé pour choisir le mandataire ?
S’est-il appuyé sur : des liens affectifs ; l’enveloppe offerte à l’approche de l’élection ; le sac de riz déposée la veille de l’élection ; le mensonge murement réfléchi ? Si c’est cela qui a guidé son choix alors on peut aisément comprendre ce qui ce passe au Sénégal.
Par contre si le mandant (le peuple) se fonde sur l’éclairage que lui donne l’intellectuel alors il fera un bon choix. Je rappelle que l’intellectuel n’est pas forcément le diplômé (cf. Lettre aux bacheliers mon article, sur internet). Il se caractérise par deux valeurs indissociables : morale et intellectuelle. Ensuite, c’est un devoir que d’informer le peuple de la manière dont les institutions qu’il a secrétées sont gérées ; informer également sur la gestion des ressources (humaines, matérielles, financières et immatérielles) dont il dispose. Une ressource, par définition, on l’optimise. C’est la ressource humaine qui optimise toutes ressources. Nos ressources sont-elles optimisées : à l’Université, à la gendarmerie, dans les ministères, dans les structures sanitaires, dans l’armées, dans nos ambassades…
La réponse, hélas, c’est NON ; cela faute de ce socle qu’est l’EQUITE. (Lire mon article sur internet : « Le Sénégal : valeurs et antivaleurs ».
Par Seybani SOUGOU
LE RAPPORT DE L’UNION EUROPÉENNE DU 26 FÉVRIER 2018 A DÉJÀ BALISÉ LA VOIE
Eligibilité de Khalifa Sall et Karim Wade, Dans aucun Etat démocratique du monde, la condamnation d’une personne n’entraîne sa radiation automatique, et indéfinie des listes électorales
Dans aucun Etat démocratique du monde, la condamnation d’une personne n’entraîne sa radiation automatique, et indéfinie des listes électorales. De fait, les dispositions des anciens articles L.30 et L.31 qui ont été transposées dans la Loi n°2021-35 du 23 juillet 2021 portant code électoral au niveau des articles L.29 et L.31 induisent une inéligibilité perpétuelle » et sont inconstitutionnelles. Le projet de Macky SALL d’une amnistie en faveur de Khalifa SALL et Karim WADE relève d’un cynique calcul et n’est pas la voie la plus appropriée pour rétablir les droits électoraux des deux intéressés. Pour permettre à Khalifa SALL et Karim WADE d’être candidats aux présidentielles de 2024, il existe 3 options sur le plan juridique (l’amnistie, un recours en révision, et la révision des articles L.29 et L.30 du code électoral).
L’amnistie n’est pas une option à privilégier
L’amnistie est prévue par l’article 67 de la Constitution. Elle entraine l’effacement de la condamnation pénale, ou l’extinction de l’action publique. Cette voie n’est pas à privilégier par Karim Wade et Khalifa Sall (ils porteront toujours le poids de la condamnation, en cas d’amnistie). Par ailleurs, une amnistie risque de créer une jurisprudence pour les proches de Macky SALL impliqués dans de nombreux scandales portant sur des crimes économiques et financiers.
Le recours en révision est aléatoire, risqué et incertain
Pour une personne qui s’estime injustement condamnée, la réhabilitation qui passe par une révision du procès est souhaitable compte tenu à la fois de sa portée morale et de son impact au niveau de la société (reconnaissance sociale). Néanmoins le recours en révision suppose certains préalables, entre autres, qu’il y ait un fait nouveau de nature à faire établir l’innocence du condamné. En cas de révision pour les cas de Khalifa SALL, et Karim WADE, il y a 2 obstacles majeurs : d’une part, il n’y a aucune certitude d’une réhabilitation du fait que d’une part, la justice est inféodée, soumise, aux ordres de Macky SALL et d’autre part, un tel pari est très risqué en raison des délais liés à une telle procédure, sachant que les présidentielles auront lieu dans 15 mois environ. Une telle option (recours en révision) est aléatoire, et risquée dans le contexte actuel et ne doit pas être envisagée dans l’immédiat.
La voie juridique est tracée par la révision des articles L.29 et L.30 du code électoral
Dans son rapport de la « Mission d’audit du Fichier électoral » du 26 février 2018, les experts de l’Union Européenne (cf page 27, l’article 5.2.2 intitulé « les incapacités électorales liées à des infractions »), les experts de l’Union Européenne, après avoir constaté des incohérences entre le code électoral et le code pénal, ont recommandé au Sénégal de réviser les articles L.31 et L.32 du Code électoral, « en prenant en considération que la proportion de la suppression des droits électoraux d’un condamné soit appropriée au délit et à la peine et que les dispositions du Code électoral soient en harmonie avec le Code pénal ».
A la page 29 du rapport, les experts de l’Union Européenne ont clairement rappelé les dispositions légales qui régissent la privation des droits électoraux, précisant que l’article 730 du Code de procédure pénale du Sénégal dispose qu’une « copie de chaque fiche constatant une décision entraînant la privation des droits électoraux doit être adressée par le greffe compétent à l’autorité chargée d’établir les listes électorales ». Le rapport de la MAFE confirme donc que la radiation des listes électorales d’un condamné, ne saurait en aucun cas revêtir un caractère automatique.
En France, la question a été tranchée par le Conseil Constitutionnel en 2010 : la radiation automatique des listes électorales, en cas de condamnation pour certains délits caractérisés a été jugé contraire à la Constitution et au principe d’individualisation des peines. Il faut une décision expresse du juge pour prescrire l’inéligibilité et surtout en fixer la durée. Le Conseil constitutionnel français, dans sa décision n° 2010-6/QPC du 11 juin 2010 a déclaré que les dispositions de l’article 7 de la loi 95-65 sont contraires à la constitution française, en ce qu’elles violent les termes de l’article 8 de la Déclaration des Droits de l’Homme , aux motifs que « le principe d’individualisation des peines qui découle de cet article (article 8), implique que la peine emportant l’interdiction d’être inscrit sur une liste électorale et l’incapacité d’exercer une fonction électorale qui en résulte ne puisse être appliquée que si le juge l’a expressément prononcée, en tenant compte des circonstances propres à chaque espèce ».
La déchéance des droits électoraux ne revêt donc aucun caractère automatique et doit résulter d’une décision d’un juge, qui peut la prononcer pour une durée maximale de cinq ans dans le cas d’un délit, dix ans dans le cas d’un crime. L’interdiction de s’inscrire sur une liste électorale constitue une peine, et toute peine entraine l’application de l’article 8 de la Déclaration des Droits de l’Homme aux termes duquel « La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires et nul ne peut être puni qu’en vertu d’une loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée ». En 2020, les époux BALKANY ont été condamnés à 3 ans de prison ferme pour fraude fiscale, assortie d’une peine de 10 ans d’inéligibilité, avec exécution provisoire. L’article 7 du code électoral français qui a été abrogé par le Conseil Constitutionnel est la copie conforme de des articles L.29 du code électoral sénégalais.
Au Sénégal, malgré le fait que le Conseil Constitutionnel puisse être saisi par voie d’exception (l’article 92 de la Constitution permet que des exceptions d’inconstitutionnalité soient soulevées devant la Cour d’Appel ou la Cour suprême), les cas de saisine du Conseil Constitutionnel par ce biais, dont très rares pour ne pas dire insignifiants. Le manque de crédibilité du Conseil Constitutionnel y est pour beaucoup.
Le PREAMBULE de la Constitution sénégalaise dispose clairement que Le Peuple affirme « son adhésion à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 et aux instruments internationaux adoptés par l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de l’Unité africaine, notamment la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 ».
Les articles L.29 et L.30 du Code électoral étant inconstitutionnels, Khalifa SALL et Karim WADE n’ont besoin d’aucune amnistie. La voie est toute tracée et balisée par le rapport de la Mission d’audit des experts de l’Union Européenne en date du 26 février 2018 : il faut réviser les articles L. 29 et L.30 du code électoral et les mettre en conformité avec l’article 34 du code pénal qui dispose que « Les tribunaux jugeant correctionnellement pourront, dans certains cas, interdire, en tout ou en partie, l’exercice de droits civiques, civils et de famille (vote et éligibilité).
Il suffit d’inclure une disposition précisant que « La privation du droit de vote et d’élection telle que prescrite par les dispositions des articles L.29 et L.30 du code électoral doit faire l’objet d’une décision expresse du juge ».
Il ne fait l’ombre d’un doute qu’une proposition de loi tendant à la révision des articles L.29 et L.30 du code électoral fera l’objet d’un large consensus et sera adoptée par une majorité des députés. La compétition électorale doit être loyale, libre, ouverte et saine. Les organisations de la société civile, représentées par le collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE) et par la Plateforme des acteurs de la société civile pour la Transparence des élections (PACTE) doivent jouer pleinement leur partition.
La configuration politique actuelle est très particulière et riche d’enseignements et de savoir-faire politique pour l’avenir.
Dans sa gouvernance démarrée en 2012, le président Macky Sall est passé d’un statut d’homme fort providentiel concentrant entre ses mains tous les pouvoirs des institutions de notre pays, soit directement soit par son pouvoir de nomination, à celui d’« homme à pouvoir partagé » avec son opposition à l’Assemblée nationale durant les 15 prochains mois à venir.
Autrefois totale et stable, la majorité présidentielle suit le mouvement de flux et de reflux de la houle. Elle est courte et instable. En Afrique, les hommes forts ont de plus en plus tendance à disparaître. Barack Obama ne disait-il pas fort justement dans un discours au Ghana (juillet 2009) que « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes» ?
Aujourd’hui, les derniers « hommes forts » du continent sont obligés de tenir des discours à consonance démocratique, tout en contrôlant les institutions essentielles de leurs pays grâce à un pouvoir quasi régalien de nomination de leurs membres.
Les présidents civils deviennent généralement des dictateurs dès qu’ils endossent leurs habits taillés par la Constitution et se voient répéter à longueur de journée que tout procède d’eux.
Ils interdisent aux militaires d’allonger la durée des transitions politiques tout en se réservant le droit d’exercer le nombre de mandats qui leur convient. Mais les temps changent !
L’irruption de la société civile dans le champ politique depuis une quinzaine d’années, et le développement concomitant des réseaux sociaux ont bouleversé la donne politique en Afrique en assurant la circulation de l’information en temps réel et en organisant la conjonction de la jeunesse africaine dans sa lutte contre les impérialismes.
Après les dictateurs militaires et les présidents faussement démocrates, l’heure est venue de ramener le pouvoir exécutif dans des limites en rapport avec les exigences de démocratie portées par cette jeunesse. Au-delà des Présidents, les hommes politiques, qui s’assimilent en fait à une caste, sont également interpelés notamment dans leurs « va-et-vient » d’un parti à l’autre, d’une coalition à l’autre, bouleversant les repaires des observateurs les plus avertis.
La politique ne saurait être un métier et les politiciens, des acteurs à vie du système politique. De la même manière, l’alternance en politique ne saurait se résumer au seul changement de président de la République.
Les leaders politiques, qui prônent la rupture d’avec le système en place, doivent se garder d’être dans le même camp que ceux qui, hier seulement, l’incarnaient au risque de banaliser l’idée même de rupture.
La rupture doit être incarnée par des hommes nouveaux mais également par une génération nouvelle d’acteurs politiques. Le Sénégal a raté l’occasion de renouvellement total du personnel politique lors de l’alternance de 2000. La raison majeure en est la personnalité et le charisme du Président Abdoulaye Wade, qui à lui seul, suffisait comme incarnation du changement.
Confronté à la nécessité de disposer d’une majorité à l’Assemblée nationale et convaincu par ses ambitieux seconds du PDS, il s’était résolu à renforcer son parti par une cohorte de vaincus du Parti socialiste. Le gain politique fût alors obtenu au détriment d’une rupture espérée à tous les niveaux et qui passait nécessairement par un changement d’hommes.
La parole et des positions furent accordées à des hommes du passé, traînant parfois un lourd passif dans la gestion de la chose publique. Avec le Président Macky Sall, l’histoire s’est répétée. L’alternance revient à son point mort à travers la co-gestion du pays avec le PS dans un premier temps au détriment du PDS, et depuis quelques temps avec des cadres PDS l’ayant rejoint, au nom des grandes retrouvailles libérales.
Présentement, on note dans la principale coalition d’opposition du pays, Yewwi, la présence d’acteurs politiques ayant appartenu au cercle restreint du Président Wade.
Yewwi, une fois au pouvoir, va rompre d’avec 22 ans de libéralisme au Sénégal tout en conservant Habib SY qui occupa d’éminentes fonctions dans le régime de Wade et idem pour Aïda Mbodj, deux personnalités dont je ne saurais remettre en doute par ailleurs les qualités morales.
Avec ce tango de la classe politique à plusieurs partenaires, les populations ont fini de ne plus rien y comprendre. L’idéologie qui sous tendait les choix et actions politiques a vécu. Là où Senghor avait créé les courants de pensée, il revient maintenant à chaque « leader » d’avoir son propre courant de pensée.
Le pays comptant 299 partis en 2018, ça donne une idée sur la difficulté de les répartir en courants. L’explosion du nombre de partis renseigne sur les intentions des leaders de s’approcher du centre où se distribuent les « téranga ». La politique est devenue au fil du temps un métier, et la classe politique les fonctionnaires du système.
Après les invectives contre ce qu’on a appelé la « transhumance » d’aucuns ont usé de contorsions en créant leurs propres partis avant de rejoindre la coalition au pouvoir. La coalition est donc devenue le manteau sous lequel on peut migrer de l’opposition au pouvoir, pour éviter de heurter les populations.
Dans cette configuration, les grands perdants sont les jeunes qui sont obligés de s’aligner pour espérer bâtir une carrière politique ou alors de se battre dans les mouvements de jeunesse des partis. Ceux qui tentent de sortir du moule, créent leurs partis ex-nihilo pour pouvoir se faire remarquer dans la presse et les médias d’une manière générale. Parlons également de la presse, en particulier la télévision dont les animateurs ont tendance à privilégier dans leurs émissions les mêmes éléments de la classe politique au détriment d’autres profils que le pays gagnerait à connaître. Je veux parler des historiens, des scientifiques, des hommes d’affaires et autres hommes de culture, souvent mis de côté au profit de juristes pour expliquer les subtilités de la Constitution, ou de « coxeurs politiques ».
En donnant systématiquement la parole à ces politiciens, la presse contribue à perpétuer la reproduction sans fin de cette caste politique. Face à cette situation, les jeunes détournent le regard et se saisissent des médias digitaux via lesquels ils s’échangent des informations et bâtissent leurs stratégies, hors la vue du système.
On assiste à une véritable explosion des outils de communication avec comme portes d’accès ou supports les réseaux sociaux Snap, Tik Tok, Instagram, Facebook, You Tube etc…
De jeunes « youtubeurs » ou tiktokeurs diffusent en temps réel et propagent leurs opinions et analyses dans les réseaux avec des nombres de « vu » qui renseignent sur l’étendue de leur auditoire et de leur influence.
Conclusion
Le Sénégal a besoin de rupture dans la manière de faire la politique. Cela passe d’abord par une nouvelle organisation institutionnelle qui permette de contrebalancer les pouvoirs exorbitants du président de la République via un renforcement des pouvoirs de la représentation nationale. Par ailleurs, il est important de « verrouiller » les constitutions en interdisant d’en changer les dispositions pour la poursuite d’intérêts propres.
Il est crucial de favoriser l’entrée en politique des jeunes et des cadres non engagés en promouvant des pratiques distinguant les compétences techniques des résultats politiques. L’argent doit être déconnecté de la politique en légiférant sur le financement des partis politiques.
La presse doit bénéficier d’une attention soutenue des pouvoirs publics pour la formation accrue des journalistes afin de porter une information de qualité au bénéfice des Sénégalais et nourrir le débat politique indispensable en démocratie.
La promotion des jeunes en politique doit être systématisée. En réponse au péril jeune de 1968, Senghor avait nommé Abdou Diouf âgé de 35 ans, Premier ministre.
Devenu président de la République à 45 ans, ce dernier nomma les cadres de sa génération à divers postes de ministres en remplacement des « barons », donnant ainsi une touche « jeune » à son gouvernement.
Abdoulaye WADE a toujours œuvré à la promotion de cette frange juvénile avec la nomination de plusieurs jeunes à d’importants postes de responsabilités ministérielles ou politiques.
Pour un renouvellement urgent de la classe politique, une nouvelle génération d’hommes politiques doit être identifiée dans les formations politiques et promue à des responsabilités majeures au sein de leurs organes de direction.
La place de l’argent en politique doit être réduite à l’essentiel (le social).
Les ministres « clé » et leurs directeurs de département doivent être soustraits du champ de la compétition politique pour qu’ils se concentrent exclusivement à l’accomplissement de leurs objectifs.
Exiger en effet des résultats politiques à des gestionnaires de fonds publics, c’est ouvrir la porte à une mal gouvernance, source de dégradation du service public. Dans tous les cas, il est vital que les ministères en charge des besoins essentiels des populations, à savoir la santé et l’éducation, voient leurs titulaires préservés de la politique telle qu’actuellement pratiquée. Cette question renvoie bien entendu au problème du financement des partis politiques sur laquelle la volonté de légiférer n’est pas encore affirmée.
Elle renvoie aussi à la tragédie humaine que peut constituer l’exercice de la politique au Sénégal. Combien de fois n’avons-nous pas vu des hommes politiques vendre leurs maisons d’habitation ou affecter leurs salaires et autres ressources personnelles au financement de leur clientèle politique, au détriment de leurs obligations familiales ?
D’un autre côté, les politiciens ont habitué les électeurs à recevoir des « appuis financiers » à l’approche de consultations électorales. Ces derniers ont également été habitués à en recevoir, ce qui place « l’honnête homme politique » dans l’inconfort et la défaite.
C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles la politique attire peu de cadres de l’administration ou du secteur privé, qui, bien que désireux de s’impliquer dans la marche du pays, s’abstiennent de le faire car craignant d’être bouffés par les crocodiles du marigot politique.
Enfin, il est indispensable d’initier des réformes pour limiter les partis politiques si l’on sait que la plupart d’entre eux n’ont pas d’existence réelle.
A la place de cette prolifération de partis autrefois appelés « partis télécentres », il faudrait plutôt encourager l’éclosion de mouvements citoyens.
ABDOULAYE BALDÉ, UN SURDOUÉ POUR PILOTER LES GRANDS TRAVAUX DE L’ETAT
En nommant l'ancien maire de Ziguinchor à la tête de cette agence de grands travaux de l’Etat et de lourds investissements, le président Macky Sall n’a fait que le ramener dans son domaine, lui l’énarque et grand commis de l’Etat
En Conseil des ministres, mercredi, le président de la République Macky Sall a nommé l’ex-maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, directeur général de l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (Apix) Il remplace à ce poste Mountaga Sy porté le même jour à la tête du Port autonome de Dakar. Nul doute, le président de la République a eu la main heureuse en choisissant Abdoulaye Baldé pour diriger l’Apix. Pour cause, bien qu’étant l’un des hommes les plus diplômés de ce pays, le leader de l’Union centriste du Sénégal (UCS), dans l’arène politique, peinait à consolider les acquis et élargir sa base ces dernières années après avoir fait deux mandats successifs comme maire de Ziguinchor suite à l’exploit ayant consisté à déraciner le baobab Robert Sagna. Ce que tous les analystes avaient qualifié de performance historique pour un policier de formation voire un technocrate né. Sur ce plan, tout le monde s’accorde à reconnaitre qu’Abdoulaye Baldé est un politicien atypique. Seulement, nombreux sont ceux qui ne retiennent que le brillant haut fonctionnaire qui nous rappelle le parcours académique de l’ancien enfant de troupe Mouhamadou Makhtar Cissé.
Car après des études à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Abdoulaye Baldé a réussi le concours d’entrée à l’Ecole nationale de police d’où il est sorti avec le grade de commissaire.
D’ailleurs à l’époque, Baldé fut le plus jeune commissaire de police du Sénégal. Après quelques mois à la redoutable Division des investigations criminelles (Dic), il avait été affecté dans services de renseignements de la présidence de la République sous le magistère du président Abdou Diouf. Ses brillantes qualités intellectuelles, sa capacité de synthèse et d’analyse ainsi que sa discrétion faisaient de lui un bon officier de renseignements. Sous ses dehors timides, le commissaire Baldé cachait mal ses ambitions. A preuve, il n’a pas tardé à aller poursuivre ses études supérieures en France. Plus précisément à l’université de Perpignan où il a obtenu son doctorat de droit public avant d’intégrer la prestigieuse École nationale d’administration (ENA) de Paris. De retour au Sénégal, Abdoulaye Baldé a réussi au très sélectif concours de l’Inspection générale d’Etat (Ige).
Informé de cet honneur pour la Police nationale que constituait le fait pour un de ses éléments d’intégrer l’IGE, « Le Témoin Hebdo » des années 90 (actuel quotidien) avait sorti de l’anonymat le crack Baldé pour le propulser au-devant de la scène d’excellence. Fasciné par le cursus et la compétence de Baldé, le président Me Abdoulaye Wade nouvellement élu l’avait réquisitionné à ses cotés après l’avoir convaincu de se débarrasser de sa casquette d’Ige. Le jeu politique en valait la chandelle. Car, de 2001 à 2012, l’ex-maire de Ziguinchor a eu à occuper plusieurs postes-clés et hautes fonctions : secrétaire général de la présidence de la République, directeur exécutif de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (Anoci), ministre d’Etat, ministre des Forces Armées, ministre des Mines, de l’Industrie, de l’Agro-industrie et des Pme etc.
Un homme du sérail !
Justement, en sa qualité de secrétaire général de la Présidence, puis de directeur exécutif de l’Anoci, Abdoulaye Baldé a fait partie des techniciens, administrateurs et législateurs qui ont crée l’Apix sur instruction et d’après la vision du président Abdoulaye Wade. Quelque trois ans plus tard, l’Agence a été porté sur les fonts baptismaux avec le déploiement des premiers bulldozers sur le terrain. A l’époque, Abdoulaye Baldé était parmi les influents parrains de la candidature de Mme Aminata Niane pour la conduite des grands travaux tels que l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio, la construction de l’aéroport de Diass etc.
En nommant Abdoulaye Baldé à la tête de cette agence de grands travaux de l’Etat et de lourds investissements, le président Macky Sall n’a fait que le ramener dans son domaine, lui l’énarque et grand commis de l’Etat. Brillant technocrate, plusieurs fois ministre, politicien « calfeutré » à Ziguinchor, il manquait une seule corde à l’arc d’Abdoulaye Baldé. Celle de « directeur général » d’une société nationale. C’est fait depuis mercredi ! Nul doute que ce crack — qui fut aussi le président de l’Association des maires du Sénégal ! — va réussir réussir sa mission à la tête de l’Apix. C’est en tout cas tout le bien que nous lui souhaitons !
DÉCRYPTAGE DU JEU DE BONNETEAU DE MACKY SALL
Les points de vue du journaliste Ibrahima Bakhoum et des analystes et politologues Mamadou Sy Albert et Ablaye Mbow sur le projet d'amnistie de Khalifa et Karim
En Conseil des ministres, mercredi, le président de la République a demandé au Garde des Sceaux d’étudier les possibilités et les schémas adéquats d’amnistie pour des personnes ayant perdu leurs droits de vote. Derrière cette formulation générale, tout le monde a compris qu’il faisait allusion à Karim Wade et à Khalifa Ababacar Sall. L’enjeu, pour Macky Sall, même s’il ne le dit pas directement, c’est de rebattre les cartes en vue de la prochaine présidentielle de 2024 et mettre fin à la bipolarité ou dualité entre lui et celui supposé être son plus redoutable adversaire politique du moment, le leader du Pastef, Ousmane Sonko. Les points de vue du journaliste Ibrahima Bakhoum et des analystes et politologues Mamadou Sy Albert et Ablaye Mbow.
Pour Mamadou Sy Albert, en dehors de la politique, il s’agit aussi pour le Président de restaurer l’image de la Justice tant chahutée par bon nombre de Sénégalais. « L’enjeu c’est que Karim Wade et Khalifa Sall vont retrouver leurs droits civiques et politiques. Il peut aussi être spécifiquement juridique. La Justice va revenir sur des décisions majeures. La démocratie va prévaloir sur le conflit juridique. Si ces deux leaders sont rétablis dans leurs droits, la justice va probablement être mieux perçue par l’opinion. Son image était écornée et tout le monde dénonçait son utilisation pour régler des comptes politiques », estime notre interlocuteur.
Et de s’interroge sur la procédure que le gouvernement va engager pour rétablir ces droits civiques. A savoir : s’agira-t-il d’une loi d’amnistie ou d’une révision des procès de Karim et de Khalifa ? Ou encore une modification de la loi électorale ? « Il y a un problème strictement politique. Le Pds est pour la révision du procès de Karim. Khalifa est aussi pour la révision de son procès. Maintenant, est-ce que le gouvernement va accepter ces révisions ? Où est ce que les différentes parties vont trouver un consensus ? S’il y a dialogue politique, elles vont trouver un consensus. Mais s’il n’y a pas un dialogue direct entre le pouvoir et l’opposition, ça sera extrêmement difficile de trouver un consensus. Maintenant, si tout cela est réglé, évidemment, la finalité est que si Karim retrouve ses droits civiques, il sera candidat du Pds en 2024. Khalifa sera aussi candidat. Donc la présidentielle de 2024 va corriger au moins les défaillances de 2019. Ça va être une nouveauté sous le règne de Macky Sall. En 2019, il n’a pas voulu de Karim et de Khalifa Sall sur son chemin. Si ces deux-là sont candidats en 2024, le paysage politique va se modifier », pense le politologue.
« Ousmane Sonko ne sera plus l’unique attraction » Mamadou Sy Albert
La donne politique va changer avec l’amnistie des 2K. Très certainement, l’opposition va bouger. Khalifa Sall, Karim Wade et Ousmane Sonko seront les principaux candidats attendus de l’opposition. « Ça va ouvrir le débat. La compétition sera beaucoup plus ouverte entre les composantes de l’opposition. L’arrivée de Karim et de Khalifa va faire qu’Ousmane Sonko ne sera plus l’unique attraction. Il va devoir composer avec ces deux poids lourds. Toute la question est de savoir dès lors si Benno pourra avoir un candidat capable de résister à ces trois leaders de l’opposition. On va vers une confrontation qui va être incertaine jusqu’au bout » a encore ajouté le politologue. D’après lui, l’enjeu pour l’opposition c’est de savoir qui va être le leader capable de provoquer un deuxième tour en 2024. « Quand on regarde l’opposition que cela soit Ousmane Sonko, Khalifa Sall ou Karim Wade ou peut être les autres candidats, s’ils n’ont pas une force capable d’amener Macky Sall au second tour, alors l’actuel président peut bien gagner au premier tour. Le mieux placé de l’opposition a de forte chances pour gagner en cas de second tour mais à condition que toutes les forces de l’opposition votent pour lui. Ce n’est pas encore acquis » conclut M. Mamadou Sy Albert.
IBRAHIMA BAKHOUM, JOURNALISTE « Khalifa Sall et Karim Wade n’avaient pas leur destin en main »
Les partisans de Karim Wade avaient crié urbi et orbi que leur candidat ne veut pas d’une amnistie. Qu’il fallait réviser son procès. Wade-fils a eu des soutiens sur le plan international et toutes les juridictions saisies ont estimé en substance que son procès n’a pas été équitable. Les Nations unies, par leurs organes habilités, avaient instruit le Sénégal de rejuger Karim Wade. Mais selon le journaliste - formateur et spécialiste des questions politiques Ibrahima Bakhoum, on peut dire « je ne veux pas d’amnistie » mais celui qui décide, c’est l’exécutif en passant par le Parlement. « Karim Wade peut penser qu’on veut le mettre en situation de quémandeur d’amnistie. Il peut dire « je ne veux pas d’amnistie. Je veux être jugé ». Mais c’est très compliqué de le rejuger. Aujourd’hui, le président Macky Sall prend une décision en instruisant le Garde des Sceaux, ministre de la Justice de travailler à que ces gens-là retrouvent leurs droits. Les avocats de Karim disent toujours que leur client a couvert les 5 ans qui devraient être s’il y avait perte de droits civiques, politiques. « Nous avons déjà couvert ces 5 ans ». Maintenant ils disent que oui, Karim Wade doit retrouver tous ses droits même politiques. Eux, ils considèrent que cette loi que le pouvoir s’apprête à faire voter ne les concerne même pas. Ensuite, faire valoir que la Crei n’avait jamais demandé une perte de ses droits par ailleurs. Mais si c’est le code électoral qui l’a décidé, évidemment, c’est fini pour lui » explique-t-il.
Le jeu de stratège du pour neutraliser les 2K
Un des vétérans de la presse nationale, Bakhoum estime que le choix du président Sall peut être motivé par des gains politiques pour quelqu’un qui cherche à pacifier l’espace politique. Car, argumente-t-il, Karim ne veut pas être redevable de quoi que ce soit à Macky Sall. « Du côté de Khalifa Sall, on dira nous aussi nous ne sommes pas demandeurs. Mais ils ne vont pas aller aussi loin que Karim. Parce que les juridictions ne sont pas les mêmes. Là-bas, il s’agit de la Crei qui ne vous donne aucun droit en termes d’équilibre pour qu’au moins vous puissiez faire appel pour être rejugé. Dans le second cas, on vous dit venez prouver que vous n’avez pas fauté (Khalifa Sall). Le jugement de la Crei n’a retenu ni détournement de deniers public, ni vol ni escroquerie ni blanchiment d’argent ni corruption passive ou active. Ce que la Cour a retenu est que Karim est le propriétaire de telle chose et de telle autre chose encore que ses revenus licites ne pourraient pas lui permettre d »’acquérir. Khalifa Sall, on lui dit ce que vous avez fait n’est pas régulier du point de vue de la gestion. Son problème à lui est que oui, ça c’est toujours passé comme ça. Dans tous les cas, la justice a condamné tous les deux », a retracé Ibrahima Bakhoum. Qui précise que quand Macky décide de les amnistier, Karim ne peut rien y faire. Car c’est le président qui décide et l’Assemblée nationale va l’appuyer. Et si l’Assemblée suit la volonté du président, Karim va être amnistié qu’il le veuille ou non.
L’équation Ousmane Sonko !
Selon toujours Ibrahima Bakhoum, amnistier Khalifa Sall et Karim Wade peut être un moyen de déstabiliser légalement le leader de Pastef ce que n’a pu faire l’affaire de mœurs dont il est accusé. En revanche, il précise que si le maire de Ziguinchor ne commet pas de faute pas d’ici 2024, il sera très difficile de l’affaiblir. « On trouve les moyens en permettant à deux adversaires redoutables, deux personnalistes qui en étaient empêchées en 2019 et qui vont pouvoir se présenter en 2024 si la loi passe. Parmi les tout sauf Macky, il y a ceux qui sont allés s’accrocher à Ousmane Sonko tout simplement parce que c’est un pis-aller pour eux. Macky leur donne ainsi des alternatives à Sonko constituées par Khalifa Sall et Karim Wade. Evidemment, ca affaiblit Ousmane Sonko. Macky va éviter la bipolarisation entre lui et Sonko. Il ne va pas prendre le risque de se retrouver face à un seul adversaire aussi redoutable que le leader de Pastef en 2024. « Peu importe que ce soit lui ou un autre candidat de Benno. L’essentiel, pour lui, c’est de faire en sorte qu’Ousmane ne soit plus seul dans la course pour disperser son électorat » conclut Ibrahima Bakhoum
ABLAYE MBOW, JOURNALISTE ET ANALYSTE POLITIQUE «Pourquoi il est bon d’avoir une pluralité de candidatures à une présidentielle»
Ablaye Mbow rappelle qu’une loi d’amnistie ne concerne pas des personnes. Elle concerne plutôt les faits. Sur les cas de Khalifa Sall et Karim Wade, le journaliste analyste politique précise qu’ils ont été condamnés pour des faits économiques. « Quoiqu’il en soit, en ce qui concerne Kalifa Sall et Karim Wade. Je crois bien que beaucoup d’acteurs politiques, d’acteurs de la société civile ont eu à réclamer une loi d’amnistie pour leur permettre de recouvrer leurs droits civiques et politiques. La société civile a eu même à proposer la modification du code électoral. Notamment les articles L29 et L30 pour permettre à ces deux leaders de pouvoir redevenir électeurs. Et en redevenant électeurs, ils pourront véritablement être candidats à toutes les élections » précise Ablaye Mbow. Comme nos deux autres analystes, il estime que l’enjeu est la redistribution des cartes au sein de l’opposition. « Ces deux-là n’ont pas été de la course à la présidence en 2019. Pour 2024, au niveau de l’opposition, il y aura une pluralité de candidatures. Pour une présidentielle, il est toujours bon d’avoir une pluralité de candidature. Parce qu’on a eu les exemples de 2000, 2012 ou la pluralité de candidatures avait poussé le président sortant à aller au deuxième tour » dit-il.
Éparpillement de leaders et éparpillement de l’électorat !
Le rédacteur en chef du quotidien « Vrai Journal » précise que le camp de la majorité pourrait sortir grand perdant de cette proposition de loi d’amnistie. Il peut se retrouver pris son propre piège en voulant amnistier les 2K. « Il ne faut pas oublier que le pouvoir aujourd’hui est aux prises avec une rébellion interne menée par Mimi Touré. Peut-être qu’elle va regrouper les frustrés, les anti-troisième mandat si par extraordinaire le président de la République déclarait une troisième candidature. On sait pertinemment qu’au niveau de l’opposition, il ne pouvait pas y avoir une seule candidature. Parce qu’au sein de Yewwi, il y a déjà eu les déclarations de candidatures faites par Ousmane Sonko et Malick Gakou. Il faut également s’attendre à ce qu’il y ait d’autres déclarations de candidatures au niveau de Yewwi comme dans les autres coalitions de l’opposition. Khalifa Sall pourrait se jeter dans la bataille s’il est amnistié avant 2024. Effectivement, il y aura un éparpillement de leaders et un éparpillement de l’électorat de l’opposition » convient Ablaye Mbow. Toutefois, avertit-il, une partie de l’électorat du pouvoir peut basculer du côté de l’opposition comme on l’a vu lors des élections législatives du 31 juillet dernier…
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SITUATION CONFUSE AU BURKINA
Des tirs ont été entendus tôt ce vendredi matin dans le quartier de la présidence et du QG de la junte militaire. Plusieurs axes de la capitale sont également bloqués par des militaires tandis que le signal de la chaîne de télévision publique est coupé
"J'ai entendu de lourdes détonations vers 4H30 et là les routes autour de ma maison sont barrées par des véhicules militaires", affirme un témoin.
Des tirs ont été entendus vendredi matin avant l'aube à Ouagadougou dans le quartier abritant la présidence et le QG de la junte militaire au pouvoir depuis janvier dernier, ont rapporté des témoins à l'AFP, et le signal de la télévision nationale a été coupé.
"J'ai entendu de lourdes détonations vers 4H30 (locales et GMT), et là les routes autour de ma maison sont barrées par des véhicules militaires", a affirmé l'un d'eux, vivant près de la présidence.
L'origine de ces tirs restait inconnue vendredi matin.
Plusieurs axes de la capitale burkinabè étaient bloqués dans la matinée par des militaires, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Ces militaires sont postés sur les principaux carrefours de la ville, notamment dans le quartier de Ouaga 2000 où se situe la présidence et le camp militaire de la junte au pouvoir, mais aussi devant le siège de la télévision nationale, a constaté l'un d'eux.
Le signal de la télévision nationale était coupé vendredi matin, un écran noir remplaçant les programmes avec un message indiquant "No video signal" ("Pas de signal vidéo").
Le Burkina Faso est dirigé par une junte militaire arrivée au pouvoir en janvier dernier lors d’un coup d’Etat. Ce putsch, qui avait renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré, avait démarré par des mutineries dans plusieurs casernes du pays.
L’homme fort de cette junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, avait promis de faire de la sécurité sa priorité, dans ce pays miné depuis des années par des attaques jihadistes.
Nombreuses attaques
Mais la situation ne s’est pas améliorée et les attaques meurtrières, touchant des dizaines de civils et soldats, se sont poursuivies.
Cette semaine encore, un convoi qui devait ravitailler en vivres la ville de Djibo (nord) a été attaqué par des jihadistes présumés.
11 soldats sont morts, 28 personnes ont été blessées et 50 civils portés disparus, selon le dernier bilan officiel.
Plusieurs villes du nord sont même désormais soumises à un blocus des jihadistes qui font sauter des ponts à la dynamite et attaquent les convois de ravitaillement qui circulent dans la zone.
D'autres attaques ont particulièrement marqué l'opinion publique, comme le massacre de Seytenga (nord) en juin dernier où 86 civils avaient été tués.
Et début septembre, un autre convoi de ravitaillement avait sauté sur un engin explosif improvisé, provoquant la mort de 35 civils, dont de nombreux enfants.
Depuis 2015, les attaques récurrentes de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, principalement dans le nord et l'est du pays, ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.
Depuis l'an dernier, le Burkina est devenu l'épicentre des violences dans le Sahel, avec plus d'attaques meurtrières qu'au Mali ou au Niger en 2021, selon l'ONG Acled.
Plus de 40% du territoire est hors du contrôle de l'Etat, selon des chiffres officiels.
Par Moussa KAMARA
DE RAGE ET DE DÉPIT
Vingt ans déjà et le naufrage du ferry Le ‘’Joola’’ est toujours présent. Inoubliable et incontournable tant le désastre était macabre.
Vingt ans déjà et le naufrage du ferry Le ‘’Joola’’ est toujours présent. Inoubliable et incontournable tant le désastre était macabre.
Ce drame qui nous a tous sidérés n’a pas laissé en nous toutes les leçons dont on devrait s’abreuver pour le présent et le futur. Toutes les bonnes résolutions ont été remisées aux calendes grecques.
Dans les transports en commun la surcharge est toujours de rigueur. Les usagers ne pipent mot et acceptent d’être traités comme des animaux. Le plus sidérant est de voir les dames d’âge mur accepter de monter dans ces véhicules déjà pleins et où toutes les places sont occupées. Où se trouvent donc les services de sécurité routière pour laisser ces inconscients n’en faire qu’à leur tête ?
Ces chauffeurs et les apprentis, comme larrons en foire, avides d’argent et de gains faciles ne bossent que pour leurs propres intérêts. Naturellement, ces gens-là qui n’écoutent que leurs sordides intérêts mercantiles ne sont pas du tout prêts à changer.
Malgré les prières et les appels des religieux lors des Gamous et du Magal, ils sont définitivement sourds aux règles de la discipline. Parce que leur argent leur assure leur impunité. Donc ils sont corrupteurs et corrompus.
Pour aller à Guédiawaye, le trajet est charcuté. Il est quasiment rare de prendre un car rapide qui y va directement et les usagers s’exécutent sans moufter. Les Tata amenés pour introduire la modernité font déjà pire. Toujours bondés et brinquebalantes, ces bus ne nous garantissent aucune sécurité. Les morts causées par les accidents de la route n’émeuvent plus personne outre mesure.
Après s’être désolés, après avoir fustigé l’indiscipline des conducteurs et déploré les morts d’homme avec des mines déconfites, tout est oublié dès le lendemain. Et nos routes continuent de tuer. Quand le nombre de morts est important dans un accident, le président de la République se croit obligé de dépêcher un ministre sur place qui va faire plus de communication que de commisération.
Depuis le régime d’Abdou Diouf, nous avons assisté à toutes les formations de gouvernement. Et les résultats sont ce que nous vivons aujourd’hui. Trop peu de satisfactions et beaucoup d’éternels frustrés par rapport aux espoirs suscités par leur désignation. Parce qu’il n’y a aucune forte tête qui ose émerger du gouvernement et changer son secteur. Ils ont été choisis par le président et leur raison d’être est de le servir. Sans oublier de se servir.
Ainsi trop peu de secteurs bougent positivement. Des marchands ambulants aux mendiants qui squattent nos rues, des interminables grèves qui touchent tous les secteurs ah que les Sénégalais heureux lèvent la main !!!
LES RÈGLES STRICTES DONNÉES PAR LE QATAR PENDANT LE MONDIAL
Les supporters qui ont l’intention de se rendre au Qatar pour le Mondial 2022 (20 novembre18 décembre) sont fixés
Le comité d'organisation de la Coupe du monde (20 novembre-18 décembre) a dévoilé hier, jeudi 29 septembre les règles établies par le Qatar durant la compétition pour les personnes accréditées et les supporters. Des tenues vestimentaires ou religieuses à l'attitude à adopter à l'égard des femmes ou entre fans, ces consignes sont particulièrement strictes.
Les supporters qui ont l’intention de se rendre au Qatar pour le Mondial 2022 (20 novembre18 décembre) sont fixés. Le comité d’organisation de la Coupe du monde a diffusé un document de 16 pages listant toutes les consignes et recommandations destinées aux personnes accréditées durant la compétition. Il sera amené à être aussi diffusé au grand public. Son titre : "Qatar – Do’s and Don’ts 2022". Traduisez "Qatar : à faire et ne pas faire." Le document comporte six chapitres. Après une rapide présentation des coutumes et de l’esprit de tolérance qui règne au Qatar le document rentre dans le détail.
"NE VOUS APPROCHEZ PAS DES HOTES FEMININS AVEC VOS MAINS"
A commencer par les rencontres avec les Qataris. Lorsqu’un étranger rentre dans un foyer, il doit saluer en premier la personne la plus âgée et celles qui ont un "statut supérieur." Si vous touchez un enfant sur la tête, c’est un signe de respect pour lui et cela signifie que Dieu le bénisse. Concernant l’approche vers les femmes, c’est très clair : "Ne vous approchez pas des hôtes féminins avec vos mains, évitez les étreintes. Vous pouvez saluer les femmes verbalement en gardant une certaine distance." Le fait de se serrer la main, surtout avec une personne de sexe opposé, n’est pas bien vu au Qatar, surtout "sur le plan religieux." Mais vous pouvez tenir votre main droite sur le cœur en guise de salutation.
FIXER UN QATARI EST "IMPOLI ET INAPPROPRIE"
S’en suivent quelques explications sur les coutumes liées à l’alimentation en tant qu’invité. Toujours se servir de sa main droite pour boire le thé arabe ou manger le Machboos, plat traditionnel qatari servi à même le sol. La main gauche est utilisée au Qatar pour l’hygiène personnelle. Viennent ensuite les règles de vie en public. Premièrement, ne fixez pas un Qatari. Cela est jugé "impoli et inapproprié." Ensuite, le côté droit semble être le coté noble au Qatar. Selon le document, lorsque vous sortez d’un ascenseur, d’une porte, d’un escalier, escalator ou porte tournante, la personne sur le côté droit doit sortir en premier. Par ailleurs, si un Qatari vous donne quelque chose, c’est avec la main droite qu’il faut le prendre. Attention à vos jambes ! Ne vous asseyez jamais les jambes croisées de manière à ce que le pied d’une jambe repose sur le genou de l’autre, le pied faisant face au visage d’une autre personne. C’est considéré comme une insulte au Qatar. Les démonstrations d’affection en public sont autorisées tant qu’elles restent modérées. Flirter est en revanche "considéré comme désagréable." Le document rappelle qu’il faut respecter les files spécifiques pour les femmes et d’autres pour les hommes dans différents lieux publics.
IL EST BIEN VU DE "PORTER UN VOILE" POUR LES FEMMES
La règlementation qatarie met en avant la religion musulmane. "Une grande partie du code pénal est basé sur la charia, il est utile d’en avoir conscience" estil écrit. Il est demandé aux visiteurs de ne pas jouer de la musique forte pendant les appels à la prière qui surviennent cinq fois par jour. Aucune loi n’exige pour les femmes le port d’un voile sur les cheveux sauf dans une mosquée, mais il est bien vu d’en porter un "pour s’intégrer et respecter la culture locale et éviter les attentions indésirables." Les abayas sont en revanche obligatoires pour qu’une femme rentre dans une mosquée.
DES CONSIGNES TRES STRICTES POUR LES TENUES VESTIMENTAIRES
Le document consacre une large place à la tenue vestimentaire. Globalement, il stipule que la culture qatarie est conservatrice. Les femmes portent des abayas (longues robes noires), et les hommes sont en thobes (longues chemises blanches). Il est donc demandé aux visiteurs de s’habiller modestement, de porter des vêtements qui couvrent les épaules et les genoux. Les femmes doivent porter des pantalons longs ou jupes et des chemises longues couvrant la poitrine et la nuque. Les chemises sans manche, robes ou jupes courtes, bas courts, hauts courts sont strictement interdits. Vous devrez vous assurer aussi que vos vêtements ne soient pas transparents et "pas trop serrés." Les hommes peuvent porter des shorts à condition qu’ils couvrent les genoux. Il est demandé d’éviter de porter des pantalons skinny, les chemises sans manches et les shorts de sport en public. Les marcels ou t-shirts sans manche ou à col V très bas ne sont pas autorisés et "vous attireront une attention indésirable." En aucun cas, vous ne devez être torse nu. Sur la plage, le bikini est autorisé mais les tongs et les bikinis brésiliens ne sont pas autorisés. Le document demande de ne pas porter des vêtements avec des slogans ou symboles offensants. "Réfléchissez bien et avec prudence sur ce sujet", indique le document.
DROGUES ET ALCOOLS INTERDITS
Attention aux bijoux ! Hormis une montre ou une alliance, tout autre bijou (bracelets, colliers… ) est considéré comme inapproprié. S’ils représentent une autre religion que l’islam il est demandé les mettre sous les vêtements, qu’ils ne soient pas visibles. Le document se montre aussi clair sur l’alcool et la drogue. Il indique qu’il est interdit d’apporter de l’alcool, de la drogue, des produits à base de porc mais aussi tout élément lié à la pornographie. Il est interdit d’être ivre dans l’espace public. Il est aussi stipulé que tout prosélytisme est interdit par la loi. "La politique et la religion sont des sujets qui peuvent être apportés mais avec prudence et sensibilité." Faites attention à la prise de photo. Il est interdit de photographier tout bâtiment officiel, installations industrielles ou militaires. Reste à savoir maintenant comment les supporters du monde entier vont respecter ce règlement où il est demandé de "tolérer les autres. Le Qatar est un pays extrêmement paisible avec des personnes de différentes nations vivant ici. Respectez leur culture et leur religion. Nous sommes tous différents."
(RMC)