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15 juin 2025
ABDOULAYE BALDÉ, UN SURDOUÉ POUR PILOTER LES GRANDS TRAVAUX DE L’ETAT
En nommant l'ancien maire de Ziguinchor à la tête de cette agence de grands travaux de l’Etat et de lourds investissements, le président Macky Sall n’a fait que le ramener dans son domaine, lui l’énarque et grand commis de l’Etat
En Conseil des ministres, mercredi, le président de la République Macky Sall a nommé l’ex-maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, directeur général de l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (Apix) Il remplace à ce poste Mountaga Sy porté le même jour à la tête du Port autonome de Dakar. Nul doute, le président de la République a eu la main heureuse en choisissant Abdoulaye Baldé pour diriger l’Apix. Pour cause, bien qu’étant l’un des hommes les plus diplômés de ce pays, le leader de l’Union centriste du Sénégal (UCS), dans l’arène politique, peinait à consolider les acquis et élargir sa base ces dernières années après avoir fait deux mandats successifs comme maire de Ziguinchor suite à l’exploit ayant consisté à déraciner le baobab Robert Sagna. Ce que tous les analystes avaient qualifié de performance historique pour un policier de formation voire un technocrate né. Sur ce plan, tout le monde s’accorde à reconnaitre qu’Abdoulaye Baldé est un politicien atypique. Seulement, nombreux sont ceux qui ne retiennent que le brillant haut fonctionnaire qui nous rappelle le parcours académique de l’ancien enfant de troupe Mouhamadou Makhtar Cissé.
Car après des études à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Abdoulaye Baldé a réussi le concours d’entrée à l’Ecole nationale de police d’où il est sorti avec le grade de commissaire.
D’ailleurs à l’époque, Baldé fut le plus jeune commissaire de police du Sénégal. Après quelques mois à la redoutable Division des investigations criminelles (Dic), il avait été affecté dans services de renseignements de la présidence de la République sous le magistère du président Abdou Diouf. Ses brillantes qualités intellectuelles, sa capacité de synthèse et d’analyse ainsi que sa discrétion faisaient de lui un bon officier de renseignements. Sous ses dehors timides, le commissaire Baldé cachait mal ses ambitions. A preuve, il n’a pas tardé à aller poursuivre ses études supérieures en France. Plus précisément à l’université de Perpignan où il a obtenu son doctorat de droit public avant d’intégrer la prestigieuse École nationale d’administration (ENA) de Paris. De retour au Sénégal, Abdoulaye Baldé a réussi au très sélectif concours de l’Inspection générale d’Etat (Ige).
Informé de cet honneur pour la Police nationale que constituait le fait pour un de ses éléments d’intégrer l’IGE, « Le Témoin Hebdo » des années 90 (actuel quotidien) avait sorti de l’anonymat le crack Baldé pour le propulser au-devant de la scène d’excellence. Fasciné par le cursus et la compétence de Baldé, le président Me Abdoulaye Wade nouvellement élu l’avait réquisitionné à ses cotés après l’avoir convaincu de se débarrasser de sa casquette d’Ige. Le jeu politique en valait la chandelle. Car, de 2001 à 2012, l’ex-maire de Ziguinchor a eu à occuper plusieurs postes-clés et hautes fonctions : secrétaire général de la présidence de la République, directeur exécutif de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (Anoci), ministre d’Etat, ministre des Forces Armées, ministre des Mines, de l’Industrie, de l’Agro-industrie et des Pme etc.
Un homme du sérail !
Justement, en sa qualité de secrétaire général de la Présidence, puis de directeur exécutif de l’Anoci, Abdoulaye Baldé a fait partie des techniciens, administrateurs et législateurs qui ont crée l’Apix sur instruction et d’après la vision du président Abdoulaye Wade. Quelque trois ans plus tard, l’Agence a été porté sur les fonts baptismaux avec le déploiement des premiers bulldozers sur le terrain. A l’époque, Abdoulaye Baldé était parmi les influents parrains de la candidature de Mme Aminata Niane pour la conduite des grands travaux tels que l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio, la construction de l’aéroport de Diass etc.
En nommant Abdoulaye Baldé à la tête de cette agence de grands travaux de l’Etat et de lourds investissements, le président Macky Sall n’a fait que le ramener dans son domaine, lui l’énarque et grand commis de l’Etat. Brillant technocrate, plusieurs fois ministre, politicien « calfeutré » à Ziguinchor, il manquait une seule corde à l’arc d’Abdoulaye Baldé. Celle de « directeur général » d’une société nationale. C’est fait depuis mercredi ! Nul doute que ce crack — qui fut aussi le président de l’Association des maires du Sénégal ! — va réussir réussir sa mission à la tête de l’Apix. C’est en tout cas tout le bien que nous lui souhaitons !
DÉCRYPTAGE DU JEU DE BONNETEAU DE MACKY SALL
Les points de vue du journaliste Ibrahima Bakhoum et des analystes et politologues Mamadou Sy Albert et Ablaye Mbow sur le projet d'amnistie de Khalifa et Karim
En Conseil des ministres, mercredi, le président de la République a demandé au Garde des Sceaux d’étudier les possibilités et les schémas adéquats d’amnistie pour des personnes ayant perdu leurs droits de vote. Derrière cette formulation générale, tout le monde a compris qu’il faisait allusion à Karim Wade et à Khalifa Ababacar Sall. L’enjeu, pour Macky Sall, même s’il ne le dit pas directement, c’est de rebattre les cartes en vue de la prochaine présidentielle de 2024 et mettre fin à la bipolarité ou dualité entre lui et celui supposé être son plus redoutable adversaire politique du moment, le leader du Pastef, Ousmane Sonko. Les points de vue du journaliste Ibrahima Bakhoum et des analystes et politologues Mamadou Sy Albert et Ablaye Mbow.
Pour Mamadou Sy Albert, en dehors de la politique, il s’agit aussi pour le Président de restaurer l’image de la Justice tant chahutée par bon nombre de Sénégalais. « L’enjeu c’est que Karim Wade et Khalifa Sall vont retrouver leurs droits civiques et politiques. Il peut aussi être spécifiquement juridique. La Justice va revenir sur des décisions majeures. La démocratie va prévaloir sur le conflit juridique. Si ces deux leaders sont rétablis dans leurs droits, la justice va probablement être mieux perçue par l’opinion. Son image était écornée et tout le monde dénonçait son utilisation pour régler des comptes politiques », estime notre interlocuteur.
Et de s’interroge sur la procédure que le gouvernement va engager pour rétablir ces droits civiques. A savoir : s’agira-t-il d’une loi d’amnistie ou d’une révision des procès de Karim et de Khalifa ? Ou encore une modification de la loi électorale ? « Il y a un problème strictement politique. Le Pds est pour la révision du procès de Karim. Khalifa est aussi pour la révision de son procès. Maintenant, est-ce que le gouvernement va accepter ces révisions ? Où est ce que les différentes parties vont trouver un consensus ? S’il y a dialogue politique, elles vont trouver un consensus. Mais s’il n’y a pas un dialogue direct entre le pouvoir et l’opposition, ça sera extrêmement difficile de trouver un consensus. Maintenant, si tout cela est réglé, évidemment, la finalité est que si Karim retrouve ses droits civiques, il sera candidat du Pds en 2024. Khalifa sera aussi candidat. Donc la présidentielle de 2024 va corriger au moins les défaillances de 2019. Ça va être une nouveauté sous le règne de Macky Sall. En 2019, il n’a pas voulu de Karim et de Khalifa Sall sur son chemin. Si ces deux-là sont candidats en 2024, le paysage politique va se modifier », pense le politologue.
« Ousmane Sonko ne sera plus l’unique attraction » Mamadou Sy Albert
La donne politique va changer avec l’amnistie des 2K. Très certainement, l’opposition va bouger. Khalifa Sall, Karim Wade et Ousmane Sonko seront les principaux candidats attendus de l’opposition. « Ça va ouvrir le débat. La compétition sera beaucoup plus ouverte entre les composantes de l’opposition. L’arrivée de Karim et de Khalifa va faire qu’Ousmane Sonko ne sera plus l’unique attraction. Il va devoir composer avec ces deux poids lourds. Toute la question est de savoir dès lors si Benno pourra avoir un candidat capable de résister à ces trois leaders de l’opposition. On va vers une confrontation qui va être incertaine jusqu’au bout » a encore ajouté le politologue. D’après lui, l’enjeu pour l’opposition c’est de savoir qui va être le leader capable de provoquer un deuxième tour en 2024. « Quand on regarde l’opposition que cela soit Ousmane Sonko, Khalifa Sall ou Karim Wade ou peut être les autres candidats, s’ils n’ont pas une force capable d’amener Macky Sall au second tour, alors l’actuel président peut bien gagner au premier tour. Le mieux placé de l’opposition a de forte chances pour gagner en cas de second tour mais à condition que toutes les forces de l’opposition votent pour lui. Ce n’est pas encore acquis » conclut M. Mamadou Sy Albert.
IBRAHIMA BAKHOUM, JOURNALISTE « Khalifa Sall et Karim Wade n’avaient pas leur destin en main »
Les partisans de Karim Wade avaient crié urbi et orbi que leur candidat ne veut pas d’une amnistie. Qu’il fallait réviser son procès. Wade-fils a eu des soutiens sur le plan international et toutes les juridictions saisies ont estimé en substance que son procès n’a pas été équitable. Les Nations unies, par leurs organes habilités, avaient instruit le Sénégal de rejuger Karim Wade. Mais selon le journaliste - formateur et spécialiste des questions politiques Ibrahima Bakhoum, on peut dire « je ne veux pas d’amnistie » mais celui qui décide, c’est l’exécutif en passant par le Parlement. « Karim Wade peut penser qu’on veut le mettre en situation de quémandeur d’amnistie. Il peut dire « je ne veux pas d’amnistie. Je veux être jugé ». Mais c’est très compliqué de le rejuger. Aujourd’hui, le président Macky Sall prend une décision en instruisant le Garde des Sceaux, ministre de la Justice de travailler à que ces gens-là retrouvent leurs droits. Les avocats de Karim disent toujours que leur client a couvert les 5 ans qui devraient être s’il y avait perte de droits civiques, politiques. « Nous avons déjà couvert ces 5 ans ». Maintenant ils disent que oui, Karim Wade doit retrouver tous ses droits même politiques. Eux, ils considèrent que cette loi que le pouvoir s’apprête à faire voter ne les concerne même pas. Ensuite, faire valoir que la Crei n’avait jamais demandé une perte de ses droits par ailleurs. Mais si c’est le code électoral qui l’a décidé, évidemment, c’est fini pour lui » explique-t-il.
Le jeu de stratège du pour neutraliser les 2K
Un des vétérans de la presse nationale, Bakhoum estime que le choix du président Sall peut être motivé par des gains politiques pour quelqu’un qui cherche à pacifier l’espace politique. Car, argumente-t-il, Karim ne veut pas être redevable de quoi que ce soit à Macky Sall. « Du côté de Khalifa Sall, on dira nous aussi nous ne sommes pas demandeurs. Mais ils ne vont pas aller aussi loin que Karim. Parce que les juridictions ne sont pas les mêmes. Là-bas, il s’agit de la Crei qui ne vous donne aucun droit en termes d’équilibre pour qu’au moins vous puissiez faire appel pour être rejugé. Dans le second cas, on vous dit venez prouver que vous n’avez pas fauté (Khalifa Sall). Le jugement de la Crei n’a retenu ni détournement de deniers public, ni vol ni escroquerie ni blanchiment d’argent ni corruption passive ou active. Ce que la Cour a retenu est que Karim est le propriétaire de telle chose et de telle autre chose encore que ses revenus licites ne pourraient pas lui permettre d »’acquérir. Khalifa Sall, on lui dit ce que vous avez fait n’est pas régulier du point de vue de la gestion. Son problème à lui est que oui, ça c’est toujours passé comme ça. Dans tous les cas, la justice a condamné tous les deux », a retracé Ibrahima Bakhoum. Qui précise que quand Macky décide de les amnistier, Karim ne peut rien y faire. Car c’est le président qui décide et l’Assemblée nationale va l’appuyer. Et si l’Assemblée suit la volonté du président, Karim va être amnistié qu’il le veuille ou non.
L’équation Ousmane Sonko !
Selon toujours Ibrahima Bakhoum, amnistier Khalifa Sall et Karim Wade peut être un moyen de déstabiliser légalement le leader de Pastef ce que n’a pu faire l’affaire de mœurs dont il est accusé. En revanche, il précise que si le maire de Ziguinchor ne commet pas de faute pas d’ici 2024, il sera très difficile de l’affaiblir. « On trouve les moyens en permettant à deux adversaires redoutables, deux personnalistes qui en étaient empêchées en 2019 et qui vont pouvoir se présenter en 2024 si la loi passe. Parmi les tout sauf Macky, il y a ceux qui sont allés s’accrocher à Ousmane Sonko tout simplement parce que c’est un pis-aller pour eux. Macky leur donne ainsi des alternatives à Sonko constituées par Khalifa Sall et Karim Wade. Evidemment, ca affaiblit Ousmane Sonko. Macky va éviter la bipolarisation entre lui et Sonko. Il ne va pas prendre le risque de se retrouver face à un seul adversaire aussi redoutable que le leader de Pastef en 2024. « Peu importe que ce soit lui ou un autre candidat de Benno. L’essentiel, pour lui, c’est de faire en sorte qu’Ousmane ne soit plus seul dans la course pour disperser son électorat » conclut Ibrahima Bakhoum
ABLAYE MBOW, JOURNALISTE ET ANALYSTE POLITIQUE «Pourquoi il est bon d’avoir une pluralité de candidatures à une présidentielle»
Ablaye Mbow rappelle qu’une loi d’amnistie ne concerne pas des personnes. Elle concerne plutôt les faits. Sur les cas de Khalifa Sall et Karim Wade, le journaliste analyste politique précise qu’ils ont été condamnés pour des faits économiques. « Quoiqu’il en soit, en ce qui concerne Kalifa Sall et Karim Wade. Je crois bien que beaucoup d’acteurs politiques, d’acteurs de la société civile ont eu à réclamer une loi d’amnistie pour leur permettre de recouvrer leurs droits civiques et politiques. La société civile a eu même à proposer la modification du code électoral. Notamment les articles L29 et L30 pour permettre à ces deux leaders de pouvoir redevenir électeurs. Et en redevenant électeurs, ils pourront véritablement être candidats à toutes les élections » précise Ablaye Mbow. Comme nos deux autres analystes, il estime que l’enjeu est la redistribution des cartes au sein de l’opposition. « Ces deux-là n’ont pas été de la course à la présidence en 2019. Pour 2024, au niveau de l’opposition, il y aura une pluralité de candidatures. Pour une présidentielle, il est toujours bon d’avoir une pluralité de candidature. Parce qu’on a eu les exemples de 2000, 2012 ou la pluralité de candidatures avait poussé le président sortant à aller au deuxième tour » dit-il.
Éparpillement de leaders et éparpillement de l’électorat !
Le rédacteur en chef du quotidien « Vrai Journal » précise que le camp de la majorité pourrait sortir grand perdant de cette proposition de loi d’amnistie. Il peut se retrouver pris son propre piège en voulant amnistier les 2K. « Il ne faut pas oublier que le pouvoir aujourd’hui est aux prises avec une rébellion interne menée par Mimi Touré. Peut-être qu’elle va regrouper les frustrés, les anti-troisième mandat si par extraordinaire le président de la République déclarait une troisième candidature. On sait pertinemment qu’au niveau de l’opposition, il ne pouvait pas y avoir une seule candidature. Parce qu’au sein de Yewwi, il y a déjà eu les déclarations de candidatures faites par Ousmane Sonko et Malick Gakou. Il faut également s’attendre à ce qu’il y ait d’autres déclarations de candidatures au niveau de Yewwi comme dans les autres coalitions de l’opposition. Khalifa Sall pourrait se jeter dans la bataille s’il est amnistié avant 2024. Effectivement, il y aura un éparpillement de leaders et un éparpillement de l’électorat de l’opposition » convient Ablaye Mbow. Toutefois, avertit-il, une partie de l’électorat du pouvoir peut basculer du côté de l’opposition comme on l’a vu lors des élections législatives du 31 juillet dernier…
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SITUATION CONFUSE AU BURKINA
Des tirs ont été entendus tôt ce vendredi matin dans le quartier de la présidence et du QG de la junte militaire. Plusieurs axes de la capitale sont également bloqués par des militaires tandis que le signal de la chaîne de télévision publique est coupé
"J'ai entendu de lourdes détonations vers 4H30 et là les routes autour de ma maison sont barrées par des véhicules militaires", affirme un témoin.
Des tirs ont été entendus vendredi matin avant l'aube à Ouagadougou dans le quartier abritant la présidence et le QG de la junte militaire au pouvoir depuis janvier dernier, ont rapporté des témoins à l'AFP, et le signal de la télévision nationale a été coupé.
"J'ai entendu de lourdes détonations vers 4H30 (locales et GMT), et là les routes autour de ma maison sont barrées par des véhicules militaires", a affirmé l'un d'eux, vivant près de la présidence.
L'origine de ces tirs restait inconnue vendredi matin.
Plusieurs axes de la capitale burkinabè étaient bloqués dans la matinée par des militaires, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Ces militaires sont postés sur les principaux carrefours de la ville, notamment dans le quartier de Ouaga 2000 où se situe la présidence et le camp militaire de la junte au pouvoir, mais aussi devant le siège de la télévision nationale, a constaté l'un d'eux.
Le signal de la télévision nationale était coupé vendredi matin, un écran noir remplaçant les programmes avec un message indiquant "No video signal" ("Pas de signal vidéo").
Le Burkina Faso est dirigé par une junte militaire arrivée au pouvoir en janvier dernier lors d’un coup d’Etat. Ce putsch, qui avait renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré, avait démarré par des mutineries dans plusieurs casernes du pays.
L’homme fort de cette junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, avait promis de faire de la sécurité sa priorité, dans ce pays miné depuis des années par des attaques jihadistes.
Nombreuses attaques
Mais la situation ne s’est pas améliorée et les attaques meurtrières, touchant des dizaines de civils et soldats, se sont poursuivies.
Cette semaine encore, un convoi qui devait ravitailler en vivres la ville de Djibo (nord) a été attaqué par des jihadistes présumés.
11 soldats sont morts, 28 personnes ont été blessées et 50 civils portés disparus, selon le dernier bilan officiel.
Plusieurs villes du nord sont même désormais soumises à un blocus des jihadistes qui font sauter des ponts à la dynamite et attaquent les convois de ravitaillement qui circulent dans la zone.
D'autres attaques ont particulièrement marqué l'opinion publique, comme le massacre de Seytenga (nord) en juin dernier où 86 civils avaient été tués.
Et début septembre, un autre convoi de ravitaillement avait sauté sur un engin explosif improvisé, provoquant la mort de 35 civils, dont de nombreux enfants.
Depuis 2015, les attaques récurrentes de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, principalement dans le nord et l'est du pays, ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.
Depuis l'an dernier, le Burkina est devenu l'épicentre des violences dans le Sahel, avec plus d'attaques meurtrières qu'au Mali ou au Niger en 2021, selon l'ONG Acled.
Plus de 40% du territoire est hors du contrôle de l'Etat, selon des chiffres officiels.
Par Moussa KAMARA
DE RAGE ET DE DÉPIT
Vingt ans déjà et le naufrage du ferry Le ‘’Joola’’ est toujours présent. Inoubliable et incontournable tant le désastre était macabre.
Vingt ans déjà et le naufrage du ferry Le ‘’Joola’’ est toujours présent. Inoubliable et incontournable tant le désastre était macabre.
Ce drame qui nous a tous sidérés n’a pas laissé en nous toutes les leçons dont on devrait s’abreuver pour le présent et le futur. Toutes les bonnes résolutions ont été remisées aux calendes grecques.
Dans les transports en commun la surcharge est toujours de rigueur. Les usagers ne pipent mot et acceptent d’être traités comme des animaux. Le plus sidérant est de voir les dames d’âge mur accepter de monter dans ces véhicules déjà pleins et où toutes les places sont occupées. Où se trouvent donc les services de sécurité routière pour laisser ces inconscients n’en faire qu’à leur tête ?
Ces chauffeurs et les apprentis, comme larrons en foire, avides d’argent et de gains faciles ne bossent que pour leurs propres intérêts. Naturellement, ces gens-là qui n’écoutent que leurs sordides intérêts mercantiles ne sont pas du tout prêts à changer.
Malgré les prières et les appels des religieux lors des Gamous et du Magal, ils sont définitivement sourds aux règles de la discipline. Parce que leur argent leur assure leur impunité. Donc ils sont corrupteurs et corrompus.
Pour aller à Guédiawaye, le trajet est charcuté. Il est quasiment rare de prendre un car rapide qui y va directement et les usagers s’exécutent sans moufter. Les Tata amenés pour introduire la modernité font déjà pire. Toujours bondés et brinquebalantes, ces bus ne nous garantissent aucune sécurité. Les morts causées par les accidents de la route n’émeuvent plus personne outre mesure.
Après s’être désolés, après avoir fustigé l’indiscipline des conducteurs et déploré les morts d’homme avec des mines déconfites, tout est oublié dès le lendemain. Et nos routes continuent de tuer. Quand le nombre de morts est important dans un accident, le président de la République se croit obligé de dépêcher un ministre sur place qui va faire plus de communication que de commisération.
Depuis le régime d’Abdou Diouf, nous avons assisté à toutes les formations de gouvernement. Et les résultats sont ce que nous vivons aujourd’hui. Trop peu de satisfactions et beaucoup d’éternels frustrés par rapport aux espoirs suscités par leur désignation. Parce qu’il n’y a aucune forte tête qui ose émerger du gouvernement et changer son secteur. Ils ont été choisis par le président et leur raison d’être est de le servir. Sans oublier de se servir.
Ainsi trop peu de secteurs bougent positivement. Des marchands ambulants aux mendiants qui squattent nos rues, des interminables grèves qui touchent tous les secteurs ah que les Sénégalais heureux lèvent la main !!!
LES RÈGLES STRICTES DONNÉES PAR LE QATAR PENDANT LE MONDIAL
Les supporters qui ont l’intention de se rendre au Qatar pour le Mondial 2022 (20 novembre18 décembre) sont fixés
Le comité d'organisation de la Coupe du monde (20 novembre-18 décembre) a dévoilé hier, jeudi 29 septembre les règles établies par le Qatar durant la compétition pour les personnes accréditées et les supporters. Des tenues vestimentaires ou religieuses à l'attitude à adopter à l'égard des femmes ou entre fans, ces consignes sont particulièrement strictes.
Les supporters qui ont l’intention de se rendre au Qatar pour le Mondial 2022 (20 novembre18 décembre) sont fixés. Le comité d’organisation de la Coupe du monde a diffusé un document de 16 pages listant toutes les consignes et recommandations destinées aux personnes accréditées durant la compétition. Il sera amené à être aussi diffusé au grand public. Son titre : "Qatar – Do’s and Don’ts 2022". Traduisez "Qatar : à faire et ne pas faire." Le document comporte six chapitres. Après une rapide présentation des coutumes et de l’esprit de tolérance qui règne au Qatar le document rentre dans le détail.
"NE VOUS APPROCHEZ PAS DES HOTES FEMININS AVEC VOS MAINS"
A commencer par les rencontres avec les Qataris. Lorsqu’un étranger rentre dans un foyer, il doit saluer en premier la personne la plus âgée et celles qui ont un "statut supérieur." Si vous touchez un enfant sur la tête, c’est un signe de respect pour lui et cela signifie que Dieu le bénisse. Concernant l’approche vers les femmes, c’est très clair : "Ne vous approchez pas des hôtes féminins avec vos mains, évitez les étreintes. Vous pouvez saluer les femmes verbalement en gardant une certaine distance." Le fait de se serrer la main, surtout avec une personne de sexe opposé, n’est pas bien vu au Qatar, surtout "sur le plan religieux." Mais vous pouvez tenir votre main droite sur le cœur en guise de salutation.
FIXER UN QATARI EST "IMPOLI ET INAPPROPRIE"
S’en suivent quelques explications sur les coutumes liées à l’alimentation en tant qu’invité. Toujours se servir de sa main droite pour boire le thé arabe ou manger le Machboos, plat traditionnel qatari servi à même le sol. La main gauche est utilisée au Qatar pour l’hygiène personnelle. Viennent ensuite les règles de vie en public. Premièrement, ne fixez pas un Qatari. Cela est jugé "impoli et inapproprié." Ensuite, le côté droit semble être le coté noble au Qatar. Selon le document, lorsque vous sortez d’un ascenseur, d’une porte, d’un escalier, escalator ou porte tournante, la personne sur le côté droit doit sortir en premier. Par ailleurs, si un Qatari vous donne quelque chose, c’est avec la main droite qu’il faut le prendre. Attention à vos jambes ! Ne vous asseyez jamais les jambes croisées de manière à ce que le pied d’une jambe repose sur le genou de l’autre, le pied faisant face au visage d’une autre personne. C’est considéré comme une insulte au Qatar. Les démonstrations d’affection en public sont autorisées tant qu’elles restent modérées. Flirter est en revanche "considéré comme désagréable." Le document rappelle qu’il faut respecter les files spécifiques pour les femmes et d’autres pour les hommes dans différents lieux publics.
IL EST BIEN VU DE "PORTER UN VOILE" POUR LES FEMMES
La règlementation qatarie met en avant la religion musulmane. "Une grande partie du code pénal est basé sur la charia, il est utile d’en avoir conscience" estil écrit. Il est demandé aux visiteurs de ne pas jouer de la musique forte pendant les appels à la prière qui surviennent cinq fois par jour. Aucune loi n’exige pour les femmes le port d’un voile sur les cheveux sauf dans une mosquée, mais il est bien vu d’en porter un "pour s’intégrer et respecter la culture locale et éviter les attentions indésirables." Les abayas sont en revanche obligatoires pour qu’une femme rentre dans une mosquée.
DES CONSIGNES TRES STRICTES POUR LES TENUES VESTIMENTAIRES
Le document consacre une large place à la tenue vestimentaire. Globalement, il stipule que la culture qatarie est conservatrice. Les femmes portent des abayas (longues robes noires), et les hommes sont en thobes (longues chemises blanches). Il est donc demandé aux visiteurs de s’habiller modestement, de porter des vêtements qui couvrent les épaules et les genoux. Les femmes doivent porter des pantalons longs ou jupes et des chemises longues couvrant la poitrine et la nuque. Les chemises sans manche, robes ou jupes courtes, bas courts, hauts courts sont strictement interdits. Vous devrez vous assurer aussi que vos vêtements ne soient pas transparents et "pas trop serrés." Les hommes peuvent porter des shorts à condition qu’ils couvrent les genoux. Il est demandé d’éviter de porter des pantalons skinny, les chemises sans manches et les shorts de sport en public. Les marcels ou t-shirts sans manche ou à col V très bas ne sont pas autorisés et "vous attireront une attention indésirable." En aucun cas, vous ne devez être torse nu. Sur la plage, le bikini est autorisé mais les tongs et les bikinis brésiliens ne sont pas autorisés. Le document demande de ne pas porter des vêtements avec des slogans ou symboles offensants. "Réfléchissez bien et avec prudence sur ce sujet", indique le document.
DROGUES ET ALCOOLS INTERDITS
Attention aux bijoux ! Hormis une montre ou une alliance, tout autre bijou (bracelets, colliers… ) est considéré comme inapproprié. S’ils représentent une autre religion que l’islam il est demandé les mettre sous les vêtements, qu’ils ne soient pas visibles. Le document se montre aussi clair sur l’alcool et la drogue. Il indique qu’il est interdit d’apporter de l’alcool, de la drogue, des produits à base de porc mais aussi tout élément lié à la pornographie. Il est interdit d’être ivre dans l’espace public. Il est aussi stipulé que tout prosélytisme est interdit par la loi. "La politique et la religion sont des sujets qui peuvent être apportés mais avec prudence et sensibilité." Faites attention à la prise de photo. Il est interdit de photographier tout bâtiment officiel, installations industrielles ou militaires. Reste à savoir maintenant comment les supporters du monde entier vont respecter ce règlement où il est demandé de "tolérer les autres. Le Qatar est un pays extrêmement paisible avec des personnes de différentes nations vivant ici. Respectez leur culture et leur religion. Nous sommes tous différents."
(RMC)
L’AFP EXIGE PLUS DE TRANSPARENCE AUPRÈS DE BBY
Après dix ans d’existence, le fonctionnement de la coalition Benno Bokk Yaakaar ne semble plus faire l’unanimité au sein des alliés du président Macky Sall
Le Secrétariat politique exécutif (Spe) de l’Alliance des forces de progrès (Afp) est monté au créneau hier, jeudi 29 septembre 2022, pour réclamer la réforme du mode de fonctionnement de la coalition Benno Bokk Yakaar. Dans un communiqué rendu public à l’issue de sa réunion sous la présidence de Moustapha Niasse, le Secrétariat politique exécutif a également invité l’ensemble de responsables et militants de l’AFP à projeter un regard attentif sur l’échéance de 2024.
Après dix ans d’existence, le fonctionnement de la coalition Benno Bokk Yaakaar ne semble plus faire l’unanimité au sein des alliés du Président Macky Sall. La preuve, dans un communiqué rendu public hier, jeudi 29 septembre 22 à l’issue de sa réunion sous la présidence de Moustapha Niasse, Secrétaire général, le Secrétariat politique exécutif (Spe) de l’Alliance des forces de progrès (Afp) est monté au créneau pour demander la réforme du mode de fonctionnement de cette coalition formée entre les deux tours de la présidentielle de 2012 autour du président Macky Sall. « Le Secrétariat politique exécutif encourager la réforme du fonctionnement de la Coalition de sous Coalitions qu’est Benno Bokk Yakaar, aux fins d’une plus grande équité et d’une plus grande transparence, dans la perspective des victoires à construire », appelle cette instance de direction de la formation de l’ancien président de l’Assemblée nationale dans son communiqué.
Pour justifier sa position, le Secrétariat politique exécutif évoque « la part congrue réservée à l’Afp qui ne correspond guère aux réalités du terrain » après l’examen critique des résultats des élections territoriales du 23 janvier 2022 et des législatives du 31 juillet dernier. Par ailleurs, le Secrétariat politique exécutif a également invité l’ensemble de responsables et militants de l’AFP à projeter un regard attentif sur l’échéance de 2024 qui, au-delà des enjeux électoraux, est une étape importante dans la consolidation de notre démocratie.
Tout en rendant par ailleurs un hommage vibrant à son Secrétaire général, « Moustapha Niasse qui, dix ans durant a présidé de main de maître l’Assemblée nationale », l’AFP qui s’est prononcée sur les incidents notés lors de l’installation de la 14e législative a condamné avec la dernière énergie « ces comportements indignes de Représentants du peuple » et a invité « tous les acteurs à placer l’intérêt national au-dessus des contingences politiques ».
FORMATION D’ÉLITES MILITAIRES SÉNÉGALAIS ET DE PAYS AMIS POUR RÉPONDRE AUX GRANDS ENJEUX
L'Ecole supérieure de guerre et l'Ecole d'Etat-major ouvrent leurs portes
Le ministre des Forces Armées, Sidiki Kaba, a présidé hier, jeudi 29 septembre, la cérémonie d'ouverture du 2ème Cours supérieur de guerre et du 5ème Cours d'Etat-major session 2022-2023 à l'Institut de Défense du Sénégal (IDS) sis au camp Général Idrissa Fall (ex-Leclerc, Liberté VI). L'Ecole supérieure de guerre reçoit 16 officiers-auditeurs, tandis que l'Ecole d'Etat-major, accueille 33 officiers-stagiaires, dont 6 étrangers pour une durée de dix (10) mois.
L 'Ecole supérieure de guerre et l'Ecole d'Etat-major ouvrent leurs portes. Sidiki Kaba, le ministre des Forces Armées, a présidé la cérémonie d'ouverture du 2ème Cours supérieur de guerre et du 5ème Cours d'Etat-major de l'année académique 2022-2023. L'événement a eu lieu hier, jeudi 29 septembre, à l'Institut de Défense du Sénégal (IDS) sis au camp Général Idrissa Fall, ex-Leclerc. «C'est un moment privilégié pour la réflexion et le renforcement de capacité de nos élites militaires. Je voudrais particulièrement insister sur l'ouverture de l'Ecole d'Etat-major à des partenaires extérieurs. C'est un signe d'ouverture et une volonté de rendre cette école internationale. Il en sera ainsi l'année prochaine pour ce qui concerne l'Ecole supérieure de guerre», a réagi le ministre des Forces Armées.
«Le bâtiment qui est un joyau architectural, qui accueille ces Cours, montre la volonté affichée que le directeur vient de décliner à travers 5 principaux objectifs dont la réalisation ne manquera pas de faire de cette école, ce que nous voulons, c'est-à-dire un creuset où nous avons une élite militaire capable de répondre aux grands enjeux du monde actuel, en raison de la mutation des crises et des conflits qui sont asymétriques», a-t-il laissé entendre.
Le Colonel Cheikh Guèye, directeur de l'Ecole d'Etat-major, quant à lui, est revenu sur le rôle de sa structure. «La mission de l'Ecole d'Etat-major est, selon lui, de former des officiers, généralement des capitaines et commandants, à tenir des postes d'Etat-major opérationnels ou organiques». «33 stagiaires ont été sélectionnés, 6 d'entre eux viennent de pays amis», a-t-il précisé. «Cette année, l'Ecole d'Etat-major accueille, pour la première fois au sein de l'IDS, des officiers venant de pays amis, notamment le Maroc, le Mali, la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Niger et la Mauritanie», a renseigné le Colonel. Non sans ajouter : «les 27 restants sont des Sénégalais issus de la Gendarmerie nationale, de l'Etat-major de l'Armée de terre, de l'Etat-major de l'Armée de l'air, de la Marine nationale, mais aussi des Directions et Services».
Dans la même veine, le Colonel Ousmane Aly Kane, directeur de l'Ecole supérieure de guerre a, pour sa part, fait état de la «jeunesse» de son établissement. «Nous sommes maintenant à la deuxième promotion. L'année dernière nous avions conduit la première», a-t-il informé. «Pour cette année académique, explique le Colonel Kane, l'Ecole supérieure de guerre reçoit 16 auditeurs, tous de nationalité sénégalaise et officiant dans l'Armée de terre, la Gendarmerie nationale, la Direction de Transmission de l'Informatique des Armées, la Direction du Génie et de l'Infrastructure des Armées et de l'Armée de l'air.»
Par ailleurs, la scolarité s'étale sur une durée de dix (10) mois, c'est-à-dire de septembre 2022 à juillet 2023. Il sied de signaler que l'Institut de Défense du Sénégal (IDS) est un pôle d'excellence de l'enseignement militaire supérieur, inauguré en décembre 2021. Il a pour vocation de former de futurs décideurs, aptes à tenir des emplois au sein d'Etats-majors nationaux ou multinationaux, et ultérieurement dans de grands commandements et services.
PAS DE SERVICE MINIMUM À PARTIR DU 3 OCTOBRE
La Fédération des syndicats de la santé a décidé de retourner en grève de 48heures du 03 au 04 octobre prochain avec seulement la prise en charge des urgences, sans aucun service minimum
La Fédération des syndicats de la santé a décidé de retourner en grève de 48heures du 03 au 04 octobre prochain avec seulement la prise en charge des urgences, sans aucun service minimum. Une décision prise hier, jeudi 29 septembre, au cours d’un point de presse tenu dans la région de Thiès.
Cheikh Seck et ses camarades de la F2S ont décidé aussi au cours de leur grève de faire une rétention d’information. Une décision qui entre dans le cadre de leur suivi des accords entre les syndicats de la santé et le gouvernement. Ils estiment que dans ces actions, beaucoup de décisions n’ont pas été exécutées ou pas correctement. « Face à ce blocage, la F2S après concertation avec la base a décidé en plus de la rétention d’information qui reste en vigueur de décréter 48 h de grève. Nous sommes convaincus que si l’Etat ne trouve pas de solutions par rapport à nos revendications, un plan d’action beaucoup plus corsé sera appliqué. On n’exclut pas d’aller vers une grève illimitée » a-t-on relevé sur la note liminaire du point de presse.
Revenant sur les accords, la F2s a exigé leur généralisation dans tous les départements ou services utilisant du personnel socio-sanitaire comme les universités, les cliniques privées, les collectivités locales ou territoriales. Des accords qui concernent l’accès aux logements sociaux de base avec le ministère de l’Urbanisme. La reprise des négociations sectorielles avec le ministre de la fonction publique. « Nous continuons encore de réclamer la généralisation de l’indemnité de logement à tous les agents de la santé et de l’action sociale ainsi qu’au personnel des collectivités territoriales cela n’est pas négociable», ont avancé les membres de la F2S.
Et d’évoquer le règlement de la situation du personnel communautaire avec l’octroi d’un statut, la fin de la contractualisation au niveau du ministère de la Santé au profit d’une intégration dans la fonction publique ou fonction publique locale, l’ouverture du concours d’entrée à l’ENDSS pour les 15 sections, la subvention pour la prise en charge future des indemnités au sein des établissements publics de santé, l’augmentation de la subvention des hôpitaux et la définition de critères d’allocations budgétaires pour la loi des finances 2022-2023 mais aussi l’application du statut du personnel et le remboursement intégral des créances liées à l’agence pour la couverture maladie universelle CMU, l’audit global du personnel de la santé et de l’action sociale et des éclairages sur les contrats signes à gauche et à droite au profit de leurs parents qui parfois n’ont aucune qualification.
LE BILAN DE L’AN 1 DE MISE EN ŒUVRE DU COMPACT II
Les acteurs du deuxième compact ont jugé satisfaisant le niveau d’exécution de la feuille de route dudit compact
Les acteurs du deuxième compact ont jugé satisfaisant le niveau d’exécution de la feuille de route dudit compact. Ils l’ont fait savoir, hier, jeudi 29 septembre à Dakar, lors d’un atelier de la revue annuelle de la feuille de route de la stratégie électricité à l’horizon 2035.
Aïssatou Sophie Gladima, ministre du Pétrole et des énergies et Michael Raynor, ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal ont présidé hier jeudi 29 septembre, à Dakar, à l’atelier de la revue annuelle de la Feuille de route de la stratégie électricité à l’horizon 2035. Une occasion pour les acteurs de faire le bilan d’une année de mise en œuvre du deuxième compact du Millenium challenge corporation (Mcc).
A cette circonstance, le ministre du Pétrole et des énergies a soutenu que depuis l’accession du président de la République Macky Sall à la magistrature suprême, « le Sénégal a enregistré des avancées significatives dans le secteur ». C’est ainsi qu’on peut noter, «le relèvement du taux d’accès national à l’électricité évalué à 80,5 % en 2021, dont 96 % en milieu urbain et 58,2 % en milieu rural, l’augmentation des capacités de production portées à 1523 MW en 2021».
Les travaux exécutés avec l’appui de MCC et de la Banque mondiale pour rendre effective «la séparation comptable et la filialisation de Senelec font également partie de ce registre des actions menées» pour le compte de la première année de mise en œuvre dudit compact II. A cela s’ajoute, «l’adoption du nouveau Code réseau» pour une meilleure exploitation de nos lignes de transport et de distribution ; une étude qui a été appuyée par l’Agence française de développement (Afd).
A l’en croire, «à l’horizon 2035, le gouvernement vise une capacité de production de 3 000 MW et un accès universel à l’électricité pour lequel tout est mis en œuvre pour son atteinte d’ici 2025». Après une année de mise en œuvre du Compact, «ce premier exercice de bilan était nécessaire en vue d’éventuels réajustements du Plan d’actions de la feuille de route qui de toute évidence, a été impactée de manière significative par des facteurs exogènes comme la Covid-19».
Auparavant, l’ambassadeur a salué les avancées remarquables réalisées au cours de la première année de mise en œuvre du compact. Ce qui lui fera dire que « les quatre prochaines nécessiteront le même niveau de rigueur, de collaboration et de dévouement».
L’AMNISTIE PERMET DE BROUILLER LES PISTES QUANT AU TROISIÈME MANDAT
Jean Charles Biagui, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Ucad se prononce sur le cas Karim Wade-Khalifa Sall
La demande soudaine adressée par le chef de l’Etat, Macky Sall, au Garde des Sceaux, ministre de la Justice, « d’examiner dans les meilleurs délais les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdu leurs droits de vote », lors de la première réunion du Conseil des ministres, avec le nouvel attelage gouvernemental piloté par le non moins nouveau Premier ministre Amadou Ba, le mercredi 28 septembre, est tout sauf un fait anodin. L’avis est de l’Enseignant-chercheur en Sciences politiques à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Interpellé sur la question en effet hier, jeudi 29 septembre, Jean Charles Biagui, Maître de Conférence assimilé, a qualifié cette décision du Président Macky Sall de « stratégie politicienne » visant à le faire revenir au cœur du jeu politique après les défaites enregistrées cumulativement aux élections locales de janvier et aux Législatives de juillet dernier.
«La question de l’amnistie en faveur de Karim Wade et Khalifa Sall était dans les tuyaux depuis un moment. La récente décision du président de la République d’aller dans ce sens n’est donc pas une surprise. En revanche, le contexte dans lequel s’inscrit cette volonté d’amnistie nous pousse à penser qu’il s’agit encore une fois malheureusement d’une stratégie politicienne visant à revenir au cœur du jeu politique après les nombreuses défaites aux élections locales de janvier et aux législatives de juillet dernier. Parler d’amnistie au moment où le débat volontairement soutenu par le pouvoir sur le 3ème mandat bat son plein est un moyen de brouiller les pistes quant aux réelles intentions du président Macky Sall. Il est encore trop tôt pour connaître les motivations profondes de cette volonté d’amnistie. Mais la stratégie et les propositions du ministre de la Justice nous renseigneront très prochainement. Pour l’heure, je reste convaincu du souhait actuel du chef de l’Etat de briguer un 3ème mandat contrairement à la lettre et à l’esprit de la Constitution sénégalaise. Seule la pression des Sénégalais pourrait lui faire changer d’avis. Après avoir instrumentalisé la justice pour éliminer des adversaires politiques, après avoir dépensé des millions de CFA du contribuable dans des procès qui n’honorent pas l’Etat de droit, je doute de la bonne foi du pouvoir ».
UN OUTIL DE SÉDUCTION POUR BROUILLER LES PISTES QUANT AU 3ÈME MANDAT!
« Macky Sall a eu au cours de ses deux mandats plusieurs opportunités pour pacifier l’espace politique et faire ainsi rentrer le Sénégal dans une dynamique démocratique irréversible. Il a malheureusement cherché à verrouiller le jeu politique en limitant par exemple les candidatures aux élections avec le parrainage, en éliminant des candidats jugés sérieux par une judiciarisation de la politique, en réduisant au minimum les mobilisations collectives par l’interdiction des manifestations et les arrestations arbitraires. A côté de cela, le pouvoir n’a jamais montré sa fermeté dans l’instrumentalisation de plus en plus notoire de l’identité. Les dernières défaites stratégiques aux élections montrent un pouvoir à bout de souffle, à la fin proche. Je ne suis pas sûr que l’amnistie qu’il veut accorder à Karim Wade et Khalifa Sall va changer cette réalité. Il est néanmoins évident que la question de l’amnistie est un outil de séduction et permet aujourd’hui de brouiller les pistes quant au 3ème mandat ».
KARIM WADE ET KHALIFA SALL COMME PRÉTEXTE POUR ÉVITER DE FUTURES POURSUITES AUX MEMBRES DU RÉGIME ACTUEL?
« Si le pouvoir choisit une loi d’amnistie, il est clair qu’elle ne pourra pas viser uniquement Karim Wade et Khalifa Sall. La règle de droit est générale et impersonnelle. Dès lors, le cas de ces deux hommes politiques pourrait servir de prétexte pour éviter de futures poursuites aux membres du régime actuel comme dans le cadre de la loi Ezzan en 2005. Ce serait un autre exemple de la réalité de l’impunité dans un pays où les fonctionnaires et les hommes politiques s’enrichissent en se servant sans scrupule de l’Etat et où 2000 personnes environ peuvent périr dans un naufrage sans qu’il y ait de responsables malgré les lourdes fautes humaines constatées. »