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8 août 2025
DECES DE YOUSSOUF DIAGNE, ANCIEN PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE
Youssou Diagne, ancien président de l'Assemblée nationale, est décédé vendredi à l'âge de 84 ans. Youssou Diagne fut le septième président de l'Assemblée nationale. Il a succédé à Abdoul Khadre Cissokho au perchoir après la victoire des libéraux en 2001
Dakar, 18 nov (APS) - Youssou Diagne, ancien président de l'Assemblée nationale, est décédé vendredi à l'âge de 84 ans, a-t-on appris de plusieurs médias sénégalais.
Youssou Diagne fut le septième président de l'Assemblée nationale. Il a succédé à Abdoul Khadre Cissokho au perchoir après la victoire des libéraux aux législatives de 2001.
Ces derniers, avec leurs alliés, avaient auparavant accédé au pouvoir avec l'avènement de Me Abdoulaye Wade à la présidence de la République en mars 2000.
Son mandat a cependant été de courte durée et il va démissionner de son poste après des revers électoraux dans son fief de Ngaparou, dans le département de Mbour.
Il a débuté sa carrière professionnelle comme instituteur. Il s'est ensuite formé en gestion et en finance avant d'entamer une carrière au sein de la compagnie aérienne Air Afrique.
Après son départ de la présidence de l'Assemblée nationale, il est nommé ambassadeur en République de Chine (Taïwan), avant d'assumer, à son retour au bercail, la présidence du conseil d'administration de l'APIX, l'agence nationale chargée de la promotion des investissements et des grands travaux.
Le chef de l'Etat, Macky Sall, a réagi à sa disparition dans un message publié sur son comte twitter. Il a rendu "hommage à un homme disponible, généreux et d’une exquise courtoisie'', avant de présenter ses "condoléances émues à sa famille et à l’Assemblée nationale".
Selon des médias, le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, a fait observer une minute de silence en sa mémoire, en procédant vendredi à l’ouverture des débats pour le vote du budget du ministère de l'Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique.
UNE SI LONGUE LETTRE D'ANGÈLE DIABANG
La réalisatrice sénégalaise Angèle Diabang ambitionne de réconcilier ses compatriotes avec la lecture à travers son premier long métrage fiction adapté du roman ''Une si longue lettre'' de Mariama Bâ.
Dakar, 18 nov (APS) - La réalisatrice sénégalaise Angèle Diabang ambitionne de réconcilier ses compatriotes avec la lecture à travers son premier long métrage fiction adapté du roman ''Une si longue lettre'' de Mariama Bâ.
Comme l'œuvre dont il s'inspire, un classique de la littérature sénégalaise, ce film actuellement en tournage traite en filigrane de la condition de la femme sénégalaise. Il campe plus généralement le débat sur la polygamie, le rapport de la femme à la société, à la famille et à l’amour.
“Le but de ce film est de réconcilier les gens avec la lecture et la littérature'', a déclaré la réalisatrice et productrice sénégalaise, en faisant observer que les jeunes en particulier "ne veulent pas lire et même les adultes n'ont plus le temps de lire".
“J'ai pensé qu'en prenant ce roman qui est bien étudié à l'école pour en faire un film, tout le monde va le regarder. Mon objectif est que si cela les (jeunes) pousse à aller relire le livre de Mariama Ba, j’aurais gagné mon pari", a-t-elle ajouté.
Elle recevait jeudi le ministre de la Culture et du Patrimoine historique sur le plateau de tournage de ce long métrage également intitulé ‘’Une si longue lettre'', à Popeguine Dayane.
Angèle Diabang, à travers son film, veut amener les jeunes à s'intéresser davantage à ce roman considéré comme un chef d'œuvre de la littérature sénégalaise et africaine, en vue de le comprendre sous un angle actuel.
Angèle Diabang note qu'adapter un roman d'une telle audience n'est pas aisé, parce que “tout le monde se dit qu'il a le droit de vous dire comment le faire".
La majeure partie des séquences de ‘’Une si longue lettre'' ont été tournées à Thiès, où on trouve encore des arbres et des maisons avec une grande cour, comme décrit dans le roman. Le tournage s'est ensuite poursuivi à Popenguine avant Dakar.
La réalisatrice tient à précise que “l'action du film se déroule en 2000”, ce qui va entrainer beaucoup de changements par rapport au contenu du roman de Mariama Ba.
Les personnages du roman ont été réduits et les rôles condensés, explique Angèle Diabang, qui dit avoir travaillé, avec ses collaborateurs, à partir de la lettre de Ramatoulaye, héroïne du roman de Mariama Ba, pour en faire des dialogues. ‘’Ce sont ces moments de la lettre qui ont été très importants pour nous tous qui avons lu ce roman", souligne-t-elle.
Le personnage de Ramatoulaye, héroïne du roman de Mariama Bâ, est interprété par l'actrice Amélie Mbaye qui a joué dans plusieurs séries sénégalaises et films africains dont “Frontières” de Apolline Traoré (Burkina Faso).
Le volet technique de ce film est à la charge des jeunes techniciens sénégalais et béninois avec comme chef opérateur Amath Niane, Aly Dia comme directeur de production, Ismail Thiam à la mise en scène et Arona Camara comme machiniste.
"On espère que le public sera au rendez-vous et que le film va plaire aux Sénégalais et aux Africains, car le livre est étudié dans beaucoup de collèges africains et aux USA'', a dit Angèle Diabang.
Ce long métrage, produit par ‘’Karoninka'', la société de la réalisatrice, a bénéficié d'un financement de 150 millions de francs CFA du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (FOPICA). Il reste à boucler le budget pour la post-production.
OPÉRATION RÉUSSIE POUR SADIO
Après l’annonce du forfait de Sadio Mané, les médecins de l’équipe nationale du Sénégal ont annoncé que le numéro 10 du Bayern de Munich devrait être opéré. Le Club allemand vient d’annoncer l’issue de l’intervention.
Après l’annonce du forfait de Sadio Mané, les médecins de l’équipe nationale du Sénégal ont annoncé que le numéro 10 du Bayern de Munich devrait être opéré. Le Club allemand vient d’annoncer l’issue de l’intervention.
"Sadio Mané a été opéré avec succès à Innsbruck par le professeur Christian Fink et le Dr Andy Williams de Londres jeudi soir", a annoncé le Bayern de Munich. Le club allemand explique que durant l'intervention, "un tendon a été rattaché à la tête de son péroné droit".
Le leader de la Bundesliga en déduit donc que son attaquant "ne sera plus disponible pour jouer avec le Sénégal lors de la Coupe du monde." Il débutera sa cure à Munich dans les prochains jours.
Pour rappel, le joueur africain de l'année s'est blessé lors de la victoire 6-1 des champions d'Allemagne contre le Werder Brême en Bundesliga le 8 novembre.
ABDOUL AZIZ MBAYE EN CROISADE CONTRE LA DESACRALISATION DES SCEAUX ET EMBLEMES DE LA REPUBLIQUE
Pour des raisons purement politiciennes sur fond d’activisme débordant, certains ministres, maires et directeurs généraux ont chassé les sceaux et emblèmes de la République pour les remplacer par des logos et effigies de propagande.
Décidément, le Sénégal est un pays spécial ! Pour des raisons purement politiciennes sur fond d’activisme débordant, certains ministres, maires et directeurs généraux ont chassé les sceaux et emblèmes de la République pour les remplacer par des logos et effigies de propagande. Un état de fait que déplore le président du mouvement Futursen, Khalifa Abdoul Aziz Mbaye. D’où sa croisade contre la désacralisation et la banalisation des symboles de la République.
Au lendemain des incidents survenus lors de l’installation de la nouvelle Assemblée nationale, le président de la République, Macky Sall, avait invité les Sénégalais à plus de civisme et de citoyenneté en sauvegardant la sacralité des institutions et édifices publics. Un appel qui semble avoir trouvé un écho favorable puisque le président du mouvement Futursen,
Khalifa Abdoul Aziz Mbaye, a surfé sur les souhaits du chef de l’Etat. Ce, après avoir tristement constaté que les logos du Programme Sénégal émergent (Pse) ainsi que les couleurs et effigies (marron-beige et cheval) de l’Alliance Pour la République (Apr) ont fini par chasser les sceaux et emblèmes (Drapeau, Lion et Baobab) de la République des espaces publics.
Une véritable désacralisation et banalisation que compte combattre Khalifa Abdoul Aziz Mbaye. « Comme je l’avais expliqué lors de la cérémonie de lancement de mon mouvement Futursen, les politiques et autorités étatiques doivent préserver la sacralité des symboles et emblèmes de la République. Allez vous aventurer dans les édifices publics, les mobiliers urbains et les infrastructures de transport public comme Dakar Aréna, Aibd, Stade de Diamniadio, Dakar Dem-dik et Train express régional (Ter), vous ne verrez que des logos du Pse et les couleurs de l’Apr ( voir photos). Ce, en lieu et place des emblèmes et sceaux de la République à savoir le Drapeau, le Baobab et le Lion. Un logo d’un plan, fut-il gouvernemental, doit-il prendre le dessus au point de se substituer aux symboles de l’Etat ? Non ! » s’étrangle le président du mouvement citoyen Futursen, un ancien commis de l’Etat. « Je fais partie d’une catégorie d’intellectuels qui ont servi leur Nation à des niveaux insoupçonnés jadis mais dans la plus grande discrétion. C’est pour cela que je suis en train de mener la guerre contre ceux qui désacralisent et banalisent les sceaux et emblèmes de la République.
En effet, de façon quasi unanime l’on convient qu’un sursaut citoyen voire national s’impose à notre cher pays et aucune contribution ne serait de trop face à des périls multiples et divers. Notre nation est à la croisée des chemins. D’institutions fortes et de pratiques jadis stéréotypées nous passons à une société sans repères avec des paramètres aussi insaisissables que compressibles. Nous n’avons plus de référents communs. Nous sommes ainsi passés à une ère de désinstitutionalisation » s’indignet-il.
Avant de montrer sa détermination à apporter sa modeste pierre à l’édifice de la sacralité des sceaux et symboles appelés à reprendre leur place dans l’espace public et privé. « Oui ! La république doit s’inviter dans l’espace public et privé à travers ses différents symboles tels que le drapeau, le Baobab et le Lion. Ainsi, j’entends m’attaquer à une forme de désacralisation de notre République par la culture de nos emblèmes identifiants clairement définis par notre Constitution et qui doivent s’afficher comme attributs exclusifs de notre République » martèle Abdoul Aziz Mbaye. Il en profite pour appeler toutes les Sénégalaises et tous les Sénégalais imbus des valeurs de la République et soucieux d’un Etat fortement adossé aux principes de l’Etat de droit à venir se joindre au combat citoyen de Futursen.
J’AI SOUFFERT LE MARTYRE DANS LA PRISON À BAMAKO
Libéré après deux mois et demi de détention, Mamadou Sylla se confie en exclusivité au «Témoin»
Propos recueillis par Moustapha BOYE |
Publication 18/11/2022
La nouvelle de l’emprisonnement du journaliste sénégalais Mamadou Sylla à Bamako pour soupçons d’accointances avec des djihadistes avait fini d’installer l’inquiétude au sein de sa famille, de ses amis et des confrères. Mamadou Sylla, ex-collaborateur de Témoin Hebdo — devenu Témoin quotidien — avait été arrêté le 22 juillet dernier juste à la sortie d’une mosquée de Bamako. La capitale malienne venait de subir une attaque du stratégique camp militaire de Kati et la panique prévalait. Mamadou Sylla, quise trouvait au mauvais endroit et au mauvais moment, avait été arrêté dans un tel environnement de suspicion et de délations dont les principales victimes étaient les Peuls, en particulier, mais surtout les étrangers de manière générale. Mamadou Sylla faisait partie d’un groupe de cinquante personnes accusées de « terrorisme djihadiste en relation avec une entreprise étrangère ». C’est donc dans ces conditions qu’il a été jeté en prison pendant près de deux mois et demi. Un beau matin du 12 octobre dernier, il a été libéré. Pendant cette détention, les autorités sénégalaises, mais surtout des confrères comme le directeur de publication du Témoin, Mamadou Oumar Ndiaye, les journalistes Soumaïla Aidara, patron de « Confidentiel Afrique », Hussein Ba, Amadou Ly Diom ont déployé beaucoup d’énergie pour obtenir la libération du journaliste. En exclusivité pour le Témoin, Mamadou Sylla parle de son séjour carcéral, des raisons de sa présence à Bamako et aussi de la question djihadiste qui secoue la sous-région ouest-africaine. Interview exclusive !
Le Témoin - Mamadou Sylla, votre arrestation au Mali a eu un écho au Sénégal. Mais avant d’y revenir, quels étaient été les motifs de votre présence en terre malienne ?
Mamadou SYLLA - Il ne faut pas oublier que le Mali venait d’être attaqué par, dit-on, des forces djihadistes à Kati. C’est comme si je vous disais que les forces djihadistes ont attaqué Toubab Dialaw ou Sébikotane. Il faut dire que Kati, c’est quand même Bamako. Toute la population était dans la trouille. Les forces de l’ordre avaient perdu plus ou moins le contrôle de la situation. Le jour suivant, le vendredi 22 juillet 2022, dans la matinée, mon téléphone portable était déchargé après la grande prière. J’étais obligé d’aller le recharger dans une boutique où j’avais l’habitude de le faire. J’y ai laissé le téléphone pour aller prier à Sénou, à quelques kilomètres de Bamako, près de l’aéroport. Je suis resté sur place jusqu’à la dernière prière du soir. Ensuite, j’ai pris le chemin du retour sur Bamako. Ne maitrisant pas totalement la ville, j’ai demandé à un monsieur avec qui j’ai partagé le même rang au moment de la prière, un raccourci possible jusqu’à la Nationale puisque je devais rentrer sur Bamako. Le bonhomme s’est inquiété du fait que je ne pouvais pas trouver un raccourci pour aller sur la Nationale. Il m’a alors dit : « vous êtes un étranger ». Ma réponse a été de lui dire que je viens de faire deux ans à Bamako mais, avec la nuit tombante, je ne pouvais pas me retrouver. Subitement, il m’a exigé la présentation de mes pièces d’identité. Je lui ai demandé à quel titre il me la réclamait. J’ai refusé en lui indiquant carrément qu’il n’était ni un gendarme, ni un policier pour m’exiger la présentation de mes papiers d’identité. Notre dispute a attiré la foule. La gendarmerie de Sénou, appelée, m’a amené vers 21 h dans ses locaux. Un officier de la gendarmerie m’a interrogé de manière courtoise pendant trois à quatre heures de temps. J’ai été photographié et tous mes documents d’identité ont été photocopiés. J’ai trouvé à la gendarmerie de Sénou d’autres gens arrêtés dans les mêmes conditions que moi. Je suis resté dans les locaux de la gendarmerie jusqu’au jeudi suivant, donc pendant près d’une semaine. Un autre officier a eu à m’interroger ce jeudi-là en me posant les mêmes questions. J’ai répondu avec tact et avec beaucoup de sérénité. Lors de mes deux entretiens avec les deux officiers, je suis parvenu à les convaincre que je n’étais associé en rien à une entreprise terroriste au Mali. D’ailleurs l’anecdote, c’est qu’un des officiers a même voulu m’acheter à manger, ce que j’ai décliné. Le vendredi suivant, j’ai été conduit devant le juge d’instruction où j’ai trouvé d’autres personnes qui étaient dans le même cas que moi. Le juge d’instruction dira tout simplement « C’est Sylla ? J’ai répondu oui. Je vous mets sous mandat de dépôt ». Il m’a demandé si j’avais besoin d’avocats, j’ai décliné l’offre en lui faisant comprendre que j’ai confiance à la justice malienne parce que je suis plus innocent que l’innocence. Que je n’avais rien à voir avec ce que l’on me reprochait. Surtout qu’au moment de mon arrestation, je sortais d’une mosquée et je ne détenais même pas un couteau avec moi. Il m’a demandé ensuite si j’appartenais à une organisation syndicale. Ma réponse a été oui, mais que je ne suis pas disposé à décliner l’identité de ladite organisation. Je lui ai juste suggéré d’aller fouiller dans mes bagages chez moi pour retrouver un document de réflexion que j’avais rédigé sur la façon dont il faut lutter contre l’extrémisme religieux. Le juge m’avait dit qu’il allait envoyer quelqu’un, ce qu’il n’a jamais fait. Je lui ai ensuite dit que je prends de l’âge et je ne supporte pas la prison parce que j’ai développé des palpitations cardiaques et une baisse de la vision. Ce qui était faux d’ailleurs pour les palpitations cardiaques. Il m’avait rassuré en me disant que je n’allais rester que quelques jours en prison. Finalement, mon séjour carcéral a duré plus de deux mois.
Est-ce que ce n’est pas un délit de faciès et d’accoutrement qui vous a perdu dans un pays traversé par une méfiance généralisée et la peur du djihadiste ?
Le Mali est traversé par une panique généralisée régnant à Bamako. Je n’ai pas reçu l’acte d’accusation du juge pour savoir exactement ce que l’on me reproche. Après mon face à face avec le juge d’instruction, j’ai été transféré à la grande prison de Bomba en pleine capitale. C’est ce jour-là qu’un officier de police, après avoir lu les noms d’une cinquantaine de personnes qui étaient avec moi, nous a dit que nous étions accusés de terrorisme djihadiste en relation avec une société étrangère. Ce qui m’a frappé, c’est qu’en prison, il y a beaucoup d’étrangers. Certes nous avons trouvé des Maliens qui sont les plus nombreux, mais il y avait aussi des Soudanais, des Camerounais, un Américain, des Nigérians, des Nigériens… A l’intérieur de la prison, il y avait aussi une écrasante majorité de Peuls, surtout des ressortissants de Mopti parce que le mouvement islamique dans cette zone est essentiellement composé de Peuls.
Finalement vous avez été victime de ce qu’on peut appeler « la peur de l’étranger » dans un pays qui a fini de sombrer à cause du terrorisme djihadiste ?
En prison, j’étais le seul Sénégalais. Je dois dire qu’au Mali, actuellement, il y a une certaine peur des étrangers qui parlent la langue française. Mon statut de journaliste formé en France, surtout lorsqu’ils ont vu mes diplômes dans mon sac, a compliqué ma situation. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils m’ont retenu pendant cette période. Mais je souligne que si le terrorisme cherchait une antithèse, moi Mamadou Sylla, Sénégalais produit de la tarikha tijiania, je suis l’antithèse même du terrorisme. L’islam au Sénégal est détesté par les djihadistes qui ont une autre interprétation de l’islam.
Pouvez-vous nous expliquer les raisons de votre présence en terre malienne ?
Ma présence au Mali s’explique par le fait que j’aime tout simplement voyager. J’aime bouger. J’ai hérité de ce virus du voyage de mon père qui était un conducteur de trains. Déjà tout petit, il m’amenait pratiquement dans toutes les grandes villes du pays et même parfois jusqu’à Kidira pour m’y laisser. Je tombe malade lorsque je reste deux mois sans bouger. C’est peut-être cela qui m’a poussé à faire du journalisme qui est un métier de mouvements, de découvertes, de rencontres. En outre, bien qu’il soit proche du Sénégal, je n’avais jamais vraiment visité le Mali que je découvrais alors pour la 2ème fois. La première fois, c’était lors de l’inauguration du monument de la Renaissance en 2007.Je ne connaissais parle Mali, j’ai travaillé en Guinée comme consultant en Islam dans une radio à travers une émission que je faisais avec un certain Sylla. Une émission qui a connu beaucoup de succès. C’est seulement ce besoin d’aventure qui m’a amené au Mali.
Dans votre cursus professionnel de journaliste, vous avez beaucoup écrit sur ce qui a trait à la culture arabe, à la cause palestinienne, aux relations internationales. Une telle orientation n’explique-t-elle pas aussi votre arrestation?
Mais non ! Vous savez, on ne choisit pas sa culture, ni sa nationalité, ni ses parents et le pays où on doit naitre. Moi je suis Sénégalais, de la tarikha tidjania. Je ne pouvais pas avoir des accointances avec l’intégrisme religieux. Au Sénégal, dans ce domaine, nous n’avons que des faiseurs de malin. Les adeptes de l’intégrisme religieux ne cherchent que de l’argent, à charmer. Un Sénégalais terroriste, je ne pense pas que cela puisse exister au Sénégal. Sinon ce sont des cas très rares. Je ne suis pas un pro-Arabe. Je suis un Africain. Et être Africain ne m’empêche pas d’être musulman. Le Coran parle de la diversité des langues, de la diversité des cultures pour montrer ces signes d’Allah. C’est une création de Dieu, c’est aussi sacré. Je suis le produit de la culture arabo-musulmane occidentale et africaine.
Est-ce que cette posture n’a-t-elle pas eu un impact dans votre arrestation ? Cet activisme débordant pour la culture arabe ne fait-il pas de vous une cible tout à fait désignée ?
Non je ne pense pas que mon arrestation ait un lien avec mon penchant pour le monde arabe et la religion musulmane. Je crois que c’est surtout à cause d’un soupçon d’accointance avec la France. En parcourant mes diplômes obtenus en France, j’ai compris l’attitude des dirigeants maliens. Je vous rappelle qu’on était à ce moment-là dans une panique généralisée suite à l’attaque djihadiste du camp militaire de Kati.
Comment avez-vous vécu vos deux mois et demi en prison ?
Très bonne question ! Très difficilement, je l’avoue. Au début, les matons ont confisqué mon argent. Je ne pouvais pas manger le repas de la prison, ce qui m’a beaucoup amaigri. J’ai été reçu par le médecin de la prison qui m’a demandé pourquoi je refusais de manger d’autant plus que l’impact était visible du fait que je perdais du poids. La prison était composée de six chambres. Dans chaque chambre, on pouvait trouver 30 à 35 personnes. A côté, il y avait ce qu’on appelle « l’atelier ». C’est un grand espace qui sert de marché et de cuisine. J’y ai été transféré, ce que j’ai apprécié parce que l’espace était vraiment aéré. Lorsque les repas arrivent au niveau de l’atelier, il y a des groupes peuls qui s’organisent en fonction de leurs villages d’origine. Disposant d’argent, ils parviennent à cuisiner pour eux-mêmes afin d’améliorer radicalement les repas servis dans la prison. D’autres originaires d’autres villages font aussi la même chose. Les conditions étaient contraignantes. Nous ne sortions pas des chambres et de l’atelier, il n’y a pas de promenades. D’autres prisons plus souples étaient adossées à celles où j’étais détenu. Souvent aussi des femmes nous vendaient des repas. Ce qui est vraiment difficile, c’est qu’on pouvait rester sur place pendant un mois sans bouger. La prison a favorisé des moments de discussions profondes sur l’islam et le djihadisme. Nous avions avec nous des imams, des maitres coraniques et aussi des adeptes du djihadisme qui ont cherché à nous enrôler. Mais ce que j’ai constaté, c’est que ceux qui prônent le djihadisme ont un niveau très faible en islam. Ce qui m’a beaucoup frappé, c’est pourquoi ils sont manipulables. Ce sont essentiellement des Peuls. C’est pourquoi, je pense, le président français parlait d’ethnie ciblée. En prison, il y a seulement des Peuls, des étrangers et très peu de Bambaras.
Pour sortir de prison, il fallait alerter les autorités sénégalaises. Justement quel est le rôle que l’Etat a joué dans votre libération ? Pouvez-vous revenir sur le processus de votre libération ? Et aussi le rôle joué par le directeur de Publication du Témoin Mamadou Oumar Ndiaye ?
Je ne pouvais rien faire en direction des autorités. Dans ma situation pénible en prison, je ne pouvais faire qu’une chose, c’est d’appeler Mamadou Oumar Ndiaye, le directeur de Publication du Témoin qui est resté un frère, un ami. Quand on fait plus de 10 ans dans un journal, on appartient à ce journal. J’ai fait l’essentiel de ma carrière au Témoin. Quand une dame d’une organisation dont je tairai le nom est venue me voir, elle m’a tout simplement dit qu’elle peut me rendre un service. « Puisque vos parents ne sont pas encore au courant de votre situation, la presse sénégalaise aussi, je peux vous aider à contacter quelqu’un au Sénégal ».
En fait quand ils vous ont arrêté, ils ont su que vous étiez journaliste…
Oui, c’est pour cela qu’ils m’ont retenu. Ils ont fait des investigations pour vérifier mon statut de journaliste. Par contre, pour l’enquête, ils n’ont rien trouvé de suspicieux. Malgré cela ils m’ont jeté en prison. Quand j’ai donné à la dame le numéro de quelqu’un, elle a appelé ce dernier pour lui demander d’aller appeler Mamadou Oumar Ndiaye pour l’informer de la situation de son ancien journaliste Mamadou Sylla. Mais surtout il fallait que la dame obtienne l’autorisation de Mamadou Oumar Ndiaye pour que je puisse l’appeler à partir de la prison à Bamako. Ce que j’ai pu faire rapidement parce que, dans les prisons maliennes, on peut appeler et même envoyer de l’argent. Mamadou Oumar Ndiaye était surpris de mon appel. J’ai profité pour lui exposer la situation. Il demanda si je n’avais pas besoin de quelque chose. Ma réponse a été de lui demander de m’envoyer un montant de 10.000 frs. Il m’envoya beaucoup plus que je ce que j’avais demandé. Notre contact fut coupé pendant deux semaines du fait d’un voyage qu’il avait effectué en France. A son retour, il me recontacta pour m’exposer ce qu’il a déjà fait dans le dossier et ce qu’il comptait faire pour obtenir ma libération. Il m’a dit qu’il contacterait l’ambassade du Sénégal au Mali pour le reste. L’ambassadeur n’a rien fait à part l’envoi d’un émissaire pour venir s’imprégner du dossier. Je remercie tout le monde. Personne n’a rien fait au niveau de ma solitude en prison. C’est la force de la prière et de la foi qui m’a soutenu. Quand je suis sorti, j’ai fait quatre jours à Bamako avant de me revenir au Sénégal.
Quelles sont les conditions de votre libération de prison ?
A ma grande surprise, le 12 octobre au matin, les gardes pénitentiaires sont venus me dire que je suis libre. J’ai été reçu une deuxième fois par le juge par l’intermédiaire de ses assesseurs. Cet entretien fut fructueux. L’ambassadeur du Sénégal au Mali, comme je l’ai dit ci-dessus, a envoyé quelqu’un pour venir me voir. A ce dernier, j’ai expliqué les contours de l’affaire. Il m’a dit qu’il rendrait compte à l’ambassadeur qui aurait promis de venir me voir. Peut-être qu’il l’a fait, je n’en sais rien. Par la suite, notre confrère Soumaïla Aïdara a pu voir le Premier ministre malien à qui il a dit qu’on a un ami et confrère qui est en prison. Il n’est pas terroriste, ni djihadiste. Le Premier ministre a appelé le régisseur de la prison de Bomba pour s’informer sur mon cas. C’est là qu’on lui a appris que j’avais été depuis 10 jours. Le Premier ministre a essayé de me retrouver certainement pour m’offrir un billet d’avion. Des policiers maliens m’ont cherché partout. Je remercie Soumaïla Aïdara, mais surtout Mamadou Oumar Ndiaye pour son attitude, son comportement, aussi Hussein Ba que j’ai connu depuis plus de 30 ans, aussi Amath Diallo qui est aussi un de leurs amis, les journalistes Fara Diaw, un ancien du Soleil, et Amadou Ly Diom, un jeune confrère. Ainsi que toutes les autres personnes qui se sont impliquées dans mon dossier pour ma libération.
Avec le recul, quels sont les enseignements que vous tirez de votre périple malien ? Surtout sur la question du terrorisme qui a fini d’empoisonner le Mali, quels peuvent être les schémas de sortie de crise ? Que peut faire le Sénégal pour contrer le djihadisme ?
Il faut informer et maintenir une forte cohésion nationale autour de nos valeurs. C’est extrêmement important. Le pouvoir de la Transition au Mali est en train de faire beaucoup de bonnes choses. Je le dis sincèrement. Mais la question ethnique reste cruciale parce qu’il y a des groupes djihadistes qui se trouvent aux frontières avec le Burkina Faso, avec le Niger et l’Algérie. Ce sont des groupes incontrôlables. Ce que l’on sait, c’est que l’Etat islamique est présent. Al Qaïda est présent, mais on ne peut même pas définir ces groupes islamiques qui s’en prennent aux populations. L’Armée aussi commet des bavures à l’endroit des populations qui sont soupçonnées de collaborer avec des djihadistes. L’Armée malienne commet des excès. Le problème du Mali, c’est qu’il est vaste, environ 1.200.000 m2. L’Etat n’a pas tous les moyens pour assurer la sécurité du pays surtout au niveau des frontières. Le Mali a encore besoin de la CEDEAO. Je n’ai aucune rancune contre ce pays. Je souhaite que la transition aille jusqu’à son terme parce qu’elle est soutenue par l’écrasante majorité des populations et surtout par l’écrasante majorité des jeunes Africains. La transition a la légitimité, mais il faut qu’elle évite de faire des abus. Tous les ministres de la Transition parcourent coins et recoins du pays pour parler aux populations. Au mois d’octobre, tous les membres du Gouvernement de transition ont dialogué en direct avec les populations devant la presse nationale et internationale. C’est extrêmement important. Mais la question des Peuls reste entière. Les Peuls sont essentiellement les animateurs du mouvement djihadiste. Cette question est cruciale, c’est pourquoi je pense qu’il y a un dialogue culturel à faire au Mali. Je suis un bâtisseur, je ne suis pas un destructeur. Les pays de la sous-région sont les mêmes peuples, les imams au Mali sont formés pour la plupart au Sénégal. Cette idée d’être un terroriste contre le Mali ne m’effleure pas l’esprit. Nos confréries au Sénégal, c’est une culture de paix et de fraternité. A Tivaouane quand vous parlez d’El Hadj Malick sous une forme critique, personne ne s’en prendra à vous parce que c’est votre pensée. Que la providence veille sur le Mali et le peuple malien. Le Prophète se méfiait de trois choses. Les extrêmes, le nationalisme érigé en système politique. Il disait que cela pue. Cette puanteur est sentie à travers les cellules djihadistes. Mais dans tous les cas, ce qui amène les gens dans le terrorisme, c’est plusieurs facteurs. Mais dans tous les cas, sachons une chose que tout le monde peut vérifier. L’Islam est un humanisme dont le sujet, l’objet, le cadre, la finalité est l’homme audelà de la couleur de sa peau, de ses convictions politiques, religieuses. L’homme dans son être central. C’est cela l’Islam. Il faut que les islamistes, ces prétendus djihadistes semant la désolation et la violence, sachent que l’humanité ne saurait être un simple rassemblement d’hommes et de femmes encore un peuple. L’humanité est un principe et une condition.
L’ASSEMBLEE NATIONALE EXAMINE A LA LOUPE LE BUDGET DE 6411, 5 MILLIARDS !
Les députés de l’opposition parlent d’un budget de précampagne pour la candidature de Macky Sall en 2024 et exigent la dissolution des institutions budgétivores comme le Hcct et le Cese qui n’ont, selon eux, aucune utilité et aucun impact sur la vie
Les députés ont examiné hier le projet de loi de finances 2023. Notamment les recettes, la dette publique et les budgets des pouvoirs publics qui regroupent la présidence de la République, l’Assemblée nationale, le Haut Conseil des Collectivités territoriales, le Conseil économique, social et environnemental, la Cour suprême, le Conseil constitutionnel, la Cour des comptes ainsi que la Primature.
Les députés de l’opposition parlent d’un budget de précampagne pour la candidature de Macky Sall en 2024 et exigent la dissolution des institutions budgétivores comme le Hcct et le Cese qui n’ont, selon eux, aucune utilité et aucun impact sur la vie des Sénégalais. Ceci avant finalement que le PLF 2023 passe dans la douleur.
Selon le document de présentation budgétaire, au regard des tendances observées sur les huit premiers mois de l’année et des perspectives pour le reste de l’année, le taux de croissance du PIB réel devrait ressortir à 4,8 % en 2022. Au titre des perspectives, l’année 2023 devrait coïncider avec le point d’achèvement du Plan d’actions prioritaires II ajusté et accéléré (PAP2A) 2019- 2023. Elle sera également marquée par le démarrage de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières. Le cadre macroéconomique sera, selon le rapporteur Yéro Sow, consolidé grâce à une politique budgétaire prudente. Au total, le taux de croissance du PIB réel est projeté à 10,1% en 2023 contre une prévision de 4,8 % en 2022. Cette croissance serait essentiellement tirée par le secondaire (+22,4 %) et, dans une moindre mesure, par les secteurs primaire (+4,9 %) et tertiaire (+6,7 %).
Le rapport prévoit un déficit budgétaire, y compris les dons, projeté à 1055,1 milliards, soit 6,2 % du PIB à fin 2022, contre une programmation initiale de 4,8 % dans la loi de finances initiale pour l’année 2022 et une réalisation de 967,0 milliards (soit 6,3 % du PIB) en 2021.Les ressources totales de l’État sont projetées en hausse de 12,5% (+389,2 milliards FCFA), passant de 3108,9 milliards FCFA en 2021 à 3 498,1 milliards FCFA pour l’année 2022.
La masse salariale qui était projetée, initialement, à 952 milliards FCFA dans la loi de finances pour l’année 2022, devrait atteindre 1037 milliards F CFA. Cette évolution devrait refléter la prise en compte des engagements de l’État en termes de revalorisation des salaires concernant les secteurs de l’éducation, de la santé, de la sécurité et d’autres agents du secteur public» énumère le rapporteur général, Yoro Sow.
Les recettes du Projet de Loi de Finances initiale pour l’année 2023 sont arrêtées à 4096,4 milliards FCFA contre 3.647,8 milliards FCFA pour la LFR 2022 et les dépenses à 5 141,9 milliards FCFA contre 4 702,9 milliards FCFA. Comparé à la LFR de 2022, le Projet de Budget 2023 connait ainsi une hausse des recettes de 448,6 milliards FCFA en valeur absolue (12,3 % en valeur relative) et des dépenses de 439 milliards FCFA en valeur absolue (9,3 % en valeur relative).
Un budget de 6411, 5 milliards, un taux de croissance 10,1 % attendu en 2023 !
Le projet de loi de finance initial 2023 est bâti sur une prévision de croissance de 10,1 %, contre 4,8% en 2022 et un déficit budgétaire attendu à 5,5 % contre 6,2% en 2022. S’agissant des recettes du Budget général, elles sont arrêtées à 4 096, 4 milliards en 2023.
Un budget de «doorkaat», selon Guy Marius Sagna
Pour le député de l’opposition Guy Marius Sagna, il est hors de question de voter le budget 2023 qui leur est soumis. L’activiste a profité de son intervention pour demander la libération des « otages politiques » comme Papito Kara, Pape Alé Niang ainsi que les gardes du corps du leader du Pastef. Selon le leader du mouvement Frapp, au moment où les villageois n’ont pas de bonnes routes et que d’autres vivent dans l’obscurité, au moment où les cultivateur, les pêcheurs croupissent dans la pauvreté, le président de la République « détourne l’argent du contribuable pour le donner aux étrangers et à ses proches ». Mieux, accuse-t-il, au même moment, ces gens payent l’impôt et « Macky accorde des faveurs, des exonérations fiscales à des milliardaires comme Gaby Peretz » a-t-il cogné.
MAMADOU LAMINE DIALLO « Un des piliers de notre institution, le respect de la loi »
Pour Mamadou Lamine Diallo, le règlement dans ses articles 97, 98 et 99, pose problème car il a supprimé tous les articles concernant le Premier ministre. « Au nom de quoi on va voter le budget de la primature ?Un des piliers de notre République est le respect de la loi. On ne peut pas s’amuser avec le règlement de l’Assemblée nationale », a dénoncé Mamadou Lamine Diallo qui annonce une plainte contre X pour violation du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Le député Farba Ngom a pris le contre-pied de ses collègues qui ont refusé de voter le budget. Car, dit-il, plusieurs villages seront électrifiés, des autoponts seront érigés. Au total, 89 orateurs devaient intervenir hier sur les considérations générales du budget 2023.
Les dépenses dans le Projet de LFI sont programmées à 5 141,9 milliards FCFA pour l’année 2023, soit une progression de 439 milliards FCFA en valeur absolue et de 9,3 % en valeur relative par rapport à la LFR de 2022.
Une dette soutenable selon la majorité
Les intérêts sur la dette publique et la masse salariale devraient progresser respectivement de 21,2% et 22,8% pour s’établir à 424,3 milliards FCFA et 1273 milliards FCFA en 2023. Aussi, le ratio de la masse salariale, rapportée aux recettes fiscales, devrait atteindre 36,5 % en 2023 contre 34 % pour la LFR 2022, soit un accroissement de 2,5 points de pourcentage. Ce qui constitue une grosse source d’inquiétude, selon le député de l’opposition, membre de la coalition Yewwi Askan Wi, Abass Fall. A l’en croire, l’accroissement de la dette publique risque de nous enlever notre souveraineté. Il exhorte le ministre des Finances et du Budget à voir comment diminuer les exonérations fiscales.
153 milliards de budget pour les institutions !
Le projet de budget de l’Assemblée pour la gestion 2023 est arrêté à la somme de 20 758 015 137 F CFA. La loi de Finances de 2022 prévoit des crédits destinés à l’acquisition de véhicules pour la Quatorzième Législature. Le projet de budget de la présidence de la République est arrêté à 71 682 309 408 CFA. Celui du Haut conseil des collectivités territoriales, qualifié par l’opposition d’institution budgétivore et inutile, est arrêté à la somme de 9 160 000 000 FCFA. La même appréciation est faite par l’opposition du Conseil économique social et environnemental (Cese) dont le budget est arrêté à la somme 751 040 284 FCFA en AE et 7 541 040 284 en CP. En gros, l’ensemble des budgets de ces institutions tourne autour de 153 milliards. S’agissant de la Cour des comptes, sont budget s’établira à 10 530 981 575 FCFA. Pour le Conseil Constitutionnel, le budget est arrêté à la somme de 1.144. 028 000 FCFA tandis que la Cour Suprême bénéficie de 3 315 088 622 FCFA. Last but not least, la Primature se voit accorder un budget de 29 451 920 235 FCFA.
Affaire Sotrac Ama Sénégal
L’affaire des ex-travailleurs de la Sotrac, d’Ama Sénégal et de la Sias, qui réclament depuis plusieurs années un reliquat d’indemnisation de 13 milliards Fcfa, s’est invitée dans le rapport. Concernant ces ex-agents de la SOTRAC et d’AMA Sénégal, le document précise que la question sera traitée par l’Agent judiciaire de l’État. Un budget de 13 milliards FCFA est prévu.
Les éclairages du ministre des Finances et du budget la dette publique!
Après avoir écouté religieusement les 89 intervenants, le ministre des Finances et du Budget est revenu à la charge. Abordant la dette publique, Mamadou Moustapha Ba a indiqué que l’encours de la dette qui correspond au stock des emprunts contractés par l’Etat doit être analysé en référence à celle de l’Administration centrale d’autant que la dette contingente des autres administrations n’est pas prise en compte. Par conséquent, explique-t-il, en perspective de comparaison, la dette de l’administration reste le référentiel en matière. Celle-ci était estimée, en fin juin, à 11 326 milliards FCFA. Ce qui représente, selon lui, 67 % du PIB alors que les projections pour la fin décembre 2022 prévoient 68 % du PIB. Quand au service de la dette, qui est le montant payé chaque année pour le remboursement de celle-ci, il s’élève au titre de cet exercice à 1693,9milliards FCFA. L’argentier de l’État est d’avis qu’il nous faut une bonne politique d’endettement. Mamadou Moustapha Ba estime que le Sénégal s’endette pour électrifier des villages, bâtir des écoles et des institutions de formation professionnelle, Isep.»
Selon lui, le Sénégal est dans la catégorie à risque de surendettement modéré. Notre pays garde sa capacité à faire face à sa dette à court, moyen et long terme. Sur la souveraineté budgétaire, les recettes internes sont projetées à 3640, 5 milliards et les ressources extérieures sont constituées de dons budgétaires de dons en capital des projets, représentent 949,9millards FCFA dans le PLFI 2023 » a expliqué le ministre des Finances et du budget, Mamadou Moustapha Ba.
PAR MAMADOU IBRA KANE
L’ALERTE DE DIAMNNIADIO
Diamniadio, ville paisible et symbole de la projection du Sénégal vers l’émergence, ainsi prise d’assaut par des individus armés, le fait n’est pas banal. Et il ne doit pas être banalisé.
Diamniadio a été la cible d’une attaque à mains armées dans la nuit du dimanche 13 à lundi 14 novembre 2022. Un des assaillants a été abattu par la gendarmerie qui a essuyé une forte résistance des auteurs de l’attaque qui visaient des unités industrielles.
Diamniadio, ville paisible et symbole de la projection du Sénégal vers l’émergence, ainsi prise d’assaut par des individus armés, le fait n’est pas banal. Et il ne doit pas être banalisé. « Cette attaque est un indicateur de la montée de l’insécurité et de la circulation des armes », analyse un spécialiste du radicalisme au Sahel. Pour lui, l’Etat du Sénégal doit être attentif à la symbolique des lieux attaqués afin de mieux comprendre et cerner les contours de l’incident inhabituel survenu à Diamniadio. Une enquête approfondie devrait permettre de savoir « si c’est l’Etat qui est visé ou bien s’il s’agit d’un cas isolé de banditisme ». Certes la prudence s’impose dans de telles circonstances. Néanmoins, la vigilance doit être de mise. Au regard du contexte sous- régional, l’assaut de Diamniadio peut être considéré comme un signal alarmant. On n’est jamais assez précautionneux dans le domaine de la sécurité et, en la matière, il faut envisager le scénario du pire. Il ne serait pas superfétatoire de partir du postulat suivant : le Sénégal vient de connaître son « 13 Novembre ». Toutes proportions gardées.
À côté des industries et des immeubles à usage d’habitation, il ne faut pas perdre de vue que la Plateforme de Diamniadio abrite également des bâtiments publics : sphères ministérielles, stades, centre de conférence, hôtels… Mais il y a aussi et surtout « La Maison des Nations unies au Sénégal » dont les travaux de gros œuvre sont presque achevés. L’inauguration du joyau, initié en 2015 par l’Etat, est prévue dans les prochains mois. La UN House Senegal en Afrique de l’Ouest va abriter les 34 agences du Système des Nations unies présentes sur notre sol. S’ajoute au décor, le passage par-là du Train Express Régional et la proximité avec l’Aéroport international Blaise Diagne. Diamniadio est déjà et sera davantage une ville-carrefour. Qui dit carrefour, dit défis et enjeux multiples. Et la sécurité n’en est pas des moindres.
Le Sénégal n’est plus le même pays. Point n’est besoin de nous faire un dessin pour le savoir. L’attirance du pétrole et du gaz dans un contexte international si particulier est à intégrer dans la stratégie sécuritaire du pays et dans la géostratégie sous-régionale. Majors pétroliers et autres puissances étatiques, économiques et financières commencent à renforcer leur présence chez nous. Cet intérêt grandissant pour les ressources pétrolières et gazières sénégalaises, tel l’effet du miel sur les mouches ou du sang sur les fauves, s’accompagne de tout un dispositif de sécurité et de sûreté. Des services de renseignement comme la CIA et ses homologues dans d’autres pays puissants ne sont pas en reste. Qu’en est-il alors de nos Forces de défense et de sécurité ? La réponse va de soi. Nos Fds doivent être renforcées en nombre, en armes et en renseignements pour être prêtes pour le rendez-vous des hydrocarbures.
L’enjeu est si stratégique que le doute sur la transparence du contrat passé par le ministère de l’Environnement avec un marchand d’armes peu fréquentable, d’après une enquête journalistique, est plus que dommageable. Vu sous le même angle, le débat sur la notion de « secret-défense » en rapport avec le droit à l’information du public et le devoir d’informer du journaliste, est tout aussi nécessaire. Mais il faut le dire clairement : le débat est mal posé par l’Etat avec l’emprisonnement du journaliste Pape Alé Niang. Ici, même au Sénégal, fin 90-début 2000, police, gendarmerie, armée, magistrats, médias et autres acteurs étatiques et sociaux se sont retrouvés autour de la table pour échanger librement et sereinement sur la notion de « l’information sensible » en Casamance. Ces échanges avaient donné des résultats probants dans le respect de la mission et de la responsabilité de chacun. Remettons-nous autour de la table pour une mise à jour des logiciels ! Libérez Pape Alé Niang ! Après tout, qui peut le plus peut le moins.
PAR Abdou Latif Coulibaly
MON, CHER GRAND FRÈRE, TU PERMETS
J'apprécie sincèrement que tu exprimes tes regrets, s'agissant de l'article du Témoin évoquant mon état de santé. Tu t'y prends avec élégance, en affichant une transparence sur ton propre état de santé
Mon cher grand frère MON - ce diminutif que familiers et intimes affectionnent tant pour te nommer-, j'ai bien lu ton texte, plein d'émotion, agréable, écrit sur un ton fraternel pour me parler. Le texte partagé a accompagné le beau et doucereux message matinal envoyé depuis Dakar par mon épouse, tôt ce mercredi 16 novembre.
J'apprécie sincèrement que tu y exprimes tes regrets, s'agissant de l'article du Témoin évoquant mon état de santé. Tu t'y prends avec élégance, en affichant une transparence -tout aussi notable que la mienne que toi-même tu soulignes--, sur ton propre état de santé.
Personnellement, je ne t'en demandais autant. C'est cependant avec beaucoup de peine que j'apprends ta maladie. Je compatis, mais je prie surtout, qu'il plaise à l'Unique, Le Transcendant : Dieu, pour qu'Il restaure au plus vite dans Son Infinie Miséricorde ta santé.
Heureux, que tu me parles, en expliquant à nos jeunes confrères, comment écrire sur la vie privée des hommes publics. Une belle leçon de journalisme !Utile, en ces temps qui courent.
Tu rappelles ainsi, avec justesse, quelques règles sacrosaintes qui ont été consacrées par une intelligente pratique professionnelle. Me concernant, merci de m'avoir informé que ce papier faisant état de ma santé dans le Témoin a été publié à ton insu.
Je n'en avais pas douté, je suis heureux cependant que tu le confirmes. Je te sais gré de tout ce que tu as dit.
Ayant pendant longtemps pratiqué le métier que nous avons en partage, je n'ai jamais ou très rarement émis la moindre objection sur les articles de presse qui ont parfois parlé de moi.
Comme sur d'autres qui m'ont critiqué en référence â mon travail. Je ne manquais pas dans tous ces cas de solides arguments pour objecter sur la relation des faits évoqués.
En tout état de cause, ton texte me réconcilie avec l'idée que je me suis toujours faite du journalisme. Il m'a également remis en accord avec cette conception qui, pour moi, doit encadrer la pratique de notre métier. Le métier qui est l'un des plus, sinon le plus beau au monde.
Mon cher grand frère, en publiant une vidéo-réponse et en y précisant mon état réel de sante, je voulais juste rassurer les nombreuses personnes : proches, alliés, amis, toutes les relations humaines entretenues ça et là, qui se sont inquiétés, en lisant la presse du mardi 15 novembre 2022. C'est, à juste raison, que toutes ces personnes se sont montrées inquiètes, par rapport à mon état de santé. Rien d'autre que ça. Merci d'avoir été sensible à mon souci et d'avoir écrit.
IL FAUT INVESTIR DANS LA RECHERCHE QUI PERMET D’AMÉLIORER LA QUALITÉ DE VIE DES POPULATIONS
Professeur titulaire de classe exceptionnelle, le Pr Adams Tidjani de la Faculté des Sciences et Techniques de l’Université Cheikh Anta Diop vient de décrocher la distinction de meilleur scientifique 2022. Dans cet entretien, il parle des ses projets
Professeur titulaire de classe exceptionnelle, le Pr Adams Tidjani de la Faculté des Sciences et Techniques de l’Université Cheikh Anta Diop vient d’accrocher un haut fait d’arme sur son tableau de chasse. Il hérite de la distinction de Meilleur scientifique 2022 de l’UCAD attribuée par l’AD Scientific Index (Alper-Doger Scientific Index) pour ses travaux sur les polymères (les plastiques). Emedia est allé à sa rencontre pour remonter le temps avec lui et dresser des perspectives pour la recherche et l’université dans son ensemble. Entretien.
Professeur qu’avez-vous ressenti quand on vous a annoncé cette distinction ?
Grande est mon émotion, suite à la distinction de meilleur chercheur de l’UCAD pour l’année 2022, qui m’a été décernée par l’AD Scientific Index. Cette reconnaissance me conforte dans la voie que j’ai choisie et me donne encore plus de courage pour le chemin qu’il reste à parcourir, aussi bien dans ma vie professionnelle que personnelle.
C’est également avec un profond bonheur que je saisis cette occasion solennelle, pour adresser mes plus sincères remerciements à tous ceux qui m’ont accompagné tout le long de mon parcours : mes parents, mes frères et sœurs, mon épouse et mes enfants, mes amis, mes enseignants et particulièrement mes encadreurs de thèse, mes collègues et collaborateurs, mes étudiants, …
« Dans le sol on a un gaz qui s’appelle le radon qui peut être à l’origine du cancer du poumon »
Je dois vous dire que c’est une amie à mon épouse qui m’a filé l’information selon laquelle j’avais été nommé meilleur scientifique de l’Ucad en 2022. En faisant mes recherches, je suis allé sur le site et effectivement, c’est un site américain qui classe aujourd’hui les chercheurs, les universités dans le monde entier et dans tous les domaines. Pour ce cas précis, ils utilisent comme critère la valeur ajoutée de votre travail. Ils se posent la question de savoir qu’est-ce que votre publication va apporter à la science ? L’autre critère, c’est la performance. Quand vous faites une publication, sa performance est mesurée par rapport au nombre de citations de votre article. Quand vous faites des publications qui ne sont pas téléchargées, encore moins lues ou citées, cela veut dire qu’une remise en question s’impose. Il faut prendre le bon train qui vous amènera au bon port. C’est comme ça que le classement est fait.
« Je suis un pur produit de l’école sénégalaise »
Professeur, peut-on avoir une idée du parcours qui vous a mené à ce sacre ?
Dans mon parcours j’ai changé plusieurs fois de spécialité. Pour faire ma thèse de 3e cycle, je suis allé en France, mais il faut comprendre que je suis un pur produit de l’école sénégalaise. Ce n’est qu’après la maîtrise que je suis allé en France pour faire une thèse de 3e cycle. Dans le sol vous avez un gaz qui s’appelle le radon. C’est ce gaz qui est à l’origine du cancer du poumon. On utilisait un traceur de ce gaz pour prévoir éventuellement des problèmes sismiques ça peut être un volcan, etc. Donc, on a mis en place une sonde électronique qui permettrait de faire ces mesures. Quand je suis revenu au Sénégal, j’ai fait des mesures de concentration de ce gaz dans le sol. On l’a fait sur le campus universitaire. On s’est rendu compte en quittant la corniche ouest pour aller vers la bibliothèque universitaire, que la concentration de ce gaz diminue. C’est normal parce que vous avez sur la corniche des roches volcaniques. Donc, l’émission de ce gaz est important. Au rectorat de l’université de Dakar vous avez toujours trois marches. Tous les anciens bâtiments qui ont été faits par le colon ils n’ont pas été construits à même le sol. On met trois marches avant de prévoir un vide sanitaire qui permet de chasser le gaz émis qui provient du sol et ainsi, éviter qu’il ne permettre au niveau du bâtiment. Du coup, on évite d’exposer les occupants de ce bâtiment qui peuvent développer un cancer du poumon extrêmement important.
Ensuite, j’ai fait une thèse sur les plastiques. À l’époque le plastique venait d’être découvert. C’est important parce qu’on commençait à avoir des bouteilles en plastique, des chaises, etc. Donc, le plastique nous a rendu un service extraordinaire. Nous travaillions sur le vieillissement des plastiques. J’ai fait des études dans mon laboratoire, mais également j’ai créé une station de mesure de photo vieillissement du plastique en mettant un toit au niveau de la faculté des sciences. À l’époque, on était le seul laboratoire capable de dire à un industriel votre plastique avec le stabilisant que vous avez mis dedans sa durée de vie sera de 5 ans, de 10 ans, etc. C’était important pour quelqu’un qui mettait un produit sur le marché. En ce moment, on est devenu une référence dans ce domaine.
« On a fustigé le plastique à cause des sachets plastiques »
Par la suite, j’ai changé de domaine pour travailler sur la nano composite. C’est du plastique qu’on mélange avec de l’argile. On a développé cette pratique parce que quand il y a un incendie, 90% des morts sont causés par l’asphyxie. C’est très rare que vous voyez des gens qui meurent par brûlure. Pourquoi ? Parce que le plastique, quand il brûle, émet des gaz toxiques. Donc pour limiter ces émissions on mettait le Brome et le magnésium. Ces deux produits ne sont pas bons pour l’environnement et il fallait trouver une solution. D’où la création de la nano composite. Cela nous a permis de piéger 50% des gaz. Il faut dire que c’est le travail sur les nano composites qui nous a boosté et qui nous a valu cette distinction.
Mais peut-on imaginer une dégradation du plastique dans un temps record et peut-être arriver à du plastique biodégradable ?
Biodégradable ça va être compliqué. À un moment, j’ai travaillé sur la biodégradation du plastique. C’est très rare de trouver un plastique qui peut être dégradé par un seul microorganisme. Dans nos travaux, on a montré que la plupart du temps pour que le plastique puisse se dégrader, il fallait un consortium de microorganismes. Mais, le plastique est incontournable aujourd’hui. Dans la vie de tous les jours. Vos évacuations d’eaux usées sont en plastique, les lunettes, les chaises bref, beaucoup de choses sont en plastique.
« Il faut trouver une solution par rapport à ce sachet plastique »
On a fustigé le plastique à cause des sachets plastiques qui sont disséminés aujourd’hui dans l’environnement et qui posent des problèmes. Il faut trouver une solution par rapport à ce sachet plastique. Il existe des solutions et il suffit de les prendre. Mais, il y’a un travail de recherche qu’il faut faire derrière. C’est-à-dire, il faut trouver les bons stabilisants qu’il faut mélanger avec ce plastique pour lui donner une seconde vie. Ces bons stabilisants quand vous le faites, il faut passer au laboratoire pour voir le comportement et le vieillissement du plastique. Mais tout ce plastique que vous avez ici est absolument recyclable. On a une méthode et c’est qu’on a ici au rectorat de l’université. Les assises que vous avez de différentes couleurs ce sont des pneus remplis de sachet plastique. C’est une façon simple d’encastrer le plastique et faire des assises. A l’époque on avait demandé à l’Etat de le faire dans tout le Sénégal. C’est-à-dire de faire des assises, des pots de fleur, des espaces de détente, etc. Cela aurait permis de nettoyer tout le Sénégal. Il faut que l’Etat nous aide parce qu’il y’a certains investissements si vous n’avez personne derrière ça va être très difficile de valoriser ça.
Qu’est-ce qu’il faut faire pour utiliser ces matières et développer notre pays ?
En 2003, on avait créé la cellule des relations avec les entreprises de la faculté des sciences et techniques. Ça a fait long feu parce que les gens n’ont pas joué le jeu. Mais là, il y’a deux mois j’étais en Ethiopie. Les Nations unies sont en train de mettre le concept « origine » c’est-à-dire essayer de mettre les chercheurs, les investisseurs et les innovateurs ensemble. Ce, pour que les résultats des recherches ou les idées innovatrices on puisse trouver avec les investisseurs comment les financer pour créer des entreprises, des Start up. Etant donné qu’une Start up, si ça marche bien, vous avez un potentiel de création d’emplois. Un potentiel de valeur ajoutée. Au Sénégal, si vous regardez les Ntic en termes de création des start up, elles n’ont rien à envier aux autres acteurs. Mais il faut que ce qu’on fait dans les Ntic qu’on puisse le faire dans les sciences pures et dures. Je veux dire, il faut voir comment on peut valoriser les résultats de recherche.
« Le chercheur est plus focus sur les publications de niveau international pour avancer dans sa carrière »
Ne pensez-vous pas que vous faites des choses qui ne sont pas connues du grand public ?
C’est une question qui est compliquée. Pourquoi ? Un chercheur, il a plan de carrière. Vous êtes recruté à l’université en tant qu’assistant avec votre thèse. Mais il y a une hiérarchie à l’université. Vous êtes recruté en tant qu’assistant, mais votre ambition c’est de passer maître assistant. Mais pour cela, il faut faire des publications dans des revues scientifiques internationales. Dans ces revues, les gens jugent la qualité de votre travail. Vous avez besoin de publier pour déposer votre dossier au Cames qui va vous promouvoir Maître assistant. Ensuite, vous devez faire la même chose jusqu’à devenir professeur. Donc tout ceci, nous amènent nous chercheurs à nous focaliser sur comment produire des articles. On est plus focus sur comment on va avoir des publications de niveau international pour pouvoir avancer dans notre carrière. (…)
« Si j’améliore la qualité de vie d’un village, j’ai beaucoup plus de satisfaction que si je fais une publication dans une revue internationale »
Maintenant, ce qu’il faut faire à mon avis, c’est d’investir dans la recherche sociétale qui permettrait d’améliorer la qualité de vie des populations. Si j’améliore la qualité de vie d’un village, j’ai beaucoup plus de satisfaction que si je fais une publication dans une revue internationale. Aujourd’hui, une publication de plus ou de moins ça ne change à rien mon titre de professeur. Alors que si je règle un problème dans un village, la satisfaction personnelle de voir le quotidien de ces villageois s’améliorer ça m’apporte beaucoup plus de satisfaction.
Comment appréciez-vous le problème environnemental au Sénégal ?
On a trop de problèmes au niveau de l’environnement. Vous avez cité tout à l’heure la question des déchets plastiques et aujourd’hui on a le problème des inondations. L’agriculture avec le réchauffement climatique, il y’a des problèmes de récolte. Vous savez que la moyenne d’âge des véhicules c’est 25 ans dans notre pays. Ce qui entraine forcément la pollution. Vous avez aussi tous ces problèmes de maladies pulmonaires. Dans notre pays, toutes les questions environnementales sont urgentes. Aujourd’hui, on va vers l’exploitation du pétrole et du gaz. On va gagner quoi ? 800 milliards. Je dis que 800 milliards, c’est bien, mais aujourd’hui si on perd la pêcherie, c’est 400 ou 500 milliards. Mais du point de vue socioéconomique les gens ne vont plus travailler. Ce sont des familles qui vont tomber en lambeau. Il faut veiller à ce que toute cette exploitation se fasse de manière rationnelle sans pour autant détruire une fonction ou une activité au profit d’une autre qui, je ne suis pas sûr, va combler cette activité que vous avez détruit. Il faut qu’on puisse travailler le bien-être de nos populations.
Pensez-vous qu’on a suffisamment communiqué sur cette problématique ?
Il faut que ce problème environnemental soit vulgarisé. C’est pourquoi nous sommes en train de travailler pour mettre en place une bande dessinée qu’on va mettre dans les écoles au bas-âge sur les questions environnementales. Il faut que nos enfants grandissent avec ça. Qu’ils sachent que ce n’est pas du luxe, ce n’est pas du folklore c’est une nécessité. On voit aujourd’hui avec le réchauffement climatique les dégâts que ça a fait ici. Au Sénégal on peut être heureux. Certes on a eu des inondations, mais à part les dégâts matériels et les pertes de vie mais regardez ce qui s’est passé dernièrement en Inde, au Pakistan, etc. Il faut qu’on travaille sur ces questions et chacun de nous a une partition à jouer. Vous les journalistes vous avez un grand rôle à jouer parce que c’est vous qui disséminez l’information. Nous, notre rôle c’est de produire des résultats et de vous les communiquer. Et c’est à vous de rendre le message digeste pour avoir l’écoute des populations et l’écoute des décideurs.
Professeur, vous nous ramenez au débat sur le rôle que devraient jouer l’université dans nos sociétés. Pensez-vous qu’il faut recentrer l’enseignement supérieur chez nous ?
Il faut le dire, aujourd’hui, l’enseignement supérieur est soumis à de très vives critiques, on lui reproche dans un halo ténébreux de questionnements : son inefficacité, son inadaptation aux besoins économiques, son rôle trop mineur dans la démocratisation de notre société.
« L’enseignement supérieur est soumis à de très vives critiques »
À ce contexte d’incertitudes, s’est s’ajoutée il y a peu une crise sanitaire sans précédent : la pandémie liée à la COVID 19. Avec cette crise, il a fallu repenser la pédagogie, l’évaluation et les programmes d’études ; procéder à des investissements d’urgence dans les infrastructures numériques ; faire face à une mobilité réduite des enseignants et des étudiants ; et procéder à un changement de comportement aussi bien chez les enseignants que les étudiants.
Pour concilier les impératifs de développement et ceux d’un enseignement de haute qualité, comparable aux standards de référence, il faudra repenser la mission de l’université.
Il nous faut sereinement aborder et traiter les questions les plus ardues, notamment, quelles doivent être aujourd’hui les fonctions dévolues aux Universités face à la crise sociale, politique, économique et environnementale que nous vivons.
« Le concept de "tour d’ivoire" rattaché à l’université n’est plus défendable »
Justement, selon vous quelles sont ces fonctions qui doivent être dévolues aux universités ?
Nous pensons qu’elles devraient , entre autres, remédier aux déséquilibres économiques et sociaux ; élargir l’accès à l’enseignement supérieur pour répondre à la demande croissante ; faciliter l’accès épistémologique des étudiants et leur réussite ; promouvoir des programmes d’études et des stratégies de prestation plus adaptées aux besoins socio-économiques et culturels ; relever les défis posés par la révolution informatique et technologique et contribuer à relever les défis environnementaux : réchauffement climatique et ses conséquences (énergétique, inondation, érosion côtière, sécurité alimentaire, …).
De nos jours, le concept de "tour d’ivoire" rattaché à l’université n’est plus défendable ; les universités existent pour servir un objectif dans la société. Cet objectif doit être compris dans le contexte actuel marqué par la vulnérabilité des populations aux maladies, aux pandémies, à la famine, à la pauvreté, à l’insécurité, etc.) ; la crise dans le monde universitaire (apathie, désespoir chez les étudiants, grèves cycliques) au milieu des crises politiques, économiques et sociales et le réchauffement climatique et le stress environnemental qui en découle.
Il est désormais incontestable que les universités doivent jouer le rôle essentiel qui est le leur, pour relever ces défis.
Malheureusement, nous n’avons pas toujours été clairs dans la définition de ce rôle fortement tributaire de la position, la place et l’espace de l’université dans notre pays et dans le monde. À cet égard, les notions d’‘excellence’ ou de ‘grandeur’ de l’université et les formes de mesure nécessaires sont devenues très complexes. Par exemple, les universités, y compris celles qui sont spécialisées dans la recherche ; elles doivent également l’être en fonction de la façon dont leurs activités de recherche et d’enseignement répondront aux grands défis de la société.
Démantèlement d’un site d’orpaillage et de trafic de drogue
La gendarmerie sévit contre les délinquants dans la région de Kédougou. Les pandores ont démantelé un site d’orpaillage clandestin où on s’adonnait aussi au trafic de drogue. En effet, les gendarmes ont eu écho d’un vaste trafic de drogue dans le site d’orpaillage clandestin de Samécouta. C’est ainsi que les éléments de l’escadron de surveillance et d’intervention de Kédougou ont effectué une descente sur le lieu vers 23h30. Les gendarmes ont saisi 500 grammes de chanvre indien, 04 motos, 06 groupes électrogènes, 02 marteaux piqueurs et 02 machines détecteurs de métaux. Aussi, ils ont réussi à mettre la main sur trois individus qui sont mis à la disposition de la brigade de Kédougou ainsi que le matériel.
YAW dit halte au bâillonnement des opposants et des citoyens
La coalition Yewwi Askan wi (Yaw) sort de son mutisme pour dénoncer le bâillonnement d’opposants et de tout citoyen qui critique le pouvoir en place. Khalifa Sall et Cie constatent la reprise du régime de Macky Sall comme à ses habitudes depuis 2012, de sa folle entreprise de persécution des citoyens. Depuis un certain temps déjà, indiquent-ils dans un communiqué, on note un acharnement envers certains activistes et la presse nationale avec l'arrestation et l’emprisonnement du journaliste d'investigation Pape Alé Niang, directeur du site d'information Dakarmatin. A les en croire, cette arrestation a été précédée par l'enlèvement au Palais de justice de Dakar des gardes du corps de Ousmane Sonko, ce qui constitue aussi une provocation inacceptable, dans le seul but d'empêcher leur camarade, qu'ils tentent par tous les moyens d'arrêter, de priver de ses droits de continuer son Némékou tour en tant que candidat à la Présidentielle de 2024. Ainsi, elle apporte sans réserve son soutien à Pape Alé, aux gardes du corps de Sonko et à tous les citoyens injustement arrêtés et emprisonnés. Khalifa Sall et Cie exigent ainsi la libération sans délai de tous ces otages politiques. La coalition promet de communiquer sur ces faits dans les prochains jours.
Farba Ngom raille Sonko
L’ombre du leader de Pastef a plané hier à l’Assemblée nationale. A l’occasion de l’ouverture de la plénière hier, le député de la coalition Benno Bokk Yaakaar, Farba Ngom n’a pas manqué de railler Ousmane Sonko. Sur un ton humoristique, il a invité le ministre des Finances et du Budget Mamadou Moustapha Ba à inclure le salon de massage «Sweet Beauty » dans son budget pour des gens qui veulent se faire masser. « Mais dans ce cas, il faudrait ajouter dans le projet de loi que seuls les hommes vont masser les hommes et vice-versa. Cela est valable pour les femmes, parce que c'est inacceptable d'épouser deux femmes et d’aller se faire masser», lance le maire des Agnams.
Quatre bergers mis au gnouf à Mbacké
Dans le département de Mbacké, quatre bergers sont mis en prison depuis hier. Il leur est reproché d’avoir fait entrer leur troupeau dans des champs appartenant à autrui. Ainsi, Mamadou Sow, Ablaye Ba, Djibril Sow et Sélou Ka ont été placés sous mandat de dépôt à la suite de leur arrestation par la gendarmerie, ordonnée par le procureur. Il faut rappeler que récemment, des affrontements entre des agriculteurs et des éleveurs du village de Goroté, dans la commune de Nghaye, dans le département de Mbacké, avait viré au meurtre. Lors des échauffourées. Un « Baye Fall » avait été tué et plusieurs blessés graves ont été signalés. La victime, fils d’un marabout « Baye Fall », a été tué à coups de coupe-coupe par un berger.
Les assurances du Directeur de La Poste aux usagers
Les usagers et les partenaires de La Poste sont désespérés de la situation du groupe qui peine à assurer correctement ses missions. Mais le nouveau Directeur général, Mahamadou Diaité, rassure que la Poste va reprendre son envol. A l’en croire, dès sa nomination à la tête du groupe La Poste, il a endossé la lourde responsabilité d'entretenir un dialogue dynamique et inclusif où chaque partie s'identifie à la boite. Aux usagers qui ont fait confiance à La Poste (enseignants, personnels de santé, forces de défense et de sécurité, agents à la retraite, ou personnels s'activant dans d'autres secteurs de développement), M. Diaité promet de poursuivre et de rétablir un service public de qualité. Conscient des difficultés notées dans l'ensemble du réseau postal, le Directeur général rassure tout de même que des dispositions sont prises pour offrir une meilleure qualité de service aux clients. A l’en croire, avec l'accompagnement de l'Etat à travers les appuis du ministère des Finances et du Budget et l'encadrement du ministère de la Communication, des Télécommunications et de l'Économie Numérique (MCTEN), toutes les dispositions sont prises pour le respect des engagements de La Poste envers ses usagers.
Le Directeur de l'AGETIP sur le site du Parc forestier urbain
Le Directeur général de l'AGETIP, El Malick Gaye, était hier sur le site du Parc forestier urbain de Dakar Yoff. En compagnie du Gouverneur, du Préfet de Dakar, des représentants du ministère de l’Urbanisme, du Cadastre, de la CDC, des Eaux et Forêts, de l’ONAS, de l’Ageroute, de la Sen’Eau et de l’entreprise Sercis, il a identifié les problèmes liés au projet. Il s’agissait précisément de réunir toutes les parties prenantes sur le site afin d’examiner ensemble les contraintes liées à l’accès d’une part, et à l’identification des différents réseaux d’autre part. Au terme de la visite, il est prévu une réunion autour du Gouverneur de Dakar pour lever les obstacles. La maîtrise d’ouvrage est assurée par le ministère de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique. Mais de par son expertise, Agetip joue le rôle de maître d’ouvrage délégué. Le projet de parc forestier urbain de Dakar-Yoff est conçu pour devenir une icône verte de Dakar.
Mbacké : un faux gendarme prend 06 mois ferme
Un faux gendarme a été jugé hier pour usurpation de fonction et corruption au tribunal d’instance de Mbacké. Cité dans une affaire d’usurpation de fonction, l’accusé P. Cissé, vigile de profession, se faisait passer pour un gendarme. Arrêté par les limiers du commissariat de Touba, l’usurpateur a été présenté à la barre du tribunal de Mbacké. Mais le mis en cause a contesté les allégations contenues dans le procès-verbal d’audition. Il a fait croire au juge qu’il était allé au marché uniquement pour charger d’éléments sonores sa clé Usb pour ses enfants, rapporte Dakaractu. Sa déclaration est battue en brèche par un marchand ambulant témoin des faits. Ce dernier affirme que le prévenu a effectivement présenté une carte et a dit qu’il était gendarme. Mieux, ajoute le témoin, le faux gendarme lui a même passé les menottes avant de menacer de le conduire au commissariat de police. C’est ainsi qu’ils ont pris un taxi pour aller à la police. Mais en cours de route, le faux gendarme lui a réclamé la somme de 30 000 francs en échange de sa libération. Il a été condamné à 6 mois de prison ferme.
Vendredi de protestations à Dakar
Les Sénégalais choisissent le plus souvent le vendredi pour les manifestations. Mais la journée d’aujourd’hui a la particularité d’avoir trois marches de protestations. La coordination des associations de presse (Cap) va battre le macadam aujourd’hui à partir de 15h sur l’axe Fastef-rond-point jet d’eau. Les acteurs des médias vont dénoncer le bâillonnement de la presse et exiger la libération de Pape Alé Niang. Au même moment, le collectif pour la libération des détenus politiques (COLIDEP) sera en procession sur les allées du Centenaire entre la place de la Nation et le rond-point Bceao. Ces manifestants vont réclamer la libération de plus de 22 détenus politiques et déplorer «le recul démocratique et la dégradation de l’état de droit depuis l’avènement du Président Macky Sall qui a instauré le totalitarisme». Ils seront précédés sur le terrain par les blouses blanches. L’association des internes et anciens internes des hôpitaux du Sénégal organise une marche aujourd’hui à partir de 10h pour fustiger leurs conditions de travail. La marche est prévue sur l’avenue Cheikh Anta Diop entre l’hôpital Abass Ndao et le ministère de la Santé.
Des consultants africains promeuvent le sondage d'opinions
Plusieurs consultants en politique se réunissent au Sénégal pour parler des avantages du sondage pour les décideurs politiques africains. Les organisateurs venus du Nigeria particulièrement soulignent que cette rencontre internationale a pour objectif de réunir des décideurs africains pour leur expliquer les tenants et aboutissants du sondage d'opinion, comment poser des questionnaires à la jeunesse, aux personnes âgées et aux autres couches pour que le sondage ait un impact réel sur les élections et les réalités socio-économiques.
La baisse des prix effective à Fatick
Visiblement, les consommateurs sénégalais peuvent dormir tranquille. Car s’il y a une chose qui est sûre, c’est que l’Etat du Sénégal veillera à ce que la baisse des prix des denrées décidée par le Président Macky Sall pour réduire la cherté de la vie soit appliquée à la lettre. Hier, les agents de la direction du Commerce Intérieur étaient encore sur le terrain pour veiller à ce que les mesures prises par le chef de l’Etat soient appliquées par les boutiquiers. Déjà au premier jour de contrôle, on note avec satisfaction dans la région de Fatick, le respect des prix par les commerçants visités. Sur les 483 commerçants visités dans la journée du 17 novembre, les 63 se trouvent à Fatick où 41 commerçants ont été convoqués et 410 000 francs CFA d’amendes récoltés. Durant leur descente sur le terrain, les hommes du ministre Abdou Karim Fofana ont contrôlé 26 secteurs sur l’étendue du territoire national dont 22 dans la région de Dakar et 04 à Fatick. Au total, 7 305 000 FCFA d’amendes ont été collectés. Au niveau national un taux de 74,28% a été noté.