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15 juin 2025
par l'éditorialiste de seneplus, SERIGNE SALIOU GUÈYE
LA PRESSE SOUS LE FEU DES OPPOSANTS
EXCLUSIF SENEPLUS - Les relations conflictuelles de certains leaders de l'opposition avec les mdias peuvent être analysées comme des réflexes d’autodéfense contre les coups politiquement mortels du pouvoir relayés par une certaine presse obséquieuse
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 29/09/2022
Les médias plus précisément ceux qui sont indépendants et impartiaux sont désignés comme une médiacratie voire comme un quatrième pouvoir appelé à contrebalancer ceux de l’exécutif, du législatif et du judiciaire. Ce qui fait l’importance des médias dans une société démocratique. Seuls ces médias indépendants peuvent apporter aux citoyens un éclairage irremplaçable sur l’actualité politique, mais aussi économique, sociétale, scientifique, sportive et autre. Aussi les rapports avec les acteurs politiques de tous bords doivent-ils être bâtis sur le socle de l’indépendance et de l’impartialité. Mais nous faisons le constat d’un climat incandescent et d’une attitude de défiance au plus haut niveau de l’opposition à l’égard des médias et de la manière de travailler des journalistes.
Cela se caractérise depuis un peu longtemps par une kyrielle de diatribes itérées, ouvertes et permanentes. Depuis les critiques de Barthélemy Dias contre le Groupe Futurs médias (GFM) au cours de l’émission Faram Facce du 21 septembre passé et la réplique de Babacar Fall dans RFM matin du 23 septembre, la toile ne cesse de s’enflammer sur l’attitude jugée impudente du très professionnel rédacteur en chef de la RFM. Pour les internautes, c’est une attitude lâche de s’attaquer au maire de Dakar au terme d’une émission dont le sujet était loin de son déchainement exacerbé contre Barth. Le crime de lèse-journaliste de ce dernier, c’est d’avoir appelé le GFM à faire son introspection car pour lui, le groupe de Youssou Ndour, docile sous l’ère Macky, détonne avec celui qui est a été à l’avant-poste des batailles démocratiques de 2011-2012. Et la posture de GFM qui a fait abstraction des événements de mars 2021 en refusant de les diffuser à travers ses différents organes et plateformes numériques en est une illustration éloquente.
D’ailleurs pour Barth, si des groupes de jeunes se sont attaqués à l’immeuble Elimane Ndour qui regroupe la RFM et l’Observateur, c’est parce que ledit groupe a failli à sa mission de service public. Dès lors, pour l’édile de la marie de Dakar, un regard introspectif permettrait à GFM de se demander la raison de la révolte des jeunes contre un groupe qu’ils adulaient naguère. Même si le journaliste Pape Ngagne Ndiaye réfutait à juste raison les diatribes de son vis-à-vis, il n’empêche que Barth avait subrepticement passé son message. Ces propos critiques ont troublé la quiétude de certains responsables du groupe de Youssou Ndour au point que le très professionnel Babacar Fall a cru, à brûle-pourpoint, s’attaquer violemment à Barth en usant d’un langage volcanique qui a enflammé la toile. Plusieurs internautes qui se reconnaissent dans les propos de Barth se sont érigés en garde prétorienne du maire de Dakar pour noyer l’animateur de RFM-matin dans le torrent de lave de ses injures.
Et il a fallu cinq jours après les critiques acerbes de Barth contre GFM pour qu’Ousmane Sonko en rajoutât une louche lors d’un point de presse. Le leader du Pastef qui n’a pas bonne presse dans la presse sénégalaise s’en est pris à certains patrons de presse dont le manque d’indépendance et de neutralité met à nu leur connivence voire leur inféodation au pouvoir dominant. Qu’est-ce qui explique ces relations tendues voire conflictuelles entre la presse et les opposants radicaux au régime de Macky Sall ? Pour ces hommes politiques, les attaques infondées qu’ils subissent dans la presse sont le fait de ces patrons de presse qui mangent dans le râtelier de la présidence et qui, en contrepartie, commanditent des papiers orientés les éclaboussant de toutes les ignominies.
Macky Sall, qui connait bien le secteur de la presse et ses modalités de fonctionnement a développé dès le début de son magistère une stratégie d’affaiblissement dudit secteur en ne développant pas une politique économique qui puisse leur garantir une indépendance financière. Aucun modèle économique n’a été soumis à la presse pour la libérer de ses sempiternels besoins. De 2012 à 2022, rien que des aides squelettiques à la presse dont la consistance des parts se fait sur le critère de sa proximité voire de son assujettissement au pouvoir. La stratégie de Macky Sall, c’est de stipendier tous ces médias qui croulent sous le poids des charges fiscales, financières ou laisser certains oligarques parrainer des journaux qui, chaque jour, ne font que leurs éloges s’ils ne clouent pas à la moindre incartade au pilori les opposants dont le portefeuille ne peut pas acheter une seule une de journal. Le seul acquis des journalistes sous le magistère de Macky, c’est le vote d’un code répressif qui aliène leur liberté d’informer.
Le modèle économique des entreprises de presse n’est pas viable parce qu’inopérant. Aujourd’hui, il est impératif pour les patrons de presse de réfléchir sur un modus operandi économique qui les préserverait de tendre systématiquement la main aux autorités, lesquelles attendent toujours une contrepartie des libéralités qu’ils leur font bénéficier. Le vendredi 12 juillet 2013, au sortir d’une rencontre entre le CDEPS et le président de la République M. Macky Sall, Madiambal Diagne alors président de l’entité qui regroupe les patrons avait déclaré au micro de la RTS que « la presse sénégalaise est sinistrée ». Ce collapsus de la presse sénégalaise avait conduit Macky Sall à leur effacer une dette fiscale de 7,5 milliards. Pourtant 23 mois au préalable, le président Wade avait fait voter une loi qui apurait 12 milliards de dette fiscale en faveur de ces patrons de presse. Donc pour mieux avoir une emprise sur la presse, autant les maintenir dans la situation de précarisation et de paupérisation, autant les maintenir dans une perfusion financière au point que les patrons des médias privés, privés illégalement de publicité au profit des médias publics budgétivores, sont obligés d’aller à Canossa pour faire face aux lourdes charges de leurs entreprises.
Si Ousmane Sonko à l’instar d’autres leaders de l’opposition entretient des rapports tendus avec une certaine presse, c’est parce que cette dernière a systématiquement servi de bras armé au pouvoir pour le liquider politiquement. Et c’est cette même presse qui a accusé à tort et sans preuve de terroriste le défunt imam Alioune Badara Ndao alors que la justice l’a blanchi in fine. Les tortures subies par imam Ndao et qui ont eu des effets néfastes sur la dégradation de sa santé jusqu’à sa mort n’ont jamais été relatées par cette presse très prompte à investiguer sur des fariboles. Le jeudi 10 janvier 2019, soit deux semaines avant la présidentielle, des révélations colportées par les Echos et l’Obs polluaient l’espace médiatique faisant croire que le candidat Ousmane Sonko avait reçu des pots-de-vin de la part de Tullow Oil. Ces révélations, qui étaient prêtées à la journaliste britannique Michelle Damsen, s’étaient avérées être des fake news.
Dans l’affaire Adji Sarr de mars 2021, pourtant un homme d’affaires très nanti proche du Prince avait convoqué une presse choisie prudemment dans un hôtel de la place pour leur proposer une information-marchandise (viol présumé d’Adji Sarr par Ousmane Sonko) moyennant espèces sonnantes et trébuchantes pour tout organe qui aurait le courage de la mettre à la une de son journal. On connait la suite macabre de la diffusion de cette information-marchandise qui s’est dégonflée comme un ballon de baudruche avec l’air du temps. Elle a été le détonateur de violentes manifestations qui se sont métastasées dans le pays avec son cortège de nombreux morts et de blessés. Et une telle accusation de viol manipulée par la presse soumise et ses bailleurs pourrait être utilisée par la justice du Prince pour intenter une parodie de procès et empêcher au leader de Pastef d’être dans les starting-blocks pour la course présidentielle de 2024. Et c’est ce qui explique en partie pourquoi Sonko regimbe et ne cesse de s’en prendre à cette presse de connivence avec le pouvoir de Macky Sall.
Lors de la campagne pour les législatives, n’eussent-été les médias sociaux, les déferlements de foules que drainait Sonko seraient passés inaperçus. Rares sont les journaux qui mettaient à la une les déferlantes populaires du leader des Patriotes. Rares sont les médias mainstream qui y consacraient un laps de temps dans leurs éditions vespérales. Dans une sorte de catharsis ritualisée, une bonne partie de la presse écrite et certains sites de révérence mettaient à la une, à tort ou à raison, les rassemblements la plupart clairsemés de Mimi Touré, les deux pelés tondus d’un certain Habib Niang ou d’un Ndiaye Rahma, les foules factices d’Abdoulaye Daouda Diallo ou de Cheikh Oumar Hanne et tutti quanti. Lors de la campagne des locales, Barthélemy Dias a été accusé d’avoir ordonné à ses proches de saccager une maison à Mermoz parce que ses occupants ne sont pas de son bord politique. Ce qui était totalement faux parce que l’alors candidat à la ville de Dakar ne faisait que répondre à des personnes qui avaient caillassé ses véhicules de campagne.
Par conséquent, si les leaders de l’opposition radicale notamment Sonko et Barth entretiennent des relations conflictuelles avec la presse, cela peut être analysé comme des réflexes d’autodéfense contre les coups politiquement mortels du pouvoir relayés par une presse obséquieuse qui souffre d’impartialité et d’objectivité. Les journalistes dans leur rôle de diffuseurs d’informations doivent refuser toute connivence avec les portefeuilles lourds et d’être sous leur coupe en vendant ou en tarifant l’information. Parallèlement, ils ne doivent pas servir de punching-ball à une opposition qui a souvent du mal à en découdre avec le pouvoir. C’est la seule condition de leur équidistance garante de leur indépendance entre les acteurs politiques de toutes les coteries.
L’ARMP PRÉSENTE LE SMALL BUSINESS ACT
Il vise à faire de la commande publique, un outil d’amélioration des conditions socio-économiques des femmes et un levier de l’employabilité des jeunes
L’ARMP a présenté les actions réalisées et envisagées dans le cadre d’une politique mise en place dénommée « Small Business Act ».
Il vise à faire de la commande publique, un outil d’amélioration des conditions socio-économiques des femmes et un levier de l’employabilité des jeunes. Le Small Business Act comporte trois volets : la formation, l’appui technique et des mesures réglementaires.
Dans le domaine de la formation, l’ARMP a formé en 2021 888 femmes dans le domaine des marchés publics sur fonds propres ou en partenariat avec ONUFEMME. Elles sont désormais outillées à préparer, à soumissionner et à gagner des marchés.
S’agissant des jeunes, l’ARMP prévoit un programme global de formation de 1 000 diplômés pour leur donner la qualité d’assistant en passation de marchés publics et de 1 000 autres jeunes entrepreneurs ou titulaires de GIE ou de PME .
Les jeunes assistants en passation des marchés publics formés sont mis par la suite à la disposition du secteur privé et des autorités contractantes pour les assister dans la gestion des marchés publics. C’est le lieu de saluer la disponibilité des certaines autorités contractantes à puiser dans ce bassin de jeunes nouvellement formés pour mener leurs procédures dans la conformité.
L’ARMP a complété le dispositif en signant une convention de partenariat avec la Direction de l’emploi qui s’est engagée à accompagner le secteur privé dans la prise en charge de la rémunération. Les organisations patronales ont été invitées à inciter les entreprises à recruter parmi ces jeunes formés par l’Institut de Régulation des Marchés publics, le centre de formation de l’ARMP.
Dans le domaine de la réglementation les Small Buissiness Act vise des mesures favorables à l’accès des femmes et des jeunes dans la commande publique déjà prises en compte dans le décret 2020 n°14-43 du 27 octobre 2021 portant application de la loi sur les contrats de partenariat public privé. L’article 24 du décret précise que pour bénéficier d’un régime préférentiel et pour participer aux procédures de contrats de partenariat public privé en deçà de 5 milliards de FCFA, 50% du personnel d’exécution et d’encadrement doivent impérativement être de nationalité sénégalaise ou communautaire.
Concernant la promotion des femmes dans la commande publique, il est prévu à l’article 29 du décret une marge de préférence de 2% applicable aux entreprises dont l’actionnariat majoritaire est détenu par des femmes. Dans ce même cadre et conformément aux engagements de l’Etat du Sénégal, il est envisagé de réserver au moins 8% des marchés aux entreprises dirigées par les femmes.
Les autorités contractantes devront égalment indiquer dans leur rapport annuel le nombre de marché attribué aux entreprises dirigées par les femmes.
Des actions innovantes à encourager.
DANS LES PRÉPARATIFS DU GAMOU
Présidant jeudi la réunion nationale préparatoire du Gamou de Médina Baye, édition 2022, prévue le 8 octobre prochain, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Antoine Félix Antoine Diome, a rappelé le rôle important des familles religieuses
Présidant jeudi la réunion nationale préparatoire du Gamou de Médina Baye, édition 2022, prévue le 8 octobre prochain, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Antoine Félix Antoine Diome, a rappelé le rôle important des familles religieuses du Sénégal dans la préservation de la cohésion nationale.
Dans sa prise de parole à la fin de la cérémonie, il a magnifié le discours de « paix et de concorde des cœurs » du chef de délégation, Serigne Cheikh Mahi Cissé, représentant le Khalife de Médina Baye. « C’est un message qui est à l’image de celui dont on célèbre la naissance le 8 octobre prochain. C’est un envoyé de Dieu dont toutes les activités, dont tous les messages, dont toutes les informations relayées par les saints concourent à un seul objectif. Il constitue une source de bonheur, de clémence et de paix intérieure pour les croyants », a-t-il fait savoir, espérant que tout le monde accordera une attention à ce message.
« De toute façon, le chef de l’Etat n’a cessé d’être dans cette voie. De tout le temps, il a tendu sa main à toutes les filles et à tous les fils de ce pays. Il l’a rappelé lors de son message à la nation le 16 septembre dernier. A l’occasion des échéances électorales, c’est normal que les uns et les autres aient des opinions différentes. C’est normal qu’on assiste à des camps qui s’opposent et eux tous pour le bien du pays. Mais une fois que ces échéances sont derrière nous, il reste le père de la nation. Comme on dit en bon père de famille, il accueille tout le monde et avec diligence à chaque fois que de besoin il va accompagner, avec les services de l’Etat, les communautés qui en ont besoin. Et ça, on le doit à nos chefs religieux ainsi qu’aux différentes communautés qui composent le pays », a, notamment rappelé Antoine Diome. Ce dernier de rappeler, dans la foulée, que la particularité du Sénégal, c’est qu’on peut retrouver dans les familles des membres appartenant à des communautés différentes. « On peut même retrouver des membres appartenant à des religions différentes. Mais cette différence n’est jamais source d’écart ou de divergence profonde. Cette différence doit être toujours perçue comme de la richesse. C’est ainsi que le Sénégal a été conduit depuis l’indépendance. Et comme le disait le président poète Léopold Sedar Senghor : « c’est épaule, contre épaule », a-t-il souligné.
Rappelant, en outre, la « place importante » que le Président Macky Sall accorde à la région et aux cités religieuses, M. Diome a indiqué que dans tous les foyers religieux du pays, des réalisations de grandes envergures ont été faites au bénéfice de toutes ces communautés mais aussi au bénéfice des populations qui s’y rendent régulièrement. « En Conseil des ministres, il nous a réitéré ses instructions d’accompagner toutes les familles religieuses pour réussir comme le passé le Gamou de cette année également », a-t-il assuré à la délégation de la famille de Cheikh Al islam.
Il a, par ailleurs, annoncé un certain nombre d’engagements pour que cet évènement religieux puisse se dérouler dans les meilleures conditions. « Nous nous réjouissons de la manière dont les travaux se sont déroulés entre les services de l’Etat et le comité d’organisation des manifestations et des activités de la fayda. Nous sommes en période d’hivernage et celui-ci a été particulièrement pluvieux, cette année, même si on peut espérer qu’il tire à sa fin », a prévenu Antoine Félix Abdoulaye Diome. Il déclare, à ce titre, qu«’il faudra être vigilant et continuer le pompage intensif qui est déjà en cours dans Médina Baye mais aussi d’envoyer le nombre d’hydrocureurs suffisants pour le jour du Gamou et le jour du Gamouwatt que le pèlerinage ainsi que toutes les célébrations puissent se dérouler de la meilleure des manières possibles ».
ON A UN NOMBRE IMPORTANT D’ÉCOLES ENCORE IMPRATICABLES
La rentrée des classes prévue le 6 octobre ne sera pas effective. Parce que beaucoup d’écoles sont prises d’assaut par les eaux de pluies. l'annonce a été faite par Le ministre de l’Éducation nationale ce matin lors d'un séminaire qu'il présidait
La rentrée des classes prévue le 6 octobre ne sera pas effective. Parce que beaucoup d’écoles sont prises d’assaut par les eaux de pluies. Le ministre de l’Éducation nationale qui présidait ce matin le séminaire préparatoire de cette ouverture des écoles a fait l’annonce. Venu présider la rencontre, Cheikh Oumar Anne, a indiqué qu’un bon nombre d’écoles ne sont pas encore praticables
« Les rapports que nous venons d’avoir des Inspections d’académie nous ont montré que l’hivernage a beaucoup impacté sur les infrastructures éducatives. On a un nombre important d’écoles qui ne sont pas encore praticables jusqu’au moment où je vous parle », a dit fait savoir le ministre de l’éducation nationale. Face à cette situation, il dira : « Il faudra qu’on veille à tout cela. Parce que le gouvernement essaie d’apporter des solutions ». Et annonce la tenue d’un conseil interministériel à cet effet. « Demain dans l’après-midi, le président de la République va instruire le premier ministre et l’ensemble des ministres concernés pour la rentrée des classes à tenir un conseil interministériel sur la rentrée des classes ».
par Barka Ba
IL EST TEMPS DE CHANGER D'HYMNE NATIONAL
Plus de 60 ans après les indépendances, il devient anachronique de chanter sa fierté d’être sénégalais dans une langue étrangère. L’heure est venue de faire place à un nouvel hymne dont les paroles seraient en Mandinka, Pulaar, Diola, Soninke, Wolof, etc.
Qui n‘a pas éprouvé, un jour, des frissons en écoutant Nkosi Sikeleli Afrika (Que Dieu bénisse l’Afrique), hymne popularisé par les combattants de l’ANC au temps de la lutte anti-apartheid, devenu celui de la « Nation arc-en-ciel », à la libération de ce pays ? Si cet hymne au souffle puissant fait vibrer les cœurs et les corps, au-delà des frontières sud-africaines, c’est sans doute d’abord parce qu’il renvoie profondément à la culture africaine. Ses strophes sont composées dans les principales langues du pays (Xhosa, Zulu, Seshoto, Afrikaans…)
Au moment où une jeunesse africaine déboussolée et assoiffée de rupture cherche, coûte que coûte, à solder les comptes avec les anciennes puissances coloniales, ce serait assurément un symbole fort, que de changer notre hymne national. Ceci d’autant plus que ses véritables origines et sa composition ont souvent alimenté des controverses.Plus de 60 ans après les indépendances, il devient anachronique de chanter sa fierté d’être sénégalais dans une langue étrangère. Sans aucune once de populisme ou de démagogie, en nous inspirant de l’exemple sud-africain, il nous semble que l’heure est venue de faire place à un nouvel hymne dont les paroles seraient composées en Mandinka, Pulaar, Diola, Soninke, Wolof, Serère ou toute autre langue nationale. Ce qui serait un bon début pour les générations futures, dès l’école primaire, de s’approprier, sans complexe, les langues nationales et de se défaire ainsi progressivement d’une tutelle mentale trop pesante.
Une première indication est la magistrale interprétation en Wolof que Souleymane Faye a donnée de l’actuel hymne. Avec l’inflation de talents qu’on note sur la scène musicale sénégalaise, le ministère de la Culture, en s’appuyant sur des personnalités triées sur le volet constituant un échantillon de ce que le Sénégal a produit de mieux dans le domaine intellectuel et de la culture (Mamoussé Diagne, Felwine Sarr, Abdoulaye Elimane Kane, les Touré Kunda, etc.) pourrait lancer un appel à candidatures. Et retenir après une sélection rigoureuse et consensuelle, une nouvelle version d’un hymne qui reflèterait mieux les aspirations de l’époque et symboliserait davantage l’unité nationale dans le respect de la diversité.
LA VISITE DE LA CEDEAO PEUT CONTRIBUER À APAISER LES ESPRITS À BAMAKO
Quelles sont les chances de réussite de la mission des chefs d'État mandatés par la Cédéao pour obtenir la libération des militaires ivoiriens détenus au Mali ?Entretien avec Francis Kpatindé, enseignant à Sciences Po Paris
C'est ce jeudi 29 septembre que trois chefs d'État mandatés par la Cédéao doivent atterrir à Bamako pour demander aux autorités militaires maliennes la libération des 46 soldats ivoiriens détenus depuis le 10 juillet dernier. Quelles sont les chances de réussite de leur mission ? Francis Kpatindé est enseignant à Sciences Po Paris. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.
RFI : Francis Kpatindé, bonjour. Que pensez-vous du discours très offensif du Premier ministre malien samedi 24 septembre, accusant le gouvernement français d'être « une junte au service de l'obscurantisme » et le président Mohamed Bazoum de ne pas être nigérien ?
C'est vrai qu'on n’est pas habitué à ce type de discours à une tribune des Nations unies. Il y a eu quelques cas précédents : un président iranien, Hugo Chavez, Castro avec des longs discours, Kadhafi également… Donc, ça a beaucoup surpris. Je voudrais juste parler de Mohamed Bazoum, je l'ai connu dans les années 1990, il a toujours été impliqué dans les affaires de son pays, le Niger. Il était venu à l'esprit à d’aucun d'entre nous qu'il puisse être étranger. Bazoum a peut-être des défauts, mais Bazoum est nigérien. Je trouve un peu maladroit de dire aujourd'hui qu'il serait étranger. Et de toute façon, s'il est étranger, c'est une affaire interne au Niger, ce n'est pas une affaire dont on doit discuter hors du Niger.
« L'ivresse de la junte malienne lui fait oublier le sens du protocole et de la diplomatie », dit le ministre nigérien Youssouf Mohamed Elmoctar. Est-ce qu'on peut parler d'ivresse ?
Je pense que toute forme de populisme a la vie courte. Si les militaires au pouvoir à Bamako veulent aller loin et veulent maintenir l'équilibre de leur pays, je pense qu'il faut être plus enrobé, faire davantage recours à la diplomatie. D'autant plus qu'ils ont un excellent diplomate au ministère des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, que j'ai connu aux Nations unies, qui est quelqu'un de très intelligent, d’assez enrobé, même si on peut parfois être surpris par certains de ses discours ou de ses propos récents.
Est-ce que vous y voyez une influence de Moscou ?
Je ne crois pas que Moscou intervienne directement dans la diplomatie et dans les moindres faits et gestes du gouvernement malien. Il y a un problème de fond entre la France et les pays africains, et ce problème existait avant le retour des Russes en Afrique. Parce qu'il faut parler de retour, les Russes étaient en Afrique avant, au temps des révolutions. Donc, il y a un problème de fond, dont il faudra discuter de façon sereine pour relancer la relation entre la France et les pays africains francophones. Tant qu’on ne s’adresse pas vraiment aux vrais problèmes de fond, on passe à côté. Mettre tout ce qui se passe aujourd'hui, dans quelques pays africains comme le Mali, sur le compte des Russes, et de quelques soldats perdus russes qui agiraient en Centrafrique et au Mali, à mon avis, c'est mal poser le problème.
Mamadou Dia fait partie des premiers hommes publics sénégalais à avoir bénéficié d’une amnistie. En mars 1974, Dia est gracié par Senghor puis amnistié, en avril 1976, un mois avant le rétablissement du multipartisme
Au Sénégal, l’amnistie est prévue par l’article 67 de la Constitution. Elle s’applique aux faits. En conséquence, si les faits ont été amnistiés avant le déclenchement des poursuites, celles-ci ne pourront plus être engagées. Si l’amnistie intervient après le début des poursuites, celles-ci sont arrêtées. Enfin, si l’amnistie est votée après la condamnation, celle-ci est rétrospectivement effacée.
En Conseil des ministres, ce mercredi 28 septembre 202, le Chef de l’Etat Macky Sall, « abordant la consolidation du dialogue national et l’ouverture politique », a demandé au professeur Ismaïla Madior Fall, au Garde des sceaux, ministre de la Justice, « d’examiner, dans les meilleurs délais, les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdu leurs droits de vote ». Mais, ce qui ouvre la voie vers l’adoption d’une quatrième loi d’amnistie au Sénégal.
Mamadou Dia fait partie des premiers hommes publics sénégalais à avoir bénéficié d’une amnistie. En mars 1974, Dia est gracié par le Président Léopold Sédar Senghor puis amnistié, en avril 1976, un mois avant le rétablissement du multipartisme au Sénégal.
Arrêté par un détachement militaire (paras-commandos), avec quatre de ses compagnons, Valdiodio Ndiaye, Ibrahima Sarr, Joseph Mbaye et Alioune Tall, il est traduit devant la Haute Cour de justice du Sénégal du 9 au 13 mai 1963, et condamné à l’emprisonnement à perpétuité à Kédougou.
Mamadou Dia, Président du Conseil du Sénégal de 1957 à 1962, avait prôné, le 8 décembre 1962, à Dakar, dans un discours portant sur «les politiques de développement et les diverses voies africaines du socialisme», une «mutation totale qui substitue à la société coloniale et à l’économie de traite une société libre et une économie de développement». Cette déclaration motive des députés à déposer une motion de censure contre le gouvernement les jours suivants. Jugeant cette motion irrecevable, Dia tente d’empêcher son examen par l’Assemblée nationale au profit du Conseil national du parti, en faisant évacuer la chambre le 17 décembre et empêcher son accès par la gendarmerie. Malgré ce qui est qualifié de « tentative de coup d’État» et l’arrestation de quatre députés, la motion est votée dans l’après-midi au domicile du président de l’Assemblée, Lamine Guèye.
1991, amnistie portant sur le conflit de la Casamance
En 1991, une amnistie avait également été initiée dans le conflit casamançais conformément à l’accord trouvé en 1991 entre le gouvernant du Sénégal et des combattants. Ainsi, « sont amnistiées de plein droit, toutes les infractions criminelles ou correctionnelles commises entre le 1er août 1987 et le 1er juin 1991, tant au Sénégal qu’à l’étranger, en relation avec les évènements dits « de Casamance ».
Sont amnistiés de plein droit, les crimes d’attentat et complot contre la sécurité de l’Etat sénégalais et l’intégrité du territoire national, prévus et punis par les articles 72 et 73 du Code pénal, commis antérieurement au 31 juillet 1987 en relation avec les évènements dits «de Casamance» et dont les auteurs ont fait l’objet de condamnation à une peine égale ou supérieure à 15 ans de détention criminelle.
Loi Ezzan
L’Assemblée nationale sénégalaise a adopté, le 7 janvier 2002, une loi d’amnistie des infractions commises depuis le 1er janvier 1983 au 31 décembre 2004. Les infractions criminelles ou correctionnelles, commises pendant cette période au Sénégal ou à l’étranger, en relation avec les différentes consultations électorales ou ayant des motivations politiques, sont toutes effacées.
Cette loi proposée par Ibrahima Isidore Ezzan, député du Parti démocratique sénégalais (PDS) a été adoptée par 70 voix pour, 27 contre et une abstention.
Le 15 mai 1993, alors que le Conseil constitutionnel s’apprêtait à donner les résultats des élections législatives, son vice-président, Babacar Sèye est éliminé par des hommes armés en plein Dakar. Abdoulaye Wade, alors chef de file de l’opposition avait été arrêté avec de nombreux autres partisans avant de bénéficier d’un non-lieu. En revanche, en 1994, Amadou Clédor Sène, Assane Diop, arrêtés et jugés dans le cadre de cette affaire sont considérés comme les assassins du magistrat et ont écopé d’une peine de 20 ans de prison et de travaux forcés. Un troisième accusé, Pape Ibrahima Diakhaté a été condamné à une peine de 18 ans de prison. Ils retrouvent la liberté en février 2002 à la faveur d’une amnistie.
Contrairement à une grâce présidentielle, une mesure d’amnistie n’est pas une mesure individuelle. Il s’agit d’une mesure générale, issue d’une loi spécialement votée à cet effet. Elle bénéficie à toutes les personnes qui ont commis une ou plusieurs catégories d’infractions visées dans la loi.
BASKET BALL, LE COACH DES LIONS NOMME CHEZ LES KNICKS DEWESTCHESTER
Le coach sénégalais Desagana Diop a été nommé entraîneur chez les Knicks de Westchester, a informé l'équipe franchisée de la NBA Gatorade League, ligue américaine mineure de basket-ball créée et dirigée par la National Basketball Association (NBA).
iGFM (Dakar) Le coach sénégalais Desagana Diop a été nommé entraîneur chez les Knicks de Westchester, a informé l'équipe franchisée de la NBA Gatorade League, ligue américaine mineure de basket-ball créée et dirigée par la National Basketball Association (NBA).
Malgré sa nomination en tant que coach de la formation américaine, Desagana Diop va poursuivre l'aventure chez les lions du basket avec qui il a réussi ses débuts en remportant ses premiers matchs officiels à l'occasion des éliminatoires de la Coupe du monde 2022. D'ailleurs, il retrouvera le banc du Sénégal à l'occasion de la dernière fenêtre des éliminatoires, prévue en février 2023."
par Baye Ousmane Ndiaye
C’ÉTAIT CHEIKH SARR, VIE ET MORT D’UN ARTISTE
L’ancien meneur de la Jeanne d’Arc et du Raja Casablanca est mort mardi 27 septembre. Il a été inhumé à Touba aujourd’hui. Joueur d'exception, Cheikh Sarr a marqué les aficionados du football sénégalais
Cheikh Sarr, c’était une vie belle et tragique. Belle parce qu’esthète de la balle, le meneur de jeu a fait rêver tant d’amoureux du beau jeu. Nous allions au stade pour voir Cheikh. Lui d'abord, le poète des pelouses. Belle parce que dans sa météorique carrière, Sarr a porté la doyenne des clubs du pays, jusqu’en finale de la Coupe d’Afrique des clubs en 1998. Une performance jusqu'ici inégalée.
Les grands soirs du stade de l’amitié, il fallait voir Cheikh Sarr, dans son bleu de chauffe de la Jeanne d’Arc, habité par la noblesse et la justesse du geste, porter son équipe dans un récital unique.
Cette grande silhouette d’1m85, typique et atypique, caressait la balle avec grâce. Tout dans ce corps filiforme était football. Sarr était le maître à jouer du grand JA de la fin des années 90. Il inventait et fabriquait du jeu. Ces feintes de corps et contrôles orientés sont des pièces d’art.
L’élégance du jeu
Chez Cheikh Sarr, le geste est poésie et beauté. Le football comme récital. Cheikh a su faire du fameux “wané” ou “sikké” du foot de rue, une arme destructrice dans le haut niveau. Et l’art n’était pas évident.
Car à vrai dire, dans la tribu des esthètes, il avait un plus : au jeu d'instinct et la spectacularité du National pop (navétanes), le gaucher alliait une rigoureuse et intelligente culture tactique. Le poète pouvait être calculateur, parfois tueur froid. Esthète oui, décisif plus encore.
Cheikh, ce n’était définitivement pas l’art pour l’art mais l’art au service du jeu, du collectif, de la gagne.
Le tragique des âges tendres
Mais Cheikh Sarr, c’était aussi une tragédie. Tragique parce que carrière transfigurée par l’extra sportif. Tragique parce que hanté par les errements de l’addiction des jeunes années à Ouagou Niayes. Tragique parce que toujours si près de la gloire professionnelle mais jamais atteint.
Cheikh s’est échiné à manquer les rendez-vous avec l’histoire.
En 2000, Cheikh Sarr rate l’immanquable, la Can 2000 au Nigéria alors qu’il était au summum de son art et s’était imposé comme leader technique durant les matchs de qualifications.
Dans les travées du stade, on raconte que l’austère Peter Schnittger, après l’avoir adulé, l'aurait écarté pour un doigt d’honneur. Toujours est-il que Cheikh Sarr rate le virage symbolique de la renaissance de l’équipe nationale : l’esprit de Surulélé (du nom de ce fameux match de référence contre le Nigeria). Un autre gaucher d’exception se révèle, Khalilou Fadiga. C’est la fin de l’histoire pour l’enfant de Jaon (Jeunesse Amicale des Ouagou Niayes). L’homme qui a ébloui la disette du foot sénégalais de la fin des années 90 s’éclipse.
Une carrière pro décevante, quelques brèves apparitions dans les pages des faits divers, on retrouve Cheikh Sarr, une décennie plus tard, en homme assagi et sage. Une vie spirituelle intense solidement adossée aux valeurs soufies mourides
L’enfant des Jaon, tête de bois des âges tendres, s’est mué en bienveillant grand frère. Le talibé cache l’artiste, désormais.
Mais le rocker Omar Pène, grand supporter du Jaraaf, avait raison de chanter partout : " Cheikh Sarr suma ndanane" (Cheikh mon artiste).
Cheikh Sarr, ce n’était pas une légende. Cheikh était un artiste du football des années 90, comme on n’a plus jamais revu chez nous.
Baye Ousmane Ndiaye est un ancien journaliste sportif.
LE GROUPE QATAR NATIONAL BANK SAUTE SUR KHABY LAME
Le groupe Qatar National Bank a annoncé avoir conclu un accord avec l’influenceur Khaby Lame qui sera son ambassadeur pour la Coupe du monde 2022.
Le groupe Qatar National Bank a annoncé avoir conclu un accord avec l’influenceur Khaby Lame qui sera son ambassadeur pour la Coupe du monde 2022. Selon l’Agence Ecofin, l’institution financière émiratie compte sur l’influenceur, la personne la plus suivie sur TikTok pour promouvoir le soutien de la banque au mondial. La Qatar National Bank a même lancé sa première campagne avec le jeune sénégalais qui vit en Italie, sur le thème « rêver grand ». A cette occasion, Khaby Lame a tourné le 27 septembre son tout premier spot publicitaire télévisé, note toujours la même source.
« Je suis heureux d’être l’ambassadeur de QNB pendant la Coupe du monde de la FIFA Qatar 2022. Je crois que je suis très semblable à la banque, je fixe mes rêves et je réalise l’impossible. J’ai hâte d’explorer le tournoi à travers l’objectif de QNB et de créer des souvenirs inoubliables », a déclaré Khaby Lame, toujours selon Ecofin.