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8 août 2025
par l'éditorialiste de seneplus, jean-claude djéréké
LES HONNEURS ET L'HONNEUR DU CHEF
EXCLUSIF SENEPLUS - Ce que le Cameroun a perdu (fuite des cerveaux, meurtre d’illustres fils et filles, le respect qu’imposait le pays au temps d’Ahidjo) vaut-il ce qu’il a gagné sous Biya ?
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 21/11/2022
Dans la société, on trouve plusieurs types de chef : chef d'agence, chef de village, chef d'entreprise, chef de parti, chef de gouvernement, chef de l'État. Même le pape est considéré par certains comme le chef de l'Église catholique, ce qui est une erreur, car Christ seul est "la tête du corps de l'Église" (Colossiens 1, 18).
Mais que signifie être chef ? Celui-ci devrait-il rechercher les honneurs (occuper les premiers sièges, être salué dans les places publiques, marcher sur le tapis rouge, etc.) ? Non. Le vrai chef met plutôt un point d’honneur à respecter sa parole, à se battre pour le bien-être des hommes et femmes qui momentanément lui ont délégué leur pouvoir. Son honneur est de les servir sans discrimination, de les protéger parfois au péril de sa propre vie, de veiller à ce que lui, l'employé, ne soit pas mieux loti que le peuple qui est son employeur, de faire en sorte que chacun ait le minimum vital. Son honneur et sa grandeur, c'est de ne pas s'accrocher au pouvoir quand il n’a plus toutes ses forces mentales et intellectuelles, quand son mandat (8 ou 10 ans) est terminé, etc.
Vous avez échoué si vous n’avez pas utilisé vos 20 ou 30 ans au pouvoir pour doter votre pays de routes, d’écoles et d’hôpitaux dignes de ce nom, si la structure chargée d’organiser et de superviser les différentes élections est à la solde du parti au pouvoir, si, chaque année, certains de vos compatriotes sont obligés de fuir le pays pour trouver une meilleure vie ailleurs, si des ministres et des directeurs de sociétés détournent et gaspillent tranquillement les deniers publics pendant que le petit peuple croupit dans une misère déshumanisante.
Certes, il faut saluer le fait que le Cameroun, où nous avons séjourné plusieurs fois, est l’un des rares pays africains qui n’abrite pas de base militaire française, que ses richesses minières n’ont pas été hypothéquées, que le pays n’a pas connu de guerre civile depuis 1984, que la presse peut critiquer le régime sans que la foudre ne s’abatte sur elle mais j’ai eu mal quand j’ai vu les bus de la SOTUC céder la place aux taxis-motos (Ben skin), lorsque Mongo Beti est décédé le 7 octobre 2001 parce que le groupe électrogène de l’hôpital de Yaoundé, où il s’était rendu pour une dialyse, était tombé en panne, lorsque j’ai appris l’assassinat de personnes anonymes ou célèbres comme Mgr Yves Plumey, l’abbé Joseph Mbassi, le Père Engelbert Mveng, Mgr Jean-Marie Balla, Me Ngongo Ottou.
Ce que le Cameroun a perdu (fuite des cerveaux, meurtre d’illustres fils et filles, le respect qu’imposait le pays au temps d’Ahidjo) vaut-il ce qu’il a gagné sous Biya ? Ce « pays sinistré socialement et économiquement, s’enlisant dans la pauvreté absolue et l’anémie » (Fabien Eboussi, « Lignes de résistance », Yaoundé, Clé, 1999, p. 53), ne méritait-il pas mieux ?
LES JOUEURS IRANIENS S'ABSTIENNENT DE CHANTER LEUR HYMNE
Les onze joueurs iraniens se sont abstenus de chanter leur hymne national avant leur premier match du Mondial-2022, entamé sur une déroute contre l'Angleterre (2-6), lundi à Doha
AFP |
Keyvan Naraghi, Nicolas Gaudichet |
Publication 21/11/2022
Les onze joueurs iraniens se sont abstenus de chanter leur hymne national avant leur premier match du Mondial-2022, entamé sur une déroute contre l'Angleterre (2-6), lundi à Doha.
Leur capitaine Alireza Jahanbakhsh avait expliqué que les joueurs décideraient "collectivement" de chanter ou non l'hymne de la République islamique en signe de soutien aux victimes des manifestations durement réprimées dans leur pays.
Parmi les manifestants et les opposants au régime de la République islamique, beaucoup ont exprimé leur dépit devant ce qu'ils considèrent comme le manque d'engagement de leurs footballeurs, et leur colère quand ils avaient été reçus avant leur départ pour le Qatar par le président ultraconservateur Ebrahim Raïssi.
Pendant l'hymne, les caméras ont brièvement montré le visage d'une spectatrice d'une cinquantaine d'années, voile blanc sur la tête, visage baigné de larmes.
Les joueurs, eux, ont gardé le silence, le visage totalement impassible. Diminué physiquement, la star de l'équipe Sardar Azmoun, qui avait dénoncé la répression sur les réseaux sociaux, est entré en jeu en seconde période.
- 'Azadi! Azadi!' -
Le slogan symbole du mouvement, "Femmes Vie Liberté", est apparu avant le coup d'envoi sur une banderole dans un virage du stade occupé par les Iraniens, avant de disparaitre. Des "Azadi! Azadi!" ("Liberté! Liberté!") se sont aussi parfois élevés des tribunes.
Depuis le début du soulèvement en Iran, causé par la mort le 16 septembre de la jeune Mahsa Amini (22 ans), arrêtée par la police des mœurs à Téhéran pour ne pas avoir respecté le code vestimentaire strict imposé par le régime, le refus de chanter l'hymne de la République islamique est l'un des leviers des sportifs iraniens pour manifester leur solidarité avec le mouvement.
Le silence des footballeurs durant l'hymne lundi ne va toutefois pas suffire à convaincre ceux qui jugent leur soutien trop timoré.
Devant un écran géant près de la bibliothèque nationale à Téhéran, seules environ 200 personnes s'étaient réunies, dont Farzad, un étudiant de 21 ans qui ne donne pas son nom: "J'ai toujours soutenu l'équipe nationale, mais pas cette fois. Parce que les joueurs n'ont pas soutenu le peuple. Je n'étais pas contrarié cette fois par la défaite de l'équipe nationale."
Dimanche, la justice iranienne a annoncé avoir convoqué Yahya Golmohammadi, ancien international et actuel entraîneur du club de Persepolis, l'un des plus populaires du pays avec Esteghlal. Il avait vivement critiqué sur Instagram la semaine dernière les joueurs de l'équipe nationale pour ne pas "porter la voix du peuple opprimé aux oreilles des autorités", après leur rencontre avec Ebrahim Raïssi.
- 'Choix personnel' -
Le 27 septembre, l'équipe nationale de football avait déjà refusé d'entonner l'hymne avant un match en Autriche contre le Sénégal (1-1). Vêtus d'une parka noire dépourvue de tout blason et masquant le logo de la Fédération, les joueurs étaient restés muets, la plupart tête baissée.
Ce geste symbolique, parfois couplé au port d'un brassard noir en signe de deuil, a depuis été repris par de nombreux autres sportifs, comme l'équipe de beach-soccer le 6 novembre à Dubaï, obligeant la télévision d'État à interrompre la retransmission en direct.
A l'issue de la finale, remportée face au Brésil (2-1), les joueurs étaient restés silencieux au moment de recevoir la coupe. L'auteur du but décisif, Saïd Piramoun, avait manifesté sa solidarité avec les femmes en Iran en faisant mine de se couper les cheveux avec ses doigts.
Lundi, les joueurs n'ont manifesté aucune joie sur leurs deux buts. Mais s'agissait-il d'un message politique ou plus sûrement du simple dépit devant une déroute sportive, la pire dans l'histoire du foot iranien depuis son premier Mondial en 1978 (4-1 face au Pérou). L'attaquant Alireza Jahanbakhsh avait déclaré mercredi que célébrer ou pas un but relèverait d'un choix "personnel".
Au-delà du terrain, de nombreux sportifs ont écrit des messages de soutien aux protestataires sur les réseaux sociaux.
L'ancien joueur du Bayern Munich, Ali Karimi, qui vit à l'étranger et dont la maison a été confisquée, est l'un des plus actifs. Il a publiquement décliné l'invitation des organisateurs du Mondial à se rendre au Qatar, tout comme la légende du football iranien Ali Daei.
LE SIGNAL D'ITV COUPÉ PAR LE CNRA
Le régulateur de l'audiovisuel reproche à la chaîne de télé du groupe E-media la retransmission de la coupe du monde Qatar 2022
La Télédiffusion du Sénégal (TDS) vient de couper le signal de itv, la chaîne du Groupe Emedia-Invest sur injonction du Collège du Conseil National de la Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), réuni sous l’égide de son Président, Babacar Diagne.
En effet, le CNRA avait appelé les radios et télévisions à s’abstenir de porter préjudice à la RTS et à éviter toute retransmission « illégale » des matchs de la coupe du monde. « Le groupe Emedia, par voie de communiqué, affirmait qu’il n’entend nullement respecter les droits exclusifs de la RTS », lit-on dans le communiqué.
Le CNRA reproche à la chaîne de télé du groupe E-media, de débuter la retransmission de la coupe du monde Qatar 2022. Ainsi, "la diffusion des programmes de ITV est suspendue dès que la télévision débute la retransmission d’un match de la coupe du monde Qatar 2022 », souligne le document. Et d’ajouter qu’en cas de récidive, après la reprise de la diffusion des programmes d’ITV après le match dont la diffusion a été entreprise, ladite chaîne fera l’objet de sanctions plus lourdes, conformément à la réglementation.
La Direction du Groupe Emedia promet de réagir.
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ENTAME MANQUÉE POUR LES LIONS
Le Sénégal a été battu 2-0 par les Pays-Bas cet après-midi lors de sa première sortie au Mondial. Les hommes d'Aliou Cissé ont cédé dans les dix dernières minutes de la rencontre, après avoir longtemps résisté aux Bataves
Dans le deuxième match de la journée, les Pays-Bas ont battu le Sénégal deux à zéro.
Dans la foulée d'Angleterre-Iran, la première véritable grosse affiche du tournoi opposait le Sénégal, champion d'Afrique, aux ambitieux Pays-Bas du sélectionneur Louis van Gaal. Elle a tourné à l'avantage des Oranje, qui ont arraché une victoire précieuse (2-0) en fin de match d'abord par Cody Gakpo (84e) puis Davy Klaassen dans le temps additionnel (90e+9).
Pour sa dixième sélection, l'attaquant du PSV Eindhoven a été le plus en vue de la ligne offensive néerlandaise, longtemps stérile face à des Lions sénégalais bien regroupés autour de leur tour de contrôle Kalidou Koulibaly.
Sur une ouverture de profondeur de Frenkie de Jong, le jeune Néerlandais de 23 ans a devancé la sortie aux poings du portier sénégalais Edouard Mendy, un peu en retard dans son intervention, pour ouvrir le score de la tête. On jouait la 84e minute et Louis van Gaal devait déjà commencer à regretter les quelques occasions manquées et préparer les arguments pour expliquer à la presse pourquoi les favoris néerlandais n'avaient pas su trouver la faille.
Au passage, De Jong a aussi sauvé son match avec cette passe millimétrée après avoir gâché en première période la plus belle opportunité des Oranje: seul devant Mendy, il avait fait deux contrôles de trop et oublié de tirer (19e).
L'attaquant sénégalais n°18 Ismaila Sarr applaudit les supporters à la fin du match de football du groupe A de la Coupe du monde Qatar 2022 entre le Sénégal et les Pays-Bas au stade Al-Thumama de Doha le 21 novembre 2022.
Gakpo a lui trouvé la récompense d'un match plein, dans un rôle de N.10 derrière les attaquants Steven Berghuis et Vincent Janssen, n'hésitant pas aussi à se décaler régulièrement dans le couloir droit. Il a notamment mis au supplice le latéral sénégalais Abdou Diallo sur plusieurs coups de rein en première période.
Celui qui avait connu sa première sélection en juin 2021, lors de l'Euro, signe son quatrième but en dix capes et confirme sa montée en puissance dans cette équipe néerlandaise en panne de buteurs, au-delà de l'indispensable Memphis Depay.
"Il y a de la déception et un peu de frustration au vu du match qu'on a fait. Ils se sont procuré des occasions seulement quand on a fait des erreurs, individuelles ou collectives", confiait l'attaquant sénégalais Boulaye Dia à issue de la rencontre. "On prend ce but qui nous fait mal à la fin, mais ce n'est pas grave, maintenant il faut gagner le suivant. On ne peut pas être abattu, ce n'est que le premier match de la phase de groupes, il en reste deux, il faut rester serein. Si on est négatif après le premier match, qu'est-ce qu'ont fait ici? Il faut toujours se relever."
L'attaquant sénégalais # 18 Ismaila Sarr à côté du défenseur néerlandais # 04 Virgil van Dijk et du défenseur néerlandais # 05 Nathan Ake lors du match de football du groupe A de la Coupe du monde Qatar 2022 entre le Sénégal et les Pays-Bas, le 21 novembre 2022.
Pour le sélectionneur du Sénégal, Aliou Cissé : "C'était un match de très haut niveau, très compliqué, mais plutôt équilibré, selon moi le score ne reflète pas la physionomie du match. Je suis très fier de mes garçons. A nous de bien nous préparer pour le deuxième match qui sera déjà un match décisif. Quand vous perdez le premier match, le deuxième devient une finale. Le match contre le Qatar sera un tournant pour le Sénégal".
"Le coupable de la défaite?", questionne-t-il, "Je suis peut-être et sûrement le coupable comme entraîneur. On a eu deux ou trois opportunités. Mais le football, c'est l'efficacité. Dans l'ensemble, on s'est créé de bonnes situations, on va continuer à travailler pour améliorer ces situations. L'animation offensive est un chantier pour cette Coupe du monde. Gagner ce match nous aurait mis dans le bon sens, ce n'est pas le cas, le deuxième match contre le Qatar sera très difficile, mais on doit faire en sorte de le gagner. Et cela peut nous motiver d'avoir perdu (contre les Pays-Bas, ndlr), tout n'a pas été mauvais. Une erreur du gardien Mendy sur le premier but néerlandais ? Je n'ai pas revu les images, je ne sais pas, je dois revoir."
SENEGAL-PAYS BAS 0-0 A LA MI-TEMPS
Champion d’Afrique en titre, le Sénégal a lancé sa compétition depuis ce lundi à 16h GMT. Sans leur leader, Sadio Mané, les Lions ont tenu à en échec (0-0) les Pays-Bas à la pause.
Champion d’Afrique en titre, le Sénégal a lancé sa compétition depuis ce lundi à 16h GMT. Sans leur leader, Sadio Mané, les Lions ont tenu à en échec (0-0) les Pays-Bas à la pause.
Le Sénégal et les Pays-Bas rentrent aux vestiaires sur un score nul plutôt logique. Si les Néerlandais dominent dans le jeu, ils ne se sont pas procurés suffisamment d'occasions dangereuses pour espérer beaucoup mieux. Les Lions sont dans le coup et restent menaçants.
BONNE NOUVELLE POUR LES LIONS
Le latéral gauche des Lions Ismail Jakobs a été autorisé lundi par la FIFA à participer à la Coupe du monde dans les rangs du Sénégal, a-t-on appris des officiels de la Fédération sénégalaise de football (FSF).
Doha (Qatar), 21 nov (APS) - Le latéral gauche des Lions Ismail Jakobs a été autorisé lundi par la FIFA à participer à la Coupe du monde dans les rangs du Sénégal
Jakobs, d'un père sénégalais et d'une mère allemande, avait joué avec les petites catégories allemandes avant d'être convoqué par le sélectionneur des Lions, Aliou Cissé.
La FIFA l'avait déclaré samedi inéligible pour les Lions. La Fédération sénégalaise de football (FSF) avait introduit un recours pour annuler cette première décision de l’instance dirigeante du football mondial.
Jakobs a été finalement autorisé à porter les couleurs du pays de son père.
MOUVEMENT D'HUMEUR AU CAMP PÉNAL DE DIOURBEL
Des prévenus au nombre de 17 observent depuis hier à 19h, une grève de la faim. Ils protestent contre les longues détentions et la surpopulation carcérale.
Des prévenus au nombre de 17 observent depuis hier à 19h, une grève de la faim. Ils protestent contre les longues détentions et la surpopulation carcérale. Hier comme ce matin, ils ont boudé les repas et n’excluent pas de se radicaliser selon une source digne de foi qui a requis l’anonymat. À noter d’après cette dernière que la prison de Diourbel compte environ 700 pensionnaires. Le prévenu en attente de jugement est en prison depuis deux ans.
MULTIPLE PHOTOS
LE BUSINESS FLORISSANT DES MAILLOTS DU SÉNÉGAL
A quelques heures de l’entrée en lice des protégés de Aliou Cissé dans la Coupe du monde, les supporters sénégalais envahissent les marchés à la recherche du maillot blanc, vert ou même noir. Un moment de business pour les commerçant.
Après la Coupe d’Afrique des nations (CAN) qui a vu le Sénégal être sacré champion, les lions de la Téranga vont à la conquête du monde. A quelques heures de l’entrée en lice des protégés de Aliou Cissé dans la compétition, les supporters sénégalais envahissent les marchés à la recherche du maillot blanc, vert ou même noir. Non loin du marché de Keur Massar, se trouve « Mbaye américain shop ». Ici, une panoplie de choix est offerte aux fans, explique Mbaye, le gérant de la boutique.
« Nous avons toutes sortes de maillots. On vend en gros ou en détail. On fait également du flocage », a-t-il d’emblée dit. A l’en croire, ils ont des clients un peu partout à travers le monde notamment en Suisse, aux Usa, au Maroc et en Espagne. À la question de savoir comment ils ont fait pour avoir des clients à l’international ? Il répond : c’est grâce à la magie des réseaux sociaux. « On est très connu sur le plan international. Ce, grâce à Instagram, Whatsapp, Facebook, etc. Les gens nous appellent de partout pour commander des maillots. C’est vraiment un business florissant et si cela ne dépendait que de nous, on aurait une compétition tous les trois mois », a déclaré Mbaye Américain Shop.
« Le maillot de Sadio Mané, le plus vendu »
Les maillots de l’équipe nationale du Sénégal sont devenus une tendance en cette période de coupe du monde Qatar 2022. C’est la raison pour laquelle, 30 jours avant le démarrage de la compétition, Mbaye américain shop a commandé des milliers de maillots. Il estime que ces maillots seront tous vendus avant la fin de la coupe du monde. « On a raison de commander ces maillots. Parce qu’on vend plus de 100 maillots par jour à raison de 10.000 francs l’unité. Nous avons des maillots players de bonne qualité. Nous avons même des maillots à 8.000 francs », déclare-t-il. Toutefois, précise-t-il, si le Sénégal va jusqu’en finale nous allons maintenir nos prix. S’agissant du flocage, il a indiqué qu’il se fait en fonction des performances des joueurs.
Malgré sa blessure et sa non-participation à cette compétition, le numéro 10 de Sadio Mané est le plus vendu. « Le flocage aussi marche bien pendant cette période. On espérait que Sadio allait répondre présent mais malheureusement, il est déclaré forfait à la dernière minute. Toutefois, son maillot est le plus vendu. Sur 20 maillots floqués, les 15 portent le numéro 10 de l’attaquant du Bayern. C’est pour vous dire combien les sénégalais sont fans de Sadio Mané », a-t-il souligné.
« Nous faisons un chiffre d’affaires de plus de 800.000 francs par jour »
Par ailleurs, la fédération sénégalaise de football s’était engagée dans la lutte contre la vente des maillots contrefaits avec leur logo qui inondent les marchés. En effet, en collaboration avec la Douane, elle avait décidé de bloquer toute entrée de maillot à l’exception des opérations faites par l’instance. La FSF indique que la vente des nouveaux maillots, conçus par l’équipementier Puma pour la prochaine Coupe du Monde, destinés à la sélection nationale A, leur a uniquement été réservée.
Par conséquent, elle informe avoir saisi plus de 34.000 maillots sur le marché. « Cette mesure de la fédé n’a pas affecté notre travail. Nos maillots marchent. Parce que les sénégalais ne peuvent pas acheter des maillots à 45.000 francs. Ce n’est pas normal. La vie est chère et c’est difficile pour le sénégalais lambda d’acheter un maillot à ce prix-là », a-t-il expliqué. Revenant sur la question, il a rétorqué : « nous n’avons pas beaucoup de problèmes. On continue de recevoir nos commandes et on vend nos maillots correctement ». S’agissant de la concurrence, il a ajouté : « certes il y’a de la concurrence, mais je peux dire sans risque de me tromper que nous sommes leader dans ce domaine. Notre chiffre d’affaires journalier est entre 500.000 à 800.000 francs ».
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L'ANGLETERRE BALAYE L'IRAN
Le demi-finaliste du Mondial-2018 et finaliste de l'Euro-2020, a réussi son entrée dans la Coupe du monde 2022 au Qatar en surclassant l'Iran 6-2 dans le groupe B, lundi au stade stade Khalifa de Doha
L'Angleterre, demi-finaliste du Mondial-2018 et finaliste de l'Euro-2020, a réussi son entrée dans la Coupe du monde 2022 au Qatar en surclassant l'Iran 6-2 dans le groupe B, lundi au stade stade Khalifa de Doha.
Face à des Iraniens qui ont rapidement dû faire sans leur gardien titulaire, touché au visage, les Anglais ont pris le dessus grâce à des buts de leurs jeunes pépites Jude Bellingham, 19 ans (35e) et Bukayo Saka, 21 ans (43e, 62e), et des plus expérimentés Raheem Sterling, (45+1), Marcus Rashford (71e) et Jack Grealish (90e). L'Iran a réduit le score grâce à un doublé de Mehdi Taremi (65e, 90+13 s.p.)
Au lendemain de la défaite inaugurale du Qatar face à l'Equateur (2-0), tous les regards étaient tournés vers cette rencontre pour guetter un geste de soutien des joueurs iraniens aux manifestants durement réprimés dans leur pays depuis la mort de la jeune Mahsa Amini, 22 ans.
- Les Iraniens muet pendant l'hymne -
Le geste a bien eu lieu quand les onze joueurs de la "Team Melli" se sont abstenus de chanter leur hymne national. Aucun chant en hommage à la jeune femme n'a en revanche été lancé en tribunes à la 22e minute, en référence à son âge.
Côté anglais, le capitaine Harry Kane a dû renoncer à porter le brassard coloré inclusif "One love", les sept fédérations qui comptaient le faire ayant fait marche arrière ce lundi, face à la menace de sanctions sportives de la Fifa. Les Anglais ont toutefois mis un genou à terre comme ils ont coutume de le faire pour dénoncer toutes les formes de discriminations.
Sur le terrain, le début du match a été marqué par une interruption de plus de dix minutes après un violent choc entre le gardien iranien Alireza Beiranvand et son défenseur Majid Hosseini (9e). Touché au nez, il a finalement dû céder sa place à Hossein Hosseini à la 20e minute.
Ce dernier a vécu une huitième sélection cauchemardesque face aux assauts anglais. Si une première tête décroisée d'Harry Maguire a heurté la transversale (32e), celle de Jude Bellingham, après un centre de Luke Shaw, a fini au fond des filets (35e, 1-0).
A 19 ans et 145 jours, Bellingham est devenu selon le statisticien Opta le plus jeune Anglais à marquer en Coupe du monde après Michael Owen en 1998 (18 ans et 190 jours).
- Doublé de Saka -
Le milieu offensif d'Arsenal Bukayo Saka a doublé la mise d'une superbe frappe du gauche sous la barre (43e, 2-0), après une remise de Maguire.
Puis, Sterling (80 sélections), qui n'avait pas marqué lors du Mondial en Russie, a ouvert son compteur dès son premier match dans cette édition, en reprenant un centre d'Harry Kane (45+1, 3-0).
En seconde période, Saka s'est offert un doublé après un beau numéro dans la surface (62e, 4-0). Les entrants Marcus Rashford, lancé par Kane (72e, 5-1), puis Jack Grealish (90e, 6-1) ont également marqué.
L'Iran a sauvé l'honneur grâce à un doublé de Taremi, déjà très bon avec Porto en ce début de saison et auteur d'un but à la 65e, puis d'un penalty à la toute fin du temps additionnel.
Les Etats-Unis attendent les Anglais vendredi, avant le voisin gallois le 29. Les Iraniens tenteront eux de se relancer face à ces mêmes Gallois, avant la revanche du match historique du Mondial-1998 contre les Américains (victoire iranienne 2-1).
par Assane SAADA
AU-DELÀ DU FOOTBALL
Vingt-deuxième édition de la Coupe du monde. Des footballeurs sont au Qatar et chez eux en même temps. Courant sur des terrains, vibrant dans des cœurs de supporters. Un horizon de se dissoudre dans le football sous le prisme d'un autre monde possible
Vingt-deuxième édition de la Coupe du monde. Des footballeurs sont au Qatar et chez eux en même temps. Courant sur des terrains, vibrant dans des cœurs de supporters. Un horizon de se dissoudre dans le football sous le prisme duquel un autre monde serait possible. Un au-delà de l’impossible à réaliser. Albert Camus, ancien gardien de but au Racing universitaire d’Alger dans les années 1930, disait : « Pour moi, je n’ai connu que dans le sport d’équipe, au temps de ma jeunesse, cette sensation puissante d’espoir et de solidarité qui accompagne les longues journées d’entraînement jusqu’au match victorieux ou perdu. Vraiment, le peu de morale que je sais, je l’ai appris sur les terrains de football et les scènes de théâtre qui resteront mes vraies universités. »
Dribbler pour sauver sa peau
De cette université du football, des Brésiliens sont diplômés « ès dribble ». Selon Mickaël Correia, auteur d’Une histoire populaire du football, l’avant-centre Arthur Friedenreich (fils d’un riche allemand et d’une lavandière brésilienne à la peau noire) était victime du racisme des arbitres. Les fautes que ses adversaires pratiquaient sur lui n’étaient pas sifflées. Arthur était contraint « à élaborer de subtiles feintes de corps afin d’esquiver leurs charges violentes lors de ses accélérations. Ainsi naît le dribble au Brésil, analyse le journaliste et écrivain Olivier Guez. Ruse et technique de survie des premiers joueurs de couleur, le dribble leur évite tout contact avec les défenseurs blancs. Le joueur noir qui ondule et chaloupe ne sera pas rossé, ni sur le terrain ni par les spectateurs à la fin de la partie ; personne ne l’attrapera ; il dribble pour sauver sa peau ».
Le football et le racisme, c’est une longue histoire. Carlos Alberto, le premier footballeur brésilien métis, se blanchissait « la peau avec de la poudre de riz avant d’entrer sur le terrain ». C’était en 1914. À cette époque, les noirs étaient interdits de jouer et d’assister aux matchs. En 1921, un « décret de blancheur » signé par le président de la République. Un texte relatif à la composition de l’équipe nationale brésilienne où ne devait être admis que « le meilleur de notre élite footballistique, les garçons de nos meilleures familles, les peaux les plus claires et les cheveux les plus lisses ». Au Sénégal, les auteurs de Sociologie du football (les universitaires Stéphane Beaud et Frédéric Rasera) écrivent : « Quand est créée, à Dakar, en 1929, l’Union sportive indigène (la première équipe exclusivement formée d’Africains), le père Lecoq, qui dirige la Jeanne d’Arc, menace d’excommunication ses joueurs s’il leur vient à l’idée de jouer contre son équipe. » Selon les universitaires sus cités, d’après l’historien Pascal Dietschy, en 1928, le général Jung, commandant supérieur des troupes de l’Aof (Afrique occidentale française), soutenait que le football était compliqué pour les « nègres », « avec de la patience on peut arriver à leur faire comprendre le rôle de chaque joueur, la place qu’il doit tenir et surtout l’importance et le but de la passe ».
Un outil de propagande et de combat
Le football reste un élément d’affirmation et d’émancipation. Un outil de propagande, de mobilisation, de combat contre des dictatures, le colonialisme, le nazisme… Staline considérait que l’Union des républiques socialistes soviétiques (Urss) devait « devancer systématiquement les performances des athlètes bourgeois des pays capitalistes ». Lors de la Deuxième guerre mondiale, dans une Ukraine occupée, « l’équipe des boulangers » de Kiev portait le combat en laminant des formations nazies et autres équipes militaires allemandes. Ces anciens joueurs du Dynamo et du Lokomotiv Kiev, mobilisés sur le front puis capturés par les armées du Reich, étaient libérés. Ils erraient, affamés, dormant sous des ponts. Un boulanger, supporter du Dynamo, les avait recrutés dans sa boulangerie où la Gestapo procédera à leur arrestation. Certains torturés, d’aucuns envoyés dans des camps de concentration, d’autres exécutés.
Dans l’Espagne des années 1950, sous la dictature de Franco, le FC Barcelone symbolisait le combat antifranquiste, « l’outil de résistance sociopolitique (…). Au cours d’un match opposant le Barça au Racing de Santander, des tracts appelant au boycott massif des transports en commun sont distribués (…). À la sortie du match, les supporters catalans refusent collectivement d’emprunter les tramways, chacun préférant rentrer chez lui à pied en signe de solidarité avec les grévistes ». Avec la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, des footballeurs algériens évoluant en France versaient 15 % de leur salaire au Fln (Front de libération nationale). À la veille de la Coupe du monde de 1958, certains désertaient leur club et même l’armée française pour constituer l’équipe nationale du Fln. Lors des printemps arabes de 2011, des supporters de l’Espérance de Tunis, du Zamalek et de Ahlawy, en Égypte, étaient des avant-gardes des révolutions. Au demeurant, rendons hommage au journaliste Robert Guérin mort en 1952. Il était l’initiateur de la Fifa et en devenait le 1er président alors qu’il n’avait que 27 ans.