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15 juin 2025
PAR BAYE MAKÉBÉ SARR
SONKO OU LE DEMOLISSEUR DE LA LIBERTE D’EXPRESSION
Quand on en arrive à bunkériser un journal tout simplement parce que l’opposition se prépare à organiser une manifestation, cela donne une idée de la menace qui guette la démocratie sénégalaise.
Dans son entreprise de destruction du « système », le leader du Parti « Pastef », Ousmane Sonko, a une stratégie très simple. Détricoter tout ce qui représente un pouvoir organisé dans le pays. Le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif, la justice, l’armée, la police, la gendarmerie… Tout y passe. Avec ses partisans, ils veulent nous habituer à la vulgarité, à l’outrance et à la démesure. L’objectif de leur stratégie est de banaliser la transgression. Dire tout haut l’indicible. Une volonté de transmutation des valeurs (transvalium) comme disait Friedrich Nietzsche. Sa dernière sortie s’inscrit en droite ligne dans sa vision rétrograde. Les attaques répétées du leader de « Pastef » à l’endroit des journalistes sont aussi à mettre dans cette stratégie globale.
Avec Ousmane Sonko, c’est la transgression permanente. Chacune de ses sorties est un coup de burin qu’il donne aux fondements de notre commun vouloir de vivre ensemble. Depuis qu’il est revenu des alcôves, Sonko n’a rien perdu de sa traditionnelle gouaille tonitruante. Il ne rate aucune occasion pour rudoyer les journalistes qui ne semblent pas être acquis à sa cause, à défaut de les accuser sans preuve. Sonko demande aux journalistes de renoncer à ce qui fait l’essence de leur métier : la liberté d’expression. Il appelle de ses vœux à l’avènement d’un journalisme couché à plat ventre, acceptant perinde ac cadaver, tous ses caprices. Si ses foucades contre la presse se limitaient à de simples paroles, il n’y aurait aucune crainte. Car la presse est habituée à être critiquée, voire accusée. Mais, l’objecteur de conscience et ses obligés veulent aller plus loin. Casser du journaliste.
Pendant les émeutes de mars 2021, la presse a été une cible de choix de ces nouveaux maîtres de la pensée unique. Des voitures du groupe Futurs médias sont incendiées, leurs locaux vandalisés. La RTS et le journal « Le Soleil » sont attaqués à coups de cocktails molotov. Voilà le sinistre bilan d’une folle journée d’actions d’une opposition rétive à toute forme de critique. Jamais dans l’histoire de ce pays, les journalistes n’ont été aussi menacés. Coincés entre les pressions d’un pouvoir, les intérêts des propriétaires et les menaces de destruction de l’opposition, les journalistes marchent, sur une corde, les yeux bandés, le long d’un gouffre. Ils peuvent basculer à tout moment, dans l’abîme.
Durant la campagne pré-électorale des élections législatives du 31 janvier 2022, des informations font état de certains organes de presse qui ont été mis sous protection policière. Heureusement que l’obscure « force spéciale », bras armé d’une certaine opposition, a été démantelée. N’eût été la perspicacité des forces de défense et de sécurité, les attaques pouvaient être meurtrières. Lobotomisés par la propagande, ses « possédés » se sentent investis d’une mission de purification de l’espace public de tous les intervenants jugés impertinents à leur goût. De sorte que contredire Sonko est devenu un acte de courage. Depuis qu’il a surgi dans l’espace public, le débat est enchâssé dans un piège binaire.
Quand on en arrive à bunkériser un journal tout simplement parce que l’opposition se prépare à organiser une manifestation, cela donne une idée de la menace qui guette la démocratie sénégalaise.
Devant les menaces et actes de violence de Ousmane Sonko et de ses féaux, des voix s’élèvent pour appeler les journalistes à plus de responsabilité et d’équilibre. Quelle hérésie ! Les intellectuels qui soutiennent cette manière de faire sont en train de tendre à leur futur bourreau, le couteau avec lequel ils seront égorgés. Ce n’est qu’une question de temps. Une fois la presse mise sous coupe réglée, les intellectuels dissidents seront la prochaine cible de cet escadron de fossoyeurs de la liberté. Tous les régimes fascistes ont procédé de la sorte.
Il est temps de résister à cette menace dont l’objectif ne vise rien d’autre qu’à imposer l’autocensure aux journalistes, voire la capitulation. Le Sénégal est une démocratie ouverte qui admet le commerce des idées. Chacun doit pouvoir exprimer ses opinions sans risque de représailles. Il n’appartient à aucun homme politique, de quelque bord où il se situe, de dicter à la presse la manière de faire son travail. Ces organes de pression sont héritiers d’une tradition d’un journalisme d’opinion, donc partisan.
Au commencement, il y avait : Xaré bi (AJ/PADS), Daan Dole (PIT), La Condition humaine (BDA), Siggi (RND), Sopi (PDS), etc. Comble du ridicule, ceux qui critiquent la presse sont les gardiens de cette tradition. Ils détiennent leurs propres médias, des machines à propagande qui tournent à plein régime. C’est triste de constater que ce pays, naguère terrain fertile de débats d’idées, s’éclaire désormais à la bougie du conformisme consensuel, notamment des réseaux sociaux.
Dans une démocratie, de telles dérives sont inacceptables. Chaque journal a la liberté de définir une ligne éditoriale à sa convenance. Les lecteurs sont libres de suivre les organes de presse de leur choix tant la palette est large. Tant les titres, les radios et les chaînes de télé foisonnent.
Si des gens sont capables d’utiliser la violence pour régler leur contradiction avec des journaux, de quelles armes vont-ils user, une fois arrivés au pouvoir ? En tout cas, c’est la promesse d’un voyage au bout de la nuit.
Baye Makébé Sarr
Journaliste
CAN 2025, L'ALGERIE SE SIGNALE
L’Algérie, pays organisateur du Championnat d’Afrique des nations (Chan) à partir de janvier 2023 fait partie des prétendants qui se bousculent pour remplacer la Guinée pour l’accueil de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025
L’Algérie, pays organisateur du Championnat d’Afrique des nations (Chan) à partir de janvier 2023 fait partie des prétendants qui se bousculent pour remplacer la Guinée pour l’accueil de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025. Le ministre de la Jeunesse et des Sports algérien, Abderrazak Sebgag, l’a souligné, en marge du tirage au sort du CHAN.
« Il est temps que l’Algérie organise des événements d’envergure, on va présenter un bon dossier pour organiser la Coupe d’Afrique des Nations 2025. Nous allons prouver que l’Algérie est capable de le faire. La délégation d’inspection de la CAF s’est montrée satisfaite des installations sportives en vue du Championnat d’Afrique des nations CHAN 2022 que l’Algérie va abriter en janvier prochain. On défendra notre dossier de candidature jusqu’au bout », a-t-il déclaré dans des propos rapportés par l’APS.
BEACH SOCCER, LE SENEGAL SURCLASSE L'EGYPTE
Longtemps bousculés, les Lions du Sénégal ont sorti les griffes dans le temps décisif pour venir à bout de l’Egypte ce samedi après-midi en finale de la troisième édition de la Coupe COSAFA Beach Soccer (5-3).
Longtemps bousculés, les Lions du Sénégal ont sorti les griffes dans le temps décisif pour venir à bout de l’Egypte ce samedi après-midi en finale de la troisième édition de la Coupe COSAFA Beach Soccer (5-3). Rois en Afrique, Al Seny Ndiaye et ses partenaires montent sur le toit de l’Afrique australe. Mais que c’était difficile.
Le match a très mal démarré pour Al Seyni Ndiaye et ses partenaires, et l’Egypte a très tôt bouleversé les plans de Mamadou Diallo qui insistait sur le fait de vouloir gagner cette rencontre sans prendre de but. Alors qu’on jouait la 3e minute dans le premier tiers-temps, le Sénégal se faisait surprendre par un superbe coup franc inscrit par Haitham Atef Costa. Pour la première fois dans ce tournoi, les Lions sont restés une période sans parvenir à scorer. La faute à une excellente défense égyptienne emmenée par son gardien de but.
Al Seny Ndiaye dans les mauvais et très bons coups
Et si la réussite a manqué côté sénégalais, cela a donné beaucoup plus de confiance aux Egyptiens qui ont fait illustrer Al Seny Ndiaye. Les Lions ont longtemps mis du temps à rentrer de bon pied dans cette rencontre. Ce qui va encore profiter à l’Egypte au milieu du second tiers-temps. Les Pharaons obtiennent un penalty commis par le capitaine des Lions et c’est le numéro Costa qui prend à contre-pied le portier sénégalais pour signer un doublé.
La meilleure occasion du Sénégal dans le second tiers-temps n’arrivera qu’à quatre minutes de la fin. Seydina Mandione Laye Diagne envoie une tête à bout portant au gardien égyptien, qu’il oblige à un superbe arrêt. Mais dans la suite de l’action, Mamadou Sylla est fauché, obtient un penalty puis relance le Sénégal (2-1). On voyait dans ce but le déclic pour un meilleur visage côté sénégalais. Sauf qu’il ne fallait pas compter sur trop de précipitation de la part de Jean Ninou Diatta et ses partenaires.
Et voilà arrive une nouvelle punition. A 2,36 de la fin du second tiers-temps, Mohamed Abdel-Nabi permet encore à l’Égypte de reprendre le large avec un sublime coup de tête. Rien ne semblait sourire à la bande à Mamadou Diallo, à l’image d’un Mamour Diagne qui gâche une occasion de but juste avant la fin du second acte. Le numéro 10 des Lions ne profitait pas d’un corner pour envoyer un bon ballon dans la surface égyptienne puisqu’il envoie son tir en touche.
Mamadou Sylla intenable
Ainsi, pour entretenir l’espoir de revenir dans ce match, il fallait bien commencer le dernier tiers-temps. Ce que Mandione Diagne a bien compris. Sur le premier ballon joué dans cette dernière période, le numéro 8 des Lions réduit l’écart avec une frappe surpuissante du droit. Derrière, le match est trop haché ; les Egyptiens commettent beaucoup de fautes et ne cessent de jouer la montre. Pourtant, il restait un chemin à parcourir pour arriver vainqueur de cette rencontre.
Effectivement, il restait beaucoup de temps, un chemin qui pouvait justement permettre au Sénégal d’égaliser pour la première fois dans ce match, à 5 minutes de la fin. Et de quelle manière ! Servi par Jean Ninou Diatta, Mamadou Sylla, élu Homme du Match, effectue un sublime contrôle orienté, efface deux adversaires puis enchaîne avec une incroyable frappe du pied gauche. Mais encore une fois, le Sénégal va se mettre en difficulté puisque l’Egypte bénéficie d’un nouveau penalty.
Sauf que là maintenant, il fallait compter sur la grandeur d’Al Seny Ndiaye qui, en plus de haranguer ses troupes, vient stopper le penalty du numéro 2 égyptien. Après l’égalisation, le plus dur était fait pour un Sénégal qui va prendre pour la première fois dans cette rencontre l’avantage grâce à une bicyclette remarquable de Mamour Diagne. Et puis, vient la libération. Sur une longue relance d’Al Seny Ndiaye, Souleymane Coly se trouve seul face au gardien égyptien. En pivot, il marque tranquillement le 5-3.
MULTIPLE PHOTOS
CHAN 2022, LE SENEGAL FIXE SUR SON SORT
La succession du Maroc, tenant du titre, est ouverte. L’Algérie, pays hôte du 13 janvier au 4 février prochains de la compétition, abrite le tirage au sort de la phase finale du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) 2022, ce samedi 1er octobre 2022.
La succession du Maroc, tenant du titre, est ouverte. L’Algérie, pays hôte du 13 janvier au 4 février prochains de la compétition, abrite le tirage au sort de la phase finale du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) 2022, ce samedi 1er octobre 2022. Le Sénégal, classé 4e en 2009, est de retour après 11 ans d’absence, aux dépens du Sily local (Guinée), son bourreau trois fois consécutivement, lors des éliminatoires en 2016, 2018 et 2020.
Les Lions locaux du Sénégal, tirés du pot 3, figurent dans la poule B, en compagnie de la Côte d’Ivoire, de l’Ouganda et de la RD Congo. Si les Éléphants étaient sur le podium, 3e place, en 2015, les Léopards, doubles champions, en 2009 et 2016, disputent leur 6e phase finale du CHAN, et vise un 3e sacre. Pape Thiaw et ses poulains qui joueront à Annaba sont ainsi avertis.
Le match d’ouverture opposera la Libye à l’Algérie.
La composition des groupes du Chan 2022 :
Groupe A : Algérie, Libye Éthiopie, Mozambique
Groupe B : Ouganda, Côte d’Ivoire, Sénégal
Groupe C : Maroc, Soudan, Madagascar, Ghana
Groupe D : Mali, Angola, Mauritanie
Groupe E : Cameroun, Congo, Niger
LES PREVISIONS DE L'UEMOA
En dépit d’un contexte peu favorable, les économies de l’Uemoa sont « globalement résilientes ». Le taux de croissance est attendu à 5,6 % au dernier trimestre l’année 2022.
En dépit d’un contexte peu favorable, les économies de l’Uemoa sont « globalement résilientes ». Le taux de croissance est attendu à 5,6 % au dernier trimestre l’année 2022.
Les économies des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) restent globalement résilientes en dépit de la guerre en Ukraine, de la poursuite des effets de la Covid-19, des tensions inflationnistes dans le monde et d’un renchérissement des capitaux sur les marchés financiers internationaux, s’est félicité Sani Yaya, ministre de l’Économie et des Finances du Togo. Il s’exprimait, vendredi, à Dakar, à l’ouverture de la 3ème session ordinaire du conseil des ministres statutaires dont il est le président. Le taux de croissance devrait se situer au 4ème trimestre à 5,6 % contre 5,2 % au 3ème trimestre, a précisé M. Yaya. Il a expliqué ces performances par les mesures prises par les autorités de l’Union. « Les performances des économies sont le résultat des réformes entreprises ces dernières années par les États membres, des investissements importants qu’ils ont réalisés dans les infrastructures socioéconomiques et des exigences de discipline de l’exercice de la surveillance multilatérale », a-t-il indiqué.
Situation budgétaire fragile
En réalité, Sani Yaya lie ces bonnes perspectives aux mesures de subventions, de contrôle des prix, à une meilleure surveillance des mouvements de produits, au soutien direct aux producteurs, aux exonérations de taxes et aux aides et transferts monétaires aux ménages. Il a rappelé que les ministres en charge de l’économie de l’Union avaient, lors de leur réunion de juin 2022, mis l’accent « sur la nécessité de renforcer ces mesures d’urgence qui visent la préservation du pouvoir d’achat des populations, en particulier les plus vulnérables, et à protéger les consommateurs tout en maîtrisant le déficit budgétaire ».
Cependant, le ministre togolais des finances souligne que ces « interventions ont dans l’ensemble fragilisées la situation budgétaire des États membres, rendant difficiles les perspectives d’une consolidation budgétaire rapide » en plus des incertitudes liées à la crise sécuritaire persistante dans notre sous-région.
Pour maintenir la dynamique de croissance dans le moyen terme, il suggère de mener des actions structurantes devant permettre d’améliorer sensiblement l’offre de produits agricoles et leur transformation au sein de l’union. Sani Yaya encourage également les États membres à « s’inscrire résolument dans la mise en œuvre des orientations de politique économique formulées par le Conseil des ministres pour faire face aux exigences de l’heure et relever les défis d’une croissance durable, inclusive au profit des populations de l’Union ».
En ce qui a trait à l’inflation, Sani Yaya a indiqué qu’elle était à 5,9 % dans l’union au mois de juillet 2022. Une inflation qui découle, dit-il, des difficultés d’approvisionnement notamment en produits alimentaires, en intrants agricoles, soulignant que la Russie et l’Ukraine sont les principaux fournisseurs de l’union pour ces catégories de produits. Il s’y ajoute la hausse des prix des produits pétroliers et des campagnes agricoles aux fortunes diverses qui ont induit de fortes tensions inflationnistes dans les États membres de l’union.
SITUATION TOUJOURS TENDUE AU BURKINA
Qui dirige le Burkina Faso? La confusion régnait à Ouaga samedi soir après une déclaration de l'armée ne reconnaissant pas la prise du pouvoir, la veille, par des militaires qui avaient annoncé avoir démis le chef de la junte, le lieutenant-colonel Damiba
Qui dirige le Burkina Faso? La confusion régnait à Ouagadougou samedi soir après une déclaration de l'armée ne reconnaissant pas la prise du pouvoir, la veille, par des militaires qui avaient annoncé avoir démis le chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Dans sa première réaction depuis vendredi soir, l'Etat-major général des Armées a reconnu traverser "une crise interne", mais indiqué que les "concertations" se poursuivaient.
"Quelques unités ont pris le contrôle de certaines artères de la ville de Ouagadougou, demandant une déclaration de départ du lieutenant-colonel Damiba", ajoute le communiqué qui précise que cette tension "ne représente pas la position de l'institution".
De leur côté les putschistes ont affirmé samedi après-midi dans une allocution télévisée que M. Damiba préparait une "contre-offensive" depuis "la base française de Kamboinsin", un camp militaire proche de Ouagadougou où des forces spéciales françaises forment leurs homologues burkinabè.
Le ministère des Affaires étrangères français a "démenti formellement toute implication dans les évènements en cours depuis hier au Burkina".
"Le camp où se trouvent nos forces françaises n'a jamais accueilli Paul-Henri Sandaogo Damiba, pas davantage que notre ambassade", a poursuivi Paris.
Pour l'heure, le sort et la localisation de M. Damiba restent inconnus.
En fin d'après-midi, deux institutions françaises ont été prises pour cible par des manifestants: un incendie s'est déclaré devant l'ambassade de France à Ouagadougou, a constaté un journaliste de l'AFP, et un autre devant l'Institut français à Bobo-Dioulasso, selon des témoins dans cette ville de l'ouest du pays.
A Paris, le Quai d'Orsay a immédiatement réagi, "condamnant les violences contre notre ambassade avec la plus grande fermeté" et ajoutant que "la sécurité de (ses) compatriotes" était sa "priorité".
Ces attaques "sont le fait de manifestants hostiles, manipulés par une campagne de désinformation à notre encontre", a déclaré sa porte-parole, Anne-Claire Legendre, en "appelant les parties prenantes à assurer la sécurité" des bâtiments diplomatiques.
Dans leur déclaration de samedi après-midi, signée du capitaine Ibrahim Traoré, autoproclamé nouveau chef de la junte vendredi soir, les putschistes ont mentionné leur "ferme volonté d'aller vers d'autres partenaires prêts à aider dans la lutte contre le terrorisme".
Vendredi, quelques heures avant le coup d'Etat, plusieurs centaines de personnes avaient manifesté dans la capitale pour réclamer le départ de M. Damiba, mais aussi la fin de la présence militaire française au Sahel et une coopération militaire avec la Russie.
L'influence de Moscou ne cesse de croître dans plusieurs pays d'Afrique francophone ces dernières années et il n'est pas rare de voir des drapeaux russes dans de telles manifestations.
Crainte d'affrontements
Après une nuit et une matinée calmes, la situation s'est de nouveau tendue dans Ouagadougou à la mi-journée, à la suite de tirs et des déploiements de militaires dans les rues laissant craindre des affrontements entre les partisans de M. Damiba et les nouveaux putschistes.
Les principaux axes de la ville étaient bloqués et des hélicoptères survolaient à faible altitude le centre-ville, selon un journaliste de l'AFP.
Vendredi soir, après une journée émaillée de tirs dans le quartier de la présidence à Ouagadougou, des soldats étaient intervenus à la télévision nationale pour annoncer qu'ils démettaient de ses fonctions M. Damiba.
Ils ont annoncé la fermeture des frontières, la suspension de la Constitution et la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée législative de transition. Un couvre-feu a également été mis en place de 21h00 à 05h00 (heure locale et GMT).
Le nouveau chef autoproclamé de la junte, le capitaine Traoré, était jusqu'à présent le chef de corps du Régiment d'artillerie de Kaya, dans le nord du pays, particulièrement touché par les attaques jihadistes.
Selon plusieurs sources sécuritaires, ce coup de force révèle de profonds désaccords au sein de l'armée, l'unité d'élite des "Cobras" déployée dans la lutte antijihadiste ayant reproché notamment à M. Damiba de ne pas mobiliser toutes les forces sur le terrain.
Condamnations internationales
La communauté internationale a de son côté condamné ce nouveau coup de force.
Samedi, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Gutteres, a "fermement" condamné "toute tentative de prise de pouvoir par la force des armes".
L'Union africaine (UA) a dénoncé un "changement anticonstitutionnel de gouvernement" et l'Union européenne (UE) estimé que le coup de force mettait "en danger les efforts engagés depuis plusieurs mois" pour la transition.
La diplomatie américaine a elle "exhorté les responsables à désamorcer la situation", disant "suivre la situation de près".
Dès vendredi soir, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) avait "condamné avec la plus grande fermeté" un coup de force jugé "inopportun au moment où des progrès ont été réalisés pour un retour à l'ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024".
Pour l'heure, les nouveaux putschistes n'ont pas indiqué s'ils comptaient respecter ce calendrier de transition.
M. Damiba était arrivé au pouvoir en janvier par un coup d'État qui avait renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, discrédité par la hausse des violences jihadistes.
Mais ces derniers mois, des attaques frappant des dizaines de civils et de soldats se sont multipliées dans le nord et l'est, où des villes sont désormais soumises à un blocus des jihadistes.
Depuis 2015, les attaques récurrentes de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI) ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.
Avec les deux putschs au Mali en août 2020 et mai 2021 et celui en Guinée en septembre 2021, c'est le cinquième coup d'Etat en Afrique de l'Ouest depuis 2020.
par Jean Pierre Corréa
COURAGE POLITIQUE REQUIS
Concernant les accidents de la route, le mal réside dans nos capacités à tordre les règles des contrôles techniques à coups de billets, dans notre regard complaisant sur les garages de mécanos où l’on vend officiellement des pièces de voitures fausses
« La Lucidité est la Brûlure la plus proche du Soleil ». René Char.
Les cadavres s’amoncellent sur nos routes mortifères, des vies sont définitivement brisées, et pourtant les accidents de la route continuent d’ensanglanter les pages de nos journaux. Passées les émotions, les discours incantatoires sur la discipline routière, et parfois les condoléances télévisées du chef de l’Etat aux parents des victimes, quand vraiment là, y’a trop de morts, et que ça fait voyant, le Sénégal retombe dans la chronique quotidienne des accidents de la route mortels. Mais puisque nos vies ne valent pas tripette, les autorités de notre pays refusent de regarder les choses en face et d’évoquer, puis de prendre en charge les véritables questions auxquelles il convient d’urgence d’apporter des réponses fermes à une coupable faiblesse.
Les autorités concernées par ce drame national, réajustent chaque jour leurs œillères, afin de ne pas regarder dans quelles directions il est impératif de sévir. Le Directeur du CETUD lui-même était apparemment tranquille lorsqu’il déclara un jour que « plus de 90 pour cent des accidents incriminent le facteur humain la fatigue, l’indiscipline. C’est pourquoi l’Etat a mis en œuvre des projets dont le permis à points ». Sur ce point précis, il fait remarquer que beaucoup de documents de transport circulent au Sénégal. Par exemple il y a officiellement 996 000 permis de conduire qui ont été délivrés régulièrement par l’administration des transports routiers, alors qu’il y a plus de 3 millions de permis qui circulent dans le réseau. Ce qui fait qu’il y a près de deux millions de faux permis qui circulent au Sénégal.
Il y aurait donc un Sénégalais sur quatre qui aurait le permis de conduire, vrai ou faux, pour le moment, ce n’est pas la question, ce qui tendrait à dire qu’ils sont sensés posséder une voiture… Cela fait sourire. Mais avec plus de 2 000 000 de faux conducteurs, on s’étonne encore de convoquer le facteur humain. Mais la réponse est dans la question. Comment, par quel circuit de corruption adossé à un réseau d’influences, autant de faux documents ont-ils été délivrés ? Leurs détenteurs ipso facto ne connaissent rien au code de la route, ce qui nous offre à voir des charretiers emprunter l’autoroute à péage et se présenter tranquille à la file « Rapido ». Puisqu’il pense que c’est juste un chemin ! Comme au bled ! Autre cécité de nos autorités, qui est à la base même du problème, c’est le contrôle technique.
Tâchons d’évacuer la question avec une métaphore : S’il était fait dans les règles de l’art et sans pression de quelconque lobby, nos villes seraient-elles embouteillées ? Encore une fois, la réponse est dans la question. Prenons nos cars rapides. Ils sont souvent immatriculés « DK A », ce qui date leur existence aux années 70. Refaits, soudés de partout, soudures qui en fait provoquent plus de dégâts que le choc lui-même, il était convenu de renouveler ce parc antique par de nouveaux véhicules de transports en commun. C’était plus qu’un projet, c’est un programme, financé, piloté dans la douleur par le CETUD, mais qu’il est impossible de dérouler, parce que des lobbies veulent continuer à prospérer tranquillement dans le désordre actuel.
Vous avez dit « contrôle technique » ? Savez-vous quelle est l’activité commerciale la plus lucrative qui se déroule aux portes du CETUD à Hann ? C’est la location de « triangles d’avertissement » et d’extincteurs d’incendie. Au vu et au su de tous les agents qui sont habilités à délivrer le quitus, aux automobilistes. Vous les louez en rentrant au contrôle technique et vous le rendez en sortant ! Et le tour est joué, tant pis si un défaut de ces objets aura causé des morts ensuite.
L‘ordre empêche les Sénégalais de prospérer et cela n’arrange pas de réorganiser ce secteur aux milliers d’emplois informels… Mais silence… Ils peuvent continuer à tuer. Ils achètent des bidons de liquide-freins, dont ils savent que ces bidons ne contiennent que du « Savon de Marseille » pilé, et alors ? Ils disent à haute voix « Bissimillah » avant de démarrer, ils ont convoqué par là-même Dieu, leur plus efficace, selon eux, « garçon commissionnaire », ils ont en réassurance absolue, collée sur le pare-brise, la photo de leurs marabouts, si par extraordinaire ils devaient commettre un accident mortel, c’est que vraiment Dieu n’est pas dans un bon jour !
Les accidents de la route, ne sont en rien une fatalité mais résultent d’un ensemble de tares consubstantielles à notre culture rurbanisée d’une part et matérialiste d’autre part.
La France a su en 15 ans passer de 17 000 morts sur les routes chaque année à un peu moins de 3 000 ces dernières années. Cela s’est fait dans la douleur de la contrainte. Peut-il y avoir de développement et même de démocratie sans contrainte ? Tous savent où réside le mal. Mais sénégalaisement, on regarde ailleurs, là où le consensus suinte d’hypocrisie coupable.
Le mal réside dans nos capacités à tourner les lois, à tordre les règles des contrôles techniques à coups de billets dans les enveloppes, dans notre regard complaisant sur les garages de mécanos où l’on vend officiellement des pièces de voitures fausses. Notre mal réside dans cette évidence qu’il est interdit de punir, dans ces curieuses scènes où un conducteur mettra sa ceinture de sécurité non pas pour se protéger d’un choc, mais du racket d’un policier.
De quoi parle-t-on ? De sanctionner les contrevenants. Bonne intention, sauf que vous devriez surtout sanctionner ceux qui ont autorisé ces épaves criminogènes à rouler.
Il faut autre chose que des condoléances pour redresser ces faits tordus qui amochent notre quotidien et le pare de tant de bêtises. Il faut de la poigne et pour cela il faudrait que les corps qui sont chargés de faire respecter nos lois soient eux-mêmes respectables.
Cela dit, des infrastructures ont été réalisées, mais cela prouve juste que l’on ne peut parler des Infrastructures sans mettre à niveau la superstructure, l’éducation, la réflexion, la citoyenneté, le civisme et la probité. Mais rien ne sera possible sans la lucidité nécessaire pour le pouvoir, de devoir s’attaquer au tréfonds de notre ADN et de nos habitudes qui a pour nom : corruption. Le permis à points est la dernière histoire drôle. Comment ôter des points sur un faux permis ? Pliés en quatre de rire, nous attendons la réponse.
Ce ne sont pas des condoléances, monsieur le président, que nous voulons recevoir, même si c’est très gentil de votre part. Nous voulons un grand coup de balai. Et tout le monde sait bien que pour bien nettoyer un escalier il faut aller de haut en bas.
LA FRANCOPHONIE N'EST PAS POUR L'HÉGÉMONIE DE LA LANGUE FRANÇAISE
Selon la SG de la Francophonie Louise Mushikiwabo, l’adhésion de pays francophones comme le Togo et le Gabon au Commonwealth doit plutôt être vue comme une opportunité et non une menace à l’espace francophone
La Secrétaire générale de la Francophonie Louise mushikiwabo est candidate à sa propre succession à la tête de l’organisation qu’elle dirige depuis 2019. En visite dans les studios de la VOA à Washington, l’ancienne chef de la diplomatie rwandaise promet de poursuivre les réformes engagées pour reformer et moderniser cette organisation. Le 18e sommet de la francophonie est prévue fin novembre en Tunisie.
Au micro d’Abdourahmane Dia, Louise Mushikiwabo a dit que l’adhésion de pays francophones comme le Togo et le Gabon au Commonwealth doit plutôt être vue comme une opportunité et non une menace à l’espace francophone.
VIDEO
PAUL-HENRI DAMIBA SOUS PROTECTION FRANÇAISE ?
Fanny Noaro-Kabré, correspondante de TV5 Monde à Ouagadougou, et Ousmane NDiaye, rédacteur en chef Afrique, analysent le putsch au Burkina Faso et la situation du lieutenant-colonel Damiba
Fanny Noaro-Kabré, correspondante de TV5 Monde à Ouagadougou, et Ousmane NDiaye, rédacteur en chef Afrique, analysent le putsch au Burkina Faso et la situation du lieutenant-colonel Damiba.
OUAGADOUGOU REPLONGE DANS LA CONFUSION
Il semblerait que des militaires restés fidèles au lieutenant-colonel Damiba veulent effectuer une descente sur la capitale. Sur des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, des habitants fuyaient les rues pour rejoindre leurs domiciles
Après une nuit d'accalmie apparente, la confusion règne à nouveau au Burkina Faso, au lendemain d'un putsch qui a "démis de ses fonctions" le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Des forces de sécurité lourdement armées se sont déployées samedi dans la mi-journée dans le centre de Ouagadougou et dans plusieurs endroits stratégiques de la capitale burkinabè et certaines artères ont été barrées.
Des témoins affirment avoir aperçu des troupes déployées vers la télévision nationale, où des barrières ont été posées sur les voies. C'est aussi le cas dans le quartier Ouaga2000, qui abrite le palais présidentiel de Kossyam.
Les commerçants du grand marché ont fermé boutique et le grand rond-point des Nations unies est complètement vide.
La veille, des militaires ont annoncé à la télévision nationale que c'est désormais le capitaine Ibrahim Traoré, 34 ans, qui dirigera la junte. Mais il semblerait que des militaires restés fidèles au président Paul-Henri Sandaogo Damiba veulent effectuer une descente sur la capitale.
Sur des vidéos partagées à travers les réseaux sociaux, des habitants de Ouagadougou fuyaient les rues pour rejoindre leurs domiciles, craignant un affrontement entre militaires.