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7 août 2025
MACKY FOCUS 2024
Macky Sall a procédé samedi, au lancement de la campagne de vente des cartes de son parti, l’Alliance pour la République (Apr), dans un contexte de débat controversé sur sa troisième candidature en 2024
A 15 mois de l’élection présidentielle de 2024, le président de l’Apr a lancé la vente des cartes de sa formation politique, samedi dernier. Sans évoquer sa participation ou non au prochain scrutin présidentiel, Macky Sall a appelé les militants à la remobilisation. «Je demande aux responsables de se mobiliser comme un seul homme pour faire de cette opération de vente des cartes, le début du combat pour la victoire», lance-t-il devant ses militants.
Macky Sall a procédé samedi, au lancement de la campagne de vente des cartes de son parti, l’Alliance pour la République (Apr), dans un contexte de débat controversé sur sa troisième candidature en 2024. Le désordre était indescriptible au siège des «marron-beige», sis à Mermoz. Une partie des membres du Mouvement des élèves et étudiants républicains (Meer) a semé la pagaille pour réclamer Ablaye Diagne à la tête de la structure. Ils ont forcé les barrages pour accéder au hall. Ces derniers étaient déterminés à se faire entendre. «Meer bu bess! Meer bu bess! Meer bu bess !», scandent-ils en chœur. Venu en pompier, Mbaye Ndiaye, directeur des Structures de l’Apr, n’a pas pu calmer leur ardeur. Ils ont régné en maîtres. Ils créent un mouvement de foule en criant. La panique s’empare des femmes, qui sursautent de leurs sièges pour échapper à la furie des jeunes.
«Laissez-moi parler à nos enfants. Ils sont trop engagés. Il faut être discipliné. Le président de la République m’a demandé de faire en sorte qu’avec tous les camarades, qu’il soit accueilli dans la discipline. Pas de violence, s’il vous plaît», exprime Mbaye Ndiaye. Le directeur des Structures de l’Apr n’a pas eu le temps de terminer son speech, qu’il est coupé net par un groupe de filles qui crie le nom de Ndèye Saly Diop Dieng. «Mesdames, si vous continuez, je vais appeler la police. Mais il faut arrêter ça. Ndèye Saly n’est pas indisciplinée. Vous ne rendez pas service à Ndèye Saly. Soyez disciplinées», répète M. Ndiaye.
Le tohu-bohu a duré plus d’une heure avant le démarrage de l’activité. Arrivée triomphale de leur leader, Macky Sall. Il est accueilli par des chants, des danses, des tam-tams. «Macky, avec Macky jusqu’à la mort. Vive le Président Macky Sall», chantent les apéristes. «S’il vous plaît ! S’il vous plaît, on s’écoute», tente de calmer le président de l’Apr.
«J’ai vu la force et la vitalité de notre parti. J’ai vu l’engagement de la jeunesse, la détermination des femmes. Il faut vendre les cartes pour occuper le terrain politique, mais également pour mieux organiser notre parti qui est la colonne vertébrale de la coalition Benno bokk yaakaar», déclare Macky Sall devant des militants et sympathisants enthousiastes. Il poursuit son discours : «Je comprends le dynamisme de la Cojer, du Meer. Camarades, l’heure est à la mobilisation, au combat. Un combat pour le Sénégal, pour son développement, pour l’avenir de la jeunesse, pour l’émancipation des femmes et le bien-être des populations.» Dans un contexte où l’opposition engage un combat pour lui barrer la route en 2024, le Président sortant a galvanisé ses troupes sans déclarer s’il sera ou non de la course à la prochaine Présidentielle. Il dira : «Nous sommes le parti majoritaire de ce pays. Alors, le moment est venu pour que toutes les militantes et tous les militants se donnent la main pour montrer à la population notre détermination à servir et à faire les transformations positives. Je demande aux responsables de toutes les structures du parti de se mobiliser comme un seul homme pour faire de cette opération de vente des cartes, le début du combat pour la victoire, pour montrer que notre parti est revenu.»
Le lancement de la vente des cartes du parti présidentiel s’est déroulé en présence de plusieurs responsables. Il y avait, entre autres, le chef du gouvernement, Amadou Ba, son prédécesseur, Mahammed Boun Abdallah Dionne, la présidente du Mouvement des femmes de l’Apr, Ndèye Saly Diop Dieng, le porte-parole du parti, Seydou Guèye, le ministre de la Justice, Pr Ismaïla Madior Fall, le président du Groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (By), Oumar Youm, le ministre des Collectivités territoriales, Mamadou Talla, le président de la Commission nationale du dialogue des territoires (Cndt), Benoît Sambou, le ministre d’Etat, directeur de Cabinet du président de la République, Abdoulaye Daouda Diallo, le 1er vice-président de l’Assemblée nationale et coordonnateur de la Convergence des cadres républicains (Ccr), Abdoulaye Diouf Sarr, le Coordonnateur national de la Convergence des jeunesses républicaines (Cojer), Moussa Sow.
LES PROPRIETAIRES DE TERRAINS NUS ATTENDENT TOUJOURS LEURS INDEMNISATIONS
Six années après leur expropriation, suite à la libération des emprises dans le cadre de la réalisation du Train express régional (TER), des impactés n’ont pas encore vu la couleur de leur argent.
Un groupe d’impactés de la phase 1 du Train express régional (TER) Dakar-Diamniadio étaient hier dimanche à Bargny pour dénoncer leur situation, six années après avoir été expropriés. Face à la presse, ils ont crié leur détresse et lancé un appel au chef de l’Etat pour que les instructions qu’il avait données soient suivies d’effet.
Six années après leur expropriation, suite à la libération des emprises dans le cadre de la réalisation du Train express régional (TER), des impactés n’ont pas encore vu la couleur de leur argent. Ces derniers, au nombre de 250, fatigués de cette attente qui ne finit pas, ont décidé de se faire entendre pour entrer dans leurs droits.
Après plusieurs demandes d’autorisation de marche rejetées, ils ont tenu un point de presse pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une injustice. «Depuis 2016, nous avons été recensés par l’Etat du Sénégal par le biais de l’ONG 3D, qui estime avoir fait son travail et remis toute la liste à L’APIX. Mais malheureusement, depuis lors, c’est la croix et la bannière pour nous autres pères et mères de familles», a déclaré Mouhamed Ndiouck, le coordonnateur du collectif des 250 victimes venues, issues des départements de Dakar, Pikine et Rufisque.
A en croire le porte-parole du collectif des propriétaires des terrains nus, seuls ceux qui avaient construit ont été indemnisés. Et dans cette indemnisation, uniquement le bâti a été pris en compte. Leur cas est encore plus grave car, ils étaient tous détenteurs de titre fonciers, de baux ou encore d’actes de cession sur ces terrains qui étaient situés sur les emprises du TER, entre les départements de Dakar, Pikine et Rufisque. Aujourd’hui, ces terrains leur ont été pris et jusque-là aucun sou ne leur a été versé. «Seuls les propriétaires de bâti ont été indemnisés, sur le bâtis pas sur le terrain. Nous qui avions des terrains nus, continuons de souffrir le martyr. Nous avons entrepris toutes les démarches pour rencontrer les autorités, notamment le préfet et le gouverneur. Mais hélas», note M. Ndiouck avec une pointe d’amertume. Ce qui est plus dure encore, c’est qu’au niveau des services de l’APIX, on les renvoie pour leur dire que «les indemnisations ont été faites à 95% à ce jour et qu’aucun d’eux n’a touché la moindre somme d’argent».
Dans le desarroi, aujourd’hui, ces personnes crient leur détresse pour attirer «l’attention du président de la République sur leur sort». Malgré tout, ils se disent prêts et ouverts à toutes discussion afin que cette «injustice vieille de 07 ans soit réparée car plus de 250 personnes courent toujours derrière cette indemnisation».
PAPE MADEMBA BITEYE OFFRE 1000 TABLES-BANCS
Composée de 1000 tables-bancs et de 2500 kits scolaires, cette dotation va surtout aider résoudre l’épineuse question du déficit en tables-bancs dans les écoles, surtout celle des nombreux apprenants qui se mettaient même à terre pour étudier
Dans la poursuite de son programme attribué au renforcement du système éducatif entre la commune de Kaolack et son village natal de Kabatoki (4 à 5 kms à l’Ouest de Kaolack), le Directeur général de la Senelec Pape Mademba Bitèye à offert Samedi un important lot de matériel à l’inspection académique (IA) de Kaolack.
Composée de 1000 tables-bancs et de 2500 kits scolaires, cette dotation va surtout aider résoudre en partie l’épineuse question du déficit en tables-bancs dans les établissements, surtout celle des nombreux apprenants qui se mettaient même à terre pour étudier.
Rehaussée par la présence de diverses autres autorités religieuses, cette rencontre a aussi été l’occasion pour le donateur de doter les maîtres coraniques de plusieurs centaines de nattes et livres coraniques afin de leur offrir toutes les possibilités de dispenser un bon enseignement. Déjà il y a près d’une décennie, racontent les autorités académiques, le soutien aux établissements scolaires du département de Kaolack devient de plus en plus constant pour le directeur général de la Senelec.
Au-delà des nombreux parrainages des programmes scientifiques, le soutien indéfectible aux programmes de révision de matières scientifiques pour les élèves en classe d’examen, Pape Mademba Bitèye s’est aussi beaucoup investi pour accompagner la culture de l’excellence avec pas moins de 17 millions de frs à chaque édition.
En dépit de sa volonté d’accompagner la politique du chef de l’État axée en exclusivité sur le développement du capital humain à partir de la base, son objectif est aussi de contribuer à l’enseignement et la formation dans une perspective de bâtir une nouvelle génération d’apprenants prête à relever les nombreux défis interpellant la nation, et capable de gérer les nouvelles ressources naturelles du gaz et du pétrole.
Pour le donateur “ il s’agit aussi d’un prétexte de payer les énormes efforts fournis pour atteindre un taux de réussite de 85 au cours de la dernière année académique. Et puisqu’à présent, les élèves réclament du matériel numérique, ce sera l’occasion dans les prochaines éditions de leur en offrir, mais à condition que le taux de réussite soit porté à un niveau supérieur, autrement dit à 95 %”.
UN CENTRE DE TRANSFUSION BIENTOT OPERATIONNEL A LOUGA
L’Association nationale des donneurs bénévoles de sang du Sénégal (Andobes) a célébré, samedi, 30 ans d’existence dans la sensibilisation pour amener plus de gens à donner un peu de leur sang pour sauver des vies.
L’Association nationale des donneurs bénévoles de sang du Sénégal (Andobes) a célébré, samedi, 30 ans d’existence dans la sensibilisation pour amener plus de gens à donner un peu de leur sang pour sauver des vies. La rencontre a été présidée par la ministre de la Santé et de l’action sociale, Marie Khemesse Ngom Ndiaye qui a annoncé la construction d’un centre régional de transfusion sanguine à Louga. L’occasion a été saisie aussi par l’Andobes pour présenter « les marcheurs de la lumière du sang » à l’autorité.
Des enfants âgés de 13 à 16 ans vont porter la sensibilisation au niveau de leurs pairs, de leurs parents et familles afin que le don de sang soit inscrit dans les habitudes des Sénégalais pour une autosuffisance en sang.
Appelés « les marcheurs de la lumière du sang », ils ont été reçus au ministère de la Santé et de l’action sociale, samedi, par la patronne des lieux, Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye en présence de la représentante résidente de l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Une initiative de l’Association nationale des donneurs bénévoles de Sang du Sénégal (Andobes) qui s’inscrit dans le cadre du concept éducation au don de sang en milieu scolaire. Samedi dernier, l’occasion a été donnée à l’Andobes de célébrer son 30ème anniversaire en présence de l’autorité.
Son président Thierno Lecompte Seck, tout en se félicitant de la tenue de cette journée, a fait le plaidoyer pour plus de moyens et une augmentation de la subvention à l’endroit du Centre national de transfusion sanguine. Pour la ministre de la Santé et de l’action sociale, la contribution de l’Andobes à une plus grande disponibilité du sang est essentielle car permettant de sauver des vies. Toutefois, elle a annoncé : « mon département a engagé la mise en œuvre d’un programme de construction de Centres régionaux de Transfusion sanguine (CRTS).
Ainsi, le Centre régional de Transfusion sanguine de Louga sera très bientôt livré et les travaux de celui de Kaolack vont démarrer incessamment. Ce programme sera poursuivi pour doter toutes les régions de Centres régionaux de transfusion sanguine qui seront des structures bien équipées et capables d’assurer l’approvisionnement régulier des structures de santé de leur zone de couverture en produits sanguins de qualité ».
La ministre de la Santé et de l’action sociale a en outre rendu un hommage à l’Andobes. « En donnant votre sang et en menant des activités en faveur du don de sang, vous manifestez un altruisme, un courage et une certaine noblesse qui vous élèvent et nous rendent fiers de vous » a déclaré Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye. Et d’ajouter : « votre engagement et votre détermination méritent d’être salués par toute la communauté, en particulier par les professionnels de la Santé. C’est pourquoi, la célébration de cette journée est aussi un hommage bien mérité qui vous est rendu ».
Face à la montée des maladies transmissibles et non transmissibles comme les cancers, l’insuffisance rénale, Dr Marie Khemesse a fait savoir que les besoins en sang vont être de plus en plus importants dans le pays, aussi bien à Dakar que dans les autres régions car la prise en charge de beaucoup de ces maladies requiert la transfusion sanguine. « Chaque individu ici présent devra faire passer ce message et inciter ses connaissances à accepter de prendre 30 minutes de leur temps pour un don de sang et contribuer à sauver des vies. Pour cela, j’invite l’Association nationale des Donneurs bénévoles du Sénégal à intensifier la sensibilisation et à mobiliser encore plus de donneurs » a-telle fait savoir.
Et d’ajouter : « au vu du défi important qui nous interpelle, j’invite les organisations publiques et privées à s’investir dans la sensibilisation et le recrutement de donneurs pour assurer l’autosuffisance en sang de notre pays. »
GAKOU MARQUE AU PAS SONKO
C’est désormais officiel : le Grand parti (GP) fait cap sur 2024. Pour preuve, la formation politique a investi son président, Malick Gakou, comme candidat, en perspective de la présidentielle de 2024
Malick Gakou ne compte pas laisser la candidature d’Ousmane Sonko de Pastef-Les Patriotes être la seule de l’opposition politique sénégalaise à la présidentielle de 2024. Pour cause, le Grand parti (GP) qui fait déjà focus sur le fauteuil présidentiel l’a investi comme candidat, en perspective du scrutin de 2024. La cérémonie d’investiture a eu lieu hier, dimanche 13 novembre au Centre international du Commerce extérieur du Sénégal (CICES).
C’est désormais officiel : le Grand parti (GP) fait cap sur 2024. Pour preuve, la formation politique a investi son président, Malick Gakou, comme candidat, en perspective de la présidentielle de 2024. La cérémonie d’investiture a eu lieu hier, dimanche 13 novembre, au Centre international du Commerce extérieur du Sénégal (CICES). «Je voudrais vous dire merci à tous, à l’ensemble des 46 départements du Sénégal et de la diaspora qui se réunit, aujourd’hui 13 novembre, au CICES», s’est réjoui Malick Gakou, avant de rassurer les militants de son parti : «Vous avez pu investir le candidat du changement, le candidat de la réforme.» «Je peux vous dire qu’aujourd’hui, à partir de cette votre mobilisation exceptionnelle, vous avez prouvé que le Grand parti est un grand parti», a-t-il ajouté, devant un public enthousiaste.
Et de promettre dans la même veine : «Je voudrais vous dire ici et maintenant, qu’à partir de 2024, je serai le 5ème président du Sénégal». L’ancien ministre du Commerce, de l’Industrie et du Secteur informel s’est dit persuadé de connaître les «attentes» du peuple sénégalais, à savoir la bonne gouvernance, l’emploi des jeunes, la lutte contre la précarité et la pauvreté, le développement de l’agriculture, le repositionnement du Sénégal en Afrique et dans le monde, le développement industriel et entre autres. «Votre engagement peut être fructueux. Une grande coalition Manko Yewwi Sénégal en 2024. Je la partage avec vous», a annoncé le président du Grand parti dans la chaleur ambiante.
«VOUS SAVEZ BIEN QU’IL N’Y AURA PAS DE TROISIEME MANDAT AU SENEGAL»
L’ancien ministre des Sports n’a pas manqué de mettre en garde le président Macky Sall sur un éventuel troisième mandat. «Vous savez bien qu’il n’y aura jamais de troisième mandat au Sénégal. Mais comment le président Macky Sall peut-il avoir la prétention de briguer un troisième mandat, alors qu’il a échoué ? Alors que le PSE (Plan Sénégal émergent-Ndlr) a échoué, alors que sa politique économique et sociale a échoué (...) avec un régime inféodé et des enquêtes confisquées», a-t-il fait entendre. «C’est la raison pour laquelle, explique Malick Gakou, à travers notre campagne Suxali Sénégal, nous voulons dessiner la voie du changement, du progrès et du développement.» «Le Sénégal doit changer et nous devons porter le changement. Nous avons d’abord la conviction, les capacités, les compétences», a-t-il souligné dans la foulée.
par Texte Collectif
LE MONSTRE TRAHIT ENCORE SON SERMENT
L’arrestation de Pape Alé Niang en pleine rue alors qu’il vaquait à ses occupations - violence symbolique - et la diligence avec laquelle il a été privé de liberté est une opération politique kamikaze.
Sur une chaîne de télévision française en octobre 2015, Macky Sall, alors président de la République depuis 3 ans et demi, prenait l’engagement solennel suivant : « Vous ne verrez jamais au Sénégal pendant ma gouvernance, un journaliste mis en prison pour délit de presse. Les journalistes n’ont aucun risque au Sénégal. Ça, je le dis très clairement et je ne serai pas démenti. »
Sept ans plus tard, précisément le 9 novembre 2022, le journaliste Pape Alé Niang, directeur du site d’informations Dakarmatin.com, est raflé puis jeté en prison pour des… délits de presse. Rattrapé par l’histoire, le Président Macky Sall a bel et bien été démenti par ses propres services. En effet, c’est le procureur de la République, le bras judiciaire toutpuissant du pouvoir politique, qui a fixé les réquisitions ayant précipité l’emprisonnement de notre confrère à la prison de Sébikhotane.
On ne se consolera pas de constater que ce n’est pas la première fois que le Président Sall est pris en flagrant délit de violation de ses propres engagements devant le peuple sénégalais et même devant la Communauté internationale. Mais l’agression du 9-novembre contre la presse sénégalaise qui aboutit à priver de liberté un journaliste dans l’exercice de ses fonctions est autrement plus grave. Il s’agit d’une atteinte délibérée et intolérable aux droits sacrés et inaliénables que la Constitution du Sénégal, la Déclaration universelle des droits de l’homme et des Chartes internationales comme celle de Munich reconnaissent expressément à ceux et celles qui exercent le métier de journaliste. C’est clairement inacceptable !
L’arrestation de Pape Alé Niang en pleine rue alors qu’il vaquait à ses occupations - violence symbolique - et la diligence avec laquelle il a été privé de liberté est une opération politique kamikaze. Son but ultime est, au pire, de neutraliser les plumes et voix encore attirées par le réflexe professionnel de fouiner dans les placards à cafards des détenteurs de responsabilités publiques, au minimum de susciter une épidémie d’autocensures et de renoncements dans les rangs de notre profession. C’est inenvisageable ! Cette tentative d’assignation à résidence du journalisme de qualité entre les geôles de la médiocrité et les souterrains pénitenciers de la révérence est un mépris et une insulte à l’endroit de tous ceux qui ont fait le serment d’informer vrai en toutes circonstances. Dans son ouvrage « La valeur de l’information », Edwy Plenel, directeur co-fondateur de Mediapart, identifie « deux éléments décisifs » qui donnent sens au journalisme : « L’obligation envers la vérité et la loyauté visà-vis du public. » Au regard de cela, Pape Alé Niang doit-il rester encore en prison ? NON !
Cette affaire-ci est un véritable tournant porteur d’une jurisprudence fondatrice soit d’un musellement légalisé de la presse sénégalaise, soit d’un environnement de travail où les journalistes continuent de s’épanouir sous le contrôle de leurs pairs et des principes de l i b e r t é / r e s p o n s a b i l i t é conformes aux fondamentaux de leur métier. Ce qui se joue ici et maintenant est donc d’une gravité exceptionnelle pour l’avenir de la presse, des journalistes, de la liberté d’information, du droit à l’information pour le public. Avons-nous encore le pouvoir d’informer les Sénégalais en toute liberté ? Avons-nous toujours le pouvoir de choisir, en toute liberté, les orientations d’une mission de service public chevillée à la défense de l’intérêt général ? Avons-nous le pouvoir de refuser les injonctions - aimables ou directrices - qui infiltrent notre profession en la caporalisant au service d’intérêts privés couverts du manteau de la puissance publique ? Les « OUI » à ces questions ne dépendent que de nous, journalistes, et de tous les démembrements du peuple sénégalais attachés aux libertés de presse et d’expression. Les « NON » aussi.
Les soubassements politico-revanchards qui caractérisent ce dossier puent à dix mille lieux. Leur évidence est grotesque et manifeste. Ils sont les préliminaires d’une offensive visant à réduire au silence toutes sortes de contestations de nature à mettre en cause la volonté de puissance qui sous-tend la gouvernance actuelle du Sénégal. Les puissants enjeux politiques qui pointent à l’horizon, en particulier l’élection présidentielle de février 2024, en sont LA RAISON ESSENTIELLE. Les médias encore libres en sont LES CIBLES.
Après avoir fait semblant de dormir, le « Monstre » a dû quitter l’état de somnolence pour reprendre du service. La violence et la détermination avec lesquelles il a fait boucler en quatre jours l’étape d’incarcération de Pape Alé Niang menace fondamentalement la profession de journaliste, mais aussi le droit à l’information des Sénégalais. Du reste, il se satisferait bien que les journalistes sénégalais se transforment en chroniqueurs de chiens écrasés, de ragots de comptoir, de faits divers spectaculaires… loin des problématiques qui structurent l’état réel du pays.
Mais « Le Monstre » doit se convaincre – et définitivement - que les journalistes sénégalais n’acceptent pas d’être les victimes expiatoires des dysfonctionnements de ses pratiques politiciennes. Les hommes et femmes des médias qui ont fait le choix de servir l’intérêt public général n’ont pas vocation à être les otages de concepts fourre-tout dont les finalités servent en fin de compte l’affairisme de groupuscules privés de politiciens publics. C’est rigoureusement impensable !
Pape Alé Niang ne méritait pas un instant de passer une seule nuit en prison. Les motifs inavoués de son embastillement relèvent de l’instrumentalisation flagrante d’une justice au sein de laquelle l’hyper-puissance d’une marionnette enchantée dénommée Parquet a décidé de réduire nos libertés à leur plus petite expression, sur ordre d’un pouvoir politique en stage d’autoritarisme. Ce ne sont pas seulement les journalistes et les activistes qui font les frais de ces dérives liberticides, c’est aussi une certaine idée de la démocratie et de la séparation réelle des pouvoirs qui est en train d’être anéantie.
Avant d’être assassiné par des mercenaires du régime de Blaise Compaoré, le journaliste d’investigation burkinabè Norbert Zongo écrivait en 1993 que « les peuples comme les hommes finissent toujours par payer leurs compromissions politiques : avec des larmes parfois, du sang souvent, mais toujours dans la douleur. »
Pour nous Sénégalais, il est encore temps de réagir !