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17 juin 2025
GREENPEACE DEMANDE AUX MINISTRES AFRICAINS D’AGIR CONTRE LE PLASTIQUE
L’ONG Greenpeace a profité de la Conférence de négociations des pays les moyens avancés sur le climat pour demander aux ministres de l’Environnement des pays africains d’interdire l’importation du plastique
L’Ong Greenpeace a profité de la Conférence de négociations des pays les moyens avancés sur le climat pour demander aux ministres de l’Environnement des pays africains d’interdire l’importation du plastique. Les ministres africaines de l’Environnement se réunissent à Dakar, depuis le 12 septembre, pour discuter de la conduite à tenir lors de la Cop27 prévue à Charm El-Cheikh, en Egypte, en novembre prochain.
«Alors que les ministres africains de l’Environnement se réunissent au Sénégal cette semaine, nous espérons les voir adopter un plan progressif et ambitieux pour libérer nos communautés de la pollution plastique. Notre continent a l’occasion de présenter un front uni en faveur d’un traité mondial juridiquement contraignant sur le plastique et de fermer les portes de l’Afrique à ceux qui cherchent à déverser leurs déchets plastiques sur le sol africain», a déclaré Awa Traoré, chargée de campagne Océans et Plastique de Greenpeace Afrique, après une décente à la plage de Ouakam hier, jeudi 15 septembre.
Pour motiver sa demande, Greenpeace souligne que la pollution plastique reste une crise mondiale ; mais l’Afrique est confrontée au problème supplémentaire du déversement des déchets plastiques. Les pays du Nord se démènent pour trouver des pays d’Afrique où expédier leurs déchets plastiques, comme en témoigne le récent lobbying de l’American Chemistry Council.
Pis, ajoute l’organisation, «les partisans du plastique à usage unique font pression pour accroître la production et l’exportation de plastique en Afrique. Cela pourrait compromettre les progrès réalisés par les pays pour interdire les produits en plastique à usage unique et lutter contre la pollution. Le leadership de l’Afrique a le pouvoir de permettre le changement nécessaire pour relever ces défis et mettre fin une fois pour toutes à cette façon illégale et néocolonialiste de traiter les déchets». «Nous espérons que nos ministres profiteront de cette occasion pour renforcer la coopération entre les gouvernements de toute l’Afrique et forger ensemble un soutien solide au traité mondial sur le plastique afin de fermer enfin le robinet du plastique pour le bien de nos communautés, de notre climat et de notre continent», a ajouté Awa Traoré.
Greenpeace a trouvé, par ailleurs, «qu’en tant que produit des combustibles fossiles et des additifs toxiques, la production de plastique et son incinération - libère des toxines nocives dans l’environnement qui contribuent à l’augmentation des températures dans le monde. Si la majorité des plastiques à usage unique ne sont pas éliminés, la production de combustibles fossiles se poursuivra, exacerbant ainsi les effets négatifs de la crise climatique. Un traité juridiquement contraignant doit porter sur l’ensemble du cycle de vie des plastiques, de la production à l’élimination, en passant par l’utilisation».
«NOUS SOMMES TOUS MENACÉS PAR LES ÉMISSIONS»
John Kerry, envoyé spécial du président américain sur le climat, a plaidé pour l’implication de tous les acteurs dans la lutte contre le réchauffement de la terre.
L’Envoyé spécial du président américain sur le climat, Jonh Kerry, a pris part hier, jeudi 15 septembre, à l’ouverture de la Conférence ministérielle des pays les moins avancés. A cette occasion, il a plaidé pour l’implication de tous les acteurs dans la lutte contre le réchauffement de la terre.
«Nos défis sont trop grands pour qu’une seule nation ou groupe de nations puisse les résoudre seule. Nous devons travailler ensemble, en tant que secteur privé, société civile, gouvernements et groupes tribaux et autochtones, pour gagner la bataille ici. Les partenariats seront essentiels, en Afrique et au-delà. 17 des 20 pays les plus vulnérables aux changements climatiques se trouvent en Afrique. Pour éviter les pires conséquences de la crise climatique, rien que les pires, nous devons maintenir l’augmentation totale de la température dans la limite de 1,5 degré. Cela signifie réduire les émissions de 45% au cours de cette décennie et atteindre un monde net zéro et neutre en matière de pollution d’ici le milieu du siècle. Ce n’est pas mon jugement ni celui du président Biden. C’est de la physique et des mathématiques simples. La façon dont vous décidez d’aborder l’avenir aura un impact profond, non seulement sur l’Afrique, mais sur notre capacité en tant que planète à résoudre ce problème. Donc, nous devons tous être honnêtes sur l’endroit où nous nous trouvons. Il est vrai que 20 pays, dont les États-Unis, sont désormais responsables de 80% de toutes les émissions. Il est également vrai que 48 pays d’Afrique subsaharienne ne sont responsables que de 0,55% des émissions totales. Mais, nous sommes tous dans le même bateau. Nous sommes tous menacés par les émissions ; la nature ne se soucie pas de l’origine de ces émissions. Le défi de la crise climatique vient de la crise des émissions dans chaque pays, les voitures que nous conduisons, la façon dont nous cuisinons nos aliments, chauffons et refroidissons nos maisons. Nous ne pouvons pas nous permettre de répéter les erreurs du passé», a mis en garde l’Envoyé spécial du président américain sur le climat, Jonh Kerry, hier, jeudi 15 septembre, à l’ouverture de la Conférence ministérielle des pays les moins avancés.
LE SÉNÉGAL, PORTE-VOIX DU REFUS D'ABANDON DES ÉNERGIES FOSSILES EN AFRIQUE
Les Etats africains n’obéiront pas au souhait des pays développés de se départir des énergies fossiles
Les Etats africains n’obéiront pas au souhait des pays développés de se départir des énergies fossiles. Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, par ailleurs président de la Conférence ministérielle africaine sur l’Environnement, réaffirme la position défendue par le chef de l’Etat, Macky Sall, président en exercice de de l’Union africaine (UA) qui s’oppose à l’usage unique des énergies renouvelables. Il a présidé hier, jeudi 15 septembre 2022, l’ouverture de la Conférence ministérielle de négociation sur le climat des pays les moins avancées.
Dakar abrite, depuis le 12 septembre 2022, la 18ème session de la Conférence des ministres africains sur l’Environnement et la Réunion stratégique du groupe de négociation des pays les moins avancés sur les changements climatiques. Hier, jeudi 15 septembre, à l’ouverture de la Conférence ministérielle de négociation sur le climat, un cadre préparatoire de la Cop 27 prévue en novembre prochain Charm El-Cheikh, en Egypte, le ministre de l’Environnement et du Développement durable par ailleurs, président de la dite Conférence des ministres africains sur l’Environnement, Abdou Karim Sall, a réaffirmé la position défendue par le président de la République, Macky Sall, sur l’utilisation des énergies fossiles. «Il faut aussi une transition juste et équitable. Nous n’avons aucune leçon à recevoir concernant la transition énergétique. La plupart des pays africains sont déjà installés et inscrits dans une trajectoire sobre en carbone. Le Sénégal est à 31% de mix énergétique. Nous n’attendons pas qu’on nous dise de quitter de façon brutale l’exploitation du pétrole et du gaz pour se conformer à la volonté des pays qui se sont déjà développés à partir des énergies fossiles», at-il soutenu. Dans cette même perspective, il trouve que, «le président de la République, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, est très clair. L’Afrique refuse de subir cette injustice. Nous n’accepterons pas de la subir parce qu’elle vise le développement économique et social du continent».
Au contraire, les pays de l’Afrique souhaitent que les pays développés, responsables de la quasi-totalité des émissions des gaz à effet de serre, respectent leur engagement de financer l’adaptation des pays africains, rappelle Abdou Karim Sall. «Les 20 pays qui émettent 80% des gaz à effet de serre doivent financer l’adaptation des pays africains dont le niveau d’émission ne dépasse pas 4%. Il est temps qu’on applique de manière rigoureuse le principe de pollueur-payeur. Il faudrait qu’on reconnaisse la responsabilité commune mais différenciée de ce que se passe dans la planète». Le financement des activités d’adaptation n’est pas une faveur des pays africains, poursuit en outre le ministre. «Il ne faut pas qu’on reconnaisse ces fonds comme une aide au développement.
A la Cop de Glasgow, nous avons été surpris que les pays développés et ceux en développement n’aient pas accepté de reconnaitre les besoins spécifiques de l’Afrique». Pour lui, le respect de cette directive, ne serait qu’une justice rendue au continent. «Ce n’est pas une demande de trop, c’est une justice que nous réclamons parce que cela est bien prévu dans les textes de la convention. Malheureusement, à Glasgow, malgré les rencontres que nous avons eues, nous n’avons pas pu régler cette question de manière définitive et nous espérons que lors de cette conférence qui aura lieu en terre africaine, que la justice soit rendue à l’Afrique pour que cette disposition soit prise en compte dans les textes d’application de l’accord de Paris», juge Abdou Karim Sall.
CHARM -EL-CHEIKH, LA COP DE L’ACTION
La deuxième partie de la 18ème session de la Conférence ministérielle africaine sur l’Environnement qui s’achève aujourd’hui, vendredi 16 septembre, a enregistré la présence de la quasi-totalité des ministres africains de l’Environnement mais aussi de l’Envoyé spécial du président américain pour le climat, Jonh Kerry Après la première partie tenue en virtuelle, à cause de la pandémie de la Covid-19, celle-ci a pour objectif de préparer la Cop 27 de Charm El-Cheikh, en Egypte, en novembre prochain.
Pour le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, il est nécessaire que l’Afrique ait une position harmonisée lors de cette prochaine rencontre. «La particularité de la Cop 27, après celle de Madrid (Cop 25) et la Cop 26 de Glasgow, est qu’elle se tiendra en terre africaine. L’Afrique doit harmoniser sa position parce que beaucoup de questions sont restées en suspens. Certaines n’ont pas été totalement épuisées aux Cop 25 de Madrid et 26 de Glasgow. Elles concernent principalement le continent africain», a-t-il dit.
Après la rencontre de Dakar, l’harmonisation de la position africaine se poursuivra prochainement à la pré-Cop 27 qui aura lieu du 2 au 5 octobre prochain à Kinshasa, en République Démocratique du Congo. Son importance est de taille. «La Cop 27 sera déterminante parce que des points comme les pertes et préjudices ne sont pas encore inscrits et, l’Afrique veut tout faire pour qu’ils le soient», a dit Abdou Karim Sall.
L’Afrique ne sera pas en Egypte pour jouer les seconds rôles, si l’on se fie au ministre sénégalais de l’Environnement. «Nous avons identifiés près de 6 points sur lesquels nous allons nous accorder. Il n’y pas de fonds dédiés qui permettent aux pays les moins avancés de faire face aux effets imprévisibles des changements climatiques tels que les inondations, les pluies hors saison et autres. Nous avons pensé qu’il faut mettre en place un fonds qui permettra de soutenir les pays les plus vulnérables lorsque ces événements imprévisibles surviennent», plaide-t-il. Les pays africains aborderont aussi la répartition des fonds alloués à la lutte contre les changements climatiques. «Nous voulons une allocation équilibrée entre l’adaptation, l’atténuation et le fonds que nous souhaitons sur les préjudices, à mettre en place. Il faudrait qu’on donne suffisamment de place à l’adaptation, mais également tenir compte de la situation de vulnérabilité des pays africains».
L’Afrique défendra également une équité du marché de carbone. «Nous sommes très étonnés, nous pays africains, que le prix de la tonne de carbone soit différent qu’on soit au Nord ou dans un pays du Sud. Or, la tonne de carbone séquestrée a les mêmes résultats sur l’atteinte de l’objectif de 1,5° de réchauffement climatique. Il n’est pas juste et équitable que le prix de la tonne soit différent. Nous réclamons une justice climatique dans ce domaine».
Le décor contraste dans les maisons des anciens khalifes généraux, jadis point de convergence des talibés et de bousculades des personnalités. Aux fastes d’antan, c’est presque le désert aujourd’hui pendant le magal.
Le décor contraste dans les maisons des anciens khalifes généraux, jadis point de convergence des talibés et de bousculades des personnalités. Aux fastes d’antan, c’est presque le désert aujourd’hui pendant le magal.
Chez Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké : « Je n’ai pu retenir mes larmes devant cet étal qui abritait des milliers de bêtes »
Gouy Mbind, en cette soirée du mercredi 14 septembre, l’ambiance naguère notée dans la résidence du 7ème khalife général des mourides contraste avec ce calme plat qui y règne. Ousmane Diop, ancien de la maison du regretté Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké, nostalgique des moments forts de grande générosité, n’a pu cacher ses émotions. « Lorsque je suis venu dans l’étal qui abritait les taureaux et autres animaux, je n’ai pu retenir mes larmes parce que là où je décomptais des milliers de bêtes, je n’ai même pas dénombré une trentaine. La maison est déserte, les gens ne viennent plus. Et dire que dans cette maison nous avons accueilli plusieurs personnalités. Actuellement, on ne voit personne. C’est ainsi la vie, mais Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké méritait plus », confie-t-il. Et il n’hésite pas à citer les « rares personnalités » qui continuent de fréquenter la maison et qui donnent leur contribution. « Parmi les rares fidèles talibés qui continuent d’œuvrer, il y a le médecin-général Mame Thierno Dieng et Malick Dieng qui poursuivent les bonnes actions qu’ils faisaient du temps de Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké. A chaque magal, ils remettent plusieurs taureaux », a-t-il ajouté.
Intendant de la maison de Serigne Saliou : « Ce n’est plus comme avant »
A la maison de Serigne Saliou Mbacké, c’est le même constat. Plus de bousculades. Dans cette demeure située à l’Est de la grande mosquée, les ndongos tarbiyas ont fini d’installer leur matériel de sonorisation et déclament des khassaïdes du fondateur de la confrérie mouride. Avec ses va-et-vient, le téléphone collé à l’oreille, Cheikhouna Diène, de taille imposante, est l’intendant de cette maison de plusieurs hectares et des deux autres de Diourbel. Talibé du 5ème khalife général des mourides, homme de confiance de Serigne Cheikh Saliou Mbacké, Cheikhouna Diène revient sur le magal : « C’est vrai que ce n’est plus comme avant. Les gens ne viennent plus. L’une des rares personnes qui continuent de fréquenter cette maison, c’est l’actuel ministre de la Fonction publique. Vous voyez, nous récitons le coran la veille et le jour du magal plusieurs fois dans la journée. Nous distribuons du ‘’berndé’’ (mets) aux populations. N’oubliez pas que Serigne Saliou avait dit que le ‘’berndé’’, tant qu’il ne ressemble pas à du gaspillage, n’en est pas un. S’agissant de ses enseignements, c’est l’Islam. Tout ce qu’il a laissé comme héritage, ses talibés et héritiers tentent de le préserver. Nous le gardons très jalousement. »
Chez Serigne Abdoul Ahad et Serigne Bara aussi…
Autre lieu, même décor, les maisons de Serigne Abdoul Ahad Mbacké et Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké, respectivement 3ème et 6ème khalife général des mourides, ce n’est pas l’affluence des grands jours. Mieux, les familles ne se sentent pas impliquées directement dans l’organisation du magal. Sous couvert de l’anonymat, un membre d’une de ses familles explique : « Ce qu’on remarque c’est que le comité d’organisation n’associe plus les membres des défunts khalifes dans l’organisation du magal. »