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17 juin 2025
GERMAINE ACOGNY FETEE A SORANO CE VENDREDI
La famille culturelle sénégalaise se réunit ce vendredi au Théâtre national Daniel Sorano pour rendre un hommage mérité à Germaine Acogny, pionnière de la danse africaine contemporaine.
La famille culturelle sénégalaise se réunit ce vendredi au Théâtre national Daniel Sorano pour rendre un hommage mérité à Germaine Acogny, pionnière de la danse africaine contemporaine. Pour sa carrière riche et fructueuse, la fondatrice de l’Ecole des sables de Toubab Dialao recevra l’hommage de ses pairs.
Le nom de Germaine Acogny a résonné sur les plus grandes scènes du monde. Et c’est sur la scène du Théâtre national Daniel Sorano que son nom va sonner avec ardeur ce vendredi. L’hommage qui lui est rendu par les acteurs culturels sénégalais est le signe d’une reconnaissance à nul autre pareil. Germaine Acogny a porté la danse africaine à des sommets jamais atteints. En atteste la consécration qu’elle a reçue en 2021 au Festival de Venise qui lui décerna son Lion d’or, sa plus haute distinction. Mais pour arriver au sommet, le parcours de Germaine Acogny s’est fait avec des défis et challenges. Diplômée en éducation physique sportive et gymnastique harmonique, la chorégraphe enseigne d’abord à Ziguinchor puis au lycée Kennedy de Dakar. Et c’est par l’entremise de Leopold Sédar Senghor qu’elle rencontre Maurice Béjart, alors à la recherche «de sa fille africaine». C’est ainsi que naquit Mudra Afrique en 1977, le fameux ballet qu’elle dirigera avec son mari pendant de longues années. C’est dans cette institution que seront formés de grands danseurs du Sénégal et du continent.
Selon Jean Tamba, chorégraphe et directeur de la Compagnie 5e Dimension, Mudra Afrique accueillait des élèves boursiers de tout le continent. Logés dans des immeubles aux Hlm, leur prise en charge était assurée par les cotisations de leurs pays respectifs. Mais en 1982, les pays ne s’acquittant plus de leurs cotisations et le Sénégal étant incapable d’assurer à lui seul les frais de fonctionnement de l’école, Mudra Afrique ferme ses portes. «Cet hommage est une nécessité. Il faut célébrer les vivants et on veut fêter Germaine Acogny et lui dire merci. C’est grâce à elle que j’ai un métier», confie Jean Tamba, chorégraphe et directeur de la Compagnie 5e Dimension. Ils sont nombreux à avoir profité de ses connaissances. Et le fils de Doudou Ndiaye Rose, Moustapha, se rappelle encore que c’est avec Mudra qu’il découvre pour la première fois le Nigeria lors du 2e Festival mondial des arts nègres. «Germaine Acogny nous a tous inspirés et a formé une centaine de jeunes. Il faut continuer à accompagner ce genre de personne et valoriser ces patrimoines», salue Gacirah Diagne, présidente de Kaay Fecc.
Il faut dire que la carrière de la chorégraphe est digne de cet hommage. Quand Mudra a fermé ses portes, Germaine Acogny dépose ses bagages à Bruxelles et organise des stages de danse internationaux partout dans le monde et aussi dans la région sud du pays. Mais les évènements de la crise casamançaise l’obligent à quitter cette région. Avec les événements, il fallait tout laisser sur place parce que les ambassades ne voulaient plus que leurs ressortissants aillent là-bas. Germaine et Helmut Vogt, son mari, sont alors allés voir Gérard Chenet, poète haïtien installé à Toubab Dialao. Les quelques hectares octroyés par les notables de la zone serviront de point de départ à la concrétisation de ce rêve d’ériger une école dédiée à la danse africaine contemporaine. Un rêve dont la réalisation aura pris des dizaines d’années, mais Germaine Acogny peut aujourd’hui transmettre aux jeunes générations, les arcanes de son art. Face à la presse ce lundi, quelques-uns des danseurs et chorégraphes, qui ont eu l’opportunité de travailler avec elle, ont révélé le projet d’hommage qu’ils veulent lui réserver ce vendredi soir au Théâtre national Daniel Sorano. «Cette initiative est celle de Abdoulaye Koundoul et Jean Tamba. Le projet existait depuis que Germaine a reçu le Prix Cedeao de la meilleure artiste», indique Sada Kane, coordonnateur du comité d’organisation de l’hommage organisé par les pairs de la «Mère» comme l’appellent certains.
Une immense carrière
Chevalière de la légion d’honneur en France, Officier des arts et lettres au Sénégal, lauréate Awards de la danse contemporaine à New York, Prix d’excellence de la Cedeao, Lion d’or à Venise, Prix de Sacd et Patrimoine vivant au Benin, Germaine Acogny aura reçu tous les honneurs pour sa belle carrière. Et c’est justement en reconnaissance de cette carrière longue et fructueuse que la famille artistique sénégalaise se donne rendez-vous au Théâtre national Daniel Sorano. Le 9 septembre, l’hommage sera à la dimension de l’artiste. Et déjà, les meilleurs chorégraphes du pays, Jean Tamba, Gacirah Diagne et Marianne Nioox, promettent un spectacle de haute facture.
LA DIFFICILE SURVIE DE L’ECOLE DES SABLES
Ces dernières années, l’Ecole des sables, créée par Germaine Acogny à Toubab Dialao, traversait des zones de turbulence
Ces dernières années, l’Ecole des sables, créée par Germaine Acogny à Toubab Dialao, traversait des zones de turbulence. A un moment, de sérieuses craintes de fermeture ont pesé sur l’établissement, qui avait perdu certains de ses financements. Aujourd’hui, après une structuration et le retrait de Germaine Acogny de la tête de l’école, celle-ci continue à fonctionner. «On survit. Le combat est permanent et perpétuel», informe le Directeur administratif de l’école, Paul Sagna.
«Comme tout le monde, on réfléchit à des stratégies sur comment rendre cette industrie pérenne et viable», assure pour sa part le Directeur technique, Didier Delgado. Mais les problèmes que vit l’Ecole des sables sont les mêmes pour les autres compagnies confrontées à un manque de financement, un déficit d’offres de formation et des carences en gestion d’entreprises culturelles. Autant de questions qui interpellent les professionnels du secteur et qui devraient être l’objet d’une réflexion plus approfondie.
LES DÉFIS À RELEVER PAR LE CODE DE L’ÉLECTRICITÉ
Le Conseil patronal des énergies renouvelables (Coperes) a tenu, mercredi, un atelier de vulgarisation du code de l’électricité voté en 2021. Une occasion saisie par la tutelle pour lister les défis à relever pour la réduction du prix de l’électricité.
Le Conseil patronal des énergies renouvelables (Coperes) a tenu, mercredi, un atelier de vulgarisation du code de l’électricité voté en 2021. Une occasion saisie par la tutelle pour lister les défis à relever pour la réduction du prix de l’électricité. Venu présider la rencontre, Issa Dione, directeur de cabinet du ministre du Pétrole et des énergies (Mpe), a d’emblée indiqué que le code de l’électricité est « le cadre idéal » pour l’encadrement du secteur de l’énergie au Sénégal. Toutefois, il doit relever beaucoup de défis pour atteindre les objectifs escomptés. « Il faut aussi que les acteurs soient à mesure d’expliciter la compréhension des autorités et des parties prenantes. La sécurisation du secteur en produits pétroliers, gazier et le fait que le Sénégal va devenir prochainement un pays producteur de pétrole et de gaz constituent des défis que nous devons relever », a-t-il listé. D’après le représentant du ministre du Pétrole et des énergies, cela permettra de réussir la transition du Sénégal en pays importateur à pays producteur de pétrole et de gaz. Et profiter de cette occasion pour réduire le prix de l’électricité et du gaz et sécuriser aussi l’environnement.
A l’en croire, de 2012 à maintenant nous avons enregistré un doublement du nombre de localités électrifiées au Sénégal en milieu rural, ce taux passant du simple au double. Et en fin 2021 à 58%. « La stratégie Gaz To Power adoptée par le gouvernement en 2018 permettra la conversion de nos centrales au gaz et entraînera la baisse des coûts de production de l’électricité grâce à l’usage prochain du gaz local à l’horizon 2023-2024 », a rassuré Issa Dione. Pour sa part, Mamadou Saliou Sow, président du Coperes, estime que « le code constitue l’unique référentiel qui encadre le secteur de l’électricité. Donc en tant que secteur privé, nous avons le devoir de comprendre pour pouvoir apporter notre contribution pour l’élaboration des textes réglementaires qui vont accompagner ce code ».
VOLKER TÜRK VA-T-IL COIFFER AU POTEAU ADAMA DIENG ?
Un poste de haut niveau pour un Autrichien à l’ONU, annonçait il y,a quelques temps, EMEDIA. C’est désormais acté. Volker Türk, officiellement proposé par le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guteres pourrait succéder à Michelle Bachelet
Un poste de haut niveau pour un Autrichien à l’ONU, annonçait il y,a quelques temps, EMEDIA. C’est désormais acté. Volker Türk qui a été officiellement proposé par le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guteres a de fortes chances de succéder à Michelle Bachelet au poste de Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme. En face, y avait le diplomate et non moins juriste sénégalais, Adama Dieng, qui était à sa 3e candidature. L’assemblée générale de l’ONU va se déterminer ce jeudi. S’il passe, le haut fonctionnaire autrichien de l’ONU aura fait un bond spectaculaire dans sa carrière diplomatique.
Türk est actuellement le bras droit de Guterres en tant que Sous-secrétaire général chargé de la coordination stratégique au sein du secrétariat de l’ONU. Les deux hommes se connaissent depuis l’époque où le Portugais était Chef du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Toutefois, le choix de Türk n’a pas manqué de faire grincer des dents. Pour preuve, Phil Lynch, directeur exécutif du Service international pour les droits de l’homme, a déclaré dans Swissinfo que la sélection de Turk avait manqué de transparence et de consultation avec la société civile indépendante.
Parmi les autres candidats au poste figuraient le diplomate de carrière Federico Villegas d’Argentine et le Sénégalais Adama Dieng, qui a précédemment conseillé Guterres sur la prévention du génocide.
"Le Secrétaire général a raté une occasion clé de renforcer la légitimité et l’autorité du prochain Haut Commissaire", a déclaré Lynch.
En règle générale, Guterres consulte les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU - la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis - avant de sélectionner le Haut-Commissaire. Il n’était pas immédiatement clair si cela avait été fait avec Türk, toujours selon la même source.
NDIASSANE VEUT SON PLAN D'AMENAGEMENT AVANT LE GAMOU
Les autorités religieuses de Ndiassane (ouest) attendent des pouvoirs publics qu’ils dotent cette cité d’un plan d’assainissement ‘’bien pensé’’ pour accompagner son urbanisation galopante.
Ndiassane, 8 sept (APS) - Les autorités religieuses de Ndiassane (ouest) attendent des pouvoirs publics qu’ils dotent cette cité d’un plan d’assainissement ‘’bien pensé’’ pour accompagner son urbanisation galopante.
‘’L’assainissement est un grand problème pour les populations de Ndiassane. Pour cela, nous sollicitons des pouvoirs publics un plan d’assainissement bien pensé’’, a dit Hamza Kounta, le responsable de la cellule communication de la famille religieuse du même nom, dont un ancêtre est le fondateur de cette cité religieuse située dans la région de Thiès.
Hamza Kounta participait, mercredi, à une réunion préparatoire de la 139e édition du gamou de Ndiassane prévue les 14 et 15 octobre prochains.
Le gamou est un événement religieux annuel commémorant l’anniversaire de la naissance du prophète Mouhammad.
Selon Hamza Kounta, le besoin d’un plan d’assainissement à Ndiassane se justifie par l’augmentation galopante de la population de cette cité religieuse située à environ quatre kilomètres de Tivaouane, sa capitale départementale.
Il estime que cette urbanisation doit s’accompagner de routes praticables pour faciliter la circulation de toutes les catégories de voiture.
Ndiassane ne disposant que de deux entrées, cette cité doit être dotée d’un contournement qui assurerait une plus grande sécurité routière en désengorgeant la route nationale qu’empruntent les véhicules desservant Tivaouane durant la même période, a-t-il dit.
La santé est également ‘’un casse-tête’’, a souligné le responsable de la cellule de communication de Ndiassane. Selon lui, la cité religieuse ne dispose que d’un seul poste de santé pour quelque 23 villages.
Cet établissement de santé ‘’n’est plus en mesure de répondre aux nombreux besoins des habitants et pèlerins. Souvent, beaucoup de malades sont transférés à Tivaouane’’, a-t-il ajouté.
Le gamou est célébré à Ndiassane une semaine après la commémoration à Tivaouane et dans d’autres foyers musulmans sénégalais.
Ndiassane est une cité rattachée à la confrérie soufie de la Qadiriyya fondée au XIe siècle par Abdal Qadir al-Jilani, dont le mausolée se trouve à Bagdad, en Irak.
TUCHEL VIRÉ
Coup de théâtre ce mercredi avec l’annonce du limogeage de Thomas Tuchel. Chelsea s’est séparé de l’entraîneur allemand au lendemain de la défaite sur la pelouse du Dinamo Zagreb (0-1), en Ligue des champions.
Coup de théâtre ce mercredi avec l’annonce du limogeage de Thomas Tuchel. Chelsea s’est séparé de l’entraîneur allemand au lendemain de la défaite sur la pelouse du Dinamo Zagreb (0-1), en Ligue des champions.
L’ancien coach du Paris Saint-Germain à peine viré, plusieurs profils sont cités en vue de sa succession. Selon les informations de Sky Sports, les Blues penseraient notamment à Graham Potter, actuel entraîneur de Brighton and Hove Albion. Le club de la capitale londonienne voudrait obtenir l’autorisation des Seagulls de discuter avec l’Anglais de 47 ans, sous contrat jusqu’en juin 2025.
En parallèle, deux techniciens de renom libres de tout contrat intéresseraient l’écurie basée à Stamford Bridge, à savoir l’Argentin Mauricio Pochettino et le Français Zinedine Zidane.
LA SENELEC BLOQUE LES COMPTES DE L’AIBD
L’Aéroport international Blaise Diagne de Diass, classé parmi les aéroports les plus performants de la sous-région, risque de connaître des perturbations dans les jours à venir.
Les syndicalistes reconnaissent la dette que leur entreprise doit à la Senelec, mais souhaitent que le différend se règle à l’amiable, pour ne pas être lésés. S’ils ne sont pas entendus, ils menacent de bloquer les avions au sol dès la semaine prochaine.
L’Aéroport international Blaise Diagne de Diass, classé parmi les aéroports les plus performants de la sous-région, risque de connaître des perturbations dans les jours à venir. En effet, suite à un différend entre le consortium Limak-Aibd-Summa (Las) et la Senelec, portant sur une affaire de 4 milliards de francs Cfa, le magistrat Malick Lamotte a condamné Las à payer à la Senelec, ce montant. D’ailleurs, pour les contraindre à payer, une décision de Justice a été prise, bloquant les comptes de Las.
Cette décision à fait sortir le Syndicat du personnel des activités aéronautiques nationales du Sénégal (Sympas) hier, pour déclarer qu’il fera face à cette mesure en déposant un préavis de grève afin de bloquer tous les avions au sol dès la semaine prochaine.
Selon Serigne Moustapha Gaye, Secrétaire général du Sympas, Las reconnaît volontiers qu’il doit à la Senelec, 4 milliards, mais dénonce le blocage des comptes du gestionnaire de l’Aibd. «Nous avons appris une décision de Justice qui bloque les comptes de Las. Je précise que nous acceptons la dette que nous devons à la Senelec, qui est pratiquement de 4 milliards de francs Cfa. Nous devons cette dette parce que nous avons traversé le Covid-19 en fermant l’aéroport sans redevances, et en maintenant toutes les charges liées à l’exploitation. Il y a également la refacturation. Nous facturons l’électricité et l’eau mais pratiquement toutes les structures de la plateforme ne paient pas. Et en plus, il y a que les structures parrainées par l’Etat du Sénégal, à savoir Air Sénégal, Transair et les structures qui sont au niveau du Copis, à savoir Sécubac, Infinity, Global et Senecartours, nous doivent beaucoup d’argent», a regretté Serigne Moustapha Gaye. Il soutient par ailleurs que la somme que ces sociétés parrainées par l’Etat doivent est de 15 milliards, mais que ces sociétés ne sont pas inquiètes. «Air Sénégal, qui détient 40% du trafic de l’Aibd, nous doit 9,8 milliards, Transair 1,5 milliard, Copis nous doit 5,1 milliards. Si nous faisons le cumul, nous allons nous retrouver à plus de 15 milliards que ces structures doivent à Las. Pourtant, on pouvait bloquer leurs comptes, mais nous sommes en train de négocier et de trouver des solutions parce que nous sommes dans un secteur très sensible. Nous nous sommes dit qu’il serait bien de continuer à travailler ensemble, parce que nous sommes des partenaires», a-t-il ajouté.
Face à cette décision de Justice, les travailleurs de Las ont l’impression qu’il y a des gens qui veulent que leur entreprise disparaisse, et ils ont tenu à les mettre en garde. «Qu’est-ce qui explique que ces gens fassent recours à une décision de Justice ? Nous sommes les gestionnaires, nous avons jugé pendant longtemps qu’il fallait déposer les armes et négocier, mais malheureusement, les gens n’ont pas compris. Je tiens à dire à l’Etat du Sénégal, aux usagers de la plateforme et à tous les passagers que nous allons prendre nos responsabilités parce que nous n’accepterons pas que les travailleurs de Las soient sacrifiés dans cette histoire. Nous allons déposer un préavis de grève et nous battre, tous les avions des compagnies seront maintenus au sol dès la semaine prochaine», déclare le Sympas.
Ces travailleurs invitent l’Etat du Sénégal à régler ce différend au plus vite. «La balle est dans le camp de l’Etat du Sénégal parce que toutes les structures disent que c’est lui qui est derrière cette affaire, ce que nous ne comprenons pas. Nous allons vers la fin du mois et on risque de ne pas percevoir nos salaires. Nous aussi nous sommes des Sénégalais, ici, il n’y a que 11 Turcs, malheureusement les gens parlent toujours de la société turque. Nous sommes des Sénégalais qui venons d’une structure publique, donc l’Etat du Sénégal a une responsabilité de nous protéger et de nous sécuriser», ont-ils fait savoir.
Par Falilou Ba
QUAND LES SOUS SAOÛLENT LE SAVOIR
Objet de toutes les convoitises depuis toujours de la part d’Institutions étatiques, d’organismes privés, de loups fonciers véreux, le patrimoine foncier de l’ESEA ex ENEA aiguise les appétits et il est agressé de toute part
Objet de toutes les convoitises depuis toujours de la part d’Institutions étatiques, d’organismes privés, de loups fonciers véreux, le patrimoine foncier de l’ESEA ex ENEA aiguise les appétits et il est agressé de toute part. Depuis quelques années, il est régulièrement squatté, grignoté, amputé, sans consultation des agents de l’ESEA et avec la complicité ou le silence coupable des autorités étatiques et universitaires.
Tenez-vous bien, l’ESEA ex ENEA s’est vu spolier très facilement 101.415,08 m² de son patrimoine foncier. Et pire, les prédateurs fonciers voudraient continuer leur forfaiture sur le peu de foncier qui reste à l’Institution. Les plus anciens de l’ENEA se rappellent que l’assiette foncière était, en vérité, très importante, à la hauteur de l’ambition que le père fondateur nourrissait pour cette école, formatrice des agents de développement et incubatrice des politiques de développement pour le Sénégal et pour l’Afrique. En son sein, elle abritait même les logements des enseignants, qui ont été déguerpis manu militari de leurs habitations pour y loger, à leur place, les enseignants du Supérieurs, avec la Cité des enseignants construite sur un lot de 61580 m². La vieille technique des Autorités, à court de solution, qui consiste à déshabiller Jean pour habiller Paul ; avec pour objectif de diviser la famille enseignante.
Mais durant ces dix dernières années, la boulimie foncière des prédateurs s’est accentuée et les vautours du foncier sont accourus de toute part pour faire leur festin sur le corps foncier ensanglanté de l’ESEA ex ENEA. Dans le tong-tong foncier auquel ils se sont adonnés, à tout honneur tout seigneur, le service des domaines, s’est allègrement servi en s’adjugeant une portion de 3772,78 m² pour y abriter un de leur centre, ensuite la sœur d’arme de l’ESEA qui se trouve être l’UVS est venue prendre sa part et implanter son ENO de Dakar sur 4666,36 m² du site, et même les américains ont réussi à avoir leur part du gâteau foncier en érigeant leur école dans l’enceinte de l’école sur une superficie de 31396 m². Et puisque l’appétit vient en mangeant, ils réclament à tue-tête la démolition de certains logements d’étudiants pour y installer leur parking de voitures. Puis la petite sœur l’IGT, qui était sans domicile à sa naissance, s’est fait porter à ses débuts sur les flancs de l’ESEA, mais ce qui devait être qu’un hébergement temporaire semble être devenu un ci-gît.
Aujourd’hui encore, les hyènes du foncier, les ennemis du savoir, les magouilleurs de l’argent illicite, les falsificateurs des écritures foncières se sont ligués pour continuer à brader et à se partager l’héritage du Président Mamadou DIA.
9000 m² de plus devraient être encore détachés de cette assiette foncière pour être cédés à un homme d’affaires, déjà très riche, afin de le sur-enrichir sur le dos des sénégalais. Tout le contraire de l’esprit de l’ESEA ex ENEA qui promeut à travers ses départements PEGO, le développement, DECOF, la solidarité, ATEGU, le terroir. Autrement dit un projet pédagogique de développement solidaire du terroir pour l’ESEA ex ENEA qui ne rime point avec l’ambition de sur-enrichissement individuel sur les populations que manigance l’entreprise Sertem.
9000 m² à détacher de l’assiette foncière d’une Institution universitaire pour la construction d’immeuble en location. L’ESEA serait alors le symbole de la consécration de la faillite et du mépris du savoir devant l’avoir au Sénégal.
On a bradé le transport (une partie de l’assiette foncière de Dakar Dem Dikk), on a bradé la santé (une partie de l’assiette foncière de l’hôpital le Dantec)… On ne bradera pas l’enseignement Supérieur du pays en passant par l’ESEA…
Car si ce tripatouillage foncier passe, IL va sonner le glas de la mort pédagogique et sociale de l’ESEA ex ENEA. En effet, si cette forfaiture venait à être légalisée : alors aux oubliettes, les projets ambitieux de passage à l’échelle des offres de formation sur lesquelles travaille l’Institution, pour participer davantage à l’effort d’absorption des flux de bacheliers annuels, répondre à la forte demande de formation continue des professionnels. Ce qui nécessite des salles de classes et d’Amphithéâtre d’accueil. Si cette forfaiture venait à être légalisée, alors à terre les projets de construction de médiathèque moderne, de bureaux d’accueil et d’orientation, de local pour la fondation Mamadou DIA dans l’enceinte de l’ESEA ex ENEA. Si cette forfaiture venait à être légalisée : alors au calens grecs, la construction d’un poste médical à forte potentiel d’accueil et d’hospitalisation au sein de l’établissement, de salles de sport fonctionnels, d’une salle d’évènements de grande capacité…
Pour ne pas trahir l’histoire de l’ESEA ex ENEA et pour ne pas laisser le legs du Président Mamadou DIA être bafoué, alors toute la communauté universitaire et toute la famille ESEA ex ENEA, sont unies dans ce combat pour que cette mise à mort programmée de l’Institution par asphyxie foncière n’aboutisse pas. Défendons la vision du Président Mamadou DIA, Sauvegardons ce patrimoine sénégalais et africain, Sauvons l’ESEA/ENEA.
Dr Falilou BA,
Enseignant-chercheur ESEA,
SG section SUDES/ESR ESEA
Par Youssoupha Mbargane GUiSSÉ
COMPRENDRE LA JEUNESSE ET GOUVERNER AVEC ELLE
« C’est toujours la jeunesse qui paie pour les différents des vieillards, et j’entends par vieillards les êtres fossilisés, les êtres vieux de cœur, les êtres qui ne veulent que l’argent et le pouvoir ». Julien Green
« C’est toujours la jeunesse qui paie pour les différents des vieillards, et j’entends par vieillards les êtres fossilisés, les êtres vieux de cœur, les êtres qui ne veulent que l’argent et le pouvoir ». Julien Green
On assiste depuis plusieurs années et de manière croissante à la montée en puissance de la jeunesse au Sénégal comme dans les autres parties du continent. Ce phénomène porté par une crise économique persistante est caractérisé par un éveil de conscience citoyen et panafricain, mais aussi par un recours à la violence de riposte ravageuse face a un système politique considèré responsable du marasme du pays et de leurs souffrances. L’irruption de cette masse démographique historiquement active va certainement entrainer d’importantes mutations introduites par la mondialisation libérale capitaliste et marquer de manière décisive l’évolution du Sénégal. Déjà les évènements graves du mois de mars 2021 et les mouvements de forte contestation qui ont suivi annoncent une période de troubles. En effet l’enjeu des luttes et des confrontations portent de manière pressante sur la question de la souveraineté réelle du pays et des légitimités politiques qui la fondent. L’analyse des faits et des discours des jeunes montrent que certains facteurs liés à leurs conditions de vie et à leurs vécus existentiels, ont été déterminants dans leur révolte violente et leur furie destructrice. Ces facteurs se sont accumulés durant des décennies pour déboucher dans les conditions extrêmement difficiles de la pandémie Covid 19, à ces chaudes journées de mars 2021. Ces facteurs enchevêtrés peuvent se résumer en un seul mot, le mal vivre.
Le mal vivre Des quartiers dégradés
Le mal vivre se passe dans l’environnement dégradé des quartiers d’habitation[1] insalubres, mal éclairés, privés d’eau courante ou pour se déplacer, il faut passer sur les immondices et sauter les flaques d’eau verdies et puantes des dernières inondations. C’est dans ces zones d’insécurité ou les agressions violentes sont fréquentes, qu’habitent et vivent des centaines de milliers de jeunes travailleurs de l’informel, petits vendeurs à la sauvette, ouvriers, apprentis, artisans, femmes du petit commerce, chômeurs chroniques. Ils y rentrent le soir pour prendre au coin des rues encombrées et dans des gargots, le seul repas consistant dans la journée, en fait une mal bouffe, toujours la même... Fondé, thieré, ndambé, pain au lait.[2]
La vie en promiscuité
La promiscuité familiale dans le logement est très fréquente pour ne pas dire générale, du fait de la taille nombreuse des ménages et d’une sur-occupation des chambres. Certains jeunes ont décrit dormir avec frères et sœurs dans une même chambre que les parents, phénomène courant du mal vivre. L’instabilité matrimoniale avec le taux de divorce élevé en milieu urbain, le nombre sensible de femmes fragilisées par leur statut de chefs de ménage, le mariage tardif des jeunes et la montée du célibat féminin, la féminisation de la pauvreté et les effets déstructurant de la migration clandestine des jeunes, constituent un environnement humain et social défavorable à l’existence quotidienne des jeunes.
Le malaise du passage à l’âge adulte
En outre, Les transformations biologiques et psychologiques si importantes à cette étape de transition dans la formation de la personnalité juvénile ne sont pas accompagnées ni dans la famille, ni à l’école, encore moins dans les réseaux sociaux. Le malaise du passage tardif à l’âge adulte pèse lourd sur le vécu des jeunes en difficultés d’insertion et dépendants pour beaucoup de leurs parents retraités. Les difficultés d’accès à l’emploi, au logement, au mariage, créent le stress permanent, les frustrations accumulées, le radicalisme.
L’échec d’insertion
Les déperditions scolaires de plus en plus nombreuses dans les familles moyennes et pauvres ont rejeté dans les quartiers denses de la périphérie urbaine une armée de jeunes sans qualification, sans emploi, désœuvrés, sans horizon, des routiers des chimères, des migrants clandestins pour Barsax. La crise a également poussé de nombreux jeunes diplômés des universités et des Institutions supérieurs de formation à venir grossir les rangs des petits boulots et de la débrouille dans la grande banlieue.[3] Ce sont également engagés au front des violentes émeutes, des jeunes diplômés en masters sans emploi, reconvertis en charretiers ou en manœuvres dans les chantiers de construction. Ils exprimaient ainsi leur détermination à changer l’ordre des choses. Mais les politiques sociales et de jeunesse n’ont pas été suffisamment attentives au vécu dramatique et aux conséquences psycho-pathologiques d’une telle situation chez des millions de jeunes des banlieues et des quartiers déshérités.
Les jeunes, nouveaux acteurs politiques
La crise économique et celle du système éducatif, leur exclusion des centres du pouvoir économique et politique, l’érosion de la famille, ont donc produit « la transformation dramatique des jeunes en acteurs politiques ». Les jeunes dont le poids démographique pèse lourd (les moins de 20 ans font 54% de la population), bousculent aujourd’hui l’échiquier social en personnifiant, selon l’expression de Marie Nathalie Leblanc et Muriel Gomez Perez, (2007)[4]« les tensions du présent, les erreurs du passé, les prévisions du futur, les anciens espoirs et les nouveaux défis » ; les jeunes apparaissent comme des « figures ambivalentes dont l’émergence constitue « une menace et une promesse à la fois » menace pour la classe dirigeante, promesse pour la société globale. Les jeunes éprouvent ainsi une frustration accumulée et un ressentiment de rejet pour l’Etat et ses gouvernants. Mamadou Diouf (2002 :263- 265)[5] note : « L’irruption des jeunes dans le champ politique, selon des modalités si violentes, consacre l’investissement dans le présent et le refus de vivre dans le futur selon le schéma de la classe dirigeante. Elle atteste du rejet, par les jeunes des places qui leur sont assignées par le pouvoir politique ».
La jeunesse urbaine des grandes banlieues élabore une critique microsociale radicale à travers la musique Rap, portant sur leur environnement de reproduction sociale immédiate. Des critiques de feu sont lancées contre les valeurs décadentes, l’injustice, les comportements parasitaires, l’hypocrisie familiale et sociale, l’effet dissolvant de l’argent. La musique rap sénégalaise devient le chant profond du pays par son actualité, son contenu idéologique et ses inspirations esthétiques où elle trouve à travers les discontinuités, ses profondes sources africaines. Cette musique traduit ainsi les processus d’homogénéisation en travail dans l’expression multiforme des vécus existentiels. Cette nouvelle réappropriation identitaire s’appuie sur un espace social numérique mondialisé investi de manière créatrice par les jeunes qui renouvellent ainsi de manière renforcée les solidarités associatives. Désormais les jeunes se positionnent en acteurs résolus d’une nouvelle citoyenneté panafricaine.
Quelques enseignements des évènements
Il est impérieux que les dirigeants, à toutes les échelles, tirent les enseignements de ces tragiques évènements et apportent les vraies solutions attendues car la répression la plus violente ne peut venir à bout de la détermination d’une jeunesse révoltée, insoumise. Les données sociologiques et démographiques, l’évolution accélérée des prises de conscience dans le contexte de la mondialisation, ont reconfiguré les rapports politiques de classe au Sénégal, avec une irruption d’une nouvelle force historiquement active, irrépressible, les jeunes. La répression est pour cette raison déstabilisatrice du pays. Le Président Mandela a dit à ce propos, la vérité suivante « la répression détruit les Etats, la tolérance construit les Nations ».
Le tekki, un besoin d’identité
La crise au-delà de l’emploi au cœur des préoccupations, révèle un problème crucial d’identité chez les jeunes. Le terme Tekki ne se résume pas seulement à un emploi, au travail rémunéré, mais est une construction identitaire avec une dimension sociale de statut, de rôle et de responsabilité à ce stade décisif de la vie. Les jeunes appartiennent à un monde globalisé dont ils sont des animateurs à travers les réseaux sociaux. Ils sont conscients de l’état de l’humanité dans ses possibilités infinies de progrès et ses limites absurdes. Ils sont conscients de leur place grandissante dans la société et de leurs responsabilités de citoyens. Ils aspirent vivre une modernité africaine construite désormais avec eux et pour eux. Ils vivent dans un monde qui leur appartient déjà, mais sur lequel ils n’ont encore aucune prise.
Le besoin d’être écouté et de participer
Les jeunes expriment leurs aspirations à redonner sens et vie à leur existence perdue et à celle de toute la communauté souffrante et brimée dans leurs œuvres artistiques comme la musique Rapp, la sculpture, les fresques murales, les vidéos, la danse, le théâtre, les bandes dessinées, les dessins animés. Ils s’appuient sur les nouvelles technologies et diffusent dans les réseaux sociaux et les plateformes de discussion, leurs idées, opinions, leurs rêves et leur engagement. Mais les dirigeants semblent n’avoir tiré aucun enseignement de ses riches et profonds messages toujours d’actualité. Tous les aspects importants dans ces aspirations doivent faire l’objet de politiques intégrées et inclusives. Il s’agit entre autres, dans les différentes institutions, de rationaliser et de coordonner la synergie dans l’exécution des programmes destinés à la jeunesse. Ces tutelles et institutions doivent être dotées de fonds suffisants et impliquer les jeunes dans la conception, l’exécution et l’évaluation des programmes qui leur sont destinés. Ils se projettent en leaders de l’Afrique dans le proche futur.
Un quartier propre, des logements décents
De nombreux quartiers des banlieues doivent faire l’objet de restructuration. L’accroissement des habitants, la densité de l’occupation du logement, la précarité de vie les transforment en un terreau du mal vivre des jeunes ou le radicalisme se forge et ou insécurité, violences prennent racines. Ce phénomène va s’amplifier sans nul doute dans les prochaines décennies si les facteurs structurels de l’économie extravertie et dépendante demeurent inchangés. Il peut même toucher les agglomérations moyennes et certains gros villages ou s affirment sans qu’on y prête attention, des mouvements amples de frustrations et de revendications liées en particulier à l’enclavement, au manque d’infrastructures et d’équipements sociaux de base.
C’est pourquoi la question de l’habitat et du logement et de l’assainissement nous semble une priorité absolue à résoudre. Il est capital de s’atteler à une politique hardie de l’habitat et du logement. Les Autorités doivent donc, en plus de la construction de nouveaux logements, de l’accès à la propriété pour les jeunes ménages, s’atteler à d’ambitieux programmes de restructuration et d’aménagement des quartiers déshérités pour en faire des espaces équipés et sécurisés et de bien-être, assurant aux populations et aux jeunes le droit à un habitat décent.
Une prise en charge du passage à l’âge adulte
La jeunesse étant constituée des trois étapes décisives de l’enfance, de l’adolescence et du passage à l’âge adulte, les aspects biologiques et psycho sociaux, les aspirations personnelles et existentielles, les pulsions liées à ces délicates transitions de la vie, doivent suffisamment être pris en charge au plan de la culture et de la pédagogie de manière spécifique. Des études et recherches et des politiques ambitieuses complémentaires ou réactualisées sur l’évaluation et la prise en charge, doivent être engagées en réponse aux besoins de santé, d’éducation, de formation et de communication des jeunes.
Entreprendre, avoir un emploi décent
Avoir un emploi décent est crucial pour une masse grandissante de jeunes qui épuisent quotidiennement leurs énergies dans des petits boulots de la débrouille, certains parmi eux ayant même une formation qualifiée. Les jeunes doivent être intégrés dans la production, particulièrement dans l’agriculture et ses différentes filières, dans le vaste secteur de l’artisanat, des petites et moyennes industries soutenues fortement par l’Etat et le secteur privé national en termes de formation, d’innovation, de fiscalité et d’appui à l’accès aux marchés. L’entreprenariat des jeunes doit être conçue dans une stratégie de développement économique intégrée, nationale et régionale, mais pas seulement en termes de financements de projets individuels multiples, morcelés et fragiles à terme.
Implication dans le service civique et dans l’armée
Les jeunes doivent bien entendu être impliqués massivement dans le renforcement des forces de sécurité militaire et paramilitaire. Ces corps doivent être élargis et absorber une masse plus importante de jeunes. L’enjeu est double. Il s’agit pour le pays de régler le problème préalable au développement, celui d’éradiquer le désordre, l’indiscipline, l’incivisme et d’enraciner la culture de l’effort, du travail et le culte de l’excellence. Les jeunes doivent aussi s’impliquer dans les travaux de génie civil, dans l’encadrement, l’éducation et la mobilisation des populations. Les Autorités doivent offrir la possibilité de carrière aux jeunes dans les forces de défense et de sécurité du pays, d’être parmi les gardiens de la souveraineté nationale, face aux menaces de déstabilisation impérialistes, du terrorisme Jihadiste, des réseaux mafieux de drogue, du grand banditisme.
Un besoin de culture, sport et loisirs
Le sport, les loisirs, les arts et culture doivent être suffisamment développés à la portée des jeunes. Ces derniers doivent bénéficier d’espaces multiculturels de proximité dotés d’équipements leur permettant de pratiquer le sport, les arts, les activités culturelles et de loisirs dans les conditions optimales avec d’ambitieux programmes politiques de participation aux compétitions continentales et internationales. De même tous les jeunes talents dans les sciences et technologies, dans l’entreprenariat doivent être encadrés, l’émulation et l’esprit de compétition entretenus, les inventions soutenues et valorisées, la promotion faite à tous les niveaux. L’objectif est de former dans l’excellence des jeunes citoyens modèles, compétents dans leur domaine, pétris d’amour pour le Sénégal et l’Afrique, leaders et acteurs du progrès social général.
Le volontariat national et panafricain
La dimension de l’engagement des jeunes au panafricanisme doit être sérieusement prise en considération. Le panafricanisme n’est pas un phénomène de mode chez les jeunes, mais une exigence de la mondialisation qui redonne sens aux regroupements régionaux, et pour le continent, à son unité politique et à la réunification de ses espaces économiques et commerciaux. Les jeunes expriment ce sentiment d’une citoyenneté panafricaine à travers les réseaux sociaux, les plateformes d’échanges et de coordination de leurs actions, dans les campus universitaires, dans le Rap et les diverses expressions de l’art et de la culture. Toutes ces initiatives associatives prises par les jeunes eux-mêmes ainsi que les programmes gouvernementaux et non gouvernementaux de volontariat entre pays, doivent être renforcés, organisés afin que les jeunes à l’échelle régionale et continentale se rencontrent, mènent ensemble des activités de développement, de promotion de la citoyenneté, s’imprègnent de la diversité et de la parenté des cultures du continent et innovent ensemble.
Bénéficier d’une éducation morale et spirituelle
La dimension religieuse, morale et spirituelle primordiale doit reprendre pleinement sa place dans toutes les sphères et types d’éducation et de formation pour enraciner les jeunes dans nos Fek baax, les bonnes traditions, les valeurs de vie suprêmes, humanistes héritées du génie culturel africain. Les jeunes doivent ainsi s’endurcir contre les formes perverses de dissolution. Il s’agit en même temps de les armer de sciences jusqu’aux dents selon cheikh Anta Diop, afin qu’ils soient la force principale resplendissante de notre devenir. Elle doit avoir, notre jeunesse, une vision profonde, forte de l’avenir, de ses propres responsabilités à construire son destin, celui de l’Afrique souveraine et unie.
En conclusion
La crise structurelle et amplifiée remet en cause le modèle colonial du développement sénégalais imposé et édifie sur la nature surannée de l’Etat qui le préside. La tension politique cumulative, l’environnement régional d’insécurité, la menace du terrorisme Jihadiste, les convoitises sur un pays nouvellement pétrolier et gazier, aggravent les risques d’instabilité. Si le Sénégal basculait dans la confrontation, le pays deviendrait alors le carrefour des hyènes. C’est pourquoi la tâche historique sans précèdent est la reconceptualisation politique et culturelle de notre destin collectif. Elle commence par savoir raison garder, par le respect de la Constitution, celui de la séparation et de l’équilibre des pouvoirs, par la justice en toute chose, en tout lieu et en toutes circonstances. En effet et sans aucun doute, l’entière participation citoyenne et l’expression démocratique libre restent la condition incontournable pour conjurer la violence, garantir la paix sociale, rapatrier notre souveraineté confisquée, refonder l’Etat et ses institutions, reconstruire le pays de la Téranga avec sa jeunesse déjà debout.
Youssoupha Mbargane GUiSSÉ
[1] Ces questions ont été étudiées de manière approfondie dans l’ouvrage Les familles dakaroises face à la crise Philippe Antoine, Philippe Bocquier, Abdou Salam Fall, Youssoupha Mb. Guissé (1995). Dakar : éd. IFAN/ORSTOM/Ceped.
[2] Bouillie de mil, couscous, sandwich sauce haricots sommairement préparés.
[3] Abdou Salam Fall (2007). Bricoler pour survivre. Perceptions de la pauvreté dans l’agglomération urbaine de Dakar. Paris : éd. Karthala.
[4] Marie Nathalie Leblanc et Muriel Gomez Perez (2007). Jeunes musulmans et citoyenneté culturelle : le retour sur les expériences de recherche en Afrique de l’Ouest francophone, in Sociologie et société, vol. XXIV, n°2, Presses universitaires de Montréal. [5]Mamadou Diouf (2002). Des cultures urbaines entre traditions et mondialisation, in M.C. Diop (dir.), op.cit., pp.263-265.
LA SOCIÉTÉ «STN» MET FIN À 75 ANS DE MONOPOLE FRANÇAIS
Depuis 1947 c’est-à-dire bien avant l’indépendance du Sénégal, l’Union de Remorqueurs de Dakar (Urd), la filiale sénégalaise d’une entreprise française, règne sans partage sur le Port de Dakar
Depuis 1947 c’est-à-dire bien avant l’indépendance du Sénégal, l’Union de Remorqueurs de Dakar (Urd), la filiale sénégalaise d’une entreprise française, règne sans partage sur le Port de Dakar. Un monopole sur fond d’abus de position dominante dans le domaine du remorquage et du sauvetage maritime devenus sa chasse gardée. il a fallu soixante quinze (75) ans après pour que la société sénégalaise de transit et de négoce (Stn) dirigée par Abdourahmane Barki Bocoum mette fin à ce monopole colonial. Ce, grâce à l’appui du président de la République Macky Sall et à la diligence patriotique du directeur général du Port Aboubacar Sedikh Bèye. D’ailleurs, les équipages sénégalais ont déjà prouvé leur expertise en haute mer en procèdent à des opérations de sauvetage en un temps record. « Le témoin » a enquêté.
Le Port de Dakar reste l’un des plus vieux ports d’Afrique. De par sa bonne position géographique, le port de Dakar est un carrefour économique stratégique de la côte ouest africaine où les navires de toutes catégories peuvent accéder à tout moment grâce aux contions nautiques exceptionnelles qui n’existent nulle part ailleurs. Donc, le port de Dakar ne pouvait être qu’une clé de développement et de croissance économique. D’où l’arrivée de nombreuses sociétés françaises, espagnoles, grecques et anglaises qui ont fini de s’installer aux quais de la presqu’ile du Cap-Vert (Dakar) dès le 17e siècle. Parmi ces multinationales coloniales, l’Union des Remorqueurs de Dakar (Urd), la filiale sénégalaise d’une entreprise française « Boluda Corporacion Maritima » plus tard rachetée par une dynastie espagnole. Et depuis 1947, l’Urd règne sans partage au port de Dakar. Et surtout dans un secteur d’activités des plus rentables au monde que sont le remorquage, l’assistance maritime et le sauvetage en haute mer. Un domaine clé qui consiste à prêter assistance aux navires en détresse et visant à sauver des vies humaines. Et surtout d’intervenir rapidement en cas d’incendie à bord d’un bateau etc. Des opérations de sauvetage qui rapportaient de grosses parts de marché à cette filiale franco-espagnole dénommée « Urd ». Pour preuve, à chaque fois que les opérateurs français et espagnols ont vu leurs trafics « chahutés » en Europe, ils se développaient à Dakar. Il a fallu soixante quinze (75) ans après pour que la société sénégalaise de transit et de négoce (Stn) dirigée par Abdourahmane Barki Bocoum mette fin à ce monopole colonial. Un monopole sur fond d’abus de position dominante qui consiste par exemple, pour une entreprise étrangère présente sur un marché comme le port de Dakar, à adopter un comportement de nature à éliminer, à contraindre ou encore à dissuader tout concurrent sénégalais d’entrer ou de se maintenir sur ce marché ou un autre marché connexe, faussant ainsi la concurrence.
A l’heure de la préférence nationale !
Et ce n’était pas gagner d’avance pour une entreprise sénégalaise de pouvoir bousculer la toute puissante Urd. Mais c’était sans compter l’appui constant et déterminant du président de la République Macky Sall et la diligence patriotique de l’actuel directeur général du Port Aboubacar Sedikh Bèye pour que la Société de Transit et de Négoce (Stn) soit finalement agréée dans le domaine de l’assistance maritime et de sauvetage en haute mer. Des hommes d’affaires et autres champions nationaux comme le Dg du Groupe Maritalia et le Dg de la Cnart-Assurance Mor Adji ont eu à jouer leur contribution d’influence aux cotés de leur compatriote Abdourahmane Barki Bocoum, ancien Rapporteur général du Budget de l’Assemblée nationale. Bref, tout un patronat sénégalais s’était investi pour permettre à la sénégalaise Stn de briser cette situation de monopole indûment acquise depuis presque un siècle. Et dès le démarrage de ses activités maritimes, la Stn a aussitôt prouvé que l’Etat du Sénégal ne s’est pas trompé de choix ou d’agrément. Alertés par un navire en détresse « Cap-Sen » aux larges de Praia (Iles du Cap-Vert), les secouristes de la Stn se sont immédiatement jetés à l’eau pour aller secourir les personnes à bord. Il s’agit de 25 Sénégalais, 05 Coréens et 02 Ghanéens. Et quelques semaines après, les équipages de la Stn ont fait une autre sortie en haute mer. Cette fois, l’alerte vient d’un chalutier baptisé « Sandran » en difficulté aux larges de Joal. Le capitaine en détresse n’a fait autre que de porter son choix sur l’expertise sénégalaise afin de se faire secourir. En un temps record nous renseigne-t-on, les pompiers de la Stn sont allés porter secours et assistance aux membres de l’équipage et passagers à bord. Sans oublier d’autres opérations réalisées avec succès qui prouvent qu’à travers la société Stn, la préférence nationale tant défendue par le président de la République est en passe de devenir une réalité.