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18 juin 2025
Par Ismaila Madior FALL
DE L’IMPOSSIBILITÉ STRUCTURELLE DE LA «COHABITATION» AU SÉNÉGAL
il y a, fondamentalement, une incompatibilité de nature entre le régime politique sénégalais et la cohabitation (comme formule de gouvernance de crise) dont la survenance est possible dans les régimes élisant leur Président au suffrage universel
On a beaucoup entendu ces jours ci bien des gens évoquer l’hypothèse d’une cohabitation entre le Président de la République et un éventuel Gouvernement composé exclusivement de membres de l’opposition qui s’adosserait sur une majorité parlementaire pour gouverner ou co-gouverner le pays.
Cette formule est tout simplement inopérante voire impossible au Sénégal, du fait des résultats qui accordent à BBY une majorité au moins relative voire absolue, mais aussi de la nature du régime politique différent de ceux où la cohabitation a eu cours.
Définition référentielle de la cohabitation : la cohabitation ou coexistence, une notion non juridique mais politique ayant fait son apparition en 1986 en France, désigne, dans les régimes semi-présidentiels où le Président élu au suffrage universel direct nomme un Gouvernement responsable devant l’Assemblée nationale, la survenance, du fait des résultats des législatives, d’une majorité absolue de députés n’appartenant pas au même camp politique que le Président de la République et en capacité de faire bloc unitaire pour former un Gouvernement disposant de l’autonomie existentielle et fonctionnelle, ne pouvant faire l’objet de révocation (si ce n’est par l’Assemblée nationale) et déterminant et conduisant la politique de la nation. Il résulte de cette définition que les éléments structurants de la cohabitation, comme formule généralement transitoire de gouvernement, font grandement défaut dans le régime politique sénégalais. Ce qui y rend inopérante, voire impossible la cohabitation en tant que formule conjoncturelle de gouvernement ayant eu cours en France (1986- 1988 ; 1993-1995 ; 1997-2002) et dans quelques pays africains comme le Niger (1995-1996).
En effet, en cas de non concordance de majorités présidentielle et parlementaire (ce qui n’est pas encore le cas au Sénégal), il n’est pas juridiquement possible pour un Gouvernement, appuyé par une majorité parlementaire mais dépourvu de l’onction présidentielle, de disposer d’une autonomie existentielle (1) et fonctionnelle (2).
LE GOUVERNEMENT NE PEUT PAS DISPOSER D’UNE AUTONOMIE EXISTENTIELLE
Dans les situations dite de cohabitation tel qu’on l’a vu en France et ailleurs, le Président de la République dispose d’une marge de manœuvre étroite voire inexistante pour nommer le Premier ministre et les membres du Gouvernement. Souvent, il aura tendance, en dehors de quelques objections sur quelques ministères notamment de souveraineté, à entériner les choix de la majorité parlementaire.
L’inclination présidentielle devant les choix de la majorité parlementaire est dictée par la capacité de celle-ci à renverser le Gouvernement par le recours itératif à la mise en branle de la motion de censure. En l’occurrence, le Président est, donc, obligé de nommer contre son gré les membres du Gouvernement. De même, dans cette situation, le Président est désarmé une fois qu’il aura nommé le Gouvernement. Ce dernier peut être tranquille jusqu’à la fin de la législature ou tant que ce sera la volonté de la majorité parlementaire car le Président ne peut révoquer ad nutum le Premier ministre et les membres du Gouvernement. Il ne peut mettre fin aux fonctions du Premier ministre et des ministres que sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement (article 8 de la Constitution française et d’autres constitutions comme le Mali ou le Niger).
L’existence du Gouvernement ne peut alors être menacée que par la majorité parlementaire qui peut user et abuser de la motion de censure. Cette donnée structurelle, rendant possible la cohabitation, fait défaut dans le régime politique sénégalais. Ici, même s’il ne dispose pas d’une majorité parlementaire suffisante pour constituer avec sa seule coalition le gouvernement, le Président garde la latitude de nommer librement le Premier ministre et les membres du Gouvernement.
En effet, contrairement en France par exemple où le Gouvernement n’est responsable que devant l’Assemblée nationale (article 49 de la Constitution française), au Sénégal, l’article 53 de la Constitution prévoit clairement que le Gouvernement est responsable devant l’Assemblée nationale qui peut le censurer (article 86 de la Constitution) et devant le Président de la République qui peut le révoquer de façon discrétionnaire à tout moment (article 49 de la Constitution). Ici le Président peut nommer le gouvernement de son choix et non celui imposé par la majorité parlementaire. Si celle-ci renverse son Gouvernement, le Président nomme immédiatement un nouveau Gouvernement que la Constitution interdit à l’Assemblée de censurer pour toute la durée de la session qui est annuelle. L’article 87 in fine de la Constitution dispose, après l’adoption d’une motion de censure, qu’« une nouvelle motion de censure ne peut être déposée au cours de la même session » .On voit donc bien que le Président sénégalais, contrairement à son homologue français, garde intacte sa capacité de nomination et de révocation du gouvernement.
LE GOUVERNEMENT NE PEUT PAS DISPOSER D’UNE AUTONOMIE FONCTIONNELLE
En situation de cohabitation, à tout le moins sur la terre d’élection de celle-ci(France), le gouvernement, qui, dès sa nomination, est à l’abri de toute possibilité de révocation présidentielle, détermine et conduit la politique de la nation comme le prévoit l’article 20 de la Constitution française.
Dans ce contexte, il ne reste au Président, détenteur du pouvoir exécutif d’exception, que des pouvoirs symboliques comme la signature de quelques décrets puisque le Premier ministre, détenteur du pouvoir exécutif de droit commun, prend la plupart des décrets, signe les ordonnances, garde un certain domaine réservé aux contours flous et un pouvoir d’arbitrage résiduel. La doctrine française considère qu’en cas de cohabitation, le Président français n’exerce qu’une magistrature d’influence. Il est, selon une formule consacrée, « un président de la quatrième république en pleine cinquième république ». L’ayant bien compris, le Président Mitterrand laissait faire le Gouvernement pour s’ériger plutôt en Chef de l’opposition.
Totalement différent est le cas du régime politique sénégalais où même si le Président ne disposait pas d’une majorité parlementaire, c’est lui qui détermine la politique de la nation (article 42 de la Constitution) que le Gouvernement conduit et coordonne la sous la direction du Premier Ministre et en assume la responsabilité devant le Président de la République et devant l’Assemblée nationale dans les conditions prévues par les articles 85 et 86 de la Constitution.
Ainsi, en cas de non confluence des majorités parlementaire et présidentielle, si le Président français perd, en dehors de quelques prérogatives de souveraineté, l’essentiel de ses prérogatives notamment de définition de la politique de la nation et de révocation du Gouvernement qui sont liées à sa détention d’une majorité parlementaire et non à la Constitution, le Président sénégalais, lui, conserve l’intégralité de ses prérogatives qui ne sont pas liées à la coutume ou à la détention d’une majorité parlementaire, mais explicitement de la Constitution : détermination de la politique de la nation et de la présidence du conseil des ministres (article 42), monopole de la signature des décrets et ordonnances (43), détenteur exclusif du pouvoir exécutif avec la nomination aux emplois civils (article 44), responsable de la défense nationale et chef suprême des armées et nommant à tous les emplois militaires (article 45) accréditation des ambassadeurs (article 46), droit de faire grâce (article 47), adresser des messages à la nation (article 48), nomination et révocation discrétionnaire du Gouvernement et fixation de leurs attributions (article 49), faculté discrétionnaire de déléguer ses pouvoirs, y compris l’autorisation au Premier ministre de prendre des décrets (article 50), soumission au peuple de tout projet de loi, capacité de mise en œuvre des pouvoirs exceptionnels de crise (article 52), possibilité de dissoudre l’Assemblée après les deux premières années de législature (article 87).
En conclusion, il y a, fondamentalement, une incompatibilité de nature entre le régime politique sénégalais et la cohabitation (comme formule de gouvernance de crise) dont la survenance est possible dans les régimes élisant leur Président au suffrage universel mais à forte tradition parlementaire où la Constitution fait du Gouvernement le détenteur du pouvoir exécutif de droit commun et le Président le détenteur du pouvoir exécutif d’exception.
Si en France, le Gouvernement gouverne en cas de cohabitation parce que la Constitution de la Vème république est d’inspiration parlementaire, au Sénégal doté d’un régime plutôt d’inspiration présidentielle, même dans une situation de non confluence de majorités qu’il n’est pas, au surplus, rigoureusement approprié de qualifier de cohabitation, c’est le Président qui gouverne à l’aise, surtout s’il parvient à davantage conforter la majorité et à faire un juste usage de quelques techniques de lubrification de la mécanique du travail parlementaire pour éviter tout blocage préjudiciable au fonctionnement normal des institutions.
Par Assane Guèye
LA TECTONIQUE DES PLAQUES
La terre s’est dérobée sous des pieds. Quelque chose s’est passé dimanche 31 juillet 2022. Le Président de la République est sorti affaibli à l’issue du vote. Benno bokk yaakaar est en état de sénescence. L’érosion est tectonique. 45 députés en moins.
La terre s’est dérobée sous des pieds. Quelque chose s’est passé dimanche 31 juillet 2022. Le Président de la République est sorti affaibli à l’issue du vote. Benno bokk yaakaar est en état de sénescence. L’érosion est tectonique. 45 députés en moins. La coalition est au bout du rouleau. Il a été dit que le chef de l’Etat est l’homme de la providence, de la baraka et de la première Can pour laquelle il n’a lésiné sur aucun moyen. Avec la cascade d’infrastructures mises en service, on a entendu dire qu’il était au summum de son art.
Au vu de son cursus, on s’est aperçus de l’immense expérience qu’il a capitalisée. La maxime dit que l’expérience est une école dont les leçons coûtent cher mais de laquelle on sort savant. Le Sénégal peut s’enorgueillir d’un Président à la hauteur. L’inconvénient est qu’il n’a pas toujours su prendre de l’altitude. Son bilan immatériel est ténu. En son temps, le concept de gestion sobre et vertueuse a fait tilt. Dix ans après, l’ostentation et le saupoudrage ont faussé compagnie à la sobriété. Adeptes de cette ignominie qui reste la transhumance, les malotrus qui tournent casaque s’emploient à griffer toutes les formes de vertu.
Un nouveau gouvernement sera en place. Après la chute de cheval, il est possible de se remettre en selle. Pour arriver à cette fin, il faut renouer avec la simplicité et la sobriété heureuse. Un gouvernement pléthorique ne sert à rien. Une équipe resserrée et faite de talents miraculeux doit préoccuper les esprits méthodiques.
Abdoulaye Wade travaille méthodiquement en parcourant des milliers de kilomètres pour prendre part au vote. Dans le cœur de chaque Sénégalais, il tient une place. Nonagénaire, le pape du Sopi est un des derniers grands mammouths de la politique. L’alliance entre Yewwi et Wallu a permis de renverser la table. Souvent dispersée, l’opposition a été cette fois capable d’intelligence collective. Seul, on est une goutte d’eau. Ensemble, on est un océan. La résurrection inespérée du Pds vient de là. Jusque-là réduit à sa simple expression, le parti qui aura bientôt 50 ans peut aussi bien jouer les faiseurs de roi comme il peut à nouveau entrevoir la voie royale. Wade-fils est le seul continuateur de l’œuvre du père. Le Pape du Sopi n’en voit pas un autre. L’amnistie ou la révision du procès pour abréger l’exil forcé. Abdoulaye Wade se débat encore. Car il sait bien comme le dit un proverbe Bambara qu’on ne peut raser la tête de quelqu’un à son absence. Karim Wade est l’absent le plus présent dans le marigot politique. Ousmane Sonko a réussi le tour de force de combler le vide. Il a fini par être très adulé. Son discours est cependant parasité par un trop-plein de forceps.
Les Sénégalais ont fait preuve de noblesse en allant voter dans la paix. Ils ont plébiscité la maïeutique. C’est l’autre nom du dialogue, de l’équilibre, du compromis et de la courtoisie républicaine. En faisant l’archéologie des résultats, on redécouvre qu’il existe une relation étroite entre le séisme et la tectonique des plaques. Les législatives ont produit un mini tremblement de terre.
UNE NOUVELLE ÉTAPE POUR LA DÉMOCRATIE SÉNÉGALAISE
Pour la première fois, des députés issus de l’opposition entrent au Parlement. La majorité parlementaire revient toutefois aux socialistes qui obtiennent 82 députés, et les 18 autres reviennent au PDS sur les 100 qui composent l’institution.
Pour un effectif total de 165 députés, les statistiques, selon le nombre de sièges par parti ou coalition de partis politiques, rendues publiques par la Commission nationale de recensement des votes, se dressent comme suite : La majorité Benno Bokk Yakaar 82 sièges ; l’opposition qui regroupe Yewwi Askan Wi (56), Wallu Sénégal (24), Les Serviteurs/MPR (1), AAR Sénégal (1) et Bokk Gis Gis (1) siège. Ainsi, avec cette 14ème législature qui démarre en septembre prochain, c’est comme une troisième période, pour parler comme dans un film, qui va se dérouler.
Du Sénégal indépendant jusqu’en 1978, la vie parlementaire a été monocolore, avec le parti unique, pour ne pas dire le parti-État. Mais aux élections de 1978, le Parti socialiste (PS), le Parti de l’indépendance et du travail (PAI) et le Parti démocratique sénégalais (PDS) présentent des listes. Pour la première fois, des députés issus de l’opposition entrent au Parlement. La majorité parlementaire revient toutefois aux socialistes qui obtiennent 82 députés, et les 18 autres reviennent au PDS sur les 100 qui composent l’institution. Les élections de février 1978 se déroulent dans un contexte différent, avec l’instauration d’un multipartisme limité.
Conséquence, c’est le député libéral, Fara Ndiaye, nouvellement élu qui met sur le bureau du Président une proposition de loi n° 1978/21 du 28 avril 1978 qui a pour objet de doter l’Assemblée Nationale d’un règlement intérieur plus adapté aux réalités de l’expérience démocratique sénégalaise. S’ouvre donc, la deuxième période au sein de l’hémicycle.
La démarche, cette fois, ne consiste pas en des retouches au texte de base, lequel, en l’occurrence, en a trop subies par les lois de 1964, de 1968, de 1971, de 1973, de 1975, de 1977 et de 1978.
Cette approche se fonde sur le nouveau contexte né des dernières élections législatives et caractérisé par le voisinage, au sein de l’Assemblée, d’une majorité et d’une opposition comme en a décidé le verdict populaire.
Jusqu’aux dernières élections législatives, en effet, les députés ont toujours appartenu à la même formation politique d’abord dans le cadre d’un pluripartisme à scrutin majoritaire de liste, ensuite sous le régime d’un parti unique de fait, non de droit, nous indique le texte de loi. De ce fait, le bureau est élargi par la création de deux postes supplémentaires de vice-présidents, dont un réservé à l’opposition.
En effet, le bureau étant l’organe suprême investi de tous les pouvoirs pour l’organisation et la marche des services de l’Assemblée, son élargissement répond au souci d’y faire place à l’opposition tout en gardant un certain équilibre, compte-tenu du rapport des forces. De même, le nombre des secrétaires est porté à sept avec un poste à l’opposition.
Donc, de 1978 à 2022, l’Assemblée a vu le nombre de vice-présidents augmenter, les secrétaires, les questeurs, entre autres. En somme, le bureau s’est toujours adapté à son contexte. Malgré tout, nous sommes toujours dans l’ère d’une assemblée dominée par une majorité écrasante selon qu’on soit sous le régime socialiste avec Diouf, libéral avec Wade et avec Macky Sall. Mais, c’est à moins de deux ans la fin de son second mandat, qu’il va vivre une autre expérience démocratique, avec une majorité loin d’être écrasante.
Comme l’a si bien noté l’ancien ministre et non moins Professeur, Mary Teuw Niane, dans une récente contribution, le Sénégal va vivre avec cette quatorzième législature, une sorte de transition. Une période intéresse qui va voir l’assemblée opérer une certaine mue qui, d’une manière ou d’une autre, devrait pouvoir favoriser le débat démocratique.
Avec cette nouvelle donne, va-t-on assister à ce qui ressemble au scénario de 1978 avec une ou des propositions ou projet de loi visant intégrer les exigences de la configuration actuelle.
L’OPPOSITION EST DÉSORMAIS MAJORITAIRE
Mary Teuw Niane, leader de «Mouvance MTN», réagit aux résultats provisoires des législatives du 31 juillet
«Le choix d’une transition apaisée» ! Tel est l’intitulé de la tribune de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et actuel leader de l’entité appelée «Mouvance MTN». Mary Teuw Niane estime que l’opposition sénégalaise est désormais majoritaire au niveau des suffrages.
La Commission nationale de recensement des votes (Cnrv) a publié hier les résultats provisoires du scrutin du 31 juillet 2022. En vertu du nombre de suffrages, les sièges de l’hémicycle ont été répartis comme suit : Bennoo Bokk Yaakar 82 ; Yewwi Askan Wi 56; Wallu Sénégal 24 ; Aar Sénégal 1 ; Mpr-les serviteurs 1 et Bokk Gis Gis 1.Des chiffres qui, selon Mary Teuw Niane, doivent interpeller la classe politique et les Sénégalais. A l’en croire, aucune coalition n’a obtenu la majorité. Pis, le leader de «Mouvance Mtn» en déduit «la défaite de Bby» qui, selon lui, n’a plus la majorité à l’Assemblée nationale. «Elle a 82 députés alors que la majorité est de 83 députés», a-t-il affirmé.
Poursuivant, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur soutient que Bby est minoritaire au niveau des suffrages valablement exprimés. «Elle a 1.518.137 voix alors que l’inter-coalition Yewwi-Wallu a 1.542.656 voix », souligne-t-il avant d’ajouter que la coalition présidentielle a perdu plus de 40 députés par rapport à la législature sortante.
Ensuite, le Pr Mary Teuw Niane a relevé la victoire de l’opposition qui, réunie, obtient 83 députés soit la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Maintenant, précise-t-il, la question est de savoir si les trois députés élus au plus fort reste (Aar, Bokk Gis Gis, Les Serviteurs) se joindront effectivement aux 80 députés de Yewwi-Wallu pour constituer une nouvelle majorité. Tout compte fait, Mary Teuw Niane estime que l’opposition sénégalaise est désormais majoritaire au niveau des suffrages au Sénégal. «L’opposition gagne plus de 50 sièges de députés», a-t-il ajouté.
L’ancien Président du conseil d’Administration de Petrosen relève un risque d’instabilité parlementaire et gouvernementale. «L’écart entre le nombre de députés de Bby et de l’opposition est tellement faible que le moindre mouvement de députés dans un sens ou dans un autre va entraîner un changement de majorité parlementaire, donc une instabilité gouvernementale qui va entraîner le vote d’une motion de censure qui va renverser le gouvernement», a-t-il expliqué.
«AU PRÉSIDENT MACKY SALL DE DÉCLARER PUBLIQUEMENT QU’IL RENONCE À UN NOUVEAU MANDAT EN 2024»
Par ailleurs, Mary Teuw Niane pense que ces résultats annoncent la fin de l’illusion de celles et de ceux qui réclamaient une troisième candidature du Président Macky Sall. A l’en croire, ils ont sans aucun doute apporté leurs contributions à la défaite de Bby dans ces élections législatives «que certains ont présentées comme un référendum pour ou contre le troisième mandat».
A l’en croire, ces élections ont produit une situation inédite dans notre pays depuis les indépendances. Et le chef de l’Etat a un rôle historique à jouer dans cette situation». Sur ce, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur recommande au Président Macky Sall de déclarer publiquement qu’il renonce à un nouveau mandat en 2024. Comme ça, il sera le premier président de la République à organiser des élections auxquelles il ne participe pas. «Il doit se hisser au-dessus de la mêlée politique, appeler les différentes coalitions pour la constitution d’un gouvernement de transition en vue de terminer le mandat et d’organiser des élections transparentes et consensuelles en février 2024. Notre pays a besoin de stabilité, de paix sociale, d’apaisement et de profonds consensus pour à nouveau faire un saut politique qualitatif», affirme le leader de «Mouvance Mtn».
Il conclut pour dire que la classe politique sénégalaise doit faire preuve de maturité, de dépassement et d’ouverture. Pour lui, ces dix-huit mois à venir doivent permettre une introspection apaisée pour bâtir les consensus transformateurs qui ouvriront les portes du Sénégal nouveau que les Sénégalaises et les Sénégalais appellent de leurs vœux.
LE PARLEMENT DEVIENT UN VRAI POUVOIR SI L’ON SAIT BIEN S’EN SERVIR
Les résultats provisoires proclamés jeudi par la Commission nationale de recensement des votes (CNRV), consacrent la victoire de la coalition présidentielle avec 82 sièges contre 80 pour toute l’opposition.
Les résultats provisoires proclamés jeudi par la Commission nationale de recensement des votes (CNRV), consacrent la victoire de la coalition présidentielle avec 82 sièges contre 80 pour toute l’opposition.
Sur 7 036 466 électeurs inscrits, nous observons un taux de participation de 46,64% avec 3.281.583 votants, 20 697 bulletins nuls et 3 260 886 suffrages valablement exprimés. La coalition BBY a obtenu 1 518 137 voix contre 1 071 139 voix pour Yewwi Askan Wi ; 471 517 voix pour Wallu Sénégal ; 44. 862 voix pour Bokk Guis Guis ; 25. 833 voix pour Natangue ; 52. 173 voix pour AAR ; 20. 922 voix pour Bunt Bi et 56.303 voix pour les Serviteurs/MPR.
Macky Sall perd sa majorité absolue
Aucun camp ne parvient à obtenir la majorité absolue fixée à 83 sièges. « Une nouvelle ère politique et démocratique s’ouvre, le Parlement devient un vrai pouvoir si l’on sait bien s’en servir. C’est aussi la fin du pouvoir despotique et arbitraire. Une nouvelle transition politique et civile s’ouvre faite de négociations, de compromis et de réformes », écrit Alioune Tine, fondateur de Afrikajom center sur son compte twitter.
Pour le militant des droits de l’Homme, « l’opposition sénégalaise vient de remporter une grande victoire politique qui lui confère une légitimité qui l’oblige à avoir désormais une posture d’homme d’État prêt à exercer le pouvoir ». Pour finir, il affirme que " l’opposition a désormais une grande responsabilité dans le cours des événements ".
PLUS DE 700 MILLIARDS FCFA DE CRÉDITS N’ONT PAS ÉTÉ REMBOURSÉS À LA BCEAO
Cette révélation est du Directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao), Ahmadou Al Aminou Lô, qui prenait part à l’ouverture officielle de l’édition 2022 des Grands débats économiques
La Chambre de commerce d’industrie et d’agriculture de Dakar (CCIAD) a initié hier de grands débats sur la problématique de financement des Petites et moyennes entreprises (Pme). Le directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao), Ahmadou Al Aminou Lô, qui présidait la rencontre, a pointé du doigt le contentieux entre les banques et les entreprises, lié au remboursement des crédits. Selon lui, plus de 700 milliards FCFA de crédits n’ont pas été remboursés, soit près de 12% de l’ensemble des prêts.
700 milliards FCFA, c’est le montant que les entreprises doivent aux banques. Cette révélation est du Directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao), Ahmadou Al Aminou Lô, qui prenait part à l’ouverture officielle de l’édition 2022 des Grands débats économiques. Une rencontre initiée par la Chambre de commerce d’industrie et d’agriculture de Dakar (Cciad).
Poursuivant, il indique que cette enveloppe représente près de 12% de l’ensemble des prêts. «Les Pme/Pme ont aujourd’hui beaucoup de possibilités de se financer par le crédit, parce que il y a ce qu’on appelle la facturation ; il y a le crédit-bail etla finance islamique ; mais tout ceci repose sur le risque de la probabilité de ne pas être remboursé. Les banques sont craintives relativement à ce risque», affirme le Directeur National de la Bceao. Il rappelle à cet effet qu’un bureau d'information sur le crédit a été mis en place dont l’objectif est de permettre au moins de connaître ceux qui ont des problèmes pour rembourser. «On ne mettra pas tout le monde dans le même sac. On saura distinguer les Pme/Pmi qui remboursent et celles qui ne remboursent pas encore, mais surtout comment faire pour mitiger les risques et permettre au secteur financier d’être rassuré en finance afin d’éviter de rajouter à ces 700 milliards d’autres milliards », souligne Ahmadou Al Aminou Lô.
Revenant par ailleurs sur le thème de la rencontre, le Directeur national de la Bceao s’estfélicité des énormes efforts de l’Etat permettant aux Pme/Pmi de bénéficier des financements. «L’Etat du Sénégal a dégagé beaucoup de moyens pour accompagner les Pme, mais force est de constater un problème d’efficacité, car on note l’absence de synergie et de coordination de leurs axes. Conséquences : les Pme/Pmi continuent à avoir les mêmes difficultés vis-à-vis des banques», indique Ahmadou Al Aminou Lô qui exhorte ainsi les parties prenantes à tirer profit du dispositif de soutien au financement des Pme/Pmi, adopté par le conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa ) en 2015 en vue d’apporter une réponse appropriée aux problématiques du financement Pme/Pmi. La Banque Centrale mettra, en relation avec les Etats et les partenaires aux développements, toutes recommandations requises pour assurer les synergies nécessaires entre les différentes mesures incitatives visant l’amélioration du cadre des financements des Pme/Pmi.
A l’en croire, il urge aussi de réfléchir sur les voies et moyens de mettre en place une politique crédible pour éviter une inversion de tendance dans la dynamique de décroissance économique des pays en voie de développement. « D’autant que les impacts des crises sur les Pme et les Tpe sont moins mesurables au plan statistique, mais elles ont été profondément néfastes. L’économie informelle a été lourdement secouée par les effets du second tour de la pandémie de Covid-19 et du premier tour des derniers chocs qui constituent le renchérissement du coût de la vie», affirme le Directeur national de la Bceao.
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LES RESULTATS PROVISOIRES DES LEGISLATIVES ET LA REACTION DE YAW AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE ZIK FM CE VENDREDI
La proclamation des résultats provisoires des législatives et la contestation de ceux-ci par la coalition de l'opposition Yaw dominent la revue de presse de ce vendredi 05 août 2022.
La proclamation des résultats provisoires des législatives et la contestation de ceux-ci par la coalition de l'opposition Yaw dominent la revue de presse de ce vendredi 05 août 2022. Ecoutez le point de l'actualité fait par Fabrice Nguéma sur les ondes de la Zik Fm.
11 journalistes du «Le Soleil» arrêtés puis libérés
Un fait inédit à «l’astre de Hann » ! Les travailleurs du quotidien national «Le Soleil» ont été brutalisés, malmenés avant d’être arrêtés par la Gendarmerie nationale. Leur seul tort, selon le collège des délégués du personnel, c’est d’avoir osé défendre une entreprise pillée de toutes parts par un Directeur général aussi incompétent que véreux. Après l’intervention musclée de la gendarmerie qui a bombardé les travailleurs de grenades lacrymogènes, deux agents ont été évacués aux urgences. D’après le collège des délégués du personnel, les pandores qui ont pris d’assaut l’entreprise depuis 12 heures, et renforcés par presque un contingent entier, y ont lancé des grenades lacrymogènes. Une situation inacceptable dans une maison de presse, laquelle est un espace de liberté par excellence, dénoncent les travailleurs qui soutiennent que c’est inédit dans l’histoire cinquantenaire de l’entreprise. Les gendarmes ont interpellé 11 journalistes qu’ils ont déposés à la brigade de Thionck. Les travailleurs annoncent une grève illimitée et la suspension de la parution du quotidien national. Finalement nos 11 confrères ont été libérés en début de soirée. Ils ont été ramenés par la gendarmerie.
Démission de deux journalistes du quotidien «Le Soleil»
Le malaise qui règne à «l’astre de Hann» a dégoûté certains journalistes au point de rendre le tablier. D’après la convention des jeunes reporters, le Directeur adjoint de la rédaction capitale, El Hadji Ibrahima Thiam, et le Directeur adjoint des rédactions, Sidy Diop ont démissionné. M. Thiam a déjà informé le Directeur Général, tandis que M. Diop présentera sa démission dès lundi.
Le Synpics tient Yakham Mbaye pour responsable de tout…
Restons au quotidien «Le Soleil» pour dire que la brutalité lors de l’interpellation des journalistes a choqué tous les hommes des médias. Le secrétaire général du Synpics, Bamba Kassé, a effectué une descente sur les lieux pour apporter son soutien aux confrères. Dans un communiqué, le bureau exécutif national (Ben) du Synpics se dit prêt, en rapport avec les organisations internationales de défense de la Liberté de presse et ceux en charge de la liberté syndicale, à mener le combat. Selon le Synpics, le péché de ces travailleurs, c’est d’avoir usé d’un droit internationalement reconnu, le droit de grève. Ceci, en protestant contre la gestion gabegique de Yakham Mbaye et du mépris qu'il a toujours nourri envers les travailleurs de l'Astre de Hann. Le Ben se désole de cette atmosphère qui a longtemps prévalu ainsi au quotidien national Le Soleil. Bamba Kassé tient Yakham Mbaye pour responsable de tout ce qui se passera dans cette maison de presse. D'autant plus que, dit-il, depuis huit mois, les délégués ont alerté les autorités sur les agissements de M. Mbaye sans qu'une oreille attentive ne leur soit prêtée. Le Synpics interpelle le président de la République, pour que cette situation au quotidien national «Le Soleil» soit réglée au plus vite, afin que les travailleurs retrouvent leur maison et la quiétude au travail.
Seydi Gassama sur la situation au quotidien «Le Soleil»
Ne quittons pas «l’Astre de Hann» pour dire que le directeur exécutif de la Section sénégalaise d’Amnesty International suit la tension qui a prévalu hier dans les locaux du quotidien national. Seydi Gassama a souligné que les 11 employés du quotidien national «le Soleil», qui ont été interpellés hier et placés en détention à la brigade de gendarmerie de Thionck, sont interrogés au moment où il rédige son texte. Pourtant, selon Seydi Gassama, ils exerçaient leur droit à la liberté syndicale, un droit garanti par la constitution et des conventions de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) ratifiées par l'Etat du Sénégal. Le défenseur des droits de l’homme exige leur libération immédiate et sans condition.
Sitor Ndour placé sous mandat de dépôt
Ancien Directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), Sitor Ndour va passer sa première nuit en prison, d’après Seneplus. Après un retour de parquet, il a été placé sous mandat de dépôt hier. Il a été inculpé par le juge du deuxième cabinet d’instruction, dans l’affaire du viol présumé dans laquelle il a été accusé par sa domestique de 16 ans. Une affaire de mœurs qui défraie la chronique depuis quelque temps et a été instruite par la brigade de gendarmerie de la Foire. En effet, c’est dans une vidéo qui a fait le tour de la toile que Ndira Dione, la mère de la présumée victime, est revenue sur les faits. Elle révèle que c’est au troisième jour de travail de sa fille chez le responsable politique de l’Alliance pour la République (Apr), que celui-ci aurait abusé de sa fille. «C’est le lendemain de la Tabaski que l’homme s’est introduit, à l’heure de la sieste, dans la chambre de la jeune fille, avant de sécuriser la porte et de neutraliser la fille pour accomplir sa sale besogne. Malgré les cris et appels au secours de la fille, personne n’a réagi», rapporte encore la maman de la victime présumée. Selon elle, «c’est une fois que l’homme a rejoint sa chambre après avoir accompli son acte, que la petite s’est échappée pour aller tout raconter à sa famille».
Outhmane Diagne de Mafia Kacc Kacc en garde à vue
Il était convoqué le même jour que Papitot Kara, mais Outhmane Diagne était dans le cortège des leaders de la coalition Yewwi Askan wi (Yaw) en campagne. Après le scrutin, le président de la Mafia Kacc Kacc, une chaîne de Tv Youtube, a déféré hier à sa convocation à la section de recherches de la gendarmerie. Le jeune militant de Pastef a été entendu à propos de l'affaire des « Unes» détournés de journaux (Dakar Times, Le Soleil, L'Obs) qui a valu à Papitot Kara une inculpation et son placement sous mandat de dépôt. M. Diagne était assisté par un pool d’avocats composés de Mes Cheikh Koureyssi Ba, Ousseynou Gaye, Bamba Cissé et Famara Faty. A la fin de l'interrogatoire, les enquêteurs lui ont notifié sa garde à vue. Pour la défense, c’est l'humour qui est en procès sur fond de règlement de comptes. Il sera déféré demain au parquet.
Le comité de médiation «forces vives du Sénégal» sur le scrutin
Le Comité́ de médiation « Forces Vives du Sénégal » se félicite de la maturité́ des électeurs sénégalais qui ont exercé librement leur droit de vote dans la paix et la concorde. Alioune Tine et compagnie réitèrent leur engagement à accompagner les acteurs politiques, la société́ civile et l’État du Sénégal pour la mise en œuvre des conclusions et recommandations issues des concertations menées au mois de juin 2022 et qui avaient pour but d’apaiser le processus électoral ayant conduit aux élections législatives du 31 juillet. Par ailleurs, le comité de médiation adresse ses félicitations à l’Etat du Sénégal, aux Organes de gestion des élections ainsi qu’aux forces de défense et de sécurité́ pour la bonne organisation matérielle du scrutin. Il associe aux remerciements l’ensemble des acteurs politiques et invitent les coalitions qui étaient en lice à accepter les résultats provisoires qui seront prononcés par voie légale et à user des voies de recours juridictionnels le cas échéant et ce, dans le respect strict du choix des citoyens. Dans le même sens, le comité relève l’engagement des missions nationales d’observation électorale déployées par les organisations de la Société́ Civile dans le cadre de la surveillance du processus électoral et du scrutin. Selon la même source, ce geste républicain participe à la consolidation de la démocratie et de la citoyenneté sénégalaise.
Président Macky Sall
Le Président Macky Sall salue le peuple sénégalais, suite à la proclamation provisoire des résultats des élections législatives, pour l’exemplarité de notre démocratie, la crédibilité de notre système électoral. Le chef de l’Etat félicite tous les acteurs pour l’excellente organisation et la couverture du scrutin.
Le ministre de la Santé et la CME de l’hôpital Aristide le Dantec
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a rencontré hier la Commission médicale d’établissement (CME) de l’hôpital Aristide le Dantec. Cette séance de travail s’inscrit dans le cadre du projet de reconstruction du centre hospitalier. La Directrice générale des établissements de Santé a présenté le plan de déménagement avec les différentes structures sanitaires d'accueil retenues. Selon le ministre Dr Marie Khémess Ngom, ce projet de reconstruction ambitionne de faire de cette structure sanitaire un hôpital de niveau 4, de relever le plateau technique et de renforcer le personnel qualifié avec toutes les spécialités. Ainsi, l’établissement public de santé reprendra son lustre d'antan, aussi bien dans les prestations de soins, dans la formation, que dans l'encadrement et la recherche.
Les salaires de la société Med Oil détournés
Yahya, responsable administratif de la société Med Oil, a fait face au juge des flagrants délits de Dakar pour détournement de plus de 10 millions de francs Cfa. Une nouvelle qui est tombée comme un couperet sur la tête de sa mère, laquelle a débarqué à Dakar pour le sortir de prison. Sa maman qui est de nationalité tunisienne a déboursé 15 000 euros soit 9 millions 825 mille francs CFA pour désintéresser l'entreprise. Pour la liberté de son fils, la vieille dame compte vendre sa part de l'héritage de la maison de son père pour payer le reliquat. Autant d'éléments qui ont milité en faveur du prévenu qui comparaissait pour accès et maintien frauduleux dans un système informatique en vue d’obtenir des avantages économiques, et faux en écriture privée de banque. Le prévenu a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Selon A. Yahya, il s'occupait du virement des salaires de ses collègues. C’est ainsi qu’il a eu l’idée de falsifier la signature de la comptable. «Je l'ai fait de 2019 à 2020», admet-il. Dans son réquisitoire, le parquet a requis deux ans assortis de sursis. La défense informe que la partie civile s'est désistée de son action. Les avocats ont sollicité l’indulgence de la justice pour le mis en cause qui subit les affres de l’incarcération dans un pays qui lui est étranger. Après avoir relaxé le prévenu du délit d'accès frauduleux dans un système informatique, le juge l'a condamné à six mois de prison avec sursis.
Une association appelle à réviser le code des drogues
Le président de l’Association sénégalaise pour la réduction des risques (ASRDR), Idrissa Ba, a recommandé jeudi une révision du Code des drogues au Sénégal, dans le but de mieux prendre en compte la prise en charge des consommateurs et leur vulnérabilité. «Nous avons constaté que le Code des drogues, qui date de 1990, se préoccupe davantage de la répression que de la prise en charge, du traitement et de la réhabilitation des patients», a-til dit à l’APS. Le président de l’ASRDR intervenait lors d’un panel sur la lutte contre les drogues au Sénégal. Selon lui, les consommateurs sont plutôt des victimes des dégâts collatéraux liés à la consommation mais aussi en lien avec de nombreux facteurs, sur les plans psychologique, social et économique. «Il s’agit, pour nous qui intervenons dans le domaine de la santé, de faire en sorte que notre pays puisse prendre en compte tous ces aspects», a-t-il-ajouté. Safiétou Thiam, la secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le sida, a plaidé pour l’accompagnement et la réinsertion des consommateurs de drogues. «Le délinquant, ce n’est pas le consommateur de drogues. Ce dernier est une victime qu’il faut aider à sortir de l’emprise de la drogue, à se réinsérer et à reprendre la vie en société», a-telle dit. Ousseynou Dieng, un ancien consommateur de drogues, a salué le rôle que joue l’ASRDR dans la réduction des risques liés aux drogues chez les consommateurs et l’assistance fournie aux usagers de la drogue. M. Dieng recommande aux usagers des drogues de se rapprocher de l’ASRDR pour sortir de ce «trou noir».
LA CONFIGURATION INÉDITE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE À LA UNE DE LAREVUE DE PRESSE DE L'APS CE VENDREDI
La configuration inédite de l’Assemblée nationale où le jeu d’alliances pourrait faire basculer la majorité absolue dans un camp ou dans un autre est largement commentée par les quotidiens reçus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Dakar, 5 août (APS) - La configuration inédite de l’Assemblée nationale où le jeu d’alliances pourrait faire basculer la majorité absolue dans un camp ou dans un autre est largement commentée par les quotidiens reçus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Benno Bokk Yaakaar (BBY), la coalition de la majorité présidentielle, a obtenu 82 sièges, aux élections législatives de dimanche dernier, selon les résultats provisoires publiés jeudi par la Commission nationale de recensement des votes.
La coalition Yewwi Asakan Wi (YAW) se retrouve avec 56 députés, Wallu Sénégal obtient 24 sièges. YAW et Wallu Sénégal étaient alliées dans plusieurs départements du pays.
Les coalitions Bokk Gis Gis/Liggeey, les Serviteurs/MPR et AAR Sénégal sont créditées chacune d’un siège.
Les Sénégalais ont élu 165 députés, dimanche dernier, pour un mandat de cinq ans. Quinze des élus vont représenter à l’Assemblée nationale leurs compatriotes vivant à l’étranger.
Les résultats définitifs du scrutin seront proclamés dans les prochains jours par le Conseil constitutionnel.
’’Le peuple a tranché !’’, s’exclame à la Une le quotidien Kritik qui écrit : ‘’certes, ni Benno Bokk Yaakaar, ni l’inter-coalition Yewwi-Wallu n’ont réussi à décrocher la majorité absolue, mais la coalition au pouvoir peut se targuer d’une petite majorité relative avec 82 députés (…)’’.
Pour La Tribune, ‘’Benno gagne mais perd la majorité’’. ‘’Une victoire à la Pyrrhus car toutes les têtes d’affiche ont été battues et les résultats obtenus montrent que le vote majoritaire a changé de camp. Benno devance Yewwi-Wallu, qui a obtenu 80 députés, d’une courte tête tout en n’ayant pas la majorité absolue’’, souligne la publication.
En passant de 125 députés à 82 députés, Macky Sall ‘’perd sa majorité mécanique’’, soutient L’Info qui indique que ‘’la mouvance présidentielle sera obligée de chercher des alliés dans l’opposition pour s’en sortir’’.
Dans cette perspective, le journal estime que ‘’Pape Djibril Fall, Pape Diop et Thierno Alassane Sall élus au plus fort reste, sont devenus des faiseurs de roi’’.
’’Benno, en quête de majorité absolue !’’ s’exclame Sud Quotidien qui relève qu’avec 82 députés, la mouvance présidentielle ‘’est obligée de courtiser un siège’’.
Avec ce nombre de députés, l’opposition ‘’est contrainte à l’unité pour imposer la cohabitation’’, selon Le Vrai Journal.
Dans cette quête d’unité, la publication présente ‘’cinq hommes clés’’ : Thierno Alassane Sall, ‘’l’autre opposant radical’’, Pape Diop, le partisan des retrouvailles’’ de la famille libérale, Me Abdoulaye Abdoulaye Wade, ‘’l’incontournable’’ ; Ousmane Sonko, ‘’l’absent le plus présent’’ ; Pape Djibril Fall, ‘’l’inclassable’’.
Tirant ‘’les enseignements’’ de ce scrutin, EnQuête note que l’on s’achemine ‘’vers une Assemblée nationale très instable’’.
’’Fin de la majorité mécanique, en route vers le blocage de l’assemblée nationale’’, dit WalfQuotidien. ‘’Le camp présidentiel va désormais être obligé de négocier avec l’opposition regroupée au sein de l’inter-coalition Yewwi-Wallu dans le cadre de la prise de décision au sein de l’Assemblée nationale’’, écrit Walf.
Avec l’absence d’une majorité absolue, ‘’c’est le début des tractations pour Benno bokk yaakaar et YewwiWallu qui ne vont pas lésiner sur les moyens. Pour l’opposition, au-delà Pape Diop, Pape Djibril Fall et Thierno Alassane Sall, c’est l’avenir de l’inter- coalition qui sera mis à rude épreuve’’, note le quotidien Bës Bi Le Jour.
De son côté, Le Quotidien met en exergue la signature de l’accord de paix et de dépôt des armes en Casamance et affiche à la Une ‘’’Les bases de la paix’’. ‘’Le Sénégal et le MFDC signent un accord de paix et de dépôt des armes’’, écrit Les Echos.
L’Etat du Sénégal a signé un accord de paix et de dépôt des armes avec le comité provisoire des ailes politiques et combattantes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), jeudi, à Bissau, a annoncé le président de la République, Macky Sall, sur son compte Twitter.
Il a salué cet accord dont la signature a eu lieu dans la capitale bissau-guinéenne en présence d’un représentant du centre pour le dialogue humanitaire Henry-Dunant, basé en Suisse.
Constituée des régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, la Casamance est secouée depuis quarante ans par un conflit armé entre l’Etat du Sénégal et le MFDC.
Après une accalmie sensible depuis 2012, l’armée sénégalaise a chassé en février 2021 les indépendantistes de leurs principales bases situées à la frontière avec la Guinée-Bissau, avant d’en démanteler d’autres en mars dernier, à la frontière avec la Gambie.