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18 août 2025
Par Seybani SOUGOU
IL FAUT RÉÉCRIRE L’ARTICLE LO. 172 DU CODE ÉLECTORAL
L’incompatibilité du mandat de député avec la qualité de membre du gouvernement a donné lieu à des échanges houleux et créé de vives polémiques, lors de l’élection du président de l’assemblée nationale
L’incompatibilité du mandat de député avec la qualité de membre du gouvernement a donné lieu à des échanges houleux et créé de vives polémiques, lors de l’élection du Président de l’assemblée nationale. L’incompatibilité du mandat de député avec la qualité de ministre ne fait pas l’objet de débat puisque l’article LO.163 de la loi n°2021-35 du 23 juillet 2021 portant Code électoral dispose que « Le mandat de député est incompatible avec la qualité de membre du Gouvernement….
La question posée était plutôt de savoir si les ministres qui se trouvaient dans une situation d’incompatibilité visée par l’article LO.163 du code électoral pouvaient être présents à l’assemblée nationale et participer au vote pour élire le Président de l’assemblée nationale. Pour trancher la question du point de vue juridique, une étude comparative du code électoral français et sénégalais est pertinente et nécessaire, d’autant que les textes au Sénégal sont l’exacte réplique des dispositions juridiques françaises. En France, les députés doivent, dans le trentième jour après la proclamation des résultats de l’élection, se démettre de leurs activités incompatibles. S’ils ne démissionnent pas dans le délai imparti, ils sont déclarés démissionnaire d’office.
Article LO.151 du code électoral français
Le député qui se trouve dans un des cas d’incompatibilité mentionnés à l’article LO 141 est tenu de faire cesser cette incompatibilité en démissionnant d’un des mandats qu’il détenait antérieurement, au plus tard le trentième jour qui suit la date de la proclamation des résultats de l’élection qui l’a mis en situation d’incompatibilité ou, en cas de contestation, la date à laquelle le jugement confirmant cette élection est devenu définitif. A défaut d’option dans le délai imparti, le mandat acquis à la date la plus ancienne prend fin de plein droit.
La lecture de l’article LO.151 du code électoral en France est d’une clarté biblique et ne laisse place à aucune interprétation. Pour déterminer la computation des délais, le code électoral français prend en compte l’ELECTION et souligne de manière claire, nette et précise qu’au plus tard, dans le trentième jour qui suit la date de proclamation des résultats de l’ELECTION, le député doit démissionner en faisant cesser cette incompatibilité. Au Sénégal, le principe de la démission pour faire cesser l’incompatibilité « du mandat de député avec la qualité de membre du gouvernement » est le même qu’en France, mais à une différence près : il y a un vide juridique au niveau de la rédaction de l’article LO.172 du code électoral, source de confusion.
Article LO.172 du code électoral sénégalais
Le député qui, lors de son élection, se trouve dans l’un des cas d’incompatibilité visés au chapitre 3 sur les incompatibilités, est tenu d’établir dans les 8 jours qui suivent son entrée en fonction qu’il s’est démis des fonctions incompatibles avec son mandat… .. À défaut, il est déclaré démissionnaire d’office, à moins qu’il ne se démette de son mandat.
A lecture de l’article LO.172 du code électoral sénégalais, on constate qu’à aucun moment, il n’est défini le fait générateur, ni situé le moment qui détermine la date effective d’entrée en fonction du député. Tout juste, il est souligné qu’après son élection, « le député est tenu de se démettre de ses fonctions dans les 8 jours qui suivent son entrée en fonction ». L’entrée en fonction du député prend-elle effet à la date de proclamation des résultats par le Conseil Constitutionnel le 11 aout 2022, ou débute-t’elle avec la date de l’élection du Président de l’assemblée nationale ? La loi (l’article LO.172 du code électoral) est totalement muette à ce niveau. Dans le cas d’espèce, nous disposons d’une jurisprudence : c’est l’arrêt de la Cour de Justice de la CEDEAO en date du 29 juin 2018, dans l’affaire Khalifa SALL qui a conclu que « sa détention, pendant la période qui a suivi son élection en qualité de député et s’est écoulée jusqu’à la date de levée de son immunité parlementaire, est arbitraire ».
Pour la Cour de Justice de la CEDEAO, rappelant les dispositions de l’article 51 de la loi portant règlement de l’assemblée nationale « le député est couvert par l’immunité à compter du début de son mandat qui prend effet dès la proclamation des résultats de l’élection législative par le Conseil Constitutionnel ». Cette interprétation du début du mandat du député par la Cour de justice de la CEDEAO est parfaitement conforme à celle du code électoral français, qui prend uniquement en compte la date de proclamation des résultats de l’ELECTION, pour la computation des délais liés à la démission du député visé par des situations d’incompatibilité. Dans un état de droit, les normes doivent être suffisamment claires, accessibles et intelligibles pour ne susciter aucune difficulté d’interprétation chez les destinataires, qu’il s’agisse des pouvoirs publics ou des particuliers. Un texte de loi doit être clair, compréhensible, et bien rédigé. Chaque destinataire, doit comprendre, sans difficulté, le sens et la portée de la loi.
C’est un fait : la quasi-totalité des dispositions juridiques au Sénégal (Constitution, code pénal, code de procédure pénal, code électoral, etc…), sont simplement une reproduction littérale, et quasi identique des textes français. Les rédacteurs de nos lois « copient mal », font preuve d’une paresse intellectuelle innommable et créent délibérément la confusion.
Pour éviter que ce qui s’est passé le 12 septembre 2022, dans l’hémicycle, ne se reproduise, il faut, sans délai, une réécriture de l’article LO. 172 du code électoral : « Le député qui, lors de son élection, se trouve dans l’un des cas d’incompatibilité visés au chapitre 3, est tenu d’établir dans les 8 jours qui suivent la date de proclamation des résultats de l’élection qu’il s’est démis des fonctions incompatibles avec son mandat ». Au Sénégal, Il urge de dépoussiérer les textes afin de lever toutes les ambiguïtés, source de confusion, et d’insécurité juridique, qui font le lit des sorciers juridiques.
Par Mody NIANG
CE GOUVERNEMENT À SLOGANS N’Y CHANGERA RIEN
Dès après la nomination du Premier ministre et en attendant la formation du gouvernement, des débats nourris furent organisés sur pratiquement tous les plateaux de télévisions autour de la personne du tout nouveau promu
Ce texte est la suite (et fin) de la contribution que j’ai publiée le 12 septembre 2022 (Cf. Walf Quotidien, Dakar-Times, L’Exclusif, Kritik du même jour et Enquête du lendemain). J’y annonçais, en conclusion, que dans une toute prochaine contribution, je m’arrêterais sur une question qui cacherait l’un des plus gros scandales de la gouvernance de cet homme qui règne en maître sur notre pays depuis le 2 avril 2012. Entre-temps, trois événements se sont succédé : l’installation officielle de la quatorzième législature, la nomination (enfin) du Premier ministre et la formation d’un nouveau gouvernement, si on peut le considérer comme tel. Les deux derniers ont été précédés du « message » à la Nation du président-politicien.
Dès après la nomination du Premier ministre et en attendant la formation du gouvernement, des débats nourris furent organisés sur pratiquement tous les plateaux de télévisions autour de la personne du tout nouveau promu. Il est partout présenté comme une personne compétente, expérimentée, un homme de dialogue et de consensus. Oui, l’homme est compétent, expérimenté et personne ne le conteste. C’est un homme de dialogue et de consensus. Peut-être. Mais l’homme n’est-il que cela ? Quand on écoute les témoignages élogieux des uns et des autres, on a l’impression qu’il venait de tomber du ciel. Amadou Ba – c’est de lui qu’il s’agit – n’est quand même pas seulement que cela. Am na ay jaarjaar. Il a un cursus, il a un parcours. Il a été notamment Directeur général des Impôts et Domaines (DGID) de 2006 à 2013, puis Ministre de l’Économie et des Finances de 2013 à 2020.
Pendant la première période de sept longues années, nos maigres réserves foncières ont été carrément dilapidées et sa responsabilité, comme DGID, était alors largement engagée. Je renvoie le lecteur au Rapport public de la Cour des Comptes de l’année 2014 (pp. 92-102) et au Rapport public sur l’état de la Gouvernance et de la Reddition des Comptes de l’Inspection générale d’État (IGE), juillet 2014 (pp.76-81). J’ai exploité ces rapports, avec d’autres, dans au moins trois de mes contributions : « Cession des terres de Dakar-Yoff : notre président homme d’affaires n’en est pas à son coup d’essai » (Sud quotidien du 24 et s du 25 août 2009) « L’acquisition du Domaine du Général Chevance Bertin à Bambilor par l’État - Wade : une vaste escroquerie » (Walf Quotidien, L’Exclusif du 4 et Le Témoin du 10 décembre 2018) « Monsieur Mbackiou, Faye, Me Boubacar Cissé : un peu de respect pour les résidents de la Cité Mamelles-Renaissance ! » (Walf Quotidien, Dakar-Times, Le Témoin, Enquête du 2 septembre 2022)
Le lecteur peut se reporter aussi à de nombreux sites qui ont publié ces contributions. Il se fera certainement une autre idée de l’homme, de ce Premier ministre qu’on veut nous présenter comment venant de descendre du ciel et tout blanc. Je m’arrête un peu sur l’opération foncière consistant en l’acquisition par l’État Wade des terres du Général Chevance Bertin à Bambilor. Le prétexte, le motif alors déclaré par le vieux président politicien était de « sécuriser les villages situés à l’intérieur de ces terres ». L’IGE constate, au contraire, que « l’opération comporte, sur un fond de détournement d’objectif, des manœuvres manifestes de contournement de la loi ». En réalité, poursuit l’IGE (rapport de juillet 2014 page 76), « la manière dont l’opération a été menée a révélé que l’objectif ainsi déclaré n’était qu’un prétexte et que le soubassement véritable était un projet planifié d’enrichissement de particuliers ». Ce détournement honteux d’objectif a été à la base de nombre d’opérations foncières qui ont lieu pendant l’infecte gouvernance du vieux président-politicien et de son successeur et sosie1
Je vais être plus concret, en me portant sur le Rapport public de la Cour des Comptes de la même année, 2014 (pp. 96 et 97). Pour disposer d’un supplément d’assiette foncière de 100 hectares, constate la Cour, « le Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations, par correspondance n° 166/CDC/DG/DESF du 18 mars 2010, a saisi le DGID. Ce dernier, par lettre n° 138/DGID/CT2 du 2 avril 2010, n’a pas donné une suite favorable à la requête, en avançant un problème de disponibilités foncières dans la zone ». « Or, poursuivent les contrôleurs de la Cour des Comptes, l’État du Sénégal, représenté par le Conservateur de Rufisque, par acte administratif du 26 mars 2010, soit postérieurement à la lettre de la CDC, a cédé sur le même site, un terrain nu de 175 ha 05 ares 18 ca, au prix de 1000 francs FCFA/m2, soit 1,75 milliards FCFA à M. Ndiègne Fall ». Ce n’est pas tout : le très privilégié Ndiègne Fall « a revendu un lot de 100 hectares à la CDC au prix de 6000 francs FCFA/m2, soit 6 milliards FCFA». Avec cette vente donc, poursuit la Cour, « M. FALL a gagné 5 milliards FCFA, et aucun justificatif n’a été reçu sur la perception de la taxe sur la plus-value immobilière ».
Je n’ai rien inventé. Je n’oserais pas d’ailleurs car, je me ferais rapidement convoquer, moi Mody Niang, membre de la famille des Kumba amul ndey. Ce n’est pas tout d’ailleurs et nous ne sommes pas encore arrivés au bout de nos peines. La Cour constate encore, en effet, « que l’autorisation de cession, approuvée le 25 août 2010 par le Ministre délégué auprès du Ministre de l’Économie, des Finances et du Plan chargé du Budget, est intervenue alors que la mutation du terrain n’était pas encore effective comme en atteste l’acte de vente ». Donc, au moment de revendre le terrain à la CDC, le très « honorable » Ndiègne FALL « ne s’était pas encore acquitté du coût d’acquisition auprès des services de la DGID, puisque la quittance, objet du règlement de la cession définitive, est datée du 27 août 2010 ». Je crois que le lecteur a bien compris : au moment où il vendait le terrain et empochait un bénéfice de 5 milliards, il n’était encore titulaire de rien, d’aucune propriété, puisqu’il ne s’était pas encore acquitté du coût d’acquisition auprès des services habilités.
Enfin, il y a plus grave encore. Tout est grave d’ailleurs, très grave. Pour nous en convaincre, revenons au rapport de l’IGE qui révèle que, dans le dossier des terrains de Bambilor, « toutes les recettes fiscales n’ont pas été perçues sur les importantes transactions immobilières qui ont été réalisées ». Dans ces opérations, précise l’IGE, « l’État a perdu, au total, hors toutes pénalités, amendes et intérêts de retard, la somme de trente milliards cinq cent trente-trois millions quatre cent cinquante-six mille (30.533.456.000) francs FCFA ». Cette énorme somme a été répartie à la page 79. Si on y ajoutait les pénalités, amendes et autres intérêts de retard, on serait à plus quarante milliards de francs FCFA de recettes fiscales perdues ainsi facilement par l’État au profit de sombres individus.
Aucun des responsables de ces opérations frauduleuses, gravement frauduleuses, n’a été inquiété : ni le vieux président, le premier responsable, ni le Ministre délégué auprès du Ministre de l’Économie, des Finances et du Plan d’alors, ni Mamour Diallo, ni Amadou Ba, alors Directeur des Domaines de Rufisque l’un, et DGID l’autre.
Tous les projets immobiliers connus au Sénégal depuis le 1er avril 2000, notamment ceux des Mamelles et des Almadines, ont été entachés des mêmes graves scandales restés carrément impunis. Et celui que l’on nous présente aujourd’hui comme descendu du ciel et blanc comme neige, le tout nouveau Premier ministre, était quand même, par les fonctions qu’il occupait alors, au cœur de ces scandales. Je ne crois pas qu’il serait aujourd’hui Premier Ministre, ni Ministre de l’Économie et des Finances puis des Affaires étrangères avant, si les sept ans pendant lesquels il a été Directeur général des Impôts et Domaines avaient fait l’objet d’un audit indépendant suivi d’effets, s’il y a lieu. Je ne le crois pas du tout avec son nom cité dans quelques autres affaires dont au moins l’une peut être considérée comme nébuleuse. Il s’agit de ce prêt de près de huit milliards de francs FCFA d’une certaine Banque Of Africa, qui exigerait son dû à deux personnes : Amadou Ba et P. A. G. aujourd’hui décédé. Le texte d’où j’ai tiré cette information est rédigé par Dakarposte le mardi 27 décembre 2016. L’information est-elle vraiment fondée ? Je n’en sais rien. Je la livre comme je l’ai lue. Je crois quand même que ce site ne prendrait pas autant de risques en ne fondation sa révélation sur aucune source sérieuse. En tout cas, M. Ba était alors Ministre de l’Économie et des Finances. Qu’avait-il alors à voir avec ce prêt nébuleux, si l’information est fondée ?
Il est quand même aujourd’hui Premier ministre et pourrait être demain candidat de Bennoo Bokk Yaakaar à l’élection présidentielle de février 2024. Sait-on jamais ? Nous avons donc le droit de savoir d’ores et déjà qui il est en réalité. Pour en terminer avec lui, je fais état d’une lettre qui lui serait adressée par un de ses collègues le 21 mai 2012. Le collègue, Allé SINE, était en service à la DGID. La lettre était en circulation au niveau du service et même hors de celui-ci et je suis tombé dessus par hasard. J’ai posé des questions à des collègues à eux qui m’ont confirmé l’existence de la lettre. Dans la lettre, M. SINE menaçait de faire des révélations sur un énorme patrimoine composé de « biens acquis illicitement ou frauduleusement (par faux et usage de faux) aussi bien sur le territoire national qu’à l’étranger et que les investigations menées par (ses) amis et collègues ont permis d’identifier et de localiser avec preuves et documents à l’appui ». Et il en a cité quelques exemples, quelques gros exemples et n’a pas dit textuellement que cet immense patrimoine appartenait à Massamba ou à Mademba. Il ne l’a pas dit waaye yaq na xel.
Je précise bien, moi membre de la famille des Kumba amul ndey, que je n’affirme point que la lettre existe et est bien de M. Allé SINE. Je n’affirme pas, non plus, que les informations qu’on y lit sont fondées, ni que l’immense patrimoine dévoilé est attribué à qui on pourrait penser. Ce que je sais, c’est que des compatriotes crédibles m’ont affirmé que la lettre existe bel et bien. On avance aussi çà et là que si, par extraordinaire, le président politicien était finalement convaincu par M. Amadou Ba et en faisait le candidat de Bennoo Bokk Yaakaar, il n’aurait pas le courage de déclarer tout son patrimoine.
Après ce bref tour d’horizon autour de celui qui est désormais le Premier ministre du président-politicien, je reviens sur ce dernier. Celui ou celle qui lit ce texte – il y a d’autres d’ailleurs – sera vraiment ébahi(e) et se posera beaucoup de questions. Quelle mouche a-telle piqué le président-politicien pour qu’il fût amené, contre toute attente et en violation flagrante des lois nationales comme internationales, à aller renégocier avec Arcelor Mittal ? Pourquoi cet empressement ? Avait-il déjà besoin de beaucoup de milliards pour préparer sa réélection ? Personne ne saura vraiment, en tout cas tant qu’il est président de la République.
En tout cas j’incite mes compatriotes à lire les révélations de La Lettre du Continent. Ils seront sûrement indignés et se prépareront à le faire quitter le pouvoir au plus tard en mars 2024, lui et toutes les femmes et tous les hommes qui l’entourent. Ce doit être à notre portée, si on tient seulement compte de l’impunité insoutenable qu’il entretient sans état d’âme et qui a permis à sa famille, à son parti et à sa coalition de piller nos différentes maigres ressources. Ce sera facile puisque lui-même a décidé, en modifiant la Constitution par voie de référendum, que désormais plus personne ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs au Sénégal. Il insiste, sans que personne ne lui ait mis du sucre dans la bouche, que c’en est terminé pour plus deux mandats consécutifs au Sénégal. Et il l’a répété partout au Sénégal et hors du Sénégal : à RFI, à France 24, à TV5 Monde, au quotidien français Le Monde, etc. Il l’a dit, l’a redit et écrit à la conclusion de son livre Le Sénégal au cœur. Ses plus proches collaborateurs l’ont vigoureusement appuyé : Ismaïla Madior Fall, Aminata Touré, Oumar Youm, Abdoulaye Boune Dione, Me Ousmane Sèye, Seydou Guèye et de nombreux autres. Le VAR est là pour tout prouver.
Si, malgré tout cela, il osait nous regarder les yeux dans les yeux pour solliciter un troisième mandat, il pourrait mettre le pays à feux et à sang. Pour terminer, le lecteur remarquera que je n’ai pas fait cas ici du Conseil constitutionnel. En réalité, je n’ose pas exprimer ici ce que je pense de cette institution et de ses membres. Ce n’est pas de la peur ou de la lâcheté : c’est de la sagesse. Il fait très chaud à Reubeusse par les temps qui courent, et il suffit de très peu pour qu’un membre de la famille des Kumba amul ndey y soit envoyé sans état d’âme.
1 Je confirme ici, à l’intention de mon sympathique neveu Papa Ngagne Ndiaye, que le vieux président était à l’origine de toutes ces opérations alors indignes de sa fonction et de son âge.
L'AVENIR DU PORT AUTONOME DE DAKAR MENACÉ PAR LE PRIVÉ BARGNY-SENDOU, SELON L' ACAPAD
Gestion des ports du Sénégal, L’amicale des cadres du Port Autonome de Dakar (Acapad) a tenu, hier, un point de presse portant sur la nouvelle stratégie nationale portuaire.
L’amicale des cadres du Port Autonome de Dakar (Acapad) a tenu, hier, un point de presse portant sur la nouvelle stratégie nationale portuaire. L’occasion pour elle d’évoquer le projet en cours de mise en œuvre qui va concerner la nouvelle politique de gestion des ports du Sénégal.
A cet effet, les acteurs ont exprimé leurs craintes pour l’avenir de leur Port avec l’arrivé du Port Bargny -Sendou qui va les concurrencer. Ils ont dit l’inquiétude que leur cause le démarrage des activités de ce port qui, selon eux, cherche à débaucher leurs meilleures compétences avec des recrutements en sourdine de plus de 2000 agents.
« L’heure est grave. Ils s’agit de l’avenir des travailleurs du Port de Dakar qui est menacé avec la volonté affichée du Port Bargny-Sendou », ont alerté les membres de l’Amicale des cadres du Port autonome de Dakar. A les en croire, tout n’aurait pas été dit sur l’arrivé de Bargny-Sendou. Les autorités en charge leur cacheraient des choses. Même si ces travailleurs avouent ne pas détenir de bonnes informations concernant ce port privé dont le propriétaire est M. Dame Diané, Bargny-Sendou, ils n’en craignent pas moins qu’il constitue une véritable menace pour le Port autonome de Dakar notamment sur le pouvoir de négociation, l’arrivée de nouveaux entrants etc...
L’Acapad invite en conséquence les autorités à reconsidérer certaines choses et rectifier le tir pendant qu’il est temps. «C’est donc capital pour nous, travailleurs du Port Autonome de Dakar et acteurs, de suivre la teneur des conclusions du consultant en charge de faire des propositions sur plusieurs aspects du fonctionnement des ports sénégalais et de leurs performances. Dans cette continuité, le travail fait par la commission scientifique de l’amicale des cadres du port fait apparaître plusieurs inquiétudes », selon le président de l’Amicale des cadres du Port autonome de Dakar, Mamadou Kor Sène Sarr.
De telles préoccupations méritent, estime M. Sarr, d’être approfondies pour trouver des solutions et être prises en compte dans le rapport final du consultant. «Parmi ces inquiétudes, il y a la question de la gouvernance qui demeure un élément central de la Stratégie Nationale Portuaire (Snp). Quelle autorité devrait-on avoir pour conduire les destinées des ports sénégalais, aussi bien ceux existant que ceux à venir ? Cette question est à trancher sans ambages et de manière impartiale. Dans tous les ports du monde, l’autorité en charge de leur fonctionnement revient aux portuaires. Sans jeter l’anathème sur aucune structure, l’Amicale des cadres du Port Autonome de Dakar, de manière indéfectible, insiste sur l’impérieuse nécessité que l’autorité portuaire soit dissociée de l’autorité maritime », a-t-il ajouté.
L’Acapad, dans son ensemble, rejette la proposition du consultant de créer un organe de gouvernance que détiendront à la fois deux autorités à savoir l’autorité portuaire et l’autorité maritime, puisque, précise l’Amicale, il s’agit de deux domaines différents mais complémentaires. Selon les cadres du Port autonome de Dakar, ces ports secondaires doivent constituer une complémentarité et non de la concurrence pour le PAD.
MIMI TOURÉ PRIVE BENNO DE SA MAJORITÉ ABSOLUE À L’ASSEMBLÉE NATIONALE !
Le député Aminata Touré rebat les cartes à l’Assemblée nationale. Elle a déposé hier sa lettre de démission du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakar.
Le député Aminata Touré rebat les cartes à l’Assemblée nationale. Elle a déposé hier sa lettre de démission du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakar. Avec cette décision, elle prive la coalition présidentielle de la majorité absolue que le ralliement du député Pape Diop lui avait permis d’obtenir… pendant quelques jours.
Mme Aminata Touré l’avait dit et elle l’a fait ! En effet, la tête de liste nationale de la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY) lors des législatives du 31 juillet dernier, qui avait annoncé dimanche lors d’une conférence de presse qu’elle allait adresser une lettre de démission au président du groupe parlementaire de la majorité, s’est s’exécutée hier mercredi 28 septembre 2022.
Dans une lettre adressée au président de la l’Assemblée nationale, celle qui a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2024 a convoqué l’article 22 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale pour valider sa démission d’un groupe avec qui elle ne partage plus les mêmes orientations. Ledit article stipule : « Les modifications apportées à la composition d’un groupe seront portées à la connaissance du président de l’Assemblée nationale, sous la signature du député intéressé s’il s’agit d’une démission, sous la signature du Président du groupe s’il s’agit d’une radiation et sous la double signature du député et du Président du groupe s’il s’agit d’une adhésion ou d’un apparentement ». Cette décision du député Aminata Touré rebat les cartes à l’Assemblée nationale. Ce, dans la mesure où elle met pouvoir et opposition presque à égalité au sein de l’Hémicycle.
Avec 82 députés, Benno Book Yaakar perd sa majorité absolue qui ne tenait qu’à un député. La décision de l’ancien Premier ministre d’être une non-inscrite renforce même un peu plus l’opposition réunie (Yewwi Askan Wi et Wallu) qui dispose de 80 députés et qui, selon les textes à voter, pourra compter sur les deux non-inscrits que sont Pape Djibril Fall et Thierno Alassane Sall. Le président de la République va donc devoir trouver d’autres subterfuges pour faire passer ses lois. Ou débaucher au prix fort un député dans le camp adverse ou parmi les deux non-inscrits ! Une chose est sûre : en choisissant avec éclat de claquer la porte du groupe parlementaire de Benno Bokk Yaakar (BBY) à la Place Soweto, Mimi Touré met le pouvoir auquel elle a appartenu dans un sérieux embarras, c’est le moins que l’on puisse dire…
par El Hadj Sow
LES DESSOUS D’UNE CLÉMENCE PRÉSIDENTIELLE BIEN OPPORTUNISTE
Pourquoi donc tant de précautions pour dire qu’il veut remettre dans le jeu politique Karim Wade et Khalifa Sall ? Allons donc, monsieur le président de la République, n’ayez pas honte de le dire !
Juste quelques lignes dans les profondeurs du communiqué du Conseil des ministres de ce mercredi 28 septembre 2022 ! A n’en pas douter, le président de la République a voulu noyer sa d’amnistier des personnes ayant perdu leurs droits de vote. Pourquoi donc tant de précautions pour dire qu’il veut remettre dans le jeu politique Karim Wade et Khalifa Sall ? Allons donc, Monsieur le président de la République, n’ayez pas honte de le dire !
« Abordant la consolidation du dialogue national et l’ouverture politique, le Président de la République demande au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice d’examiner, dans les meilleurs délais, les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdu leurs droits de vote ». Ces quelques phrases enfouies dans le communiqué du Conseil des ministres de ce mercredi 28 septembre 2022 doivent être décryptées comme une volonté du président de la République d’amnistier Karim Wade et Khalifa Sall qui seront en réalité les plus gros bénéficiaires de cette mansuétude. Cette subite bienveillance du chef de l’Etat, qui procède en réalité de cyniques calculs politiciens, avait été ébruitée juste au lendemain des législatives du dimanche 31 juillet dernier.
En ce début du mois de septembre, l’amnistie de Karim Wade et de Khalifa Sall a été révélée par le président de la Ligue Sénégalaise des Droits de l’Homme (LSDH), Alassane Seck, au cours de l’émission « Le Jury du dimanche » ou JDD du dimanche 18 septembre 2022.Le successeur d’Assane Dioma Ndiaye avait informé que le président de la République, Macky Sall, après avoir gracié les deux éminents opposants, était dans les dispositions de leur accorder l’amnistie. « Un juriste de renom avait été reçu par le Président de la République, Macky Sall qui lui avait demandé de trouver la meilleure formule», avait précisé Alassane Seck aux confrères d’Emedia. Et d’ajouter : «Je pense qu’on peut toujours y arriver». Karim Wade a posé la condition de la révision de son procès et demandé une réparation. « Il doit s’estimer heureux s’il est amnistié», estime Alassane Seck. Les deux opposants, Khalifa Sall et Karim Wade, frappés par des condamnations judiciaires, avaient été recalés à l’élection présidentielle de 2019 par le Conseil constitutionnel.
Pourtant, la couleur avait été annoncée par le président de la République lui-même en décembre.
Il avait évoqué la possibilité d’amnistier Khalifa Sall et Karim Wade lors d’une interview avec Rfi et France 24. « Je suis favorable, une amnistie ? Une sorte de réhabilitation, je ne sais pas » avait répondu le chef de l’Etat aux questions des journalistes français. « Vous savez Marc (un des journalistes qui faisait l’entretien), j’ai toujours choisi de ne pas personnaliser le débat. Mais bon…à l’époque, on a parlé de ces sujets. C’est des sujets qui ont été traités. Le débat se pose au Sénégal aussi. Estce que c’est une amnistie ? Une sorte de réhabilitation ? Je ne sais pas. Je ne sais pas trop. Moi, je ne suis pas opposé, dans le cadre d’un dialogue qu’on trouve des solutions mais qui respectent le droit, qui respectent la loi », avait indiqué Macky Sall. Relancé sur le terme « favorable », le chef de l’Etat d’expliquer : « Oui, je l’ai déjà dit au Cadre unitaire de l’islam au Sénégal qui intervient beaucoup pour pacifier le milieu politique. Non, je ne suis pas opposé à l’esprit. Bah, il faut trouver la bonne formule ».
Que cache cette volonté du président de la République de passer à l’acte alors que 15 mois tout juste nous séparent de la présidentielle de 2024 ? Le journaliste politologue Bakary Domingo Mané s’est essayé à une réponse en écartant d’emblée toute prétention de comprendre les visées du chef de l’Etat. « Je ne saurais entrer dans la tête de Macky Sall pour comprendre ses motivations » tient-il à préciser d’emblée. Cependant, l’ancien rédacteur en chef de Sud Quotidien note que « l’amnistie ne vise pas les personnes, mais les faits. Toutes les personnes qui ont été privées de vote pour des circonstances différentes peuvent bénéficier de cette loi. Il est clair que maintenant en choisissant de faire bénéficier cette loi à Khalifa Sall et Karim Wade, Macky Sall veut apaiser les cœurs et mettre fin à la polémique de droit sur la perte ou non du droit de vote de Khalifa Sall et de Karim Wade.
Cette décision reste tout de même retentissante parce le président de la République peut en tirer des gains au moment où il traverse une passe difficile au sein de l’opinion nationale. Macky Sall coupe aussi l’herbe sous les pieds des députés de l’Assemblée surtout de l’opposition qui pourraient initier une proposition de loi d’amnistie. Ce qui serait catastrophique puisqu’il verra le gain politique de la réhabilitation de Khalifa Sall et Karim Wade lui filer entre les doigts d’autant plus qu’avec la configuration actuelle de l’Assemblée nationale, une telle proposition de loi pourrait être même votée par des députés de BBY. Macky Sall a certainement voulu éviter une telle situation dont il ne se relèverait jamais ».
Le journaliste politique d’avertir cependant que « si le président de la République a pris cet acte pour éloigner Khalifa Sall et Karim Wade de l’opposition et affaiblir celle-ci et surtout Sonko, je crois qu’il se trompe lourdement. Je vois mal comment Khalifa Sall et Karim Wade vont le rejoindre à 15 mois d’une présidentielle de 2024. C’est insensé ».
Le président de la République, qui n’est pas né de la dernière pluie, sait parfaitement que ces deux grands opposants qu’il avait fait emprisonner ne vont jamais soutenir. Ce qu’il espère, c’est plutôt qu’ils vont se présenter à l’élection présidentielle de 2024 et mordre dans l’électorat d’Ousmane Sonko voire le dépasser de manière à ce qu’il ne se qualifie pas au second tour. Ou que même, pourquoi pas, lui-même Macky Sall soit élu dès le premier tour. Enfin, lui, ou le poulain qu’il aurait choisi au cas où la raison l’aurait visité et persuadé de ne pas briguer un troisième mandat de tous les risques…
L’AGRICULTURE 4.0 PEUT-ELLE ÊTRE RESPONSABLE ?
Des imposants tracteurs connectés aux capteurs électroniques presque invisibles, le numérique s’invite de plus en plus dans les fermes, sous diverses formes.
Des imposants tracteurs connectés aux capteurs électroniques presque invisibles, le numérique s’invite de plus en plus dans les fermes, sous diverses formes. Il offre différents services pour améliorer l’efficacité de l’utilisation des ressources et renforcer la résilience des exploitations (santé animale et du sol, protection de la biodiversité, collecte d’informations). Son usage peut aussi contribuer à la création de connaissances et à la gouvernance collective de ces ressources.
Une partie des agriculteurs voient toutefois d’un mauvais œil cette incursion croissante du numérique dans leurs champs. Le 9 février 2022, après la parution du volet agricole du plan de relance du gouvernement, la Direction départementale des territoires de la Drôme a été occupée par des collectifs d’agriculteurs contestant les 3 axes énoncés dans le plan par l’ancien ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, pour l’avenir de l’agriculture : le numérique, la robotique et la génétique.
[Plus de 80 000 lecteurs font confiance à la newsletter de The Conversation pour mieux comprendre les grands enjeux du monde. Abonnez-vous aujourd’hui] Car, si elle est souvent présentée comme une solution face aux enjeux environnementaux – par exemple pour réduire l’usage des intrants – « l’agriculture 4.0 » pourrait aussi rendre le secteur tout autant voire plus polluant qu’auparavant.
Aux pollutions « classiques » engendrées par l’agriculture industrielle viendrait s’ajouter la contamination du numérique. Autrement dit, si celui-ci peut contribuer à réduire certaines pollutions agricoles comme celle des intrants, les outils utilisés pour le faire ne sont pas sans impact.
Les plus sceptiques perçoivent également le risque d’une perte d’autonomie des agriculteurs et la disparition de formes d’agriculture non productivistes. Dans un rapport de 2021, le bureau d’études Basic concluait que la logique dominante de la numérisation de l’agriculture demeurait la maximisation des rendements et l’industrialisation du secteur.
Une troisième révolution agricole ?
Après une première révolution engendrée par la mécanisation (dans les années 1950) puis une seconde fondée sur l’utilisation d’intrants chimiques (à partir des années 1960), le numérique semble incarner la troisième révolution agricole, largement soutenue par les pouvoirs publics.
L’OCDE incite par exemple les États à s’équiper en images satellitaires afin de « réduire le coût de surveillance de nombreuses activités agricoles. Les responsables de l’action publique pourraient ainsi opter pour des mesures plus ciblées en vertu desquelles les exploitants se verraient octroyer des versements (ou seraient sanctionnés) en fonction de résultats environnementaux observables ».
En France, le secteur public investit 1,1 milliard d’euros dans la recherche agricole en 2015 et ses dépenses sont en hausse de 1,2 % en volume sur un an. Aucun chiffre ne ventile des distinctions entre la R&D liée à l’agriculture numérique et le reste de la R&D mais l’État est actif dans la constitution d’un écosystème en faveur de « l’agriculture numérique ». En témoigne la ferme digitale qui a remis un état des lieux et des besoins de l’écosystème au ministère de l’Agriculture en février 2022.
Tandis que les associations de défense de l’agriculture voient leurs subventions publiques conditionnées à l’engagement de « ne pas troubler l’ordre public » – des subventions ne sont pas reconduites en cas d’actions de leur part considérées portant atteinte à l’ordre public –, les start-up de l’AgTech fructifient sur des levées de fonds, avant d’être rachetées par de grands groupes ou de faire faillite alors même que de l’argent public y avait été investi. Nombre de celles gravitant autour de la robotique et de l’intelligence artificielle sont rachetées par le géant américain du machinisme agricole, John Deere, emblématique des enjeux que posent l’industrialisation et la numérisation de l’agriculture.
Perte d’autonomie
Après l’opposition d’agriculteurs au Digital Millennium Copyright Act, ce constructeur a en effet fait l’objet d’un combat législatif aux États-Unis. Cette loi lui confère l’exclusivité sur la réparation et la modification des logiciels que l’entreprise intègre aux tracteurs qu’elle vend, ce qui force ses clients à passer par des réparateurs agréés… ou bien à pirater le logiciel. Aux États-Unis, la question de l’ouverture au droit à la réparation est maintenant conditionnée à la législation en vigueur dans chaque État fédéré.
Ce type de barrières restreint les capacités de résilience et d’autonomie des agriculteurs qui n’ont plus le droit officiel d’adapter ou réparer ces machines, même s’ils en ont les compétences. Le cas John Deere est le plus décrié à ce sujet et pour cause, en France, un tracteur roulant sur 5 serait un John Deere. Certaines associations comme l’Atelier paysan, essaient de contrer ce phénomène qui consiste à rendre l’autoréparation du matériel agricole impossible.
Tandis que les associations de défense de l’agriculture voient leurs subventions publiques conditionnées à l’engagement de « ne pas troubler l’ordre public » – des subventions ne sont pas reconduites en cas d’actions de leur part considérées portant atteinte à l’ordre public –, les start-up de l’AgTech fructifient sur des levées de fonds, avant d’être rachetées par de grands groupes ou de faire faillite alors même que de l’argent public y avait été investi. Nombre de celles gravitant autour de la robotique et de l’intelligence artificielle sont rachetées par le géant américain du machinisme agricole, John Deere, emblématique des enjeux que posent l’industrialisation et la numérisation de l’agriculture.
Perte d’autonomie
Après l’opposition d’agriculteurs au Digital Millennium Copyright Act, ce constructeur a en effet fait l’objet d’un combat législatif aux États-Unis. Cette loi lui confère l’exclusivité sur la réparation et la modification des logiciels que l’entreprise intègre aux tracteurs qu’elle vend, ce qui force ses clients à passer par des réparateurs agréés… ou bien à pirater le logiciel. Aux États-Unis, la question de l’ouverture au droit à la réparation est maintenant conditionnée à la législation en vigueur dans chaque État fédéré.
Ce type de barrières restreint les capacités de résilience et d’autonomie des agriculteurs qui n’ont plus le droit officiel d’adapter ou réparer ces machines, même s’ils en ont les compétences. Le cas John Deere est le plus décrié à ce sujet et pour cause, en France, un tracteur roulant sur 5 serait un John Deere. Certaines associations comme l’Atelier paysan, essaient de contrer ce phénomène qui consiste à rendre l’autoréparation du matériel agricole impossible.
Certains estiment par ailleurs que l’usage du numérique pour les avancées génétiques est responsable de l’appropriation industrielle de ressources naturelles communes.
La multiplication des capteurs et des objets connectés questionne aussi la capacité de l’agriculture 4.0 à évoluer dans des systèmes de cultures diversifiés. Le recours aux semences paysannes, de variétés anciennes et de mélanges variétaux est pourtant recommandé par certaines associations pour mieux s’adapter aux changements climatiques et aux conditions locales. Seulement, la forte hétérogénéité de ces variétés (tailles, formes, besoins en intrants, et autres) les rend difficiles à cultiver à une échelle industrielle.
Les avancées génétiques vont au contraire dans le sens d’une logique d’uniformisation du vivant pour faciliter l’usage des nouveaux outils, comme cela a été le cas lors de la mécanisation agricole, en adaptant le vivant aux outils plutôt que les outils au vivant.
Des données en jeu
Autre dimension controversée liée à la numérisation, la collecte de données qu’elle engendre : grâce aux capteurs et aux ordinateurs embarqués, les logiciels enregistrent et transmettent une multitude de données comme l’humidité du sol, niveau d’azote et autres nutriments, placement des semences, des engrais et des pesticides mais aussi qualité et quantité de la récolte.
Plusieurs chercheurs évoquent le risque de la revente de ces données pour développer de nouvelles solutions à destination… des agriculteurs eux-mêmes. Dès 2011, John Deere a ainsi collecté et transmis à d’autres entreprises du secteur les données de production des agriculteurs utilisateurs de ses tracteurs connectés, et ce sans les avertir.
Mais certains agriculteurs sont aussi prêts à divulguer leurs informations à ces entreprises pour qu’elles améliorent les solutions qu’elles vendent. Le 4e constructeur mondial de tracteurs AGCO Corp., qui fabrique les machines Challenger et Massey Ferguson, refusait initialement de divulguer les données de production de ses clients à un tiers. Certains agriculteurs réclamant plus de services liés aux données, cette politique a été modifiée.
À l’échelle sociétale, l’alliance des géants de l’agrochimie et du numérique laisse présager le danger d’une dépendance grandissante de notre alimentation envers les multinationales. La captation et l’usage de données agricoles rendent l’agriculture plus vulnérable : cyberattaques et prédictions de récoltes par territoire constituent des menaces pour la sécurité alimentaire. Or des faiblesses importantes ont été identifiées dans le logiciel de John Deere et les systèmes CNH Industrial de New Holland.
L’agriculture numérique, un visage responsable ?
Une agriculture 4.0 aux mains des multinationales fait courir de grands risques au secteur agricole et aux agriculteurs, mais tout n’est pas à jeter dans les outils numériques.
Certains ont peut-être un réel potentiel pour soutenir le développement d’une agriculture résiliente et autonome. À travers leur instantanéité et leur simplicité d’accès, ils peuvent augmenter le partage de connaissances et contribuer à la conservation du savoir paysan. Via les réseaux sociaux, les agriculteurs échangent conseils, retours d’expériences, savoirs liés aux pratiques culturales…
La mise à disposition des données à travers des processus libres, transparents et consentis peut aboutir à la construction de réseaux collaboratifs et améliorer l’accessibilité des agriculteurs aux technologies. Ces initiatives sont cependant limitées par les craintes légitimes des agriculteurs de se voir déposséder de leurs données et de leurs savoirs.
La création des connaissances et des outils numériques par, avec et pour les agriculteurs apparaît indispensable. Certaines initiatives, comme le pôle InPACT, une plate-forme associative issue du rapprochement de réseaux associatifs agricoles, proposent la construction d’une souveraineté technologique des paysans grâce à l’intégration active des agriculteurs aux processus d’innovation et de création. L’objectif est de construire des outils à la fois mieux adaptés, mais aussi intensifs en savoir-faire et en connaissances et qui ne dépossèdent pas les agriculteurs de leur expertise.
THECONVERSATION.COM
LA DETTE PUBLIQUE S’ÉLÈVE À 73,2% EN 2021 ET PROJETÉE À 75.1% EN 2022
Rapport de la banque mondiale sur la situation économique au Sénégal
La Banque Mondiale a rendu public hier, mercredi 28 septembre son rapport sur la situation économique au Sénégal. Selon le document, la dette publique du Sénégal s’élève à 73,2% du PIB en 2021, augmentant de près de 10 points de pourcentage du PIB depuis 2019. L’institution financière a également projeté que le stock de dette publique devrait atteindre 75.1% du PIB en 2022.
La dette publique du Sénégal s’élève à 73,2% du PIB en 2021, augmentant de près de 10 points de pourcentage du PIB depuis 2019. C’est ce qui ressort du rapport de la Banque Mondiale surla situation économique au Sénégal qui a été publié hier, mercredi 28 septembre à Dakar. En 2022, la Banque mondiale prévoit que le stock de dette publique devrait atteindre 75.1% du PIB avant de diminuer progressivement. Selon le rapport, en 2021, le déficit du compte courant s’est creusé passant à 13,3% du PIB contre 10,9% du PIB en 2020. Cette détérioration s’explique par une hausse du déficit commercial. Malgré une augmentation des exportations soutenue par l’or, l’acide phosphorique et les activités de ré-exportations, notamment de produits pétroliers, le document signale que les importations ont augmenté plus rapidement. D’après l’étude, ces dernières ont notamment été tirées par une hausse de la facture des importations de pétrole et l’augmentation des importations de biens intermédiaires dans un contexte de reprise économique. Le déficit de la balance commerciale a été principalement financé par de forts investissements directs étrangers (IDE) liés aux hydrocarbures et par l’émission d’Eurobonds au mois de juin 2021.
LE TAUX DE CROISSANCE DU SENEGAL ESTIME A 4,8% EN 2022
Le rapport indique que le taux de croissance du Sénégal est estimé à 4,8% en 2022. «Côté offre, la croissance sera tirée par les performances du secteur agricole et minier, et dans une moindre mesure par la poursuite du rebond dans le secteur des services. Du côté de la demande, la consommation privée devrait moins contribuer que prévu, suite aux conséquences de l’inflation, mais les investissements privés, notamment dans le secteur minier contribueront à soutenir la croissance», souligne le document. À cause des tensions géopolitiques mondiales, indique le rapport, les pressions inflationnistes devraient s’accentuer significativement en 2022 atteignant 8,7%.
Suivant toujours la banque mondiale, à moyen terme, la croissance devrait être fortement stimulée par le début de la production d’hydrocarbures pour atteindre, en moyenne, 9,2% sur la période 2023-2024. Le déficit de la balance courante (dons compris) devrait légèrement se détériorer et s’établir à 13,6% du PIB en 2022.
Selon la Banque Mondiale, les causes principales sont la hausse significative du prix des importations des produits pétroliers et la poursuite des investissements dans le secteur en construction des hydrocarbures. Les revenus additionnels issus de l’exploitation des mines d’or permettront de compenser partiellement cette tendance.
Toutefois, dès lors que la production d’hydrocarbures sera mise en service, les pressions sur la balance courante s’atténueront avec la hausse des exportations et la baisse des importations liées au secteur extractif. Une accentuation des tensions géopolitiques et l’extension de la zone d’instabilité sécuritaire depuis le Sahel représentent des risques pour l’amélioration de la balance commerciale. Le document signale que les pressions budgétaires continueront à être élevées en 2022 avec un déficit estimé à 6,2% du PIB. Les recettes fiscales qui étaient en deçà de leur niveau de 2019 ces deux dernières années devraient retrouver leur tendance à la hausse à partir de 2022.
BASSIROU SARR, CONSEILLER TECHNIQUE DU MINISTERE DES FINANCES ET DU BUDGET SUR LE TAUX D’ENDETTEMENT : «Si on se limite à l’administration centrale le Sénégal est en dessous de 70 %»
« Lorsqu’on parle de ratio d’endettement, le stock de la dette rapportée au Pib, il y a deux choses : un numérateur et un dénominateur. Lorsqu’on se met à comparer des pays notamment ceux de la zone Uemoa, il faut s’assurer que le numérateur et le dénominateur entre pays sont des choses qui sont comparables. On ne peut pas comparer des pommes et des oranges, mais des pommes et des pommes. Le Sénégal est un des pays les plus transparents de la zone Uemoa en ce qui concerne le stock de la dette qui est le numérateur. Quand on parle de stock, il y a le périmètre de l’administration centrale et celui des entreprises privées. Le Sénégal est le seul pays de la zone Uemoa qui prend à la fois l’administration centrale et les entreprises privées. Donc, lorsqu’on compare le Sénégal à d’autres pays, il faut s’assurer qu’on a le stock global. Maintenant, si on tient le stock qui est limité à l’administration centrale le Sénégal est en dessous du critère de convergence de 70%. Les 75% c’est l’administration centrale plus les entreprises privées. Le Sénégal est le seul pays à publier ces données suivant cette base ».
ABDOULAYE BALDÉ À L'APIX, RÉCOMPENSE OU COMPENSATION ?
Les partisans de l’ex-maire de Ziguinchor poussent un grand ouf de soulagement après sa nomination à la tête de l’Apix
Les partisans de l’ex-maire de Ziguinchor Abdoulaye Baldé poussent un grand ouf de soulagement après sa nomination à la tête de l’Apix. Cette nomination sonne comme le fruit d’une bataille politique de ces militants à Ziguinchor et ailleurs.
Mobilisés la semaine dernière dans la capitale du Sud, ils n’avaient pas hésité à exprimer leur colère après que leur mentor a été zappé du gouvernement de Amadou Bâ. «Nous allons revoir et évoluer notre compagnonnage avec Benno Bokk Yaakar», avaient récemment pesté les jeunesses Centristes de Ziguinchor qui avaient même craché sur le poste de Président de commission à l’assemblée nationale offerte à Abdoulaye Baldé lors de la mise sur pied du nouveau bureau.
Pour de nombreux Centristes à Ziguinchor cette nomination de Abdoulaye Baldé est une compensation faite par le président Macky Sall. «Inexplicablement écarté du gouvernement, il fallait réparer cette erreur politique», a déclaré un responsable de l’UCS à Ziguinchor qui est d’avis que Abdoulaye Baldé doit être au cœur de la gestion du pays.
Pour d’autres centristes, c’est une récompense du compagnonnage de Baldé avec le président de la République. En attendant, la réaction officielle des instances du parti UCS, certains militants de l’Union des Centristes du Sénégal à Ziguinchor cachent difficilement leur satisfaction après cette nomination d’Abdoulaye Baldé comme Dg de l’APIX. Pas plus tard qu’hier après-midi, les Jeunesses de Benno mobilisés à Ziguinchor appelaient tous les responsables de la coalition à unir leurs forces pour soutenir les deux fils de Ziguinchor nommés ministre de la République.
Aussi appelaient-ils les centristes au calme. «Avec cette nomination de l’ancien maire de Ziguinchor, président de l’UCS, c’est Benno qui est récompensée», lance le sourire aux lèvres Dame Bèye, président des Jeunesses de Benno à Ziguinchor.
JEU DE DUPES
Reprise des tournées économiques, des conseils des ministres délocalisés, «Jokkoak Macky», amnistie.. Le chef de l'État Macky Sall est-il en train de préparer sa précampagne pour la présidentielle 2024 ?
Le président de la République, Macky Sall a annoncé hier, mercredi 28 septembre la reprise des tournées économiques, des Conseils des ministres délocalisés et des séances d’écoutes et d’échanges avec les forces vives de la nation dans la continuité des rencontres «Jokko Ak Macky». Présidant la première réunion du Conseil des ministres avec le gouvernement du Premier ministre Amadou Ba, le chef de l’Etat a également demandé au Garde des Sceaux, ministre de la Justice d’examiner dans les meilleurs délais, les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdus leurs droits de vote. Ce qui fait penser à Karim Meïssa Wade et Khalifa Ababacar Sall, qui ont été écartés de toutes les élections depuis la présidentielle de 2019
Le président de la République, Macky Sall est-il en train de préparer sa précampagne pour la Présidentielle 2024 ? Tout porte à le croire au regard des mesures qu’il a annoncées hier, mercredi 28 septembre en réunion du Conseil des ministres. En effet, lors de cette première rencontre avec le gouvernement du Premier ministre Amadou Ba au Palais de la République, le chef de l’Etat a donné ses instructions fermes dans le cadre de la mission de combat contre la vie chère au Sénégal qu’il a assigné à la nouvelle équipe gouvernementale.
Macky Sall, renfilant sa tunique de chef de la coalition majoritaire au pouvoir Benno Bokk Yaakaar, a notamment invité le nouveau gouvernement «à agir en mode Fast Track» et à «asseoir la culture du résultat dans tous les secteurs» de la vie économique mais aussi «à clarifier au quotidien l’action de l’Etat devant les populations ou à travers les médias et les réseaux sociaux». Loin de s’en tenir là, le chef de l’Etat a également annoncé sa descente sur le terrain à la rencontre des Sénégalais à travers «la reprise de ses tournées économiques, des Conseils des ministres délocalisés et des séances d’écoutes et d’échanges avec les forces vives de la nation dans la continuité des rencontres « Jokko ak Macky». Le timing choisi pour relancer ces grandes occasions de communion avec les populations des différentes localités du pays ne semble pas fortuit.
Au contraire ! A quelques 15 mois de la prochaine présidentielle, l’actuel chef de l’Etat accusé à tort ou à raison de vouloir briguer une troisième candidature illégale en 2024, semble résolument engagé dans cette voie. Pour preuve, la reprise des tournées économiques, des Conseils des ministres délocalisés et des séances d’écoutes et d’échanges avec les forces vives de la nation dans la continuité des rencontres « Jokko ak Macky» semblent plus obéir, dans le contexte actuel, à des logiques politiques que de gouvernance. En effet, diminué par les défaites cuisantes infligés à sa coalition lors des élections municipales et départementales du 23 janviers et les législatives du 31 juillet dernier les communes de Kolda, Ziguinchor, Kaolack, Tamba, Thiès, Dakar, Rufisque, Saint louis, Sédhiou...,
Macky Sall joue son va-tout pour essayer de se repositionner en perspective de 2024 face à une opposition plus que jamais motivée à tourner la page de son régime. A cela, il faut également rappeler le motif de manque de temps du fait de sa mission de président de l’Union africaine évoqué par Macky Sall lui-même pour justifier sa décision de faire revenir le poste de Premier ministre qu’il avait supprimé dans la foulée de sa réélection en 2019.
LOI D’AMNISTIE : LE DÉBUT DE LA FIN DE L’INTER-COALITION YEWWI-WALLU ?
Lors de la première réunion du Conseil des ministres tenue hier, mercredi 28 septembre, le chef de l’Etat, Macky Sall ne s’est seulement contenté d’annoncer à ses ministres la «reprise des tournées économiques, des Conseils des ministres délocalisés et des séances d’écoutes et d’échanges avec les forces vives de la nation dans la continuité des rencontres « Jokko ak Macky ». En effet, le chef de l’Etat a également demandé au Garde des Sceaux, ministre de la Justice d’examiner dans les meilleurs délais, les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdu leurs droits civiques. Autrement dit, voir les voix et moyens par lesquels, il pourrait passer pour satisfaire son engagement de faire adopter une loi d’amnistie en faveur de Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall pris au lendemain de sa réélection pour un second mandat lors la présidentielle de 2019.
Considérés comme ses principaux opposants d’alors capables de lui mettre en ballotage, la disqualification de Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall de la dernière élection présidentielle pour des raisons liées à leur condamnation controversée avaient été dénoncée par plusieurs observateurs de la scène politique sénégalaise. Aujourd’hui, à travers cette décision, le chef de l’Etat, Macky Sall semble être dans la logique de couper l’herbe sous les pieds de l’opposition regroupée au sein de l’inter coalition Yewwi-Wallu qui avait fait de cette question d’amnistie de Karim Wade et Khalifa Sall, une de ses priorités de campagne électorale. D’autant plus que sa coalition Benno Bokk Yaakaar avec 82 députés sur les 165 a définitivement perdu la majorité des sièges au profit de l’opposition et les non-inscrits confondus. Sa décision d’amnistie une fois effective va permettre une redistribution des cartes politiques. L’opposition jusqu’ici incarnée par Ousmane Sonko risquerait d’implosion à cause des ambitions diverses et divergentes. Et si c’était le jeu recherché par Macky Sall ?
CARNAGE SUR LES ROUTES
Plus de 50 morts en moins d’un mois. C’est le triste bilan des accidents de la route de ces dernières semaines. 16 personnes sont mortes entre Sindia et Koussanar avant-hier, mardi 27 septembre
Le Sénégal ne finit pas de compter ses victimes à cause des accidents de la route. Après les 16 morts recensés avant-hier, mardi entre Sindia et Koussanar, deux décès sont enregistrés hier, mercredi 28 septembre à Grand Mbao. Un bilan qui vient s’ajouter aux 33 morts notés au Magal de Touba. Ailleurs, sur la Nationale 1, entre Kaolack-Tamba, les données sécuritaires font état de 70 morts entre janvier et septembre 2022.
Plus de 50 morts en moins d’un mois. C’est le triste bilan des accidents de la route de ces dernières semaines. 16 personnes sont mortes entre Sindia et Koussanar avant-hier, mardi 27 septembre. Dans la journée d’hier, 2 personnes à bord d’un taxi ont perdu la vie dans un accident au rond-point de Grand Mbao selon les secours. Quelques jours plutôt, à la date du 19 septembre, la Brigade nationale des sapeurs-pompiers (Bnsp) faisant le bilan des accidents lors du Grand Magal de Touba, avait dénombré 33 corps sans vie et 906 blessés. Ce sinistre bilan ne concerne que la période du 10 au 17 septembre durant laquelle, les pèlerins affluaient massivement vers Touba.
Par ailleurs, selon l’Agence de presse sénégalaise (Aps), les dernières données de la compagnie de gendarmerie de Kaolack, indiquent que, «231 accidents de la route ayant fait 70 morts et 537 blessés ont été dénombrés sur la route Nationale 1, qui relie Dakar à Tambacounda (est), entre janvier et septembre 2022». La compagnie des sapeurs-pompiers de Kaolack, pour sa part, affirme que 57 des 78 interventions qu’elle a effectuées du 30 août au 27 septembre impliquent des motos Jakarta.
Ces accidents ont fait deux morts et 86 blessés. Et pourtant, cette cinquantaine de morts ne prend en compte que les cas relayés par les médias et dire que chaque jour, des Sénégalais continuent de perdre la vie sur les routes sans que la presse n’en fasse échos.
Le Sénégal n’est donc pas sorti de l’auberge en dépit des nombreuses réformes entreprises par les autorités et les activités de sensibilisation menées par des structures dédiées. L’insécurité routière demeure une préoccupation qui peine à trouver une solution définitive.
Chaque année au Sénégal, environ 600 personnes perdent la vie dans des accidents de la circulation. Les facteurs qui sont toujours pointés du doigt sont l’excès de vitesse, le non-respect du code de la route et l’indiscipline des chauffeurs.