KEEMTAAN Gi - DEFAILLANCE COLLECTIVE
Nous ne sommes pas Madame Soleil, mais on peut les deviner en train de balancer un « bof » blasé, étirant les jambes, pensant à des choses qui leur paraissent beaucoup plus sérieuses que nos préoccupations à nous de la plèbe. Tant pis si des gens continuent de mourir bêtement sur nos routes. Eux, ils ont leurs flèches qui leur ouvrent la voie lors de leurs déplacements. Et des ambulances médicalisées dans leurs cortèges ! Pour nous autres, c’est le train-train habituel, la routine des accidents de la route mortels. Cinq morts par-ci, dix morts par là, dix-sept au cours de la seule journée de mardi ! Et comme toujours, le même rituel : le ministre des Transports terrestres qui se rend au chevet des innombrables blessés, qui présente ses condoléances aux familles des victimes, le président de la République qui pousse un coup de gueule en Conseil des ministres et présente lui aussi ses condoléances aux familles avant de donner des instructions, toujours fermes bien sûr, afin de mettre fin à ces hécatombes sur nos routes. Puis, quelques jours après, des accidents encore plus mortels — car, bien entendu, les instructions « fermes » du Chef ont été ignorées —, le ministre (et beauf du Président !) qui se précipite pour dire sa compassion, présenter des condoléances, promettre l’enfer aux chauffards, le Président qui pousse un coup de gueule après avoir eu un coup de sang, qui présente des condoléances, réitère des instructions « fermes »… C’est inadmissible, en 2022, de voir des véhicules dits « sept places » et datant de plus de quarante ans circuler sur nos routes. Des bus datant de Mathusalem et retirés de la circulation en Europe servir chez nous à convoyer de pauvres gens comme du bétail. Mais, que voulez-vous ?, nos autorités ont d’autres chats à fouetter que de traquer les criminels qui nous massacrent sur les routes… KACCOOR BI - LE TEMOIN
FINANCEMENT DE L’ECONOMIE L’ETAT CHERCHE 35 MILLIARDS DE FRS SUR LE MARCHÉ DE L’UEMOA
Le Sénégal sollicite à nouveau ce 30 septembre le marché sous-régional de l’Uemoa pour lever 35 milliards de frs. Un appel d’offres organisé par Umoa-titre et l’Etat du Sénégal par adjudication pour la cession d’obligations de relance du Trésor sera lancé simultanément ce 30 octobre. La valeur nominale est de 10.000 frs pour une maturité de 3 ans à un taux de 5,10% avec échéance le 03 octobre 2025 et une autre de 5 ans pour un taux de 5,50% avec échéance le 03 octobre 2027. L’appel d’offres du 30 octobre constitue la 5ème intervention du Sénégal sur les maturités de 3 ans et 7ème pour les maturités de 5 ans. La dernière intervention du Sénégal sur le marché remonte au vendredi 23 septembre pour un emprunt obligataire d’un montant de 30 milliards de frs. A propos des 30 milliards de frs du 23 septembre, le ministère des Finances et du Budget disait que « ces résultats confortent le statut d’émetteur souverain de référence du Sénégal. Intervenant après la formation d’un nouveau gouvernement, ils expriment de manière forte la confiance des investisseurs dans la qualité de politiques publiques du Sénégal et dans la vitalité de sa démocratie ».
QUAND ON S’AMUSE AVEC LE JT À LA RTS
Il ne faut plus dire RTS, mais télévision de Racine Talla. En plus de nous avoir ramenés plus de quarante ans en arrière avec une télévision toute vouée au président de la République, à son armée mexicaine et ses mercenaires, Racine Talla est en train de nous ridiculiser aux yeux des autres Nations. Faut-il lui rappeler, lui et ses agents flagorneurs, que le Journal Télévisé est une institution et quelque chose de très sérieux pour qu’on n’y balance pas n’importe quoi. Si le Monsieur souffre du culte de la personnalité, il peut aller mettre en place une télévision privée. Il commence à en faire trop avec une télévision publique qui n’est pas sa propriété ni celle de celui qu’il encense chaque jour oubliant que le peuple est saturé de son insipide et surannée activité de propagandiste En 2022, voir un journaliste souhaiter dans le JT un bon anniversaire à son boss nous parait outrageant et ridicule. Il faut que le ministère en charge de la Communication rappelle à l’ordre cet énergumène qui a complètement perdu la tête sous les ors du pouvoir. Nous tenons à lui dire avec politesse qu’on s’en f…de son anniversaire.
EDUCATION : ENTRE 500 000 ET 1 000 000 D’ENFANTS SONT HORS DES CLASSES
Le constat est effarant. La rentrée scolaire de ce lundi 03 octobre se fera sans près de 500.000 à 1.000.000 d’enfants qui sont hors des classes. Ce sont les acteurs de l’Education nationale qui ont révélé ce chiffre en rupture avec la volonté de l’Etat d’arriver et de garantir une scolarisation universelle de tous les Sénégalais. Ces acteurs se réunissaient hier à Dakar pour le traditionnel séminaire de rentrée des classes. Ce nombre d’exclus de l’école pousse à faire de l’éducation de base de qualité et un effort d’élargissement, une priorité pour le système éducatif. Le séminaire de rentrée a permis d’arriver à un consensus pour une année scolaire 2023 apaisée surtout qu’elle survient après les accords historiques signés entre l’Etat et les syndicats de l’école le 22 mars dernier. Des accords historiques qui ont permis aux enseignants d’obtenir de substantielles revalorisations de salaires. Le cap retenu désormais, c’est de mettre l’accent sur la consolidation voire l’amélioration des résultats scolaires qui demeure un défi à relever dans la solidarité, l’abnégation, la créativité et l’esprit d’innovation.
CONSEIL INTERMINISTÉRIEL CONSACRÉ À LA RENTRÉE SCOLAIRE
Le Premier ministre, Amadou Ba, préside ce vendredi 30 septembre, à la Résidence du Petit Palais, un conseil interministériel consacré à la rentrée scolaire. Plusieurs ministres et autres démembrements de l’Etat, des associations de maires etc., prendront part à cette rencontre.
LE JEU TROUBLE DE PAPE SAGNA MBAYE : LE MARCHÉ CENTRAL AU POISSON PRIVÉ D’EAU PAR LA SEN EAU
Voilà une curieuse manière pour le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Pape Sagna Mbaye, de se signaler à peine installé dans ses fonctions. Au Marché central au poisson de Pikine, l’on dénonce déjà une volonté du ministre AFP de mettre des bâtons dans la gestion du directeur socialiste Kadialy Gassama. Ce dernier a vu mercredi la SEN EAU couper l’eau du Marché central au poisson. Au moment où ces lignes seront lues, cela ferait 48h que le Marché central au poisson n’a pas d’eau. Une situation incompréhensible parce que au vu de son activité de réception et transformation des produits halieutiques qui viennent de toutes les plages du pays, ce Marché ne doit pas manquer d’eau. Or ce mercredi matin, SEN EAU a décidé de suspendre son approvisionnement en eau pour des factures impayées de… 160 millions de francs. Des factures qui représentent le cumul de la consommation d’eau du Marché central au poisson … de 2019 à nos jours. Avant cette période c’est-à-dire de 1992 à 2018, l’Etat à qui il revenait de prendre en charge la facture d’eau du Marché s’en acquittait correctement. Dépassé par la tournure des choses et l’acte posé par la SEN EAU, le directeur général du Marché central au poisson, Khadialy Gassama, s’est déplacé au siège de la société française pour leur un arrangement et en remettant un chèque de 5 millions de frs. La direction générale de SEN EAU a exigé un montant de 10 millions de frs et, surtout, des paiements quotidiens (vous avez bien lu !) de 500.000 frs par jour. Ce qui a été rejeté par le directeur parce que le Marché ne peut pas supporter une telle saignée financière sans compter ses autres charges. Mais ce qui est le plus curieux, c’est surtout l’attitude du ministre de la Pêche et de l’Economie Pape Sagna Mbaye. Ce dernier, ancien maire de Pikine qui plus est, ne s’est pas rangé du côté de son directeur général. Et pire nos antennes braquées sur les étals des vendeurs de poissons disent qu’il a enjoint le directeur général Kadialy Gassama de payer immédiatement les 160 millions de frs à SEN EAU. Or ces 160 millions représentent des factures de trois ans alors que le nouveau DG Gassama n’a fait que 10 mois à la tête du Marché. La posture de Pape Sagna Mbaye est vivement dénoncée par les travailleurs et les syndicats qui vont d’ailleurs tenir un point de presse pour dénoncer leur ministre de tutelle. Une crise du Marché au poisson va naturellement perturber l’approvisionnement en poisson de Dakar et du reste du pays.
KAOLACK L’EFFONDREMENT D’UNE DALLE FAIT QUATRE MORTS ET PLUSIEURS BLESSÉS
L’opération de sauvetage a finalement duré près de 10 heures. Au finish, 04 corps sans vie ont été extraits des décombres dont le père de famille Mamadou Sow, sa troisième épouse et son bébé et une autre fille du nom de Khadija. Pour rappel, le bâtiment qui s’est effondré à Ocass à Khakhoune, un quartier de la ville de Kaolack, a surpris tous les membres de la famille Sow...Ceux qui étaient au premier étage ont été précipités sous les décombres...D’autres étaient pendant ce temps en train de se reposer dans leurs chambres respectives.... Une dizaine de blessés ont été dénombrés, selon des témoins de l’accident survenu en milieu de journée. Les sapeurs-pompiers ont sauvé plusieurs personnes qui étaient coincées dans les décombres. Les secouristes, à l’aide de pelles mécaniques, étaient encore à la recherche d’éventuelles victimes dans la soirée.
L’entrepreneur Birane Ndour a lancé ce 29 septembre 2022, son application de Mobile Money dénommée FLASH®. Ce, après avoir conçu et développé un écosystème constitué de plusieurs produits et services innovants et éprouvé
L’entrepreneur, M. Birane Ndour, a lancé, ce 29 septembre 2022, son application de Mobile Money dénommée FLASH®. Ce, après avoir conçu et développé un écosystème constitué de plusieurs produits et services innovants et éprouvés dans différents domaines : Monnaie électronique, Streaming de films et séries ; Streaming de musiques ; Pay-Per-View ; Challenge de quiz musical ; Planification de journée ; la Fintech « New Africa Technology »,etc.
Dans un communiqué de presse parvenu à notre rédaction, il est indiqué qu’avec un bon maillage du territoire national, FLASH® démarre officiellement ses activités avant la fin de l’année 2022 et sera accessible dans les 14 régions et 46 départements du Sénégal.
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L'ONU EST ELLE CAPABLE
Apres la dissolution de la Société des Nations en 1946, l'Organisation des Nations Unies ( ONU) avait pour mission à sa création de maintenir la paix dans le monde et la sécurité internationale. ...
Apres la dissolution de la Société des Nations en 1946, l'Organisation des Nations Unies ( ONU) avait pour mission à sa création de maintenir la paix dans le monde et la sécurité internationale. Elle a reçu l'adhésion de plusieurs Etats soucieux de la paix entre les nations et dans le monde. Mais au vue des foyer de tensions qui se crées en Afrique et dans le monde suscite bien des réflexions sur la capacité de cette organisation née en 1945 à véritablement préserver la paix dans le monde. La crise russo-ukrainienne, celle entre le Mali et la France et le Mali et la Côte d'Ivoire pour ne citer que celles-là sont autant d'exemples qui mettent à mal l'efficacité des Nations Unies. Dans cette vidéo de Aminata Dramane TRAORE étale des faits qui plongent encore plus la capacité de résolution de l'ONU.
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L'ONU EST ELLE CAPABLE
Apres la dissolution de la Société des Nations en 1946, l'Organisation des Nations Unies ( ONU) avait pour mission à sa création de maintenir la paix dans le monde et la sécurité internationale. ...
Apres la dissolution de la Société des Nations en 1946, l'Organisation des Nations Unies ( ONU) avait pour mission à sa création de maintenir la paix dans le monde et la sécurité internationale. Elle a reçu l'adhésion de plusieurs Etats soucieux de la paix entre les nations et dans le monde. Mais au vue des foyer de tensions qui se crées en Afrique et dans le monde suscite bien des réflexions sur la capacité de cette organisation née en 1945 à véritablement préserver la paix dans le monde. La crise russo-ukrainienne, celle entre le Mali et la France et le Mali et la Côte d'Ivoire pour ne citer que celles-là sont autant d'exemples qui mettent à mal l'efficacité des Nations Unies. Dans cette vidéo de Aminata Dramane TRAORE étale des faits qui plongent encore plus la capacité de résolution de l'ONU.
par Mamadou Salif Sané
LA LOI D’AMNISTIE, UNE FAUSSE SOLUTION À UN PROBLÈME JURIDIQUE IMAGINAIRE
EXCLUSIF SENEPLUS - C’est à tort que le juge électoral avait rejeté la candidature de Khalifa. Le ministre de l’Intérieur avait aussi violé la loi en radiant Karim de la liste électorale. Jetons un regard dans la glace des bonnes pratiques démocratiques
Hier en Conseil des ministres, le chef de l’État Macky Sall a instruit le ministre de la Justice de préparer dans les meilleurs délais un projet de loi d’amnistie afin d’intégrer dans le corps électoral des personnes supposées en être retirées (Karim Wade et Khalifa Sall). Cette loi d’amnistie est inopportune au regard du droit positif puisque ces derniers n’ont jamais perdu de tels droits.
Juridiquement, le corps électoral se définit comme l'ensemble des personnes qui bénéficient juridiquement du droit de vote. Dans une démocratie, il est considéré comme le premier des pouvoirs car tous les autres dérivent de lui soit directement, soit indirectement. Aujourd'hui, les conditions exigées pour faire partie du corps électoral sont limitativement énumérées par l'article 3 alinéa 4 de la Constitution : « Tous les nationaux sénégalais des deux sexes, âgés de 18 ans accompli, jouissant de leurs droits civiques et politiques, sont électeurs dans les conditions déterminées par la loi ». Trois conditions sont alors exigées pour bénéficier de la qualité d’électeur : nationalité, âge, jouissance des droits civils et politiques.
Ainsi, par exclusion, ne sont pas, en principe, électeurs ni éligibles, les individus condamnés pour crime, ceux condamnés à une peine d'emprisonnement sans sursis ou à une peine d'emprisonnement avec sursis d'une durée supérieure à un mois, assortie ou non d'une amende pour vol et escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiants, détournement et soustraction commis par les agents publics, corruption et trafic d'influence, contrefaçon et en général pour l'un des délits passibles d'une peine supérieure à cinq (05) ans d'emprisonnement, ceux qui sont en état de contumace, les faillis non réhabilités dont la faillite a été déclarée soit par les tribunaux sénégalais, soit par un jugement rendu à l'étranger et exécutoire au Sénégal, ceux contre qui l'interdiction du droit de voter a été prononcée par une juridiction pénale de droit commun et les incapables majeurs. Cependant, cette incapacité dont il est question ici ne peut résulter que d’une décision de justice. Elle comporte deux dimensions : incapacité intellectuelle et incapacité morale. C’est ce dernier cas que vise l’instruction du chef de l’État au ministre de la Justice.
L'incapacité morale est la situation d'une personne qui, à la suite d'une condamnation pénale, est privée de ses droits civiques, civils (et de famille), notamment sur le droit de vote et l'éligibilité. C'est une peine complémentaire, c'est-à-dire qu'elle vient s'ajouter à une peine de prison ou d'amende prononcée à titre principal par le juge. Une peine complémentaire ou accessoire ne se présume pas. Elle doit être clairement prononcée par le juge et il n’existe aucune automaticité entre une peine ou amende et la privation des droits civiques et politiques. C’est pourquoi, selon le Conseil constitutionnel français, le principe de la nécessité des peines, posé par l'article 8 de la DDHC, implique que toute peine, fût-elle complémentaire, doit être expressément prononcée par le juge pour qu'il vérifie qu'elle correspond bien, dans ce cas particulier, à l'exigence de nécessité. C’est ainsi que la haute juridiction constitutionnelle, à travers la décision n° 2010-67 QPC du 11 juin 2010, a abrogé l’article 7 du code électoral qui prévoyait la radiation des listes électorales des personnes dépositaires de l’autorité publique, chargées d’une mission de service public ou investi d’un mandat électif public lorsqu’elles commettent certaines infractions pendant une durée de cinq ans à compter de la date à laquelle cette décision était devenue définitive. Cette exigence constitutionnelle rattachée à l’article 8 de la DDHC de 1789, est généralement désignée sous le nom de « principe d’individualisation des peines ». Par ailleurs, conformément à l’article 8 de la DDHC de 1789, il ne suffit pas qu’une peine soit individualisée. Il faut encore qu’elle soit « nécessaire », c’est-à-dire justifiée par les besoins de la société. Sur l’appréciation de la nécessité, le Conseil constitutionnel n’exerce en général qu’un contrôle restreint, car liée de près à l’opportunité. Il faut rappeler ici que c’est à tort que le juge électoral sénégalais avait rejeté la candidature de monsieur Khalifa A. Sall. En effet, le Conseil avait violé le principe constitutionnel de l’individualisation des peines contenu dans la DDHC que reconnait le préambule de notre charte fondamentale (une partie intégrante de la Constitution). Le ministre de l’Intérieur avait aussi violé la loi en radiant monsieur Karim de la liste électorale alors qu’aucune décision judiciaire ne mentionne expressis verbis qu’il perd ses droits civiques et politiques. Le ministre de la Justice d’alors Me Sidiki Kaba avait raison de déclarer que monsieur Wade gardait ses droits civiques et politiques. (À noter que dans l’affaire Karim Wade, ses conseils ont commis un vice de procédure en saisissant une juridiction incompétente). Enfin, logique pour logique, on ne peut laisser siéger à l’Assemblée nationale un député dont la société avait été déclarée en faillite par une décision de justice (visé par l’incapacité électorale) et radier les autres condamnés de la liste électorale.
En résumé, un projet de loi pour permettre à certains opposants de retrouver leurs droits civiques et politiques n’est naturellement pas nécessaire puisque ces derniers ne les ont jamais perdus. Le respect de l’esprit de la loi ou au mieux l’abrogation de certaines dispositions des articles L29 et L30 du Code électoral sont des solutions qui s’offrent au pouvoir. La loi d’amnistie pour les personnes ayant perdu leurs droits civiques est donc une fausse solution à un problème juridique inexistant. Jetons un regard dans la glace des bonnes pratiques démocratiques.
Dr. Mamadou Salif Sané est Enseignant-chercheur/UGB.
par l'éditorialiste de seneplus, SERIGNE SALIOU GUÈYE
LA PRESSE SOUS LE FEU DES OPPOSANTS
EXCLUSIF SENEPLUS - Les relations conflictuelles de certains leaders de l'opposition avec les mdias peuvent être analysées comme des réflexes d’autodéfense contre les coups politiquement mortels du pouvoir relayés par une certaine presse obséquieuse
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 29/09/2022
Les médias plus précisément ceux qui sont indépendants et impartiaux sont désignés comme une médiacratie voire comme un quatrième pouvoir appelé à contrebalancer ceux de l’exécutif, du législatif et du judiciaire. Ce qui fait l’importance des médias dans une société démocratique. Seuls ces médias indépendants peuvent apporter aux citoyens un éclairage irremplaçable sur l’actualité politique, mais aussi économique, sociétale, scientifique, sportive et autre. Aussi les rapports avec les acteurs politiques de tous bords doivent-ils être bâtis sur le socle de l’indépendance et de l’impartialité. Mais nous faisons le constat d’un climat incandescent et d’une attitude de défiance au plus haut niveau de l’opposition à l’égard des médias et de la manière de travailler des journalistes.
Cela se caractérise depuis un peu longtemps par une kyrielle de diatribes itérées, ouvertes et permanentes. Depuis les critiques de Barthélemy Dias contre le Groupe Futurs médias (GFM) au cours de l’émission Faram Facce du 21 septembre passé et la réplique de Babacar Fall dans RFM matin du 23 septembre, la toile ne cesse de s’enflammer sur l’attitude jugée impudente du très professionnel rédacteur en chef de la RFM. Pour les internautes, c’est une attitude lâche de s’attaquer au maire de Dakar au terme d’une émission dont le sujet était loin de son déchainement exacerbé contre Barth. Le crime de lèse-journaliste de ce dernier, c’est d’avoir appelé le GFM à faire son introspection car pour lui, le groupe de Youssou Ndour, docile sous l’ère Macky, détonne avec celui qui est a été à l’avant-poste des batailles démocratiques de 2011-2012. Et la posture de GFM qui a fait abstraction des événements de mars 2021 en refusant de les diffuser à travers ses différents organes et plateformes numériques en est une illustration éloquente.
D’ailleurs pour Barth, si des groupes de jeunes se sont attaqués à l’immeuble Elimane Ndour qui regroupe la RFM et l’Observateur, c’est parce que ledit groupe a failli à sa mission de service public. Dès lors, pour l’édile de la marie de Dakar, un regard introspectif permettrait à GFM de se demander la raison de la révolte des jeunes contre un groupe qu’ils adulaient naguère. Même si le journaliste Pape Ngagne Ndiaye réfutait à juste raison les diatribes de son vis-à-vis, il n’empêche que Barth avait subrepticement passé son message. Ces propos critiques ont troublé la quiétude de certains responsables du groupe de Youssou Ndour au point que le très professionnel Babacar Fall a cru, à brûle-pourpoint, s’attaquer violemment à Barth en usant d’un langage volcanique qui a enflammé la toile. Plusieurs internautes qui se reconnaissent dans les propos de Barth se sont érigés en garde prétorienne du maire de Dakar pour noyer l’animateur de RFM-matin dans le torrent de lave de ses injures.
Et il a fallu cinq jours après les critiques acerbes de Barth contre GFM pour qu’Ousmane Sonko en rajoutât une louche lors d’un point de presse. Le leader du Pastef qui n’a pas bonne presse dans la presse sénégalaise s’en est pris à certains patrons de presse dont le manque d’indépendance et de neutralité met à nu leur connivence voire leur inféodation au pouvoir dominant. Qu’est-ce qui explique ces relations tendues voire conflictuelles entre la presse et les opposants radicaux au régime de Macky Sall ? Pour ces hommes politiques, les attaques infondées qu’ils subissent dans la presse sont le fait de ces patrons de presse qui mangent dans le râtelier de la présidence et qui, en contrepartie, commanditent des papiers orientés les éclaboussant de toutes les ignominies.
Macky Sall, qui connait bien le secteur de la presse et ses modalités de fonctionnement a développé dès le début de son magistère une stratégie d’affaiblissement dudit secteur en ne développant pas une politique économique qui puisse leur garantir une indépendance financière. Aucun modèle économique n’a été soumis à la presse pour la libérer de ses sempiternels besoins. De 2012 à 2022, rien que des aides squelettiques à la presse dont la consistance des parts se fait sur le critère de sa proximité voire de son assujettissement au pouvoir. La stratégie de Macky Sall, c’est de stipendier tous ces médias qui croulent sous le poids des charges fiscales, financières ou laisser certains oligarques parrainer des journaux qui, chaque jour, ne font que leurs éloges s’ils ne clouent pas à la moindre incartade au pilori les opposants dont le portefeuille ne peut pas acheter une seule une de journal. Le seul acquis des journalistes sous le magistère de Macky, c’est le vote d’un code répressif qui aliène leur liberté d’informer.
Le modèle économique des entreprises de presse n’est pas viable parce qu’inopérant. Aujourd’hui, il est impératif pour les patrons de presse de réfléchir sur un modus operandi économique qui les préserverait de tendre systématiquement la main aux autorités, lesquelles attendent toujours une contrepartie des libéralités qu’ils leur font bénéficier. Le vendredi 12 juillet 2013, au sortir d’une rencontre entre le CDEPS et le président de la République M. Macky Sall, Madiambal Diagne alors président de l’entité qui regroupe les patrons avait déclaré au micro de la RTS que « la presse sénégalaise est sinistrée ». Ce collapsus de la presse sénégalaise avait conduit Macky Sall à leur effacer une dette fiscale de 7,5 milliards. Pourtant 23 mois au préalable, le président Wade avait fait voter une loi qui apurait 12 milliards de dette fiscale en faveur de ces patrons de presse. Donc pour mieux avoir une emprise sur la presse, autant les maintenir dans la situation de précarisation et de paupérisation, autant les maintenir dans une perfusion financière au point que les patrons des médias privés, privés illégalement de publicité au profit des médias publics budgétivores, sont obligés d’aller à Canossa pour faire face aux lourdes charges de leurs entreprises.
Si Ousmane Sonko à l’instar d’autres leaders de l’opposition entretient des rapports tendus avec une certaine presse, c’est parce que cette dernière a systématiquement servi de bras armé au pouvoir pour le liquider politiquement. Et c’est cette même presse qui a accusé à tort et sans preuve de terroriste le défunt imam Alioune Badara Ndao alors que la justice l’a blanchi in fine. Les tortures subies par imam Ndao et qui ont eu des effets néfastes sur la dégradation de sa santé jusqu’à sa mort n’ont jamais été relatées par cette presse très prompte à investiguer sur des fariboles. Le jeudi 10 janvier 2019, soit deux semaines avant la présidentielle, des révélations colportées par les Echos et l’Obs polluaient l’espace médiatique faisant croire que le candidat Ousmane Sonko avait reçu des pots-de-vin de la part de Tullow Oil. Ces révélations, qui étaient prêtées à la journaliste britannique Michelle Damsen, s’étaient avérées être des fake news.
Dans l’affaire Adji Sarr de mars 2021, pourtant un homme d’affaires très nanti proche du Prince avait convoqué une presse choisie prudemment dans un hôtel de la place pour leur proposer une information-marchandise (viol présumé d’Adji Sarr par Ousmane Sonko) moyennant espèces sonnantes et trébuchantes pour tout organe qui aurait le courage de la mettre à la une de son journal. On connait la suite macabre de la diffusion de cette information-marchandise qui s’est dégonflée comme un ballon de baudruche avec l’air du temps. Elle a été le détonateur de violentes manifestations qui se sont métastasées dans le pays avec son cortège de nombreux morts et de blessés. Et une telle accusation de viol manipulée par la presse soumise et ses bailleurs pourrait être utilisée par la justice du Prince pour intenter une parodie de procès et empêcher au leader de Pastef d’être dans les starting-blocks pour la course présidentielle de 2024. Et c’est ce qui explique en partie pourquoi Sonko regimbe et ne cesse de s’en prendre à cette presse de connivence avec le pouvoir de Macky Sall.
Lors de la campagne pour les législatives, n’eussent-été les médias sociaux, les déferlements de foules que drainait Sonko seraient passés inaperçus. Rares sont les journaux qui mettaient à la une les déferlantes populaires du leader des Patriotes. Rares sont les médias mainstream qui y consacraient un laps de temps dans leurs éditions vespérales. Dans une sorte de catharsis ritualisée, une bonne partie de la presse écrite et certains sites de révérence mettaient à la une, à tort ou à raison, les rassemblements la plupart clairsemés de Mimi Touré, les deux pelés tondus d’un certain Habib Niang ou d’un Ndiaye Rahma, les foules factices d’Abdoulaye Daouda Diallo ou de Cheikh Oumar Hanne et tutti quanti. Lors de la campagne des locales, Barthélemy Dias a été accusé d’avoir ordonné à ses proches de saccager une maison à Mermoz parce que ses occupants ne sont pas de son bord politique. Ce qui était totalement faux parce que l’alors candidat à la ville de Dakar ne faisait que répondre à des personnes qui avaient caillassé ses véhicules de campagne.
Par conséquent, si les leaders de l’opposition radicale notamment Sonko et Barth entretiennent des relations conflictuelles avec la presse, cela peut être analysé comme des réflexes d’autodéfense contre les coups politiquement mortels du pouvoir relayés par une presse obséquieuse qui souffre d’impartialité et d’objectivité. Les journalistes dans leur rôle de diffuseurs d’informations doivent refuser toute connivence avec les portefeuilles lourds et d’être sous leur coupe en vendant ou en tarifant l’information. Parallèlement, ils ne doivent pas servir de punching-ball à une opposition qui a souvent du mal à en découdre avec le pouvoir. C’est la seule condition de leur équidistance garante de leur indépendance entre les acteurs politiques de toutes les coteries.
L’ARMP PRÉSENTE LE SMALL BUSINESS ACT
Il vise à faire de la commande publique, un outil d’amélioration des conditions socio-économiques des femmes et un levier de l’employabilité des jeunes
L’ARMP a présenté les actions réalisées et envisagées dans le cadre d’une politique mise en place dénommée « Small Business Act ».
Il vise à faire de la commande publique, un outil d’amélioration des conditions socio-économiques des femmes et un levier de l’employabilité des jeunes. Le Small Business Act comporte trois volets : la formation, l’appui technique et des mesures réglementaires.
Dans le domaine de la formation, l’ARMP a formé en 2021 888 femmes dans le domaine des marchés publics sur fonds propres ou en partenariat avec ONUFEMME. Elles sont désormais outillées à préparer, à soumissionner et à gagner des marchés.
S’agissant des jeunes, l’ARMP prévoit un programme global de formation de 1 000 diplômés pour leur donner la qualité d’assistant en passation de marchés publics et de 1 000 autres jeunes entrepreneurs ou titulaires de GIE ou de PME .
Les jeunes assistants en passation des marchés publics formés sont mis par la suite à la disposition du secteur privé et des autorités contractantes pour les assister dans la gestion des marchés publics. C’est le lieu de saluer la disponibilité des certaines autorités contractantes à puiser dans ce bassin de jeunes nouvellement formés pour mener leurs procédures dans la conformité.
L’ARMP a complété le dispositif en signant une convention de partenariat avec la Direction de l’emploi qui s’est engagée à accompagner le secteur privé dans la prise en charge de la rémunération. Les organisations patronales ont été invitées à inciter les entreprises à recruter parmi ces jeunes formés par l’Institut de Régulation des Marchés publics, le centre de formation de l’ARMP.
Dans le domaine de la réglementation les Small Buissiness Act vise des mesures favorables à l’accès des femmes et des jeunes dans la commande publique déjà prises en compte dans le décret 2020 n°14-43 du 27 octobre 2021 portant application de la loi sur les contrats de partenariat public privé. L’article 24 du décret précise que pour bénéficier d’un régime préférentiel et pour participer aux procédures de contrats de partenariat public privé en deçà de 5 milliards de FCFA, 50% du personnel d’exécution et d’encadrement doivent impérativement être de nationalité sénégalaise ou communautaire.
Concernant la promotion des femmes dans la commande publique, il est prévu à l’article 29 du décret une marge de préférence de 2% applicable aux entreprises dont l’actionnariat majoritaire est détenu par des femmes. Dans ce même cadre et conformément aux engagements de l’Etat du Sénégal, il est envisagé de réserver au moins 8% des marchés aux entreprises dirigées par les femmes.
Les autorités contractantes devront égalment indiquer dans leur rapport annuel le nombre de marché attribué aux entreprises dirigées par les femmes.