De manière lapidaire, la commande publique signifie les marchés de l’Etat attribués aux fournisseurs, aux hommes d’affaires et entrepreneurs nationaux ou étrangers. Censés être attribués essentiellement par appels d’offres, ces marchés sont aujourd’hui très majoritairement attribués au Sénégal de gré-à-gré c’est-àdire après discussion directe entre l’autorité chargée d’attribuer le marché et le fournisseur qu’elle aura choisi ! Et le plus curieux, pour ne pas dire scandaleux, c’est que la quasi-totalité de ces marchés sont remportés par les mêmes fournisseurs depuis 2008. Ce qui exclut de facto la grande majorité des entrepreneurs sénégalais qui, non contents de croupir dans la misère, sont acculés par leurs créanciers bancaires.
Cheikh Malick Ba est dépité. Sous ses airs de dandy, l’homme n’est pas content du régime du président Macky Sall. « Ce qui se passe avec la commande publique n’est pas normal. Il faut dénoncer ce qui pourrait être assimilé à un détournement des marchés publics sous le régime de Macky Sall » éructe le patron de la société Construction et Equipement du Sénégal qui profitait depuis 1987 de la commande publique en tant que fournisseur, prestataire de services et entrepreneur. « Je ne me cache pas, le président Macky Sall sait ce qui je dis et ce que je dénonce. Cette question de la gestion de la commande publique doit être mise sur la place publique » estime-t-il. Et comme pour appuyer ses arguments, Cheikh Malick Ba garde jalousement sur son téléphone des coupures de journaux de nos confrères du journal Les Echosa qui ont évoqué récemment l’explosion des marchés de gré-à-gré. Les marchés publics de gré à gré foisonnent sous Macky Sall.
Selon Les Échos citant la Dcmp (Direction centrale des marchés publics), rien que durant le premier semestre de 2022, 725 marchés ont été passés par entente directe. Ce pour un montant de 474 milliards FCFA dont 396 milliards FCFA de financement extérieur et 76 milliards au titre du budget de l’État. Soit un total de plus de 662 milliards Fcfa. S’agissant des types de marchés, 203 sont des travaux, 352 des fournitures, 63 constituent des prestations intellectuelles et 107 des services courants. Dakar se taille la part du lion avec plus de 653 milliards FCFA de marchés. L’ampleur prise par le gré-à-gré est vivement dénoncée par Cheikh Malick Ba. « Le constat est que la moitié des dépenses de l’Etat consacrées à la commande publique durant le 1er semestre 2022 a été faite par entente directe c’est-à-dire de gré-à-gré » souligne le patron de Construction et Equipement du Sénégal. Or, rappelle notre homme d’affaires oublié de la commande publique, « le principe, c’est l’appel d’offres, l’exception c’est l’entente directe, le gré-à-gré. L’article 76 du Code des marchés n’autorise le gré-à-gré que pour deux cas. Le premier, c’est quand le marché fait l’objet d’un brevet ou d’une exclusivité de création par une seule personne qui peut demander à la Direction centrale des marchés publics (DCMP) l’autorisation de passer un gré-à-gré. Le deuxième cas, c’est quand, après le début des travaux et à la livraison des fournitures, il survient une rupture des biens indispensables à la poursuite de l’exécution du marché. Le deuxième cas est assimilé à de l’avenant. Mais si ces deux cas peuvent exister, le montant total ne peut pas dépasser le 1/3 du montant initial » explique Cheikh Malick Ba. Notre interlocuteur ajoute à ces deux cas, les gré-à-gré qui sont la norme dans le domaine des dépenses de défense pour l’Armée et de sécurité pour la Police et la Gendarmerie. Les donneurs d’ordre peuvent demander les avis de la DCMP qui ne les lient pas.
Des marchés attribués depuis 10 ans aux mêmes personnes !
Mais, ce qui suscite surtout le courroux de Cheikh Malick Ba, c’est le fait que la commande publique soit accaparée depuis 2008 par quelques hommes d’affaires et fournisseurs triés sur le volet. Ces derniers ont les faveurs du régime du président Macky Sall. « Depuis 10 ans, les marchés de la défense et de la sécurité sont attribué aux mêmes personnes. C’est le même cas au niveau des marchés des produits subventionnés de l’agriculture notamment pour les semences, l’engrais et autres intrants comme les machines agricoles. On offre à ces mêmes personnes depuis 2008 ces marchés en gré-à-gré » indique notre interlocuteur dans une grande colère.
A l’en croire, « beaucoup de fournisseurs et entrepreneurs sont exclus des marchés publics dès lors que la moitié des marchés de gré-à-gré sont orientés vers les mêmes personnes depuis 2008. Les Sénégalais qui avaient choisi de travailler avec l’Etat sont déboussolés puisqu’ils ne savent pas faire autre chose. Ils ont bâti toute leur stratégie sur la commande publique. Ces hommes d’affaires, entrepreneurs se sont lourdement endettés au niveau des banques parce qu’ils espéraient obtenir des marchés de la commande publique. Aujourd’hui, la plupart sont poursuivis par les banques parce qu’ils éprouvent des difficultés à rembourser leurs prêts. La dernière difficulté, c’est que ces hommes d’affaires ont des difficultés pour mobiliser les crédits au ministère des Finances parce qu’il faut demander des lignes de crédit pour pouvoir obtenir des titres de créances et de certification.
KEEMTAAN GI - CES PAUVRES ÉLECTEURS À LA MERCI DES RICHES CANDIDATS !
Pour ces législatives, comme d’ailleurs lors de toutes les élections, ce sont les poches les plus pauvres du pays qui offrent la victoire au parti au pouvoir avec des scores à la soviétique. Pendant que d’autres zones sont estampillées titres fonciers de celui qui régente en maitre absolu avec son équipe. Faisant de ces bienheureux qui sont au pouvoir des Rois. Les parties les plus pauvres du pays semblent se conforter dans la précarité, offrant de façon paradoxale une écrasante victoire au pouvoir en place. Le secret du « Maître » qui empêche l’esclave de se défaire des chaines qui l’enserrent, c’est l’argent. Ou, de façon prosaïque, l’achat de consciences. Et ça a démarré dans le monde rural. Au niveau des discours de campagne, les porte-voix du « Maître » agitent malicieusement les réalisations du pouvoir qui pourraient être hypothéquées en cas de victoire de ces renégats de l’opposition. Ou encore les généreuses bourses familiales et autres cash-transferts qui pourraient leur passer sous le nez. Dans d’autres zones, ce sont des techniciens qui débarquent, accompagnés des candidats investis pour faire miroiter aux électeurs des routes bitumées, l’électrification ou encore l’accès à l’eau potable. Des promesses dont ces malheureux habitants ne verront jamais la réalisation en attendant d’autres consultations électorales à la veille desquelles débarqueront les mêmes techniciens… Ainsi de suite. La stratégie consiste également à inonder les zones rurales de billets de banque. Et pour des gens qui peinent à voir un billet de deux mille de nos pauvres francs, voir tomber des coupures de 5000 ou de 10.000 francs c’est carrément une aubaine tombée du ciel. Et comme lors des Locales, on verra certainement l’élue du cœur du Chef débarquer à Ndar avec des paquets de « cheveux naturels » accompagnés de petits billets de banque pour le « make-up ». Histoire de mettre ainsi une couche à l’élégance de la « Ndar-Ndar » qui s’est bien érodée. Une « Ndar-Ndar » à ce point tenaillée par la crise qu’elle ressemble à un clou de girofle. Ce n’est pas Kàccoor Bi qui le dit, mais un brillant écrivain. Mais bon, tout espoir n’est pas perdu car peut-être que la jeunesse rurale, contrairement à ses parents, parviendra à desserrer les chaines qui maintiennent les terroirs de l’intérieur dans la pauvreté.. KACCOOR BI (LE TEMOIN)
CAF AWARDS : LES LIONS FÉLICITÉS PAR LE PRÉSIDENT MACKY SALL
La razzia des Lions lors des Caf Awards où ils avaient remporté les Trophées de meilleur équipe africaine, de meilleur entraineur et de Ballon d’or a été bien appréciée par le chef de l’Etat. Macky Sall a profité hier du Conseil des ministres pour féliciter l’équipe nationale, son entraineur Aliou CISSE et les joueurs, Sadio Mané en particulier. Le chef de l’Etat a réitéré, dans cet élan de performances, ses directives au ministre des Sports aux fins d’assurer une participation remarquable du Sénégal au Mondial 2022 qui aura lieu du 21 novembre au 18 décembre prochains au Qatar.
MACKY SALL SE RÉJOUIT DE L’ABONDANCE DE LA PLUVIOMÉTRIE
Le président de la République est aussi revenu sur les fortes pluies relevées ces derniers jours sur l’ensemble du territoire national. Il s’est réjoui de cette pluviométrie abondante, source d’espoir chez les agriculteurs, mais qui soulève des inquiétudes chez des populations de plusieurs localités, vu les désagréments causés. Le président de la République a invité, dès lors, les ministres en charge de l’Intérieur, des Infrastructures, de l’Assainissement et des Collectivités territoriales, à mobiliser tous les services compétents de l’Etat en vue de renforcer, dans les zones impactées, les dispositifs opérationnels de lutte contre les inondations par l’intensification du pompage et le fonctionnement optimal des ouvrages de drainage des eaux, réalisés ces années. Le président de la République a invité, dans ce contexte d’hivernage, le ministre de l’Intérieur et le ministre des Collectivités territoriales à veiller au contrôle adéquat des dispositifs de protection civile dans les marchés et autres établissements recevant du public. Macky Sall a indiqué, en outre, au Gouvernement, la nécessité de surveiller les côtes d’alerte le long du fleuve Sénégal.
MOUVEMENT PASS-PASS BEN DIOP CLAQUE LA PORTE «BUNT-BI» !
A trois jours des élections législatives de dimanche prochain, le parti-mouvement Pass-Pass, dirigé par l’ingénieur financier Mohamed Ben Diop, vient de claquer très violemment « Bunt-Bi-La Porte ». Une démission inattendue qui risque d’affaiblir cette coalition dirigée par Ibrahima Mbow. Joint par « Le Témoin » quotidien l’intéressé confirme. « D’ailleurs, je profite de l’occasion pour dire à mes militants de ne voter ni pour Benno Book Yaakar (Bby) du président Macky Sall, ni pour l’inter-coalition YawWallu. Par contre, je libère mes militants à voter pour qui ils veulent. Comme je l’ai toujours dit, mon objectif c’est la présidentielle 2024 tout en dressant un grand et solide barrage contre un 3e mandat. D’ailleurs, cet éventuel troisième mandat n’existe que dans l’imagination fertile des valets du roi. Evidemment, ils se croient toujours dans un royaume ! » ironise-t-il. Pour la petite histoire, le compagnonnage Pass-Pass/Bunt-Bi a été pacté à la suite de la visite du coordinateur national Ibrahima Mbow à Mohamed Ben Diop dans le but d'unir leurs forces et de proposer une nouvelle alternative aux Sénégalais. Malheureusement, au lendemain de la publication des listes pour les législatives, les « Pass-Passiens » se sont sentis trahis par une fausse clé de « Bunt-Bi ». Ce malgré tous les efforts et sacrifices que les militants et sympathisants du Pr Mouhamed Ben Diop disent avoir consentis. « Ce manque de considération de « Bunt-Bi » qui voulait faire sa politique sur notre dos a démoralisé mes cadres et militants. Après concertation, nous avons décidé tout bonnement de démissionner collectivement de cette coalition » explique le président du parti-mouvement « Pass-Pass ». Qui, visiblement, n’a pas trouvé le passe-partout pour ouvrir « BuntBi » !
MEDINA UN MORT ET DES BLESSÉS DANS L’EFFONDREMENT D’UN BÂTIMENT
L’effondrement de la dalle d’un bâtiment à la rue 39x18 de la Médina a fait un mort et des blessés hier. C’est une personne de sexe féminin qui a perdu la vie dans l'effondrement d'une dalle dans une demeure se trouvant à la Rue 39 x18 à la Médina. Le préfet, le maire de la Médina ainsi que les pompiers ont rappliqué sur les lieux. Aussi, 4 autres blessés ont i été dénombrés. Ils ont été transférés, de même que le corps sans vie, à l’hôpital Abass Ndao. C’est une partie de l’immeuble en construction de la maison familiale de Ndella Dièye qui s’est affaissée. L’accident s’est produit en début d’après-midi. Le propriétaire de la maison, selon nos interlocuteurs, malgré l’état de délabrement avancé de la bâtisse aurait tenté de la rénover. La Médina concentre un taux élevé de bâtiments vétustes qui doivent faire l’objet d’une démolition. Les autorités et le conseil municipal qui avaient annoncé la démolition de ces bâtiments ne sont toujours pas passés à l’acte. Jusqu’à ce drame…
IDRISSA GOUDIABY INHUMÉ CE VENDREDI
Il n’y aura pas une troisième autopsie pour Idrissa Goudiaby. Le parquet de Ziguinchor a finalement autorisé l’inhumation du défunt. La famille de la victime, dans une conférence de presse hier, a annoncé qu’Idrissa Goudiaby sera inhumé ce vendredi. Elle continue toutefois de réclamer justice. « Les faits ont duré et ça fait 42 jours aujourd’hui que mon neveu est dans les frigos. Et ce n’est pas bien. Nous dénonçons cela. Les auteurs ou complices de près ou de loin de cet acte, Dieu les jugera. Nous, on n’a aucun pouvoir. Seul Dieu a le pouvoir » a déclaré Insa Goudiaby, oncle paternel du défunt. Il a révélé que la famille de la victime avait dépêché une équipe avec à sa tête l’imam pour rencontrer le maître des poursuites. « Les notables ont rencontré le procureur pour lui dire qu’ils ont besoin du corps pour l’inhumer. C’est aujourd’hui (NDRL hier) qu’on nous a appelés pour nous entendre. Après ma déposition, on m’a notifié qu’on va recevoir le corps. Et le vendredi prochain à 10 heures, on va l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure ». Toutefois, il a indiqué que ce meurtre ne peut pas rester impuni. « C’était un gosse ambitieux. Lorsqu’on lui a parlé de mariage, il avait répondu qu’il n’était pas prêt. Il a cherché un taxi et on avait beaucoup d’espoir en lui. On ne souhaite pas que cela se reproduise au Sénégal. On doit punir les auteurs de cet acte », a aussi confié l’oncle à la presse. Le neveu de la famille Goudiaby, Moustapha Diamé, a déclaré pour sa part que « nous rendons grâce à Dieu qui est le seul à connaître l’auteur du tir mortel de ce 17 juin passé. Nous attendons la suite qui sera réservée à ce dossier par la justice. Vous savez que la mort, elle est douloureuse et c’est difficile de résister à ce mal. Depuis 42 jours nous vivons ce deuil. Nous sommes des citoyens et nous voulons juste que justice soit faite. Donc, ce deuil ne devait pas durer pendant tout ce temps ». Evoquant les raisons qui ont poussé les autorités à retenir le corps pendant tout ce temps, il a soutenu que « le premier médecin a fait l’autopsie par précipitation. Il a dit que la victime a été tuée par une arme blanche. Ce que nous déplorons. Nous interpellons l’ordre des médecins parce qu’il y va de leur crédibilité. C’est son autopsie qui a conduit à ce deuil le plus long que le Sénégal ait jamais connu. Toutefois, la famille Goudiaby lance un appel pour que justice soit faite. Si cela n’est pas fait Dieu rendra la justice avant que nous quittions ce monde. Et ce ne sont pas des menaces » a-t-il connu.
RETOUR SUR UNE EXPERTISE À POLÉMIQUES
Restons avec cette affaire Goudiaby pour dire que la contre-expertise, demandée par la famille, avait contredit la première autopsie qui indiquait une mort causée par «un objet contendant » ou «tranchant ». Selon les résultats de la contre-expertise obtenus par Libération online, «les lésions présentées par monsieur Idrissa Goudiaby sont compatibles avec une mort violente par arme à feu avec orifice d’entrée endobuccal commissural droite et orifice de sortie massétéro-parotidien droit responsable d’un choc hémorragique et du décès ». Les légistes sont allés plus loin dans leurs constations. «La réalisation d’un masque facial montre un orifice d’entrée endobuccal et un orifice de sortie massétéro parotidien droit avec fracas de la mandibule droite et projection postérieure des fragments osseux ». Selon eux, ces constations sont compatibles avec «une plaie par arme à feu de gros calibre, tirée à distance (exclure bout portant et bout touchant) , à direction antéro postérieure, à orifice d’entrée endobuccal droit et orifice de sortie massetéro-parotidien ipsilatéral». En effet, « ces lésions sont responsables des plaies vasculaires et du choc hémorragique suivi d’un arrêt cardiaque », d’après la contre-expertise.
LA GUEULE TAPÉE A-T-ELLE UN MAIRE ?
Si les habitants de Gueule Tapée Fass-Colobane et particulièrement de Gueule Tapée ont balayé leur ancien maire Ousmane Ndoye, c’est que ce dernier a pleinement mérité la sanction de ses mandats. Figurez-vous que Gueule Tapée en plein cœur de Dakar et à quelques encablures du Palais présidentiel, le long du canal allant vers Soumbédioune est d’une saleté repoussante juste après quelques gouttes d’eau de pluie. La chaussée défoncée avec des nids de poule interminables, un marché dont les excroissances ne sont pas maîtrisées, une usine de poissons qui fait suinter le ruissellement des eaux de traitement dans la rue, l’occupation anarchique des cantines sur le canal participent d’un décor surréaliste. Et durant tout son mandat Ousmane Ndoye n’a jamais essayé de donner un visage dans cette partie de sa commune. Il laisse au nouveau maire Abdou Aziz Paye de Yewwi Askan Wi une balafre que ce dernier doit effacer de cette partie de la capitale. Sept mois après son élection, Abdou Aziz Paye ne s’est pas encore signalé dans la bonne dynamique parce qu’au niveau de la zone, l’on ne sent pas encore une réelle volonté du nouveau maire de prendre en charge cette problématique environnementale décriée par les habitants du quartier et des passants. Thiey ces maires de YAW
IDRISSA GOUDIABY SERA INHUMÉ CE VENDREDI
Le procureur de Ziguinchor a autorisé, ce mercredi, l’inhumation du corps d’Idrissa Goudiaby tué le 17 juin dernier lors de la manifestation interdite de Yewwi Askan Wi. Sa famille a fait face à la presse pour demander que justice soit faite.
Le procureur de Ziguinchor a autorisé, ce mercredi, l’inhumation du corps d’Idrissa Goudiaby tué le 17 juin dernier lors de la manifestation interdite de Yewwi Askan Wi. Sa famille a fait face à la presse pour demander que justice soit faite. Et c’est Insa Goudiaby, oncle paternel du défunt qui a ouvert le bal. « Les faits ont duré et ça fait 42 jours aujourd’hui que mon neveu est dans les frigos. Et ce n’est pas bien. Nous dénonçons cela. Les auteurs ou complices de près ou de loin de cet acte, Dieu les jugera. Nous, on a aucun pouvoir. Seul Dieu a le pouvoir », a-t-il déclaré. Par la même occasion, il a renseigné que la famille de la victime avait dépêché une équipe avec à sa tête l’imam pour rencontrer le maître des poursuites.
« Les notables ont rencontré le procureur pour lui dire qu’ils ont besoin du corps pour l’inhumer. C’est aujourd’hui qu’on nous a appelé pour nous entendre. Après ma déposition, on m’a notifié qu’on va recevoir le corps. Et le vendredi prochain à 10 heures, on va l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure ». Toutefois, il a indiqué que cet acte ne peut pas être impuni. « C’était un gosse ambitieux. Lorsqu’on lui a parlé de mariage il disait qu’il n’était pas prêt. Il a cherché un taxi et on avait beaucoup d’espoir sur lui. On ne souhaite pas que cela se reproduise au Sénégal. On doit punir les auteurs de cet acte », a-t-il aussi confié à la presse.
Même tonalité chez Moustapha Diamé, neveu de la famille Goudiaby. Il a déclaré pour sa part : « nous rendons grâce à Dieu qui est le seul à connaître l’auteur de ce tir mortel ce 17 juin passé. Nous attendons la suite qui sera réservée à ce dossier par la justice. Vous savez que la mort elle est douloureuse et c’est difficile de résister à ce mal. Depuis 42 jours nous vivons ce deuil. Nous sommes des citoyens et nous voulons juste que justice soit faite. Donc, ce deuil ne devait pas durer pendant tout ce temps ».
Expliquant les raisons qui ont poussé les autorités à retenir le corps pendant tout ce temps, il a soutenu que : « le premier médecin a fait l’autopsie par précipitation. Il a dit que la victime a été tuée par une arme blanche. Ce que nous déplorons. Nous interpellons l’ordre des médecins parce qu’il y va de leur crédibilité. C’est son autopsie qui a conduit à ce deuil aussi long que le Sénégal n’a jamais connu. Toutefois, la famille Goudiaby lance un appel pour que justice soit faite. Si cela n’est pas fait Dieu rendra la justice avant que nous quittions ce monde. Et Ce ne sont pas des menaces ».
Selon L’Equipe, bien que l’AJA négocie actuellement l’arrivée de l’amiénois Aliou Badji, il se pourrait que M’Baye Niang retrouve les deux anciens bordelais que sont Benoit Costil et Théo Pellenard.
Comme rapporté précédemment, l’international sénégalais, M’Baye Niang, a l’intérêt de deux clubs de Ligue 1 Ajaccio et l’AJ Auxerre. Il semblerait que celui qui soit sous contrat jusqu’en 2024 avec les Girondins de Bordeaux soit proche du club de Jean-Marc Furlan.
Selon L’Equipe, bien que l’AJA négocie actuellement l’arrivée de l’amiénois Aliou Badji, il se pourrait que M’Baye Niang retrouve les deux anciens bordelais que sont Benoit Costil et Théo Pellenard. « L’AJA s’est mise sur la piste du Bordelais M’Baye Niang.
Intéressé par le projet, l’international sénégalais (27 ans) a trouvé un accord autour d’un contrat de deux ans. Bordeaux et l’AJ Auxerre ont négocié les conditions d’un départ (basées uniquement sur des bonus) ». Une manière pour les Girondins de Bordeaux de se séparer d’un joueur à gros salaire, tout en s’assurant, peut-être un jour, une petite rentrée d’argent. Mbaye Niang est arrivé libre du Stade Rennais, consentant vraisemblablement des efforts sur son salaire. Mbaye Niang a signé tardivement en Gironde et a mis plusieurs semaines/mois à revenir physiquement.
A l’arrivée de David Guion, ce dernier comptait sur lui afin d’aider le club au scapulaire à se maintenir. Il y eut de bonnes rencontres, mais surtout un discours étrange, M’Baye étant sûr que les Girondins allaient se maintenir… On connait la suite. Et puis, il y eut cet épisode du Futsal où avec Yacine Adli, Abdel Medioub et Mehdi Zerkane, il se mit à la faute. Il fera, comme ses coéquipiers du terrain indoor, comme ceux de Ligue 1, toujours partie de ceux qui ont fait descendre le FCGB en Ligue 2. Et heureusement, uniquement en Ligue 2…
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FIN D'EPISODE DE L'AFFAIRE GOUDIABY ET LA CAMPAGNE ELECTORALE A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE JEUDI
LA Décision finale de la justice dans l'affaire Goudiaby et d'autre sujets politiques relatifs à la compagne électorale pour les législatives du 31 juillet prochain font les choux gras de la presse ce jeudi 28 juillet 2022.
LA Décision finale de la justice dans l'affaire Goudiaby et d'autre sujets politiques relatifs à la compagne électorale pour les législatives du 31 juillet prochain font les choux gras de la presse ce jeudi 28 juillet 2022. Ecoutez le résumé de l'actualité présenté par Fabrice Nguéma sur les ondes de la Zik Fm.
91 MILLIONS D’AFRICAINS INFECTÉS PAR L'HÉPATITE
L’Organisation mondiale de la santé (Oms) a renseigné hier, mercredi 27 juillet 2022, en prélude à la Journée mondiale de lutte contre l’hépatite, que plus de 91 millions d’Africains vivent avec l’hépatite B ou l’hépatite C
L’Organisation mondiale de la santé (Oms) a renseigné hier, mercredi 27 juillet 2022, en prélude à la Journée mondiale de lutte contre l’hépatite, que plus de 91 millions d’Africains vivent avec l’hépatite B ou l’hépatite C, qui sont les souches les plus mortelles du virus.
Concernant, le tableau de bord 2021 sur l’hépatite virale qui examine les données de la Région africaine en mettant l’accent sur les hépatites B et C, qui sont à l’origine de cas de cirrhose et de cancer du foie, l’Oms note que plus de 8% de la population totale de 19 pays sont infectés par le virus de l’hépatite B, pendant que la prévalence de l’hépatite C est supérieure à 1% dans 18 pays. En 2020, la Région africaine représentait 26% de la charge mondiale de morbidité due aux hépatites B et C, avec 125.000 décès associés. «Environ 70% des cas d’hépatite B dans le monde sont concentrés en Afrique.
Les symptômes de la maladie apparaissant plusieurs décennies après l’infection par le virus ; cela est particulièrement inquiétant pour l’avenir car la Région compte 70% de tous les cas d’hépatite B recensés dans le monde chez les moins de cinq (5) ans ; soit 4,5 millions d’enfants africains infectés. Actuellement, 33 pays enregistrent une prévalence de l'hépatite B supérieure à 1% chez les enfants de moins de 5 ans, ce qui représente une légère amélioration par rapport aux 40 pays recensés en 2019», a renseigné l’Oms dans son message de lutte contre la maladie.
Face à ce constat, la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique a soutenu que «l’hépatite a été qualifiée d’épidémie silencieuse, mais ce tableau de bord vient tirer la sonnette d’alarme pour la Région et le reste du monde. Nous devons faire mieux et empêcher que cette maladie vole l’avenir de nos enfants. Il existe un vaccin sûr et efficace qui offre une protection estimée à près de 100% contre l’hépatite B, l’une des souches les plus mortelles du virus. Nous devons nous assurer que tous les enfants africains sont vaccinés dans les 24 heures suivant leur naissance et que par la suite ils reçoivent au moins deux doses supplémentaires du vaccin.»
Selon le tableau de bord, la couverture de la vaccination systématique des enfants contre l’hépatite B, actuellement estimée à 72% dans la Région, est bien en deçà de la cible mondiale de 90%, niveau auquel le virus ne constituera plus une menace pour la santé publique. «Le nombre de pays ayant une couverture supérieure à 90% a augmenté, passant de 23 en 2019 à 27 en 2021. De plus, bien que la vaccination à la naissance ne soit administrée que dans 14 pays africains, avec une couverture globale de 10%, il s'agit d'une hausse par rapport aux 11 pays de 2019» a-t-elle estimé. L’hépatite peut se transmettre par des produits sanguins contaminés, d’où la nécessité de faire des progrès supplémentaires afin de garantir la sûreté du sang. Or, dans la Région africaine, seuls 80% des dons de sang font l’objet d’un dépistage avec une assurance qualité, tandis que 5% des seringues sont réutilisées.
Les usagers de drogues injectables reçoivent, quant à eux, seulement six (6) seringues chacun ; alors que l’objectif mondial annuel est de 200 seringues par individu. Les taux de diagnostic et de traitement sont eux aussi particulièrement peu élevés, comme le montre le tableau de bord. Selon l’Oms, en 2021, seulement 2% des personnes infectées par le virus de l’hépatite B ont été diagnostiquées et à peine 0,1% d’entre elles ont été traitées.
S’agissant de l’hépatite C, on estime que 5% des personnes infectées ont été diagnostiquées et que près de 0% ont été traitées. «Pour inverser la tendance, les services de prise en charge de l’hépatite doivent être transférés des cliniques spécialisées pour être redéployés dans les établissements décentralisés et intégrés, où la plupart des Africains continuent de se faire soigner. Il faudrait former davantage des agents de soins de santé primaires au diagnostic et au traitement du virus», a souligné la Dre Moeti. L’hépatite demeure, pour les acteurs de la santé, une menace importante pour la santé publique en Afrique.
Pour l’Oms, les progrès en matière de prévention, de diagnostic et de traitement ont été entravés, entre 2019 et 2021, en raison de la mise en œuvre insuffisante des interventions relatives à l'hépatite dans les pays. Pour faire la différence et accélérer l’atteinte des objectifs d’élimination, l’Oms a préconisé que les pays devraient ériger en priorité la menace que pose l’hépatite et mettre le traitement de cette maladie à la portée des communautés.
Pour ce faire, elle a estimé qu’«il est nécessaire : d’accroître le financement national consacré à l’élimination du VIH, de la tuberculose, des infections sexuellement transmissibles et de l’hépatite, de mettre en place une plateforme pour fournir des services intégrés comme l’approche prenant en compte toutes les étapes de la vie, la santé génésique et la santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent, la vaccination, d’investir dans l'information et la surveillance pour mieux agir».
PLAIDOYER DES ACTEURS DE LA LUTTE CONTRE LES HÉPATITES B OU C
Plus de moyens, disponibilité et accessibilité des médicaments, dépistage précoce, l’association «Safara Hépatite» demande plus de soutien au Chef de l’Etat pour la prise en charge de ladite maladie
La Journée mondiale de lutte contre les hépatites est célébrée ce jeudi 28 juillet par la communauté internationale. En prélude à la rencontre, le Sénégal, par le biais de l’association «Safara Hépatite» a tenu un point de presse hier, mercredi 27 juillet 2022, pour demander plus de soutien au Chef de l’Etat, pour la prise en charge de ladite maladie, tout en appelant à un dépistage précoce de la maladie.
Le taux de prévalence de l’hépatite est en baisse depuis quelques années au Sénégal. Vers les années 1990, si ce taux était à 17%, aujourd’hui, il est entre 09% et 08%. Docteur Yacine Fall, du Programme de lutte contre les hépatites au Sénégal, renseigne que pour cette journée et dans le cadre du Sénégal, ce sont les hépatites B et C qui sont concernées. Une inflammation du foie qui peut conduire à la cirrhose ou à d’autres complications qui peuvent être mortelles pour la personne.
Selon Dr Fall, les causes peuvent être toxiques, peuvent survenir de la consommation excessive de l’alcool, entre autres. «Il n’y a pas de cause génétique. Même la contamination mère-enfant se fait lors de l’accouchement. Il y a encore la contamination interfamiliale. Et c’est quand des membres d’une famille entrent en contact avec le sang infecté d’une personne atteinte de la maladie, par le biais des lames ou autres objets tranchants».
Pour Docteur Yacine Fall, 80% des personnes atteintes d’hépatite développent la forme asymptomatique et éliminent la maladie au bout de six (6) mois et 90% des porteurs ne développent pas la maladie. Dans le cadre de la sensibilisation, la professionnelle de la maladie appelle les Sénégalais à diminuer la consommation de graisse dans leur régime alimentaire, mais surtout à aller se faire vacciner pour faire reculer d’avantage la maladie dans le pays. L’association «Safara Hépatite», pilotée par Fatou Guirane, a lancé un appel au Chef de l’Etat et au ministère de la Santé et de l’Action sociale pour plus de moyens mais aussi pour la disponibilité et l’accessibilité des médicaments. Elle a, en outre, appelé à un dépistage précoce de la maladie. Et de rappeler, pour cette édition, que «le Sénégal va célébrer la journée sous le thème : ‘’Je ne peux pas attendre’’. Un thème qui touche le malade, le médecin mais aussi la famille».
LE FONCIER, UN NID DE CORRUPTION
La corruption dans le foncier est favorisée par plusieurs facteurs dont les lois qui sont dépassées par l’évolution sociale, des réformes qui ne sont jamais appliquées et des sanctions pénales faibles non dissuasives
La corruption dans le foncier est favorisée par plusieurs facteurs dont les lois qui sont dépassées par l’évolution sociale, des réformes qui ne sont jamais appliquées et des sanctions pénales faibles non dissuasives. L’analyse ressort d’une étude menée par l’Office nationale de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) et le cabinet Consortium pour la recherche économique et sociale sur la corruption dans le secteur foncier. Elle a été présentée hier, mercredi 27 juillet.
Une étude de l’Office nationale de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) et le cabinet Consortium pour la recherche économique et sociale est revenue sur les risques de corruption dans le secteur foncier. Dans celle-ci, présentée hier, mercredi 27 juillet, ses réalisateurs à la tête desquels, le professeur Abdoulaye Dièye, ont trouvé que parmi les facteurs qui favorisent la corruption dans le domaine du foncier, il y a l’environnement juridique qui est inadéquat parce qu’il contient beaucoup d’anatomismes, des «choses dépassées». Comme exemple indique-t-il, « la loi sur le domaine national de 1964 a été adoptée dans un contexte bien déterminé et qui a complétement changé en atteste dit-il, les méthodes culturales, les statistiques de développement et la taille de la population qui ont évolué».
Sur ce, le professeur Abdoulaye Dieye soutient que «quand on met en place un régime juridique dans un contexte bien déterminé et qui a complétement changé, il y a rien d’étonnant de voir dans le système juridique des choses qui sont dépassées». S’agissant de la loi de 1976 sur le domaine de l’Etat et qui a été instituée à quelques années de l’acte 1 sur la décentralisation, il trouve aussi qu’elle n’est plus applicable. Cette loi de 1976, souligne le professeur Abdoulaye Dieye «c’est quand il n’y avait pratiquement que la commune comme collectivité locale». Et depuis lors, fait-il noter, « une évolution a eu lieu avec l’érection de nouvelles régions et d’autres qui ont été supprimées ». Il conclut ainsi « qu’il est regrettable que depuis lors une évolution n’ait pas eu lieu. Actuellement, tout le domaine public appartient encore à l’Etat. Ce qui explique beaucoup d’anatomismes notés dans le domaine public». Tout en favorisant une corruption dans le secteur, la croissance démographique, a fait naitre une anarchie comme le non-respect de plans directeurs d’urbanisme.
LES REFORMES SANS LENDEMAINS, UN MAL QUI FAVORISE L’IMPUNITE
«Le fait que les gens pensent qu’il n’y aura pas de suite aux réformes encourage la corruption dans le domaine», alerte le professeur Abdoulaye Dieye. Pis ajoute-t-il, «de 1990 à nos jours, il y a toujours eu des initiatives de réformes qui n’ont pas abouti et ça crée une illusion qu’on peut se permettre de faire ce que l’on veut sans qu’il y ait de conséquences». L’équipe du professeur Abdoulaye Dieye a aussi décelé des lenteurs dans la gestion du domaine privé de l’Etat. La présidente de l’Ofnac Seynabou Ndiaye Diakhaté a estimé, quant à elle, que, «la volonté et les nombreuses initiatives des autorités de l’État du Sénégal de faire de la sécurisation foncière un objectif prioritaire de développement sont à encourager». Elle est d’avis que «sans la sécurité et la gestion transparente du foncier, aucun développement ne saurait être durable. De ce fait, les conditions équitables d'accès à la terre, la prise en compte des exigences nationales s'avèrent nécessaires pour conduire l’émergence du pays». L’équipe de recherche sur la corruption dans le foncier a fait plusieurs recommandations allant de l’érection des villages comme structure administrative de base à la décentralisation de la commission domaniale qui siège à Dakar et qui doit superviser des actes dans les zones éloignées. Elle a aussi plaidé pour le renforcement des peines infligées aux délinquants fonciers qui s’en sortent souvent avec des peines assorties d’un sursis. L’étude de l’Ofnac a été menée dans les régions de Dakar et Thiés. Son extension en dehors de la capitale a été motivée dit le professeur Abdoulaye Dieye par le fait «qu’il était d’une nécessité de toucher cette région parce qu’elle est caractérisée par l’existence d’une réserve foncière encore importante. Elle abrite aussi de grands projets structurants ce qui renforce son attractivité».
883 PLAINTES ET DENONCIATIONS REÇUES ENTRE 2014 ET 2017
Faire une étude sur la réforme foncière est motivée par le fait que les plaintes et dénonciations enregistrées par l’Ofnac portent, pour la plupart, sur le foncier. De 2014 à 2017, sur 883 plaintes et dénonciations reçues, 111 concernaient le secteur foncier. Par ailleurs, les enjeux liés à l’émergence de certains centres urbains et au développement de nouveaux espaces de vie et pôles économiques créent des niches de nouveaux domaines de vulnérabilité surtout en matière de spéculation foncière.
MAURICE SOUDIECK DIONE ÉVALUE LES HUIT LISTES EN LICE POUR LES LÉGISLATIVES
Dans cet entretien exclusif accordé à de Sud quotidien, l’enseignant chercheur en Science politique décortique les offres programmatiques des différentes listes de coalitions et leurs limites
Professeur agrégé en Science politique à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Maurice Soudieck Dione dresse le bilan de la campagne électorale à trois jours des législatives du 31 juillet prochain. Dans cet entretien exclusif accordé à de Sud quotidien, l’enseignant chercheur en Science politique décortique les offres programmatiques des différentes listes de coalitions et leurs limites tout en revenant sur les enjeux politiques de la demande de Ousmane Sonko à débattre avec Aminata Touré «Mimi» et les raisons qui peuvent expliquer le refus de cette dernière à travers les conditions préalables.
Quel bilan tirez-vous de cette campagne du point de vue de la forme ?
Il y a eu une première semaine de campagne marquée par une certaine léthargie due certainement au fait que nous sortions de la fête de la Tabaski. Par la suite, de plus en plus, il y a eu de l’effervescence et beaucoup d’animation à travers les caravanes des diverses coalitions en compétition. Il faut noter également que l’essentiel de la communication politique semble se faire sur Internet, à travers les réseaux sociaux, où il n’y a pas de restrictions de temps d’antenne et de jeux d’équilibre légaux à préserver. Les différentes coalitions rivalisent donc de zèle pour faire passer leurs messages par ces canaux. Ce phénomène semble avoir été accentué par l’invalidation de la composante des titulaires de la liste de Yewwi Askan Wi.
Comment appréciez-vous l’offre programmatique des huit listes engagées dans cette campagne ?
Pour les huit coalitions, il y a globalement 3 tendances qui se dégagent. La première est incarnée par la coalition Benno Bokk Yaakar qui est constituée par la majorité au pouvoir, dont la campagne porte essentiellement sur la défense et l’illustration du bilan du Président Macky Sall, avec pour objectif de convaincre les électeurs de reconduire cette majorité afin de continuer à exécuter le programme en cours. Ensuite, concernant l’opposition, elle met en évidence les difficultés vécues par les Sénégalais, notamment le renchérissement exponentiel des denrées de consommation courante, le chômage des jeunes, la pauvreté, la gestion des ressources naturelles, du foncier, des services publics, notamment la santé, l’éducation, la justice etc. Enfin, il y a également l’argument de la lutte contre une probable troisième candidature du Président Sall, illégale au regard de la Constitution. Mais à titre illustratif, on peut s’arrêter sur le programme de la coalition Aar Sénégal qui semble avoir le plus formalisé son offre politique à travers un contrat de législature, le 14/14. Quatorze réformes majeures pour une quatorzième législature de rupture : par rapport au fonctionnement, à l’efficacité, à la redevabilité et à la rationalité parlementaires, au patriotisme économique, au système éducatif, aux Doomu Daara, aux personnes à mobilité réduite, à la gouvernance foncière, à la souveraineté alimentaire, à la régulation, à la citoyenneté, à la diaspora, et au développement durable. Mais le problème qui se pose c’est la faisabilité du programme, car, on ne peut utiliser l’Assemblée nationale dans le processus de matérialisation de politiques publiques, que si on y détient la majorité. C’est pourquoi on note dans le contrat de législature de Aar Sénégal, ce leitmotiv qui accompagne toutes les 14 propositions : «Nos députés s’engagent à proposer des lois dans les domaines ci-dessous, dans la limite des prérogatives dévolues à l’Assemblée nationale».
Avec une telle formule, s’acquitter de l’engagement n’est pas une obligation de résultat, mais une obligation de moyen dont la réalisation est assujettie à une condition suspensive, l’occurrence d’un événement futur, hypothétique et incertain : l’obtention de la majorité. Ce qui revient à dire, au-delà des précautions de rhétorique et des arguties juridiques, qu’on ne s’engage à rien. Parce que les prérogatives de l’Assemblée nationale sont très limitées dans la configuration actuelle du système politique. D’abord, les propositions de lois doivent respecter l’équilibre des finances publiques. En effet, l’article 82 alinéa 2 de la Constitution dispose : «Les propositions et amendements formulés par les députés ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique, à moins que ces propositions ou amendements ne soient assortis de propositions de recettes compensatrices.» Ensuite, les propositions de lois n’ont aucune chance de passer dès lors qu’on n’a pas la majorité à l’Assemblée nationale. Donc, l’enjeu crucial pour ces élections que ce soit pour le pouvoir tout comme pour l’opposition, c’est l’obtention d’une majorité au pouvoir, sans laquelle aucune force politique ne peut actionner les leviers de la gouvernance.
Quelle lecture faites-vous de la demande de Sonko à débattre avec Mimi et la réponse de cette dernière qui a posé ses conditions?
Les débats programmatiques sont essentiels en démocratie. Cela permet de sublimer la violence qu’elle soit physique et/ou verbale, en lui substituant une confrontation d’idées. Dans cette perspective, la demande d’Ousmane Sonko de débattre avec Madame Aminata Touré est tout à fait compréhensible. Mais, il y a plusieurs problèmes à ce niveau. D’abord, au plan strictement juridique, la composante des titulaires de la liste Yewwi Askan Wi a été invalidée, donc les investis sur ce registre ne sont plus candidats. Il convient cependant de réaffirmer, à toutes fins utiles, le caractère illégal et illogique d’une telle décision, en raison du principe de l’unicité de la liste électorale. Ensuite, on ne peut pas comprendre qu’il puisse y avoir des suppléants sans titulaires, tout comme on ne saurait comprendre que le Conseil constitutionnel investisse de fait des suppléants pour en faire des titulaires, en se substituant à la coalition, alors qu’il n’a pas ce pouvoir. Mais, quoi qu’il en soit cette décision est devenue définitive. Dès lors, pour qu’un débat puisse être organisé entre deux protagonistes dans une campagne électorale, il faut qu’ils soient tous les deux des candidats légalement reconnus. Je crois que Madame Aminata Touré aurait pu opposer une fin de non-recevoir sur la base de ce motif.
A votre avis pourquoi, elle ne l’a pas fait ?
Cela risquerait de relancer le débat sur les décisions très controversées du Conseil constitutionnel alors que la période du dépôt et de la recevabilité juridique des listes est dépassée. Il y a également un autre problème politique. C’est qu’Ousmane Sonko a des ambitions présidentielles clairement affichées et défendues, ce qui n’est pas le cas de Madame Aminata Touré, tête de liste de la coalition Benno Bokk Yaakaar, certes ; mais la question de la candidature en 2024 au sein de cette coalition est encore une question taboue à laquelle le principal concerné a répondu de manière équivoque «ni oui, ni non», alors même que l’article 27 de la Constitution qui l’exclut du jeu est clair comme de l’eau de roche : «Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs». Le Président Sall a eu un premier mandat de 2012 à 2019 et il exerce un second et dernier mandat depuis 2019 et qui se termine en 2024 ; et les deux mandats sont consécutifs, c’està-dire qu’ils entretiennent un rapport de succession immédiate. Le pronom impersonnel utilisé dans la rédaction de l’article est valable pour tout le monde. Donc, Madame Aminata Touré pourrait commettre une faute politique si elle acceptait en perspective des élections législatives prochaines de participer à un débat avec un leader de l’opposition qui se positionne pour la Présidentielle de 2024, alors que le Président Sall peut envisager de briguer une troisième candidature en violation de la Constitution.
A vous entendre parler, on a l’impression que vous n’êtes pas convaincu par les conditions de Mme Touré
Les arguments que donne Madame Aminata Touré ne semblent pas pertinents. Sur l’argument de la violence, il y a que c’est la violence d’État qui suscite une violence contre l’État. Il y a que le fait de renvoyer à Ousmane Sonko la crise casamançaise et les insinuations de rébellion ramènent à des considérations relatives au communautarisme d’exclusion, ce qui doit être absolument banni par tous les acteurs, de quel que bord politique qu’ils peuvent se situer, pouvoir comme opposition. Enfin, poser comme condition qu’Ousmane Sonko tranche lui-même un contentieux judiciaire dans lequel il est impliqué, n’est pas judicieux, puisque ce dernier ne peut pas être juge et partie. C’est dire que la réalisation des conditions qu’elle exige est impossible ; et dès lors cette forme de communication peut être interprétée comme un rejet du débat.
Par ailleurs, comment appréciez-vous les accusations de Sonko contre les autres listes qui seraient parrainées par le chef de l’Etat ?
Je pense que ce sont des accusations dont il aurait pu faire l’économie, afin de concentrer le combat démocratique en direction des tenants du pouvoir. Donc s’attaquer à tout le reste de l’opposition crée de la diversion et de la division inutile. Ousmane Sonko lui-même avait appelé les leaders de Yewwi Askan Wi qui étaient frustrés après les investitures, à ne pas s’attaquer à la coalition. Au demeurant, il est fort probable qu’un front pluriel et divers de l’opposition soit constitué pour mener ensemble des batailles politiques pour renforcer la démocratie sénégalaise, notamment contre une troisième candidature du Président Sall en violation de la Constitution. Ensuite, au niveau de l’Assemblée nationale, il est possible que l’opposition se regroupe ; d’où l’intérêt à éviter des divergences artificiellement créées. Il peut y avoir de la stratégie politique derrière ces propos pour tout ramener à Yewwi Askan Wi dont la campagne s’est bonifiée avec l’entrée en jeu d’Ousmane Sonko et des autres leaders de la coalition : si Ousmane Sonko parle de et pour sa coalition et que tout le monde parle de lui ; il cristallise dès lors toutes les attentions de la campagne. Mais, il faut jouer sur cette fibre avec prudence, car au-delà des considérations électoralistes, il y a l’idée et l’image que les citoyens-électeurs se font d’un leader, qui a un capital de confiance et de crédibilité à gérer, et qui dépasse le simple cadre de la situation et de la conjoncture politique du moment. En effet, les affirmations et accusations gratuites érodent avec le temps la crédibilité d’un leader. Or, la confiance est difficile à acquérir et lorsqu’elle est perdue on la regagne difficilement, pour ne pas dire qu’elle est perdue définitivement. Pour une meilleure stratégie de communication politique, il aurait pu être plus nuancé. Du coup aucune coalition ne voudrait réagir pour se réapproprier les propos ; tout en présentant la coalition Yewwi Askan Wi comme résolument ancrée dans l’opposition. Il obtiendrait alors le même résultat, pratiquement, sans cristalliser les ripostes légitimes des autres coalitions, avec des écarts de langage. Toutes choses qui peuvent compromettre ou gêner de futures retrouvailles politiques dans l’opposition.
La coalition Yewwi entend faire voter une loi contre la discrimination des candidatures. Si on estime qu’elle pourrait empêcher d’écarter des candidats, ne risquerait-elle pas aussi de déboucher sur l’impunité?
Si à l’issue du vote du 31 j u i l l e t 2022 la coalition Y e w w i askan wi obtient la majorité à l’Assemblée nationale, elle peut faire voter une loi contre la discrimination des candidatures. Cet acte législatif peut être une occasion pour revoir le parrainage qui a été imposé par le Président Sall en 2019 sans aucune concertation. Or, depuis le Code consensuel de 1992, il y a une doctrine du consensualisme qui s’est dégagée en tout ce qui concerne l’élaboration des règles de la compétition au pouvoir, et qui est gage de stabilité politique en permettant d’éviter les tensions et violences autour des élections. Le Président Sall s’est fait réélire facilement en 2019 grâce au parrainage qu’il a imposé et qui est illégal du point de vue de la Constitution. Car, avec la réforme constitutionnelle référendaire n°2016-10 du 05 avril 2016, l’article 103 de la Charte fondamentale dispose en son alinéa 7 : « La forme républicaine de l’État, le mode d’élection, la durée et le nombre de mandats consécutifs du président de la République ne peuvent faire l’objet de révision». Donc, avec le parrainage, le mode d’élection du président de la République a été révisé en violation de la Constitution.
En plus, le parrainage a complètement faussé la Présidentielle de 2019. Censée être appliquée à tous les types d’élection, on s’est rendu compte qu’il n’était pas pertinent pour les élections locales ; ce qui révèle encore une fois que le procédé a été imposé sans discussion et sans réflexion approfondie, de manière circonstancielle et personnelle pour les besoins de la réélection du Président Sall en 2019. Le contrôle des signatures si tant est que cela soit possible n’a pas été fait par le Conseil constitutionnel. Les candidats écartés de la candidature n’avaient pas le fichier sur la base duquel ils ont été évalués ; donc ont été éliminés sans comprendre pourquoi ni comment. On a pu constater toutes les contradictions que le parrainage a suscité pour les Législatives du 31 juillet prochain, en excluant des c o a l i - t i o n s comme Gëm Sa Bopp de Bougane Guèye Dany qui a obtenu des résultats appréciables lors des élections locales du 23 janvier 2022. Comble de l’absurdité, au sens strict de ce qui est contraire à la raison, le parrainage sous sa forme actuelle aurait pu aboutir à l’élimination de forces politiques encore plus significatives. Ce qui est dangereux pour la paix et la stabilité nationale et pour la légitimité et la crédibilité des institutions. Benno Bokk Yaakar qui a eu un excédent d’un parrain aurait pu être éliminé, parce qu’ayant déposé 55 328 parrains au lieu de 55 327, le maximum autorisé par la loi. Ce qui aurait été scandaleux sachant que c’est la coalition qui détient la majorité présidentielle et la majorité parlementaire ; et qui donc n’a pas de garantie de représentativité à prouver. Cela aurait été tout aussi scandaleux si de grandes coalitions de l’opposition étaient écartées comme Yewwi Askan Wi qui a gagné les départements de Keur Massar, Rufisque, Mbacké, Bignona, Oussouye, Ziguinchor et des Villes comme Dakar, Rufisque, Guédiawaye et Thiès, lors des dernières élections locales.
Donc, cette coalition également n’a pas de garantie de représentativité à prouver. C’est aussi le cas de la coalition Wallu Sénégal constituée autour du PDS qui est la première force de l’opposition à l’Assemblée nationale, parti créé en 1974 qui a fait 26 ans d’opposition, 12 ans de pouvoir, auxquels s’ajoutent encore 10 ans d’opposition. Tout cela montre les problèmes ardus apportés par le parrainage. C’est pourquoi la Cour de justice de la CEDEAO en son Arrêt du 28 avril 2021 a rejeté le procédé comme portant atteinte à la liberté de candidature en ces termes : «Dit (…) que le code électoral sénégalais, tel que modifié par la loi n° 2018- 22 du 04 février 2018 viole le droit de libre participation aux élections ; Ordonne en conséquence à l’État du Sénégal de lever tous les obstacles à une libre participation aux élections consécutifs à cette modification par la suppression du système de parrainage électoral ; Lui impartit un délai de six (6) mois à compter de la notification qui lui en sera faite pour soumettre à la Cour un rapport concernant l’exécution de la présente décision». Mais jusqu’à présent, l’État du Sénégal n’a pas encore appliqué cette décision et viole ainsi de manière flagrante le droit communautaire. Par ailleurs, je ne pense pas que cette loi débouche sur l’impunité. En effet, des personnalités politiques ont été écartées du jeu à travers des affaires politico-judiciaires : la CREI (Cour de répression de l’enrichissement illicite) pour Karim Wade et la caisse d’avance de la mairie de Dakar pour Khalifa Ababacar Sall. Pour redynamiser la démocratie sénégalaise, il faut ouvrir le jeu. Car, la démocratie selon des auteurs comme Robert Dahl repose sur l’élargissement de la compétition politique et l’élargissement de la participation politique. La véritable impunité est relative au pillage et au gaspillage des ressources publiques dans le cadre d’un système clientéliste, sans que les corps de contrôle de l’État ne fassent leur travail ; ou que les rapports - lorsqu’ils sont produits - soient mis sous le coude et ne soient point déférés à la justice.
À votre avis, entre quelles coalitions vont se jouer les législatives ?
Nous sommes dans le cadre d’élections très disputées. Elles sont également incertaines quant aux résultats ; ce qui est un gage de vitalité démocratique. Toutes les coalitions jouent leurs chances, travaillent sur le terrain et sont juridiquement d’égale dignité. Mais, il semble que certaines émergent plus que d’autres : il s’agit de la coalition au pouvoir Benno Bokk Yaakar ; dans l’opposition, il s’agit de la coalition Yewwi Askan Wi et de la coalition Wallu Sénégal qui ont scellé un pacte au niveau des départements à travers l’inter-coalition Yewwi-Wallu ; ensuite il y a la coalition Bokk Gis Gis Liggeey, dirigée par le Président Pape Diop, et la coalition Aar Sénégal. Cependant, on n’est pas à l’abri de surprises pour les autres coalitions de l’opposition : Bount Bi, Natangué Askan Wi, les Serviteurs.