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21 août 2025
DIOR MBENGUE PREND LA PLACE DE FATOU DIANÉ
À la suite de la nomination de Fatou Diané au poste de ministre de la Femme de la Famille et de la Protection des enfants, Dior Mbengue devient députée.
À la suite de la nomination de Fatou Diané au poste de ministre de la Femme de la Famille et de la Protection des enfants, Dior Mbengue devient députée. Enseignante de formation, l’ancienne responsable des jeunesses féminines libérales, est actuellement surveillante au collège d’enseignement moyen de Ndoulo, sa localité de naissance. Proche de Aminata Tall, Dior Mbengue remplace l’ancienne coordonnatrice du PROMISE qui avait clamé partout qu’elle ne voulait pas devenir députée mais plutôt ministre, chose qui est faite depuis hier à la suite de la mise en place du gouvernement de Amadou Ba.
AMADOU BA PM, LES ATTENTES DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
Nommé Premier ministre hier samedi, Amadou Ba est très attendu par la société civile dont la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH). Son président, Alassane Seck, ce dimanche 18 septembre, a indiqué que « l’urgence, c’est de parer au plus pressé...
Nommé Premier ministre hier samedi, Amadou Ba est très attendu par la société civile dont la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH). Son président, Alassane Seck, devant le JDD, ce dimanche 18 septembre, a indiqué que « l’urgence, c’est de parer au plus pressé », en insistant d’abord sur « les inondations. »
Formulant ses attentes, il a relevé que « des situations sont restées en l’état : ce sont les enfants de la rue. Pour nous, c’est une urgence signalée. L’État devrait faire l’effort qu’il faut pour les renvoyer chez leurs parents. C’est une volonté politique. Je pense que l’État n’a pas fait ce qu’il devait faire. C’est un point important trop visible. Pour nous, défenseurs des droits humains, nous pensons que les enfants devraient être mis dans de meilleures conditions. »
Ensuite, a-t-il ajouté : « il faut une réforme forte du Code de procédure pénale de façon à limiter dans le temps les détentions préventives. » Sur ce point précis, il est d’avis que « l’État n’a pas assumé » après les réformes engagées en 2016. Dans la mesure où dit-il : « il y avait un Code qui était promu, qui était intéressant. » Mais, « au dernier moment, ils l’ont enlevé. Parce qu’il y a une frilosité de la part des autorités qui n’osent pas modifier l’existant. C’est ça qui est dangereux. » Il pense « qu’il y a des injonctions sur le plan international, qui font pression sur l’État du Sénégal. » A ce propos, l’ancien observateur de prison de confier : « il y a au niveau du Camp pénal, un quartier de haute sécurité, qui a été créé pour les présumés terroristes. Ce qui n’est pas évident. Mais, les conditions sont totalement inhumaines. Tout ça pour dire que l’État est dépendant des bailleurs ou des grandes puissances comme la France. Pour nous, il est urgent d’humaniser la détention au Sénégal. » Ce qui n’est pas encore le cas, a-t-il déclaré.
Il invite, enfin, le chef du gouvernement à « prendre son bâton de pèlerin » pour « décrisper » la tension politique.
Une liste qui s’ajoute à une feuille de route déclinée par le président Macky Sall, dans son message à la nation, prononcé vendredi : « les mesures d’allégement du coût de la vie et de soutien à l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes, la lutte contre les inondations, la cherté du loyer, resteront pour moi, la priorité des priorités, a-t-il déclaré. Parce que mon souci, c’est de tout faire pour rendre le quotidien plus supportable pour tous. Dans cette optique, nous avons en perspectives de larges concertations avec toutes les parties prenantes, notamment les associations de consommateurs, les commerçants, et tous les acteurs, pour arrêter de nouvelles mesures ».
POURQUOI IL FAUT LUTTER CONTRE LES FAUSSES INFORMATIONS ET LES BARRAGES CULTURELS
Face à la résurgence des maladies émergentes en Afrique, le chef de Service des maladies infectieuses de Fann, recommande de lutter contre la désinformation et les barrages culturels. Entretient avec le professeur Moussa Seydi
Face à la résurgence des maladies émergentes en Afrique, le chef de Service des maladies infectieuses de Fann, recommande de lutter contre la désinformation et les barrages culturels. Dans cet entretien accordé à Bés bi Le jour, le professeur Moussa Seydi analyse l’impact des essais cliniques sur les systèmes de santé.
Comment se porte la recherche en Afrique ?
Depuis cette dernière décennie, il y a eu des progrès. Parce que si on regarde, la production scientifique mondiale était multipliée par 2,3 en Afrique. Alors que cette production scientifique a été multipliée par 1,3 dans le reste du monde. Mais il faut remarquer que ce progrès a eu lieu après un retard énorme, et nous sommes toujours en retard malgré ces progrès parce qu’il n’y a que 2,4% de chercheurs mondiaux qui sont africains. Moins de 1% des brevets sont détenus par les Africains. Nous participons à moins de 4% de la littérature scientifique mondiale. Il y a des progrès qui ont été faits mais il reste beaucoup à faire pour combler le gap.
Quel est l’impact de ces recherches sur les systèmes de santé ?
Je donnerais un point de vue du clinicien. Par rapport à l’utilisation de l’azytromicine et de l’hydroxy chloroquine dans le Covid, il y a des articles qui ont montré que c’était efficace in vitro. Une étude préliminaire a montré que cela pouvait marcher et nous avions pris l’option de l’utiliser. Et après avoir utilisé ce médicament, à peu près sur 1000 malades, nous avons fait une étude rigoureuse qui nous a montré que cette association était efficace et bien tolérée. Donc, cela nous autorisait à continuer le traitement et pas pour des recommandations internationales. Nous l’avions fait pour nous-mêmes. Mais le contexte a bien changé, et depuis lors, cette association n’est plus recommandée pour plusieurs raisons. On ne sait pas si cette combinaison marche sur Omicron. On sait qu’il y a des traitements qui marchent sur Delta par exemple, mais qui ne marche pas sur Omicron. On sait que le vaccin est un peu moins efficace sur Omicron.
Que peut-on retenir en guise d’exemple ?
Je peux donner l’exemple du vaccin Ebola. Nous avons participé à un projet de recherche là-dessus, on sait que sans ce vaccin, il est difficile d’arrêter une épidémie à virus Ebola. Et pour ces deux grands projets, la Solution recherche opérationnelle (Sro) c’était Pharmalys. C’est cette organisation qui nous a accompagnés. Imaginez dans un contexte de polémique internationale, si vous faites une recherche sans une au niveau de Pharmalys, peut-être votre étude ne sera même pas prise au sérieux. Donc, ce sont des organisations très importantes pour nous chercheurs. Je peux donner l’exemple de human papilloma virus, le vaccin contre le cancer du col de l’utérus, les recherches ont été effectuées ici notamment au lycée Kennedy. Ce sont ces recherches qui avaient permis de faire un plaidoyer pour l’introduction du vaccin chez les filles âgées de 9 à 15 ans. Je peux donner l’exemple de l’infection à Vih, les premières recherches ont été menées ici. Au début, on disait qu’en Afrique il fallait juste faire le traitement des maladies opportunistes, il ne fallait pas donner de traitement anti rétroviral, c’est ce que tous les experts occidentaux disaient. On traite les infections opportunistes, on les laisse tranquillement mourir de l’infection à Vih. Mais ce sont ces recherches menées ici qui ont montré la faisabilité de ces traitements en Afrique. Et ce sont ces recherches qui avaient permis de faire le plaidoyer pour que ces médicaments soient mis à la disposition des patients gratuitement. Je peux donner d’autres exemples, et je ne vous ai parlé que des recherches menées, ici, à Dakar, qui était impliqué. Donc, on ne peut pas dissocier la recherche clinique de la médecine.
Que faut-il faire pour propulser la recherche face à la résurgence des maladies émergentes ?
Il y a beaucoup de choses à faire et à chaque niveau. D’abord, au niveau institutionnel, il faut créer et renforcer les institutions de recherche avec un agenda scientifique. Je ne vais pas donner de détail - mais pas d’agenda politique, pas d’agenda personne, pas un autre agenda, un agenda scientifique. La deuxième chose, c’est qu’il faut des moyens financiers. La recherche c’est quand même très lourd, il faut beaucoup de ressources. Si vous avez un montant dérisoire, vous ne pouvez pas faire de la bonne recherche. La recherche coûte cher mais voyez le résultat. Si vous créez un vaccin qui sauve des milliers de vies humaines, vous mettez sur pied un traitement qui guérit des millions de personnes, ça vaut le coup. Il faut former le personnel à la recherche. Parce que dans l’exercice de sa profession, il peut constater des problèmes, vouloir analyser en vue d’apporter des solutions. Mais beaucoup de médecins dans les régions vous diront qu’ils ont réussi à identifier et à régler un problème à l’issue de recherches opérationnelles. On me raconte une histoire il y a très longtemps par un de nos anciens, je pense que c’était à Khombole, où il y avait beaucoup de cas de tétanos. Alors, quelqu’un a mené des études pour voir si en faisant le flambage de la lame de rasoir, est-ce que cela peut réduire le nombre de cas de tétanos néonatal. Et il avait trouvé que cela a réduit le nombre de cas de tétanos néonatal. Il y a des endroits ici, au Sénégal, où on a juste incité les gens à se laver les mains. Et on a vu en se lavant les mains, que cela réduisait les infections respiratoires. Ceux sont des types de recherche opérationnelle qu’un médecin peut faire. Donc, il faut faire former les gens dans le cadre de cette recherche opérationnelle.
Pour une adhésion des populations aux vaccins et traitements, qu’est-ce qu’il y a lieu de faire ?
Il faut lutter contre les fausses informations, les barrages culturels. La recherche est indispensable. Dans certains endroits, dès qu’on parle de recherche, on pense qu’on met en danger la vie des patients, on donne des médicaments que l’on ne connait pas, etc. Vous avez tous entendu parler du vaccin contre le Covid-19, vous vous rappelez le message qui circulait disant que tous ceux qui sont vaccinés, 6 mois après, allaient tous mourir. Si on était tous morts, que serait devenu le monde ? Ce sont des lobbys très bien organisés pour détruire tout ce qui est en rapport avec la recherche comme ceux qui sont contre les vaccins. Nous sommes infectiologues, moi je n’ai jamais vu de cas de diphtérie, mes anciens en voyaient tous les jours et les gens mourraient comme pas possible. C’est parce qu’il y a le vaccin, le tétanos néonatal, on peut rester 3 ans sans le voir. Lorsque je faisais mes études en médecine, il y en avait minimum 200 par année. Et je peux continuer à donner des exemples. L’hépatite B, depuis qu’on a commencé à renforcer la vaccination, est devenu assez rare chez les enfants âgés de moins de 15 ans. C’est un gros combat, il faut lutter contre ces obstacles culturels mais aussi politiques. Il faut qu’il y ait de bonnes institutions, une bonne organisation et que le ministère de la santé et tous ceux qui parlent de santé se mettent ensemble pour voir comment faire pour lever tous les goulots d’étranglement.
MACKY SALL SE RENFORCE
Le président a choisi de nommer ses plus fidèles défenseurs dans le nouveau gouvernement. Cela indique que le chef de l’Etat pourtant en fin de mandat, est plus que jamais déterminé à faire face à l’opposition
Le président de la République a signé, le samedi17septembre,tard dans la soirée, le décret de nomination du nouveau gouvernement placé sous l’autorité du Premier ministre, Amadou Ba, nommé quelques heures plus tôt. Fort d’un effectif de 38 ministres contre 33 ministres et 4 secrétaires d’Etat pour le gouvernement précédent du 1er novembre 2020, le chef de l’Etat a encore frappé fort en signant le départ surprise de certains ministres mais aussi en misant sur ses plus fidèles défenseurs dans cette nouvelle équipe gouvernementale de combat dominée par des politiques.
En situation de semi vacances au lendemain des élections législatives du 31 juillet dernier, l’Administration publique sénégalaise est tenue de reprendre le travail cette semaine. Et pour cause, l’excuse de l’attente du nouveau gouvernement n’est plus valable avec la signature par le président de la République des décrets de nomination du nouveau Premier ministre et de sa nouvelle équipe gouvernementale le samedi 17 septembre dernier. En effet, lors de sa première prise de parole, le tout nouveau Premier ministre annonçant la disponibilité des décrets de répartition des services et domaines d’interventions entre les différents départements ministériels, a indiqué que son équipe se mettra au travail dès le début de cette semaine. Présenté comme une équipe de combat par son chef, Amadou Ba, le nouveau gouvernement est composé de 38 ministres contre 33 ministres et 4 secrétaires d’Etat pour le gouvernement précédent du 1er novembre 2020. L’autre particularité de cette nouvelle équipe gouvernementale reste la création de départements ministériels rattachés respectivement auprès du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur; du Garde des Sceaux, ministre de la Justice; du ministre de l’Intérieur et du ministre de l’Eau et de l’Assainissement .
AVEC 8 MINISTÈRES, LES FEMMES PERCENT LE MYSTÈRE DU DÉPARTEMENT DE L’ÉCONOMIE
Le nombre de femmes nommées dans cette nouvelle équipe gouvernementale n’a pas varié par rapport au gouvernement précédent. Avec un effectif de 8 ministères sur les 38 ministères, soit 21% , les femmes ont tout de même gagné une place dans le cercle fermé des ministères régaliens de l’Etat. Avec sa promotion à la tête du ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération en remplacement d’Amadou Hott, la désormais ex-Directrice Régionale du bureau d’ONU Femmes, Mme Oulimata Sarr, vient ainsi de briser un plafond de verre vieux de plus de soixante ans. Aujourd’hui, elle est la première femme à occuper ce poste. Outre les femmes, les jeunes ont également fait une percée importante dans ce nouveau gouvernement. En effet, en plus du ministère de la Jeunesse, le département de prédilection de leur représentant dans le gouvernement, le président de la République a confié sept autres ministères à des jeunes.
MACKY MISE SUR UN GOUVERNEMENT DE COMBAT AVEC DES POLITIQUES
Alors qu’on croyait qu’avec le rééquilibrage des forces au niveau de l’Assemblée nationale où sa coalition Benno bokk yakaar (avec seulement 83 députés contre 82 pour l’opposition et les non-inscrits confondus) ne dispose plus de la majorité des voix, surtout avec la frustration de Aminata Touré à la suite de sa mise à l’écart pour la présidence de l’Assemblée nationale, le chef de l’Etat allait miser sur une équipe de technocrates pour réduire au maximum les risques d’une confrontation au niveau du Parlement, tel n’est pas le cas. Au contraire, Macky Sall a plutôt choisi de nommer ses plus fidèles défenseurs ces derniers jours. Une situation qui laisse à penser que le chef de l’Etat qui est pourtant en fin de mandat, est plus que jamais déterminé à faire face à l’opposition.
Au ministère de la Justice, le Pr Ismaïla Madior Fall, principal théoricien, rédacteur et défenseur des réformes juridiques du Président Sall depuis 2012, signe son retour. De même, Mame Mbaye Niang, un des promoteurs de la 3e candidature de Macky Sall en 2024, signe ainsi son retour au ministère du Tourisme. Une des voix autorisées de la jeunesse républicaine, toujours prête à aller au front pour défendre le président, Pape Malick Ndour, le tout jeune président du Conseil départemental de Guinguinéo, est promu à la tête du ministère de la Jeunesse chargé de l’emploi des jeunes. Il en est de même pour l’ancien porte-parole du Parti socialiste qui a transhumé vers l’Apr, Me Moussa Bokar Thiam, promu ministre de la Communication des télécommications et de l’Economie numérique, pour ne citer que ceux-là.
EN PLUS DES 38 MEMBRES DU GOUVERNEMENT, MACKY SE DOTE DE 5 MINISTRES À LA PRÉSIDENCE
Au-delà des 38 ministres, le président de la République a également procédé à la nomination de 5 autres ministres rattachés à la présidence de la République dont un ministre d’Etat. Il s’agit entre autres, de l’ancien ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, nommé ministre d’Etat, directeur de Cabinet du Président de la République. L’ancien président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, nommé haut représentant du Président de la République. Dr Cheikh Kanté nommé ministre auprès du Président de la République, Chargé du Suivi du Pse. Le journaliste et analyste politique, Yoro Dia, nommé ministre, Porte parole et Coordonnateur de la communication de la Présidence de la République en remplacement de seydou Guèye et enfin Mahmoud Saleh, nommé Envoyé spécial du Président de la République.
13 DÉPARTS DU GOUVERNEMENT
Comme lors de chaque remaniement, ce nouveau gouvernement a enregistré le départ de beaucoup de ministres. Au total, ils sont 15 ministres à ne pas être reconduits par le chef de l’Etat dans la nouvelle équipe gouvernementale placée sous l’autorité du Premier ministre, Amadou Ba. Il s’agit entre autres, de l’ancien ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, remplacé par Amadou Moustapha Bâ. Me Malick Sall, ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux qui cède sa place à Ismaïla Madior Fall qu’il avait remplacé à la tête de ce département en 2019. Amadou Hott, a aussi cédé sa place à la tête du ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération à la désormais ex-Directrice Régionale du bureau d’ONU Femmes, Mme Oulimata Sarr.
Autre départ enregistré dans le cadre de cette nouvelle équipe gouvernementale, c’est celui de Mme Ndeye Saly Diop qui n’a pas été reconduite au ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants. Il en est de même pour Alioune Sarr, Néné Fatoumata Tall et Zahra Iyane Thiam qui ont perdu leur poste respectivement de ministre du Tourisme et des Transports aériens , ministre de la Jeunesse et ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire. L’ancien maire de Sangalkam qui avait tourné le dos à Idrissa Seck en 2013 pour rester dans la mouvance présidentielle, Oumar Guéye, a également perdu son poste de ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’aménagement des Territoires, Porte-Parole du Gouvernement de même que le maire de Sédhiou, Abdoulaye Diop, ancien ministre de la Culture et de la Communication qui n’a pas été reconduit.
Toujours dans cette liste des ministres non reconduits, on trouve également le nom de l’ancien ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim SALL, celui de Dame Diop, ancien ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage, de l’Insertion et Aminata Assome Diatta, ancien ministre du Commerce et des Petites et Moyennes entreprises et de Matar Bâ, ancien ministre des Sports dont le départ a surpris tout le monde eu égard aux résultats obtenus ces dernières années dans le domaine sportif . Au bas de ce tableau des ministres non reconduits dans le nouveau gouvernement, on trouve Moïse Sarr et Mayacine Camara, respectivement ancien Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur ; ancien Secrétaire d’État auprès du ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, chargé du réseau ferroviaire .
14 NOUVEAUX ENTRANTS
Cette nouvelle équipe gouvernementale n’a pas été juste marquée par la non-reconduction de certains ponts du régime en place. En effet, parallèlement à ces départs, le chef de l’Etat, Macky Sall a également porté son choix sur beaucoup de nouvelles personnalités. Au nombre de 14, ils vont siéger pour la première fois à la table du Conseil des ministres le mercredi 21 septembre prochain. Il s’agit entre autres, de Mme Oulimata Sarr, ministre de l’Économie, du Plan et de la coopération ; Amadou Moustapha Bâ, ministre des Finances et du Budget ; Fatou Diané, ministre de la Femme de la Famille et de la protection des enfants ; Doudou Kâ, ministre des Transports aériens et du développement des infrastructures aéroportuaires ; Papa Sagna Mbaye, ministre de la Pêche et de l’Économie Maritime ; Birame Faye, ministre auprès du ministre de l’Intérieur chargé de la sécurité de proximité et de la protection civile et Yankhoba Issa Diop, ministre auprès du ministre de l’Eau et de l’Assainissement chargé de la prévention et de la prévention des inondations. A ceux-là, il faut ajouter, Pape Malick Ndour, ministre de la Jeunesse, de l’Entreprenariat et de l’Emploi ; Mame Mbaye Ka Niang, ministre du Tourisme et des loisirs ; Alioune Sow, ministre de la Culture et du patrimoine Historique ; Moussa Bokar Thiam, ministre de la Communication des télécoms et de l’économie numérique ; Gallo Bâ, ministre de la Fonction publique et de la transformation du secteur public ; Annette Seck Ndiaye, ministre auprès du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur chargée des Sénégalais de l’extérieur ; Mamadou Saliou Sow, ministre auprès du Garde des Sceaux chargé de la Bonne gouvernance de la promotion des droits humains.
TROIS RETOURS ENREGISTRÉS
Dans cette nouvelle équipe gouvernementale, on note également, au-delà des départs et des nouveaux arrivants, le retour d’anciens ministres qui avaient été remerciés lors du remaniement de nombre 2019. Il s’agit du Pr Ismaïla Madio Fall qui retrouve son poste au ministère de la Justice de même que Mame Baye Niane, un des promoteurs de la 3e candidature de Macky Sall en 2024 qui signe ainsi son retour au ministère du Tourisme. Non reconduit à son poste lors du précédent remaniement en 2020, Abdou Karim Fofana signe aussi son retour aux affaires et remplace Aminata Assome Diatta au ministère du Commerce tout comme le maire de Linguère et ancien ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, qui a hérité le poste de ministre de l’Agriculture.
LE PM DÉCLINE LA FEUILLE DE ROUTE DE SON GOUVERNEMENT
Prenant la parole à l’issue de son tête-à-tête avec le chef de l’Etat, le tout nouveau Premier ministre, Amadou Ba, a décliné la feuille de route de son gouvernement pour les seize prochains mois qui nous séparent de la présidentielle de 2024. Devant les journalistes, l’ancien tout puissant ministre de l’Économie, des Finances et du Plan a indiqué que les priorités majeures que le président a fixé à son équipe se déclinent à travers « l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages, la stabilité des prix, la sécurité, le logement, l’assainissement, l’éducation, la formation professionnelle, l’emploi». Le tout ajoute-t-il, « dans un état de droit » tel que défini selon lui, dans les axes 2 et 3 du Plan Sénégal émergent (Pse). `Auparavant, Amadou Ba a tenu à remercier le Président de la République, Macky Sall pour « cette confiance renouvelée ». En effet, a-t-il rappelé, « depuis plusieurs années, d’abord en tant que Directeur général des impôts puis ministre de l’Économie et des Finances, ministre de l’Économie, des Finances et du Plan et ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, le président de la République a toujours eu confiance en moi et il n’a cessé de me signifier et de magnifier cette confiance ». Et le Premier ministre d’ajouter dans la foulée : « je voudrais l’en remercier très sincèrement comme je l’ai dit tout à l’heure et prier le bon Dieu qu’il m’aide avec le gouvernement qui sera mis en place, à pouvoir mettre en œuvre la vision du chef de l’Etat avec succès ».
OULIMATA SARR, PREMIÈRE FEMME AU MINISTÈRE DE L'ÉCONOMIE
Avec une expérience de plus de 24 ans dans le domaine de la finance, Oulimata Sarr ne sera pas en terrain inconnu
Le ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération est désormais dirigé par une femme, une première dans l’histoire du Sénégal. Il s’agit de Mme Oulimata Sarr ancienne directrice régionale d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Elle remplace à ce poste Amadou Hott qui a été sorti de ce nouveau gouvernement dirigé par Amadou Ba.
Avec une expérience de plus de 24 ans dans le domaine de la finance, Oulimata Sarr ne sera pas en terrain inconnu. Née le 21 mai 1971, à Dakar, où elle a fait ses études primaires et secondaires, elle s’envole à Montréal (Canada) pour poursuivre ses études, précisément à l’École des Hautes études Commerciales (HEC) de Montréal.
Titulaire d’un Bachelor en finance de cette prestigieuse école en 1992 et d’un MBA en finance de l’Université anglaise Bedforshire en 2002, elle entame sa carrière en 1993 en tant que Senior Auditor au sein du Cabinet Ernst & Young au Sénégal. Par la suite, elle rejoint en 1996 la compagnie aérienne Interair South Africa basée à Johannesburg en Afrique du Sud où elle passe 8 ans en tant que directrice administrative et financière. Elle intègre ensuite en 2005 la Société Financière Internationale (SFI) qui fait partie du groupe de la Banque mondiale. Elle travaille tour à tour en Afrique du Sud, au Burundi, au Kenya. Elle obtient son premier poste d’assistante du fondateur de l’Institut Supérieur de Management (ISM), Amadou Diaw, avant de démissionner pour accompagner son époux en Afrique du Sud.
Après ces différents postes, elle rejoint les Nations-Unies où elle devient notamment conseillère régionale sur l’autonomisation économique des femmes pour ONU Femmes, couvrant l’Afrique de l’Ouest et du Centre, puis directrice régionale adjointe ONU Femmes, toujours en Afrique de l’Ouest et du Centre. Elle participe à plusieurs initiatives qui autonomisent les femmes à travers le monde comme Africa2.0, African Leadership Network, Vital Voices, Cartier Women’s Initiative, UnitLife. Sa nomination à la tête du département de l’économie, du plan et de la coopération jusqu’ici occupé par des hommes est très bien appréciée par les organisations féministes. Ce qui constitue aussi un énorme challenge.
LES ATTENTES DES ACTEURS CULTURELS VIS-À-VIS DU NOUVEAU MINISTRE DE LA CULTURE
Avec Abdoulaye Diop, la gestion des fonds culturels et d’appui à la presse, est plus que catastrophique, malsaine, gabégique et pratiquement non profitable aux artistes, acteurs de la culture et de la presse
Le ministère de la Culture et du patrimoine historique est désormais dirigé par Dr Aliou Sow nommé récemment suite au remaniement ministériel avec un nouveau gouvernement coordonné par le Premier ministre Amadou Ba. La réaction de la plupart des artistes, écrivains et acteurs culturels, conforte le choix du Président Macky Sall de relever le ministre Abdoulaye Diop du département de la Culture et de la Communication.
Pour certains, il n’avait pas le niveau intellectuel, pour d’autres, Abdoulaye Diop était pratiquement absent dans le paysage culturel. Et aussi, avec Abdoulaye Diop, la gestion des fonds culturels et d’appui à la presse, est plus que catastrophique, malsaine, gabégique et pratiquement non profitable aux artistes, acteurs de la culture et de la presse. Ce que des artistes et acteurs attendent du nouveau ministre de la Culture et du Patrimoine historique, c’est la bonne gestion des fonds culturels au profit des bénéficiaires du secteur de la culture.
Et non au profit d’un groupuscule spécialiste en lobbying et trafic d’influence et aussi au cabinet ministériel pour d’autres objectifs politiciens parce que administré par un agent du Département de la culture qui s’éternise à ce poste. Plus de 5 milliards d’appui direct sont consacrés, chaque année, aux artistes et opérateurs culturels.
Il s’agit du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica), du Fonds d’appui aux manifestations artistiques et du développement culturel, du Fonds d’aide à l’édition, du Fonds des cultures urbaines, d’appui à la Sodav (Société de droit d’auteur et de droits voisins) de ce que le président a décidé. Malheureusement, ce pactole ne jaillit pas sur le secteur culturel. «Pour le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle -Fopica- , il y a un comité de gestion du Fonds, malheureusement des décisions de sortie d’argent se prennent sans que le comité de gestion ne se réunisse.
Pis, ce sont de fortes sommes qui sont décaissées pour appuyer deux ou trois entreprises de production-cinéma au détriment de l’ensemble des projets de cinéastes, de réalisateurs de séries-télé. Les jeunes réalisateurs et organisateurs de festival de cinéma ou d’importantes sessions de formation ou d’activités autour de l’audiovisuel sont royalement ignorées» s’indigne M. Sy, acteur de cinéma avant d’ajouter : «nous demandons une gestion saine du Fopica pour développer davantage le secteur du cinéma et de l’audiovisuel».
Le collectif des rappeurs de Guédiawaye souhaite la démocratisation et la décentralisation du Fonds des cultures urbaines au lieu de le laisser aux mains des ténors-dinosaures du mouvement hip hop. Des écrivains s’indignent également de la manière dont le Fonds d’aide à l’édition est gérée pour le compte exclusif de certaines structures et des besoins du cabinet ministériel. Pour leur part, artistes danseurs et acteurs du théâtre réclament depuis longtemps leurs fonds.
Pour ce qui est de la Sodav, plusieurs sociétaires exigent depuis longtemps la mise en place et l’opérationnalité de la Commission permanente de contrôle pour la gestion saine des dus des ayant-droits, des redevances et des subventions de l’Etat. Cette commission est composée de représentants de la Cour des comptes, de la Cour suprême, du ministère en charge des Finances et de la Culture et du Patrimoine historique. Les artistes réclament cette commission permanente de contrôle et non un cabinet de complaisance. « Cette commission est un préalable pour la mise en œuvre de la copie privée. Sinon des milliards issus de la copie privée peuvent entrer à la Sodav, mais les artistes et ayants droit ne verront rien. Ce sera pour un groupuscule » assène un membre de l’association des cinéastes sénégalais.
Ce dernier réclame d’ailleurs le siège pour la culture au CESE qui revient de droit au secteur du cinéma. « Après la mort de Cheikh Ngaïdo Ba, ancien président des cinéastes sénégalais, il devait être remplacé par l’actuel président des cinéastes du Sénégal au Conseil Economique, Social et Environnemental - CESE-, mais quelqu’un d’autre a usurpé ce poste avec la complicité du Ministère de la Culture. Il faut réparer ce tort », peste-t-il.
Par ailleurs, la gestion des fonds du Mémorial Bateau Le Joola érigé à Ziguinchor est décriée par les associations des familles victimes du Joola. « Nous sommes outrés de la manière dont le processus et le budget du Mémorial sont gérés car on a voulu faire de nous des faire-valoir, mais nous n’accepterons jamais des forfaitures avec une dame d’une incompétence criarde du Ministère de la Culture qui gère ce projet », rajoutent-elles. Si le nouveau Ministre de la Culture et du patrimoine historique veille à la gestion rigoureuse des fonds culturels, cela fait partie de nos attentes les plus souhaitées.
MACKY CASSE UNE DYNAMIQUE AU MINISTÈRE DES SPORTS
Pour une bonne frange de l’opinion et du mouvement sportif, le départ de Matar Ba est une incongruité si l’on en juge l’unanimité que le ministre des Sports a réussi de créer autour de lui lors de son passage au ministère
Un nouveau chapitre s’est ouvert ce samedi 17 septembre, sur le sport sénégalais avec le départ de Matar Ba à la tête du ministère des sports et son remplacement par Yankhoba Diattara. Ce changement a suscité plus de réactions et d’interrogations dans l’opinion après cette unanimité que le maire de Fatick a réussi à créer autour de lui mais aussi cette belle dynamique impulsée lors ses huit années passées dans le département du sport. Mais aussi les chantiers en cours d’exécution surtout à quelques encablures du rendez-vous majeur de la Coupe du monde au Qatar prévue du 20 novembre au 18 décembre 2022.
En poste depuis le mois de juillet 2014, Matar Ba a cédé son poste de ministre des Sports à Yankhoba Diattara dans le nouvel attelage gouvernemental qui a été mis en place ce samedi 17 septembre par le Premier ministre Amadou Ba. La nomination de l’ex-ministre de la télécommunication et de l’économie numérique à la tête du département des Sports reste l’une des grosses surprises du nouveau gouvernement.
Pour une bonne frange de l’opinion et du mouvement sportif, le départ reste même une incongruité si l’on en juge l’unanimité que le ministre des Sports a réussi de créer autour de lui lors de son passage au ministère. Ils sont nombreux à penser que le départ de Matar Ba casse une bonne dynamique enclenchée le maire de Fatick.
En huit années de présence, il est considéré comme l’un des meilleurs ministres du gouvernement et le dirigeant qui aura le mieux géré son ministère durant ces dernières années. Mahammed Boun Abdallah Dionne l’avait même qualifié de totem de la République. Nommé en juillet 2014, le Sénégal, en effet, a enregistré ses plus grands succès sur le plan international. Il a enclenché la 11ème titre de l’équipe nationale féminine de basketball en 2015 à Yaoundé.
En plus d’avoir réussi à pacifier le sport sénégalais avec le retour à la normale de nombreuses fédérations en conflits (judo, basket), le ministre et maire de Fatick a réussi à accompagner les grands moments de gloire du football sénégalais. En football, une deuxième qualification en coupe du monde Russie 2018, une finale de la CAN disputée en 2019, les Coupes du monde U20 et U17, le sixième titre en Beach Soccer en 2021 ou encore une qualification historique en coupe du monde pour les Lionnes en 2019 handball, la médaille d’or de Mbagnick Ndiaye après 23 ans de disette et finalement la consécration avec le premier trophée continental à la CAN 2022 au Cameroun sont mis à l’actif du ministre Matar Ba.
Sans compter le choix qui a été porté sur le Sénégal d’accueillir l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse reportés en 2026. A cela, il faut ajoute rla construction et la réhabilitation des stades et la réception du stade Olympique de Diamniadio en février dernier. Un bilan qui, aux yeux des nombreux sénégalais, plaide pour le maintien de Matar Ba, à la tête du département des Sports surtout à quelques encablures de la Coupe du monde au Qatar qui constitue l’un des rendez-vous majeurs du sport sénégalais. Ce, au vu des répercussions sur l’organisation et les préparatifs.
Dans sa première réaction, Matar Ba n’a pas manqué d’évoquer ces joutes mondiales qui feront partie des chantiers qu’il laissera derrière lui. «Je remercie le Président Macky Sall pour la confiance placée en ma modeste personne durant 8 ans et 3 mois à la tête du département des sports. Félicitations à mon successeur M. le Ministre Yankoba Diattara.
Merci au peuple sénégalais pour son soutien indéfectible et permanent. Bonne chance aux Lions pour la coupe du monde Qatar 2022», a tweeté le désormais ex-patron du sport sénégalais. Pilier du Parti Rewmi d’Idrissa Seck allié de la mouvance présidentielle, Yankhoba Diatara, aura désormais la tâche de mener à bon port le sport sénégalais.
Par Abdoulaye THIAM
LA RANÇON DE LA PATIENCE
Quelle remontada ! Donné mort politiquement, après son limogeage le 1er novembre 2020, Amadou Ba (61 ans) a été nommé Premier ministre du Sénégal par le président de la République, Macky Sall ce samedi 17 septembre 2022
Quelle remontada ! Donné mort politiquement, après son limogeage le 1er novembre 2020, Amadou Ba (61 ans) a été nommé Premier ministre du Sénégal par le Président de la République, Macky Sall ce samedi 17 septembre 2022. Ancien directeur général des impôts et domaines (DGID), ancien ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, ancien ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, il ajoute une nouvelle corde à son cou et poursuit sa marche vers les sommets.
Mais que ce fut difficile pour ce haut fonctionnaire qui n’a pris la carte de l’Alliance pour la République (Apr) qu’en 2016, sur demande confie-t-il, du Président Macky Sall. Après 3 ans à la tête du département des Finances marquées par l’adoption du Plan Sénégal Emergent (PSE) à Paris, le successeur de Amadou Kane est envoyé au ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, au lendemain des élections législatives de 2017 où il a été promu tête de liste dans le département de Dakar pour freiner l’hémorragie face à l’ouragan Tawaxu Ndakaru de Khalifa Ababacar Sall, qui balayait tout sur son passage.
Une permutation largement commentée parce que selon certaines indiscrétions, Amadou Ba aurait refusé que le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan soit scindé en deux où il serait appelé à diriger une seule partie. Vrai ou faux ? Ce qui est sûr, c’est que le Sénégal était resté 48 heures sans gouvernement.
Mais, à la surprise générale, il sera défénestré après la Présidentielle de 2019. Sous le prétexte d’un Fast-Track, le Chef de l’Etat avait, le 1er novembre 2020, supprimé le poste de Premier ministre et renvoyé des ministres accusés à tort ou à raison d’avoir des ambitions présidentielles dont Amadou Ba, Aly Ngouille Ndiaye entre autres.
La disgrâce va durer presque 2 ans. Mis au frigo, Amadou Ba va garder son mal en patience. Et contrairement à certaines habitudes notées çà et là, lui reste impassible et s’emmure dans un silence bruissant de paroles. Et soudain, le Président de la République le rappelle à ses côtés, pour les besoins de la présentation des condoléances suite aux décès des Khalifes généraux des Layènes et de Thiénaba. D’aucuns vont vite penser qu’il allait être relancé pour les élections locales du 31 juillet. Que nenni ! Le Chef de l’Etat va jeter son dévolu sur l’ancien ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr avec qui, il dispute le leadership de la capitale. Le résultat est sans appel. On croyait alors que la victoire de la coalition Yewwi allait pousser le Président Sall à revoir sa copie. Mais, ce dernier ne décrypte pas le message. Il mise sur Aminata Touré pour la conduite de la liste nationale et confie le département de Dakar aux Socialistes. Bâ passe comme le Poulidor au sein de l’APR.
Le réveil sera encore brutal. Pour la première fois dans l’histoire, une quasi-cohabitation s’installe à l’Hémicycle. Discret et très avare en paroles, Amadou Bâ attend toujours son heure. Elle va arriver plus tôt que prévu. A la faveur de la «rébellion» de Aminata Touré, Macky Sall se retrouve dos au mur. Il ne pouvait plus continuer à snober Amadou Bâ ; surtout en perspective de l’élection présidentielle de 2024.
L’ancien argentier retrouve ainsi, la lumière par la grande porte en devenant le 4ème Premier ministre de Macky Sall. Reste maintenant à savoir s’il va définitivement enterrer ses ambitions présidentielles au détriment de la très hypothétique candidature du Chef de l’Etat pour un 3ème mandat. Avant d’en arriver là, son premier challenge sera de relever le défi de la crise économique dans laquelle le Sénégal s’est engouffré.
QUI ASSISTERA AUX FUNÉRAILLES DE LA REINE ?
Les obsèques de la souveraine britannique auront lieu à Londres dans la matinée du 19 septembre. Et beaucoup de présidents africains seront présents à cet événement mondial
Les funérailles d’État d’Elizabeth II, les premières depuis la mort de Winston Churchill en 1965, auront lieu à 10 h GMT ce 19 septembre à l’abbaye de Westminster, avant que la reine ne soit inhumée lors d’une cérémonie privée à la chapelle Saint-Georges du château de Windsor.
Près de 2 000 invités sont attendus à ces obsèques, retransmises dans le monde entier : des membres de la royauté, mais aussi environ 500 dignitaires étrangers, dont de nombreux présidents et ministres.
Ceux qui feront le déplacement…
Un certain nombre de chefs d’État africains, dont beaucoup ont rendu publics leurs messages de condoléances, seront présents. Parmi eux, selon les informations de Jeune Afrique, Paul Kagame, Denis Sassou Nguesso, Macky Sall – également président en exercice de l’Union africaine – et Azali Assoumani (lequel sera accompagné de son épouse).
Ali Bongo Ondimba (dont le pays, le Gabon, a intégré fin juin le Commonwealth), Cyril Ramaphosa, Nana Akufo-Addo et William Ruto, tout juste élu à la tête du Kenya, se déplaceront également afin de rendre un dernier hommage à la reine, décédée le 8 septembre en Écosse à l’âge de 96 ans. Des rois ont par ailleurs été invités, dont le souverain des Ashanti, Otumfuo Nana Osei Tutu II, et celui du Lesotho, Letsie III.