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25 août 2025
L'IMPORTANCE D'UN GROUPE PARLEMENTAIRE A L'ASSEMBLEE NATIONALE
La 14e Législature, qui sera installée le 12 septembre prochain, pourrait être marquée par une pluralité de groupes parlementaires. Pour en constituer un, les partis politiques ou coalitions de partis politiques doivent avoir 17 députés au minimum.
La 14e Législature, qui sera installée le 12 septembre prochain, pourrait être marquée par une pluralité de groupes parlementaires. Pour en constituer un, les partis politiques ou coalitions de partis politiques doivent avoir 17 députés au minimum. Les résultats définitifs des élections législatives du 31 juillet renseignent qu’il y a la possibilité de voir apparaître, à la prochaine Assemblée, au moins trois groupes parlementaires recoupant le profil des coalitions arrivées en tête du scrutin, lesquels seraient ceux de « Benno Bokk Yaakaar » (Bby), « Yewwi Askan Wi » (Yaw) et « Wallu Sénégal ». Toutefois, ce nombre pourrait être revu à la baisse si l’inter-coalition « Yewwi-Wallu » maintient sa dynamique unitaire. Ces trois coalitions de partis ont toutes dépassé le nombre d’élus nécessaire. Les députés non membres d’un groupe parlementaire sont des non-inscrits.
Ces groupes sont institués par le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, lequel renseigne que les députés peuvent s’organiser en groupes par affinités politiques. Mieux, les groupes se constituent en remettant à la Présidence une déclaration politique signée de leurs membres et accompagnée de la liste des membres et des députés apparentés ainsi que les noms du président et du vice-président désignés par eux. Les partis ou coalitions de partis politiques disposant d’un groupe parlementaire ont une réelle marge de manœuvre pour exister à l’Assemblée nationale. Autrement dit, ils auront une influence sur les débats. En outre, il y a la possibilité, pour le groupe parlementaire, d’avoir un bureau, un poste de questeur et un poste de secrétaire élu, mais aussi de diriger une commission.
Une enveloppe financière allouée mensuellement
«Le Groupe parlementaire est un élément extrêmement important dans le dispositif organisationnel de l’Assemblée nationale. En effet, c’est à partir du groupe parlementaire que repose le travail parlementaire dans son organisation », a déclaré Doudou Wade, ancien président du groupe parlementaire « Libéral et démocratique ».
« Le groupe parlementaire est l’instrument de régulation de l’Assemblée par rapport à ses effectifs. C’est au niveau du groupe qu’on discute, dans un premier temps, des positions sur la loi, des positions sur l’organisation de l’Assemblée et sur les problèmes des députés. Il est plus facile pour l’Assemblée de s’organiser autour des groupes parlementaires que de s’organiser autour de chaque député », a-t-il ajouté. Abondant dans le même sens, Moustapha Diakhaté, ancien président du groupe parlementaire de la majorité présidentielle, en l’occurrence « Benno Bokk Yaakaar » (Bby), de renchérir : « Un groupe parlementaire signifie qu’on est une grande représentation dans le pays. Cela démontre la force politique d’un parti ou d’une coalition de partis politiques ». Une fois constitué, le groupe parlementaire bénéficie de fonds qui lui sont octroyés pour son fonctionnement. Le montant de l’enveloppe dépend du nombre de députés qui composent le groupe. Par exemple, lors de la 13e législature, le groupe «Liberté et Démocratie», avec ses 19 députés, percevait mensuellement deux millions de FCfa en guise d’indemnités, là où celui de Bby, grâce à ses 126 parlementaires, encaissait, chaque mois, cinq millions de FCfa. « Pour notre coalition, ce montant était utilisé pour aider et soutenir les responsables politiques », a informé Serigne Bara Doly Mbacké, président du groupe parlementaire « Liberté et Démocratie », lors de la 13e législature.
Les privilèges des présidents des groupes parlementaires
Les présidents des groupes parlementaires disposent de certains privilèges que les députés simples n’ont pas. Ils siègent au bureau et ont les mêmes avantages que les membres du bureau. En cas d’absence ou d’empêchement, ils sont suppléés par leurs vice-présidents qui ont le même rang et les mêmes prérogatives que les présidents de commission. « Le président d’un groupe parlementaire participe à la désignation des membres des commissions et à la désignation des députés membres des assemblées paritaires. Quand il s’agit d’un débat organisé, c’est lui qui parle en dernier », renseigne Moustapha Diakhaté, ajoutant que son temps de parole est supérieur à celui des autres députés. Selon Doudou Wade, les présidents de groupe parlementaire sont assujettis aux mêmes avantages matériels et financiers que les membres du bureau de l’Assemblée nationale.
Ces derniers, a-t-il indiqué, ont des responsabilités à propos de l’organisation des débats. «Le président du Groupe est obligé d’arbitrer les temps de parole. Il intervient dans la conduite des affaires du groupe. Ensuite, par ses connaissances en technique et procédure parlementaires, le président du groupe doit pouvoir, de sa place, orienter l’organisation dans la plénière pour gérer son effectif par rapport au débat parlementaire», a expliqué Doudou Wade. En sus, le président du groupe parlementaire a, à l’instar des membres du bureau de l’Assemblée nationale, un salaire de deux millions de FCfa et 1000 litres d’essence par mois. Cependant, malgré les avantages, être président de groupe parlementaire n’est pas aisé, les grandes difficultés apparaissant dans les groupes.Et il est parfois confronté à des problèmes qu’il doit résoudre rapidement.
De l’avis de Doudou Wade, il est difficile de fédérer tous les parlementaires d’un même groupe sur certaines questions. C’est pourquoi, a-t-il souligné, les groupes parlementaires sont obligés de se parler avant d’aller en plénière ou en commission pour arrondir les angles. «Il y a une nécessité absolue à se parler avant chaque séance plénière ou avant chaque prise de décision qui engage l’Assemblée nationale», a dit M. Wade.
LES FOOTBALLEURS, DES CIBLES PRIVILÉGIÉES
Le football et tout l'argent qu'il génère, peut transformer les joueurs en "cibles privilégiées" de "vautours", parfois membres de leur propre entourage. Ce phénomène, mis en lumière par l'affaire Pogba, n'est pas nouveau mais semble amplifié
Le monde du ballon rond regorge d'histoires sordides mais il reste abasourdi par la tentative d'extorsion à grande échelle dont se dit victime Paul Pogba, champion du monde français et star de la Juventus.
Aux enquêteurs, le milieu de 29 ans a confié avoir été piégé par des amis d'enfance et deux hommes cagoulés armés de fusils d'assaut. Ils lui reprocheraient de ne pas les avoir aidés financièrement. Une somme de 13 millions d'euros lui aurait été réclamée. La "Pioche" assure avoir versé 100.000 euros.
L'histoire est remontée à la surface après la publication samedi d'une vidéo énigmatique de Mathias Pogba, frère aîné du joueur, en froid avec la star des Bleus. Il a promis à deux reprises des "révélations" sur le Turinois, notamment sur son recours supposé aux services d'un marabout.
En France, une enquête a été ouverte le 3 août du chef d'extorsion en bande organisée et tentative. Les investigations ont été confiées à l'Office central de lutte contre le crime organisé.
Le précédent Adebayor
Pogba n'est pas le premier footballeur de renom à se dire victime de proches. L'ancien attaquant togolais Emmanuel Adebayor, par exemple, avouait avoir été victime de racket de la part de sa famille dans un témoignage livré en 2018 à Canal+: "Dès que tu deviens footballeur, dès que tu deviens célèbre, dès que tu commences à gagner un peu d'argent, tout change", disait-il alors.
Dépité par l'affaire Pogba, l'entraîneur nantais Antoine Kombouaré a déploré mardi les dangers qui pèsent sur les joueurs.
"Pour les gamins, c'est très dur. Quand vous gagnez autant d'argent, il y a tellement de vautours autour", a-t-il lâché. "Que ce soit l'entourage familial, le premier cercle, comme on dit, les agents, les conseillers... Vous n'imaginez pas la pression que les mecs subissent".
En France, le syndicat des footballeurs professionnels UNFP (Union nationale des footballeurs professionnels) tente d'alerter les joueurs face à un phénomène ancien et connu.
Au niveau du salaire, "le footballeur pro a toujours été au-dessus" de ses proches, donc "pour nous, il n'y a pas plus de convoitise qu'il y a 20 ans, 30 ans, ou 50 ans", relève auprès de l'AFP Philippe Lafon, directeur général de l'UNFP.
En revanche, les moyens de pression se sont démultipliés avec Internet, note-t-il: "Une photo, une vidéo d'une action d'un joueur peut tout changer" car "elle va faire le tour du monde en 30 secondes".
"On fait de la prévention notamment sur le dopage, les paris sportifs et sur l'entourage des joueurs", explique Guillaume Stéphan, lui-même ancien footballeur.
A la demande des clubs, ce dernier délivre un module sur "les risques du métier" auprès des néo-professionnels ou stagiaires, avec un focus sur l'entourage.
"A un moment donné, ce sont des cibles privilégiées pour des gens peu scrupuleux, donc on leur dit de faire attention, de se méfier", explique-t-il. "C'est très compliqué car on a parfois tendance à faire confiance à quelqu'un de la famille, même éloignée, ou à quelqu'un qu'on connaît depuis longtemps. On est loin à ce moment-là d'imaginer qu'il peut y avoir des problématiques de racket, d'argent".
Ses conseils ? "S'entourer de professionnels, des personnes qui agissent dans la légalité, que ce soient des agents, des assureurs, des avocats, des gestionnaires de patrimoine, c'est-à-dire des personnes qui ont le droit d'effectuer la fonction correspondant au service rendu".
Et face à la détresse de certains footballeurs, le syndicat a ouvert un dispositif d'aide psychologique baptisé "C'est dans la tête", avec un numéro d'appel où les joueurs en difficulté, souffrant de dépression ou d'addiction, peuvent recevoir les conseils de psychologues.
LES VIOLENCES CONJUGALES EN HAUSSE AU SÉNÉGAL
Les violences conjugales sont passées de 40,6 à 52% en deux ans, selon la directrice de l'Organisation Non Gouvernementale (Ong) Partners West Africa Sénégal, Adjaratou Wara Aïdara
Les violences conjugales sont passées de 40,6 à 52% en deux ans, selon la directrice de l'Organisation Non Gouvernementale (Ong) Partners West Africa Sénégal, Adjaratou Wara Aïdara. Aussi, a-t-elle plaidé pour une police centrée sur les survivants des Violences Basées sur le Genre (VBG).
La lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG) est loin d'être gagnée. Malgré l'existence d'un texte de loi criminalisant le viol et la pédophilie, le fléau sévit encore au sein de la société sénégalaise. D’après la Directrice de l'Ong Partners West Africa Sénégal qui cite des chiffres de l'Association des juristes du Sénégal, le taux de violences conjugales a connu une hausse. «Au Sénégal, une loi criminalise le viol et la pédophilie.
"Il est attendu de cette loi une réduction de ces types de violences. Malheureusement, les données montrent qu'il n'y a pas eu d'avancées majeures. D'ailleurs, une hausse des violences faites aux femmes a été observée un peu partout au Sénégal et dans le monde, surtout les violences conjugales. Les chiffres de l'Association des Juristes du Sénégal (Ajs) montrent que ces formes de violences sont passées de 40,6 à 52% en deux ans, malgré toutes les dispositions prises. C'est alarmant ! », s'inquiète Professeur Adjaratou Wara Aïdara qui prenait part hier à un atelier de partage des résultats de recherches sur les violences faites aux femmes et aux enfants.
Sur le même registre, la patronne de Partners West Africa Sénégal s'alarme du faible taux de dénonciation de la part des "survivants" des violences faites aux femmes auprès des services de police. «Seuls 40% des victimes de ces violences vont vers les services de police et les services sociaux. Elles se signalent auprès de leurs familles et de leurs amis. Seule une personne sur dix va vers la police. Ce qui représente moins de 15%. Ce sont plus de 60% de cas qu'on n'arrive pas à identifier à cause de la victimisation, mais également par peur d'aller vers ces structures pour diverses raisons», a regretté Mme Aïdara.
Une police centrée sur les survivants des VBG
Dans son étude réalisée dans 7 régions du Sénégal, Partners- West Africa plaide pour une police centrée sur les personnes victimes de violences baséessur le genre. Sous ce rapport, indique Adjaratou Wara Aïdara, les commissariats de Mbao et de Rebeuss devraient aider à identifier ces cas. Parce que, souligne-t-elle, le silence permet aux auteurs de ces actes de continuer dans la mesure où la plupart de ces victimes ne se signalent pas.
«La justice et la sécurité sont deux secteurs qui ont un rôle majeur à jouer dans la prévention et dans la lutte contre toutes formes de violences à l'égard des femmes et des couches vulnérables. Nous avons une culture de la non-dénonciation, de la protection des auteurs de ces actes puisqu'étant souvent du cercle le plus restreint et le plus intime de la victime, par peur de représailles à cause de la stigmatisation et de la victimisation. Il faut qu'on puisse briser le plafond de verre pour inverser la tendance afin que la peur change de camp", a plaidé la Directrice Sénégal de Partners West Africa.
Prenant part à l'atelier, la Directrice de la Famille et de la protection des groupes vulnérables au ministère de la Femme, de la Famille et du Genre a noté l'importance de s'appuyer sur le rôle des forces de sécurité et de défense dans la prise en charge des victimes de la violence basée sur le genre. Sous ce rapport, a laissé entendre Fatou Ndiaye, le Sénégal a élaboré un guide en vue de former le maximum d'agents de police et de gendarmerie sur la prise en charge des victimes de violences basées sur le genre.
IL EST IMPOSSIBLE D'ENVISAGER UNE ALLIANCE AVEC MACKY SALL
Dans cette interview accordée à «L’As», Bassirou Ndiaye, membre du comité directeur du Parti démocratique Sénégalais (PdS), donne son avis sur le retour de Karim Wade au Sénégal et sa candidature à l’élection présidentielle de 2024
Dans cette interview accordée à «L’As», Bassirou Ndiaye, membre du comité directeur du Parti démocratique Sénégalais (PdS), donne son avis sur le retour de Karim Wade au Sénégal et sa candidature à l’élection présidentielle de 2024. Le président de la commission plan-coopération décentralisée et partenariats de la ville de diourbel a également analysé les résultats des dernières législatives et la situation actuelle de la formation politique dirigée par Abdoulaye Wade.
Quel bilan faites-vous de la participation de l’inter-coalition Yewwi-Wallu aux dernières législatives ?
Pour le bilan concernant l’inter-coalition Yewwi-Wallu, il faut simplement dire que nous avons instauré une situation politique qui n’a jamais existé au Sénégal. Nous sommes partis d’un constat que les populations sénégalaises ont toujours souhaité l’unité de l’opposition. Elle est non seulement diverse et plurielle. Nous avons mis en place un système qui nous a permis de gagner les élections dans beaucoup de localités. L’opposition en général a gagné Benno Bokk Yakaar (Bby) grâce à l’ingéniosité et l’intelligence du président Wade avec nos amis de YewwiAskanWi. Ensuite cette dynamique va prospérer au niveau de l’Assemblée nationale où à chaque fois qu’il s’agit de faire des propositions de loi, nous allons les étudier ensemble et discuter. Nous allons faire de sorte que ceux qui vont porter ces propositions de loi soient choisis de façon consensuelle. Toutes nos actions se feront ensemble et en commun.
Nous trouverons la formule de nos concerter et de trouver un modus operandi pour aller de l’avant. Donc pour conclure cette question, nous allons sans nul doute être ensemble. Depuis 1960 à nos jours, jamais un parti au pouvoir n’a été mis en minorité à l’Assemblée nationale. C’est une défaite mémorable que l’inter-coalition Wallu-Yewwi a infligée à BBY.
Le Pds a-t-iltiré son épingle du jeu dans cette alliance ?
Le Pds ne s’est pas offusqué de sa participation aux élections législatives. Le parti est sorti comme la première force politique parlementaire.Je dis bien au niveau de l’opposition, ce futtrès intelligent politiquement et gagnant à la fois. Nous considérons que ces résultats sont surtout biaisés dans le Fouta. Macky Sall a été laminé partout véritablement. Compte tenu de la situation actuelle, il ne devait plus penser à une troisième candidature.
Pour combien de temps le Pds va-t-il encore compter sur Abdoulaye Wade pour espérer faire de bons résultats dans une élection ?
Nous compterons toujours sur le président Wade. Je rappelle que Wade lui-même avait déclaré que tant qu’il lui restera un souffle, il fera de la politique. Donc, il est hors de question de nous séparer de lui. Le parti a commencé à animer ses bases bien avantles élections locales, ensuite cette animation pour ne pas dire la vente des cartes a été suspendue le temps d’aller en campagne au niveau des 557 collectivités territoriales. Dès que nous sommes sortis des élections locales, nous avons démarré les préparatifs des législatives. Cela nous a donné les résultats obtenus.
Après les législatives, nous avons décidé de reprendre la mobilisation générale.Nous avons secoué Bby et l’avons mis en quatre appuis pour qu’il se couche à plat ventre. Avec l’animation qui va se faire avec l’installation des cellules à partir du 01 septembre, l’installation des secteurs et des fédérations, bref, disons la recomposition du personnel politique, l’on portera un coup fatal à Bby et à l’Apr de Macky Sall. Il nous faut un appareil performant et très fort. Le Pds est l’un des partis les mieux organisés avec une implantation partout mais aussi dans les 8 départements de la diaspora. De ce point de vue, rien à craindre sitous les responsables du parti se mettent au travail. La bataille de 2024 ne sera qu’une simple promenade entre le Pds et ses alliés.
Avez-vous une alternative crédible pour remplacer le Pape du Sopi ?
Aujourd'hui, Karim Wade est le recours etle refuge du peuple sénégalais. Il a gagné tous ses procès. Il a remporté 12 procès au niveau international. Autrement dit, à chaque fois que la justice a été bien dite, Karim Wade a gagné ses procès, sauf avec le fameux tribunal appelé CREI. Ce tribunal ne répond pas aux standards internationaux, ses arrêts ne sont pas susceptibles d’être pris en compte au niveau des juridictions internationales. Mais, il a obtenu gain de cause au niveau la Cour de Justice de la Cedeao, du groupe de travail de l'Onu sur la détention arbitraire, du tribunal de Monaco, du tribunal de grande instance de Paris, etc. Il faut que Macky Sall revienne à la raison et qu’il applique le droit international qui est inscrit dans notre constitution à travers l’article 98. S’il ne le fait pas, nous allons prendre toutes nos responsabilités avec le peuple sénégalais pour ramener Karim Wade qui est le seul capable à changer les fondamentaux du peuple sénégalais. Il ne sera
plus question de nous retrouver dans la situation de 2019.
Si Karim ne revient pas au Sénégal, qu’allez-vous faire lors de la présidentielle de 2024 ?
Karim sera bientôt au Sénégal et nous allons le porter à la tête du pays en 2024, s’il plait à Dieu.
L’inter-coalition Yewwi-Wallu a perdu les législatives à diourbel devant Bby, que comptez-vous faire pour redorer le blason du Pds dans ce département ?
L’inter-coalition Wallu-Yewwi a perdu les élections législatives devant Bby dans le département de Diourbel, mais nous avons gagné la commune grâce aux comités de relance du Pds que nous avons lancés au niveau de la ville. C’est ce travail de massification qui nous a permis de remporter la commune, mais il reste beaucoup à faire dans le département. Nous allons effectuer bientôt une tournée dans le département pour installer des cellules dans tous les villages. Les investitures ont été mal faites, surtout le choix des personnes qui dirigeaient la liste au niveau de Diourbel. On ne peut pas gagner sans investir les responsables du département. C’est à la direction du parti de prendre ses responsabilités.
Beaucoup craignent que les députés du Pds rejoignent la mouvance présidentielle dans le cadre des retrouvailles de la famille libérale. Envisagez-vous cette possibilité ?
Il est impossible d’envisager une alliance avec Macky Sall. Macky Sall s’est auto-exclu de la famille libérale en emprisonnant injustement Karim Meissa Wade. Nous savons que la retrouvaille de la famille libérale est un souhait du président Wade, mais ce sera sans Macky Sall et sa bande.
LA CCNP ACTIVE LES PROLONGATIONS
A travers un communiqué signé, mercredi, le Président de la Commission de la carte nationale de la presse (Ccnp), Daouda Mine, a annoncé le report de quelques mois de l’entrée en vigueur effective de la nouvelle carte nationale de presse.
A travers un communiqué signé, mercredi, le Président de la Commission de la carte nationale de la presse (Ccnp), Daouda Mine, a annoncé le report de quelques mois de l’entrée en vigueur effective de la nouvelle carte nationale de presse.
Fixée pour le 1er septembre prochain, la date d’éligibilité de ce document est finalement prévue pour le 1er décembre 2022.
« Toutefois, la Commission a reçu depuis la fixation de cette échéance, un grand nombre de demandes de délivrance de la carte de presse dont la plupart concernent les postulants devant passer en validation des acquis de leur expérience », a expliqué M. Mine.
A l’en croire, c’est en raison du temps de traitement des demandes et pour permettre aux personnes éligibles d’être dans les meilleures dispositions pour jouir des droits attachés à la reconnaissance de leur qualité de journaliste ou de technicien des médias, que la commission a décidé de ce nouveau report.
L'AVENIR EN POINTILLÉS DU PDS
Le parti d'Abdoulaye Wade semble vivre une résurrection depuis les législatives. Mais les résultats satisfaisants lors du scrutin contrastent profondément avec le climat interne délétère au sein de la formation «bleue jaune »
Au moment où tous les états-majors politiques se renforcent pour se préparer aux principales échéances électorales, le Pds continue de saigner grave et de se fragiliser. Le parti a enre-
gistré le plus grand contingent de départs de militants ces dernières années. Il s’agit souvent de leaders qui ont transhumé vers les prairies marron-beiges, des membres qui démissionnent pour créer leur propre parti politique sans compter ceux qui ont gelé leurs activités politiques.
Entre les dernières élections législatives et aujourd’hui, quatre responsables libéraux ont quitté le navire. Pourtant, ces derniers ont été de tous les combats ces douze dernières années. Ils étaient considérés comme des fidèles parmi les fidèles. D’aucuns étaient surpris de voir l’ancien président du groupe parlementaire « Liberté et Démocratie » et celui qui fut le chargé de communication tourner le dos au parti. Serigne Cheikh Mbacké Bara Dolly et Mayoro Faye, mécontents tous les deux de leurs positions sur la liste de Wallu lors des investitures pour les élections législatives et se sentant trahis par Karim Wade ont claqué la porte. Peu de temps après, ils ont rejoint la coalition de Macky Sall. Quant au virevoltant député libéral de la 13e législature Toussaint Manga, il a attendu l’officialisation des résultats des élections législatives pour quitter le bateau bleu jaune. Pour l’heure, il met sa carrière politique en suspens.
Le 29 août dernier, c’est un autre cacique du Pds en l’occurrence, Dr Cheikh Dieng, ancien maire de Djiddah Thiaroye Kao, de présenter sa démission arguant des «divergences avec Karim Wade». On se rappelle au mois de février 2020, celui qui était le président de la Fédération Nationale des Cadres Libéraux (Fncl) avait quitté le parti pour porter sur les fonts baptismaux une nouvelle formation politique dénommée Bloc National des Démocrates (BND)/Xel Koom. Sans compter le cas assez particulier du maire de Yeumbeul du sud, Bara Gaye militant actif du Pds devenu très proche de Yewwi et particulièrement du Pur. Ce dernier ne s’entend pas avec ceux qui gèrent actuellement le parti et est plus proche de la sortie.
Que prépare Karim Wade
En analysant cette situation, on se rend compte qu’il y a un vrai malaise dans la gestion et le fonctionnement du Pds. En effet, tous ces militants précités ne peuvent être accusés de rouler pour Macky Sall vu que pendant les dix ans restés dans l’opposition, ils pouvaient rejoindre la mouvance présidentielle. Ainsi, l’on se demande à quoi joue Abdoulaye Wade tout au moins Karim Wade qui tient
vraiment les rênes du parti ? L’impression donnée est qu’il y a une volonté de pousser les gens à quitter la formation politique. Or, le retour de «Wade-fils» au-devant de la scène politique sénégalaise peut dépendre de la construction d’un appareil fort avec des hommes de confiance qui ont le charisme, le courage et l’intelligence politique, ainsi que la capacité d’initier des actions politiques d’envergure. Mais il s’avère que toutes les fortes têtes et les dépositaires de bases politiques du parti ont été éjectés ou poussés à la démission. A défaut de se faire harakiri, Karim Wade mûrit peut-être un plan pour se remettre dans le jeu qui, sans doute, viendra de l’inter-coalition Wallu-Yaw ou d’un compromis avec l’actuel régime pour faire sauter sa disqualification.
Quoi qu’il en soit, force est de constater que la purge ne date pas d’aujourd’hui. Elle a été même utilisée à l’encontre des moins soupçonnés à l’image de Oumar Sarr qui a occupé de hautes fonctions dans le parti. L’actuel ministre des Mines et de la Géologie et ancien secrétaire général national adjoint du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) a aussi fait les frais de ses désaccords avec Karim Wade. Et il a emporté avec lui ses camarades Babacar Gaye, Me Amadou Sall, Abdou Aziz Diop, etc. Quant à Pape Samba Mboup et Farba Senghor, ils ont été exclus un peu plus tôt pour actes d’in-
discipline. Idem pour Modou Diagne Fada qui a été sacrifié pour son refus de céder son fauteuil de président du groupe libéral à Aïda Mbodj à la veille de l’ouverture d’une session parlementaire. Celle-ci également ne tardera pas d’ailleurs à quitter le parti.
Il faut ajouter à cette liste Ousmane Ngom, Aliou Sow, Sada Ndiaye, Samuel Sarr, Souleymane Ndéné Ndiaye, Aminata Tall,... L’on se demande en définitive comment le Pds pourrait survire dans cette dynamique qui ne permet à aucun leader d’émerger. En tout cas, rien n’est fait pour garder ces responsables qui ont cheminé une partie de leur vie avec le clan Wade. Après tout, la force d’un parti réside dans la multiplication de fortes têtes qui constellent autour d’un leader fort.
LA GALÈRE DES POPULATIONS DE GUÉDIAWAYE ET DES PARCELLES
Avec l’hivernage, les travaux du Brt ont augmenté les désagréments, poussant les habitants de Médina Gounass, Golf, les Unités 1 et 2 des Parcelles Assainies à sortir dans la rue et à bloquer les chantiers pendant quelque temps
Hier, les populations de Guédiawaye et des Parcelles Assainies sont sorties pour demander des mesures urgentes aux autorités. Avec l’hivernage, les travaux du Brt ont augmenté les désagréments, poussant les habitants de Médina Gounass, Golf, les Unités 1 et 2 des Parcelles Assainies à sortir dans la rue et à bloquer les chantiers pendant quelque temps.
Avec les travaux du Brt, l’hivernage apporte son lot de désolation dans la banlieue. A Guédiawaye, aux Unités 1 et 2 des Parcelles Assainies et à Golf-Sud, la grogne commence à monter. Hier, le Collectif des populations de Médina Gounass a improvisé un grand rassemblement à la place publique de la commune, pour faire l’état des lieux. Et la situation n’est pas agréable avec une succession de pluies depuis une semaine. C’est le calvaire à Médina Gounass, qui demande des actions urgentes au ministre Serigne Mbaye Thiam et aux responsables des travaux du Brt, pour les soulager. «Dans le cadre des travaux du Brt, la commune de Médina Gounass a été ciblée pour, d’une part, servir de site de recasement du terminus des cars de Ddd et, d’autre part, à travers des bassins de rétention, elle fait office de réceptacle des eaux pluviales en provenance de l’espace impacté par la trajectoire du Brt dans le département», explique Mactar Gassama, porte-parole du collectif.
Au cours de leur rencontre, les membres du collectif ont rappelé aux autorités municipales et du Brt, leurs engagements pour éviter les «désagréments» actuels, qui étaient prévisibles. «L’engagement avait été pris d’approfondir les bassins, de les écrêter, de les désherber totalement pour les adapter à ces nouvelles charges en termes de volume d’eau pluviale additionnel», explique M. Gassama. Il était prévu, en outre, de renforcer les capacités de la station de pompage. «Le ministre Serigne Mbaye Thiam, dans le cadre de sa tournée pré-hivernale, a réaffirmé les mêmes engagements, allant même jusqu’à répartir les aménagements à réaliser entre les différents services techniques, à savoir Ageroute, Onas, Brt… Il nous avait garanti que les travaux allaient se terminer et être livrés au plus tard le 30 juin dernier. Nous sommes aujourd’hui le 31 août (hier), aucun de ces engagements n’a été respecté. La situation des bassins aujourd’hui nous replonge dans la psychose des inondations», poursuit le porte-parole des populations. Au niveau des alentours des bassins, ce n’est pas la sécurité absolue. «Ces bassins sont devenus aujourd’hui un danger et une menace réelle sur la santé et le bien-être des populations riveraines. Compte tenu de toutes ces situations, nous exigeons de la part de ces autorités, plus de considération», enchaîne M. Gassama.
Maisons lézardées
Aux Unités 1 et 2 des Parcelles Assainies et à Golf-Sud, ce sont les mêmes complaintes. Hier, le Collectif des riverains, qui regroupent ces quartiers, est sorti pour arrêter les travaux en vue de partager ses «souffrances» et les «risques» que ses résidents encourent. Sur plusieurs bâtiments, on constate des fissures béantes provoquées par les mouvements des engins. Il y a quelques jours, 5 familles dont les maisons menaçaient ruine, ont été relocalisées par les responsables du Brt. «La situation est la même ici à l’Unité 1 des Parcelles Assainies où une quarantaine de maisons risquent de s’effondrer. Leurs engins lourds font bouger la terre comme si nous étions en train de vivre un tremblement de terre. Dès que ces engins commencent à creuser pour l’enfouissement des tuyaux de canalisation, toutes les familles sortent de leurs maisons de peur que les bâtiments ne leur tombent dessus», renseigne Mme Khady Sène.
Propositions des responsables du Brt
Responsable du Suivi des projets et d’exploitation du Brt, Serge Diatta a pris part à la rencontre du collectif pour trouver des points de convergence avec les populations. Tout en faisant savoir que les travaux allaient continuer, il a suggéré aux résidents de sortir de leurs domiciles lorsque les grues sont en plein travaux. Mieux, il leur a proposé des abris provisoires pour la journée. Evidemment, cette proposition a été rejetée par le collectif. «Les gens veulent nous enterrer vivants dans nos demeures. Cette proposition est inacceptable. Comment peut-on demander aux familles de sortir de leurs maisons comme si nous étions des sinistrés ? Ils n’ont aucun respect pour nous. Nous interpellons le chef de l’Etat et lui demandons d’envoyer des agents pour s’enquérir de notre situation avant que l’irréparable ne se produise», avance le porte-parole du collectif.
Interpellé pour apporter quelques explications par rapport à cette situation, Serge Diatta coupe net : «Je n’ai rien à dire.»
BAMBA PARTOUT À PRAIA
La communauté mouride du Cap-Vert est de plain-pied dans les préparatifs du Magal de Touba. Mardi, une masse de fidèles musulmans, brandissant des pancartes à l’effigie de Cheikh Ahmadou Bamba, ont marché dans les rues de Praia
La communauté mouride établie au Cap-Vert est de plain-pied dans les préparatifs du grand Magal de Touba. Ce mardi, une grande masse de fidèles musulmans, mais aussi de Capverdiens et de citoyens d’autres nationalités, entonnant des prières et brandissant des pancartes à l’effigie de Cheikh Ahmadou Bamba, ont organisé une marche dans les rues de Praia. Cette marche religieuse est en prélude de la célébration du Magal, prévu le 15 septembre. Le tout pour saluer la mémoire et les enseignements de Bamba.
Evènement planétaire, le grand Magal de Touba est célébré au Cap-Vert depuis plus de 20 ans par la communauté musulmane. Depuis cinq ans, il y a une innovation de taille avec l’introduction d’une marche religieuse. Elle est devenue désormais l’attraction du programme qui précède la date de la plus grande fête populaire islamique, organisée dans la capitale capverdienne. Chaque année, le nombre de participants ne cesse d’augmenter dans le pays pour fêter l’évènement, attirant des milliers de pèlerins, selon le responsable et organisateur de l’événement à Praia, Mandiaye Mbaye. «Lorsque nous avons organisé le festival Magal pour la première fois dans la ville de Praia, cela a été un peu difficile. Nous n’avions pas beaucoup de monde parce que les gens ne connaissaient pas cette fête. Mais maintenant, les gens le savent déjà, donc lorsque nous organisons notre fête, nous invitons beaucoup de gens à y participer, des Capverdiens et des citoyens d’autres nationalités», a-t-il réaffirmé lors de la marche.
Heureux comme un môme avec la grande mobilisation de personnes présentes à la marche, ce leader musulman a également fait connaître les autres motifs de satisfaction en cette période sacrée. «Cette année, a souligné Mandiaye Mbaye, le Magal aura une saveur particulière.» Car il se tiendra dans la mosquée récemment construite dans le village d’Achadinha, où vit une forte communauté sénégalaise. «Nous avions l’habitude d’organiser notre fête du Magal au Centre sportif d’Achadinha, mais l’espace est devenu trop petit pour accueillir autant de personnes. Nous avons réussi à acheter un terrain où nous avons construit notre mosquée. Elle abrite une grande salle où nous pouvons désormais organiser nos activités, dans un lieu qui nous appartient, notamment nos prières», a-t-il déclaré.
Et ce n’est pas tout. Selon Mandiaye Mbaye, le nouvel espace aura aussi un cadre d’hébergement pour les voyageurs. «Ce sera un lieu d’accueil non seulement pour les communautés musulmanes africaines, mais aussi pour les chrétiens et d’autres personnes qui arrivent à Praia en provenance d’autres pays et qui, au départ, n’ont pas d’endroit pour loger. Ils y restent pendant un certain temps, jusqu’à ce qu’ils trouvent une maison où vivre», a-t-il ajouté, convaincu que la «fraternité» et la «solidarité» doivent toujours prévaloir au sein de la communauté.
A cet égard, outre les prières, plusieurs actions de solidarité seront menées dans la capitale capverdienne, dans le cadre du programme de la fête du grand Magal de Touba, qui se déroule depuis le 29 août et durera jusqu’au 18 septembre à Praia. Le 15 septembre, jour officiel de l’évènement, l’organisation promet une belle fête, du matin jusqu’en fin d’après-midi, avec un déjeuner convivial au cours duquel la viande de bœuf sera servie à tous.
LES MAUX DU LIVRE
Au Sénégal, il est difficile de parler d’une rentrée littéraire. Un environnement assez peu organisé et l’absence d’un véritable marché autour du livre sont avancés comme explications
En cette période de l’année, la France a les yeux rivés sur ses librairies. La rentrée littéraire étant un moment très attendu, le milieu des lettres entre en effervescence. Quels auteurs paraîtront ? Quels livres seront les plus vendus ? Lesquels auront les faveurs du public et ou des jurys littéraires ? Des questions qui accompagnent chaque année ce moment particulier de la vie littéraire du pays de Marianne. Les éditeurs s’affairent à organiser le meilleur départ possible pour leurs auteurs et les librairies réorganisent leurs étals. L’effervescence est perceptible dans tous les médias et on attend avec impatience la nouvelle cuvée. Au Sénégal, force est de constater que tout au long de l’année, le milieu littéraire n’arrive que rarement à se mettre en effervescence. Les raisons sont à chercher dans un monde de l’édition et du livre assez peu organisé. «Au Sénégal, le niveau d’organisation, l’absence d’un vrai marché, du reste concentré à Dakar, et encore !, d’un bon circuit de diffusion, font qu’on en est encore loin», explique le journaliste culturel Aboubacar Demba Cissokho. Une rentrée littéraire est, dit-il, «une expression, un mot générique qui désigne une séquence de temps essentiellement commerciale, qui concentre un important nombre de publications/parutions de nouveaux livres, tous genres confondus».
A l’origine, on parlait plutôt de rentrée théâtrale à la fin du 19e siècle. Et c’est en 1874 que le poète et critique d’art français, Stéphane Mallarmé, en parle pour désigner au sens large, la rentrée culturelle. En effet, au mois de septembre, de nouvelles pièces faisaient leur apparition sur les planches. Mais l’apparition des récompenses littéraires, comme le célèbre Goncourt en 1903, contribue à structurer le phénomène. Et les éditeurs comprennent peu à peu que les désignations de prix stimulent les ventes de livres. Ils en publient donc davantage en septembre et la notion de «rentrée littéraire» s’impose naturellement dans la presse. Le terme se fige en 1975 grâce à Apostrophes, le magazine littéraire de Bernard Pivot, explique Michel Dufranne, un critique littéraire belge.
En Afrique, au Mali voisin, une rentrée littéraire officielle est organisée depuis plus d’une dizaine d’années. Mais il faut souligner tout de même que la rentée malienne se rapproche plus du Salon national du livre du Sénégal puisqu’elle s’étale sur plusieurs jours, plusieurs lieux, et s’achève par une remise de prix.
Une rentrée aux objectifs commerciaux
Au Sénégal, on enregistre beaucoup de sorties chaque année, mais voilà, le niveau d’organisation du milieu littéraire ne permet pas encore de tenir un tel évènement. «Cela suppose une organisation et une entente implicite des maisons d’édition qui savent que le public attend cette période, et font donc paraître les livres à cette période-là», indique M. Cissokho. La rentrée littéraire a des objectifs clairement commerciaux. Il s’agit en effet de vendre et d’assurer la meilleure promotion possible aux nouvelles parutions. Et les médias et les critiques littéraires y jouent un grand rôle. D’ailleurs, en France, la chronologie est bien ficelée. «Il y a la rentrée d’octobre-novembre, réservée aux jeunes écrivains, et celle de janvier, réservée aux écrivains confirmés», note Abdourahmane Mbengue, journaliste et critique littéraire. Cette chronologie s’explique, selon Michel Dufranne, parce qu’«aujourd’hui, la survie d’un bouquin en librairie, c’est trois semaines». «Grâce à ce phénomène artificiel où la presse, les libraires, les critiques en parlent, vous tenez vos livres jusqu’aux prix, vous les faites survivre, et puis comme les prix arrivent, cela continue à créer une forme d’actualité et cela tient jusqu’à Noël», poursuit-il. On le voit donc, il s’agit d’opérations commerciales bien pensées. Mais il n’empêche qu’autant les lecteurs que les libraires et les éditeurs peuvent en tirer profit. Aussi, souligne Abdourahmane Mbengue, au Sénégal, «si tous les activistes du livre s’organisent et réunissent leur forces, ils peuvent créer cet engouement et provoquer une rentrée littéraire». Il y a une dizaine d’années, une maison d’édition avait tenté l’aventure. Mais elle ne fera pas long feu face aux réactions négatives de certains acteurs de l’écosystème du livre.
LES DÉPUTÉS TOUCHENT LE FONDS
Selon Thierno Bocoum, les groupes parlementaires doivent être mis en place par affinités politiques et non pour d’autres intérêts. Il appelle l’opposition à rester unie pour avoir des chances de diriger l’Assemblée nationale
Des centaines de millions dépensés sur le dos du contribuable pour satisfaire des ambitions politiques individuelles. C’est la conséquence de plusieurs groupes parlementaires. Selon Thierno Bocoum, les groupes parlementaires doivent être mis en place par affinités politiques et non pour d’autres intérêts. Il appelle l’opposition à rester unie pour avoir des chances de diriger l’Assemblée nationale.
L’Inter-coalition Yewwi-Wallu est en train d’étudier la formation de plusieurs groupes parlementaires pour peser de tout son poids dans l’Hémicycle. Une perspective qui choque Thierno Bocoum. Dans une note intitulée «Floraison de groupes parlementaires en perspective de la 14ème législature : et le Peuple dans tout ça ?», l’ancien député ne voit dans cette trouvaille qu’une manière pour des parlementaires de s’en mettre plein les poches au détriment des populations. «Cette escalade en perspective dans la formation de groupes parlementaires doit être arrêtée net. L’Assemblée nationale ne doit plus être un lieu de partage de gâteau et de mimétisme de mauvais aloi sur le dos des populations.»
Thierno Bocoum motive sa position en détaillant les conséquences économiques de la constitution de plusieurs groupes parlementaires. Il explique que les groupes parlementaires coûtent cher au contribuable sénégalais. Ce sont des centaines de millions qui sont dépensés pour encadrer leur existence légale. «Les groupes sont dotés de fonds de gestion d’un montant minimum de 2 à 5 millions par mois, selon la taille du groupe. Le président du groupe parlementaire a un rang de vice-président de l’Assemblée nationale, avec un salaire de 2 millions minimum, et d’autres avantages, en plus d’une dotation en carburant de 1000 litres minimum, de 2 voitures 4X4 mises à sa disposition, de prise en charge d’un secrétariat, d’un bureau équipé, de crédit téléphonique… Le vice-président du groupe parlementaire a un rang de président de commission avec un salaire minimum de 1,6 million, en plus des avantages accordés au président du groupe (dotation en carburant de 1000 litres, deux voitures 4X4, prise en charge d’un secrétariat, d’un bureau équipé, de crédit téléphonique…)», décrit Thierno Bocoum, pour qui le respect du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale doit être de mise. «L’article 20 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale prévoit que les groupes parlementaires puissent être formés par «affinités politiques». Les élections législatives ont révélé les affinités politiques à travers des coalitions qui, jusque-là, existent encore. La création de groupes parlementaires en parfaite abstraction de cette affinité politique existante, ne sera que le résultat d’un calcul politicien sous fond d’enrichissement sur le dos des populations», a-t-il argumenté.
Dans la même logique, il balaie d’un revers de la main, l’hypothèse selon laquelle plusieurs groupes parlementaires seraient bénéfiques à l’opposition car elle gagnerait en temps de parole. «Les quelques bribes d’explications allant dans le sens de justifier ces groupes par des soucis de temps de parole ne résistent pas face aux dispositions pertinentes du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Dans l’Hémicycle, le mandat impératif n’existe pas et le débat est libre. Même occasionnellement, dans le cadre d’un débat organisé par la Conférence des présidents, tel que prévu par le Règlement intérieur, toutes les entités sont prises en compte, y compris les non-inscrits», soutient-il, tout en invitant l’opposition à «travailler à avoir un candidat unique pour se donner les chances de diriger l’Hémicycle, en comptant sur la discipline de ses membres et sur les frustrations qui pourraient résulter de choix arbitraires dans la distribution des postes au sein de la Coalition Bby».
Birahime Seck est également intervenu pour jeter sa pierre à l’opposition. Le président du Forum civil, chantre de la bonne gestion des deniers publics a posté un mot sur ses différents réseaux sociaux, pour mettre en garde l’opposition parlementaire. M. Seck se désole : «Contrairement à son engagement de rationalisation des dépenses, l’opposition, principalement Yewwi askan wi, aura trahi son programme si elle se lançait dans la création de plusieurs groupes parlementaires, aggravant ainsi les dépenses de l’Assemblée nationale».
Comme Thierno Bocoum, le président de la branche sénégalaise de Transparency International semble vouloir faire comprendre que la multiplicité de groupes parlementaires de l’opposition n’aurait de véritable finalité que de permettre à certains députés parmi les mieux placés dans la hiérarchie, de participer à la mangeoire.