À moins que les leaders ne parviennent à calmer les ardeurs d’Ameth Aïdara et de Cheikh Abdou Mbacké Bara Doli, l’intercoalition pourrait se retrouver avec quatre candidats et avec zéro chance de s’imposer face au candidat de Macky Sall pour le perchoir
Les tractations se poursuivent au sein de l’opposition parlementaire. Déjà, pas mal de voix se sont élevées pour déclarer leur candidature à la candidature de la présidence de l’Assemblée nationale. Dans les rangs de Wallu Sénégal, Mamadou Lamine Thiam, Maire de Kébémer et tête de liste aux législatives du 31 juillet dernier, est en pole position pour porter le drapeau du Parti démocratique sénégalais et de ses alliés. Alors que jusque-là, il semblait faire l’unanimité auprès de ses pairs, le député Cheikh Abdou Mbacké Bara Doli est venu jouer les trouble-fêtes. Il a pris de court tout le monde, en mettant sur la table sa candidature, n’en déplaise à ses frères libéraux qui avaient pour candidat le maire de Kébémer.
Du côté de Yewwi Askan Wi, Ousmane Sonko, Déthié Fall, Khalifa Ababacar Sall et Malick Gakou auront fort à faire pour arrondir les angles entre le maire de Dakar Barthélemy Toye Dias et son homologue de Guédiawaye Ameth Aïdara, tous deux candidats à la candidature. Et l’arbitrage risque d’être un peu compliqué, si l’on sait que tous les deux ont une expérience très pauvre de l’Assemblée nationale. Alors que Barthélemy Dias n’y a siégé que quelques mois avant d’être déchu durant la 12e législature, Ameth, lui, n’a jamais été député. On ne lui connait pas non plus une carrière, ni dans l’Administration ni dans l’État. Ce qui pourrait constituer un lourd handicap par rapport à ses ambitions.
Trois groupes parlementaires
Qui des deux candidats aura la caution des autres leaders, en particulier d’Ousmane Sonko qui est de fait la tête de file de la coalition ? Selon ce membre qui a préféré garder l’anonymat, les tractations risquent d’être très compliquées. ‘’D’abord, il est très peu probable que Pastef accepte de se ranger derrière Barthélemy Dias. Ce serait trop de pouvoirs pour un potentiel adversaire qui, de surcroit, trône déjà sur un budget de plusieurs milliards de francs CFA. Cela donne nécessairement des idées. Cela m’étonnerait que Pastef lui fasse un tel cadeau’’, commente notre interlocuteur qui ne serait pas surpris d’une candidature d’un lieutenant de Ousmane Sonko. Il déclare : ‘’Il ne faut pas perdre de vue que nous sommes à moins de deux ans de la prochaine Présidentielle. Pastef a déjà placé le curseur sur ces échéances et a donc acté la ’mort’ en quelque sorte de Yewwi. À partir de la sortie de Sonko, c’est le chacun pour soi en direction de la prochaine Présidentielle. Une candidature de Pastef pour la présidence ne serait donc pas de trop.’’
Déjà, certains n’ont pas manqué d’avancer le nom de Birame Soulèye Diop, n°2 de Pastef et maire de la ville de Thiès. En ce qui concerne la candidature d’Ameth Aïdara, les partisans de Yewwi minimisent : ‘’Moi, je pense qu’il vise un peu la lune pour atteindre les étoiles. C’est une stratégie pour pouvoir après démarcher un poste de président de commission. Ce serait déjà pas mal pour lui.’’
La même stratégie est prêtée à Cheikh Abdou Mbacké Bara Doli qui serait en train de ruser dans Wallu pour avoir un poste de responsabilité en guise de consolation. Mais le hic, c’est que le Parti démocratique sénégalais et Wallu savent bien que leurs chances sont maigres pour remporter la bataille de la présidence. Vont-ils miser leur seule carte, en l’occurrence Lamine Thiam, dans cette bataille ? Qui pour présider alors le groupe parlementaire, diriger la commission qui leur revient ? Certes, il y a Mamadou Lamine Diallo qui a un bon profil, mais son statut d’allié non membre du parti libéral risque d’être un handicap pour occuper le poste stratégique de président de groupe parlementaire.
Par ailleurs, il faut noter qu’il aurait déjà été acté le principe de mettre en place au moins trois groupes parlementaires : Taxawu et alliés d’une part, le PDS et alliés d’autre part, et enfin les députés de Pastef et leurs amis.
Sûrement que ces questions ont été abordées, hier, lors de la réunion des leaders de l’intercoalition YAW-Wallu qui s’est poursuivie jusque tard dans la nuit. En effet, tout porte à croire que la question de la candidature à la présidence de l’Assemblée nationale a été abordée, lors des échanges. D’autant que partir en rangs dispersés serait synonyme de défaite pour l’opposition, lors de cette élection.
TROIS AGENTS DE SANTÉ ARRÊTÉS DANS UN NOUVEAU DRAME AUTOUR DE L'ACCOUCHEMENT
Une femme et le bébé qu'elle portait sont décédés dans la nuit de mardi à mercredi lors de l'accouchement dans un centre de santé de Kédougou. La presse a rapporté des circonstances terribles au cours de la prise en charge par l'équipe médicale
Trois professionnels de santé ont été placés en garde à vue cette semaine au Sénégal après le décès d'une femme enceinte et son bébé, dernier drame en date autour de l'accouchement et la maternité dans le pays, a indiqué un représentant syndical.
Ces décès mettent à nouveau en lumière les carences du système de santé au Sénégal après une série d'accidents fatals.
Une femme et le bébé qu'elle portait sont décédés dans la nuit de mardi à mercredi lors de l'accouchement dans un centre de santé de Kédougou (sud-est), a indiqué à l'AFP un représentant syndical s'exprimant sous le couvert de l'anonymat parce que l'affaire est entre les mains de la justice.
La presse a rapporté des circonstances terribles au cours de l'accouchement et de la prise en charge par l'équipe médicale.
Les centres de santé sont des structures intermédiaires entre postes de santé et hôpitaux dans les petites villes.
"Trois personnes ont été arrêtées depuis hier (mercredi). Elles sont en garde à vue à la gendarmerie de Kédougou pour négligence", a dit le représentant syndical. Il s'agit d'un gynécologue, un anesthésiste et un infirmier, a-t-il précisé.
Selon la presse sénégalaise, Dioura Diallo, en état de grossesse très avancée et dont l'âge n'a pas été précisé, s'est présentée mardi soir au centre de santé. Elle est décédée après avoir abondamment saigné et à la suite d'une césarienne ratée lors de laquelle le bébé a subi des blessures avant de décéder, selon la presse.
Cette affaire fait écho à une autre qui a suscité un vif émoi. Astou Sokhna, la trentaine, mariée et enceinte de neuf mois, est décédée le 7 avril à l'hôpital de Louga (nord) après avoir attendu dans de grandes souffrances pendant une vingtaine d'heures la césarienne qu'elle réclamait.
Trois sages-femmes ont été condamnées en mai à Louga à six mois de prison avec sursis pour "non assistance à personne en danger".
Onze bébés ont péri le 25 mai dans un incendie dans l'hôpital de la ville de Tivaouane (ouest). Trois personnes qui étaient en détention préventive dans le cadre de l'enquête ont bénéficié d'une liberté provisoire entre le 23 août et le 30 août, a rapporté la presse.
Quatre nouveau-nés avaient également péri dans l'incendie d'un service de néonatalogie à l'hôpital de Linguère (nord) en avril 2021.
Le président Macky Sall a reconnu "l'obsolescence" du système de santé et ordonné son audit après le drame de Tivaouane.
par l'éditorialiste de seneplus, benoit ngom
MALI, FRANCE, UN DIFFÉREND AU CONSEIL DE SÉCURITÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Assimi Goïta doit impérativement montrer à la jeunesse africaine qui le soutient, à l'opinion internationale dubitative et aux démocrates patriotes, le destin économique politique et culturel qu’il entend bâtir pour le Mali
Le 15 Aout 2022, le gouvernement du Mali a envoyé au Conseil de Sécurité de l’ONU un courrier illustré de faits accusant la France de porter atteinte à son intégrité territoriale et d'être de connivence avec l'ennemi djihadiste. La missive demandait que ces violations de sa souveraineté cesse sinon, en cas de persistance dans cette posture qui porte atteinte à sa stabilité et à sa sécurité, « le gouvernement du Mali se réserve le droit de faire usage de la légitime défense ,conformément à l'article 51 de la Charte des Nations Unies ».
À la suite de cela, des responsables militaires français ont exprimé le courroux de la France devant ces accusations indignes et inacceptables selon eux.
L’ambassade de France au Mali a tenu à préciser, à ce sujet que « La France n'a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement ces groupes terroristes, qui demeurent ses ennemis désignés sur l'ensemble de la planète » alors, que le Commandant de la force française Barkhane le General Bruno Baratz, depuis Niamey, soutenait que « les affirmations des autorités maliennes étaient une insulte à la mémoire de 59 soldats français tombes en se battant pour le Mali ».
Le 25 août, lors d’une rencontre avec la presse, Aissata Tall Sall, ministre des Affaires Étrangères du Sénégal a révélé que le président en exercice de l’Union africaine tente de convaincre le Mali de ne pas exposer son différend avec la France au niveau du Conseil de sécurité et de privilégier la voie du dialogue direct avec Paris.
Afin d'éviter que ne se produise un acte de guerre et dans le but d’éviter que la confrontation devant le Conseil de Sécurité ne débouche sur un déballage risqué pour l'une ou l'autre des parties qui pourrait y perdre sa crédibilité le Sénégal, fort des relations séculaires qu’il entretient avec les deux pays, a proposé sa médiation.
Des rodomontades à la crise diplomatique
À l'origine de la crise, d'abord la France qui a décidé unilatéralement de redéployer son armée dans la zone sahélienne en retirant le gros de ses troupes du Mali et qui n'a pas accepté de bon cœur que les responsables de ce pays fassent appel souverainement a des forces étrangères pour les soutenir.
Ensuite, le Premier ministre du Mali, Choguel Maiga qui accusa la France d'avoir abandonné un allié en plein champ de bataille sans observer « le principe de consultation et de concertation qui doit être la règle entre partenaires privilégiés ».
De cette situation est née la controverse sur la présence ou non au Mali de supplétifs russes dénommés Wagner que la France a condamnée malgré les démentis répétés et solennels des autorités maliennes. À cela, il faut ajouter les interventions du président français, de ses ministres de la défense et des Affaires Étrangères critiquant régulièrement la posture « illégitime » du gouvernement malien issu de « deux coups d'État » selon eux.
La constance dans ces formulations blessantes pour les nouvelles autorités maliennes va accentuer de leur côté les prises de position de plus en plus virulente à l'égard de la France.
La question est de savoir si ces nouvelles accusations contre la France auprés du Conseil de Sécurité sont fondées ou trouvent leur source dans une simple volonté de nuire née d'une sorte de dépit amoureux lié à un différend entre deux allies historiques ?
Devoirs devoir de solidarité, d'assistance et de respect
En vérité, ces deux pays sont des alliés historiques dont la relation trouve sa source dans la dure période coloniale ou les peuples du Mali et des autres pays d'Afrique, à deux reprises en l'espace d'une génération ont envoyé leurs fils se battre dans des contrées inconnues, lointaines et mortifères pour sauver l'honneur de la France.
Dans cet esprit, la France qui, comme le soulignait le président Macron, est liée à l’Afrique par un pacte de sang a, en tout temps et en tout lieu, un devoir de solidarité, d’assistance à l'égard de ses anciennes colonies quand celles-ci en font souverainement la demande. Ce que fut honorablement la France sous l'autorité du président Hollande, quand le Mali fut menacé par des hordes djihadistes qui fonçaient vers Bamako. Les Maliens qui n’ont rien oublié en furent et en sont toujours reconnaissants à la France et, conformément à leurs traditions le firent savoir à la face du monde. En vérité, ce pays au riche passé historique n'ignore pas ce qu'il doit à la France mais aspire seulement au respect et à la considération.
En effet, faut-il le rappeler, le Mali hélas, que les vicissitudes de l’histoire ont placé aujourd’hui, parmi les pays les plus pauvres du monde, voire les moins considérés, a pourtant vu naitre un empire éponyme, dont il tire ses traditions, qui fut parmi les plus grands que le monde ait connu et qui s'étendait sur la plupart des territoires des États de l’actuel CEDEAO.
De la réciprocité dans les nouvelles relations
Les Maliens estiment que la France doit accepter la souveraineté de leur pays dans le choix de ses alliés, dans l'organisation de son système politique ; que la France doit accepter, qu’il y ait coup d’État ou non, il appartient au seul peuple du Mali de régler ses problèmes conformément à une correcte évaluation de ses réalités nationales.
Ainsi, la pression impressionnante exercée sur leur pays et soutenue par la France et la CEDEAO est d'autant plus impertinente que le Mali, comme beaucoup de pays africains ont organisé très souvent des élections beaucoup plus pour faire plaisir aux exigences supposées d'une opinion publique internationale, relayée par une partie de l’élite africaine , que pour refonder réellement leur système politique.
À cet égard, le Colonel Assimi Goïta, pour marquer la différence, doit impérativement et rapidement montrer à la jeunesse africaine qui le soutient, à l'opinion internationale dubitative et aux démocrates patriotes, quel est le destin économique politique et culturel qu’il entend bâtir pour le Mali. De la réponse claire et précise à cette interrogation devrait dépendre l'évolution de l'attitude de la communauté internationale.
En manière de conclusion, nous pensons pouvoir dire que l'amélioration sans rancune de sa relation avec le Mali, dont le discours des dirigeants est le reflet actuel de la pensée et des aspirations profondes de la jeunesse africaine, pourrait être un important jalon vers la redéfinition de la nouvelle politique africaine de la France.
En cela la médiation du président Macky Sall est une bonne initiative qui pourrait déboucher sur la perspective plus large d'un rapprochement concerté entre la France et le Mali.
UN PROJET DE COUVERTURE MALADIE POUR LES VACANCIERS SÉNÉGALAIS EN GESTATION
L’Agence en charge de la couverture maladie universelle envisage de faire bénéficier ses services aux expatriés sénégalais de passage au pays à travers une offre dénommée ‘’CMU-Diaspora’’
Dakar, 1er sept (APS) – L’Agence en charge de la couverture maladie universelle envisage de faire bénéficier ses services aux expatriés sénégalais de passage au pays à travers une offre dénommée ‘’CMU-Diaspora’’, a indiqué, jeudi, un responsable de la structure.
"Nous voulons développer un modèle de prise en charge en faveur des émigrés et des membres de leurs familles une fois en vacances au Sénégal. Ces sénégalais de la diaspora perdent leur prise en charge dès qu’ils viennent en vacances, car en dehors de la France où des États-Unis, il n’existe pas une convention de protection sociale qui assure la portabilité CMU’’, a notamment assuré Serigne Diouf.
Le Directeur des opérations à l’Agence nationale de la couverture maladie universelle (ANCMU) intervenait lors d’un déjeuner et de partage d’informations avec des membres de l’Association des journalistes en santé, population et démographie.
Pour se faire, l’ANCMU compte s’appuyer sur le développement de partenariats avec des Dahiras et autres associations regroupant des sénégalais de la diaspora afin d’enrôler les familles de leurs membres restés au pays à travers un système de parrainage des personnes vulnérables, a expliqué M. Diouf.
Il a ainsi fait part de la volonté de l’ANCMU de sensibiliser les émigrés à adhérer à cette initiative afin de bénéficier d’une couverture sociale le temps qu’ils soient en vacances au Sénégal.
Ce projet fait partie des trois initiatives majeures de l’Agence nationale de la couverture maladie universelle dont certaines sont déjà en cours d’exécution. Il s’agit de l’intégration des gratuités dans les mutuelles de santé locales, la restructuration des organisations mutualistes et l’installation des bureaux CMU comme CMU Diaspora.
‘’La première initiative consiste à investir dans la santé de la mère et de l’enfant avec un financement de la Banque mondiale de 17 milliards de francs CFA. Avec ce projet déjà démarré dans six régions, nous voulons transférer la gestion de la prise en charge dans les mutuelles de santé’’, a avancé le responsable de l’ANCMU.
Il a fait savoir que l’agence n’allait plus procéder au remboursement, une tâche appelée à désormais être dévolue aux mutuelles de santé.
Ce projet est déroulé dans les régions de Kaffrine, Kédougou, Sédhiou, Tambacounda, Ziguinchor et Kolda, a fait savoir le Directeur des opérations, qui ajoute que 3 milliards de francs CFA ont été déjà mobilisés.
‘’Avec l’initiative visant à restructurer les organisations mutualistes, la CMU veut réduire le nombre de mutuelles de santé de 676 à 46 en raison d’une pour chaque département du pays’’, a fait noter Serigne Diouf.
Le directeur des opérations de l’ANCMU a dit qu’à ce jour, 38 départements avaient accepté de fusionner leurs mutuelles. Il s’agit à travers ce procédé d’éviter l’émiettement des mutuelles.
"S’agissant de la dernière initiative, nous allons implanter un bureau CMU qui sera chargé d’appuyer le contrôleur financier. On confond souvent la CMU à des dettes, alors que la responsabilité par rapport à cette question est partagée", a-t-il justifié.