KEEMTAAN Gi - VOUS AVEZ DIT RUPTURE ?
Messieurs et dames, il ne faut pas tuer l’espoir. Celui d’assister à une autre façon de pratiquer la politique et qui ne serait pas qu’une simple quête de jouissances matérielles. Mais qui consisterait à se pencher sur les véritables problèmes du peuple sans penser à s’enrichir sur son dos. Faire mentir l’idée que la voie la plus rapide pour accumuler une fortune serait de s’investir en politique. La tâche ne doit pas paraitre ardue pour ceux qui nous promettaient un autre monde et de mettre fin à un « système ». Une rupture avec des pratiques qui ont toujours cours dans ce charmant pays et que les gens jugent immondes. C’est un peuple dépité qui s’est levé pour montrer à ceux qui le regardaient de haut qu’il aspire à être dirigé autrement. Cela s’est traduit par les résultats sortis des urnes lors des locales et récemment des Législatives. C’était un contrat moral entre ce peuple et ceux qui nous promettaient de faire la politique autrement. Ils s’étaient adossés à la volonté de faire table rase des cumuls. Mais au rythme où vont les choses, on peut douter de leurs bonnes volontés de mettre en œuvre cette exigence morale. Comme il est tout autant incompréhensible de les voir se chamailler pour des postes. Le fait même qu’ils n’arrivent pas à s’entendre jusqu’à remettre leurs discussions aux calendes grecques pourrait faire douter quant à leur volonté affichée de rupture . Faire un choix sur une personne ou sur des postes à pourvoir ne devrait pas être aussi compliqué pour des gens dont l’ambition est de rompre avec de nauséabondes pratiques surannées de la politique politicienne. Il nous avait promis de rompre avec les cumuls. Ils doivent s’accorder sur ce point. Ne pas le respecter s’assimilerait à une trahison ou une rupture entre ce peuple qui leur a accordés leurs suffrages. Choisir le plus outillé pour être leur candidat à la présidence de l’Assemblée nationale ne doit pas également être difficile. KACCOOR BI - LE TEMOIN
DECES DE VORE GANA SECK: LES HOMMAGES DE MACKY SALL ET DE MIMI TOURÉ
Une foule nombreuse a accompagné hier l’écologiste Voré Gana Seck en sa dernière demeure à Bargny (voir page 4). Le président Macky Sall a rendu un hommage à la défunte. « J’ai appris avec tristesse le décès de Woré Gana Seck, Responsable de Green Sénégal et présidente de la Commission de l’Environnement du Conseil économique, social et environnement (CESE). Je rends hommage à une femme engagée et présente mes condoléances émues à sa famille » écrit le chef de l’Etat sur son compte Twitter. Sur sa page Facebook, Mimi Touré s’est également émue du rappel à Dieu de l’écologiste Voré Gana Seck. « Je présente mes condoléances attristées au mouvement féminin et à la famille de Voré Gana Seck qui etait d’un engagement et d’un altruisme exceptionnels. Elle va beaucoup manquer à toutes ces femmes vulnérables de la côte qu’elle accompagnait avec abnégation depuis de longues années, à sa communauté à Bargny, à sa famille et à ses amis. Nous avons perdu une grande patriote humble, discrète et efficace. Que Allah l’accueille au Paradis parmi les Valeureux » a indiqué l’ancien Premier ministre.”
APIX : MOUNTAGA SY INSTALLE UN MALAISE PROFOND
Derrière la blancheur immaculée des bâtiments de l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX) de la Rue Mohamed V, un malaise ambiant règne dans les couloirs. A la tête de la structure depuis 2013, Mountaga Sy rattrapé par l’usure de la fonction a fini de penser que l’APIX est devenue sa propriété. Il exerce un droit de vie et de mort sur les employés qui sont obligés d’être dans une éternelle angoisse chaque jour en franchissant les portes de la Rue Mohamed V. Bon certains qui ne peuvent pas endurer une telle supplice vont voir ailleurs. Ils démissionnent tranquillement pour retrouver une certaine quiétude intérieure. D’autres restent pour avaler les couleuvres tranquillement. Dans ce lot de nombreux brillants jeunes sénégalais qui sont estampillés stagiaires de longue durée. Au même moment, ils voient sous leur nez et barbe des fils et filles à papa du régime certainement s’offrir rapidement des situations plus avantageuses. Ceux qui sont les plus chanceux sont les habitants de la commune de Aéro Lao dont Mountaga Sy est le maire. Dans les couloirs, on sent tout simplement l’air d’Aéro Lao. Nos sources sont formelles. L’agence de Touba est dirigée par un fils d’Aéro Lao pour dire que Mountaga Sy n’a fait qu’à sa tête. Pire, les autres médias peuvent continuer à souffrir parce que pour l’homme, il n’existe qu’une seule télé privée à qui il donne la totalité des marchés publicitaires. Et encore, il n’hésite jamais à se déplacer pour répondre à l’invitation de cette télé. Mountaga Sy n’offre cette possibilité aussi à la RTS. Allez savoir le pourquoi. En tout cas à l’APIX, personne n’est heureuse, khana l’entourage du DG.
PRÉSIDENTIELLE 2024 BOUBACAR CAMARA CANDIDAT ?
Après l’annonce de la déclaration de candidature d’Ousmane Sonko et de Bougane Guéye Dany, c’est le tour de Boubacar Camara ou le leader-Tabax d’être invité à se présenter à la présidentielle 2024. A l’issue d’une réunion en session extraordinaire hier, mercredi 31 août 2022, le Bureau politique du Parti de la Construction et de la Solidarité Pcs/Jengu Tabax a invité leur président-fondateur Boubacar Camara à se prononcer sur sa candidature à la présidentielle 2024. Et après coup disent les membres du bureau Jengu-Tabax, Boubacar Camara sera officiellement investi candidat devant Dieu et les militants. Dans un communiqué reçu par « Le Témoin », le bureau des « Jenguman’s » ( rebelles ou résistants) félicite d’abord leur leader Boubacar Camara pour avoir techniquement et politiquement conçu et proposé la liste unique de l’opposition lors de les élections législations 2022 « en attendant de faire le bilan exhaustif de la participation du Pcs/Jengu Tabax aux élections législatives, le bureau salue l’esprit de sacrifice de ses militants et des membres qui ont accepté de suivre leur leader dans sa quête d’une cohabitation favorable à l’opposition, au détriment de leurs intérêts politiques individuels » lit-on. Ensuite, le Bureau politique félicite et encourage les militantes et militants pour la mise en place des sections communales et de ville, les encourage à poursuivre cette mission essentielle dans l’implantation du parti dans le territoire national.
PRÉSIDENTIELLE 2024 BOUBACAR CAMARA CANDIDAT ? (BIS)
Toujours dans son communiqué, le Bureau politique Pcs/Jengu Tabax a enfin salué l’engagement de tous dans les tournées nationales en cours sous la houlette du Secrétaire général national Mor Ndiaye. Abordant les perspectives, le Bureau politique considère que la question de la candidature à l’élection présidentielle de 2024 doit être tranchée de façon claire et définitive. Analysant le brillant parcours, le discours, la constance et la cohérence du Président Boubacar Camara qui fut un haut fonctionnaire de l’élite sénégalaise (Inspecteur général d’Etat), le bureau politique Pcs/Jengu Tabax semble dire que l’heure a sonné pour ce dernier de prendre les destinés du pays. « Parce que le Sénégal a besoin d’un homme de paix et de consensus à la dimension de Boubacar Camara dont le Programme Tabax est l’unique solution pour mettre le Sénégal sur les rails d’un développement durable dans une Afrique digne et prospère » estiment les responsables du Bureau politique du Parti de la Construction et de la Solidarité Pcs/Jengu Tabax avant de demander solennellement à M. Boubacar Camara « Kamâh » d’emprunter sa propre voie pour le changement de Cap et de se présenter à l’élection présidentielle de 2024. Une « demande » qui n’est d’autre qu’une annonce de candidature qui ne dit pas son nom. Qui vivra verra !
GRANDS DOMAINES DU SENEGAL
Nos radars déployés dans la ville tricentenaire ont capté un mouvement d’humeur des travailleurs de la compagnie fruitière, les Grands domaines du Sénégal (GDS), une filiale du groupe français Sofia. Les délégués de cette entreprise qui n’emploie pas moins de 2000 travailleurs se sont réunis dernièrement pour demander le départ du Directeur de la boite, le français Yannick Vernet précédemment patron de la CSS. Ils accusent le Directeur général des Grands Domaines du Sénégal de favoriser la promotion des cadres expatriés au détriment des cadres locaux. Les délégués qui vont lancer une pétition reprochent à leur patron des actes racistes qui plombent le fonctionnement de la boite en proie à une crise profonde avec le ralentissement de sa croissance. Installé depuis le 1er janvier 2022, Yannick Vernet interpellé dernièrement pas nos soins avait soutenu avoir trouvé une boite qui enregistre 2 milliards de F CFA de perte par an. Et, selon lui, en cinq ans, la boite a perdu 10 milliards de F CFA. Pour mémoire, les Grands domaines du Sénégal s’activent dans la production et l’exportation de produits maraîchers frais notamment la tomate cerise, le maïs doux et la mangue.
KEDOUGOU UNE FEMME ET SON ENFANT DÉCÈDENT APRÈS UNE CÉSARIENNE RATÉE
Une femme en état de grossesse et son enfant ont perdu la vie dans le bloc opératoire dans la nuit du mardi 30 au mercredi 31 août 2022, lors d’une césarienne. Selon DakarActu, le gynécologue, l’anesthésiste et un infirmier ont été arrêtés par le procureur auprès du tribunal de grande instance de Kédougou ce mercredi 30 août, en attendant l’autopsie et l’ensemble des examens médicaux. Les agents de santé sont poursuivis pour des manquements pendant l’opération. Le corps sans vie de la jeune dame est toujours à la disposition du parquet qui a ordonné une autopsie.
AEROPORT DE BARCELONE UN AVION D’AIR SÉNÉGAL PERCUTE UN CAMION
Un appareil de la compagnie aérienne nationale, Air Sénégal a percuté mardi un camion sur le tarmac de l’aéroport de Barcelone, en Espagne au moment de son atterrissage. Le camion était stationné sur la piste du Boeing sénégalais. Aucune victime humaine n’est pour le moment répertoriée.
QUÉBEC UN SÉNÉGALAIS DE 36 ANS MEURT NOYÉ DANS LE LAC TROIS-SAUMONS
Un sénégalais de 36 ans, Paulin Diatta, est mort en fin de semaine dernière après s’être noyé dans le lac Trois Saumons, à Saint-Aubert. L’incident s’est produit Dimanche dernier vers 14h45 dans cette petite municipalité située à quelques kilomètres de Saint-JeanPort-Joli, dans Chaudière-Appalaches. Selon « le journal de quebec » le trentenaire profitait d’un après-midi ensoleillé pour nager dans le lac avec ses amis, mais il a fait face à des difficultés après quelques minutes dans l’eau. Il ne portait pas de veste de flottaison individuelle. «Il n’a pas été capable de remonter, de regagner la rive et il a sombré dans le lac. Ses deux amis l’ont perdu de vue», explique Béatrice Dorsainville, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ). Des patrouilleurs et une équipe nautique de la SQ, des pompiers locaux, ainsi que des embarcations de plaisance ont procédé à des opérations de recherche. «L’enquête se poursuit quant aux circonstances de l’événement», a précisé lundi matin la porte-parole Catherine Bernard, de la SQ.
Elle fait partie des rares localités qui n’ont pas été vaincues par les colons français. Cette prouesse, Sandiniéry la doit à son marabout résistant, Almamy Fodé Fossar Souané. Grâce à ses « soldats », des abeilles, il a dérouté l’armée coloniale en 1861
Samba Oumar Fall et Souleymane Diam Sy, Ndèye Seyni Samb |
Publication 31/08/2022
Située sur l’autre côté de la rive droite du fleuve Casamance, à hauteur du département de Sédhiou, Sandiniéry a la réputation d’être une terre de refus ou un village « rebelle ». Elle fait partie des rares localités qui n’ont pas été vaincues par les colons français. Cette prouesse, Sandiniéry la doit à son marabout résistant, Almamy Fodé Fossar Souané. Grâce à ses « soldats », des abeilles, il a dérouté l’armée coloniale en février 1861. Celle-ci a essuyé une cuisante défaite au débarcadère de Sandiniéry.
Sandiniéry. À Dakar, ce nom renvoie à la fameuse rue située au marché Sandaga, là où les ressortissants guinéens vendent des fruits. D’où vient cette appellation ? Pour en savoir plus, il faut remonter le temps, l’histoire. Sandiniéry est une localité située dans la commune de Karantaba, département de Sédhiou. Pour rallier cette bourgade, il faut traverser le fleuve Casamance, soit par pirogue soit par bac à partir de Sédhiou, donc une distance de trois kilomètres.
En ce dimanche 22 août 2022, le débarcadère de Sédhiou grouille de monde. Le bac étant en panne depuis des lustres, les pirogues ont pris le relais. Le rythme des navettes est incessant. Il faut un quart d’heure pour atteindre l’autre bout. Chauffeurs de taxis-brousse et conducteurs de motos « Jakarta » guettent la moindre arrivée des passagers et autres visiteurs pour leur proposer leurs services. Au cœur de ce village de Sédhiou, les activités vont bon train. À côté des maisons en dur ou en paille, les femmes, assises devant leurs étals garnis de quelques légumes et de tas de poissons, attendent la clientèle. Sandiniéry baigne dans un grand calme qui contraste d’avec son histoire agitée, son passé guerrier. Différentes péripéties conflictuelles avec le colon lui ont valu la réputation de « village rebelle ».
Le Fort Pinet Laprade et Sandiniéry sont deux grandes pages du passé colonial de Sédhiou. Le premier site abritait l’arsenal militaire du colon, avec trois pièces de canons orientés vers le village pour bombarder et surveiller les différents mouvements de l’ennemi.
Selon Amor Souané dit Dioutou, chef du village, Sandiniéry est fondé vers 1800 par des Baïnoucks, notamment par le couple Sandi. La fusion du nom de l’époux (Sandi) et celui de la femme (Niéry) a donné Sandiniéry.
Avec l’islamisation du Pakao, renseigne-t-il, Almamy Fodé Fossar Souané a quitté Diannah Ba, village situé à une cinquantaine de kilomètres de Sédhiou, pour s’installer à Sandiniéry. Sur place, le marabout a invité les premiers habitants du village, notamment les Baïnoucks qui étaient des païens, à embrasser la religion musulmane. Ces derniers lui ont opposé un niet catégorique. L’érudit a alors engagé la bataille pour la propagation de l’Islam. Les Baïnoucks ont fini par abandonner le village pour aller s’installer ailleurs, précise le chef de village.
LA RIPOSTE DE L’ARMÉE DES ABEILLES
Sandiniéry est réputé être « village de refus, une localité rebelle ». Tout serait parti de la fameuse bataille ayant opposé l’armée coloniale au marabout guerrier Almamy Fossar Souané en février 1861. Celle-ci découle, d’après Massy Dabo, notable du village, de la volonté des colons de « chasser » le marabout et Sounkar Yéri Camara, résistant qui s’était réfugié à Sandiniéry. Ce dernier s’était opposé à l’installation des colons à Sédhiou en 1854. N’y étant pas parvenu, il avait fini par traverser le fleuve Casamance pour se réfugier à Sandiniéry, auprès de son oncle, Almamy Fodé Fossar Souané, car sa maman était originaire de ce village. Après l’avoir contraint à l’exil, les colons ont voulu le poursuivre à Sandiniéry. Mais, c’était sans compter avec la détermination de l’Almamy. La confrontation était inévitable. C’est le début du déclenchement de la guerre entre colons et autochtones.
Très mystique, Almamy Fodé Fossar Souané avait déjà « sécurisé » son fief, selon le chef de village. Depuis le Fort de Pinet Laprade de Sédhiou, les colons déclenchèrent les hostilités en larguant une bombe sur Sandiniéry. Ils avaient malheureusement raté leur cible, selon Amor Souané. Leur engin explosif avait atterri à sept kilomètres derrière le village qui était mystiquement protégé par Almamy Fodé Fossar Souané. N’ayant pu localiser l’emplacement de la localité avec leurs outils de guerre, explique le chef de village, les colons décidèrent de traverser le fleuve Casamance pour en découdre avec les combattants de Sandiniéry et leur chef, Almamy Fodé Fossar Souané. À leur débarquement, ils seront attaqués par une colonie d’abeilles, considérées comme les « soldats » du marabout guerrier. Selon nos interlocuteurs, la guerre n’a pas duré plus d’une demi-heure ; les abeilles ayant réussi à dérouter les envahisseurs. Sandiniéry n’a pas capitulé.
Aujourd’hui, le baobab, lieu de refuge des « soldats » de l’Almamy Fodé Fossar Souané, attire la curiosité du fait de la présence mythique des abeilles dans cet arbre. Selon les autochtones, elles sont toujours présentes et prêtes à faire face à toute velléité d’attaque contre le village. Ces abeilles, informe le chef de village, jouent toujours leur rôle. Ce sont, d’après Amor Souané, les « protectrices » de Sandiniéry, des anges gardiens. Depuis lors, aucun incident n’a été noté entre elles et les habitants.
L’engin explosif retrouvé en 1992 par l’Armée
Mis en difficulté par les autochtones, les militaires français se repliaient dans les souterrains du Fort, selon une autre version de la bataille de Sandiniéry. Combattant à armes inégales, les guerriers de la rive droite, venus de Karantaba et Tanaff pour épauler leurs camarades de Sandiniéry, en fins stratèges, prenaient les pirogues, traversaient le fleuve et se cachaient dans les mangroves pour essayer d’atteindre le Fort Pinet Laprade, explique une autre version. Défaite, l’armée coloniale s’est retirée. Elle sera suivie, d’après Massy Dabo, par les commerçants blancs qui détenaient des comptoirs au débarcadère de Sandiniéry. Par ailleurs, révèle le notable du village, l’engin explosif, que les colons avaient largué et qui pèse 15 tonnes, a finalement été retrouvé. Il a été déterré en 1992 par l’Armée sénégalaise dans la forêt, à sept kilomètres du village.
par Nioxor Tine
POUR UNE COALITION DE LA RAISON
Le pays continue de subir les caprices d’un président autiste qui, faute d’avoir pu déchiffrer le message pourtant clair des électeurs sénégalais, met la vie publique à l’arrêt, en faisant une sorte de grève de zèle
Rome détruit par Néron : trop de pouvoir mène au chaos - Cyril Guedj
Il y a exactement un mois se tenaient les élections législatives, qui ont consacré la déroute politique de Benno Bokk Yakaar, dont le staff dirigeant semble comme frappé de sidération. Pourtant, le déclin du camp de la majorité présidentielle était déjà perceptible, lors des élections de janvier dernier, mais les communicants de Benno Bokk Yakaar, aveuglés par la gouvernance tyrannique - à la limite de la schizophrénie – de leur mentor, l’avaient mis sur le compte des divisions internes à leur camp.
Il faut reconnaitre, que la période préélectorale avait été caractérisée par une démesure frisant la démence, avec un fait unique dans les annales de l’histoire électorale mondiale, c’est-à-dire l’invalidation de la "semi-liste" de titulaires de Yewwi et celle des candidats suppléants de Benno, comme pour faire bonne mesure.
N’oublions pas, - pour agrémenter le contexte loufoque -, l’élimination, pour divers prétextes fallacieux de 17 autres listes concurrentes à celle de Benno, l’arrestation arbitraire de députés en session, dont on n’aura pas pris la peine de lever l’immunité parlementaire, de maires et de citoyens vaquant tranquillement à leurs occupations. Il y a aussi eu, comble de stupidité, le siège des maisons de leaders politiques de l’opposition.
C’est dire que l’amplification du désaveu populaire de ce pouvoir "néronesque", lors des législatives de fin juillet a été un électrochoc salutaire, qui a balayé les derniers doutes sur le déclin programmé de la coalition présidentielle, malgré l’utilisation d’armes politiques non conventionnelles.
Comble de désespoir, le chef de l’État et ses thuriféraires peinent à changer de paradigme, malgré la nouvelle donne politique que constitue le désamour flagrant entre eux et les populations !
Alors que dans une démocratie digne de ce nom, on aurait eu droit à une allocution solennelle du chef de la majorité, reconnaissant sinon une défaite politique indéniable, tout au moins un recul électoral substantiel, on a vu les cadres politiques de Benno se glorifier d’être le premier de la classe.
Ce faisant, ils commettaient une double faute : ils occultaient leur perte de majorité, aussi bien en termes de sièges, que par rapport au vote populaire, tout en se privant de la possibilité de se réconcilier avec les Sénégalais, qui semblent leur avoir définitivement tourné leur dos.
En attendant, le pays continue de subir les caprices d’un président autiste qui, faute d’avoir pu déchiffrer le message pourtant clair des électeurs sénégalais, met la vie publique à l’arrêt, en faisant une sorte de grève de zèle. De fait, il refuse de nommer un Premier ministre, alors que la loi rétablissant ce poste a été votée depuis décembre dernier, maintient à leurs fonctions, des ministres ayant perdu, depuis plusieurs mois, toute légitimité politique et retarde l’installation de la nouvelle législature pour des raisons purement politiciennes et partisanes. Ce qui ne l’empêche guère de parcourir le monde par monts et par vaux, aux frais du contribuable, bien entendu !
Quid de l’opposition ?
Il est navrant de constater, encore une fois, que ce sont des querelles de leadership ou des rivalités autour de la présidence de l’Assemblée Nationale, qui sont mises en avant, en lieu et place des discussions programmatiques.
Or, le simple fait que ce soit une liste de suppléants qui ait remporté cette élection législative, (en prenant en compte les fraudes en zone rurale - surtout au Fouta - et les quiproquos au sein de l’Inter-coalition Yewwi – Wallu, dans certains départements), devrait inciter les leaders de l’opposition à plus de modestie. D’ailleurs le même phénomène avait pu être observé lors des élections locales au cours desquelles, d’illustres inconnus ont pu gagner plusieurs collectivités territoriales dont l’une des plus grandes de la capitale contre des politiciens bien établis, de gros poissons pris – il est vrai - dans les filets de la transhumance.
Cela traduit certes, avant tout, le ras-le-bol des populations contre les difficultés de la vie, l’injustice ambiante, l’excès d’autorité du régime autocratique de Benno en même temps qu’une ferme volonté de promouvoir des hommes politiques appartenant aux nouvelles générations.
C’est ce qui fait que l’Intercoalition Yewwi – Wallu et l’ensemble des forces d’opposition ont l’impérieux devoir de transformer le vote de défiance populaire contre Macky Sall et ses velléités de candidature illégale à la prochaine présidentielle en un vote d’adhésion, si ce n’est à un programme alternatif en 2024, tout au moins à une feuille de route commune, pour un laps de temps déterminé.
A plus long terme, il y aura une nécessité de clarification politique, préalable incontournable pour la délimitation entre forces patriotiques et celles soumises aux désidératas des puissances étrangères.
Mais à l’étape actuelle, il faut mettre sur pied une nouvelle Coalition de la raison (retrouvée), qui pourra inclure certains hommes politiques lucides de l’actuelle majorité en voie de déliquescence et qui pourront faire valoir leurs légitimes ambitions dans la course à la magistrature suprême, qui s’annonce.
Des ententes d’états-majors politiques sur la base du plus petit commun dénominateur sont possibles, car la résolution de certaines exigences démocratiques, ayant atteint leur seuil de maturité, devient une condition sine qua non de stabilité de tout futur régime dans notre pays.
Parmi celles-ci figurent la réforme du processus électoral, avec la suppression du parrainage citoyen sous sa forme actuelle, le réaménagement de la loi sur la parité, qui devra être moins mécanique et l’adoption du bulletin unique, en se servant des leçons tirées des contre-exemples des régimes issus de nos deux premières alternances. Il y a également urgence à prendre certaines mesures comme la réévaluation par des experts indépendants de toutes les procédures judiciaires intentées contre des hommes politiques (Barthélémy Diaz, Karim Wade, Khalifa Sall, Ousmane Sonko ...). De nouveaux consensus devront être recherchés sur le conseil supérieur de la magistrature et le conseil constitutionnel, pour rendre notre Justice réellement indépendante.
Concernant la liberté de presse, il faudra aller vers la suppression du monopole de la coalition au pouvoir sur les médias publics et promouvoir la pluralité médiatique par la répartition équitable des marchés de la publicité et autres droits de retransmission d’évènements sportifs. Le poste de président du CNRA devra faire l’objet d’appel à candidature.
Pour ce qui est de la lutte contre la corruption et l’impunité, il faudra régler la question du leadership de l’ARMP et diligenter le traitement des dossiers judiciaires, bloqués soit au niveau de la présidence ou au niveau du bureau du Procureur dont ceux de l’OFNAC.
Ce ne sont là que quelques exemples du grand catalogue des Assises nationales et de la CNRI, dont le peuple sénégalais devrait s’approprier dans son entièreté, dès que les conditions politiques s’y prêteront.
HCCT, UNE CHAMBRE EN QUÊTE DE RÉFORMES
Les contempteurs de cette institution la trouvent « inutile et budgétivore ». Pour autant, le Hcct semble joué un rôle majeur en ce qui concerne la démocratie locale en remettant des rapports, des avis, des études et des recommandations au chef de l’Etat
Beaucoup de voix, notamment dans l’opposition, se sont élevées pour réclamer la dissolution du Haut conseil pour les collectivités territoriales (Hcct). Les contempteurs de cette institution la trouvent « inutile et budgétivore ». Pour autant, le Hcct semble joué un rôle majeur en ce qui concerne la démocratie locale en remettant des rapports, des avis, des études et des recommandations au chef de l’Etat. Ces hauts conseillers prouvent ainsi toute la pertinence de leur mission même s’ils souhaitent que le statut de cette institution soit revu.
Inutile et budgétivore. Ce sont les deux qualificatifs utilisés par ceux-là qui ne veulent plus du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) et souhaitent simplement qu’il soit dissout. Les partisans d’une telle posture, notamment les opposants de l’intercoalition Yewwi-wallu l’ont ouvertement dit dernièrement. Allant même jusqu’à boycotter l’élection des hauts conseillers devant se tenir ce 4 septembre sur l’ensemble des départements du pays. Seulement, Me Ousmane Sèye, vice-présidente de ladite institution ne partage pas leur avis. Selon lui, ces contempteurs du Hcct ne sont pas bien inspirés ou sont simplement des mal intentionnés. « Tout cela rentre dans le cadre d’une tentative de discrédit de certaines institutions de l’Etat par une certaine opposition. De la même manière qu’on a essayé de discrédit la justice, l’action du président de la République, il y a une certaine opposition qui fonde sa politique et son programme sur le discrédit des institutions », explique Me Sèye rappelant que le Hcct n’est pas la première institution créée par un régime donné. D’ailleurs, il signale qu’aucun régime ne peut être installé sans créer une institution qui encadre la décentralisation. Il explique que sous le régime socialiste de Abdou Diouf, le Conseil de la République avait été créé. Abdoulaye Wade va le maintenir avant de créer le Sénat. Mais Macky Sall a opté pour le Hcct.
Dans la même lancée, Pr Mouhamadou Mawloud Diakhaté, conseiller de la présidente du Hcct et responsable des pôles territoires estime que c’est peut-être par méconnaissance du rôle de cette institution que ces critiques sont formulées. « Ceux qui ont pris la parole pour se prononcer sur l’utilité ou pas du Hcct auraient dû au préalable se renseigner, documenter leur avis pour être crédibles. Parce que ce qu’ils ont avancé est totalement faux. Il faut qu’ils sachent que la mission du Haut Conseil est fixée par la Constitution », soutient M. Diakhaté. Selon lui, il y a un nouveau paradigme en matière de décentralisation. Celui-ci est basé sur l’Acte 3 et le Pnadt avec la création de territoires compétitifs et porteurs de développement durable. « Cela passe obligatoirement par une institution, un organe qui est l’interface entre le pouvoir central et les pouvoirs locaux. Donc le Hcct joue le rôle d’une courroie de transmission. Parce que sa compétence c’est d’approfondir la décentralisation, mais aussi l’aménagement du territoire et le développement territorial », explique le professeur Diakhaté.
Le haut conseiller n’a pas droit à la retraite
D’ailleurs, depuis sa création, cette institution a fait bouger les lignes sur bien des questions. Notamment en faisant le plaidoyer sur l’équité territoriale en permettant, entre autres, aux communes rurales de bénéficier du Pacasen (Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal). De même, les hauts conseillers ont permis de revaloriser le statut chef de village qui est le premier maillon du pouvoir décentralisé. D’autres actions ont été menées par les hauts conseillers comme la création de la valise de l’élu sans compter le plaidoyer fait sur la Fonction publique locale.
Malgré toutes ces réalisations, le Hcct est vu comme une institution qui consomme trop de moyens. Aussi bien financiers que matériels. Une idée réfutée par le Pr Mouhamadou Mawloud Diakhaté. Selon lui, le Haut conseil vit avec des « conditions spartiates » et contrairement à ce que les gens disent, ce n’est pas un lieu où l’on se régale et se partage des cadeaux. « Si le budget du Sénégal est l’équivalent de 10 000 Fcfa, le Hcct a consommé 30 Fcfa sur ces 10 000 Fcfa. En consommant 30 Fcfa, le Hcct créé plus de 250 emplois dont les chauffeurs qui sont pris en charge par les Hauts conseillers », explique Pr Diakhaté. Il s’y ajoute, selon lui, qu’un haut conseiller n’a pas de salaire, mais dispose d’indemnités mensuelles de session. « Ensuite, il faut rappeler que le haut conseiller n’a pas droit à la retraite. Même s’il effectue plusieurs mandats, ce n’est pas comme à l’Assemblée nationale. Il s’y ajoute que le haut conseiller ne dispose pas de prise en charge médicale. Il se soigne à ses frais lui et sa famille et plus de la moitié des hauts conseillers qui proviennent des régions louent un appartement et à ses frais. Le Hctt ne dispose pas d’hôtel », soutient Pr Mouhamadou Mawloud Diakhaté.
LA MAISON NORMANDE DE SENGHOR OUVERTE AU PUBLIC
L'ex-demeure normande de l'ancien président du Sénégal va être ouverte au public pour la première fois, à l'occasion des journées du patrimoine, a indiqué mercredi la mairie de Verson (Calvados)
L'ex-demeure normande de l'ancien président du Sénégal Léopold Sédar Senghor va être ouverte au public pour la première fois, à l'occasion des journées du patrimoine, a indiqué mercredi la mairie de Verson (Calvados).
"C'est une première mondiale. La succession a pris deux ans et demi mais ça se termine bien: nous sommes propriétaires depuis le 7 juillet du parc, de la maison, du mobilier" et de 25 m3 environ d'archives écrites, conformément aux volontés de Colette Senghor, la seconde épouse de l'homme politique, a dit à l'AFP Marie-Hélène Brioul, adjointe au maire de la commune de 3.500 habitants à 8 km de Caen.
Dans son testament, l'ancienne première dame du Sénégal, dont la famille est d'origine normande, demande "que cette maison du poète soit un lieu vivant accessible au public", selon la mairie de Verson.
A partir de 1957, le couple passa tous ses étés à Verson, avant de s’y installer durablement au début des années 1980, selon la mairie. Le poète-académicien y mourut en 2001 et sa muse, Colette Senghor, en 2019.
Pour les journées du patrimoine les 17 et 18 septembre, des visites guidées de la maison de pierres blanches aux nombreuses fenêtres seront proposées au public qui aura également accès à son grand parc arboré.
La demeure, aux volets et portail aujourd'hui défraîchis, sera nettoyée, précise Mme Brioul. Des travaux sont envisagés mais dans un second temps.
La Fondation du Patrimoine a effectué un diagnostic sanitaire de la maison et du parc et "l’état sanitaire général est bon", avait indiqué le conseil régional en 2021.
Dans la maison se trouvent "quelques cahiers", du poète, selon Mme Brioul.
Mais la plupart des archives dont Verson a hérité ne peuvent pas encore être présentées au public. Conservés dans un hangar à Bretteville-sur-Odon, entre Verson et Caen, les documents doivent encore faire l'objet d'un inventaire précis.
On y trouve notamment des courriers avec d'autres chefs d'Etat, selon Mme Brioul mais il se peut qu'on y découvre aussi des documents "qui concerne "l’académicien, le poète".
"On est beaucoup sollicités par des chercheurs" qui s'intéressent au "contexte dans lequel il a écrit, les premiers jets d’une élégie pour arriver jusqu’à l’élégie finale. Il écrivait sur des petits cahiers et puis après ça prenait forme", explique Mme Brioul.
Les écrits qui ont donné lieu à publication se trouvent eux à la BNF, selon l'élue.
La mairie réfléchit encore à la façon dont elle rendra la maison accessible au public à plus long terme.