KEEMTAAN GI-VANDALISME D’ETAT
Nos enfants ! Ils sont comme nous autres les adultes. A notre image. Ce même si on a tendance à se crever les yeux pour ne voir que leurs incartades. Ils nous observent et se veulent comme nous sommes. De la mal gouvernance, du non-respect de la parole donnée, de nos galéjades, mensonges, nos calculs politiciens, de la délinquance financière, de la transhumance, de tout cela, ils sont les témoins. Quoi d’étonnant donc à ce qu’ils songent à singer les adultes que nous sommes ? Ce qui fait que ce charmant pays secrète tout ce qu’il y a d’immonde. Surtout quand des juges interprètent les lois selon les desideratas du Prince. Quand, dans une société, les dérèglements et errements des adultes ne sont plus sanctionnés négativement, comment voudrions-nous que nos mômes soient irréprochables ? Ou qu’ils soient de bons citoyens ? Quand les détournements de deniers publics sont impunis au prétexte que leurs auteurs appartiennent au parti au pouvoir, quel rapport voulez-vous que nos enfants aient avec le bien public ? Les actes de saccage d’un établissement scolaire, ce weekend, relèvent des dysfonctionnements de notre société aux mœurs si chahutées et où chacun s’applique les règles selon ses intérêts. On aura beau condamner la sauvagerie de ces élèves devenus tristement célèbres, on ne peut feindre le bradage des acquis démocratiques par un pouvoir qui concourt au vandalisme des biens publics. Quand après avoir combattu un troisième mandat, comptabilisé des morts, des estropiés et des dégâts matériels, après s’être offert un référendum à coup de milliards pour verrouiller la Constitution, après donc tous ces efforts pour une démocratie sans tache et exemplaire, refuser de signer une charte pour une limitation de mandats, cela apparait comme un vandalisme d’Etat. Surtout quand des pyromanes posent des actes dans ce sens, appelant leur Champion ou l’incitant à faire sauter les verrous constitutionnels limitant le nombre des mandats que le peuple lui a octroyés en espérant que lui, au moins, respectera sa parole. L’un des plus bornés de ces séditieux déclare même qu’ils vont l’y contraindre. Les plus grands vandales ne sont apparemment pas dans nos établissements scolaires, mais au cœur du pouvoir en place. Des vandales près à brûler le pays pour leurs intérêts bassement égoïstes. Ce qui serait pire que la destruction d’une salle de classe même si cet acte de ces élèves dissipés est à condamner avec la plus grande vigueur. KACCOOR BI (LE TEMOIN)
DES CHEFS D’ETAT AFRICAINS CONVIÉS PAR L’IDA-20 À DAKAR CE JEUDI
Quelques chefs d’Etats africains seront à Dakar ce jeudi 07 juillet pour participer, avec le Groupe de la Banque mondiale, à une réunion de haut niveau avec des dirigeants africains autour du thème « Mieux reconstruire après la crise : pour un avenir vert, résilient et inclusif ». L’objectif, à en croire la Banque, c’est de mobiliser les pays d’Afrique pour la mise en œuvre du programme de l’Association internationale de développement (IDA-20). Les chefs d’État africains avaient déjà pleinement soutenu les priorités et l’enveloppe financière d’IDA-20, l’année dernière, lors d’un sommet similaire tenu à Abidjan. Le cycle de l’IDA-20 couvre la période allant du 1er juillet 2022 au 30 juin 2025. À cette réunion présidée par Macky Sall, les dirigeants et responsables de la mise en œuvre des projets seront invités à exploiter pleinement le programme de l’IDA-20, en s’appuyant sur l’expertise de la Banque mondiale et de sa présence dans les pays, dans le but d’obtenir des résultats durables au bénéfice des populations africaines. Les chefs d’État confirmeront leur engagement en faveur d’une reprise vigoureuse en Afrique et s’attacheront à cerner les projets prioritaires susceptibles d’apporter une transformation et d’assurer un « bond en avant » du continent avec l’aide dédiée de l’IDA. Le texte rappelle que l’Afrique est la région qui compte le plus de pays (39 sur 74) bénéficiaires de l’IDA-20. Une présence qui ne surprend guère quand on sait que les pays africains sont durement touchés par des crises mondiales à répétition (changements climatiques, pandémie de COVID19, montée de l’insécurité, et plus récemment la crise en Ukraine).
TOUBA UN MARABOUT TUE SA COPINE
ville sainte de Touba est secouée par un crime crapuleux perpétré par un jeune marabout répondant au nom de A. Mbacké. La victime, Ndèye Diop, était en état de grossesse et le présumé meurtrier en serait l’auteur. Informé de la grossesse contractée par sa petite amie, le jeune religieux, qui habite le quartier de Palène, a abrégé la vie de celle-ci à l’aide d’un couteau. Le présumé meurtrier a été arrêté et placé en garde-à-vue au niveau du commissariat spécial de Touba. Nous y reviendrons plus largement dans nos prochaines éditions.
YEWWI ASKAN WI À ZIGUINCHOR ENTRE DIVERSION ET DILATOIRE !
Vraiment les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) prennent les Sénégalais et autres militants pour des demeurés ! Ou alors pour des montons qui ne réfléchissent pas. Jugez-en : A chaque fois que les leaders estiment que le gouvernement de Macky Sall a piétiné leurs droits et bafoué leur dignité, ils s’empressent de tenir une conférence de presse pour faire de la diversion et du dilatoire du genre : « Nous allons porter plainte contre le président Sall ; nous allons poursuivre le procureur de la République ; nous allons déposer une plainte contre le directeur de la Police ; nous avons saisi nos avocats pour une plainte contre les sept ( 07) sages etc. » menacent-ils tour à tour, histoire de masquer leur amère déconvenue. Car les Ousmane Sonko, Khalifa Sall, Moustapha Sy, Barthélémy Dias savent qu’une plainte contre le président de la République ou le procureur de la République est toujours vouée à l’échec. Mieux, ils savent qu’une plainte contre ces hautes autorités ne sera jamais recevable. Donc pourquoi les leaders de la coalition Yaw s’entêtent-ils toujours à tympaniser les Sénégalais avec des plaintes à n’en plus finir ? Réponse : Par pure volonté de faire de la diversion ou du dilatoire. Hier à Ziguinchor, les leaders de Yaw ont encore poussé le volume du disque enrayé lors d’une conférence de presse après avoir rendu visite aux familles des victimes des manifestations du 17 juin 2022. « Nous allons poursuivre en justice tous les responsables de la mort des manifestants » a juré Khalifa Sall. Et bien avant lui, la députée Mame Diarra Fam, aussitôt libérée de prison, avait annoncé une plainte contre l’Etat du Sénégal et le procureur de la République. Une plainte qu’elle n’a pas encore déposée là où les militants attendaient une autre méthode de lutte pour laver l’affront de ces arrestations abusives.
PRISON D’ICI-BAS LE MYTHE DES MARABOUTS S’EFFONDRE
Avec l’ère des réseaux sociaux et autres télés Youtube, visant à informer — ou désinformer ! — les Sénégalais, le mythe des marabouts ou guides religieux est en passe de s’effondrer. Les uns après les autres sont démystifiés par ces réseaux sociaux et autres télés Youtube. Et de quelle triste belle manière ! L’exemple de ce marabout arrêté par la gendarmerie et emprisonné par le procureur de la République est illustratif de la puissance perdue de nos maras. Du moins, de la plupart d’entre eux. En temps normal, le marabout (comme tous les autres) soumettait à son influence des milliers de disciples ou talibés crédules à qui il promettait le Paradis et aussi des visas pour l’Italie ou pour l’Espagne. Voire l’Amérique ! Un Paradis dont les clés sont détenues par Dieu ou Allah-LeTout-Puissant. En effet, certains disciples se demandent comment un marabout peut-il être embastillé d’ici-bas par un petit « dieu » nommé Macky Sall sans qu’il parvienne mystiquement à raser la prison ou à en trouver les clés pour s’échapper ? Ce alors que c’est le même marabout qui ne cesse de vous promettre le Paradis. « En tout cas, des guides religieux ont montré leurs limites spirituelles ici-bas face au petit « dieu » Macky Sall, à plus forte raison face à Allah-Le Grand Dieu dont les clés du Paradis n’ont pas de…double. A ce propos, d’ailleurs, l’emprisonnement de Karim Wade avait été édifiant sur la perte d’influence de ces marabouts ! Car tous les marabouts du Sénégal réunis et coalisés n’avaient pas réussi à le sortir de prison...Pourtant, ce sont ces mêmes marabouts qui nous promettent le Paradis » prêche un grand islamologue contacté par « Le Témoin quotidien ». Puis, notre prêcheur profite de ces emprisonnements ici-bas de marabouts pour sonner le réveil des consciences et créer un nouveau type de talibés à partir des limites spirituelles de certains guides religieux qui peuvent tout faire sauf « doubler » les clés du Paradis.
GENDARMERIE NOUVELLES BRIGADES À LAGBAR, BOULAL, NDIAGNE ET DAROU MARNANE
La Gendarmerie nationale continue son maillage du territoire national. Hier en compagnie du Haut commandant de la Gendarmerie nationale, le général Moussa Fall, le ministre des Forces Armées, Me Sidiki Kaba, a inauguré des brigades de proximité dans le département de Linguère. Les localités de Lagbar, de Boulal, de Ndiagne et Darou Marnane disposent désormais chacune d’une brigade de proximité. Ces inaugurations, selon le ministre des Forces Armées, entrent dans le cadre du processus de maillage du territoire national et répondent à la politique du président de la République Macky Sall pour la sécurisation des biens et des populations. Ces brigades de proximité seront aussi un a
tout non négligeable dans la lutte contre le vol de bétail devenu un fléau national. Tout dernièrement, le ministre des Forces Armées était dans l’Est du pays, notamment à Kédougou et à Tambacounda, pour l’inauguration des brigades de Fongolimbi, de Khossanto, de Dianké Maka et la Section de recherches de Tamba.
FATICK TROIS MORTS ET DEUX BLESSÉS DANS UN ACCIDENT DE LA ROUTE
Trois personnes ont été tuées et deux autres blessées dans un accident de la route survenu mardi à Darou Salam, dans la région de Fatick, a appris l’APS de sources sécuritaires. Un Prado et un taxi sont entrés en collision dans ce village situé dans la commune de Ndiob. «Toutes les personnes décédées étaient à bord du véhicule de transport en commun, un taxi qui se rendait de Gossas à Diourbel», a précisé le lieutenant Mansour Faye, commandant du centre de secours et d’incendie de Fatick. Une femme âgée d’une soixantaine d’années et le chauffeur du taxi sont décédés sur-le-champ, tandis qu’une jeune dame voyageant avec eux a succombé à ses blessures lorsque les sapeurs-pompiers l’évacuaient à l’hôpital El Hadj-Ibrahima-Niass de Kaolack. L’accident a eu lieu après l’éclatement d’un pneu du véhicule 4x4 qui venait dans le sens inverse du taxi, a dit à l’APS, sous le sceau de l’anonymat, un gendarme en service à Gossas. «Le chauffeur du 4x4 a perdu le contrôle du véhicule, qui a fait plusieurs tonneaux avant de heurter violemment le taxi», a-t-il expliqué. Deux passagers du Prado, blessés, ont été évacués vers des établissements de santé pour y recevoir des soins, selon le gendarme.
LA CÉRÉMONIE D’ENTERREMENT D’EUGÉNIE ROKHAYA AW PRÉVUE CE VENDREDI
La cérémonie d’enterrement de la journaliste Eugénie Rokhaya Aw décédée ce 03 juillet est prévue ce vendredi O8 juillet à 11 h à la Cathédrale du Souvenir Africain de Dakar. Une messe de requiem sera suivie de l’enterrement au cimetière Saint-Lazare de Béthanie. Toute la presse nationale continue de rendre un vibrant hommage à une professionnelle émérite et respectée de toute la corporation. Née en 1952, figure de la Gauche contestataire du début des années 70, emprisonnée par le régime de Senghor, rédactrice de Xarebi, un journal clandestin. Elle fut ensuite journaliste au Soleil, puis à Afrique Nouvelle. Diplômée du Cesti et du Québec avec un doctorat, elle fut professeure de genre et Environnement au Cesti, puis directrice du même établissement. Puis membre respectée du Conseil pour le respect de l’éthique et de la déontologie dans les médias. Elle s’évertuait à s’employer comme consultante des médias.
L’équipe nationale féminine de football a battu ce mardi celle du Burkina Faso 1-0, se qualifiant en quart de finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN)
L’équipe nationale féminine de football a battu ce mardi celle du Burkina Faso 1-0, se qualifiant en quart de finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de la catégorie qui se déroule actuellement au Maroc (2 au 23 juillet).
Les Lionnes, qui avaient battu les Crescent Cranes de l’Ouganda 2-0 lors de la première journée, sont assurées avec six points de faire partie des deux premières places qualificatives dans le groupe A.
Dans cette poule, le Maroc, qui avait dominé le Burkina Faso 1-0 lors de la première journée, compte trois points.
Pour se qualifier en quart de finale, il faut être parmi les deux premiers de chaque poule et les deux meilleures troisièmes des trois poules.
La CAN 2022 se joue avec trois poules de quatre équipes.
Lors de leur première participation en 2012, les Lionnes avaient terminé dernières de leur poule avec trois défaites (0-1 contre la RD Congo et l’Afrique du Sud et 0-5 contre la Guinée Equatoriale).
MALI-CEDEAO, UNE VICTOIRE COÛTEUSE POUR LES DEUX PARTIES
La Cédéao peut se féliciter d’avoir obtenu les engagements exigés pour un retour à l’ordre constitutionnel et la mise en place d’un comité de suivi qui des engagements. Mais l’organisation sous-régionale a aussi dû plier sur la durée de la transition
La Cédéao a décidé dimanche 3 juillet de lever une partie des sanctions imposées au Mali depuis le 9 janvier dernier. La fin d’un bras de fer qui aura duré six mois.
Six mois après les avoir imposées, la Cédéao a finalement levé les sanctions économies et financières contre le Mali. Les sanctions individuelles ciblant les responsables de la junte sont en revanche maintenues, tout comme la suspension du pays des instances de l'organisation régionale.
Mais la confiance est retrouvée. Le Mali et la Cédéao ne sont plus en négociations, mais en collaboration pour une fin de transition apaisée. Des deux côtés, on peut parler de victoire. Une victoire qui aura toutefois fait des dégâts.
Les autorités maliennes de transition ont imposé leur rythme et leur programme, notamment en termes de réformes institutionnelles présentées comme fondatrices ou refondatrices (nouvelle loi électorale, nouvelle Constitution à venir) et obtenu une durée de la transition supérieure aux exigences initiales de la Cédéao. Durée proclamée unilatéralement par décret présidentiel, un coup d’éclat qui a flatté l’orgueil national et renforcé le sentiment de souveraineté devenu la maxime des autorités.
EXCLUSIF SENEPLUS - C’est de notre faim que l’Occident s’engraisse et se remplit les poches. Ce n'est pas avec l'austérité que nous résoudrons les crises économique, alimentaire et climatique, mais par l’avènement du temps de la justice de classe
Don Pedro ne parlait pas. Il n’avait pas quitté sa chambre.
Il avait juré de se venger de Comala. « Je croiserai les bras et Comala mourra de faim. »
"Don Pedro" Juan Rulfo, Pedro Páramo, 1955
Ces derniers mois, les gros titres des journaux nous ont relayé l'extrême préoccupation de l'Europe et des États-Unis face à la famine qui se profilerait partout en Afrique : "Des millions de personnes risquent de mourir de faim à cause de la sécheresse dans la Corne de l'Afrique" ; "Borrell accuse Poutine d'être responsable de la faim en Afrique" ; "La faim menace la stabilité dans des dizaines de pays" ; "La guerre en Ukraine sème la faim en Afrique ; "Joe Biden met en garde contre le "problème mondial" posé par le blocus russe des céréales ukrainiennes" ; "L'UE prévient que la Russie utilisera la famine en Afrique pour rendre l'Occident responsable de la crise" ; "L'Europe et l'Afrique seront extrêmement déstabilisées sur le plan alimentaire, dit Macron". "
Nous aurions pu être vraiment émus par tant de tendresse si l'histoire ne nous racontait pas la famine dans le monde en de termes différents. Ne nous voilons pas le visage ! Dès lors que l’on remonte aux siècles antérieurs, nul ne s'est soucié, ni de la pauvreté alimentaire provoqué par le travail forcé dans les monocultures extensives du tiers-monde, ni des épidémies mortelles de salmonelles qui sévissaient sur tous les territoires où le colonisateur par son appétit de prédation a rompu les délicats équilibres nutritionnels communautaires, que ce soit par des guerres de domination, l'expropriation de territoires et de ressources naturelles, la persécution et la chasse des populations indigènes, ou le pillage esclavagiste de la plus-value.
Que nous nous appelions Indochine, Kongo ou Chiapas, nos famines étaient le cadet des soucis de l’Occident. Sauf lorsqu’elles pouvaient gripper leurs stratagèmes d’exploitation. Et là même, s’il pouvait s’en servir comme prétexte pour mieux nous asservir, il ne s’en privait pas. À aucun moment l’on pouvait s’arrêter pour se rendre compte que nous aussi d’ici, de là, en bas et à gauche, nous pouvions avoir envie de manger et de manger ce que nous aimions manger.
C’est sur les braises de la terre, dans la simple bouche de l’Enfer.
« Abundio » Juan Rulfo, Pedro Páramo, 1955
L’histoire ne ment pas ; celle qui nous empêche de croire en la bienveillante préoccupation des miséricordieux. Sont là pour nous en convaincre, les restes osseux des affamés (littéralement) enterrés dans les plantations de bananes de la United Fruit Company en Amérique centrale, les ossements des affamés du Tchad et de l'Afrique centrale qui ont été enterrés tout le long du chemin de fer Congo-Océan de la Société de Construction des Batignolles au Congo, et ces bagnards des champs d’hévéa pour lesquels il n'y avait rien d'autre qu'un peu de pain de manioc provenant des quotas que le colon exigeait aux femmes, aux vieillards et aux enfants dont on coupait tantôt les mains, tantôt les pieds s’ils n’obtempéraient pas.
Cette même histoire, récurrente, nous rappelle les réserves indiennes en Amérique du Nord et en Patagonie avec leur nourriture rare et mauvaise, rationnée pour forcer la reddition, la soumission absolue et la cession de territoires. Et les notes de l'administrateur de l'île de Java dans les archives espagnoles qui nous racontent que seule la main-d'œuvre esclave et "consommable" pouvait rentabiliser l'investissement colonial, la faim n'était qu'un incident.
Paradigmatique aussi la célèbre famine du Bengale, quand Churchill avait décidé que les Hindous n'avaient pas le droit de se nourrir parce que la priorité c’était le triomphe stratégique de son plan de guerre contre le fascisme.
Le film Trois jours en mai nous en dit davantage, nous livre mille secrets, tout en nous émouvant, nous indignant. Ces trois jours qui changèrent le cours de l’histoire de la seconde guerre mondiale… Les mêmes Britanniques qui pouvaient être émus, les larmes aux yeux, à la vue des millions de Bengali décharnés qui tapissaient les rues et, qui pouvaient faire le reproche au grand Leader mondial de laisser mourir des bengali faméliques et dont les vautours becquetaient les cadavres, sont les mêmes Britanniques qui, de concert avec l’Occident pouvaient tout compte fait, estimer que Churchill ne devait pas être jugé pour le caractère inhumain de son plan, parce que sa vision était celle du XIXe siècle, le siècle victorien et que pour cause, il ne pouvait pas comprendre le monde autrement que par le prime des hiérarchies civilisationnelles. Ce qui donc confirmait la thèse qu’il avait la permission de tuer les Asiatiques par la famine…
Si nous nous focalisons sur le Tchad, ce n’est pas seulement le changement climatique qui a desséché le Lac qui pendant des siècles a généreusement nourri les populations riveraines. Moult expérimentation se sont faite pour accroitre la production de produits céréaliers d’exportation ; « certains ouvrages » comme le « barrage sur la Komadougou (rivière se jetant dans le lac) au Nigeria qui réduit le volume d’eau apporté. Il en est de même pour les ponctions faites le long de ses divers affluents notamment au niveau du Cameroun, pour des barrages devant irriguer des plantations de produits de rente. Bref, tout ce qui constitue la cause anthropique c’est-à-dire « l’utilisation irrationnelle des eaux de surface » Avaler l’eau du lac Tchad pour la régurgiter dans des projets agroalimentaires pour nourrir l'Europe ; nourriture ou profit, cela s’entend ! Et quand bien même réduite à son infime portion congrue, elle continue d’être convoitée pour l’exploitation de ses terres boueuses. Et, de la famine qui taraude et harcèle les pêcheurs, les chasseurs, des petits agriculteurs, aujourd'hui presque disparus ou menacés par Boko Haram, on ne dit rien, presque rien.
« Tout cela qui arrive, c’est de ma faute", s'est-il dit : «la peur d'offenser ceux qui me soutiennent. Parce qu’en vérité ils subviennent à mes besoins. Des pauvres, je ne reçois rien ; les prières ne me remplissent pas l’estomac. »
"Padre Rentería" Juan Rulfo, Pedro Páramo, 1955
En définitive ce que nous appelons "l'Occident" pour simplifier la réflexion en évoquant cette déferlante d’appel tonitruants pour sauver l’Afrique, l’Occident ne se soucie pas de notre famine, bien au contraire, c’est de notre faim qu’il s’engraisse du ventre et se remplit les poches.
Il est vrai que la pandémie a frappé et pleinement touché les chaînes de valeurs délicates et instables dans la production de biens et de services, ainsi que celles de denrées alimentaires. Il est vrai aussi que la guerre localisée en Europe dans deux importants pays producteurs et exportateurs de céréales, la Russie et l'Ukraine, peut affecter et durablement les réseaux de distribution. Mais il est également vrai que la spéculation sur les grains et les pénuries de céréales rapporte d’incommensurables profits à trois sociétés américaines et à une autre, néerlandaise qui contrôlent 80 % du commerce international : Cargill, ADM, Bunge et Dreyfus. L'histoire nous enseigne que sans une telle spéculation inflationniste, la famine du Bengale n'aurait peut-être pas été tant étendue et tant meurtrière. Le rationnement irrationnel qui s’était appliqué au Bengale, risquera bien fort de se reproduire partout dans le monde. Les conséquences de ces processus inflationnistes peuvent déjà s’estimer : celui qui a assez d’argent pour acheter à n'importe quel prix achètera ; celui qui n’en a pas assez pour se permettre l’acquisition nécessaire à sa survie, pourra paisiblement se laisser enterrer sous son pied de bananier dont on récoltera les régimes pour les autres. C’est inversement proportionnel : la spéculation fera le bonheur des certains milliardaires, pendant que la famine nous torturera au quotidien.
Cette famine qui déferle, tient ses origines profondes dans la crise économique que traîne l'Atlantique Nord depuis 2008 et avec ses quantités d’easings et facilités (les prêts que le Nord s'octroie en imprimant de la monnaie sans valeur, la planche à billets). Le capitalisme continue de s'engraisser sur nos bas salaires, déflatés (dévalués par l'inflation). Les politiciens ne chercheront pas de solution mais des prétextes et des boucs émissaires car l'argent sans valeur correspondante, que le Nord a imprimé à tire-larigot aura besoin de ce que l’on nous volera pour être remboursé. Une autre fois, comme de nombreuses fois que le capitalisme nous a exigé contre nous-mêmes, de nombreuses et éternelles dettes coloniales.
Et si juste, nous gobons le feuilleton politique, l’anathème avec lequel les puissants dirigeants du monde couvrent les dits coupables, nous ne comprendrons pas que nos revendications doivent s'adresser aux monopoles de l'énergie (BP, Shell, Total Energies, Exxon et Chevron) et aux monopoles des céréales. Il faut arrêter la spéculation, il faut arrêter de jouer le jeu de la parité des taux de change du système du franc CFA, de l'euro et du dollar. Tels doivent être les objectifs de notre éternelle guerre de classe : la mort du monopole des millionnaires, car ce n'est pas avec l'austérité ou le rationnement que nous résoudrons les crises économique, alimentaire et climatique, mais par l’avènement du temps de la justice de classe.
Seraient bien inspirés les gouvernements qui mobiliseraient ces milliers de jeunes sans emplois dans des projets concertés de productions agricoles à une échelle plus importante que celle de la petite exploitation familiale. Des céréales, nous avons du sorgho, du millet, du maïs et puis sachons regarder à tout cet éventail de produits vivriers nourriciers qui nous entourent : niébé, igname, manioc, fonio, sésame, arachide, pomme de terre…Ce qui ainsi imprimeraient un début de solution au problème de la souveraineté alimentaire. Ce n’est rien d’impossible : le Burkina Faso de Thomas Sankara l’a réalisé en mettant en valeur la Valée du Sourou. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une véritable révolution pour en finir avec les spéculateurs. Avant que la faim n’assassine tous nos rêves d'avenir.
Palmira Telésforo Cruz est communicologue, politologue et chercheure universitaire, issue de la diaspora noire mexicaine. Pendant une dizaine d’années elle a travaillé au développement de la Casa R. Hankili Àfrica, Centro Historico, Ciudad de México.
LE REPLI FRANÇAIS DU MALI, UNE MANOEUVRE HORS NORME À MARCHE FORCÉE
Pousssés vers la sortie par la junte malienne, les Français ont entamé leur repli en février au terme de neuf ans de présence antijihadiste ininterrompue. Les militaires sont en passe de quitter courant août leur dernière emprise malienne
Containers par dizaines, blindés à perte de vue sur les bas-côtés, ballet incessant de chariots élévateurs: c'est l'effervescence sur la base militaire française (BAP) de Niamey, au Niger, point de transit des matériels sortant du Mali que la France doit quitter d'ici quelques semaines.
Exit les vastes opérations antijihadistes longtemps menées dans les sables sahéliens par les soldats français.Aujourd'hui, "ce désengagement du Mali constitue la plus grosse de nos missions", explique le sous-chef opérations de la force Barkhane, le colonel Hubert Beaudoin.
"C'est une manoeuvre gigantesque", renchérit le commandant Thierry (la majorité des militaires français ne sont citables que par leur prénom pour des raisons de sécurité, ndr), chef d'orchestre de l'ensemble des mouvements logistiques sur la BAP. Deux à trois convois aériens par jour et deux à trois convois routiers par semaine relient la base de Gao, au Mali, à celle de Niamey.
Pousssés vers la sortie par une junte malienne hostile, les Français ont entamé leur repli en février au terme de neuf ans de présence ininterrompue pour lutter contre les jihadistes.Après Gossi et Menaka, les militaires sont en passe de quitter courant août leur dernière emprise malienne.
Au total, la France doit sortir du Mali quelque 4.000 containers et un millier de véhicules, dont des centaines de blindés.
Le colonel Laurent Grebil, responsable logistique de l'opération Barkhane, a déjà vécu une sortie de théâtre, il y a dix ans en Afghanistan.Toutefois "la Kapisa (nord-est) faisait la taille d'un département français.Ici, la complexité de la manoeuvre vient des distances à parcourir et du volume de matériel et d'hommes à sortir en un temps compressé", commente-t-il. Ensuite, "il faudra un peu moins d'un an pour tout ramener en France".
Sur le parking de la zone de transit de l'aéroport militaire français, des Fenwick déplacent des palettes chargées de matériels divers: pièces de rechange, lits de camps, équipement électrique, frigos...
Le long de la route poussiéreuse qui sillonne l'emprise, des soldats somnolent sur des lits de camp, sous des bâches kaki tirées entre deux blindés.Arrivés la veille d'une mission d'escorte de plusieurs dizaines de véhicules civils en provenance de Gao, les légionnaires repartiront cette nuit en sens inverse.Un rythme effréné qu'imposent les courts délais fixés par l'Elysée: la France doit avoir quitté le Mali d'ici la fin de l'été.
- Saison des pluies -
La route qui relie les villes de Gao et Niamey, éloignées de près de 500 kilomètres, traverse la zone semi-désertique dite des trois frontières, réputée servir de refuge à des groupes jihadistes affiliés à l'Etat islamique.
Dans cette région du Liptako, "les groupes armés terroristes pratiquent l'évitement face à Barkhane depuis quelques mois.Pour autant, nous restons sur nos gardes", explique le sous-chef opérations de Barkhane.
Un ultime coup d'éclat symbolique n'est pas à exclure pour marquer les esprits, prévient le lieutenant-colonel Eric, de la cellule renseignement de Barkhane.
"La France partant, un vrai vide sécuritaire va se créer, chacun va essayer d'occuper l'espace, et un des moyens d'occuper au moins l'espace des perceptions serait de nous porter un coup.Dans toute opération, qu'elle soit de petite ou de grande envergure, la phase de désengagement est toujours la plus dangereuse", fait valoir l'officier.
Ce retrait intervient en pleine flambée de violences au Sahel.Plus de 2.000 civils ont été tués au Mali, Niger et Burkina Faso depuis le début de l'année, soit déjà plus que les 2.021 recensés pour toute l'année 2021, selon les calculs de l'AFP à partir d'une compilation de l'ONG spécialisée Acled.
Sur le tarmac écrasé de chaleur, deux avions de chasse Mirage 2000D armés de bombes GBU font rugir leur moteur, prêts à décoller."Nous allons appuyer un convoi dans la partie identifiée comme la plus à risque du trajet.Le bruit des avions a un effet dissuasif sur les groupes armés", explique le lieutenant-colonel Pierre-Henri, commandant du détachement chasse.La base dispose également de six drones armés pour veiller depuis le ciel à la sécurité des convois.
La saison des pluies qui vient de débuter pose un défi supplémentaire.
"Contrairement aux véhicules militaires, les camions civils sont sujets aux caprices de la météo car ils ne peuvent pas quitter les routes goudronnées" sous peine de s'embourber, commente le lieutenant-colonel Samir, chef du centre opérations interarmées (COIA) de Barkhane, à N'Djamena.
En outre, "la pluie peut clouer au sol les avions et rendre les drones aveugles", privant les convois de leurs anges gardiens, note-t-il.
Au terme de ce repli titanesque, seuls 2.500 militaires seront maintenus au Sahel contre plus de 5.000 il y a encore deux ans.
La France conservera notamment plus d'un millier d'hommes au Niger, où un groupement tactique continuera de travailler en partenariat avec les forces nigériennes.
Mais le sur-régime auquel est confrontée la BAP de Niamey ne perdurera pas, assure son commandant, le colonel Loïc Mandereau. "Cette base n'a pas vocation à grossir.On ne transfère pas Gao à Niamey", insiste-t-il. L'heure est à la discrétion, alors que les autorités nigériennes ont signifié leur refus de voir la présence française se densifier sur leur territoire.
CAN FEMININE : HAPSATOU MALADO DIALLO, LE FACTEUR X DES LIONNES
L’attaquante internationale de l’Union sportive des Parcelles Assainies (USPA), Hapsatou Malado Diallo, a réussi à provoquer deux penaltys pour l’équipe nationale féminine qui s’est qualifiée ce mardi en quart de finale de la CAN 2022
Dakar, 5 juil (APS) - L’attaquante internationale de l’Union sportive des Parcelles Assainies (USPA), Hapsatou Malado Diallo, a réussi à provoquer deux penaltys pour l’équipe nationale féminine qui s’est qualifiée ce mardi en quart de finale de la CAN 2022 qui se déroule au Maroc (2 au 23 juillet).
Internationale U17, U20 et seniors, la native de Tambacounda (sud-est) a été fauchée en pleine surface de réparation contre le Burkina Faso.
Le penalty sifflé par l’arbitre a été transformé à la 84-ème minute par Korka Fall, entrée en cours de jeu.
Dimanche, contre l’Ouganda battu 2-0, elle a eu le même traitement de la part de la défense ougandaise.
Sur un débordement du côté gauche, elle a été victime d’un tacle non maîtrisé de la part d’un défenseur des Crescent Cranes.
Désignée à l’exécution du penalty, Awa Diakhaté a marqué le premier but de la partie et le premier but des Lionnes en phase finale de la CAN.
La présidente de la Commission du football féminin, Seyni Ndir Seck, présente comme une surdouée cette jeune footballeuse qui n’a pas encore 17 ans.
Dans un entretien avec CAFOnline.com, Serena Léna Gomis, membre du staff de l’US Parcelles Assainies et de l’équipe nationale U20, déclare que la jeune footballeuse, qui doit faire face à la concurrence de Nguenar Ndiaye et de Mama Diop, "est le présent et le futur de l’équipe nationale".
En deux matchs des Lionnes, la native de Tambacounda est en train de confirmer les prédictions de ces deux anciennes internationales sénégalaises.
Déjà, lors du premier match amical joué contre les Lionnes Indomptables (2-2), c’est elle qui avait marqué le but égalisateur, permettant à son équipe de revenir dans le match dominé par les Camerounaises à Douala, en mai dernier.
Très forte mentalement, celle qui a joué pour les sélections U17, U20 et senior ne s’est pas démontée lors des tirs au but à Bamako lors de la manche retour des éliminatoires de la CAN 2022.
"Elle avait fait preuve d’un gros caractère et elle a transformé son tir au but", avait confié à l’APS Seyni Ndir Seck, la présidente de la Commission du football féminin.
LES CHEFS D’ÉTAT AFRICAINS ATTENDUS A DAKAR
L’État du Sénégal et le Groupe de la Banque mondiale organisent le 7 juillet 2022, une réunion de haut niveau avec des dirigeants africains. L’objectif est de mobiliser les pays d’Afrique pour la mise en œuvre du programme de l’Association internationale
L’État du Sénégal et le Groupe de la Banque mondiale organisent, le 7 juillet 2022, une réunion de haut niveau avec des dirigeants africains. L’objectif, à en croire un communiqué de la Banque parvenu à emedia, c’est de mobiliser les pays d’Afrique pour la mise en œuvre du programme de l’Association internationale de développement (IDA-20). D’autant plus que les chefs d’État africains avaient déjà pleinement soutenu les priorités et l’enveloppe financière d’IDA-20, l’année dernière, lors d’un sommet similaire tenu à Abidjan, note la même source. Le cycle de l’IDA-20 couvre la période allant du 1er juillet 2022 au 30 juin 2025.
À cette réunion —présidée par Macky Sall, président de la République du Sénégal, les dirigeants et responsables de la mise en œuvre des projets seront invités à exploiter pleinement le programme de l’IDA-20, en s’appuyant sur l’expertise de la Banque mondiale et de sa présence dans les pays, dans le but d’obtenir des résultats durables au bénéfice des populations africaines. Selon le communiqué, cet événement sera l’occasion de conforter la position de la Banque mondiale, et en particulier de l’IDA, au cœur des efforts déployés par la région pour gérer et surmonter les multiples crises auxquelles elle doit faire face. Les chefs d’État confirmeront leur engagement en faveur d’une reprise vigoureuse en Afrique et s’attacheront à cerner les projets prioritaires susceptibles d’apporter une transformation et d’assurer un « bond en avant » du continent avec l’aide dédiée de l’IDA.
Le texte rappelle que l’Afrique est la région qui compte le plus de pays (39 sur 74) bénéficiaires de l’IDA-20, dont le thème est « Mieux reconstruire après la crise : pour un avenir vert, résilient et inclusif ». Une présence qui ne surprend guère quand on sait que Les pays africains sont durement touchés par des crises mondiales à répétition (changements climatiques, pandémie de COVID-19, montée de l’insécurité, et plus récemment la crise en Ukraine).
VOICI LA SELECTION DU SENEGAL FACE AU BURKINA FASO
On connaît le onze de départ de l'équipe du Sénégal qui va affronter le Burkina Faso, ce mardi (17h00), lors de la deuxième journée de la Coupe d'Afrique des Nations de football féminin
On connaît le onze de départ de l'équipe du Sénégal qui va affronter le Burkina Faso, ce mardi (17h00), lors de la deuxième journée de la Coupe d'Afrique des Nations de football féminin se jouant au Maroc.