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20 juin 2025
MANAR SALL, MEILLEUR MANAGER DE L’ANNÉE
Manar Sall, ancien Conseiller technique du ministre du Pétrole et des Energies et actuel Directeur général de Petrosen Trading et Services a été désigné, samedi 2 juillet, Cauris d’or du meilleur manager homme de l’année 2022.
Manar Sall, ancien Conseiller technique du ministre du Pétrole et des Energies et actuel Directeur général de Petrosen Trading et Services a été désigné, samedi 2 juillet, Cauris d’or du meilleur manager homme de l’année 2022. C’est la deuxième distinction décernée à Manar Sall en moins d’un mois, à en croire le site senpetrogaz.sn. Le 13 juin dernier, le Directeur général de Petrosen Trading et Services avait, en effet, remporté le Prix Calebasse du Meilleur Manager Homme de l’année.
Ces deux trophées, selon notre source, viennent récompenser l’excellent travail que mène M. Sall à la tête de Petrosen Trading et Services. Grâce à son leadership, cette entreprise, créée en novembre 2019 et dont les activités ont démarré en avril 2020, a pu réaliser un chiffre d’affaires de plus de 56 milliards de F CFA en 2021.
Depuis le début de cette année, l’entreprise réalise un chiffre d’affaires de 50 milliards de F CFA par mois, explique notre source. Avant d’ajouter qu’ à la fin 2022, elle atteindra la barre des 600 milliards. Toute chose qui la placera dans le top 10 des meilleures entreprises du Sénégal.
ISRAËL DONNE LE SOURIRE AUX FAMILLES
L’ambassadeur d’Israël à Dakar, Ben Bourgel, a offert, lundi, des moutons, à des familles sénégalaises démunies pour leur permettre de célébrer la fête de tabaski prévue dimanche.
Dakar, 4 juil (APS) - L’ambassadeur d’Israël à Dakar, Ben Bourgel, a offert, lundi, des moutons, à des familles sénégalaises démunies pour leur permettre de célébrer la fête de tabaski prévue dimanche.
La cérémonie de la 14ème édition du traditionnel don de moutons de l’ambassade d’Israël au Sénégal s’est tenue au Centre Guindi, en présence de sa directrice, Maïmouna Baldé, et l’imam Oumar Diène, représentant l’Association des imams et oulémas du Sénégal.
La coopération entre le Sénégal et Israël doit pouvoir répondre concrètement aux besoins des populations dans divers domaines, tels que la lutte contre les effets des changements climatiques, la sécurité alimentaire, la stabilité, la santé, ou l’éducation, a indiqué le diplomate.
Il a salué le renforcement des relations entre les deux pays, évoquant une coopération basée ’’bien entendu sur les liens d’amitié historiques’’ entre Israël et le Sénégal.
’’Le renforcement de cette coopération s’appuie aussi sur le constat simple fait au plus haut niveau tant en Israël qu’au Sénégal. Pour affronter les défis communs, nous devons unir nos forces’’, a fait savoir Bourgel.
Il a signalé que c’est dans cette ligne que s’inscrit l’action de la représentation diplomatique israélienne au Sénégal.
A titre d’illustration, Bourgel qui a assisté à sa première cérémonie de remise de moutons, a cité les actions menées par son pays dans le cadre de cette coopération.
Il est revenu sur l’accompagnement des CEM en matériels informatiques, la remise des dons en médicaments dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 avec 150 000 doses de vaccins mis à la disposition du Sénégal dans le cadre du programme Covax.
’’Des stagiaires du Sénégal et d’autres pays du continent africain ont continué de venir se faire former par MASHAV dans les domaines dans lesquels Israël a acquis une expertise de renommée mondiale, tels que les méthodes d’irrigation et l’entreprenariat agricole’’, a déclaré Ben Bourgel.
L’Ambassade d’Israël a remis des moutons à des dizaines de nécessiteux dont des personnes vivant avec un handicap.
SOULAGEMENT À BAMAKO APRÈS LA LEVÉE DES SANCTIONS DE LA CEDEAO
La levée de l'embargo était lundi le principal point de discussions au grand marché du pays. Outre Abidjan, des commerçants affirment envisager aller faire des achats à Dakar dont le port accueille une partie des marchandises à destination du Mali voisin
"Je compte partir demain mardi à Abidjan faire des achats !" Commerçante à Bamako, Kadiatou Coulibaly ne cache pas sa satisfaction de pouvoir retourner en Côte d'Ivoire voisine après six mois, au lendemain de la levée de l'embargo ouest-africain contre le Mali, puni après deux coups d'Etats.
Depuis plusieurs mois, "ce sont les mêmes articles (dans les étals). Je suis très contente pour la fin de l'embargo", affirme cette vendeuse de pagnes et autres articles féminins, la quarantaine, aux Halles de Bamako, un des plus grands marchés de la capitale malienne.
"C'est un grand soulagement pour le secteur des transports. Tous les chauffeurs ont repris après l'annonce de la levée des sanctions", renchérit Youssouf Traoré, président du Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR), dans ce pays enclavé et essentiellement dépendant des échanges routiers avec ses voisins ouest-africains pour son approvisionnement.
Les dirigeants ouest-africains ont levé dimanche à Accra les sanctions commerciales et financières décidées en janvier contre le Mali, au cœur du Sahel, théâtre de deux coups d'Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique dans ce pays va de pair avec une grave crise sécuritaire depuis 2012 et le déclenchement d'insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord.
Les colonels au pouvoir ont cédé à des exigences de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) en publiant récemment une nouvelle loi électorale et un calendrier prévoyant notamment une élection présidentielle en février 2024, lors d'une transition limitée à deux ans. Les sanctions individuelles et la suspension du Mali des organes de la Cédéao restent cependant maintenues jusqu'au retour à l'ordre constitutionnel.
La levée de l'embargo était lundi le principal point de discussions au grand marché de Bamako. Outre Abidjan, des commerçants affirment envisager aller faire des achats à Dakar dont le port accueille une partie des marchandises à destination du Mali voisin.
À une semaine de l'Aïd
La fin du blocus a lieu à moins d'une semaine de la fête musulmane de l'Aïd al-Adha, prévue le 9 juillet au Mali où elle est appelée Tabaski, traditionnellement une occasion de nombreuses dépenses.
La commerçante Kadiatou Coulibaly envisage aller à Abidjan pour des achats et "revenir les vendre pour la fête. Les femmes n'aiment que les nouveautés"."Il faut qu'on vende nos moutons à nos frères sénégalais et ivoiriens avant!", déclarait récemment à l'AFP devant ses bêtes à Bamako un vendeur de bétails, anonymement.
Le Mali, fort d'un large cheptel et d'une importante population pastorale, est un des premiers pourvoyeurs de bétail pour la sous-région. Les membres et responsables du Conseil malien des chargeurs se sont rués lundi au siège de cette organisation dans le centre de Bamako.
"Nous pensons qu'avec la levée de l'embargo, les activités économiques et de transport vont" reprendre vers les pays ouest-africains, affirme M. Traoré du CMTR. "Nous sortons d'une situation qui a fragilisé beaucoup d'entreprises", souligne Youssouf Bathily, président de la chambre de commerce et d'industrie du Mali.
L'instabilité et les sanctions ont entraîné "une révision à la baisse des estimations de croissance du produit intérieur brut de 5,3% à 3,4%" pour 2022 "et une détérioration des conditions de vie" au Mali, dont les importations proviennent à environ 42% des pays ouest-africains, souligne un récent rapport de l'ONU.
A cause des sanctions, des institutions comme la Banque mondiale et la Banque africaine de développement avaient suspendu les décaissements pour le Mali, également en défaut de paiement notamment sur le marché financier ouest-africain.
"Pendant l'embargo on a trouvé des solutions alternatives. Nous sommes passés par (les ports de Nouakchott) et Conakry", pour contourner Dakar et Abidjan. "Nos activités étaient arrêtées à 70%. Nous attendons maintenant l'accompagnement de l'Etat dans la fiscalité pour bien démarrer", ajoute M. Touré du CMTR.
SEYDOU DROIT AU BUT
Président du club fanion de la Casamance, Seydou Sané a arpenté les Marches du Quotidien quelques heures après avoir pris Dame coupe dans ses bras au Stade Lat Dior de Thiès - ENTRETIEN
Le Casa Sports a réalisé un doublé historique : il a gagné le Championnat et la Coupe du Sénégal de football. Président du club fanion de la Casamance, Seydou Sané a arpenté les Marches du Quotidien quelques heures après avoir pris Dame coupe dans ses bras au Stade Lat Dior de Thiès. Dans cet entretien, il donne les clefs du succès, les efforts à fournir pour jouer les premiers rôles en Ligue des champions africaine.
Vous avez réalisé le doublé : Championnat-Coupe du Sénégal. Quelle a été la clé de la réussite du Casa Sports cette saison ?
La clé de la réussite cette saison ? C’est une porte qui a une double clé ou une triple clé. Vous utilisez une seule clé ça ne s’ouvre pas, il faut utiliser les 3 clés en même temps. Première clé, il y a d’abord la solidarité entre les jeunes, entre l’administration, entre le public et entre les supporters. On a été inclusifs. Deuxième clé : il fallait une responsabilité financière. Vous savez, quand nous avons pris le Casa Sports en 2014, ce n’était pas évident. Quand le Casa devait voyager sur Dakar, ce n’était pas aussi évident quand on est arrivés. Il fallait trouver un endroit pour loger l’équipe, c’est très difficile. Alors la deuxième clé, il fallait avoir une stabilité financière permettant au Casa d’être autonome pour voyager tranquillement. C’est le lieu de remercier le chef de l’Etat parce que nous lui avions dit que c’était difficile, dès lors il nous a donné un bus neuf…
L’Etat a donc contribué ?
Oui parce que le président parlait d’équité territoriale et c’était juste parce que le Casa était le seul club qui se déplace tous les week-ends. Et les autres clubs venaient une seule fois à Ziguinchor. Or le Casa Sports va à Saint-Louis, Dakar…
Nous avons sollicité des partenariats qui nous ont permis d’asseoir et de contribuer pour avoir une stabilité financière. Il y a des donateurs qui ne veulent pas qu’on les cite. A côté de ça, nous avons développé la vente des joueurs de la petite catégorie. Ça nous a permis d’avoir une gestion beaucoup plus transparente, plus saine et d’asseoir une politique financière qui permet au Casa de payer les salaires. Après, nous avons signé une convention avec une banque. Nous avons «bancarisé» tous les joueurs, toute l’équipe. Il n’y a pas à payer via des enveloppes et tous les joueurs perçoivent, au même titre que les fonctionnaires, leurs émoluments à travers ce mécanisme. Donc ils sont stables, ils ne sont pas stressés. La seule chose qu’on donne directement ce sont les primes. A partir du 25 de chaque mois, tous les joueurs ont leurs salaires. Troisième élément, il fallait croire à une autonomie administrative et technique parce que quand le Casa devait se réunir, le Comité exécutif n’avait pas de siège. On allait dans les bureaux, on nous passait des locaux, et parfois vous y allez on vous dit que le gardien est parti avec les clés. Plusieurs fois les réunions ont été reportées faute de locaux. On s’est dit qu’il fallait un siège avec un numéro de téléphone, une assistante, etc. Et nous avons pu créer ce cadre où l’entraîneur a un bureau. Les mardis à 18h, tous les techniciens, les anciens viennent, que je sois là ou pas, c’est institutionnalisé. C’est la réunion technique, on évalue la journée précédente. L’évaluation n’est pas seulement technique. On dit est-ce que les enfants ont mangé tôt ? Est-ce qu’ils sont arrivés tôt pour s’entraîner ? Comment a été le match précédent ? On évalue jusqu’à 22h-23h…
Quand on analyse ces trois clés : autonomie technique, financière, administrative, on s’est dit qu’il n’y a plus rien à craindre, on peut foncer. Voilà les clés de notre réussite. Un autre élément, ce sont la patience et la persévérance. Quand nous sommes venus en 2014, nous nous sommes dit qu’il nous faut une vision très large du travail. Nous avons organisé un atelier de trois jours. Nous avons dit qu’à l’horizon 2020-2022, nous devons avoir un cadre attrayant. Comment y arriver ? Il faut dégager des objectifs opérationnels chaque année. Nous avons dit en 2014, nous allons commencer, et en 2014-2015, on va se maintenir, on n’a pas d’ambition. Et fort heureusement, nous sommes allés en finale contre toute attente. En 2016, on est revenus en finale, nous avons perdu. On y est arrivés comme ça sans que cela ne soit un objectif. L’appétit venant en mangeant, on s’est encore retrouvés en finale. On a perdu mais on en a tiré des leçons. Quand on perdait, nos cadets et juniors gagnaient 3 ans de suite. Les gens n’avaient pas remarqué cela. Les gens ont failli même frustrer les gosses qui gagnaient chaque année et qui ne recevaient pas d’accueil populaire. Parce qu’ils ne considéraient pas les cadets et juniors. Les cadets avaient comme coach Maguette Gningue et les juniors, Ansou, le coach de l’équipe A.
A l’époque, je leur ai dit : «J’ai une vision pour 2022, prenez ces équipes-là et préparez les gosses.» Ils ont commencé à gagner mais personne n’y prêtait attention. Pour l’équipe A, il fallait jouer le maintien. Chaque fois on était 6èmes, 8èmes, on a même frôlé la descente. Un club, pour qu’il soit fort, c’est l’addition des talents… Nous avons préparé ces jeunes et j’ai dit à Ansou : «Tu vas laisser les juniors pour être l’adjoint de Badara Sarr.» Maguette, qui avait les cadets, a pris les juniors. Quand Badara Sarr est parti en 2019, Ansou a été confirmé comme coach titulaire du Casa. Vous voyez qu’il a fait du chemin. Quand il a pris le Casa la première année, il m’a dit : «On ne peut pas être parmi les trois premiers, on peut avoir comme objectif de sauver la saison et se maintenir.» Des gens ont dit non, le Casa n’est pas à un niveau où il faut dire maintien, on gagne ou on gagne. J’ai fait comprendre aux supporters qu’on est en train de construire. Ils ont dit : «Non le Casa Sports n’est pas cette équipe, c’est une équipe qui doit confirmer chaque année.» Nous avons été têtus et avons insisté. Aujourd’hui l’histoire nous a donné raison parce que 80% des jeunes qui ont gagné, ont grandi avec Ansou.
Dans votre politique de recrutement de joueurs aussi, vous pensez beaucoup à aller vers la Gambie. Quel est un peu ce lien ?
C’est vrai, la plupart des joueurs qui sont recrutés au Casa, sont au niveau de la frontière entre le Sénégal et la Gambie. Vous allez entendre Lamine Diadhiou, Alassane Faty, Bourama Sambou. Parfois, ils sont sénégalais par ci et gambiens par là. Quand on chante en diola, ils comprennent déjà le diola, le mandingue. Donc, ils se retrouvent déjà dans ce que nous faisons. Et c’est pourquoi ils ont tendance à dire que Ziguinchor est proche de la Gambie. Ils peuvent aller voir leurs parents quand ils veulent. Donc, ils sont à l’aise. Raison pour laquelle dans nos choix, on préfère prendre les Gambiens qui comprennent déjà l’environnement et l’intègrent facilement. Alors la plupart du temps, on se retrouve avec les Gambiens. Nous sommes dans un championnat professionnel alors qu’en Gambie, ils sont toujours en amateur. Donc les gosses ont tendance à venir à Ziguinchor pour une visibilité et ils y prennent goût. Après, ils cherchent à jouer dans l’Equipe nationale du Sénégal. On a Lamine Diadhiou, Alassane et Matar qui ont choisi de jouer pour le Sénégal.
Aujourd’hui, qu’est-ce qu’il faut faire pour que Casa reste un club fort dans la durée parce que vous avez un atout, la base affective. Contrairement à beaucoup de clubs dakarois.
Je disais que si on ne fait pas attention, les clubs traditionnels vont disparaître. Vous avez vu ce qui s’est passé cette année ? Chez les cadets (Coupe du Sénégal), ce sont des centres, des académies. Chez les juniors aussi, ce sont des académies. Avec les séniors, académie plus un club traditionnel (Casa). Sur les 6 finalistes de la Coupe du Sénégal, 5 sont des académies. Une seule équipe traditionnelle a survécu. Et c’est déjà un indicateur très dangereux. N’eût été le Casa Sports, on aurait 6 équipes académiciennes. Et c’est dangereux parce que la volonté et l’engagement des centres ne sont pas les mêmes que les clubs traditionnels. Tu ne peux pas parler du Casa sans pour autant parler des supporters. Mais on peut parler d’un centre de formation sans parler des supporters. Ce n’est pas leur problème, ce qui est important pour eux, c’est de recruter et vendre. Or, le club traditionnel va au-delà de ces aspects. Quand vous prenez la Linguère de Saint-Louis, ce n’est pas la même chose. Aujourd’hui, ces académiciens, comme on les appelle, sont en train de broyer le football sénégalais. Il faut faire attention, il y a quelques clubs qui résistent. Et pour le faire dans la durée, il faut qu’on garde notre identité traditionnelle, qu’on fasse une ouverture vers le modernisme. C’est pourquoi nous sommes en train de construire un centre pour faire comme les académiciens, tout en gardant notre identité. Notre objectif, c’est de finir le centre de formation. Nous l’avons déjà commencé pour un coût de 2 milliards. Et j’avais même, en son temps, rencontré le ministère des Finances pour que dans le programme Xeuyou ndaw yi, l’Etat puisse apporter son soutien à côté des partenaires stratégiques du projet, qui sont des Finlandais et des Allemands. Nous avons déjà commencé les bâtiments. Nous pensons terminer la pelouse vers la fin de l’année. Et maintenant, le gros bâtiment va être achevé en décembre 2023. Avec le potentiel que nous avons dans la région naturelle de Casamance, on pourra retenir en Casamance tous ces joueurs qui viennent parfois vendre leur talent à Dakar. On aura un cadre pour les garder. Nous avons une équipe féminine qui a joué la finale cette année. Nous sommes montés en première division. Nous avons des cadets qui ont été éliminés par les centres aux tirs au but. Si on ne se modernise pas, on risque d’être dépassés. Et quand vous êtes un championnat sans clubs traditionnels, avec uniquement des centres, imaginez à quoi cela va ressembler ? Il n’y aura jamais de public, jamais d’annonceurs, jamais de sponsors. Ce ne sera pas beau…
Mais, le modèle économique a besoin d’être financé. Quelles sont les stratégies de financement ?
Nous avons des partenaires dans le cadre des projets gagnant-gagnant. Nous avons déjà l’apport du terrain qui aujourd’hui est en plein cœur de Ziguinchor. Et si on devait l’évaluer, c’est presque 1 milliard. Nous avons les partenaires parce que le projet est porteur d’espoir. A côté du sport, nous allons employer presque plus de 100 personnes parce qu’il y a une piscine olympique, un terrain multifonctionnel où l’on peut faire du basket, du hand-ball, du volley et c’est avec 450 places refermées à l’intérieur. En plus, nous avons le terrain de foot. A l’intérieur, il y aura un hôtel parce que nous voulons développer le tourisme sportif à partir de ce centre. Et que le centre va normalement générer tellement de moyens que quiconque voudrait financer cela parce qu’il est sûr de pouvoir retrouver son argent. C’est vraiment un projet porteur d’espoir.
Est-ce qu’aussi, avec le succès du Casa Sports, ça donne une exposition médiatique du joueur, qui passe en Equipe nationale mais aussi qui est vu par les recruteurs. Est-ce que vous n’avez pas de crainte qu’on vous écrête l’équipe ?
Bien sûr ! Et c’est ça le problème actuel. Aujourd’hui, nous avons 10 joueurs qui sont en Equipe nationale locale. Ils sont en stage dont 7 sont avec l’Equipe nationale locale et 3 avec les U20. Donc sur les 11 titulaires, il n’y a qu’un seul qui n’a pas été retenu. On a le seul champion d’Afrique, c’est l’histoire que nous avons marquée. C’est la première fois que le Sénégal gagne la Coupe d’Afrique avec un joueur local et il appartient au Casa Sports. Ce qui a permis de vendre le Casa Sports aujourd’hui. Sadio a gagné tous les trophées depuis les Navétanes. C’est un joueur complet. Il mérite des récompenses. C’est pourquoi je dis que pour valoriser les joueurs, il faut le faire et surtout quand il s’agit d’un joueur local.
L’autre élément ? Sur les 10 qui sont en regroupement, presque tout le monde est en train de partir. Nous avons une pression énorme, surtout avec les agents recruteurs, et tu as envie même de dire qu’il faut les laisser partir et après on va trouver quelqu’un. Si tout le monde part, on aura de l’argent. Mais, on ne sera pas compétitifs. Et c’est pourquoi, je dis aux joueurs : «Donnez-vous le temps parce qu’aujourd’hui, nous sommes en train d’assister à un fléau qui est dangereux si les gens n’y prennent pas garde.» Car les joueurs vont très tôt en Europe et ils reviennent. Regardez toute la masse qui est partie à Metz, en Hongrie et ailleurs. Ils sont en train de revenir. Ils n’ont même pas fait une saison et ils ne sont pas performants. Les clubs les lâchent. Ils reviennent au Sénégal rejouer pour chercher à repartir. Quand ils partent, ils n’ont pas le minimum de temps (de jeu) dans les jambes. On joue 26 journées alors que la moyenne par saison est de 35 matchs au minimum. Or, si tu joues tous les matchs et que tu n’as jamais été malade, jamais été absent, ce sont maximum 26 matchs.
En parlant de Coupe d’Afrique et d’ouverture au niveau africain, que doit être la stratégie du Casa Sports, parce que vous avez une équipe ambassadrice du Sénégal sur le continent africain. Et surtout, on est champions d’Afrique donc, il y a un focus sur le football sénégalais…
Ça nous stresse parfois parce que, au-delà du Casa Sports, on porte l’image du Sénégal qui est la vitrine du football africain aujourd’hui. Si vous prenez la Guinée par exemple, elle a 4 représentants. On en a 2 parce qu’on n’est pas dans le top 12 des pays où les clubs sont performants. Or, c’est un paradoxe. Le Sénégal est une vitrine et est parmi les 18 meilleurs pays au monde en termes de football. Alors qu’il n’y a aucun club qui fait partie du top 12. Et pour bénéficier des largesses de la Caf, il faut qu’un des clubs ait un coefficient élevé. Et le coefficient élevé se mesure à partir des quarts puis des demi-finales. Et on n’a que rarement atteint ce niveau. Tant que nous n’aurons pas une certaine régularité, on aura toujours un représentant à la Coupe de la Caf et un autre en Ligue. C’est le minimum.
L’Egypte que nous gagnons chaque année, le Maroc qui n’arrive plus en finale, leurs clubs ont gagné la Ligue des Champions. Pour la Coupe Caf, ils ont eu 2 représentants. Il nous faut une politique pour maintenir les joueurs. Nous sommes déjà présents dans la sous-région. Nous avons recruté un jeune Malien. Nous sommes dans la continuité car les délais sont tellement courts qu’il faut aller vite. Il faut renforcer cette équipe.
Et le traitement salarial ?
Bien sûr qu’ils vont te dire, s’ils doivent rester, il faut multiplier leur salaire par 2.
Qu’est-ce que l’Etat a fait ?
Il faut chercher de l’argent. On n’a pas la subvention qu’ont les clubs ivoiriens. Je suis mal placé pour en parler parce que je suis le porte-parole de la Fédération. D’ailleurs, c’est le lieu de féliciter et remercier le chef de l’Etat. La Coupe du Sénégal, ce n’étaient jamais 30 millions. C’étaient 10 ou 15 millions. Depuis la saison dernière, le Président nous avait donné 30 millions et 20 millions à Diambars. Cette fois-ci, juste après la finale, nous avons reçu 30 millions.
Quelles sont vos attentes ?
Maintenant, il faut qu’on sensibilise l’Etat. Pour bien représenter le Sénégal, il faut minimum 300 millions. Quand je dois recevoir le Tout Puissant Mazembé, c’est moi qui dois prendre en charge le transport. Au-delà de 200 km, c’est vous qui prenez en charge le transport de l’équipe adverse, le logement dans un hôtel 4 étoiles minimum. Vous trouvez 2 petites voitures pour les officiels et un bus pour les joueurs. Plus vous avancez, plus c’est cher. Mais si on vous élimine au premier tour, c’est moins cher. Si vous êtes ambitieux, il faut des moyens. Notre souhait, c’est de pouvoir amener quelques supporters. Nos joueurs ont une relation particulière avec nos supporters. C’est pourquoi nous allons davantage sensibiliser le chef de l’Etat. Nous pensons qu’il va nous soutenir. Il faut le remercier parce que le budget du ministère des Sports est à plus de 30 milliards alors qu’il y a quelques années, ce département n’avait même pas 5 milliards. Sans compter les projets d’infrastructures. On a récemment procédé au lancement des travaux de rénovation des stades Léopold Sédar Senghor, Alioune Sitoé, Ely Manel Fall de Diourbel et de Kaolack. Ils vont être rénovés en 19 mois.
Est-ce que le Casa va recevoir à Ziguinchor ?
C’est notre souhait. Le ministre s’est engagé à mettre le minimum. D’ailleurs, il y aura une mission de la Fédération pour voir les installations. S’il y a des réserves à faire, qu’on puisse les relever en attendant la venue de la commission de la Caf.
Quels seront vos objectifs en Ligue des champions ?
Nous voulons aller au-delà des phases de poules. Plus on avance, mieux le Sénégal se fera représenter. C’est pourquoi la Fédération va nous soutenir pour 25 millions parce que c’est un enjeu national. Nous allons porter le manteau du club du pays champion d’Afrique. C’est lourd.
Les 25 millions de la Fédération pourraient suffire ?
Non ! C’est juste un effort de la Fédération. Nous allons voir le Président et lui dire qu’on doit être soutenus. Si on n’a pas d’argent, on ne pourra pas retenir nos joueurs.
Quelles sont les assurances que vous avez pour les maintenir ?
Je n’ai pas une assurance rassurante. Je reçois chaque jour des sollicitations. Nous devons résister. Nous devons aussi nous renforcer. Nous devons multiplier les primes, les indemnités. Il faut que les joueurs soient motivés pour rester. Et c’est un problème de budget. Nous tournons avec un budget de 250 millions. Nous avons 12 millions de salaire pour 52 personnes. C’est une véritable entreprise. Nous avons aussi loué un immeuble R+2 à Dakar. Depuis 3 ans, nous louons cet immeuble à Grand-Yoff. A Ziguinchor, nous avons loué un R+1 pour les joueurs qui n’habitent pas la région. Nous avons aussi loué le siège pour le Casa. En plus des primes versées à chaque victoire ou match nul, c’est une grande somme. A un certain moment, vous n’avez pas envie de gagner si vous êtes sûr de remporter le championnat parce que ça vous fait de l’économie.
Il y a un problème avec votre entraîneur qui n’a pas de licence Caf. Il ne peut pas être sur le banc lors des matchs de la Ligue des champions. Qu’allez-vous faire ?
Ansou sera peut-être un adjoint. Il ne signera pas la feuille de match, c’est Demba (Ramata Ndiaye) qui va le faire en attendant qu’il poursuive sa formation. Parce qu’il a eu les diplômes inférieurs il y a plus de 4 ans. Mais on n’a pas eu l’occasion d’organiser de stage de formation.
C’est de la responsabilité de la Fédération aussi ?
Je ne veux pas dire que c’est de la responsabilité de la Fédération. Parce que l’organisation ne dépend pas seulement la Fédération, il y a les instructeurs de la Caf, de la Fifa qui doivent venir. Entre-temps, le Covid-19 a fait que personne n’a voyagé. Depuis 2 ans, on a voulu faire cette formation mais on n’a pas pu. Cette année, on va commencer juste après le championnat.
Après avoir gagné la Coupe, le président de la République ne vous a pas reçus dans la soirée… Vous a-t-il snobés ?
Non ! Il va nous recevoir. Je sais qu’il est dans les dispositions de nous recevoir. Il faut que les gens comprennent qu’il reçoit les gens qui ont gagné sa Coupe. Car la Coupe du Sénégal est celle du chef de l’Etat. Il ne faut pas penser qu’il nous a reçus parce que nous sommes le Casa. Non ! Si c’est Lusitana qui avait gagné, elle allait être reçue.
Est-ce une frustration de ne pas voir le président présider la finale de la Coupe ?
Oui ! C’est notre souhait au niveau de la Fédération. A partir de l’année prochaine, nous voulons nous organiser pour que le Président vienne assister à la finale.
Dernièrement, il y a une polémique entre le Casa Sports et le maire de Ziguinchor, qui avait boudé une invitation du club. De quoi s’agit-il ?
Je n’en ai jamais parlé. J’ai laissé les gens en parler, commenter. A l’époque, j’avais un objectif : gagner le Championnat et la Coupe du Sénégal. Je ne voulais pas me laisser distraire par des sujets qui vont peut-être me désorienter et me déconcentrer. En vérité, nous devions jouer contre Guédiawaye tout naturellement un simple match de championnat. La différence, c’est que le Casa a gagné déjà le titre avant la dernière journée. La Ligue a pensé nécessaire de remettre le trophée à Ziguinchor d’autant plus qu’on connait déjà le vainqueur. Donc elle a pris en charge l’organisation de ce match, a fait les invitations… On ne peut pas inviter quelqu’un, c’est la Fédération qui fait les invitations. Je peux bénéficier d’une invitation de la Fédération et vous la remettre.
Nous avons tardé à remettre l’invitation, il faut le reconnaître. Je n’étais pas là et en tant que président, je ne m’occupe pas des invitations. M’occuper des invitations n’est pas de mon ressort. C’est le Secrétaire général qui s’en occupe. Quand on a confectionné les invitations, il fallait attendre les macarons qu’on a commandés à Dakar. Il a eu à parler avec le protocole du maire pour lui dire qu’on devait leur remettre l’invitation avec le macaron. On ne peut pas remettre les invitations à part. Malheureusement, il a tardé à le faire et puis le maire s’est senti frustré parce que vu sa dimension, vu son aura, il devrait être invité avant tout le monde. Moi, je pense que c’est un épiphénomène.
Vous vous êtes excusé ?
Non. Pourquoi je devrais m’excuser ? Est-ce qu’il y a une faute ? Le président du Conseil départemental, le Gouverneur, les maires sont venus. Mme la maire de Niaguis est venue, le maire d’Oussouye aussi. Beaucoup de maires sont venus et ont reçu l’invitation en même temps que lui.
Vous pensez à des règlements de comptes politiques ?
Le champ politique existe toujours. Mais, je fais la différence entre l’enjeu politique et l’enjeu sportif. Si je dois me battre contre le maire, je me bats sur le terrain politique. Quand il s’agit de sport, je suis républicain, je me conforme aux dispositions réglementaires du sport. Au-delà de Seydou Sané, c’est le Casa Sports. Après avoir eu quelques bisbilles avec Baldé, c’est lui pourtant qui nous accueillis à Ziguinchor. Je ne lui ai jamais envoyé une invitation.
DIX MILLIARDS DE PERTE DUES À LA SURCHARGE À L'ESSIEU
Les efforts consentis par l’Etat du Sénégal pour mettre en place un réseau routier moderne sont compromis
Les efforts consentis par l’Etat du Sénégal pour mettre en place un réseau routier moderne sont compromis par les conséquences de la surcharge à l’essieu.
«Par an, le gouvernement du Sénégal investit près de 50 milliards de F Cfa pour l’entretien de ce patrimoine», note Babacar Diop, Secrétaire général de l’Anaser. Malheureusement, ces investissements ne donnent pas le résultat escompté. Car «l’impact qu’on a eu à voir au niveau de la surcharge à l’essieu au Sénégal est de 60 milliards, 30 milliards au Burkina Faso et 39 milliards au Mali», a révélé Malang Faty, expert routier, qui faisait une présentation sur la charge à l’essieu à l’occasion du séminaire organisé dans le cadre du Programme d’appui à la gouvernance des transports terrestres par Pagotrans à l’intention des journalistes. C’est une vraie problématique en ce sens que l’Etat perd 10 milliards de francs chaque année dans le domaine routier.
«Depuis 2005, confie Malang Faty, ce sujet a toujours fait l’objet d’un débat au niveau de l’Uemoa. Mais, le problème n’est toujours pas résolu», se désole-t-il. Alors que la surcharge continue à causer énormément de problèmes au réseau routier.
A en croire M. Faty, les routes que l’Etat du Sénégal a construites sont faites pour durer 15 ans ou plus. «Mais, il y a un seul cas où il y a plus de 15 ans et tous les autres se réduisent à moitié ou au tiers», a-t-il révélé lors d’un atelier de sensibilisation des professionnels en sécurité routière dont le thème est : «Sensibiliser et permettre aux journalistes de disposer des informations sur le transport terrestre, la sécurité routière et l’impact de la surcharge à l’essieu.» «Ce qui motive cet atelier c’est de vous sensibiliser et vous permettre, vous journalistes, d’avoir des informations sur le transport terrestre, la sécurité routière et l’impact de la surcharge à l’essieu sur le patrimoine routier», indique Babacar Diop.
ABDOURAHMANE DIOUF BOUSCULÉ PAR LA POLICE À TAMBACOUNDA
La figure de Aar Sénégal a passé un moment difficile dans la ville dimanche. Interpellé par les policiers, il a finalement été libéré après quelques heures. On lui reproché d’avoir distribué des prospectus et flyers
Les militants de la coalition déplorent les faits. Ils rappellent que Sidiki Kaba avait lui été autorisé à tenir librement ses activités sans être interpellé.
Dr Abdourahmane Diouf a passé un moment difficile hier à Tambacounda. Interpellé par les policiers du Commissariat urbain de Tamba, il a finalement été libéré après quelques heures. Il lui est reproché d’avoir distribué des prospectus et flyers dans la ville. Ce qui serait en porte-à-faux avec la loi, auraient avancé les autorités préfectorales.
Refusant d’obtempérer à l’ordre d’arrêter ses activités, il a été arrêté et conduit au Commissariat. Mais, il n’y passera pas beaucoup de temps. A sa sortie des locaux de la police, Dr Abdourahmane Diouf a d’emblée tenu à battre en brèche les allégations de l’autorité administrative. «Le Préfet m’a dit que la distribution des flyers et autres prospectus est en porte-à-faux avec la réglementation en ce moment. Donc, je devais arrêter la distribution», informe le leader d’Aar Sénégal. Seulement, rétorque-t-il, «j’ai dit au Préfet que nous sommes des hommes politiques responsables et aussi nous savons interpréter la loi. Actuellement, il n’y a aucune disposition de la loi qui interdise notre action. Et que par conséquent, rien ne peut nous empêcher de faire connaître notre contrat de législature».
Le leader du parti Awalé ajoutera : «C’est sur ces entrefaites que nous avons été interpellés par le Commandant de la police, puis par le Commissaire et le Préfet. Ils nous ont dit que nous sommes sous le coup de la loi et qu’en ce moment, les rassemblements sont interdits. Nous leur avons répondu que nous ne pouvons pas arrêter à moins qu’ils nous montrent les bases légales sur lesquelles ils ont fondé leurs arguments.» Il ajoutera : «Nous ne sommes pas en campagne et nous n’avons pas fait couvrir nos activités par les médias publics et privés. Seulement, la précampagne permet l’activité que nous menons. Donc point besoin d’arrêter.»
Devant des journalistes rassemblés devant le Commissariat de police de Tambacounda, Abdourahmane Diouf indiquera : «Je tiens à préciser que nous avons été bien accueillis par le Commissaire dans ses bureaux, avec beaucoup de courtoisie. Cependant, nous sommes une coalition responsable et n’accepterons point d’être intimidés ou menacés. Quoiqu’il en soit, pour nous interdire quoi que ce soit, il faut que cela soit basé sur des textes réglementaires.
Actuellement, nous avons fini notre procession à Tamba, après Goudiry et Koumpentoum. Nous nous acheminons vers Vélingara et espérons là-bas aussi qu’il nous sera laissé librement de faire nos activités.»
Les militants d’Aar Sénégal, très remontés, ont déploré l’interpellation de leur leader par les Forces de l’ordre. Et pourtant, ont-ils rappelé, durant tout le week-end, le ministre Sidiki Kaba a déroulé des activités politiques avec à chaque fois, des rassemblements monstres. A aucun moment, il ne lui a été intimé l’ordre d’arrêter. «Pourquoi ce deux poids, deux mesures», ont rugi les jeunes. Cette attitude n’honore pas notre démocratie et frise la provocation. «Ce n’est pas sérieux», ont déclaré très en colère certains d’entre eux, tout en précisant que cela ne les ébranlait pas outre mesure.
LA TABASKI LOIN D'ÊTRE BÊLE À THIÈS
Le marché thiessois n’est toujours pas bien approvisionné en moutons à moins d’une semaine de la fête, malgré les assurances du ministre de l’Elevage et des productions animales en visite de contact et d’évaluation au foirail de Séwékhaye
Va-t-on vers une possible pénurie de moutons à Thiès ? C’est l’inquiétude qui prend place à la vue du foirail de Séwékhaye, à Ngoundiane, qui est le plus important point de débarquement de moutons en provenance de toute la sous-région. L’offre est encore loin de satisfaire la demande au célèbre marché à bétail, à moins d’une semaine de la fête de l’Aid El Kabir. Ce n’est pas le grand rush. Le foirail accueille des moutons à compte-gouttes sans encore faire le plein. Contrairement aux années passées, cette année, le nombre très réduit de moutons sur place en inquiète plus d’un. Ainsi des appréhensions commencent à hanter certains citoyens qui affichent des craintes allant dans le sens d’une pénurie et d’une cherté des moutons. «Les années passées, le nombre de moutons présents ici était plus important que nous étions obligés de couper les feuilles d’arbres pour nourrir le bétail. On pouvait voir les troupeaux, à perte de vue, tout au long de la route ; mais cette année, c’est totalement différent», regrette Assane Sow, un vendeur de moutons.
Même constat du côté des clients. Badara Diop, un visiteur moyen, anxieux et angoissé, n’en croit pas ses yeux. «Il n’y a pas beaucoup de moutons et ils sont chers. Le mouton ne se vend pas cette année à moins de 100 mille francs Cfa. Et ce sont de petits moutons en plus», déplore-t-il.
Un état de fait qui préoccupe les fidèles clients de ce foirail accoutumés à trouver des têtes à la portée de toutes les bourses.
Du côté du ministère de l’Elevage et des productions animales, c’est l’optimisme. Aly Saleh Diop, en visite de prospection ce week-end à Séwékhaye, rassure qu’il y aura même «un excédent» au niveau national de plus de «5 mille moutons par rapport à l’année dernière».
Il dit : «Malgré le fait qu’il y a moins d’entrées de moutons en provenance du Mali, les données présentent à tous égards un profil meilleur que l’année dernière. Et c’est un constat qui a été établi à partir d’un échantillon de 205 points de vente à travers le pays dont 114 marchés hebdomadaires.
L’offre nationale est en train de prendre de la place, ce qui doit contribuer à rassurer les Sénégalais quant au fait que les effectifs de moutons attendus seront disponibles.» Il notera que la région de Thiès «compte 98 mille 496 moutons à 10 jours de la Tabaski, contre un cumul de 91 mille 165 têtes à la même période l’année dernière».
PAR Madiambal Diagne
ON NE CHANGERA PAS LE VISAGE DU SÉNÉGAL POUR PLAIRE À SONKO
Comment des acteurs, précédemment en voie de participer régulièrement à des élections et qui ont présentement failli par désinvolture, peuvent-ils reprocher au système électoral, leurs propres manquements ?
Depuis le 2 février 2022, le collège électoral est convoqué pour la tenue des élections législatives le 31 juillet 2022. Ce scrutin va permettre le renouvellement de l’Assemblée nationale dont le mandat des députés arrive à terme. C’est un rendez-vous républicain conforme au calendrier institutionnel et aux exigences de la vie démocratique. Tous les préparatifs sont au point et la campagne électorale sera ouverte dès le week-end prochain. Malheureusement, comme dans chaque élection, des acteurs seront laissés en rade, n’ayant pu satisfaire aux conditions légales pour pouvoir participer à la compétition. Il n’y a donc rien de nouveau qui n’ait déjà été vécu ou expérimenté dans la marche assez éprouvée de la démocratie sénégalaise. Seulement, des voix et peut-être pas des moindres, s’élèvent pour demander le report des élections dans l’esprit, disent-elles, de permettre une participation la «plus inclusive». Une telle proposition apparaît surréaliste car on serait curieux de savoir dans quel pays au monde, tous les citoyens qui le désireraient seraient autorisés à participer aux élections nationales. Tout processus électoral est organisé, normé, de manière stricte et c’est justement cela qui rend dans un système démocratique, les citoyens égaux devant la loi et en droits.
Mais au Sénégal, de «bons esprits» préconisent de reporter les élections de juillet 2022, pour permettre à des citoyens, qui se sont disqualifiés pour s’être écartés de la loi du fait de leurs propres turpitudes ou carences, de pouvoir corriger leurs fautes, mieux, de se préparer à nouveau et revenir dans le jeu politique. Franchement quel esprit qui se voudrait tant soit peu juste, pour ne pas dire qui ne se voudrait pas hypocrite, accepterait une telle démarche ?
En effet, reporter des élections pour de tels motifs serait donner une prime à la médiocrité et au manque de sérieux et de rigueur. Pourquoi ne devrait-on pas permettre aux autres citoyens vertueux à l’aune de la loi électorale, consciencieux et rigoureux dans la préparation de leurs candidatures, d’être sanctionnés positivement, d’autant que tous les acteurs politiques ont bénéficié des mêmes conditions d’accès aux informations relatives aux élections et ont participé à tout le processus. Mieux, comment des acteurs qui, par le passé, avaient pris le soin de se mettre dans les conditions de participer régulièrement à des élections et qui ont failli cette dernière fois, par leur désinvolture, dans le respect des conditions fixées par la loi électorale, peuvent-ils reprocher au système électoral ou au juge constitutionnel, leurs propres manquements alors même qu’aucune des règles n’aurait été changée.
Dans le cas d’espèce, les listes de candidatures rejetées par le Conseil constitutionnel, juge électoral, n’ont pas principalement satisfait au respect de la parité homme/femme dans les assemblées élues. Une règle pourtant instituée au Sénégal depuis 2010, sous le magistère du président Abdoulaye Wade. Des élections législatives ont été organisées en 2012 et 2017 sur la base de la parité électorale et des élections locales en 2014, 2017 et 2022, sur les mêmes bases. Comment se fait-il alors que la coalition Yewwi askan wi (Yaw), qui se dit victime, avait pu, trois mois auparavant, c’est-à-dire aux élections locales du 23 janvier 2022, satisfaire aux exigences de la parité et se retrouver aujourd’hui à se plaindre pour avoir «commis des erreurs, des fautes fatales», pour reprendre le mot même de son leader Ousmane Sonko ? Est-il besoin de rappeler que plusieurs sessions de dialogue politique ont été déroulées pour revoir les règles de la compétition électorale mais qu’aucune formation politique n’avait estimé devoir remettre en cause la règle de la parité.
D’autres listes de candidatures ont été recalées pour n’avoir pas pu réunir le nombre de parrains nécessaires pour être qualifiées aux élections. Depuis le Code électoral de 1992, cette règle du parrainage par des électeurs existait au Sénégal pour les candidatures indépendantes alors que les formations politiques en étaient dispensées. La généralisation du parrainage citoyen en 2018 avait été une mesure plus équitable dans la compétition électorale car de nombreuses personnalités, notamment de la Société civile, se plaignaient d’une telle disposition alors que des partis politiques «cabines téléphoniques», avec des capacités moindres de mobilisation, pouvaient présenter des candidats sur la simple base d’un récépissé délivré par le ministère de l’Intérieur. Dans d’autres pays, il existe d’autres formes de parrainages. En France par exemple, ce système de parrainage par des élus rend très difficile la participation aux élections nationales et constitue un gros obstacle qui recale ou freine des ambitions politiques prometteuses. C’est d’ailleurs un combat de Jean-Luc Mélenchon qui, dans son projet politique de la 6ème République en France, préconise d’opérer une réforme du système de parrainage pour en faire un parrainage par des citoyens-électeurs.
C’est dire qu’aucun système électoral ne saurait faire l’unanimité et donc nul ne saurait privilégier les desiderata ou même les caprices circonstanciels d’un acteur politique au détriment des autres. Assurément, les responsables de la coalition Yaw ne devraient pas avoir plus de droits ou de privilèges que leurs homologues de Benno bokk yaakaar (Bby), de Wallu Senegaal, de Bunt-bi, d’Aar Sénégal, de Gueum sa bopp ou d’une toute autre coalition électorale déclarée.
Qui accepterait que le président Macky Sall s’offre un rabiot ou un «mandat cadeau» ?
En vérité, les tenants de la thèse de la nécessité d’un report des élections législatives invoquent le souci de ramener la paix dans le climat politique. En effet, voudrait-on céder à des menaces, à des chantages à la violence, proférés par Ousmane Sonko et ses alliés de la coalition Yaw ? Si chaque fois qu’un acteur politique arrivait à semer le désordre et des troubles en mobilisant des groupes de partisans, on devrait remiser au placard la vie des institutions et le processus électoral, on ferait le deuil de la démocratie dans notre pays. D’ailleurs, ce serait instaurer le désordre et le chaos si ceux qui pourraient arriver, plus que d’autres, à faire peur, imposaient leurs volontés et s’affranchissaient des règles communes. La tension politique ambiante est bien moins aiguë que les situations vécues au Sénégal en 2012, 1993, 1988, 1983 ou 1962, et pour autant les élections avaient été, à chaque fois, tenues à bonnes dates.
Le président Macky Sall a d’ailleurs fini de trancher définitivement la question en indiquant, sur tous les tons, que les élections se tiendront à date prévue, c’est-à-dire le 31 juillet 2022. On peut alors considérer les demandes de report comme des élucubrations qui cependant, appellent à être fustigées sans concession. La proposition de repousser les élections législatives apparait comme dangereuse, nocive pour le système démocratique, et provoquerait le chaos qu’elle prétendrait éviter. En repoussant les élections de juillet 2022, on instituerait une Assemblée nationale qui tiendrait sa légitimité de la seule volonté d’une autre institution, le président de la République. Mieux, quelle serait la légitimité des députés dont le mandat aura été prolongé par le président de la République ?
Toutes choses égales par ailleurs, ne crierait-on pas au coup d’Etat si le même président de la République, dans les mêmes formes et conditions, décidait de prolonger son mandat d’une quelconque durée ? Au demeurant, quelles sont les circonstances exceptionnelles engendrant un chaos généralisé au Sénégal, qui amèneraient le président de la République à «prendre une loi d’exception» ? Que Dieu nous en garde car le Sénégal ne se relèverait pas de sitôt d’une telle situation ! En France, cette situation avait été vécue en 1940 avec le Maréchal Pétain qui était à la tête d’un pays envahi et occupé par l’Allemagne nazie. En Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo avait pu bénéficier d’un «mandat cadeau» en faisant reporter, d’une année à une autre jusqu’en 2010, l’élection présidentielle qui était prévue pour l’année 2005. Le pays était en proie à une féroce guerre civile.
Du reste, les voix qui demandent le report des élections législatives au Sénégal, avaient été les mêmes qui demandaient, en 2019, le respect scrupuleux du calendrier électoral quand il s’était agi de reporter les élections locales. C’est dire simplement que ceux qui demandent le report des élections le font simplement pour permettre à Ousmane Sonko de pouvoir postuler à la députation, une opportunité qui lui a échappé du fait des turpitudes de son propre camp politique.
Macky Sall refusait une année de plus à Wade en 2012
On a noté la dernière sortie de Me Doudou Ndoye qui apporte sa voix au concert très peu audible du reste, demandant le report des élections législatives. On peut sourire en relisant l’édition du journal Walfadjri du 20 mars 2002 sous la plume de Momar Dieng. Me Ndoye qui préconise le report des élections prochaines, parce que la loi électorale est imparfaite et que le Conseil constitutionnel aurait mal jugé, disait, le 19 mars 2002, qu’en dépit du fait que le processus électoral n’était pas conforme à la légalité et le juge électoral était disqualifié, son parti l’Union pour la République allait participer aux élections. Il avait également continué à faire les mêmes constats et prenait pour autant part aux joutes électorales en tant que candidat à la présidentielle en 2007 et en 2012. C’est dire !
Pour sa part, en 2012, le président Macky Sall avait clairement indiqué qu’il combattait farouchement la candidature de Me Wade à l’élection présidentielle mais que si d’aventure le Conseil constitutionnel, qui a la mission de juger de la recevabilité des candidatures, acceptait celle du président Wade, il irait l’affronter et le battre dans les urnes. Cette posture avait valu à Macky Sall d’être mis au ban d’une bonne frange de l’opposition qui continuait de se rassembler à la Place de l’Obélisque. Macky Sall était ainsi accusé de «traitrise» ou d’être le «plan B de Wade» sur tous les murs du Sénégal couverts de graffitis. Il avait pris acte de la décision du Conseil constitutionnel, autorisant la candidature du Président sortant et avait démarré sa campagne électorale qui finira par être victorieuse. D’autres candidats travaillaient sur un autre schéma, encouragés en cela par des acteurs de la Société civile sénégalaise qui avaient bénéficié du renfort de l’ancien Président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, dépêché à Dakar pour essayer de calmer le jeu politique. C’est ainsi qu’il avait été préconisé un report de quelques mois de l’élection présidentielle, pour permettre au Président Wade de «quitter le pouvoir sans perdre la face» en acceptant de ne pas se représenter. Pour la petite histoire, le candidat Macky Sall était l’un des rares à opposer une fin de non-recevoir à ce projet. C’est ainsi qu’il avait demandé à Me Alioune Badara Cissé et Samba Diouldé Thiam de le représenter à une conférence de presse organisée par le patron du groupe Walfadjri, Sidy Lamine Niasse, qui dénonçait ce projet qu’il considérait comme funeste et porteur de gros dangers pour le Sénégal. Le texte introductif à cette conférence de presse avait été rédigé par Abou Abel Thiam qui était sur le terrain de la campagne, dans la caravane de la coalition Macky2012. Le projet de report de l’élection avait été tué dans l’œuf et le président Obasanjo bouda et reprit son avion, surtout que son hôtel avait commencé à être assailli par des manifestants hostiles à toute idée de report de la Présidentielle.
ÉLIMINATOIRES DU MONDIAL DE BASKET, LES LIONS RENDENT UNE PÂLE COPIE À ALEXANDRIE
Après avoir essuyé une cinglante défaite face aux Pharaons (76-43), les Lions ont fini par perdre le duel qui l’opposaient ce samedi 2 juillet à Alexandrie, à la RD Congo (67-70)
Le Sénégal a terminé par un piètre bilan dans la fenêtre Fiba qui a pris fin hier, dimanche à Alexandrie. Laminés par l’Egypte (76-43) et ballottés par la RD Congo (67-70.), les Lions ont bouclé son parcours par une large victoire contre le Kenya (86-53). Avec ce carton offensif, le Sénégal termine sur une bonne note et s’emparent de la 3ème place de cette poule D qualificative pour le dernier tour des éliminatoires qui se joue en août prochain.
Le Sénégal a rendu une très pâle copie lors de la fenêtre FIBA éliminatoires de la Coupe du monde 2023. Après avoir essuyé une cinglante défaite face aux Pharaons (76-43), les Lions ont fini par perdre le duel qui l’opposaient ce samedi 2 juillet à Alexandrie, à la RD Congo (67-70).
Décidés à se relever, les Lions avaient le souci de prendre en même temps une revanche sur cette équipe congolaise. Un adversaire qui a eu l’affront de le surprendre en février sur son parquet lors de la précédente fenêtre à Dakar. Mais le 5 majeur du Sénégal, composé avec Jean Jacques Boissy, Pape Malick Dimé, Pape Moustapha Diop, Bamba Diallo et Gorgui Sy Dieng, a d’entrée mesuré la complexité de la tâche face à une formation de Rd Congo à la fois athlétique et agressive. Moins tranchant sur le jeu intérieur et sur les tirs, le Sénégal cède le premier acte de jeu à l’adversaire (17-11). Le Sénégal trouve la bonne carburation au début du deuxième quart temps. Babacar Sane et Alkaly Ndour jouent leur partition dans les phases offensives et permettent au Sénégal de rester en contact et de talonner la Rd Congo à la mi-temps (22-24).
Au retour des vestiaires, les protégés de Boniface Ndong amorcent timidement la partie. Dominés sur les rebonds offensifs et très laxistes en défense, les Lions marquent le pas. Jordan Sakho en profite pour prendre un net avantage (36-46) qu’ils parviennent à maintenir à 13 points à la fin du troisième quart-temps (36-49). Dans le denier quart temps, l’équipe du Sénégal aura du mal à suivre le rythme imposé par les partenaires de Kasibabu et surtout Claude Christian meilleur marqueur du match avec 19 points. La Rd Congo profite largement des nombreux espaces laissés sous la raquette et des nombreuses interceptions pour tenir à bonne distance les Sénégalais (50-53; 5e). Malgré le manque d’expérience, Jean Jacques Boissy réussit à redonner plus d’allant sur les phases offensives et sonne la révolte avec une succession de tirs primés. C’était insuffisant face à la combativité et la réussite insolente de leur vis à vis. Gorgui Sy Dieng et leurs coéquipiers ne tarderont pas à plier et de concéder une deuxième défaite dans cette fenêtre Fiba. C’est également leur seconde défaite face aux Congolais après le surprenant revers (72-67) subi au mois de février dernier à Dakar.
Un carton offensif pour la der contre le Kenya
Pour sa dernière sortie dans cette fenêtre, le Sénégal a enregistré sa première victoire à Alexandrie. Les Lions ont réussi un véritable carton offensif en étrillant l’équipe kenyane sur la marque sans appelle de (87 à 54). En terminant à la troisième place du groupe D, les Lions sont qualifiés pour le second tour et vont chercher à décrocher au mois d’août prochain l’un des cinq tickets pour le Mondial asiatique de 2023.
Réactions… Réactions…
Boniface Ndong, sélectionneur des Lions : «Nous produisons du mauvais basket maintenant, personne n’a peur de nous… » !
C’est une triste réaction du sélectionneur des Lions. Boniface Ndong a fait un constat amer des deux défaites consécutives de ses joueurs qui peinent à gagner ses matchs à Alexandrie. «Nous avons le même groupe que l’été passé, il nous manque juste de la maturité. Nous devons être capables de jouer pendant 40 minutes» a réagi l’entraîneur après la défaite hier, face à la RDC rapporte le site de la FIBA. Les Congolais disposent des Lions une deuxième fois en deux fenêtres. L’ancien MVP du FIBA AfroBasket poursuit : « C’est vrai que nous ne disposons pas de tous nos meilleurs éléments, mais ce n’est pas une excuse. Le Sénégal est un pays de basket et nous produisons tout simplement du mauvais basket actuellement.» Le Sénégal est méconnaissable durant cette fenêtre. Dans le jeu, les Lions ne montrent pas beaucoup de caractère et subissent les assauts de leurs adversaires. Il faudra revoir le travail et ne plus penser être au-dessus des autres semble donner comme solution Boniface Ndong. « Les Congolais se sont plus battus que nous. Nous devons nous regarder dans le miroir. Le basket est un sport majeur au Sénégal, mais les autres pays progressent, et tout le monde a de la fierté. Tant que nous ne jouerons pas avec la même fierté que les sélections sénégalaises qui nous ont précédés, nous allons continuer à perdre. Plus personne n’a peur de nous.»
par Boubacar Drame
REPENSER LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE EN AFRIQUE
Le défi alimentaire accentué par la crise géopolitique avec une inflation des prix liée aux engrais et la famine qui se pointe interpelle tout le monde
Il ne passe pas une journée sans voir défiler des informations relatant la tragédie des jeunes migrants aux frontières de l’Europe, dans l’océan Atlantique et dans la Méditerranée. Drames considérés comme insignifiants comparés aux futurs refugiés climatiques que le monde connaitra selon les tendances pessimistes de l’évolution de la température si l’on se réfère au dernier rapport spécial du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et les trajectoires associées d’émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Avec la pandémie liée au Covid-19, nous ne doutons point et sommes persuadés qu’avec l’avènement de celle-ci, le monde occidental a démontré à suffisance ses limites et son impuissance à faire face aux crises. Pourtant l’Europe continue d’attirer nos jeunes. Face à ces mirages, des réponses stratégiques doivent être proposées à ces derniers.
D’autant plus que l’Afrique est et demeure le continent des possibles !
Agissons pour que tout soit possible !
Inutile de faire le procès du colonialisme, de discourir sur le néo-colonialisme ou le tropisme des agro-industries sur nos ressources. Il nous revient de penser par nous-mêmes et pour nous-mêmes afin que l’Afrique ne soit plus de consommateurs de concepts pensés ailleurs ne prenant pas en compte nos réalités et nos objectifs de développement socio-économiques. Au-delà de simples pays fournisseurs de matières premières et de consommateurs de produits, nous autres africains devrons user de notre matière grise pour une transformation structurelle de notre continent. Sinon, personne ne le fera à notre place !
Tout le monde s’accorde à constater que le contexte de la Covid-19 et cette crise géopolitique ukrainienne ont ralenti voire inversé tous les progrès considérables réalisés par le continent en termes de réduction de la faim, de la malnutrition et de la pauvreté.
L’équation alimentaire est devenue complexe et sa résolution une nécessité. Le statu quo n’est plus une option. Il convient d’aborder l’élaboration des politiques avec une approche plus holistique.
Ainsi il urge de mettre le curseur sur le changement et la transformation au niveau des systèmes. Car la question de l’alimentation en Afrique redevient cruciale.
D’où la mise en œuvre d’une série d’actions à grande échelle afin de générer un cadre plus holistique et plus détaillé pour les décideurs politiques africains. Nécessité pour ceux-ci à repenser et à réorienter les systèmes surtout dans le secteur alimentaire.
Le défi alimentaire accentué par la crise géopolitique avec une inflation des prix liée aux engrais et la famine qui se pointe interpelle tout le monde. Des pistes de solutions fusent de partout, du citoyen lambda, par la magie du digital et des réseaux sociaux jusqu’aux autorités au plus haut niveau.
En effet, le défi alimentaire est devenu géopolitique et d’enjeux d’avenir. Ceci qui constitue un paradoxe du fait que l’humanité croule sous la nourriture avec une augmentation de la production mondiale plus rapidement que la population planétaire alors que la faim persiste et augmente ou comment expliquer que les trois-quarts des personnes souffrant de la faim dans le monde soient des paysans producteurs ?
Bref, comment repenser les systèmes de développement pour atteindre la souveraineté alimentaire et éviter ainsi des fausses solutions aux vrais problèmes ? Car nous ne pouvons pas continuer à toujours préconiser des solutions conjoncturelles à des problématiques structurelles. Loin pour moi de déconstruire tous les engagements de nos états dans les accords internationaux comme l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030 qui constitue un appel mondial à agir pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et faire en sorte que tous les êtres humains vivent dans la paix et la prospérité. Il s’avère que ces engagements doivent être revus et redéfinis à l’avantage de notre continent à différentes échelles à la fois continentale, régionale et nationale.
Au niveau continental, le constat est implacable. Après dix ans, nos États dans leur écrasante majorité n’ont pas pu respecter et atteindre les objectifs fixés dans la Déclaration de Maputo (2003) sur l’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique. Ce qui a conduit à une seconde Déclaration de Malabo sur la croissance et la transformation accélérées de l’agriculture en Afrique pour une prospérité partagée et de meilleures conditions de vie. Pour dire que le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA) doit être repensé en conciliant et en adaptant les stratégies d’orientation et de planification du secteur de l’alimentation et de l’Agriculture du Plan d’action de Lagos pour le développement économique de l’Afrique (1980-2000) avec l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. Le défi fondamental à relever par ce nouveau programme agricole ajusté est de produire plus et mieux pour nourrir l’Afrique et conduire les changements indispensables à la transformation de l’agriculture du continent.
En effet, nos États doivent prendre les devants et ne plus attendre désormais que les gouvernements ou les agences d’aide internationales interviennent avec leurs « solutions » pour agir comme ce fut le cas des politiques d’ajustement structurel imposées par les institutions de Bretton Woods (FMI et Banque Mondiale). Ces politiques imposées aux États africains ont plombé durant une vingtaine d’années toutes les projections clairement et souverainement définies à l’époque par le Plan d’actions de Lagos pour le décollage économique du continent. Pour rappel, des dispositions ont été prises à travers des mesures concrètes de mise en œuvre du Plan d’actions de Lagos par l’intégration sectorielle notamment dans le domaine de l’agriculture jusqu’au développement industriel de l’Afrique.
Le tir peut être rectifié avec les opportunités de près d’un milliard deux cents millions de consommateurs africains du marché de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) en privilégiant dans chaque pays le consommer local et la production suffisante destinée pour l’Afrique et par les africains.
Pour se faire, le nouveau PDDAA ajusté pour la souveraineté alimentaire de l’Afrique doit être à l’ordre du jour avec la prise en compte de cette nouvelle donne. Ce nouveau programme formulé et porté par l’Union Africaine pourra servir de cadre d’intervention aux politiques et stratégies de développement de ce secteur dans l’ensemble du continent et visant entre autres, l’intensification de l’intégration régionale et continentale conformément à l’Agenda 2063 de l’UA. C’est uniquement ce nouvel engagement qui sera la base du plaidoyer par exemple lors des discussions des session de la Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique. Au niveau sous régional, dans l’espace CEDEAO par exemple, un arrimage opérationnel doit être de vigueur entre les politiques agricoles nationales avec la Politique agricole communautaire (ECOWAP) en convergence avec celle du PDDAA ajusté et l’implication des organisations de producteurs régionales. La mise en œuvre effective de telle stratégie doit favoriser aussi les discussions entre les Gouvernements et le secteur privé concernant la disponibilité d’intrants et d’innovations technologiques.
Au plan national, depuis 2012, le Gouvernement du Sénégal, conscient de la place de l’Agriculture dans la transformation économique du pays, a entrepris des actions majeures afin de relever ces défis à travers la mise en place du Programme d’Accélération de la Cadence de l’Agriculture Sénégalaise (PRACAS) puis du Programme Agricole pour la Souveraineté Alimentaire Durable. Toutefois, dans ce contexte, la mise en place de guichets spéciaux pour les quatre programmes du Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural pourra booster tous les programmes avec une autonomie d’action.
A ce titre, à la place de projets/programmes de chaque partenaire technique et financier qui sont à l’origine souvent des redondances dans leurs interventions sans améliorer durablement le niveau de vie des cibles, ou créer des activités génératrices de revenus voire impulser l’esprit d’entreprenariat autonome et d’emplois décents, tous les accords avec ces partenaires au développement peuvent être négociés et centralisés par le Ministère tutelle afin d’appuyer l’investissement/financement de l’objectif de souveraineté alimentaire à travers uniquement les quatre programmes à savoir
1) la sécurisation de la base productive et développement des infrastructures rurales ;
2) l’augmentation de la production, diversification et valorisation des produits agricoles ;
3) l’accompagnement à la production : financement, recherche, formation et appui-conseil et
4) le pilotage, la gestion et la coordination administrative.
Un système suivi-évaluation de l’opérationnalisation de ces quatre programmes du ministère est plus que nécessaire conformément aux dispositions de la Loi d’Orientation AgroSylvo-Pastorale (2004) avec la mise en œuvre de tous les décrets d’application de ladite loi et surtout la tenue annuelle et régulière du Conseil Supérieur d’Orientation Agro-SylvoPastorale regroupant l’ensemble des acteurs du monde rural, présidé par le Chef de l’Etat. Nous appelons à l’action pour un meilleur devenir de notre continent afin de gagner les défis agricoles de l’Afrique !