L’ambulance du district de santé de Colobane convoie de la drogue
C’est inédit. Une ambulance qui sert à transporter de la drogue. Mais les pandores ont mis à nu le manège des dealers. En effet, les éléments de la brigade territoriale de gendarmerie de Kalifourou (département de Vélingara, Ndlr) ont intercepté hier, vers 05h du matin, une ambulance du district sanitaire de Colobane (Dakar). D’après la division de la communication de la gendarmerie, l’ambulance transportait une importante quantité de chanvre indien contenue dans quatre sacs, d’un poids total de 125 kg. Le conducteur a tout avoué. Il dit avoir pris la drogue à Madina Wandifa dans le département de Bounkiling (région de Sédhiou, ndlr). L’enquête suit son cours.
Les travailleurs de la Sen’eau décrètent une grève de 48h …
Le climat social est tendu à la Sen’eau. Le bras de fer entre la Direction générale et l’intersyndicale des travailleurs est en train de pourrir la situation. Dans un communiqué parvenu à «L’As », l’intersyndicale informe qu’à la suite de l’échec des négociations et des mesures de représailles répétitives et abusives de la Direction Générale, elle va entamer cette semaine la deuxième phase de son plan d’actions de lutte. L’objectif ultime visé par les travailleurs est la satisfaction totale des revendications des travailleurs. A ce propos, l’intersyndicale des travailleurs de la Sen’eau décrète une grève de 48 h à partir d’aujourd’hui dans tout le périmètre affermé. En plus, les travailleurs tiennent une Assemblée générale àla Direction Générale à9h30. Ils prévoient également une marche nationale vendredi prochain à 15h00 à Dakar.
L’appel du Khalife Général des Mourides
Le Khalife Général des Mourides a sacrifié hier, premier jour du mois Safar, à son habituel appel à la communauté mouride pour le Grand Magal, à l’instar de ses prédécesseurs. Un moment solennel que le patriarche de Touba a saisi pour rendre un vibrant hommage au fondateur du Mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, pour tous les sacrifices consentis et peines endurées dans l’unique but d’obtenir de son Seigneur la clémence pour tous les fidèles musulmans. D’après nos confrères de Dakaractu, Serigne Mountakha Mbacké a aussi relevé le caractère hautement spirituel du Magal qui, selon lui, est un moment de grande dévotion. Le guide religieux a invité aussi les populations de Touba et les personnalités qui fréquentent la cité à se suffire de ce que Serigne Touba leur offre. Il précisera avoir tenu ce même propos à l’endroit du Président Macky Sall, en présence du défunt Khalife général Serigne Sidy Mokhtar Mbacké.
Braquage de Mampatim : les accusés condamnés à la prison à vie
La Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Kolda a condamné huit accusés à la prison à vie pour un braquage à l’origine de la mort d’un élève, il y a cinq ans et demi, dans la commune de Mampatim. Abdoulaye Ba, Mamadou Boye Ba, Boune Omar Baldé, El Hadj Yoro Diallo, Djiby Diallo et Mouminy Diallo ont tous écopé de la même peine. Un mandat d’arrêt international a été émis à l’encontre de Mamadou Saliou Diallo et d’Ousmane Diao qui ont été jugés par contumace et condamnés également à la prison à vie, rapporte l’Aps. Accusés d’avoir pris part au braquage, ils sont en fuite depuis la survenue des faits à Mampatim, un village situé dans la région de Kolda. Tous les accusés sont convaincus des faits d’association de malfaiteurs, de détention illégale d’armes, de complicité de vol en réunion avec usage de véhicules et d’armes, et de blessures graves causées aux victimes. Un élève de 13 ans de l’école élémentaire de Témento avait été tué par balle lorsque des assaillants s’en sont pris aux passagers d’un bus qui revenaient d’un gamou. Quatre passagers avaient été blessés lors de l’attaque à main armée survenue le 29 janvier 2017, entre Mampatim et Badion.
Évolution de l’enquête sur l’affaire du voleur lynché à mort
La police de Wakhinane-Nimzaat poursuit l’enquête pour retrouver ceux qui avaient lynché à mort un présumé voleur. Selon nos sources, la dépouille de D. D. est actuellement dans une structure sanitaire de la place pour les besoins de l’autopsie. Elles renseignent également que le vigile D. B. est en garde à vue dans les locaux du poste de police de Wakhinane-Nimzaat pour les besoins de l’enquête. D’ailleurs, nos radars signalent que ce dernier, face aux 04 voleurs armés de machettes, avait ameuté le quartier Wakhinane 04. Et les populations étaient sorties en masse pour lui prêter main forte. Il s’en est alors suivi une course-poursuite. Et deux présumés voleurs avaient réussi à prendre la fuite. Mais l’un des malfrats, à savoir D. D., a été très vite maîtrisé par la foule qui lui a fait passer un sale temps. Grièvement blessé, il va succomber à ses blessures au cours de son évacuation à l’hôpital.
Arrestation de dealers
Dans le cadre de sa croisade contre le trafic de stupéfiants, la police de Pikine a procédé à l’interpellation et au défèrement au parquet des sieurs Amadou T. S. et Ibrahima D. pour détention et trafic de chanvre indien portant sur 02 kilogrammes et 04 cornets. Selon nos sources, les mis en cause ont été surpris par les hommes du Commissaire Mame Arona Ba à Dalifort plus précisément dans la chambre de Amadou T. S., électricien de profession. Interpellés sur la provenance de la drogue, Amadou a avoué être le propriétaire du chanvre indien avant de préciser l’avoir acquis auprès d’un vendeur à Diaobé moyennant 50 mille francs. Conduits au poste de Police, Amadou T. S. et son acolyte tailleur Ibrahima D. seront déférés au parquet au terme de leur garde à vue pour détention et trafic de chanvre.
Le Quartier Missirah de Keur Massar Sud sous les eaux
A Keur Massar Sud, plus précisément au quartier Missirah, les populations ne dorment plus du sommeil du juste. Ce, à cause des inondations. Elles déplorent le manque d’assistance de l’État. Ces populations qui sont envahis par les eaux n’ont pas encore vu l’ombre des équipes du ministère de l’Intérieur, dans le cadre du plan Orsec. Arborant des brassards rouges, elles ont exprimé leur désarroi avant d’inviter les autorités à trouver des solutions durables face au spectre des inondations.
Kaolack : Les mareyeurs décrètent une grève de 72 heures
Le poisson sera introuvable au marché de Kaolack à partir de demain. Pour cause, les mareyeurs ont décrété un mot d’ordre de grève de 72h à partir d’aujourd’hui pour fustiger l'état actuel dudit marché. Réunis autour d'un collectif, ils disent avoir fait des démarches pour que le problème soit solutionné. Des correspondances ont été adressées aux autorités, notamment le préfet et le maire, mais il n’y a pas de réponse. Ils dénoncent également l’insécurité, le manque d'eau, l'absence d'une fabrique de glace et l'impraticabilité des routes dans le marché. Les mareyeurs invitent les Kaolackois à se ravitailler aujourd’hui en quantité avant l’entame de la grève. D’après les mareyeurs, la mairie collecte au marché au poisson de Kaolack 10 millions par mois.
Plainte de Bouna Kanté contre le site «MaderPost»
Le Secrétaire Général de la CGIS et responsable politique Benno Bokk Yaakaar (BBY) à Fann Point E Amitié traîne en justice le directeur du site internet MaderPost. Bouna Kanté a décidé de laver son honneur parce qu’on lui a attribué une contribution incendiaire contre le Président Macky Sall. Dans un communiqué reçu à «L’As », le responsable du parti au pouvoir précise que le site web «Maderpost », du journaliste Charles Faye, a publié une contribution à charge contre le Président Macky Sall, intitulée : «Monsieur le Président, maintenant vous avez perdu!». A l’en croire, cette contribution est signée Bouna Kanté alors qu’il n'en est pas l'auteur. M. Kanté a saisi la gendarmerie nationale d’une plainte contre le responsable du site internet «MaderPost» qui a été le premier à publier l'article. Dans le même sens, le responsable apériste invite les autres sites ayant repris l'article à tenir compte de ce communiqué de presse qui tient lieu de démenti à ladite information. Il précise qu’il reste un militant engagé derrière le Président Macky Sall.
Tambacounda : des unités mixtes mises en place pour les urgences
Le Partenariat pour le contrôle et l’élimination du paludisme en Afrique, un projet mis en œuvre par l’organisation non gouvernementale PATH, a mis en place des unités mixtes chargées de parer aux urgences en matière de santé publique, dans la région de Tambaounda, a appris l’Aps, lundi, de son coordonnateur adjoint Moustapha Cissé. «C’est un projet qui contribue (…) à l’amélioration de la résilience du système de santé du Sénégal face aux urgences de santé publique, en particulier celles dues aux épidémies», a-t-il précisé. Les unités mixtes, comme l’indique l’appellation, sont constituées de plusieurs partenaires, dont les programmes de santé du ministère de la Santé et de l’Action sociale. M. Cissé intervenait à un séminaire destiné aux médecins-chefs de district sanitaire et à d’autres professionnels de la santé des régions de Kédougou et Tambacounda. L’organisation non gouvernementale PATH soutient depuis plus de dix ans le Programme national de lutte contre le paludisme au Sénégal, dans plusieurs régions du pays, en vue de l’élimination du paludisme d’ici à 2030, selon Moustapha Cissé. Les régions de Kédougou et Tambacounda «sont des zones rouges ; c’est pourquoi nous comptons accélérer le processus de réduction du paludisme dans cette zone», a-t-il dit. La stratégie prévue par les unités mixtes porte essentiellement sur les modes de transmission des maladies et leur prévention, selon le coordonnateur adjoint du projet.
La ministre Aminata A. Diatta sur les difficultés des cimenteries
La ministre du Commerce, Aminata Assome Diatta, explique les difficultés auxquelles les cimenteries du Sénégal sont confrontées. A l’en croire, c’est l’inflation généralisée des prix de certains produits sur le marché mondial qui est à l’origine de leurs problèmes. Car elles importent des produits dont les prix sont très élevés à l’international. Donc forcément, les coûts de production seront impactés, a-t-elle confié à Dakaractu. Elle estime que la demande des cimenteries pour augmenter les prix est justifiée. Elle révèle qu’une étude montre que les cimenteries méritent de bénéficier d'un coup de pouce. Cependant, Aminata Assome Diatta précise qu’aucun acteur du marché ne peut se lever un beau jour et décider de la hausse des prix de ses produits.
UN MICRO-ÉTAT AU CŒUR DU KASSA
Au Sénégal, il y a des territoires qui se singularisent des autres. Le royaume d’Oussouye en est un.
Au Sénégal, il y a des territoires qui se singularisent des autres. Le royaume d’Oussouye en est un. Dirigé par sa Majesté Sibilumbay Diédhiou depuis 22 ans, ce terroir niché dans le sud-est de la Casamance, appelé Bubajum Ayi par les autochtones, conserve toujours son organisation sociale ancestrale. Immersion dans ce royaume du Kassa qui s'étend sur une vingtaine de villages et vigoureusement managé selon les fondements de la religion traditionnelle qui n'ont rien à envier aux États modernes.
A l’entrée de la ville d’Oussouye, une dizaine de kilomètres après le pont de Niambalang qui sépare le département de Ziguinchor et le Kassa, un bois sacré de fromagers et autres grandes espèces, entrelacés de Saba senegalensis appelé «maad» et de plantes herbacées grimpantes, accueille le visiteur. Au milieu de celui-ci, se trouve le palais de sa majesté Sibilumbay Diédhiou appelé «Maan en pays Huluf» (entité géographique du d é p a r t e m e n t d’Ous souye). Dans cet endroit, où Maan (le roi) et sa cour veillent au caractère naturel du milieu, seuls des chaises en plastique (pour les hôtes) et un mur de clôture en dur sont étrangers au caractère ancestral de ce qu’on peut appeler salon d’accueil du palais. C’est à cet endroit que sa majesté reçoit, l’accès aux autres parties du palais étant interdit aux non-initiés (sauf quelques exceptions). C’est aussi à partir de ce palais royal que sa majesté règne sur une importante entité géographique du département d’Oussouye appelée Bubajum Ayi ou royaume d’Usuy (Oussouye). Ce royaume a vu se succéder 16 rois avant l’intronisation de l’actuel maître des lieux. Si l’un des porte-parole du roi ignore la date exacte de sa création, Souleymane Diédhiou renseigne que le royaume existe depuis plus de 6 siècles. Il est apparenté à ceux d’Essukudiak et Karoukhaye, en Guinée Bissau, avec lesquels il pratique les mêmes us et coutumes. Le royaume d’Oussouye n’est pas une monarchie héréditaire. La succession au trône ne se passe pas dans une même famille encore moins dans le même village. Bien qu’étant des princes, les enfants de l’actuel occupant du trône ne serontjamais des rois. Dans le Bubajum Ayi, la couronne est tournante et 5 familles issues de deux villages du royaume se relaient. Il s’agit de deux familles Diédhiou et d’une famille Diabone dans le village d’Oussouye, et des familles Sambou et Diatta dans le village de Kahinda.
SIBILUMBAY DIÉDHIOU, LE GUIDE SUPRÊME
Intronisé le 17 janvier 2000, après des décennies de vacance du trône, suite au décès de son prédécesseur Sibakouyane Diabone, Sibilumbay Diédhiou (Olivier, de son prénom avant l’intronisation) règne sur un territoire géographique de 17 villages du département d’Oussouye que sont Niambalang,Karounate, Siganar, Edioungou, Djivente, Kahinda, Senghalène, Oussouye-village, Oukout, Emaye, Boukitingho, Diantène, Diakène-diola, Essaout,Kagnout, Samatite et Eloudia (Loudia-Diola). Maan, comme le surnomment ses administrés, a aussi plus ou moins une autorité à Niomoune et à Hitou, deux villages insulaires du département de Bignona. Il est le chef traditionnel, mais aussi le guide religieux et spirituel de tout le royaume appelé aussi «Bubajum Ayi», en langue Diola, qui veut dire propriété du roi. Selon la «constitution» traditionnelle du royaume, Maan Sibiloumbaye Diédhiou est le garant de la paix et de la cohésion sociale dans tout le conglomérat. Il veille sur la sécurité alimentaire de ses sujets. En cas de conflit, il réconcilie les parties à travers des concertations. Le roi définit le calendrier religieux du royaume, en collaboration avec les prêtres qui gèrent les autres fétiches du Bubajum Ayi. Son influence se limite dans le périmètre du royaume. Il lui est d’ailleurs interdit de manger ou de boire hors du territoire qu’il contrôle. Le caractère sacré de cet interdit a valu au roi Sihalébé Diatta une mort de faim, après avoir été déporté pour s’être opposé à la culture de l’arachide et à la domination française.
UNE RELIGION TRADITIONNELLE QUI RÉSISTE ENCORE
Le département d’Oussouye est l’une des contrées de la Casamance qui ont résisté à la pénétration forcée des religions dites révélées. Les populations qui se sont converties ont volontairement épousé l’Islam et le Christianisme. Mais la religion traditionnelle est encore dominante dans le Kassa. Elle l’est encore plus dans le royaume d’Usuy. Dans le Bubajum Ayi (royaume), le syncrétisme religieux estla formule trouvée pour transcender les problèmes liés à la religion. Il y a certes des chrétiens et des musulmans, même dans la famille du roi, mais l’organisation sociale est dictée selon la religion traditionnelle. Le roi est le responsable du fétiche fédérateur. Il est donc investi du pouvoir divin. «Contrairement à ce que certains veulent faire croire, la religion traditionnelle pratiquée à Oussouye est monothéiste. Les populations croient en un seul dieu appelé Atémit qui signifie maître des cieux, créateur de la terre et de l’être humain», disait feu François Pompidou Diédhiou, oncle de sa majesté Sibilumbay Diédhiou. Le fétiche, renseignait-il, est un lieu de prière et de recueillement où l’on s’adresse directement à dieu à travers les esprits. Selon lui, les diolas ne sont pas des animistes et ils n’adorent pas les objets, mais les offrandes et le vin versé dans le bois sont recueillis par les esprits qui sont chargés d’intercéder auprès de dieu. Comme dans les religions révélées, le Bubajum Ayi célèbre à sa manière les baptêmes, les mariages et organise ses funérailles selon les recommandations de la religion traditionnelle.
LE SOCIAL, UN SACERDOCE POUR LE ROI
La ville d’Oussouye n’a jamais connu le phénomène de la mendicité. Elle résiste encore à cette pratique répandue dans la plupart des capitales départementales du Sénégal. Une prouesse, certes tirée de l’orgueil du Diola qui n’aime pas tendre la main, mais encouragée par la politique sociale des différents rois qui se sont succédé au trône. En effet, le royaume d’Oussouye a un grenier dans lequel sont stockées des tonnes de riz. Cette denrée produite dans les champs du roi est utilisée pour venir en aide, dans une discrétion totale, aux familles qui sont dans le besoin. Dans ce royaume où le riz est la céréale de base, il existe une organisation qu’on peut assimiler à un «ministère de l’agriculture». Celle-ci est chapeautée par un membre de la cour royale qui est appuyé dans ses tâches par des délégués dans tous les 17 villages que compte le Bubajum Ayi(royaume). «Le responsable du volet agricole est chargé de coordonner toutes les activités culturales dans les rizières du roi. De concert avec ses collaborateurs, ils planifient les dates pour que les villages fassent, tour à tour, les travaux champêtres, de la culture à la récolte», explique Ismaïlia Ngoty Diédhiou, membre de la famille de sa majesté Sibiloumbaye Diédhiou (actuel roi). «Chaque hivernage, le «ministre de l’agriculture» donne le tempo pour que les administrés se relaient dans les rizières du roi. Les hommes (toutes générations confondues) labourent en premier. A leur suite, les femmes repiquent le riz. Ce sont ces mêmes populations qui investissent les champs quelques mois après pour la récolte quand le riz est en maturation », poursuit M. Diédhiou. Il faut tout de même signaler que durant ces activités, les femmes en période de menstruations sont dispensées, puisque dans la tradition du Bubajum Ayi, les règles sont susceptibles de souiller les terres du roi. Après la récolte, le riz est stocké dans des magasins à partir desquels les denrées sont distribuées aux nécessiteux dans la plus grande discrétion
LE «BOIS SACRÉ» POUR PROTÉGER L’ENVIRONNEMENT
S’il y a une zone géographique qui garde encore intactes ou presque ses ressources forestières, c’est bien le Bubajum Ayi (conglomérat de 17 villages sous l’autorité du roi d’Oussouye). A Oussouye, les forêts luxuriantes, qui font le charme de l’un des départements les plus écologiques du Sénégal sont jalousement conservées par les populations. «Le réflexe de protection de la nature développé par les populations nous facilite le travail. Ce comportement vis-à-vis de l’environnement, bien ancré à Oussouye, est sans doute à chercher dans les croyances ancestrales», avait déclaré le chef de la brigade des Eaux et Forêts d’Oussouye, lors d’une journée de reboisement organisée dans le département. Cette hypothèse est confortée par un membre de la cour royale d’Oussouye. «La vie du Diola dépend essentiellement de la nature. On se nourrit à partir de la nature. C’est la nature qui nous soigne et c’est elle qui nous donne un cadre de vie propice à notre épanouissement. Alors pourquoi scier l’arbre sur lequel on est assis», relate Philippe Diédhiou dit Filidié, un des porte-parole du royaume d’Oussouye. «A Oussouye, la forêt est sacrée puisqu’elle abrite la plupart de nos fétiches. Il est formellement interdit d’abattre des arbres sans respecter certains rituels. La préservation de l’environnement est un devoir chez nous. Nos parents nous ont appris que les arbres nous procurent la vie. Donc, s'ils disparaissent, nous ne pourrons pas survivre. C’est pourquoi vous les voyez dans tous les coins d’Oussouye», poursuit-il. Philippe Diédhiou estime que les exigences issues des croyances ancestrales ont permis de préserver l’environnement dans le royaume. «Je pense que toutes les communautés du Sénégal doivent œuvrer dans ce sens, même si c’est avec des paradigmes différents», conclut M. Diédhiou.
DJIVENTE, TERRE DU «MINISTÈRE DE LA JUSTICE»
A partir d’Oussouye où se trouve le palais royal, il faut parcourir environ 2 kilomètres, sur une piste latéritique qui passe par Edioungou pour atteindre le village de Djivente. C’est dans ce hameau où est logé «Elonghay». Ce fétiche, très célèbre dans le royaume, joue le rôle de justice traditionnelle. Ce tribunal ancestral, provenant de la Guinée Bissau, est sous la responsabilité exclusive de la famille Manga. Il a été installé dans le royaume depuis des siècles pour prévenir les crimes de sang. Le siège du juge est aujourd’hui occupé par Kouyanoyo Manga qui a succédé à son grand frère Koudiolibo. Le «magistrat traditionnel» est chargé de présider tous les procès concernant les crimes de sang dans le Boubajum Ayi. Dans le royaume d’Oussouye, il est formellement interdit de tuer. Un crime inavoué entraîne inéluctablement une série de malheurs chez celui qui en est l’auteur, tant qu’il ne l’a pas confessé. Au-delà du coupable, la malédiction peut s’abattre sur sa descendance. Celui-ci est tenu de se présenter devant la justice traditionnelle pour faire publiquement la reconstitution des faits. L’omission volontaire de tout détail important du crime entraîne la nullité de sa confession. Cette justice s’applique aussi à toute personne responsable d’un accident (même involontaire), ayant causé des pertes en vies humaines. Pour se faire libérer de la prison mystique, l’auteur du crime doit se présenter devant le juge traditionnel, avec un terreau ou un porc, du vin de palme (bunuk). Et ce n’est qu’après confession qu’il bénéficiera d’une séance de purification pour être «amnistié». En plus des crimes de sang, le fétiche réprime le refus de la paternité. Tout individu qui refuse une grossesse dont il est l’auteur s’expose à une situation très délicate. Les personnes issues du royaume qui sont dans le service militaire ou tout simplement ayant pris part à une quelconque guerre doivent, après leur service, retourner dans le «Elounghay» pour une séance de purification. «Le sang est sacré chez les Diolas. Personne n’a le droit de transgresser les règles qui protègent l’être humain. Cela est connu de tous dans le royaume», dixit Kouyanoyo Manga.
LES SUJETS POLITIQUES ET LES INONDATIONS A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE MARDI
La politique continue de dicter sa loi dans les journaux, ne cédant qu’une portion à la menace de crue du fleuve Sénégal et aux inondations.
Dakar, 30 août (APS) – La politique continue de dicter sa loi dans les journaux, ne cédant qu’une portion à la menace de crue du fleuve Sénégal et aux inondations.
Les quotidiens parvenus mardi à l’Agence de presse sénégalaise s’intéressent notamment à la situation du président de la République en rivalisant de conjectures sur ses intentions à l’orée des dix-huit derniers mois de son mandat.
‘’Fin de quinquennat : Macky, entre deux eaux !’’, affiche en Une, Sud Quotidien.
‘’A quelques dix-huit mois du terme de son mandat à la tête du pouvoir exécutif, le président de la République se retrouve tenaillé, contre toute attente, entre le bouillonnement d’un front social qui s’élargit de plus en plus et les incertitudes d’une majorité parlementaire qui ne tient qu’à un député’’, analyse la publication.
Elle indique que les dix-huit mois qui restent au président Macky Sall à la tête du pouvoir exécutif risquent d’être tout sauf un fleuve tranquille.
D’autres journaux ont mis en exergue les manœuvres et autres actions en cours pour le contrôle de la présidence de l’Assemblée nationale au sein de l’opposition, notamment dans la coalition Yewwi Askan wi auréolée de 56 sièges à l’issue des législatives du 31 juillet dernier.
Le Quotidien n’hésite d’ailleurs pas évoquer ‘un ‘’choc des ambitions’’ au sein de cette coalition, en mettant en avant par exemple la candidature agitée de Ahmed Aïdara, le maire de Guédiawaye, dans la banlieue de Dakar.
La publication en veut pour preuve que l’intéressé faisait déjà la revue de ses forces tout en s’estimant ‘’plus légitime que n’importe quel autre leader de l’inter-coalition Yewwi-Wallu pour porter la candidature de l’opposition pour le Perchoir’’.
‘’Il n’entend renoncer pour aucun motif, et surtout pas pour un strapontin de vice-président’’, ajoute le journal.
Kritik de son côté fait savoir que Barthlémy Dias est candidat favori de l’opposition regroupant la coalition YAW et Wallu Senegal. ‘’’’Pour la coalition Yewwi, à moins d’un miracle, c’est Dias qui risque de ravir la vedette à ses alliés’’, soutient le journal.
Il ajoute qu’à l’absence des ténors frappés d’inéligibilité en raison du rejet de la liste proportionnelle aux dernières législatives, ‘’le maire de Dakar est en pole position pour être le candidat tant redouté même par ses alliés’’.
Enquête a pour sa part mis l’accent sur les divergences entre les acteurs politiques, en évoquant ‘’une opposition difficilement réconciliable’’.
‘’Jour après jour, l’intercoalition Yewwi-Wallu s’éloigne du soutien des députés de AAR Senegal et des Serviteurs du Sénégal.
Tout en réaffirmant leur ancrage dans l’opposition, aussi bien Thierno Alassane Sall que Pape Djibril Fall se sont démarqués de l’alliance de l’opposition conduite par Ousmane Sonko’’, relève le journal qui trouve que la posture des députés non-inscrits leur permet de prendre le lead d’une troisième voie.
D’autres quotidiens ont mis le focus sur la menace de débordement du fleuve Sénégal et les inondations à Dakar et à Touba, dans le centre du pays.
L’Observateur informe que les services du ministère de l’Eau et de l’Assainissement assuraient un suivi permanent de la situation hydrologique de fleuves Sénégal et Gambie sur la base de données recueillies plusieurs fois par jour au niveau des stations hydrométrique.
Dans les colonnes du journal, le ministre en charge du secteur, Serigne Mbaye Thiam insiste sur le fait que le phénomène des inondations constaté partout était lié à un retour des pluies dans le pays après une pause d’une décennie.
‘’Fort de ce constat, l’Etat du Sénégal a, depuis 2012, mis en œuvre un programme décennal de gestion des inondations dont les résultats sont tangibles dans ses différents zones d’intervention’’, a fait savoir Thiam dans des prpos rapportés par le journal du groupe futurs médias (GFM).
De son côté, Bes Bi le journal estime que le ‘’débordement imminent du fleuve Sénégal annoncé par les services compétents pourrait davantage être plus grave pour Diamel, un quartier de Matam’’.
La publication relaie ainsi l’appel de détresse des populations de Diamel qui réclament l’érection d’une digue de protection afin d’éviter le pire.
La culture est à l’honneur à la Une du journal Le Soleil qui propose à ses lecteurs une plongée dans les activités culturelles et mystiques du ‘’Danna Bengho’’, un festival des maîtres chasseurs de Pakao Dassilamé, dans le département de Sédhiou, en Casamance (Sud).
Le journal explique que depuis des générations, les habitants de cette localité de Sédhiou partent à la conquête de la forêt pour apporter du gibier et d’autres animaux sauvages. Une pratique profondément ancrée dans la tradition et qui se perpétue à travers ‘’Dan Bengho (la grande rencontre des chasseurs), organisée annuellement depuis plus de 20 ans.
WADE, UN PHÉNIX POLITIQUE
Malgré la perte du pouvoir par son parti le PDS et ses 96 ans, l’ancien président de la République n’a pas signé sa retraite politique. Analyses croisées des politologues Mamadou Sy Albert, Bacary Domingo Mané et Ibou Sané sur l'influence du Pape du Sopi
L’ancien président de la République du Sénégal, Me Abdoulaye Wade, n’a pas encore signé sa retraite politique. Dix ans après la perte du pouvoir, il est toujours au devant de la scène politique. Ce, pour accompagner et remobiliser ses troupes pour de grands rendez-vous électoraux. Le Parti démocratique sénégalais (Pds), à la croisée des chemins après de nombreux départs enregistrés dans ses rangs, profite de la longévité et de l’image de son secrétaire général pour résister dans l’arène politique et espérer la reconquête du pouvoir. Aujourd’hui, un pan de la famille libérale ne jure que sur Wade-fils (Karim) condamné par la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite (CREI) avant d’être exilé à Doha (Qatar), pour revenir au pouvoir. Les analystes politiques, Mamadou Sy Albert, le journaliste politologue Bacary Domingo Mané et Professeur Ibou Sané de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar expliquent l’influence du Pape du Sopi.
Me Abdoulaye ne cache pas publiquement son amour pour son fils Karim Wade. Son rêve est de le voir prendre les destinées de son parti Pds et accéder au pouvoir. Ce, malgré son inéligibilité ! A ses militants et responsables de parti, le Pape du Sopi a fait savoir à qui veut l’entendre que son successeur ne saurait être personne d’autre que son fils Karim Wade. Absent de la présidentielle de 2019 du fait de son inéligibilité, le Pds a vécu tranquillement sa descente aux enfers. Et lors des élections locales du 23 janvier 2022, le Pds et ses alliés de Wallu Sénégal se sont retrouvés dans le lot des mal classés ou « jamais-gagnants ». Il a fallu attendre les législatives 2022 pour qu’ils forment avec Yewwi Askan Wi une inter-coalition sous l’entité, Yewwi- Wallu. Une alliance qui a porté ses fruits et remis le Pds sur l’échiquier politique. Le parti de Me Abdoulaye Wade a obtenu 24 sièges et commence à se repositionner dans l’arène politique. Hélas, Me Abdoulaye Wade reste la seule constance dans ce parti. Et sans lui, ce serait le déluge.
Un chef de navire infatigable !
L’ancien président, Me Abdoulaye Wade, garde une certaine influence dans son parti, le Pds, la famille libérale de même que sur l’opposition. Cette durée de vie politique s’explique, selon Mamadou Sy Albert, du fait qu’il est un grand leader politique qui s’est opposé pendant 40 ans contre le régime socialiste. « Il a régné 12 ans au pouvoir. Donc, le président Wade a marqué le champ politique pendant plus de 50 ans. C’est très normal, qu’après sa défaite en 2012, il est resté Secrétaire général de son parti. Le Pds c’est lui, l’opposition, à la limite, c’est lui qui l’incarne historiquement au Sénégal. Je crois que c’est tout cela qui fait que Wade garde encore son influence dans son parti. Il n’a pas encore un remplaçant à la tête du Parti démocratique sénégalais (Pds). Il a formé et accompagné ses militants pendant des décennies. Et, encore actuellement, c’est la tête pensante de Pds », analyse Mamadou Sy Albert qui précise que sur le plan politique, physiquement Wade n’a plus les capacités qu’il avait avant. Cela n’entrave en rien son influence en politique et sur le parti. A l’en croire, le retour du Président Wade a beaucoup contribué sur les résultats obtenus par le Pds lors des législatives. « Lors des législatives antérieures, c’est lui qui a aidé le Pds à avoir un groupe parlementaire. Aujourd’hui, on parle de recomposition de la classe politique, du renouvellement du Pds, c’est encore le Président Wade qui est derrière ce processus de renouvellement des instances pour la reconquête du pouvoir. Sur les discussions au niveau de la famille politique, même sur l’unité de l’opposition sénégalaise à travers l’inter-coalition Yewwi-Wallu, Wade reste encore le maitre à penser du Pds. Il a encore ses capacités intellectuelles, son expérience. Ce sont des raisons qui montrent qu’il reste un homme influent sur le plan politique », a dit Mamadou Sy Albert.
MAMADOU SY ALBERT : « Pourquoi le président Abdoulaye Wade est resté dans le cœur des Sénégalais, 10 ans après »
Certains Sénégalais ont regretté le départ de Me Wade du pouvoir. « Même les gens qui ont soutenu le président Macky Sall, beaucoup d’entre eux regrettent de l’avoir porté au pouvoir », souligne le politologue Mamadou Sy Albert qui soutient que le bilan de l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, n’a pas été si négatif. Ce qui expliquerait, selon lui, pourquoi 1O ans après, il est resté encore dans le cœur des Sénégalais. « Malgré la perte du pouvoir, il dispose toujours d’un électorat. Il y a aussi l’échec de la deuxième alternance. Le pouvoir qui perd des Locales, les Législatives, qui retourne le Sénégal à la question du troisième mandat. Ça joue en faveur de Wade. Le Pds est en train d’exploiter son ossature. C’est Abdoulaye Wade qui risque d’être la clé pour anticiper le départ de Macky Sall du pouvoir. C’est une situation très paradoxale qui explique qu’Abdoulaye Wade a des capacités d’influence, des capacités intellectuelles à trouver des solutions à des problèmes difficiles. C’est l’un des leaders les plus panafricanistes du Sénégal. Gorgui est également une grande figure de l’Afrique et du monde. Tout cela participe à préserver son image de grand leader. Les Sénégalais gardent toujours quelque chose de positif chez l’ancien président Wade » conclut Mamadou Sy Albert.
BACARY DOMINGO MANE : « Il y a un concours de circonstances qui fait que Me Wade est resté Sg du PDS »
Pour Bacary Domingo Mané, le fait que l’ancien président, Me Wade, après avoir perdu le pouvoir, soit toujours dans la scène politique ne doit étonner personne. L’analyste tente d’expliquer les raisons par deux faits. D’abord, en étant un opposant historique avec un parcours de 26 ans tout en restant patient jusqu’à ce que Dieu lui donne la chance d’arriver au pouvoir. « Je pense que vis-à-vis du peuple sénégalais, évidemment, il ne doit plus rien à maitre Abdoulaye Wade. C’est normal qu’il soit toujours de la scène de l’actualité. C’est un ancien président de la République. Quoi que l’on dise, son image de marque est toujours là. Il intéresse les médias à double titre. En tant qu’opposant historique et en tant qu’aussi ancien président de la République. C’est pourquoi il est au-devant de la scène. Le Pds a eu l’intelligence avec l’ingénierie politique qui a consisté à mettre en place une inter-coalition. Le parti a tiré les dividendes de cette opération. L’un dans l’autre, il y a un concours de circonstances qui fait évidemment que Me Wade est resté Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais. Même si d’aucuns pensent que le vrai successeur, c’est son fils Karim Wade. Mais c’est Me Abdoulaye Wade qui signe les papiers officiels. C’est autant de raisons qui expliquent qu’il soit toujours présent au-devant de la scène politique », précise Bacary Domingo Mané.
Le prix d’un héritier !
Pour Pr Ibou Sané, enseignant à la Faculté des sciences juridiques et politiques à l’université Cheikh Anta Diop, sans Abdoulaye Wade, le Pds ne représente rien. La preuve, argumente-il, le Président Wade se bat depuis quelques années pour son fils. A l’en croire, le jour où Karim Wade arrivera à lui succéder, Me Wade se désengagera progressivement du parti. « Tout est un défi dans le parti. On allait même jusqu’à les taquiner en disant que même les chaises, c’est Me Wade. C’est pour montrer à quel point l’homme est puissant, à quel point l’homme est omniprésent, à quel point le parti lui tenait à cœur. Maintenant qu’il veut sortir par la grande porte, il veut que cela soit son fils qui l’accompagne dans ce mouvement-là. Donc, il n’est pas question qu’il laisse le parti à quelqu’un d’autre. Alors que l’idée aurait été, dans les jeux démocratiques, que le Pds choisisse lui-même le successeur du président Wade », note le politologue, Ibou Sané. Selon qui, l’ancien président ne se reposera jamais tant qu’il n’a pas encore réglé le problème de son fils. « Il n’y a que l’amnistie qui peut régler en partie le problème de son fils. Ce qui est un grand combat entre Macky Sall et lui. Je pense que le Président Macky Sall n’est pas prêt à céder comme ça. C’est la justice qui a condamné son fils. A moins qu’il trouve un compromis au point que Macky Sall puisse signer l’amnistie. Ça m’étonnerait. Vous n’allez pas scier la branche sur laquelle vous êtes assis. Parce qu’amnistier Karim Wade et Khalifa Sall, c’est pour Macky Sall dire au revoir au pouvoir. Le Président Sall n’est pas aussi nul au point qu’il soit amené à signer aveuglement une amnistie sans compromis », précise-t-il.
Le Pds apprendra du Pds pour rebondir, selon Pr Ibou Sané de l’Ucad !
Selon le chercheur Pr Ibou Sané, il sera très difficile pour le Parti démocratie sénégalais d’aller à la conquête du pouvoir en étant seul. D’après lui, ce n’est pas que Karim Wade soit le fils de l’ancien président, qu’il pourra gagner une élection. Il soutient que Karim a encore du chemin à faire. Karim Wade ne connait pas le Sénégal en profondeur. Le vote est rural mais pas urbain « le Pds et le Ps ne gagneraient pas sitôt. S’ils partent seuls, ils ne gagneront pas à une élection de sitôt. Les Sénégalais ont besoin du changement. Quand vous perdez le pouvoir, si vous partez seul, vous resterez longtemps sur la touche. Voilà pourquoi ils ont compris qu’il faut revenir. Et pour revenir, il faut rebondir dans le pouvoir par le jeu des coalitions et des alliances. Actuellement, un seul parti ne peut gouverner le Sénégal. Ils n y a que les coalitions et les alliances qui peuvent gouverner le Sénégal. Le Ps l’a compris très tôt. Depuis 2012, le Parti socialiste s’est agrippé à l’Apr dans le Benno » indique Ibou Sané.
L’analyste ne voit pas une durée de vie de la coalition Yewwi Askan Wi encore moins celle de l’inter-coalition Yewwi-Wallu. Déjà, des querelles d’ambition commencent à se manifester notamment les candidatures déclarées à la prochaine présidentielle d’Ousmane Sonko, Malick Gackou et autres. « Yewwi Askan Wi est une coalition d’intérêt égoïste. La preuve, vous allez vous en rendre compte. Dans quelques mois, ils vont se déchirer. Ils ont déjà commencé avec le Pastef qui a annoncé les couleurs. Ils ont un candidat à la prochaine présidentielle, Ousmane Sonko. Barthélemy Dias n’a pas encore dit son mot, mais Taxawu aura un candidat. Tant qu’ils disent tous 2024, ils vont se déchirer. La coalition risque d’éclater. Benno Bokk Yaakar a fait dix ans. Ils ont des valeurs communes. C’est pourquoi cette coalition existe encore. Alors que de l’autre côté, ils ne partent de rien », compare Pr Ibou Sané, enseignant chercheur à la faculté des Sciences juridiques et politiques, (Fspj) de l’Université Cheikh Anta Diop, (Ucad).
LA BICIS CHERCHE UN REMPLAÇANT À BERNARD LEVIE
Rachetée par le Groupe Sunu de Pathé Dione, le Directeur général de l’institution bancaire, le français Bernard LEVIE rend son tablier.
Alors que le groupe SUNU du franco-sénégalais Pathé Dione vient de s’adjuger 54,11% des parts de la major française BNP Paribas dans sa filiale sénégalaise, la BICIS - ce, après d’intenses manœuvres parrainées par les Présidents sénégalais et ivoirien, Macky Sall et Alassane Dramane Ouattara, pour écarter la Vista Bank du Burkinabé Simon Tiemtoré, ancien chef de département marché des capitaux et conseils de la banque d’affaires Morgan Stanley et d’Afreximban - le Directeur général de l’institution bancaire, le français Bernard LEVIE rend son tablier.
L’information donnée en exclusivité ce samedi dans son édition électronique par le journal panafricain Confidentiel Afrique de notre confrère Ismaëla Aidara a fait, hier lundi, l’objet d’une houleuse réunion du conseil d’administration de la BICIS pour trouver un remplaçant à Bernard Levie.
La réunion qui a duré plus de 11 tours d’horloge de 09h à 20h 30 n’a pas débouché sur un consensus sur le futur patron de la filiale sénégalaise de l’ex major française BNP Paribas, la sixième banque du pays en termes de total de bilan — elle a fait un total de bilan de 330 milliards de francs environ l’année dernière. Les actionnaires vont encore se retrouver ce mardi matin autour de la table du conseil d’administration pour entériner un choix sur le remplacement du directeur démissionnaire dans un contexte où l’institution bancaire traverse une tension interne.
En effet, même si le géant assureur SUNU a acquis la majorité des parts de la multinationale française, Pathé DIONE court toujours derrière le quitus de la CIMA (supra autorité du marché africain des assurances) basée à Libreville au Gabon.
Pour ce qui est du feu vert de la Commission Bancaire de la BCEAO, il n’est pas encore acquis même si d’aucuns disent que ça ne devrait pas poser de problème avec les Présidents Macky Sall et Alassane Ouattara à la manette.
Pour en revenir à la démission du français Bernard Levie, aux commandes de la filiale depuis 2020, Il faut savoir que le groupe français BNP Paribas avait entamé depuis 2019 un processus de désengagement après le retrait progressif de l’Etat du Sénégal qui, de 42 % des parts de la BICIS lors de sa privatisation partielle en 1991 se retrouve maintenant avec 25 % du capital. Donc, pour ne pas gêner le nouvel acquéreur, Bernard Levie a préféré jeter l’éponge.
Par Mary Teuw Niane
L’ÉTHIQUE DE LA VÉRITÉ
Une personne mal intentionnée pourrait avancer l’idée que j’essaie de donner des leçons de morale ou des leçons de vie.
Une personne mal intentionnée pourrait avancer l’idée que j’essaie de donner des leçons de morale ou des leçons de vie. Même si j’ai un parcours de vie qui peut intéresser et motiver beaucoup de jeunes, je n‘ai pas encore l’âge qui fait de moi un sage. J’ai l’humilité d’affirmer qu’il y a des concitoyennes et des concitoyens mieux préparés à donner des leçons de morale et de sagesse. Mon objectif est de créer les conditions d’une discussion sereine à travers tout le territoire national et dans toutes les catégories sociales sur des questions importantes pour le pays. Heureusement le numérique, particulièrement les réseaux sociaux, nous en donne l’opportunité et la possibilité.
Dans un débat, dans une discussion même dans une querelle, la bonne foi des interlocuteurs et des interlocutrices est déterminante. La bonne foi repose sur la capacité de chaque personne à dire la vérité. Cela paraît très facile ! Pourtant ce qui apparaît aujourd’hui le plus difficile à prouver est qu’une personne dit la vérité. Très souvent, il y a une confusion entre l’expression d’une vérité et l’affirmation d’une opinion. Cela est très fréquent lorsqu’on écoute certains universitaires qui présentent leurs opinions comme des vérités scientifiques.
C’est un drame intellectuel!
Car lorsque ceux qui devaient enseigner le processus de formation de la vérité scientifique et les méthodes pour s’en assurer en viennent à bluffer la population et la jeunesse, il est compréhensible que les jeunes acceptent pour argent comptant les affirmations des complotistes, des influenceurs de toute sorte, les discours des hommes politiques, les gros titres des journalistes, les prêches de certaines sectes, etc.
La vérité se vérifie !
On vérifie une affirmation en se documentant. Cela suppose que l’on refuse de prendre pour argent comptant tout ce qui est dit dans l’espace public. On se donne les moyens de se documenter pour s’assurer qu’il y a des éléments objectifs qui corroborent cette affirmation. La confiance à une personne ou à un groupe de personnes ne doit pas empêcher de vérifier leurs dires.
La vérification demande un effort physique ou intellectuel. Le fainéant ne le fera pas! Nos élèves, nos étudiantes et nos étudiants qui apprennent à raisonner, à formuler des analyses objectives et à établir des résultats scientifiques, ont un principe méthodologique important d’établissement de la vérité à travers la recherche documentaire qui est d’ailleurs un enseignement obligatoire en première année de certaines de nos universités publiques.
Dire la vérité est aussi un principe moral.
Beaucoup de nos familles inculquent dès le très jeune âge aux enfants le devoir de dire la vérité. Elles ajoutent souvent: même si leur enfant est menacé de mort. Notre espace politique est de plus en plus pollué. Le mensonge est très souvent institué comme une arme effrontée de conviction assassine. Comme l’adage populaire affirme qu’il n’y a pas de fumée sans feu, comme la majorité des auditrices et des auditeurs prennent pour argent comptant ce qui est dit, même si la vérification prouve que c’est un mensonge, le mal est déjà fait. En plus du préjudice causé, pour assez longtemps, pour un certain nombre de personnes le mensonge demeurera leur vérité. Acceptent facilement le mensonge pour une vérité, les personnes fanatisées qui sont aveugles et sourdes au monde qui les entoure et qui n’écoutent et ne voient que les messages que leurs délivrent leurs idoles qu’elles idolâtrent. L’être humain est doté d’une capacité unique sur notre terre : sa raison. Il n’y a pas de raison qu’une personne, qu’un groupe de personnes puissent la lui faire abdiquer. Il ferait alors honte au genre humain. Ma liberté repose sur ma capacité à m’assurer que ce que j’accepte pour vrai est la vérité !
Par Amadou DIOP
LETTRE OUVERTE AU PEUPLE SÉNÉGALAIS
La politique, c’est pour les faibles. L’art de bâtir la cité c’est pour les croyants. Bâtir une cité requiert une foi, fondement de tout succès.
La politique, c’est pour les faibles. L’art de bâtir la cité c’est pour les croyants. Bâtir une cité requiert une foi, fondement de tout succès.
Faibles parce que chez nous, kour mérr nguémbou, kouniou dakk nga fat’tou heuy porter presse, kouniou tiigneul nga cissou. Voilà ce que c’est la politique des faibles. Pour la plupart, il suffit d’avoir un problème avec le chef de l’Etat pour créer un parti, il suffit d’avoir un problème avec son boss pour créer un syndicat et au finish, il suffit d’avoir des lapins avec le comptable pour déclencher une grève.Jamais d’effet sans cause.
Soit l’on est de bonne foi pour se faire accepter et non aimer par la population, car en leur disant la vérité sans promesse, ils ne te suivront jamais assez sauf pour les personnes de bonne foi. La vérité fera toujours son chemin seul, loin du mensonge.
Soit tu es de mauvaise foi, tu leur mens et leur fais des promesses, ils vont t’aimer et pas t’accepter car en ces speech, tu fondes en eux l’espoir, celui d’un nouveau chapitre tout en ignorant que tu es de mauvaise foi : LINGAY WAX GEUMOSI DARA. Avec la bonne foi, tu rassembleras les cœurs et non les intérêts. Avec la bonne foi, tu décrocheras l’estime et non l’opportunité. Avec la bonne foi, DIEU ne te lâchera jamais seul sur ton chemin.
On veut tous changer notre cité, le quotidien de notre voisin, de par l’entremise de nos relations, notre expertise, nos connaissances et nos acquis. Mais l’on a souvent peur des facteurs exogènes : SIIW, WORR, FÉNN, DJOUBADI, TEK DEAL, DOR MARTEAU, etc...
Et même pour certains aux fonctions bien juteuses dans le sphère étatique ou sociétale, ils auront tout bonnement peur de s’exposer, montrer leur appartenance au risque de perdre leur job, leur privilège ou leur carnet d’adresse.
Pour d’autres au passé pas du tout luisant, ou qui en cacherait des bisbilles avec la société voire la justice le mot d’ordre est simple : FAIRE PROFIL BAS.
Oui, car en s’engageant dans ce sacerdoce de bâtir une société meilleure, leur vie sera exposée dans la place publique et pire, ce sont ses propres «amis» du bureau, du quartier, ou d’enfance qui seront derrière le clavier notamment pour te dilapider dans les réseaux sociaux. C’est le vendeur de journal du coin qui va fuiter l’information. C’est là dame à l’angle BIY JAAY GUERTÉ te sassou marché deugeuré nga diapaleko beneu djouni molay siweul, netali ba nétali li nek sa biir chambre à coucher. Le journaliste va tout flinguer, il ne ratera aucune occasion pour se faire du fric sauf si en lui sied l’éthique et le professionnalisme pour ne pas faire de son job, une forteresse à sous tel Jack Sparrow : le pirate des caraïbes.
Au bout du compte, existons-nous pour DIEU ou pour nous-mêmes. Faisons-nous une chose pour DIEU ou pour nous même. Rappelle-toi de l’adage : Kouy def nguir bopam, sunu borom até leu si seuy jeuff. KOUY DEF TE YALLA TAX, SUNU BOROM ATTÉ LEU SI YEURMANDÉM. YALLA NANIOU YALLA MAY MOUDJ BOU RAFET.
Il n’est jamais facile de s’engager. Et pourtant ceux qui se portent volontiers pour être en tête, ce sont des humains comme vous et moi, avec une mère et un père insulté en longueur de journée. Ce sont des frères ou des sœurs, calomniés / diffamés selon l’humeur de l’antagoniste.
Ce sont des époux, pères de famille comme vous et moi. Ils ont une vie qu’ils préfèrent donner pour la tienne. Ils ont des enfants qu’ils préfèrent parfois abandonner pour l’épanouissement de tes enfants. Ils ont un patrimoine qu’ils préfèrent délaisser et même perdre pour que tu aies gain de cause. Alors Bougn leu gueuneu Gorée.
Motive-les sans faire feu, encourage les tout en gardant l’oeil sur eux. C’est cela la CITOYENNETÉ. L’heure d’une nouvelle forme de politique est arrivée. Les conflits personnels ne nous intéressent pas. Le vécu des uns et des autres engagent que les auteurs. Ce qui nous intéresse, c’est comment faire pour que nous puissions tous, sans distinction d’origine, de sexe, d’ethnie ou discrimination sociale, manger à notre faim, se soigner dignement, apprendre aisément et surtout se faufiler en toute sécurité dans les artères du territoire.
Ne suis pas ton leader parce qu’il est tout bonnement charismatique, non suis le car il t’associe dans les projets de notre société.
Ne soutiens pas ton leader car tu vois en lui le changement, non, fais le te yalla rek tax car l’homme est changeant, de la sédentarité d’esprit à la transhumance des vertus, l’homme mute au jour le jour. Et le jour où il changera de conviction, lui ton leader, il ne t’avisera pas. Il rejoindra le camp de ses intérêts sans scrupule. SOUBHANALAH a ce leader qui se dédit ou se contredit.
Ne suis pas un leader parce qu’il te plaît, non, car un bon jour tu le dénigreras lorsqu’il s’approchera de ton ennemi.
Ne vote pas pour lui car il est ton espoir ou celui de toute une génération, Non, vote comme si DIEU est à coté de toi, et d’ailleurs DIEU est à coté de toi. Car si tu fais de lui ton espoir, cet espoir s’effondrera le jour DIEU te montrera ce qu’il cache.
Peu importe dans quel parti tu milites, peu importe dans quel mouvement tu t’actives, rappelles toi d’une chose : Nulle n’est indispensable. Tous ceux qui se croient indispensables ou incontournables finiront dans un trou, à six pieds sous terre pour devenir juste de la poussière et se retrouver sur nos meubles, sur la terrasse, sur nos habits et encore pire, à joncher le sol que nous piétinons tous les jours. Nous mourrons tous un jour. YALLA NA YÉX.
Alors toi qui me lis, si tu peux aider, fais le sans rien attendre. Si tu peux contribuer au mieux-être de ton voisin, fais le sans hésiter. Nous ne ferons pas 130 ans sur cette magnifique planète et crois moi, si chacun de nous savait quand, comment et où MAWT, l’ange de la mort nous arrachera notre âme, wallahi tu ne serais pas là à lire ce texte, je ne serai pas là non plus à écrire ce chapitre. Fais un tour dans les blocs opératoires, dans les salles de réanimation, boba da xamni mana mana bi yeup, gnit dou dara et ndeysan kougn la wax mou Alors si tu t’engages avec nous, fais en un sacerdoce sans rien attendre en retour. Distoi que IOW YAY KIY DOXAL SENEGAAL. Et kep kou beug seu reew, yangui diaamou YALLA.
Hommage à maitre Alioune Badara Hann, entraineur national de karaté- La consécration d’un modèle, Ce dimanche 07 aout 2022, Maitre Alioune Badara HANN a été honoré par les siens.
Il m’est venu l’idée de saisir la balle au rebond, en rendant hommage à Monsieur Alioune Badara HANN, j’allais dire Maitre Alioune Badara HANN, ou plutôt « senseï » comme dénommé dans le jargon des arts martiaux, qui vient d’être honoré par sa famille sportive dans l’après – midi de ce dimanche 07 aout 2022, sis au dojo Dorama, dans le mythique quartier de Ouagou - Niayes. Ce Maitre de karaté, l’un des plus gradés de notre pays voire du continent africain, a été fêté par les pratiquants de ce noble art, qu’il a formés durant un demi-siècle. Oui ! Il s’agissait de rendre à César ce qui appartient à César. Dès lors que ce modeste homme, vivant à l’étage supérieur de l’humilité et de la discipline, a confondu sa vie avec la formation des hommes, de l’homme, via cette discipline sportive, dont le substrat relève de la formation physique, spirituelle et mentale de l’être humain. Né en 1946, ce comptable de formation porte bien son âge. « Ma sha Allah ».
Ce dimanche 07 aout 2022, Maitre Alioune Badara HANN a été honoré par les siens. La famille du karaté sénégalais, sa famille naturelle, ses poulains, toutes générations confondues, ses amis, connaissances, voisins et autres, ont, à l’unanimité, magnifié le parcours exceptionnel de cette icône des arts martiaux, qui a écrit son nom en lettres d’or dans l’histoire de cette discipline asiatique.
La fête fut très belle en ce sens que ses disciples, d’ici et d’ailleurs, n’ont point lésiné sur les moyens pour rendre à leur mentor l’honneur dû à son rang. Mais aussi, la présence des administratifs, des anciens présidents de la Fédération nationale de karaté, de la crème de la discipline, d’une pléiade d’anciens champions, conjuguée aux nombreux et élogieux témoignages à son endroit, émanant de ses frères biologiques, de ses frères du sport, de ses compagnons et j’en passe, a rehaussé le prestige de la cérémonie. Tant l’homme symbolise des qualités humaines rares, incarne nos valeurs cardinales, et porte en bandoulière une naturelle gentillesse propre aux altruistes.
La fête fut très belle
Les propos du président Maguette SOW, des Maitres Alioune Badara DIACK, Yatma LO, Alioune SARR, Bouna NDAO, du Président de la Fédération El Mokhtar DIOP, du médecin sportif Docteur Mbaye PAYE, de ses frères, du Maitre de cérémonie Souleymane BẬ DIALLO, et du président de la commission d’organisation de l’événement, Bernard DIENE, ont éclos le profil exemplaire et atypique de cette fierté du karaté sénégalais. Et cerise sur le gâteau, outre les présents à lui reçus et en sus de la démonstration de « katas » et de « kyons » des jeunes disciples du club, le paroxysme de la cérémonie fut une belle surprise ; je parle du véhicule 4 x 4 que ses disciples, de tout bord, lui ont généreusement offert. En effet, ce n’est que son mérite !
Qu’il me soit permis de parler de sa personne, car, le connaissant, cet homme de nature singulière n’aime jamais parler de lui, à fortiori que l’autre le fasse de lui. Préférant toujours rester dans la mêlée, en bon disciple mouride, ce septuagénaire fait partie de cette pléiade d’illustres personnes, qui ont opté pour toujours afficher le profil bas, en toutes circonstances ; ce qui demeure, il faut l’avouer, le propre des grands hommes, je dis les meilleurs, les choisis, les champions. Pour autant, je m’autoriserai à écorcher un peu sa modestie, car, pour ma part, son œuvre devrait servir de leçon, en d’autres termes, elle occupe une place de choix dans l’histoire des arts martiaux de notre pays voire dans l’histoire du sport sénégalais. Qu’il le veuille ou pas, c’est ça la réalité !
156 ceintures noires formées de la naissance du club à nos jours
Logique est, par conséquent, la commémoration de la vie sportive du précurseur du Dorama Karaté Club, au vu du nombre exponentiel de « budokas » compétents et talentueux qu’il a engendrés, pour ne citer que les cent – cinquante – six ceintures noires à lui formées ; de la naissance dudit club à nos jours. Il faut le faire !
L’homme a commencé le karaté en 1966 au J.C.S. de la célèbre piscine LIDO, actuel hôtel SAVANA, avec Maitre Robert PICARE, un assistant technique français en service dans notre pays. Persévérant et endurant, A.B.H. a creusé ses sillons dans cet art, qui lui a valu de gravir les échelons jusqu’ à devenir enseignant, c’est-à-dire, étrenner le grade de Maitre dans cette noble discipline partie d’Asie. Il est ceinture noire septième dan de karaté, autant dire qu’il fait partie, si je ne m’abuse, du quarté ou du quinté des plus gradés dans notre pays.
En 1971, il met sur orbite le Dorama karaté club et sollicita sa reconnaissance officielle en 1973. C’est en 1979 qu’il reçut le récépissé du club qui, aujourd’hui, demeure une étoile dans les méandres du sport sénégalais, au regard de son palmarès. En 1969 déjà, il effectue un stage avec Maitre Hiro Moshizuki. Et last but not least, il est major de la première promotion d’entraineur de premier degré, en 1988.
Nommé dans le collège des entraineurs nationaux en 1987 par Maitre Fernand NUNEZ, Alioune Badara HANN allie sérieux, rigueur, générosité et abnégation dans cette voie où la triche est proscrite. C’est ainsi qu’il se distinguera par ses compétences avérées doublées de son sens de l’humain. Cet entraineur de l’équipe nationale de karaté du Sénégal, de 1988 à 1999, s’est illustré par cette constance et ce courage inné, - segment important de sa personnalité – par-delà les qualités citées supra au point de donner à notre pays ces combattants qui nous ont valus tant de satisfactions, aussi bien au niveau national qu’au niveau international.
L’histoire retient, entre autres, que les sept majeurs du Dorama sont tous champions dans leurs catégories, en open et six fois par équipe. C’est pour dire que Maitre Alioune Badara HANN a donné au Sénégal des champions d’Afrique de la trempe de Bernard DIENE ; Souleymane BA DIALLO ; El Mokhtar DIOP qui n’est personne d’autre que l’actuel président de la Fédération Sénégalaise de Karaté ; Cheikh THIARÉ ; Mor Thiam SEYE et cerise sur le gâteau, le champion du monde, Mamadou Ali NDIAYE. Ces champions qui, parmi tant d’autres, se sont illustrés à travers des générations, ont porté l’étendard du club et celui de l’équipe nationale du Sénégal. Je dis ces stars qui ont fait retentir l’hymne national du Sénégal partout où le devoir de la compétition les a convoquées. Au demeurant, Maitre Alioune Badara HANN est un grand Champion.
Le Champion qui a formé les champions. Parler de lui équivaut à parler d’un état d’esprit, d’une philosophie, celle des arts martiaux. C’est – si j’ose m’exprimer ainsi – parler de Sagesse, car l’homme est un Sage. Au-delà de la Sagesse du septuagénaire, requis sous l’angle de l’âge et de l’expérience, je parle de cette Sagesse dont j’eus le cœur net pour l’avoir moult fois côtoyé, dans les années 80 via ses leçons de morale administrées, sitôt que le cours de karaté prît fin. Étant licencié de DUC – Karaté, j’eus la chance d’en avoir bénéficié pour avoir mis à profit mes jours de repos coïncidant avec ses jours d’entrainement, dans le temple sportif du Dorama.
Toutefois, au-delà du modèle qu’il est, naturellement, il devrait servir de modèle au Sénégalais lambda. Je pense à ce type de sénégalais prompt à changer, honteusement, de comportement si peu que lui soit attribué une nomination à un poste de responsabilité, ou une simple promotion sociale, professionnelle, politique et j’en passe, encline à se prendre pour le centre du monde, à se croire supérieur à l’autre, ce qui n’est rien d’autre que l’expression de complexes, d’un déficit de parcours, de confiance, de compétence, de culture et de Foi en Dieu ; je parle de jalousie mal dissimulée ou d’ignorance, comme c’est le cas , de nos jours, chez nombre d’hommes politiques , malheureusement.
Pour dire vrai, nul ne peut évoquer les humanités de senseï Alioune Badara HANN sans mettre le focus sur un nom, celui de Bernard DIENE, celui – là, qui n’est personne d’autre que la première ceinture noire formée par lui, en 1972, déjà. Le jeune Bernard venait d’avoir 19 ans. Un croyant, un homme calme, pondéré, lucide, rigoureux et affable. Champion du Sénégal, champion d’Afrique, il sacrifiera à la tradition, en devenant Maitre du dojo de la Base aérienne de Ouakam, puis d’un autre aux Parcelles Assainies de Dakar. Cet homme mérite amplement le pseudonyme de « fils ainé » de la famille Dorama à lui affublé dans les méandres du club. Comme cité supra, il aura été au cœur du dispositif ayant travaillé à la réussite de cette fête.
Il ne serait pas, tout de même, superflu de rappeler que l’homme a plusieurs cordes à son arc, puisqu‘ il a été footballeur. Et dans ce sport, il a joué à l’Union Sportive de Gorée, en 1965, où il porta le brassard de capitaine. Il a aussi parta gé terrain de football avec mon grand – frère Amadou Diama TOUNKARA dit Zator. Cependant durant ses années de pratique du karaté au J. C. D ., concomitamment, il faisait du judoau dojo de la Gendarmerie dont un de ses condisciples fut Habib GUEYE, un ancien garde du corps du président Abdou DIOUF.
Sur ce, je ne saurais guère m’empêcher de congratuler les initiateurs de cette cérémonie en ce sens que rien ne vaut de fêter les grands hommes, de leur vivant. La normalité voudrait qu’il en soit ainsi. Cette chance, il faut le dire, a souri à ce père de famille attentionné qui ne se fait jamais prier pour s’occuper de la grande famille HANN. Encore une fois, je me suis permis cette digression, à son insu, parce que, quelque part, étant aussi, fils de Ouagou Niayes du fait de la grande maison paternelle des TOUNKARA sortie des limbes en 1957, sise à la cité saint - louisienne, et comme j’ai eu à en attester durant mon témoignage oral. J’associe à ces félicitations mon ami Mamadou HANN, son jeune frère et non moins Maitre du dojo de la S.E.N.E.L.E.C., sis au Cap des biches.
De Maitre Alioune Badara HANN, je retiens que simplicité, humilité, humanisme, rigueur, compétence et courage demeurent des vocables, des traits de caractères, je dirai le dénominateur commun, substrat sur lequel se promènent les silhouettes des grands hommes. De lui, je retiens, encore, que courtoisie, discipline et respect de l’autre sont aussi des attributs inhérents aux croyants qui se subliment dans la vie de tous les jours, dans la voie du progrès.
C’est pour dire que les lauriers à lui tressés, en ce jour de commémoration, ne sont que la narration exacte de toute une évolution, d’une vie, sous l’angle de l’observatoire de proches et non du bout de leur lorgnette ! Félicitations au Dorama ! Félicitations Maitre !
Longue vie, Senseï Alioune Badara HANN ! Que Dieu vous bénisse ! « HOUSS »
DESAGANA RÉUSSIT SON PREMIER PANIER À MONASTIR...
Pour son baptême de feu avec l’équipe nationale en match officiel, le coach Desagana Diop a bien réussi le tournoi et se projette pour la toute dernière phase où le Sénégal a désormais son destin entre ses mains en vue de sa qualification.
Le Sénégal vient de boucler la 4e fenêtre des éliminatoires pour le prochain Mondial. Pour son baptême de feu avec l’équipe nationale en match officiel, le coach Desagana Diop a bien réussi le tournoi et se projette pour la toute dernière phase où le Sénégal a désormais son destin entre ses mains en vue de sa qualification.
Au moment de quitter l’aéroport Blaise Diagne pour rallier la ville de Monastir qui devait accueillir la 4e fenêtre des éliminatoires de la prochaine Coupe du Monde de basket, le staff technique du Sénégal avait dans ses bagages de quoi espérer rentrer au pays avec l’espoir de se relancer dans cette compétition aux allures de marathon.
Contrairement à la 3e fenêtre d’Alexandrie, les Lions du Sénégal ont bénéficié d’un mois de regroupement, de trois matchs amicaux et surtout d’un voyage sans la moindre péripétie. Ce sont là les signes avant-coureur d’une belle prestation face pourtant à des adversaires de gros calibre comme la Tunisie pays organisateur et champion d’Afrique en titre mais également du Sud Soudan invaincu depuis le démarrage de la compétition. Mais malgré tout, le nouveau sélectionneur Desagana Diop, conscient du travail accompli depuis sa prise en main de l’équipe le 14 juillet, n’a pas manqué de faire part de la confiance qu’il a en son groupe. «Nous avons livré deux très grands matchs face au Cap-Vert. L’équipe s’est bien comportée mais on a relevé quelques failles qu’il faut vite corriger surtout en défense. Si nous restons concentrés en pratiquant un bon jeu, nous pouvons battre nos adversaires» avait-il prévenu après la deuxième rencontre amicale contre le Cap-Vert.
A Monastir, le coach Diop n’a fait qu’appliquer à ses protégés ce discours au contenu d’aspects techniques et guerriers pour sortir victorieux de ses trois rencontres. Et selon un spécialiste de la balle orange interrogé, «L’équipe du Sénégal doit son triple succès surtout par sa bonne organisation défensive. C’est à ce niveau qu’elle a dominé tous ses adversaires pour ensuite se montrer très adroite sur les tirs». Même si reconnaît-il « les joueurs ont parfois manqué de concentration, ce qui a permis à l’adversaire d’en profiter pour la devancer au score.»
Et de poursuivre «on a remarqué aussi quelques fois de la nervosité chez certains. Ce sont des comportements à éviter». Et sans citer de nom il l’impute «...à la fougue de la jeunesse et au manque d’expérience de joueurs qui facilement peuvent tomber dans le piège de la provocation» a-t-il expliqué. Mais dans l’ensemble le groupe s’est bien comporté, créant même la surprise dans une poule où elle était logée avec des formations qui, comme le Sénégal ont dorénavant leur destin en main. Ce qui fait déjà penser à une 5e et dernière fenêtre de feu prévue au mois de février prochain.
Desagana, l’homme qui a tout révolutionné...
En moins d’un mois depuis qu’il a été officialisé comme sélectionneur des Lions du basket, Desagana Diop a étalé toute sa classe d’un homme de sérail. Il a réussi à écarter tout ce qui pouvait nuire à un bon esprit d’équipe sans lequel aucune performance n’est possible surtout en basket, discipline collectif où le moindre tiraillement entre joueurs se paye cash. C’est dans cette optique qu’il a pris la décision courageuse de retirer le brassard de capitaine de Youssou Ndoye pour le confier à Gorgui Sy Dieng sans la moindre contestation. Ce, pour mettre son autorité dans le groupe et se positionner comme étant le seul habilité à prendre des décisions tout en étant disponible et ouvert à des échanges pour l’intérêt du collectif.
Sur le plan de la préparation, l’ex joueur de la NBA avait proposé un plan de travail à la Fédération qui l’a soumis au ministère de tutelle. Une fois validé, le nouveau coach a pu bénéficier de deux matchs amicaux face au Cap-Vert à Dakar et un autre à Monastir devant l’Égypte avant d’aborder le tournoi. Ces trois rencontres lui ont permis de faire une revue de troupe de son groupe et de pouvoir déceler les failles qu’il a vite corrigées pour mieux entamer les rencontres officielles de Tunis.
Avant de faire le voyage, Desagana Diop s’est assuré que toutes les dispositions étaient prises par les autorités pour que le déplacement se fasse sans la moindre difficulté. Dès lors la balle était dans le camp du nouveau coach qui se devait à son tour de faire son «Diop» à Monastir d’où son équipe est rentrée avec l’espoir retrouvé de garder des chances de qualification au prochain Mondial. Et les résultats ne se sont fait pas attendre.
En trois rencontres le Sénégal a empoché 6 points supplémentaires et remonte à la 3e position du groupe F (15pts+77) derrière le Sud Soudan (17pts+121) et l’Égypte (16pts+139). Elle a inscrit au total 232 pts soit une moyenne de 77 pts/ match et a pris 200 pts pour un ratio de 66pts/ match. Des statistiques jugées bonnes puisque la moyenne d’écart de points par rencontre est de 11pts. Désormais le Sénégal détient les clés de la qualification en mains. Il faudra poursuivre le travail pour faire partie des deux premiers du groupe qui donne droit au ticket de qualification ou à défaut terminer comme meilleur troisième. La prochaine et dernière fenêtre se jouera au mois de février prochain. Le Sénégal fera face au Sud Soudan, à la Tunisie et au Cameroun.
Par Moustapha DIAKHATÉ
TOURISME, ROUE DE SECOURS ET NOUVEAU CATALYSEUR ECONOMIQUE MONDIAL
Un secteur comme le tourisme est un catalyseur économique à portée de main, loin des tribulations dans les marchés internationaux des hydrocarbures sur lesquelles nous n’avons aucune maîtrise. Il est urgent de relancer notre secteur touristique
En 2019, début du Covid-19, l’Afrique représentait le deuxième marché touristique du monde avec 70 millions de visiteurs internationaux sur le continent, derrière l’Europe avec ses 550 millions de touristes, ce qui donne aux vieux continent, 51% des flux mondiaux de voyageurs pour le loisir et la découverte.
Ainsi l’Europe avec la France qui reçoit 80 millions de visiteurs annuels, reste de loin la première destination touristique du monde grâce aux visiteurs venant d’Asie-avec la Chine- en premier.
Le tourisme international affiche chaque année, des résultats record : l’année 2000 avoisinait le seuil des 700 millions d’arrivées, alors que ce chiffre n’était que de 25 millions en 1950 et de 285 millions en 1980. Aujourd’hui en 2022, les prévisions de l’Omt dépassent la barre de 1,400 milliard de visiteurs internationaux dans le monde. Le transport aérien, l’hôtellerie, le lodging, la restauration, etc. constituent les segments de la chaîne de valeur voyage et tourisme.
En termes d’emplois, le World Tourism and Travel Council estime que 231 millions de personnes travaillent en relation avec le tourisme dans le monde. Avant l’arrêt brusque des voyages et de toute mobilité internationale, imposé par la pandémie à partir de 2019, le tourisme a rapporté plus de 170 milliards de dollars américains au produit intérieur brut en Afrique, répartis entre les grands pays destinataires que sont le Maroc, l’Egypte, la Tunisie, l’Afrique du Sud, le Kenya, etc. Notre pays qui pointe moins de 1 000 000 touristes par an est handicapé par des infrastructures d’accueil trop limitées, l’érosion maritime le long des plages de la Petite-Côte, les aménagements non contrôlés le long du littoral maritime, la parafiscalité onéreuse sur billets d’avion et une promotion touristique sans impact, qui plombent tout un secteur qui fait aujourd’hui moins de 6% du Pib national.
Le Sénégal est très loin de ce tourisme économique expansif, catalyseur de richesse et d’emplois pour l’économie nationale. Du reste, avec tous les efforts publics déployés par les pouvoirs publics, notre pays ne compterait même pas 10 000 lits aux normes et standards de l’Omt. On ne peut même pas parler de patronat dans le secteur touristique, même s’il existe des réceptifs par-ci et par-là.
Au Maroc, ce sont 13 millions de visiteurs internationaux en moyenne. Le secteur contribue à hauteur de 11% au Pib du pays et 20% pour les exportations des biens et services.
Le tourisme marocain réalise plus de 5 milliards de dollars Us de recettes en devises étrangères et assure 600 000 postes de travail correspondant à 5% de la population active du royaume. L’Egypte avec le hub de Sharm El Sheik et les pyramides, accueille 16 000 000 de touristes en année pic. La Tunisie avec un balnéaire très attractif, frôle les 10 000 000 de visiteurs annuels.
Malheureusement, le Sénégal n’arrive pas à profiter de cette manne extraordinaire de richesse et d’emplois que peut offrir un secteur où notre pays ne compte que des d’atouts. Aujourd’hui, le tourisme d’exploration et de découverte monte en puissance : le Cap Skirring, les chutes de Dindéfelo et les îles du Saloum, etc. ont tout pour attirer des visiteurs. Un pays comme l’Algérie a su capitaliser dans ce segment avec moins d’atouts que le Sénégal. Le niveau du dollar Us qui est à son plus haut niveau en termes de rapport de change et la proximité de l’Amérique du Nord par vol direct devraient attirer autant d’Américains noirs pour un recueil mémoriel dans des sites comme Gorée. La Coupe d’Afrique et le nouveau statut de Sadio Mané, je n’oublie pas le Joloff rice au patrimoine de l’Unesco, doivent être les nouveaux fers de lance d’un tourisme local et international florissant. Je n’entends même plus parler de lancement officiel de la saison touristique et de la sortie du Kankourang à Mbour.
Il est vrai que le pétrole et le gaz définiront à partir de 2023, la nouvelle trajectoire économique du pays. Cependant, nous avons tout intérêt à diversifier nos économies dans les secteurs à très haute intensité de travail et de main d’œuvre capable d’absorber une bonne partie de notre jeunesse en quête d’insertion professionnelle et de revenus décents. Un secteur comme le tourisme est un catalyseur économique à portée de main, loin des tribulations dans les marchés internationaux des hydrocarbures sur lesquelles nous n’avons aucune maîtrise. Il est urgent de relancer notre secteur touristique.
Moustapha DIAKHATÉ
Expert et Consultant en Infrastructure
Ex Cons Spécial Pr CESE