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25 août 2025
Par Mame Abdoulaye TOUNKARA
RENDRE À CÉSAR CE QUI APPARTIENT À CÉSAR
Hommage à maitre Alioune Badara Hann, entraineur national de karaté- La consécration d’un modèle, Ce dimanche 07 aout 2022, Maitre Alioune Badara HANN a été honoré par les siens.
Il m’est venu l’idée de saisir la balle au rebond, en rendant hommage à Monsieur Alioune Badara HANN, j’allais dire Maitre Alioune Badara HANN, ou plutôt « senseï » comme dénommé dans le jargon des arts martiaux, qui vient d’être honoré par sa famille sportive dans l’après – midi de ce dimanche 07 aout 2022, sis au dojo Dorama, dans le mythique quartier de Ouagou - Niayes. Ce Maitre de karaté, l’un des plus gradés de notre pays voire du continent africain, a été fêté par les pratiquants de ce noble art, qu’il a formés durant un demi-siècle. Oui ! Il s’agissait de rendre à César ce qui appartient à César. Dès lors que ce modeste homme, vivant à l’étage supérieur de l’humilité et de la discipline, a confondu sa vie avec la formation des hommes, de l’homme, via cette discipline sportive, dont le substrat relève de la formation physique, spirituelle et mentale de l’être humain. Né en 1946, ce comptable de formation porte bien son âge. « Ma sha Allah ».
Ce dimanche 07 aout 2022, Maitre Alioune Badara HANN a été honoré par les siens. La famille du karaté sénégalais, sa famille naturelle, ses poulains, toutes générations confondues, ses amis, connaissances, voisins et autres, ont, à l’unanimité, magnifié le parcours exceptionnel de cette icône des arts martiaux, qui a écrit son nom en lettres d’or dans l’histoire de cette discipline asiatique.
La fête fut très belle en ce sens que ses disciples, d’ici et d’ailleurs, n’ont point lésiné sur les moyens pour rendre à leur mentor l’honneur dû à son rang. Mais aussi, la présence des administratifs, des anciens présidents de la Fédération nationale de karaté, de la crème de la discipline, d’une pléiade d’anciens champions, conjuguée aux nombreux et élogieux témoignages à son endroit, émanant de ses frères biologiques, de ses frères du sport, de ses compagnons et j’en passe, a rehaussé le prestige de la cérémonie. Tant l’homme symbolise des qualités humaines rares, incarne nos valeurs cardinales, et porte en bandoulière une naturelle gentillesse propre aux altruistes.
La fête fut très belle
Les propos du président Maguette SOW, des Maitres Alioune Badara DIACK, Yatma LO, Alioune SARR, Bouna NDAO, du Président de la Fédération El Mokhtar DIOP, du médecin sportif Docteur Mbaye PAYE, de ses frères, du Maitre de cérémonie Souleymane BẬ DIALLO, et du président de la commission d’organisation de l’événement, Bernard DIENE, ont éclos le profil exemplaire et atypique de cette fierté du karaté sénégalais. Et cerise sur le gâteau, outre les présents à lui reçus et en sus de la démonstration de « katas » et de « kyons » des jeunes disciples du club, le paroxysme de la cérémonie fut une belle surprise ; je parle du véhicule 4 x 4 que ses disciples, de tout bord, lui ont généreusement offert. En effet, ce n’est que son mérite !
Qu’il me soit permis de parler de sa personne, car, le connaissant, cet homme de nature singulière n’aime jamais parler de lui, à fortiori que l’autre le fasse de lui. Préférant toujours rester dans la mêlée, en bon disciple mouride, ce septuagénaire fait partie de cette pléiade d’illustres personnes, qui ont opté pour toujours afficher le profil bas, en toutes circonstances ; ce qui demeure, il faut l’avouer, le propre des grands hommes, je dis les meilleurs, les choisis, les champions. Pour autant, je m’autoriserai à écorcher un peu sa modestie, car, pour ma part, son œuvre devrait servir de leçon, en d’autres termes, elle occupe une place de choix dans l’histoire des arts martiaux de notre pays voire dans l’histoire du sport sénégalais. Qu’il le veuille ou pas, c’est ça la réalité !
156 ceintures noires formées de la naissance du club à nos jours
Logique est, par conséquent, la commémoration de la vie sportive du précurseur du Dorama Karaté Club, au vu du nombre exponentiel de « budokas » compétents et talentueux qu’il a engendrés, pour ne citer que les cent – cinquante – six ceintures noires à lui formées ; de la naissance dudit club à nos jours. Il faut le faire !
L’homme a commencé le karaté en 1966 au J.C.S. de la célèbre piscine LIDO, actuel hôtel SAVANA, avec Maitre Robert PICARE, un assistant technique français en service dans notre pays. Persévérant et endurant, A.B.H. a creusé ses sillons dans cet art, qui lui a valu de gravir les échelons jusqu’ à devenir enseignant, c’est-à-dire, étrenner le grade de Maitre dans cette noble discipline partie d’Asie. Il est ceinture noire septième dan de karaté, autant dire qu’il fait partie, si je ne m’abuse, du quarté ou du quinté des plus gradés dans notre pays.
En 1971, il met sur orbite le Dorama karaté club et sollicita sa reconnaissance officielle en 1973. C’est en 1979 qu’il reçut le récépissé du club qui, aujourd’hui, demeure une étoile dans les méandres du sport sénégalais, au regard de son palmarès. En 1969 déjà, il effectue un stage avec Maitre Hiro Moshizuki. Et last but not least, il est major de la première promotion d’entraineur de premier degré, en 1988.
Nommé dans le collège des entraineurs nationaux en 1987 par Maitre Fernand NUNEZ, Alioune Badara HANN allie sérieux, rigueur, générosité et abnégation dans cette voie où la triche est proscrite. C’est ainsi qu’il se distinguera par ses compétences avérées doublées de son sens de l’humain. Cet entraineur de l’équipe nationale de karaté du Sénégal, de 1988 à 1999, s’est illustré par cette constance et ce courage inné, - segment important de sa personnalité – par-delà les qualités citées supra au point de donner à notre pays ces combattants qui nous ont valus tant de satisfactions, aussi bien au niveau national qu’au niveau international.
L’histoire retient, entre autres, que les sept majeurs du Dorama sont tous champions dans leurs catégories, en open et six fois par équipe. C’est pour dire que Maitre Alioune Badara HANN a donné au Sénégal des champions d’Afrique de la trempe de Bernard DIENE ; Souleymane BA DIALLO ; El Mokhtar DIOP qui n’est personne d’autre que l’actuel président de la Fédération Sénégalaise de Karaté ; Cheikh THIARÉ ; Mor Thiam SEYE et cerise sur le gâteau, le champion du monde, Mamadou Ali NDIAYE. Ces champions qui, parmi tant d’autres, se sont illustrés à travers des générations, ont porté l’étendard du club et celui de l’équipe nationale du Sénégal. Je dis ces stars qui ont fait retentir l’hymne national du Sénégal partout où le devoir de la compétition les a convoquées. Au demeurant, Maitre Alioune Badara HANN est un grand Champion.
Le Champion qui a formé les champions. Parler de lui équivaut à parler d’un état d’esprit, d’une philosophie, celle des arts martiaux. C’est – si j’ose m’exprimer ainsi – parler de Sagesse, car l’homme est un Sage. Au-delà de la Sagesse du septuagénaire, requis sous l’angle de l’âge et de l’expérience, je parle de cette Sagesse dont j’eus le cœur net pour l’avoir moult fois côtoyé, dans les années 80 via ses leçons de morale administrées, sitôt que le cours de karaté prît fin. Étant licencié de DUC – Karaté, j’eus la chance d’en avoir bénéficié pour avoir mis à profit mes jours de repos coïncidant avec ses jours d’entrainement, dans le temple sportif du Dorama.
Toutefois, au-delà du modèle qu’il est, naturellement, il devrait servir de modèle au Sénégalais lambda. Je pense à ce type de sénégalais prompt à changer, honteusement, de comportement si peu que lui soit attribué une nomination à un poste de responsabilité, ou une simple promotion sociale, professionnelle, politique et j’en passe, encline à se prendre pour le centre du monde, à se croire supérieur à l’autre, ce qui n’est rien d’autre que l’expression de complexes, d’un déficit de parcours, de confiance, de compétence, de culture et de Foi en Dieu ; je parle de jalousie mal dissimulée ou d’ignorance, comme c’est le cas , de nos jours, chez nombre d’hommes politiques , malheureusement.
Pour dire vrai, nul ne peut évoquer les humanités de senseï Alioune Badara HANN sans mettre le focus sur un nom, celui de Bernard DIENE, celui – là, qui n’est personne d’autre que la première ceinture noire formée par lui, en 1972, déjà. Le jeune Bernard venait d’avoir 19 ans. Un croyant, un homme calme, pondéré, lucide, rigoureux et affable. Champion du Sénégal, champion d’Afrique, il sacrifiera à la tradition, en devenant Maitre du dojo de la Base aérienne de Ouakam, puis d’un autre aux Parcelles Assainies de Dakar. Cet homme mérite amplement le pseudonyme de « fils ainé » de la famille Dorama à lui affublé dans les méandres du club. Comme cité supra, il aura été au cœur du dispositif ayant travaillé à la réussite de cette fête.
Il ne serait pas, tout de même, superflu de rappeler que l’homme a plusieurs cordes à son arc, puisqu‘ il a été footballeur. Et dans ce sport, il a joué à l’Union Sportive de Gorée, en 1965, où il porta le brassard de capitaine. Il a aussi parta gé terrain de football avec mon grand – frère Amadou Diama TOUNKARA dit Zator. Cependant durant ses années de pratique du karaté au J. C. D ., concomitamment, il faisait du judoau dojo de la Gendarmerie dont un de ses condisciples fut Habib GUEYE, un ancien garde du corps du président Abdou DIOUF.
Sur ce, je ne saurais guère m’empêcher de congratuler les initiateurs de cette cérémonie en ce sens que rien ne vaut de fêter les grands hommes, de leur vivant. La normalité voudrait qu’il en soit ainsi. Cette chance, il faut le dire, a souri à ce père de famille attentionné qui ne se fait jamais prier pour s’occuper de la grande famille HANN. Encore une fois, je me suis permis cette digression, à son insu, parce que, quelque part, étant aussi, fils de Ouagou Niayes du fait de la grande maison paternelle des TOUNKARA sortie des limbes en 1957, sise à la cité saint - louisienne, et comme j’ai eu à en attester durant mon témoignage oral. J’associe à ces félicitations mon ami Mamadou HANN, son jeune frère et non moins Maitre du dojo de la S.E.N.E.L.E.C., sis au Cap des biches.
De Maitre Alioune Badara HANN, je retiens que simplicité, humilité, humanisme, rigueur, compétence et courage demeurent des vocables, des traits de caractères, je dirai le dénominateur commun, substrat sur lequel se promènent les silhouettes des grands hommes. De lui, je retiens, encore, que courtoisie, discipline et respect de l’autre sont aussi des attributs inhérents aux croyants qui se subliment dans la vie de tous les jours, dans la voie du progrès.
C’est pour dire que les lauriers à lui tressés, en ce jour de commémoration, ne sont que la narration exacte de toute une évolution, d’une vie, sous l’angle de l’observatoire de proches et non du bout de leur lorgnette ! Félicitations au Dorama ! Félicitations Maitre !
Longue vie, Senseï Alioune Badara HANN ! Que Dieu vous bénisse ! « HOUSS »
DESAGANA RÉUSSIT SON PREMIER PANIER À MONASTIR...
Pour son baptême de feu avec l’équipe nationale en match officiel, le coach Desagana Diop a bien réussi le tournoi et se projette pour la toute dernière phase où le Sénégal a désormais son destin entre ses mains en vue de sa qualification.
Le Sénégal vient de boucler la 4e fenêtre des éliminatoires pour le prochain Mondial. Pour son baptême de feu avec l’équipe nationale en match officiel, le coach Desagana Diop a bien réussi le tournoi et se projette pour la toute dernière phase où le Sénégal a désormais son destin entre ses mains en vue de sa qualification.
Au moment de quitter l’aéroport Blaise Diagne pour rallier la ville de Monastir qui devait accueillir la 4e fenêtre des éliminatoires de la prochaine Coupe du Monde de basket, le staff technique du Sénégal avait dans ses bagages de quoi espérer rentrer au pays avec l’espoir de se relancer dans cette compétition aux allures de marathon.
Contrairement à la 3e fenêtre d’Alexandrie, les Lions du Sénégal ont bénéficié d’un mois de regroupement, de trois matchs amicaux et surtout d’un voyage sans la moindre péripétie. Ce sont là les signes avant-coureur d’une belle prestation face pourtant à des adversaires de gros calibre comme la Tunisie pays organisateur et champion d’Afrique en titre mais également du Sud Soudan invaincu depuis le démarrage de la compétition. Mais malgré tout, le nouveau sélectionneur Desagana Diop, conscient du travail accompli depuis sa prise en main de l’équipe le 14 juillet, n’a pas manqué de faire part de la confiance qu’il a en son groupe. «Nous avons livré deux très grands matchs face au Cap-Vert. L’équipe s’est bien comportée mais on a relevé quelques failles qu’il faut vite corriger surtout en défense. Si nous restons concentrés en pratiquant un bon jeu, nous pouvons battre nos adversaires» avait-il prévenu après la deuxième rencontre amicale contre le Cap-Vert.
A Monastir, le coach Diop n’a fait qu’appliquer à ses protégés ce discours au contenu d’aspects techniques et guerriers pour sortir victorieux de ses trois rencontres. Et selon un spécialiste de la balle orange interrogé, «L’équipe du Sénégal doit son triple succès surtout par sa bonne organisation défensive. C’est à ce niveau qu’elle a dominé tous ses adversaires pour ensuite se montrer très adroite sur les tirs». Même si reconnaît-il « les joueurs ont parfois manqué de concentration, ce qui a permis à l’adversaire d’en profiter pour la devancer au score.»
Et de poursuivre «on a remarqué aussi quelques fois de la nervosité chez certains. Ce sont des comportements à éviter». Et sans citer de nom il l’impute «...à la fougue de la jeunesse et au manque d’expérience de joueurs qui facilement peuvent tomber dans le piège de la provocation» a-t-il expliqué. Mais dans l’ensemble le groupe s’est bien comporté, créant même la surprise dans une poule où elle était logée avec des formations qui, comme le Sénégal ont dorénavant leur destin en main. Ce qui fait déjà penser à une 5e et dernière fenêtre de feu prévue au mois de février prochain.
Desagana, l’homme qui a tout révolutionné...
En moins d’un mois depuis qu’il a été officialisé comme sélectionneur des Lions du basket, Desagana Diop a étalé toute sa classe d’un homme de sérail. Il a réussi à écarter tout ce qui pouvait nuire à un bon esprit d’équipe sans lequel aucune performance n’est possible surtout en basket, discipline collectif où le moindre tiraillement entre joueurs se paye cash. C’est dans cette optique qu’il a pris la décision courageuse de retirer le brassard de capitaine de Youssou Ndoye pour le confier à Gorgui Sy Dieng sans la moindre contestation. Ce, pour mettre son autorité dans le groupe et se positionner comme étant le seul habilité à prendre des décisions tout en étant disponible et ouvert à des échanges pour l’intérêt du collectif.
Sur le plan de la préparation, l’ex joueur de la NBA avait proposé un plan de travail à la Fédération qui l’a soumis au ministère de tutelle. Une fois validé, le nouveau coach a pu bénéficier de deux matchs amicaux face au Cap-Vert à Dakar et un autre à Monastir devant l’Égypte avant d’aborder le tournoi. Ces trois rencontres lui ont permis de faire une revue de troupe de son groupe et de pouvoir déceler les failles qu’il a vite corrigées pour mieux entamer les rencontres officielles de Tunis.
Avant de faire le voyage, Desagana Diop s’est assuré que toutes les dispositions étaient prises par les autorités pour que le déplacement se fasse sans la moindre difficulté. Dès lors la balle était dans le camp du nouveau coach qui se devait à son tour de faire son «Diop» à Monastir d’où son équipe est rentrée avec l’espoir retrouvé de garder des chances de qualification au prochain Mondial. Et les résultats ne se sont fait pas attendre.
En trois rencontres le Sénégal a empoché 6 points supplémentaires et remonte à la 3e position du groupe F (15pts+77) derrière le Sud Soudan (17pts+121) et l’Égypte (16pts+139). Elle a inscrit au total 232 pts soit une moyenne de 77 pts/ match et a pris 200 pts pour un ratio de 66pts/ match. Des statistiques jugées bonnes puisque la moyenne d’écart de points par rencontre est de 11pts. Désormais le Sénégal détient les clés de la qualification en mains. Il faudra poursuivre le travail pour faire partie des deux premiers du groupe qui donne droit au ticket de qualification ou à défaut terminer comme meilleur troisième. La prochaine et dernière fenêtre se jouera au mois de février prochain. Le Sénégal fera face au Sud Soudan, à la Tunisie et au Cameroun.
Par Moustapha DIAKHATÉ
TOURISME, ROUE DE SECOURS ET NOUVEAU CATALYSEUR ECONOMIQUE MONDIAL
Un secteur comme le tourisme est un catalyseur économique à portée de main, loin des tribulations dans les marchés internationaux des hydrocarbures sur lesquelles nous n’avons aucune maîtrise. Il est urgent de relancer notre secteur touristique
En 2019, début du Covid-19, l’Afrique représentait le deuxième marché touristique du monde avec 70 millions de visiteurs internationaux sur le continent, derrière l’Europe avec ses 550 millions de touristes, ce qui donne aux vieux continent, 51% des flux mondiaux de voyageurs pour le loisir et la découverte.
Ainsi l’Europe avec la France qui reçoit 80 millions de visiteurs annuels, reste de loin la première destination touristique du monde grâce aux visiteurs venant d’Asie-avec la Chine- en premier.
Le tourisme international affiche chaque année, des résultats record : l’année 2000 avoisinait le seuil des 700 millions d’arrivées, alors que ce chiffre n’était que de 25 millions en 1950 et de 285 millions en 1980. Aujourd’hui en 2022, les prévisions de l’Omt dépassent la barre de 1,400 milliard de visiteurs internationaux dans le monde. Le transport aérien, l’hôtellerie, le lodging, la restauration, etc. constituent les segments de la chaîne de valeur voyage et tourisme.
En termes d’emplois, le World Tourism and Travel Council estime que 231 millions de personnes travaillent en relation avec le tourisme dans le monde. Avant l’arrêt brusque des voyages et de toute mobilité internationale, imposé par la pandémie à partir de 2019, le tourisme a rapporté plus de 170 milliards de dollars américains au produit intérieur brut en Afrique, répartis entre les grands pays destinataires que sont le Maroc, l’Egypte, la Tunisie, l’Afrique du Sud, le Kenya, etc. Notre pays qui pointe moins de 1 000 000 touristes par an est handicapé par des infrastructures d’accueil trop limitées, l’érosion maritime le long des plages de la Petite-Côte, les aménagements non contrôlés le long du littoral maritime, la parafiscalité onéreuse sur billets d’avion et une promotion touristique sans impact, qui plombent tout un secteur qui fait aujourd’hui moins de 6% du Pib national.
Le Sénégal est très loin de ce tourisme économique expansif, catalyseur de richesse et d’emplois pour l’économie nationale. Du reste, avec tous les efforts publics déployés par les pouvoirs publics, notre pays ne compterait même pas 10 000 lits aux normes et standards de l’Omt. On ne peut même pas parler de patronat dans le secteur touristique, même s’il existe des réceptifs par-ci et par-là.
Au Maroc, ce sont 13 millions de visiteurs internationaux en moyenne. Le secteur contribue à hauteur de 11% au Pib du pays et 20% pour les exportations des biens et services.
Le tourisme marocain réalise plus de 5 milliards de dollars Us de recettes en devises étrangères et assure 600 000 postes de travail correspondant à 5% de la population active du royaume. L’Egypte avec le hub de Sharm El Sheik et les pyramides, accueille 16 000 000 de touristes en année pic. La Tunisie avec un balnéaire très attractif, frôle les 10 000 000 de visiteurs annuels.
Malheureusement, le Sénégal n’arrive pas à profiter de cette manne extraordinaire de richesse et d’emplois que peut offrir un secteur où notre pays ne compte que des d’atouts. Aujourd’hui, le tourisme d’exploration et de découverte monte en puissance : le Cap Skirring, les chutes de Dindéfelo et les îles du Saloum, etc. ont tout pour attirer des visiteurs. Un pays comme l’Algérie a su capitaliser dans ce segment avec moins d’atouts que le Sénégal. Le niveau du dollar Us qui est à son plus haut niveau en termes de rapport de change et la proximité de l’Amérique du Nord par vol direct devraient attirer autant d’Américains noirs pour un recueil mémoriel dans des sites comme Gorée. La Coupe d’Afrique et le nouveau statut de Sadio Mané, je n’oublie pas le Joloff rice au patrimoine de l’Unesco, doivent être les nouveaux fers de lance d’un tourisme local et international florissant. Je n’entends même plus parler de lancement officiel de la saison touristique et de la sortie du Kankourang à Mbour.
Il est vrai que le pétrole et le gaz définiront à partir de 2023, la nouvelle trajectoire économique du pays. Cependant, nous avons tout intérêt à diversifier nos économies dans les secteurs à très haute intensité de travail et de main d’œuvre capable d’absorber une bonne partie de notre jeunesse en quête d’insertion professionnelle et de revenus décents. Un secteur comme le tourisme est un catalyseur économique à portée de main, loin des tribulations dans les marchés internationaux des hydrocarbures sur lesquelles nous n’avons aucune maîtrise. Il est urgent de relancer notre secteur touristique.
Moustapha DIAKHATÉ
Expert et Consultant en Infrastructure
Ex Cons Spécial Pr CESE
GANA A EVERTON… ENFIN !
Après plusieurs fausses alertes, le Paris Saint-Germain et Everton ont trouvé un terrain d’entente pour le transfert du milieu de terrain sénégalais, Idrissa Gana Guèye.
Après plusieurs fausses alertes, le Paris Saint-Germain et Everton ont trouvé un terrain d’entente pour le transfert du milieu de terrain sénégalais, Idrissa Gana Guèye.
Le mercato du Psg avance bien, mais il s’agirait de ne plus traîner désormais, surtout si le club parisien espère toujours être actif dans les deux sens. Dans celui des départs, le Psg s’était fixé comme objectif ambitieux de parvenir à transférer un très grand nombre de joueurs cet été. La fin du mercato approche, et le club parisien n’est pas loin de remplir une mission qui semblait pres¬que impossible.
Après Thilo Kehrer (West Ham), Ander Herrera (Athletic Bilbao) ou encore Georginio Wijnaldum (As Roma), pour ne citer qu’eux, le Paris Saint-Germain a trouvé un accord de principe avec Everton pour le milieu de terrain sénégalais, Idrissa Guèye (32 ans).
Selon nos informations, le champion d’Afrique devrait s’engager très prochainement avec les Toffees en Premier League. La visite médicale est censée se dérouler dans les prochaines 48h. Il devrait signer pour 2 ans, soit jusqu’en 2024, avec la formation entraînée par Frank Lampard.
Arrivé à Paris en 2019 en provenance d’Everton, Idrissa Guèye n’a que trop rarement répondu aux attentes nourries par une prestation exceptionnelle à son arrivée contre le Real Madrid en Ligue des Champions.
Comparé à N’Golo Kanté en Angleterre pour sa capacité à harceler le porteur, récupérer les ballons et colmater les brèches, quand il évolue à son meilleur niveau, l’international sénégalais a parfois brillé dans ce registre, notamment en C1 contre le Bayern Munich. Le reste du temps, on a surtout vu un milieu de terrain à l’influence trop neutre sur le jeu parisien, qui a eu cette fâcheuse tendance à jouer vers l’arrière, sans prise de risque vers le but. A sa décharge, les petites blessures accumulées en trois saisons l’ont peut-être aussi coupé dans son élan.
Quoiqu’il en soit, Christophe Galtier ne comptait plus sur lui cette saison, et le lui a fait comprendre, à tel point que le Sénégalais a très rapidement figuré dans le deuxième groupe d’entraînement, celui de l’après-midi, avec le reste des «bannis» (ou des «indésirables», c’est selon), auxquels il était fortement conseillé de trouver un club cette saison. Pour Gana Guèye, c’est désormais chose faite. Un dénouement qui intervient à trois mois du Mondial et qui est tout benef’ pour l’ancien de Diambars qui va retrouver la Premier League et son ancien club.
Avec Rmc
LORIENT CONFIRME POUR BAMBA DIENG
Interpellé sur le dossier Bamba Dieng, le président de Lorient, Loïc Féry, s’est montré confiant mais aussi prudent par rapport à une issue glorieuse de sa formation dans cette lutte.
Nous sommes dans les dernières heures du mercato estival et les dossiers urgents s’agitent. C’est le cas de celui de Bamba Dieng que l’Om veut vendre à tout prix avant la fin du marché. Lorient est chaud et apprécie beaucoup le Sénégalais, mais les contraintes financières sont là.
Interpellé sur le dossier Bamba Dieng, le président de Lorient, Loïc Féry, s’est montré confiant mais aussi prudent par rapport à une issue glorieuse de sa formation dans cette lutte. «Il fait partie des joueurs que le club apprécie beaucoup, le joueur le sait, j’ai eu des échanges avec Pablo Longoria. On discute, il y a de la concurrence et surtout des contraintes financières», a révélé le président des Merlus dans des propos relayés par La Minute Om.
Lorient tient à recruter Bamba Dieng pour remplacer Armand Laurienté qui va rejoindre Sassuolo (Série A). Jusque-là, l’Om exige la somme de 25 millions d’euros pour céder son champion d’Afrique.
GORGUI ET BRANCOU, LES GUIDES DE MONASTIR !
Les Lions du basket survolent leur groupe, Une grosse perf’ qui porte la marque du duo Gorgui Sy-Brancou Badio.
Le Sénégal revient de loin dans les éliminatoires du Mondial 2023 de basket. Largués dans leur groupe à la 5e place, suite à l’échec d’Alexandrie, les Lions se sont révoltés à Monastir, en survolant leur groupe par un carton plein. Une grosse perf’ qui porte la marque du duo Gorgui Sy-Brancou Badio.
«Quand l’heure est grave, les cadres doivent monter au front.» Cette «devise» a été bien respectée au sein de la Tanière des Lions du basket qui ont survolé le tournoi de Monastir, ce «Vsd».
Les hommes de Desagana Diop ayant réussi à s’offrir le Soudan du Sud, révélation de ces éliminatoires Zone Afrique du Mondial 2023, la Tunisie, cham¬pionne d’Afrique en titre, et le Cameroun. Un carton plein qui permet au Sénégal de se relancer dans son groupe, en quittant la 5e place pour la 3e, derrière l’Egypte et le Soudan du Sud.
Une belle performance qui porte la marque principalement de deux cadres de la Tanière : Gorgui Sy Dieng et Brancou Badio.
Capitaine d’équipe sous l’ère Desagana Diop, Gorgui aura été à la hauteur de son nouveau statut. D’abord face au Soudan du Sud où il a guidé ses jeunes coéquipiers, mettant ainsi un terme à la belle série d’invincibilité, après 6 matchs de suite gagnés, de la révélation africaine de ces éliminatoires.
Avec 17 points et 15 rebonds, Gorgui a annoncé la couleur au début du tournoi, une manière de lancer un message à ses prochains adversaires. On connaît la suite avec au bout une victoire héroïque face aux Sud-Soudanais (69-66).
Il allait après attaquer une autre montagne : la Tunisie. Et là, les champions d’Afrique en titre seront humiliés à domicile (73-63). Le capitaine des Lions est encore passé par là, en claquant 20 points, 7 rebonds, et devenant Mvp du match.
Il fallait, après ces deux succès de rang, confirmer face au Cameroun afin de réaliser le carton plein et se rapprocher d’une qualification mondiale.
Mission accomplie pour le nou¬veau pensionnaire de San Antonio Nba, crédité de 15 points et d’une bonne gestion de l’équipe dans les temps forts et faibles. Permettant ainsi aux Lions de la Téranga de surclasser les Lions Indomptables (90-71).
Brancou, Boissy, Mbaye Ndiaye… l’avenir se dessine
Mais il est vrai que Gorgui Sy Dieng et Cie ont été beaucoup aidés par Brancou Badio. Celui dont l’absence au tournoi d’Alexandrie a beaucoup handicapé le groupe, a démontré, encore une fois, qu’il reste et demeure l’une des forces de l’équipe, par son adresse, sa vista et sa capacité à réguler les transitions offensives.
Avec 10 points et 8 passes face au Soudan du Sud, Brancou Badio est monté en régime contre la Tunisie, avec 16 points et 4 assists. Avant de s’éclater contre le Cameroun où il a claqué 22 points avec 8 passes décisives.
Formé à l’Asc Saltigué de Rufisque et révélation de l’AfroBasket 2021 à Kigali, le meneur de 23 ans et pensionnaire du club espagnol Baxi Manresa, symbolise la «touche jeune» au sein de la Tanière. A l’image de Jean-Jacques Bois¬sy, Mbaye Ndiaye et autres, qui ont aussi montré au cours de ce tournoi que l’avenir leur appartient. Il reste à confirmer au mois de février prochain. Une troisième qualification à une Coupe du monde est à ce prix.
BABACAR NDIAYE PROPOSE DIANG DIANGALÉ
Dans son nouveau livre «La France à fric», Babacar Ndiaye propose un modèle pour corriger l’inadéquation de notre système éducatif à notre structure démographique.
Dans son nouveau livre «La France à fric», Babacar Ndiaye propose un modèle pour corriger l’inadéquation de notre système éducatif à notre structure démographique.
Le Sénégal, à l’instar des pays africains, se distingue par une population particulièrement jeune. Il est nécessaire de penser un modèle éducatif approprié. Celui que nous proposons s’appelle le modèle Diang diangalé. Ce modèle part du constat selon lequel nos daaras traditionnels (à vocation purement éducative) ont formé des millions de savants dans tout le pays avec de maigres moyens financiers. Comment est-ce possible ? Dans les grands daaras, le Serigne (le maître) peut avoir sous sa responsabilité, des centaines de Ndongo daara (les élèves).
La transmission du savoir est hiérarchisée et décentralisée avec un système de solidarité et d’entraide exemplaire. Le Serigne forme les premières générations. Certaines d’entre elles commencent à prendre des responsabilités avec le temps en assistant le Serigne dans l’écriture sur des planchettes de bois appelées alouwa, la préparation du daa (encre noir), etc. Plus tard, ils commencent à encadrer un petit groupe de Ndongo dara plus jeunes en continuant d’apprendre du Serigne. Ainsi de suite, ainsi de suite. Cette technique de management, appliquée dans le passé par la plupart des guides religieux du pays, repose ainsi sur une solidarité intergénérationnelle. Notre système éducatif pourrait s’inspirer de cette technique.
Quelques principes fonctionnels du modèle Diang diangalé : à partir d’un certain niveau scolaire d’équilibre déterminé périodiquement en fonction des besoins (input du modèle), les étudiants peuvent choisir un module que nous pouvons appeler option «Enseignement». Par exemple, un étudiant en 2e année en mathématiques peut encadrer des élèves de 5e pour les exercices, les cours étant assurés par un professeur titulaire. De même, il pourra assister le professeur titulaire sur certaines tâches comme la préparation des cours et des exercices, la correction de certains devoirs, etc. En contrepartie, l’Etat accorde une majoration (à déterminer périodiquement par modèle) de la bourse des étudiants ayant opté pour ce module «Enseignement» ; l’étudiant sera noté sur ce module. Les modalités d’évaluation sur ce module seront scrupuleusement étudiées et impliqueront probablement l’appréciation du professeur titulaire, des élèves, des responsables de l’établissement, etc. Dans l’esprit du modèle, on veillera à ce que l’étudiant ne soit pas perturbé dans ses études supérieures. Pour cela, il faut un équilibre entre ses études (diang) et ses interventions (diangalé). Ainsi, l’étudiant intervient à temps partiel et de façon bien calculée.
Et les avantages et résultats attendus du modèle sont la responsabilisation et motivation des étudiants, lutte drastique contre le chômage ; la facilitation de la mise à jour des programmes grâce à l’assistance des étudiants et à l’allègement de la charge de travail des professeurs expérimentés qui pourront faire plus de choses parallèlement à l’enseignement (recherche, entreprenariat, etc.). «Nous pensons profondément que les enseignements sont parmi les mieux placés pour réussir dans l’entreprenariat au regard de toutes les capacités qu’ils ont développées au fil du temps», note Babacar Ndiaye. Il y a aussi la réduction du gap intergénérationnel entre les professeurs et les élèves grâce à l’implication des étudiants dans la mise à jour des programmes compte tenu de la fraîcheur qu’ils pourraient apporter ; la formation des étudiants au management, à la communication et à toute compétence requise dans l’enseignement est utile dans la vie sociale et professionnelle. Et cela sans dépenser un franc de la part de l’Etat ; la préparation au métier d’enseignant qui, avec ceux de la santé, fait partie des plus nobles mais moins valorisés malheureusement ; les économies considérables au niveau du budget destiné l’enseignement. Ces économies pourront être réaffectées de façon bien calculée. Sans oublier la revalorisation du métier d’enseignant : chaque enseignant, à un certain niveau d’expérience, aura la possibilité d’avoir un étudiant assistant comme les hauts cadres (un enseignant expérimenté/un assistant).
Au finish, les grèves seront de mauvais souvenirs et il y aura un allègement de la charge de travail des professeurs expérimentés avec une rémunération correcte. Toutefois, le nombre de recrutement de nouveaux professeurs titulaires diminuera progressivement. L’esprit du modèle étant le bien-être de tous, nous proposons d’affecter une partie des économies réalisées avec ce modèle au financement de la recherche et de l’entreprenariat en privilégiant les professeurs pour combler leurs heures libérées.
D’après une première estimation brute, les économies réalisables grâce à ce modèle pourraient, avec le temps, se chiffrer à plus de 100 milliards F Cfa par an tout en assurant un meilleur résultat. «Un modèle d’estimation de l’impact budgétaire avec des techniques actuarielles, stochastiques, prenant en compte plusieurs scénarios, sera développé dans le cadre de la phase 2 du projet où nous élaborerons, avec les experts sectoriels, un programme politique pour le Sénégal», précise Babacar Ndiaye. Des analyses et propositions sur la langue d’apprentissage et le contenu/programme sont émises dans le livre en complément du chapitre «Système éducatif»
ENCHAINEMENT DES PRECIPITATIONS, LE SENEGAL BOIT LA TASSE
Si les pluies n’ont pas cessé de tomber toute l’après-midi d’hier dans la capitale, la situation ne va pas aussi s’améliorer.
Si les pluies n’ont pas cessé de tomber toute l’après-midi d’hier dans la capitale, la situation ne va pas aussi s’améliorer.
Sous les eaux toute l’après-midi d’hier, Dakar et sa banlieue devraient continuer à supporter les pluies. Cette persistance des précipitations avait poussé les responsables du Plan Orsec à interdire aux automobilistes d’emprunter la Corniche ouest. Les prévisions prévues dans les prochaines heures annoncent aussi des activités pluvio-orageuses sur tout le pays.
Alors que durant l’après-midi et la nuit de ce mardi, le temps pluvieux restera marqué sur une bonne partie dans les zones Centre-ouest, Sud-ouest et sur le littoral. «La journée du mercredi, les orages et pluies intéresseront uniquement sur la façade Ouest du pays», ajoute l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim). «La chaleur sera moins marquée sur une bonne partie du territoire, précisément dans les zones côtières.
Toutefois, dans les zones Nord et Est, les températures vont progressivement augmenter au fil des jours», avance l’Anacim qui précise par contre que «les visibilités resteront généralement bonnes. Les vents seront de secteur Nord-ouest à Sud-ouest et d’intensité modérée à forte». Selon elle, les «conditions météorologiques en mer seront perturbées par un vent fort et une houle dangereuse sur les côtes sénégalaises».
Il faut savoir que l’hivernage sera fortement pluvieux, selon les prévisionnistes. Si plusieurs quartiers de Dakar sont sous les eaux depuis les pluies du 5 août dernier, poussant le gouvernement à enclencher le Plan Orsec, les fleuves Sénégal et Gambie menacent aussi de sortir de leur lit. Si pour le fleuve Gambie, le niveau de l’eau connaît présentement une tendance baissière à Kédougou, Mako et Simenti, il est légèrement en hausse à Gouloumbou sans être préoccupant car encore loin de la cote d’alerte.
Par contre, les données concernant le fleuve Sénégal, recueillies ces dernières heures au niveau de la station hydrométrique de Matam, indiquent une montée progressive qui se rapproche de plus en plus de la cote d’alerte qui est de 8 mètres.
En effet, le niveau de l’eau, qui était à 6,69 mètres le 24 août à 18 heures à la station de Matam, est monté à 7,40 mètres ce samedi 27 août 2022 à 10 heures. Par conséquent, si la tendance actuelle se poursuit dans les prochaines heures, des débordements du cours d’eau pourraient survenir dans cette localité, note le ministère de l’Eau et de l’assainissement dans son bulletin hydrologique publié ce dimanche.
PRÉSIDENCE DE L’ASSEMBLÉE, CHOC DES AMBITIONS A YAW
Les investitures pour le Bureau de l’Assemblée nationale n’ont pas fini de faire désordre au sein de la coalition Yewwi askan wi (Yaw). Ahmed Aïdara se juge le plus légitime des candidats
Le leader du mouvement «Guediawaye la bokk» s’estime plus légitime que n’importe quel autre leader de l’Inter-coalition Yewwi-Wallu pour porter la candidature de l’opposition pour le Perchoir. Et il n’entend renoncer pour aucun motif, et surtout pas pour un strapontin de vice-président.
Les investitures pour le Bureau de l’Assemblée nationale n’ont pas fini de faire désordre au sein de la coalition Yewwi askan wi (Yaw). A la suite de l’article publié hier dans le journal Le Quotidien, des personnes très proches du maire de Guédiawaye ont saisi la rédaction pour s’offusquer que la candidature de leur champion pour le Perchoir ait pu être jugée comme «une candidature de perturbation». Ces proches de l’édile de Guédiawaye expliquent que M. Aïdara a, contrairement à ce qui a été dit, l’intention d’aller jusqu’au bout.
Et pour prouver le sérieux de ladite candidature à la présidence de l’Assemblée, Ahmed Aïdara a l’intention de tenir un point de presse aujourd’hui ou demain, pour en informer l’opinion. Les membres de son cabinet indiquent que le point de presse a été repoussé à la demande expresse de Khalifa Ababacar Sall. Le leader de Taxawu a rencontré M. Aïdara pour l’implorer d’attendre la réunion des leaders de l’inter-coalition qui doit se tenir cette après-midi, et dont l’un des points de l’ordre du jour sera cette question de la candidature au Perchoir. Le maire de Guédiawaye s’est rangé aux arguments de son aîné, «par respect».
Et a accepté de reporter son annonce.
Mais report ne signifie nullement renonciation pour le député-maire de Guédiawaye. Ahmed Aïdara et ses partisans font valoir qu’il n’y a pas plus légitime que lui au sein de l’inter-coalition, pour occuper la présidence de l’Assemblée. Ils font remarquer que sur les 19 membres du Conseil des leaders, il est le seul à avoir été élu député, en plus de sa qualité de maire d’une grande agglomération. Ce qui lui donne une double légitimité, qu’aucune autre personne ne peut revendiquer ou contrebalancer au sein de l’inter-coalition. Il n’est donc pas, dans leur esprit, question d’une quelconque rétractation de candidature, ou encore moins, de se contenter d’un poste de vice-président.
Cette position n’est, pour les partisans de Aïdara, pas une posture de défi, mais plutôt, selon eux, une position de principe fidèle aux règles édictées au sein de la coalition Yewwi askan wi et réaffirmées dans l’inter-coalition Yaw-Wallu. Ils rappellent qu’il a toujours été réaffirmé, dans la distribution des postes, «une préséance des leaders sur les militants. On ne peut donc pas demander au député-maire, Ahmed Aïdara, président d’un mouvement politique, de s’effacer au bénéfice d’un militant quelconque», réclament-ils.
Il reste à savoir ce qui sortira des concertations de l’inter-coalition. Mais au rythme où se dessinent les choses, il est fort à craindre que l’opposition n’aille en rangs dispersés lors de l’élection des membres du Bureau. D’autant qu’on le sait, comme l’on écrit certains médias, l’inter-coalition voudrait présenter au moins 3 groupes parlementaires à l’Assemblée nationale. Cela, pour augmenter ses chances d’occuper le plus possible de sièges de vice-présidents, sans compter les avantages qui reviennent aux présidents de groupes parlementaires, et le bénéfice en temps de parole.
Le revers de la médaille risquant d’être une difficulté à harmoniser les positions pour pouvoir s’assurer une majorité lors de certains votes. Surtout si, comme cela se présente, des fissures venaient à apparaître dès l’élection du président de l’Assemblée nationale.
Par Boubacar HAIDARA
FALLAIT-IL RENOUVELER LE MANDAT DE LA MINUSMA ?
Le 29 juin, le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé de renouveler pour une année supplémentaire le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma)
Le 29 juin, le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé de renouveler pour une année supplémentaire le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma)
Créée en avril 2013, cette mission, forte de 13 000 soldats, avait pour objectifs, entre autres, de faciliter l’application de l’accord de paix issu du processus d’Alger, signé entre l’État malien et les groupes représentant la rébellion touareg déclenchée l’année précédente, de renforcer l’autorité de l’État dans le centre du Mali et de protéger les civils. Neuf ans plus tard, il n’est pas certain que ces objectifs aient été atteints.
LA MINUSMA DANS LE VISEUR D’UN MOUVEMENT MALIEN PRO-JUNTE ET PRO-RUSSIE
Le mouvement panafricaniste et pro-russe « Yèrèwolo, debout sur les remparts » est conscient de ces faiblesses et pourrait être sur le point de faire regretter sa décision au Conseil de sécurité. Moins d’un mois après le renouvellement du mandat, le 20 juillet 2022, son « sulfureux » porte-parole Adama Ben Diarra – qui est par ailleurs membre du Conseil national de transition, l’organe législatif de la transition malienne – s’était déplacé en personne au quartier général de la Minusma afin de remettre à ses responsables une lettre leur demandant de quitter le Mali avant le 22 septembre, date commémorative de l’Indépendance du Mali. Le 5 août 2022, le mouvement a tenu un meeting à Bamako pour réitérer sur ses revendications. Ces développements n’auraient pas eu une grande importance, ni retenu notre attention, si le mouvement Yèrèwolo (qu’on pourrait traduire du Bambara par « dignes fils ») ne nous apparaissait pas comme ayant été le fer de lance de la dénonciation de la présence militaire française au Mali.
Cette dynamique a donné lieu à ce que beaucoup ont appelé un « sentiment antifrançais » qui s’est étendu à d’autres pays de la région ouest-africaine et qui s’est soldé par la fin prématurée de l’opération Barkhane (commencée en 2014, comprenant 5 100 soldats) et la task force Takuba au Mali (commencée en 2020, comprenant 900 soldats). En conséquence, les relations franco-maliennes s’en sont trouvées très fortement détériorées. D’où la question suivante : face à l’opposition populaire, et aux contraintes qui lui sont imposées par le gouvernement malien, était-il raisonnable de renouveler le mandat de la Minusma ? Ou bien la mission de maintien de la paix des Nations unies est-elle sur le point d’être la proie de Yèrèwolo, comme l’ont été les opérations militaires françaises ?
L’INFLUENCE DE MOSCOU AU MALI
Il est important de rappeler que Yèrèwolo a été formé en 2019 dans le but explicite de pousser la France hors du Mali et de laisser la place à la Russie. Depuis le sommet Russie-Afrique qui s’est tenu en octobre 2019 à Sotchi, il aurait reçu des fonds pour soutenir la propagande russe dans le pays. Il a notamment cherché à le faire en organisant régulièrement des manifestations anti-françaises (et pro-russes). Dès janvier 2019, Diarra a remis à l’ambassade de Russie au Mali une pétition qui aurait recueilli 9 millions de signatures, réclamant l’intensification de la coopération militaire entre son pays et la Russie.
Lors des manifestations qu’il organisait, il a également vendu à son public l’idée très séduisante que les Russes étaient les seuls à pouvoir mettre fin à la guerre au Mali en six mois. À l’époque, les revendications de Yèrèwolo – qui relevaient quelque peu de l’utopie – n’étaient pas assez prises au sérieux. Il reste à savoir si le rapprochement actuel avec la Russie résulte réellement d’une volonté stratégique de réorientation du partenariat dans le domaine de la sécurité et la défense ; ou s’il est le résultat de la pression populaire, à un moment où le soutien de la population apparaissait comme la seule ressource politique dont dispose la junte malienne face à une classe politique nationale, et à une Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) hostiles au maintien au pouvoir des militaires.
LE GOUVERNEMENT POUSSET-IL LES PARTENAIRES OCCIDENTAUX HORS DU MALI ?
Suite au « coup d’État dans le coup d’État » du 24 mai 2021, et après que la décision de concrétiser le partenariat militaire avec la Russie a été actée par la junte, il semble que cela ne pouvait s’appliquer qu’en poussant définitivement la France – devenue MALI Fallait-il renouveler le mandat de la Minusma ? dès lors encombrante – hors du Mali. Le gouvernement de transition a cherché à atteindre cet objectif par une série d’actes inamicaux à l’égard de la France, parmi lesquels : l’expulsion de l’ambassadeur français, l’expulsion de journalistes français, l’interdiction pour un avion-cargo allemand transportant des soldats de Takuba de survoler le territoire malien, l’expulsion du contingent danois venu également dans le cadre de Takuba et l’interdiction des chaînes de radio (RFI) et de télévision (France 24) françaises accusées d’être des instruments de propagande contre la junte. Nous voyons très bien que les conditions du maintien de Barkhane et Takuba n’étaient plus réunies, d’où la décision contrainte de la France et ses partenaires européens de déclarer leur fin.
LA QUESTION DES DROITS DE L’HOMME
L’indésirabilité’ de la Minusma serait en partie due à la différence profonde de lecture entre celleci et le gouvernement malien sur la question cruciale des droits de l’Homme, et du droit international humanitaire, à un moment où la stratégie militaire malienne sur le terrain a changé en devenant beaucoup plus offensive. Il s’agit là d’une importante remarque que l’on a pu faire à partir de la fin 2021, depuis l’arrivée des soldats russes au Mali (sans égard au fait qu’ils soient mercenaires ou instructeurs de l’armée régulière).
Des rapports de témoins ont par ailleurs confirmé que les deux partenaires opèrent ensemble sur le terrain, et cela a visiblement conduit à un changement de doctrine, sans que l’on sache toutefois clairement comment il se traduit en des résultats concrets. Par exemple, nous savons que les soldats maliens n’attendent plus passivement dans leurs camps, en position défensive, que les djihadistes viennent les attaquer. Dans plusieurs cas, ils sont à l’origine d’opérations visant à débusquer les djihadistes, comme celles de Maliko, Kèlètigui, et Farabougou Kalafia. Les autorités militaires ont qualifié ces opérations de « montée en puissance » des Forces Armées Maliennes (FAMA). Elle se traduit par des opérations souvent très meurtrières contre des personnes présentées comme djihadistes par les FAMA, mais que la Minusma et les organisations de défense des droits de l’homme qualifient souvent de civils.
Dans de telles situations, il incombe à la Minusma d’entreprendre des enquêtes sur d’éventuelles violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, ce à quoi la junte s’oppose systématiquement lorsque les accusations portent sur l’armée. En outre, le gouvernement a refusé à la Minusma l’autorisation de patrouiller dans certaines localités et, depuis l’arrivée des Russes, lui a imposé une vaste zone d’exclusion aérienne. Cela fait que la force onusienne ne peut faire voler ses avions sans demander l’autorisation et sans préavis, ce qui complique ses opérations. Le 20 juillet 2022, le gouvernement de transition est allé jusqu’à expulser le porte-parole de la Minusma pour des commentaires qu’il avait faits sur le réseau social Twitter au sujet de l’arrestation par le Mali de 49 soldats ivoiriens le 10 juillet. Cette décision a été immédiatement suivie de la suspension immédiate de « toutes les rotations des contingents militaires et policiers de la Minusma, y compris celles déjà programmées ou annoncées ».
Plus récemment, en août 2022, malgré « d’intenses négociations entre les ministres de la Défense allemand et malien », le gouvernement malien a de nouveau refusé d’autoriser la Bundeswehr à effectuer un vol devant acheminer dans le nord du Mali « une solide unité d’infanterie de montagne » pour protéger l’aéroport de Gao, dont la sécurisation incombait auparavant à Barkhane. Cette énième manifestation d’hostilité poussa le gouvernement allemand à suspendre la mission de la Bundeswehr au Mali le 13 août 2022.
Selon le journaliste français Wassim Nasr, le gouvernement malien est allé jusqu’à demander à la Minusma de ne pas communiquer publiquement sur l’aide qu’elle apporte aux FAMA, notamment en matière d’évacuation des blessés de guerre. Une manière de ne pas afficher l’utilité de la mission onusiennne auprès du public malien. Une telle hostilité envers la Minusma n’est guère surprenante. Lors des discussions du Conseil de sécurité de l’ONU sur le renouvellement du mandat, l’ambassadeur du Mali auprès de l’ONU, Issa Konfourou, a été très clair, expliquant que son « gouvernement ne pouvait pas garantir la liberté de mouvement des Casques bleus qui se déplacent dans le pays pour enquêter sur les violations des droits de l’homme… Le Mali ne permettrait pas à la mission renouvelée de remplir son mandat ».
LE MALI POURRAIT-IL (IMMEDIATEMENT) SE PASSER DE LA MINUSMA ?
En tout état de cause, un retrait prématuré et désordonné de la Minusma aurait un impact négatif sur la vie de nombreux Maliens vivant dans les zones où elle est déployée. En effet, les recherches que nous avons menées montrent que si la majorité des habitants estiment que la force de maintien de la paix est inefficace dans la protection des civils, ils la trouvent utile dans son implication dans des projets socio-économiques et de développement. Par exemple, les projets à impact rapide destinés aux groupes vulnérables, mais surtout les programmes d’insertion professionnelle pour les jeunes, permettent d’éviter que ces derniers ne soient tentés de rejoindre les groupes armés moyennant rétribution.
À travers ces actions, la Minusma remplit des fonctions que l’État malien seul ne semble pas pouvoir assurer à court terme. En conclusion, il apparaît insensé d’avoir renouvelé la mission sans obtenir au préalable la garantie du gouvernement malien qu’il travaillerait en étroite collaboration avec la Minusma. Maintenant que le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas réussi à le faire, l’avenir de la mission semble très précaire. Deux hypothèses principales émergent : soit le gouvernement de transition malien souhaite mettre fin à la Minusma, soit sa stratégie consiste à transformer la Minusma en quelque chose de plus sobre, moins pointilleux sur les questions de droits de l’homme et de droit international. Idéalement, une mission qui serait vidée des partenaires occidentaux plus regardants sur ces questions.
Au-delà de l’influence de Yèrèwolo, il convient de chercher à savoir qui cherche en définitive à affaiblir ou à évincer la Minusma. Ces décisions du gouvernement de transition sont-elles souveraines ou dictées de l’extérieur, notamment par le nouveau partenaire russe ? Si l’on considère la façon dont les relations avec les partenaires occidentaux se sont détériorées avec l’arrivée d’individus russes qui ont été présentés par le gouvernement de la junte comme des instructeurs militaires et par la communauté internationale comme des mercenaires de Wagner, la deuxième option ne semble être qu’une possibilité trop réelle.
Par Boubacar HAIDARA
CHERCHEUR SÉNIOR AU BONN INTERNATIONAL CENTRE FOR CONFLICT STUDIES (BICC) ;
CHERCHEUR ASSOCIÉ AU LABORATOIRE LES AFRIQUES DANS LE MONDE (LAM), SCIENCES-PO BORDEAUX., UNIVERSITÉ BORDEAUX MONTAIGNE