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20 juin 2025
LE FESTIVAL INTERNATIONAL DE LITTÉRATURE DE DAKAR LANCE SA PREMIÈRE ÉDITION
Pendant trois jours, la capitale sénégalaise sera au rythme du livre. Diverses activités dont une cérémonie de remise des prix Annette Mbaye D’Erneville et Cheikh Hamidou Kane seront au programme
Pendant trois jours, Dakar sera au rythme du livre à travers le Festival international de littérature de Dakar (FILID) ouvert hier. Diverses activités dont une cérémonie de remise des prix Annette Mbaye D’Erneville et Cheikh Hamidou Kane seront au programme des trois jours de cet événement littéraire. Il verra la présence de plusieurs écrivains venus du continent africain, de la France et de l’Amérique du Nord.
C’est parti pour la première édition du Festival international de littérature de Dakar (FILID), ouvert hier à Dakar. Le top départ de cet événement littéraire international a été donné dans la salle de conférence du Grand Théâtre en présences de plusieurs personnalités du monde du livre, mais aussi d’écrivains étrangers venus participer à cette rencontre culturelle. « Ce projet est une légitimation de la production de qualité des écrivains africains. Une évolution caractérisée par une création littéraire soutenue qui
s’appuie sur des valeurs », a soutenu l’initiateur de ce festival, Abdoulaye Fodé Ndione dans son discours. Pour lui, la production des auteurs présents sur le continent et ceux installés dans la diaspora s’élargit dans un espace d’expression plurielle. Il souligne que c’est une force qui repousse les barrières frontalières et croise les peuples. Ce rassemblement autour de ce thème, axé sur le développement de la littérature et de la liberté de création, est une nécessité pour maintenir une production de qualité dans le continent.
Pour cette première, le thème est axé sur : « littérature et conflits », qui a été développé dans une leçon inaugurale par Amadou Elimane Kane. « Ce sont des moments de communion que nous avons avec ce festival, à savoir de partager l’idéal, ce besoin que nous cherchons et que nous avons besoin tous d’exister et être dans l’avenir », a déclaré Ndione lors de la cérémonie d’ouverture. Pour lui, c’est aussi une manière de partager avec les invités le programme de ce festival pour qu’une fois chez eux, pensent qu’ils étaient également chez eux à Dakar, au Sénégal.
Prix Annette Mbaye D’Erneville et Cheikh Hamidou Kane
En dehors de diverses activités organisées lors de ce festival qui se déroule sur trois jours, le public aura droit à une cérémonie de remise de prix dans la catégorie poésie réservée uniquement aux femmes et littérature ouverte à tout le monde et dénommée Prix Cheikh Hamidou Kane. Lors de la cérémonie d’ouverture, M. Abdoulaye Fodé Dionne a dévoilé les nominés dans chaque catégorie. Pour le Prix Annette Mbaye D’Erneville pour la Poésie, trois femmes disputeront les récompenses. Il s’agit de « La révolte des pierres de Nora Eclats » de Laurent Chédoué et « Prendre son pays pour un cheval » de Nadège Bristot. Pour le Prix Cheikh Hamidou Kane, trois hommes seront départagés par un jury international. Ainsi, les nominés sont : « À la lisière du rêve » de Max Renaud Libin, « l’Unité des oubliés » de Khalil Diallo et « Le ventre du Congo » de Blaise Ndala. Le jury du Prix Annette Mbaye D’Erneville est composé de trois femmes dont Sokhna Benga, d’une Canadienne et d’une Malienne. Des panels, des conférences et autres rencontres entre professionnels sont prévus au courant de ces trois jours de festival. Des établissements scolaires, des centres culturels tels Blaise Senghor ou encore l’Institut français accueilleront des activités inscrites au programme du FILID.
TIVAOUNE, LE BIJOU HOSPITALIER QUI CACHE LA FORÊT DE MAUX
Dans 18 mois, Tivaouane va disposer d’un hôpital de niveau 3. D’un cout de 46 milliards Fcfa. C'est loin de suffire à guérir la capitale de la Tidianiyya de ses maux, à en croire Moulay Abdoul Aziz Diop, petit-fils de Seydi El-Hadj Malick Sy
Dans 18 mois, Tivaouane va disposer d’un hôpital de niveau 3. D’un cout de 46 milliards Fcfa et d’une capacité de 300 lits, l’établissement sanitaire, dont la première pierre a été posée, ce weekend, par le président Macky Sall, portera le nom de Seydi El Hadji Malick Sy. Toutefois, dans un diagnostic citoyen (critique et non de critique), qui est en même temps un plaidoyer pour l’intérêt des populations de Tivaouane et environs, Moulay Abdoul Aziz Diop, membre de la cellule de communication de la Hadara Malikiya, petit-fils de Seydi El-Hadj Malick Sy et acteur de la société civile, de s’offusquer d’un « certain nombre de maux dont souffre la capitale de la Tidianiyya».
Le 27 décembre 2016, il a été signé le décret 2016/2044 approuvant et rendant exécutoire le Plan directeur d’urbanisation (PDU) de Tivaouane, ville sainte à la croisée des chemins, se trouvant entre espoirs et promesses. Lequel décret prévoit des assiettes foncières nécessaires aux équipements sociaux, aux zones d’habitat et aux zones d’activités. Une mise en oeuvre correcte de ce PDU, qui définit une vision claire et cohérente du développement de la ville sainte, aurait permis à Tivaouane d’être à l’abri de problèmes d’infrastructures de qualité dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la formation et du développement économique. En plus du PDU, l’Etat du Sénégal a lancé le programme de modernisation des cités religieuses en 2014. Du coup, la commune de Tivaouane a pu bénéficier de plusieurs infrastructures et réalisations dont entre autres : l’aménagement de l’esplanade des mosquées, la voirie et l’éclairage public densifiés, de nouveaux locaux pour la police et la gendarmerie. Une liste loin d’être exhaustive.
Toutefois, selon ce membre de la cellule de communication de la Hadara Malikiya, Moulay Abdoul Aziz Diop, petit-fils de Seydi El- Hadj Malick Sy et acteur de la société civile, « cet ambitieux programme de l’état du Sénégal avec plusieurs volets dont certains très prioritaires a connu un ralentissement voire même un arrêt dans certains domaines comme la santé, l’assainissement, l’éducation en partie.
Dans le domaine de la santé, la ville, jusqu’ici, disposait d’un établissement public de santé niveau 2, l’hôpital Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh, qui était auparavant un centre de santé. La cité dispose aussi d’un centre de santé fonctionnel au quartier Keur Mass et d’un seul poste de santé au quartier Médine et de quelques rares structures privées. C’est récemment qu’un nouveau poste de santé a été érigé dans l’enceinte de la Zawiya El-hadji Malick Sy (Rta) à Tivaouane pour la prise en charge des centaines de Talibés sous la houlette de Serigne Babacar Sy Abdou. Force est aussi de rappeler que ces apprenants sont entièrement et gratuitement pris en charge par la famille (éducation, hébergement, restauration, santé...).
Ce poste de santé a été entièrement construit par les bonnes volontés et bénévoles de la Hadra sous l’autorité du Khalife général. Un poste de santé entièrement équipé par le Ministère de la Santé avec une ambulance médicalisée offerte par l’ancien ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr.
Hôpital Mame Dabakh : Des difficultés liées au personnel, au plateau médical et technique, à la maintenance, au déficit de ressources de manière générale
Par rapport à l’hôpital Mame Abdoul Aziz Dabakh (Rta) qui fait la une de l’actualité, Moulay Abdoul Aziz rappelle qu’« il a une vocation nationale si on le considère sous l’angle anthropologique et religieux. C’est en effet le seul hôpital du département de Tivaouane qui
polarise plusieurs centres et postes de santé et qui accueille des patients et affiliés à la famille venant de toutes les régions du pays. Certains patients préfèrent quitter leurs localités lointaines pour venir se soigner à Tivaouane, y être suivis et même y être enterrés en cas de décès ». Toutefois, remarque le petit-fils de Seydi El-Hadj Malick Sy, « malgré les multiples difficultés liées au personnel, au plateau médical et technique, à la maintenance, au déficit de ressources de manière générale, au flux massif des patients, le laboratoire de l’hôpital sous la houlette du Dr Commandant Sakho et de son équipe est une référence sur le plan national en termes de prise en charge, de qualité de service, de discrétion, de fiabilité et de célérité dans la délivrance des résultats ». Aussi de considérer : « il est vrai que la stigmatisation se généralise facilement, surtout en cas de scandale mais autant il convient de dénoncer certains comportements et manquements, autant il faut valoriser les bons modèles qui, fort nombreux dans le secteur de la santé et dans d’autres secteurs, font preuve de compétence, d’éthique et de responsabilité dans l’exercice de leurs missions et fonctions ». Il revient sur « la tragédie qui vient de se dérouler sous nos yeux, avec 11 bébés calcinés, qui doit être une leçon apprise pour apporter des solutions structurelles aux nombreux maux dont souffre l’hôpital », mais aussi « réagir favorablement aux nombreux plaidoyers du Khalife général, de la famille et des populations ». Il pense qu’« il faut, à court et moyen termes, renforcer les ressources (au pluriel) de l’hôpital, relever le plateau médical et technique pour répondre au statut d’hôpital niveau 2, renforcer le personnel et surtout faire le pari d’un personnel suffisant et de qualité, accélérer la construction du second hôpital moderne de niveau 3 prévu dans la ville sainte ».
Le président de la République a annoncé ce 27 mai à Tivaouane le démarrage des travaux d’ici 3 mois, période du Gamou, délai qui peut être rapproché avec l’espoir que suscite la construction de ce second hôpital auprès des populations. N’est-ce pas, se demande le petitfils de Seydi El-Hadj- Malick Sy, « l’occasion de mettre à contribution les entreprises minières implantées dans le département comme les ICS et GCO pour accompagner l’Etat et les collectivités territoriales avec des dépenses sociales et une responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) orientée vers les besoins et priorités des populations ? » Malheureusement, constate l’acteur de la société civile, « à la lecture du dernier rapport ITIE 2020, les dépenses sociales des entreprises
pour la région de Thiès se chiffrent à 1.346.844.309 F CFA dont 6% pour la santé, 2% pour la riposte Covid 19, 12% pour l’éducation, 3% pour l’hydraulique et 56 % pour appuis divers qui ne profitent pas à la communauté (fourre-tout : billets à la Mecque, appuis aux jeunes, femmes, religieux...). » Aziz Diop pense que « pour des entreprises qui font des centaines de milliards FCFA de chiffres d’affaires, il faut une RSE plus contraignante en phase avec les préoccupations des populations et surtout dans le domaine de la santé pour atténuer les impacts négatifs de l’exploitation sur la santé des populations ».
Le Programme d’assainissement de Tivaouane lancé en 2018 peine à être bouclé
Sur le plan de l’assainissement, Moulay Abdoul Aziz Diop rappelle qu’« en août 2018, 6 mois avant l’élection présidentielle de 2019, l’ancien ministre de l’Assainissement avait lancé le Programme d’assainissement de Tivaouane. Lequel, financé à hauteur de 4.300.000.000 FCFA par la Boad et l’Etat du Sénégal, devait prendre le volet ‘’Eaux usées’’ pour 10 quartiers sur les 72 que compte la ville sainte avec les villages rattachés. Il était prévu la fourniture et la pose de 16, 539 kms de conduites avec 1558 branchements à l’égout, la construction de 02 nouvelles stations de pompage, la construction de 50 édicules scolaires et la réalisation d’une station d’épuration d’une capacité de 2100m3/jour. Les travaux devraient durer 18 mois et impacter directement 22.000 personnes ». Aujourd’hui, s’offusque M. Diop, « nous sommes en juin 2022 et 45 mois après le lancement officiel, en août 2018, devant les autorités religieuses, administratives, locales et les populations, le programme peine à être bouclé ». Le paradoxe dans tout cela, dit-il, « c’est que le quartier Elhadj Malick Sy qui constitue le coeur de la ville sainte de Tivaouane et qui abrite la résidence du Khalife général, celles de tous les dignitaires de la famille et les différents lieux de culte et mausolées vient à peine d’être pris en charge récemment et partiellement à la suite d’un avenant entre l’Onas et et L’Agéroute ». Selon lui, « un Audit technique et financier du dit programme s’impose en plus d’une enquête de satisfaction auprès des populations bénéficiaires ». M. Diop rappelle que « dès 2017, en tant qu’acteur de la société civile, nous avions alerté et fait le plaidoyer pour que Tivaouane et les autres cités religieuses qui accueillent des millions de personnes durant les grands événements religieux puissent bénéficier de programmes spécifiques d’assainissement, afin de faire face au besoin d’évacuation des eaux usées et pluviales ». À partir de 2023, les plus grands événements religieux devront coïncider avec la saison des pluies et ce cycle peut durer jusqu’à 10 ans.
L’un des maillons faibles de l’Education reste le niveau secondaire
Sur le volet « éducation », Moulay Abdoul Aziz Diop de souligner : « la carte scolaire s’est beaucoup densifiée avec un maillage de la ville dans tous les ordres d’enseignement sans compter les écoles privées et les daaras. Cependant, l’un des maillons faibles reste le niveau secondaire. Tivaouane ne dispose que d’un seul lycée, dénommé Khalifa Ababacar Sy qui commence à atteindre ses limites et qui polarise tous les Cem de la ville ». Il pense qu’« un second lycée est une urgence pour les populations de Tivaouane et pourquoi pas un lycée technique et professionnel à vocation agricole et minière ». Comme dans le domaine de la santé, M. Diop de remarquer que « les entreprises minières implantées dans la zone pourraient dans le cadre de la RSE et du contenu local (volet formation qualifiante et emplois qualifiants) accompagner l’Etat et les collectivités territoriales pour la construction et l’équipement d’un second lycée pour Tivaouane et environs ». Selon lui, « un institut supérieur d’enseignement religieux pourrait être aussi un prolongement des daaras classiques ».
Le «yalwaan» et le «woyaan», deux faces de la mendicité très prisées par les jeunes de Tivaouane face au chômage galopant
Tivaouane étant une ville composée en majorité de jeunes, la plupart de ces derniers qui ne sont pas dans les structures de formation sont dans le secteur informel, singulièrement sur les « mototaxis Jakarta » réputées dangereuses, dans le petit commerce et dans de précaires emplois de « journalier » dans les entreprises de la place. Le membre de la cellule de communication de la Hadara Malikiya de constater que « les 2 métiers les plus prisés par beaucoup de jeunes et même des adultes de la cité religieuse sont le ‘’yalwaan» et le «woyaan», deux faces de la mendicité », sans compter « les nombreux bras valides restant à la charge des chefs religieux de la famille SY et des hommes politiques, notamment à l’occasion des grands événements religieux (Ramadan, Korité, Tabaski, Gamou, Ziaar…). Selon lui, « l’emploi des jeunes est donc une réelle priorité pour les populations ». L’État, dit-il, « ne peut certes pas assurer un emploi à tout le monde mais à travers ses différentes structures dédiées, il peut développer des programmes spécifiques pour la ville en termes d’emplois ».
LES TRAVAILLEURS DU CHANTIER DE L'AUTOROUTE À PÉAGE MBOUR-KAOLACK SE RÉVOLTENT
Les ouvriers sénégalais travaillant dans le chantier de l’autoroute n’en peuvent plus de l’attitude de leurs employeurs chinois de la CRBC. Déjà, 25 des leurs ont été licenciés pour diverses raisons qui s’assimilent à leurs yeux à du travail forcé
Les ouvriers sénégalais travaillant dans le chantier de l’autoroute à péage Mbour–Fatick n’en peuvent plus de l’attitude de leurs employeurs chinois de la CRBC. Déjà, 25 des leurs ont été licenciés pour diverses raisons qui s’assimilent à leurs yeux à du travail forcé pour ne pas dire de l’esclavage. En arrêt de travail hier (jeudi) matin, ils exigent la signature dans les plus brefs délais d’un protocole d’accord avec leurs employeurs comme suggéré par l’Inspection du Travail. Face à la dégradation continue de leurs conditions de travail, ces ouvriers interpellent directement le gouvernement sénégalais.
La colère monte sur le chantier du tronçon Mbour-Kaolack de l’autoroute à péage. Hier, les ouvriers sénégalais qui y officient ont observé un arrêt de travail pour s’offusquer notamment de ce qu’ils considèrent comme un chantage exercé sur eux par leurs employeurs chinois qui ont affiché la volonté de leur faire travailler désormais les dimanches, donc tous les jours de la semaine. Une énième « provocation » qui les a fait sortir de leurs gongs, disent-ils. C’est qu’en réalité, ces travailleurs sénégalais disent avoir le sentiment d’être soumis à du travail forcé, pour ne pas dire de l’esclavage.
« Après quatre missions de l’Inspection du Travail sur ce chantier, la signature d’un protocole d’accord a été envisagée. Le Directeur s’était même engagé à finaliser ledit protocole dans un délai de cinq jours, mais c’est comme si cet accord devait être la source de tous nos maux car depuis cette date, les Chinois sont devenus étourdis dans leurs pratiques irrespectueuses. C’est ainsi qu’ils ont commencé à licencier tous ceux qui ont eu le courage de s’opposer au travail du dimanche. Déjà 25 d’entre nous sont menacés de licenciement pour ce motif. Un des nôtres ayant déjà travaillé 12 mois ici s’est vu licencier sans motif à la suite d’un accident de travail. C’est que les Chinois n’ont aucun respect pour nous ainsi que pour les autorités sénégalaises. Maintenant, nous affirmons à qui veut l’entendre que le chantier sera bloqué à jamais si ce protocole d’accord n’est pas signé. Nous sommes prêts à y laisser notre vie », peste Omar Ndiaye, un des porte-parole du jour des travailleurs.
Un autre interlocuteur, Mamadou Lamine Ndong, estime que les Chinois agissent comme si nous étions dans un système de travaux forcés. « Nous ne plierons pour rien face à la volonté des Chinois de nous réduire en esclaves des temps modernes. C’est pourquoi nous interpellons directement le président de la République à prendre ce dossier en main. Les Chinois ne cessent de répandre des accusations de toutes sortes à notre encontre, mais cela ne nous ébranlera point dans notre détermination à améliorer nos conditions de travail et de traitement salarial »
Enfonçant le clou, un travailleur connu sous le nom de Pa Ndiaye, laisse entendre que ses collègues et lui restent déterminés à s’opposer aux employeurs chinois de la CRBC, quitte à « tout foutre en l’air » pour contraindre ces derniers à leur accorder un traitement qui puisse l Ce mouvement d’humeur des ouvriers sénégalais dans les chantiers de la CRBC, de l’autoroute à péage notamment, est le énième du genre. Aujourd’hui, l’Etat du Sénégal qui a confié ces travaux à la société nationale chinoise chargée des travaux publics, est plus que jamais interpellé face aux multiples cas de violation des dispositions élémentaires de la législation du travail en vigueur dans notre pays.
LE BRUIT CONSTITUE UN ÉLÉMENT IMPORTANT DANS UNE DÉMOCRATIE
Le sociologue Djiby Diakhaté analyse le choix de manifester contre le pouvoir à travers des concerts de casseroles adopté par la coalition Yewwi
«Tout homme qui possède un pouvoir est naturellement tenté d’en abuser. Pour éviter les abus de pouvoir, il faut éviter de donner tous les pouvoirs à un seul homme. D’où le principe de la séparation et de l’autonomie des pouvoirs». Le sociologue Djiby Diakhaté cite Montesquieu qui parle ainsi dans «L’esprit des lois» pour, dit-il, montrer que l’opposition n’est pas contre le pouvoir, mais qu’elle est un contre-pouvoir. De son avis, on ne peut pas parler de démocratie sans bruit. Mais qu’on l’exprime autour des idées pour le développement du pays.
Après son «premier Bercy» réussi, Ousmane Sonko annonce un «nouveau concert» de casseroles et de klaxons, aujourd’hui à partir de 20 heures jusqu’à 20h 30. Au lieu de 10 minutes, cette fois-ci, ce sera 30 minutes de bruit pour dénoncer les
dérives du régime de Macky Sall. Une nouvelle forme de lutte bien appréciée au Sénégal où presque toutes les manifestations de l’opposition, particulièrement de la coalition Yewwi-Wallu, sont souvent réprimées. Si elles ne sont tout bonnement interdites comme ce fut le cas hier sur toute l’étendue du pays. Interdite donc de manifester sur une place ou itinéraire de leur choix au niveau national, l’opposition a choisi de changer de stratégie pour faire du «bruit» partout au Sénégal. «C’est bien», a approuvé le sociologue Djiby Diakhaté. Le spécialiste des faits de société dit croire que «lorsque nous sommes dans une démocratie, nous devons accepter le bruit. On ne peut pas parler de démocratie sans bruit. La dernière fois qu’on a parlé de concert de casseroles je dis que c’est très bien. Parce que dans une démocratie, le bruit constitue un élément important». Mais pas n’importe comment ! M. Diakhaté considère que le bruit doit s’exprimer autour des idées. «C’est cela qui est l’enjeu», dit-il. De son avis, «l’idée c’est que nous avons un parti politique qui arrive au pouvoir et qui gouverne. Mais nous avons aussi une opposition qui constitue une chance pour une société. En réalité, s’il n’y a pas d’opposition, c’est une catastrophe pour le pays. Tout ce qui possède un pouvoir est naturellement tenté d’en abuser. C’est Montesquieu qui parle comme ça dans L’esprit des lois. Et pour éviter les abus de pouvoir, dit-il, il faut éviter de donner tous les pouvoirs à un seul homme. D’où le principe de la séparation et de l’autonomie des pouvoirs».
En outre, il explique que, lorsque l’opposition existe, elle n’est «pas contre le pouvoir», elle est «un contre-pouvoir ». «Contre-pouvoir ne signifie pas contre le pouvoir. Contre-pouvoir signifie, faire en sorte qu’il y ait un dispositif qui permet de faire en sorte que les dérapages ne se produisent pas au niveau du pouvoir. Que le pouvoir essaie de répondre le plus possible aux aspirations du peuple. Mais l’opposition, elle aussi, a le devoir de présenter un programme alternatif. Ça doit se jouer essentiellement au niveau des idées». C’est pour
dire que «la démocratie est un régime de liberté. Un régime qui permet aux uns et aux autres de s’exprimer. S’il n’y a plus une liberté d’expression, il n’y a plus de démocratie. Il faut que les gens s’expriment. Mais il faut que les gens s’expriment pour mettre en avant des idées et non pour des invectives, des menaces ou des injures. Si on le fait, on sort de la démocratie. Donc, libérer les énergies, libérer l’expression et que les gens s’expriment autour des idées et de programmes», a conseillé le sociologue Djiby Diakhaté qui demande aux politiques
d’orienter leurs programmes surtout vers le développement du pays.
Vous en doutez encore de leur charmante fourberie ? Après le tocsin de 51 juristes qui ne reconnaissent plus le droit que dispense le Conseil Constitutionnel et qu’ils sont censés enseigner à leurs étudiants, c’est un éminent juriste qui en remet une couche. De quoi sonner nos 7 sages qui ont placé le pays dans une situation insurrectionnelle par leurs surréalistes décisions. Mais après le cours magistral du professeur au Conseil constitutionnel, il s’en trouvera toujours un parmi les flagorneurs du Chef à venir nous raconter des fariboles. La justice est couchée. Ça, c’est une évidence. Les lois, ils les appliquent selon que l’on soit du côté du pouvoir ou de l’opposition.
Vous en doutez ? Regardez autour de vous… La force, ils en usent et en abusent et bandent même les muscles. Répression, arrestation, réduction des libertés constitutionnelles, c’est le sort réservé à ceux qui ne pensent pas comme eux. Hier, après avoir présenté durant plusieurs jours ceux qui voulaient marcher comme des pyromanes, terroristes, rebelles, fascistes etc., ils ont revu leurs discours. Les pyromanes sont devenus subitement des poltrons qui ont une peur bleue de la prison.
Vous avez vu comment ils présentent les faits ? La prison serait ainsi le purgatoire pour châtier des opposants récalcitrants. Séduisante conception de l’esprit de la loi. Et c’est un des leurs qui disait bêtement qu’ils ont la loi, la justice et l’autorité avec eux. Qu’attendre alors d’un tel pouvoir qui ne reconnait aucune liberté à son Opposition dont le Chef a fait le serment de la réduire à sa plus simple expression. Bien entendu, il faut s’opposer. Mais pas bêtement pour ne pas les retrouver dans leurs puériles argumentations.
En effet, plutôt que des idées, ils sont dans la raillerie. Mais quand leurs oreilles bourdonneront durant une demi-heure d’un concert de casseroles et de klaxons, ils sortiront certainement sonnés de leurs béatitudes qui les poussent à vouloir humilier leurs adversaires par un séjour carcéral offert gracieusement par des juges couchés.
KACCOOR BI
Médisance de l'État : le marabout et le responsable de l'APR sur Macky
Décidément ! « Le Témoin » quotidien vient de se rendre compte que le président Macky Sall est très mal entouré. Si ce n’est pas des faucons hypocrites, c’est alors des collaborateurs toxiques qui infectent le Palais et le bureau politique de Bby. Jugez-en ! Hier, le leader de Pastef Ousmane Sonko et ses partisans ont tenu une conférence de presse pour reporter leur manifestation après la Tabaski. Juste après l’annonce, certains responsables de Bby et autres faucons du Palais ont fait des Tweets, des sorties et des contributions pour railler l’opposition dans sa « fuite » en avant. Justement, un grand marabout-médiateur n’a pas apprécié ces sorties inutiles de nature à attiser le feu. D’ailleurs nous souffle-t-on, le religieux a immédiatement appelé un haut responsable de l’Apr pour l’inviter à calmer le jeu et préserver la paix à travers ce report de manifestations.
Voici la réponse du soi-disant bouclier de Macky Sall en ces termes « Serigne Bi, nos sorties visant à défendre le président Macky Sall ne sont que du tintamarre ! Nous voulons seulement pousser l’opposition à se braquer davantage et acculer le président Macky contre un mur. Serigne bi…Tant que Macky ne sera pas dos au mur, il ne cherchera jamais un dauphin dans notre entourage (Apr) pour le remplacer. Et si toutefois l’Apr perd le pouvoir avec une tentative de 3e mandat, nous serons les grands perdants, nous cadres de l’Apr… » se justifie ce haut responsable de l’Apr dont les confidences ont été rapportées au quotidien « Le Témoin » par le même marabout. Vraiment, la politique politicienne a plusieurs cordes hypocrites à son arc.
Astech, une marque de très piètre qualité
« Bilahi Walahi !!! » jure « Le Témoin » quotidien, s’il y a une marque d’origine chinoise où les fabricants ou « ingénieurs » ont lamentablement atteint leurs limites, c’est bel et bien « Astech ». Une marque de très piètre qualité qui a su conquérir le marché sénégalais avec de nombreux produits électroménagers : Splits, ventilateurs, téléviseurs, congélateurs et cuisinières. Justement, il est question, ici, de cuisinière de marque Astech à gaz. Tenez ! Il y a moins d’un an, un de nos collaborateurs avait acheté une cuisinière (04 feux) dans un magasin agrée de Sandaga à Dakar. Une facture à l’appui, une garantie jurée ! Au bout de quelques quatre mois seulement, la poignée de la porte du four s’est mystérieusement cassée. Un dégat qu’aucune colle-métal n’avait réussi à réparer. C’est foutu ! Ensuite, les brûleurs s’éteignent les uns après les autres. Suivis par les boutons-manettes de la cuisinière qui cèdent un à un. Une fois allumée,
ne touchez surtout pas les couvercles et autres parties extérieures (Inox ou fer) de l’appareil qui risquent de bruler vos doigts. Tout surchauffe ! Hélas, au bout de quelques six mois, la cuisinière a fini par faire du « kharou » à la chinoise. Autrement dit « suicide » avant que l’appareil emmerdant ne soit viré de la cuisine. Le Sénégal, une vraie poubelle !
Drames de l'émigration : Macky Sall veut un contrôle renforcé des points de départ et des plages
En conseil des ministres hier, le Président de la République s’est incliné, à nouveau, devant la mémoire de migrants africains récemment disparus à Melilla. Il a aussi présenté les condoléances de la Nation aux familles éplorées de l’incendie et du chavirement de plusieurs migrants clandestins à bord d’une pirogue à Kafountine. Le chef de l’Etat demandera au gouvernement et particulièrement au Ministre de l’Intérieur, d’accentuer la lutte contre l’émigration clandestine par un contrôle renforcé des points de départ. Le président de la République a présenté également les condoléances de la Nation aux familles des cinq (05) élèves disparus au niveau de la plage de Tivaouane Peulh et demande au Ministre de l’Intérieur, en relation avec les collectivités territoriales concernées, d’accentuer la surveillance des plages non autorisées à la baignade.
Relance de l'élevage
Sur le développement des cultures fourragères et la relance de l’élevage, le Président de la République rappelle l’importance de ce sous-secteur dans la croissance et la promotion de la souveraineté alimentaire. Sous ce rapport, le Chef de l’Etat demande, aux Ministres en charge des Finances et de l’Elevage, de poursuivre les efforts de modernisation de l’élevage, en dotant le Fonds de Stabulation (FONSTAB) de ressources conséquentes (5 milliards FCFA/an), en vue de développer l’élevage intensif, de consolider les filières (notamment celle avicole), de même que l’autonomisation du Sénégal en lait et en viande. Le président de la République demande, dans cette perspective, au Ministre de l’Elevage et des Productions animales, en liaison avec les ministres en charge de l’Agriculture et des Collectivités territoriales, d’intensifier le déploiement national du programme de développement des cultures fourragères, à partir des zones pilotes définies en rapport, avec l’ISRA et l’Institut national de Pédologie.
Le statut général des fonctionnaires modifié
Les députés, réunis en séance plénière, ont adopté, mardi après-midi, le projet de loi n°09/2022 modifiant la loi n°61-33 du 15 juin 1961 relative au statut général des fonctionnaires. Le projet de Loi selon l’Aps a été défendu par la ministre de la Fonction publique et du Renouveau du service public, Mariama Sarr. «Le texte proposé a pour objet de modifier certaines dispositions de la loi (…) relative au statut général des fonctionnaires, notamment, celles prévues à l’article 67 pour étendre les exceptions ayant trait à l’encadrement du détachement des fonctionnaires, tout en relevant le seuil de 10% à 30%», a expliqué Mme Sarr. Elle a dit que «les deux dernières catégories prévues dans les exceptions ont bénéficié de la confiance du chef de l’Etat qui, aux termes de la Constitution, nomme à tous les emplois civils et militaires». «Cet assouplissement, exclusivement réservé aux détachements en qualité de député, de membre du gouvernement et d’ambassadeur, constitue une limitation au pouvoir du président de la République d’organiser les services de l’Etat», a-t-elle souligné. Dans cette dynamique, elle a annoncé qu’une autre limitation de la mobilité des fonctionnaires est introduite par le 6ème alinéa de l’article 67 de ladite loi qui fixe le nombre de fonctionnaires détachables pour une période de longue durée à 10% de l’effectif réel du corps. ‘’Ce seuil doit, donc, être relevé pour tenir compte des nouveaux objectifs», selon Mme Sarr.
Le statut général des fonctionnaires modifié (bis)
Le ministre Mariama Sarr a informé les députés que «la loi n°61-33 du 15 juin 1961, relative au statut général des fonctionnaires ne contient aucune disposition pertinente applicable à la situation du fonctionnaire nommé dans un corps encadré par une loi autre que celle régissant son cadre d’origine ». Par conséquent, a-t-elle précisé, il importe de fixer la procédure pour le traitement de ce changement de cadre qui ne correspond pas à une démission. Sous ce rapport, elle a dit que «l’adaptation
du statut général des fonctionnaires s’avère nécessaire ». Elle a en ce sens souligné que ’’le projet de loi, initié à cet effet, apporte les innovations suivantes’’. Selon elle, il s’agit de l’extension des exceptions prévues pour assouplir l’encadrement du détachement des fonctionnaires et le relèvement du plafond de l’effectif réel pouvant bénéficier de cette position, la consécration de la radiation du rôle du fonctionnaire du statut du cadre des fonctionnaires le régissant à la suite de sa nomination dans un autre corps relevant d’une autre loi. «Le relèvement de ce seuil est raisonnable au regard de l’évolution du nombre de fonctionnaires qui passe de 32. 000 en 1963, 127. 000 après l’audit physique et biométrique de 2012 à 150 000 agents environ actuellement», a-t-elle indiqué.
UN ÉCRIVAIN DOIT ACCEPTER DE SE MOUILLER
Boubacar Boris Diop a invité, mercredi, ses confrères à apporter une parole ’’réfléchie’’ et ’’nuancée’’ face à la tension politique au Sénégal. "On n’a pas le droit de dire ah ! Cela ne me regarde pas", a-t-il notamment indiqué
L’écrivain sénégalais, Boubacar Boris Diop a invité, mercredi, ses confrères à apporter une parole ’’réfléchie’’ et ’’nuancée’’ face à la tension politique au Sénégal née du processus devant mener aux élections législatives du 31 juillet.
’’Il faut qu’ils (les écrivains sénégalais) parlent en tant que écrivains, qu’ils soient au-dessus de la mêlé. En tant qu’homme de bonne volonté, mais pas en tant que partisan’’, a dit Boubacar Boris Diop.
Il intervenait lors du panel ‘’Littérature et conflit’’ organisé dans le cadre de la première édition du Festival international de littérature de Dakar (du 29 juin au 2juillet).
Constatant que les écrivains ’’font comme si cela ne les regardait pas ou disent des généralités très prudentes’’, l’auteur de l’ouvrage ’’Murambi, le livre des ossements’’ estime qu’un écrivain ’’doit accepter de se mouiller’’.
Pour M. Diop, ils doivent apporter ’’une parole réfléchie, nuancée et courageuse’’.
’’On ne demande pas d’être pour un tel ou contre un tel, au contraire, il faut même oser être contre tout le monde si on pense que c’est cela qui est mieux. L’importance, c’est l’authenticité, la sincérité’’, a-t-il dit.
Boubacar Boris Diop souligne que l’écrivain a le devoir de se positionner face aux conflits estimant que la parole ne devait pas être le monopole des hommes politiques.
’’L’écrivain a le devoir de se positionner face aux conflits. Mon idée c’est qu’on n’a pas le droit de dire ah ! Cela ne me regarde pas, c’est ce que les gens appellent l’art pour l’art’’, a-t-il dit.
C’est comme dire, ’’J’ai écrit mon livre, voilà, lisez-le, je n’ai plus rien à dire’’, ajoute t-il.
A côté d’autres écrivains africains et occidentaux tels que le Togolais Sami Tchak ou encore Chab Touré du Mali, il estime que la mission de positionnement de l’écrivain déborde le texte.
’’Non seulement, on se positionne dans ses textes, mais aussi on prend position en tant que citoyen. Quand la société est interpellée, on ne se dit pas, moi je suis écrivain, cela ne me regarde pas, je laisse les hommes politiques parler’’, affirme l’auteur du livre ’’Murambi, le livre des ossements’’.
’’On ne peut pas laisser le monopole de la parole aux hommes politiques, aux hommes d’affaires, aux différents agents d’influences. L’écrivain doit avoir l’ambition d’agir sur les situations qui interpellent sa société’’, fait valoir Boubacar Boris Diop lauréat du prix international de littérature Neustadt 2022.
La première édition du Festival international de littérature de Dakar, initié par l’écrivain et éditeur sénégalais, Abdoulaye Fodé Dione, se veut annuelle.
Pour le directeur de cabinet du ministre de la Culture et de la Communication, Demba Faye, ce festival honore le Sénégal et réhausse l’image du pays.
Il estime que la pertinence du thème ’’Littérature et conflit’’ est ’’d’actualité’’.
L'AUTOSUFFISANCE EN MOUTONS PLOMBÉE
Les années se suivent et se ressembles, avec le Sénégal toujours obligé de compter sur les voisins maliens et mauritaniens pour satisfaire la demande nationale en mouton de Tabaski
La Tabaski de cette année qui aura lieu dans un contexte marqué par la crise malienne et la fermeture de la frontière avec ce pays, fait naître des inquiétudes chez nombre de responsables de familles musulmans Sénégalais, surtout «goorgoorlu». La cause, le Sénégal ne peut pas assurer, à lui seul, sa demande en moutons. Avant que le Mali n’autorise la sortie du bétail de son territoire, le ministre sénégalais de l’Elevage et des Productions animales, Aly Saleh Diop, avait annoncé le recours à la Mauritanie, où il a effectué une visité de prospection du marché à cet effet, avec plusieurs mesures d’assouplissement du convoyage notamment la levée des taxes.
Les années se suivent et se ressembles, avec le Sénégal toujours obligé de compter sur les voisins maliens et mauritaniens pour satisfaire la demande nationale en mouton de Tabaski. L’élevage au Sénégal est confronté à plusieurs problèmes qui ne favorisent pas la disponibilité des ovins. Dans la zone sylvo-pastorale, par exemple, le manque d’eau impacte négativement l’activité des éleveurs. Il y a aussi la rareté du pâturage, obligeant les éleveurs à transhumer pendant la saison sèche, avec comme conséquence la perte de plusieurs tête de bétail durant ce mouvement saisonnier. Alors ministre de l’Elevage et des productions Animales, Aminata Mbengue Ndiaye avait «dévoilé» un important programme de l’Etat pour parer à une pénurie et devant résulter sur l’autosuffisance en moutons.
Le 22 janvier 2018, lors d’une visite à la 11ème édition du Salon de l’élevage, tenue du 19 au 29 janvier au CICES, à l’initiative de l’Alliance pour le développement et l’amélioration des races bovines, ovines et caprines (Adam), en partenariat avec le ministère de l’Elevage, Aminata Mbengue Ndiaye avait annoncé une enveloppe de 500 millions de FCFA pour le Programme national d’autosuffisance en mouton.
Programme décennal d'autosuffisance en mouton, pour 2025 ?
«Dans le cadre du PSE (Plan Sénégal émergent, ndlr), le ministère de l’Elevage a élaboré un Programme national d’autosuffisance en mouton, considéré par le président de la République comme une denrée de première nécessité. Il sera exécuté en deux phases sur une période de dix ans. Pour 2018, il est prévu dans le budget, une enveloppe de 500 millions de FCFA», avait déclaré Aminata Mbengue Ndiaye. Soulignant que les maires du Sénégal avaient décidé d’accompagner ce programme pour aider à l’atteinte de l’autosuffisance en mouton, elle avait invité les éleveurs à aller vers l’autonomisation en mouton et à consolider les acquis.
Déjà, deux ans plus tôt, Aminata Mbengue Ndiaye avait décliné le même projet, le week-end du 16 au 17 avril 2016 à Rufisque, lors d’une visite au 3ème Salon de l’élevage organisé par l’Association départementale des éleveurs de Ladoum de Rufisque (Adel). A l’en croire, ce programme décennal pour résorber le déficit de 360.000 moutons importés, chaque année, pour les besoins de la fête de Tabaski a été élaboré depuis 2015 et est divisé en deux phases de 5 ans. «Le Sénégal ne parvient pas encore à couvrir l’ensemble de ses besoins en moutons... Pour la dernière Tabaski (2015), 362.000 sujets ont été importés pour couvrir la demande en moutons estimée à 742.000. Le secteur de l’élevage est au cœur des préoccupations de l’Etat et avec l’instruction de quatre programmes d’élevage dans les projets prioritaires du PSE pour plus de 28 milliards de FCFA», avait-elle confié à propos de ce programme visant l’autosuffisance en mouton (de Tabaski du Sénégal) qui devrait être effective en 2025.
Quatre années après l'inauguration du mur de clôture du ranch de Dolly, les mesures de Macky Sall aux oubliettes ?
En décembre 2018, le président Macky Sall, après une inauguration en grande pompe du mur de clôture du ranch de Dolly long de 120 km, avait annoncé plusieurs mesures pour venir en aide aux acteurs. Quatre années après, le problème reste entier. L’impact de la rénovation du ranch de Dolly se fait toujours désirer. Autre préoccupation, les zones de pâturage sont aussi touchées, chaque année, par les feux de brousse qui font disparaître les réservés fourragères. S’y ajoute le vol de bétail qui continue d’impacter négativement l’élevage, malgré l’adoption d’une loi en votée 2017. Celle-ci durcit les sanctions contre le vol de bétail dont les auteurs encourent désormais une peine d’emprisonnement de 5 à 10 ans et une amende égale ou supérieure à 500.000 francs CFA. Cependant, malgré les assurances des autorités, elle n’est toujours pas appliquée dans toute sa rigueur.
Le manque de délimitation des espaces, notamment l’absence de parcours officiels du bétail en zone rural n’est pas pour faciliter le travail. Les rapports entre éleveurs et agriculteurs ne sont pas au beau fixe. En permanence, on constate des divergences et conflit récurrents entre eux. Et comme si ces écueils ne suffisent pas, pour cette année, la crise ukrainienne est venue se greffer aux problèmes de l’élevage. L’aliment de bétail coûte cher. Toutes ces choses risquent d’avoir une répercussion sur le coût du mouton, malgré la subvention annoncée par l’Etat.
LE CASSE-TÊTE DU MOUTON POUR LES PÈRES DE FAMILLE
Les prix des petits ruminants ne sont pas encore à la portée de tous les porte-monnaies, malgré les subventions déclarées de l'État du Sénégal, notamment sur l’aliment de bétail et la suppression des taxes, pour pallier la conjoncture économique difficile
C’est encore l’expectative chez des parents, malgré la ruée de quelques responsables de familles vers des points de vente de moutons, à quelques jours de la Tabaski. Cependant, les prix des petits ruminants ne sont pas encore à la portée de tous les porte-monnaies, nonobstant les subventions déclarées de l'État du Sénégal, notamment sur l’aliment de bétail et la suppression des taxes, pour pallier cette conjoncture. Une immersion au niveau de points de vente de moutons récemment aménagés, en prélude de cette grande fête musulmane (Aïd-al Kabir ou Tabaski) a permis de faire le constat.
Comme à l'accoutumée, le terrain de football des Parcelles-Assainies Unité 22 de Dakar, situé derrière le Commissariat de Police, commence à être transformé en point de vente de moutons, à quelques jours de la Tabaski. Les bêlements assourdissants de petits ruminants rythment le quotidien des voisins et riverains. Un tour sur place a permis de constater un afflux de responsables de familles, qui sont venus négocier des béliers exposés là, en perspective de cette grande fête musulmane, également appelée Aïd-al Kabir.
Arrivé sur le site de la bergerie vers treize heures (13h), il a été remarqué un sexagénaire en djellaba, qui a identifié le mouton qu'il désire. Après quoi, il se met à négocier le prix avec le vendeur. Mais, les deux ne sont pas parvenus à trouver un terrain d'entente, à la suite d'une assez longue discussion. Interrogé, l'homme d'âge mûr ayant préféré garder l'anonymat, fait savoir qu'il a proposé la «somme maximum», étant à sa portée, soit deux cent mille francs CFA (200.000 francs CFA), mais que le marchand demande deux cent trente mille francs CFA (230.000 francs CFA). Ce qui a conduit à l'impasse. «Je ne peux pas dépasser 200.000 francs CFA parce que d'autres urgences pourraient advenir à tout moment, après la Tabaski. D'ailleurs, je viens de payer quatre cent cinquante mille francs CFA (450.000 francs CFA) pour les frais de santé de ma femme, qui avait subi une opération chirurgicale», regrette le père de famille. Toutefois, il reste optimiste quant aux jours à venir. «Dès la semaine prochaine, Dakar sera bien approvisionné en moutons. De quoi faire sensiblement chuter les prix», indique le vieux, optimiste, sous le soleil ardant.
La hausse du prix des aliments de bétail, principale cause de la cherté des moutons
Répondant au nom d’Elhadj Fofana, l'éleveur en question explique à son tour pourquoi il n'a pas pu s’accorder avec le sexagénaire, à l’issue du marchandage. «Le coût de la vie est très cher. La provende me coûte au minimum 25.000 franc CFA par journée, sans compter les dépenses que j'effectue pour mes propres besoins de consommation. Le sac de tourteau se vend à plus de 14. 000 francs CFA. Le sac de foin qui s'achetait à 4.500, vaut actuellement 6.000 francs CFA. C'est dur, c'est trop dur ! Si je n'ai pas pu lui vendre le mouton, c'est bien parce que celui-ci m'a coûté plus que la somme qu'il m'a proposée. Imagine que je vende à perte, ceci mettrait un coup d'arrêt à mes activités d'éleveur de bétail. Or j'apprécie ce métier. J'aimerais que tout le monde puisse disposer d'un bélier ; sauf que la situation actuelle est critique, malheureusement», se désole le jeune éleveur, la vingtaine, aux lèvres touffues.
M. Fofana n'y va pas par quatre chemins pour battre en brèche la déclaration du ministre de l’Elevage et des Productions animales, Aly Saleh Diop, qui avait jugé, lors de la rencontre «gouvernement face à la presse», le 23 juin dernier, «assez satisfaisante» la situation d’approvisionnement du marché local en moutons. Selon le jeune homme, jusque-là, «il y a un manque criard de moutons à Dakar». Dans la même veine, il reconnaît, malgré tout, avoir déjà vendu quelques têtes de petits ruminants. «J'attends de nouveaux troupeaux de moutons. La livraison va se faire ce soir. Il y a également du bétail qui viendra de Gossas et aussi près de Kaolack», annonce le vendeur, déplorant du coup l'embargo des pays de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) contre le Mali, ayant porté, d'après lui, des «pré- judices au marché de bétail».
Expositions de moutons VIP en attendant l'arrivée des "harr coggal"
En attendant l’arrivée massive du bétail en provenance de la Mauritanie et du Mali qui aurait décidé de lever sa suspension de l’exportation des bovins, ovins, etc. vers le Sénégal, en réponse à l’embargo de la CEDEAO, des points de vente sont aménagé les long de plusieurs grandes artères de Dakar. Seulement, des deux voies de Liberté VI à l’avenue Bourguiba, entre autres, ce sont des moutons issus de l’élevage domestique qui sont exposés, souvent sous des tentes et bâches, pour les prémunir du soleil. Parce ce très engraissés.
Mieux, il s’agit surtout de «moutons vip», hors de portée des bourses de «goorgoorlu» qui se ravitaille souvent auprès des éleveurs traditionnels. Les troupeaux de moutons de l’élevage tradititionnel, communément appelés «harr coggal», de ces derniers, tardant à inonder le marché dakarois et plusieurs localités de l’intérieur du pays, c’est l’expectative dans nombres de familles, à moins de deux semaines de la Tabaski 2022.
Quand Aly Saleh Diop rassurait les Sénégalais
Pourtant, le ministre de l’Elevage et des Productions animales s'était félicité, à l’occasion de la conférence de presse du gouvernement, le 23 juin dernier, de la contribution de l’offre locale de moutons pour la Tabaski. Il avait aussi fait allusion «aux entrées massives de moutons en provenance de la Mauritanie, même si l’offre malienne reste encore timide». À l'en croire, «les besoins en moutons de Tabaski cette année restent maintenus à 810.000 têtes dont 260.000 pour la région de Dakar», avait-il ajouté lors de la rencontre «Le gouvernement face à la presse».
Aly Saleh Diop avait annoncé, par la même occasion, que le gouvernement avait prévu de fournir des produits subventionnés en vue de mieux contribuer à une meilleure accessibilité des moutons de Tabaski aux populations. «Le gouvernement a décidé, conformément aux directives du président de la République, et en rapport avec les provendiers, de mettre à la disposition des éleveurs et opérateurs engagés dans la distribution des moutons de Tabaski, 3.000 tonnes d’aliments de bétail vendues à un prix subventionné de 5.200 francs CFA le sac de 40 kg, contre 12.000 à 14.000 francs CFA le sac sur le marché», avait- il dit. Quoiqu'il en soit, la Tabaski constitue aujourd'hui une véritable épée de Damoclès suspendue au-dessus des têtes des parents.
Censé être un simple animal sacrificiel initialement, le mouton de l'Aïd-al Kabir est devenu source de concurrence, de jalousie et de clivage au sein de la société. Une bonne partie de la communauté musulmane du Sénégal pense que la valeur sociale d'une famille se mesure par rapport à la grosseur du bélier de Tabaski. Voilà ainsi créée, de toutes pièces, la course effrénée aux gros moutons. Les boucs et chèvres étant recommandés par l’Islam, pour celui qui n’a pas les moyens de se procurer un mouton, sont bannis d’office. Pis ils sont d’ailleurs source de conflits internes familiaux. Un père de famille qui achète un bouc pour la Tabaski devient la risée du quartier, un choc pouvant même conduire à la séparation, même momentanée, entre conjoints.
JE NE SERAI JAMAIS EN SURSIS DANS CE SÉNÉGAL
Le mandataire national de la coalition Yewwi askan wi et leader du parti Républicain pour le Progrès/Diisóo ak Askan Wi, Déthié Fall a fait hier, mercredi 29 juin sa première apparition publique lors d'un point de presse
Le mandataire national de la coalition Yewwi askan wi et leader du parti Républicain pour le Progrès/Diisóo ak Askan Wi, Déthié Fall a fait hier, mercredi 29 juin sa première apparition publique lors de point de presse de la conférence des leaders de cette coalition d’opposition. Seul condamné à 6 mois de prison avec sursis et une amende de 100 000 FCFA parmi les 84 personnes traduites devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour participation à une manifestation interdite de la coalition Yewwi askan wi le 17 juin dernier, Déthié Fall a réaffirmé sa détermination à poursuivre le combat politique contre le régime du président Sall. « Macky Sall m’a arrêté avec Ahmed Aïdara, Mame Diarra Fam et beaucoup d’autres membres de la coalition et sympathisants. Macky Sall ne connaît pas la prison, c’est pourquoi il emprisonne les opposants. En tentant de nous museler ou de nous briser, Macky Sall et son régime ont involontairement renforcé notre détermination, nos convictions, et notre engagement auprès de la population », a fait savoir l’ancien numéro 2 du parti Rewmi d’Idrissa Seck qui précise par ailleurs qu’il ne sera jamais en sursis dans ce pays. « Six (6) mois, deux (2), ou sept (7) ans de condamnation, une chose est claire, je ne serai jamais en sursis dans ce Sénégal. Aucune pression ne peut freiner ma démarche et ma détermination. Je suis encore prêt à retourner en prison s’il le faut. »
SONKO DÉCRÈTE LA DEUXIÈME JOURNÉE DU CONCERT DES CASSEROLES
Les leaders de la coalition Yewwi askan wi vont remettre ça aujourd’hui. Près d’une semaine après le premier concert de casseroles et de klaxons qu’ils avaient appelé pour le mercredi 22 juin
Les leaders de la coalition Yewwi askan wi vont remettre ça aujourd’hui. Près d’une semaine après le premier concert de casseroles et de klaxons qu’ils avaient appelé pour le mercredi 22 juin dernier et qui avait été largement suivi dans plusieurs villes du pays, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, et ses camarades de la conférence des leaders de Yewwi askan wi ont lancé hier, un appel à un nouveau concert de casseroles et de klaxons de 30 minutes pour ce jeudi 30 juin à partir de 20h.
Prenant la parole hier, lors du point de presse des leaders de Yaw, Ousmane Sonko soulignant qu’ils avaient prévu de le faire le vendredi, a ainsi invité « tout le monde à participer » à ce nouveau concert de casseroles et de klaxons pour démontrer à Macky Sall que le peuple est plus que jamais déterminé à lui faire face s’il ne recule pas dans sa volonté de briguer un troisième mandat.
Par ailleurs, le leader de Pastef invite la population à se mobiliser pour sanctionner Macky Sall et son régime le 31 juillet prochain en votant massivement pour la liste Yewwi askan wi. « Il faudra montrer votre désaccord avec le régime actuel, même si vous ne connaissez pas les personnes sur la liste nationale de l’opposition. Il faut que ce soit une défaite spectaculaire qui mettra fin en même temps au débat sur troisième mandat », a lancé la tête de liste nationale de Yewwi askan wi invalidée par la Direction générale des élections.