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20 juin 2025
par Thierno Alassane Sall
LE SÉNÉGAL AU FOND DU GOUFFRE ÉCONOMIQUE
À la place de l’émergence économique tant chantée, se développent un ras-le-bol collectif. Les pertes d’emplois constituent aujourd’hui l’un des plus sinistres palmarès du gouvernement. Son échec le plus patent est dans le domaine de l’agriculture
Le Sénégal vit des moments sombres. La déchéance et la déliquescence de notre économie nationale a atteint son paroxysme, un niveau jamais égalé. Cette situation fait le lit de souffrances, multiples et multiformes, des populations. Parmi ces dernières, des franges importantes sont passées, ou sont en train de passer, de ce qu’on qualifiait naguère de classes moyennes à celles des pauvres. Celles qui étaient pauvres constatent la panne de l’ascenseur social et, subséquemment, voient le risque de durer ou d’être condamnées à vivre dans la pauvreté. La situation économique actuelle est difficile pour tout le monde à l’exception d’une minorité de privilégiés qui parvient à capter et à se partager, à son profit exclusif, une grande partie des ressources du pays. À la place de l’émergence économique tant chantée et promise, se développent une exaspération sociale et un ras-le-bol collectif, porteurs de tensions susceptibles de provoquer un cataclysme aux effets dévastateurs, impossibles à cerner dans l’immédiat.
Un tableau économique sombre, voire apocalyptique
En nous fondant exclusivement sur les données rendues publiques par le ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération, plus particulièrement par sa Direction de la Prévision et des Études Économiques (DPEE), la situation économique du Sénégal est plus qu’inquiétante. Elle frôle la catastrophe ! Sans risque de nous tromper, nous pouvons affirmer qu’elle est dans l’abysse. Nul besoin de préciser que les statistiques officielles publiées par la DPEE sont loin de refléter toute la réalité. Donc les situations qu’elles décrivent sont pires que celles que vivent les Sénégalais dans leur quotidien.
Selon la dernière note de conjoncture publiée par la DPEE, et consacrée au premier trimestre de la présente année (2022), le Sénégal a enregistré une réduction de 7,1 % de son activité économique hors agriculture et sylviculture. Ce recul est imputable, en partie, aux ralentissements et aux contre-performances constatés dans le secteur secondaire. En effet, nous observons, par exemple, un recul des activités de 35,9 % dans la fabrication de matériels de transport, de 26,4 % dans l’industrie du caoutchouc, de 21,9 % dans la production de métallurgie et de fonderie ainsi que de 12 % dans les industries extractives. Plus inquiétant, la DPEE prévoit, déjà, une réduction des activités de 3,6 % dans le secteur primaire hors agriculture et sylviculture à la fin de 2022. Ces inquiétudes trouvent leurs origines dans les contre-performances des sous-secteurs de l’élevage et de la pêche, lesquels ont connu un recul de leurs activités respectivement de 2,2 % et de 6,8 %.
Les choses deviennent inquiétantes et prennent une tournure grave lorsque la DPEE nous annonce, qu’à la fin de l’année, le Sénégal fera face à une réduction de ses activités agricoles dans la vallée du fleuve Sénégal du fait d’une diminution substantielle des financements retenus (-13,7 %) combinée à celle des superficies cultivées (-17,4 %). Cette situation s’expliquerait, d’après la DPEE, par le faible taux de remboursement de certaines organisations de producteurs et un niveau élevé de rejet de dossiers de demande de crédit présentés par ces dernières pour faute de garanties solides. Ce qui prouve que l’engagement du gouvernement auprès des organisations de producteurs n’est que factice, et que la souveraineté alimentaire tant déclamée et chantée est réduite à sa simple expression de slogan !
Les pertes d’emplois constituent aujourd’hui l’un des plus sinistres palmarès du gouvernement de Macky Sall. Rien qu’au cours du premier trimestre 2022, le secteur moderne a perdu 1,2 % de ses emplois. Une variation, en hausse, de ces pertes d’emplois est prévue à la fin de l’année compte tenu des réductions d’effectifs annoncées dans le secteur secondaire (-4,7 %).
C’est un euphémisme de dire que les Sénégalais éprouvent de plus en plus de difficultés pour payer leur nourriture, leur logement, leur transport, etc. La débrouillardise (le système D) est devenue la règle. En effet, durant le premier trimestre 2022, l’inflation a progressé de 0,8 % et il est prévu qu’elle atteigne 6,1 % à la fin de l’année. Le Sénégal ne respectera pas donc le critère de convergence nominale de premier rang prévu par le pacte de convergence des États membres de l’UEMOA et relatif à l’obligation de maintenir le taux d’inflation annuel moyen à moins de 3 %. Cette augmentation généralisée des prix est beaucoup plus ressentie sur certains produits de base, notamment la viande de bœuf (2,6 % pour le premier trimestre 2022 et 19,1 % prévus à la fin de l’année), le pain (8,3 % pour le premier trimestre 2022 et 11,8 % prévus à la fin de l’année), le sucre (1,4 % pour le premier trimestre 2022 et 2,9 % prévus à la fin de l’année) et les huiles (1,6 % pour le premier trimestre 2022 et 15,9 % prévus à la fin de l’année). Les mesures annoncées dans le cadre de la Loi des finances rectificative (LFR) n’y feront rien : subvention de 150 milliards FCFA pour l’énergie qui s'ajoute aux 150 milliards FCFA déjà prévus, soit au total 300 milliards FCFA ainsi qu’une autre d’un montant de 157 milliards FCFA pour soutenir les prix des denrées de première nécessité.
Les ménages, le secteur informel et les petits opérateurs économiques qui constituent la principale clientèle des systèmes financiers décentralisés (SFD) ont vu leur endettement augmenter et, en même temps, éprouvent beaucoup plus de difficultés à honorer les crédits qu’ils ont eu à bénéficier. C’est ainsi que, durant le premier trimestre de 2022, le montant des crédits accordés par les SFD s’est accru de 15,7 milliards FCFA comparativement au trimestre précédent. Pendant la même période, le taux de créances en souffrance a augmenté de 0,4 % en s’établissant à 1,1 % du montant des crédits consentis par les SFD.
Enfin, concernant l’endettement et le service de la dette, ils restent très élevés et fragilisent l’économie du pays. L’endettement dépasse maintenant le seuil des 70 % du ratio de la dette publique sur PIB, qui se trouve être l’un des principaux critères de convergence nominale de premier rang prévu par le pacte de convergence des États membres de l’UEMOA. Selon la quatrième revue du programme appuyé par l’instrument de coordination de la politique économique (ICPE) du Fonds monétaire international (FMI), l’endettement du Sénégal devrait atteindre 73 % du PIB en 2021. Concrètement, cela se traduit par un alourdissement du service de la dette : une augmentation des charges d’intérêt sur la dette de 14,2 %, soit 123,1 milliards FCFA payés dans le courant du premier trimestre de 2022 selon la DPEE.
Les facteurs exogènes comme faux alibi, l’incompétence et l’amateurisme les principales raisons
Il est vrai que la guerre russo-ukrainienne et l’embargo des pays occidentaux contre la Russie qui s’en est suivi ont provoqué d’importantes perturbations dans les chaînes d’approvisionnement au plan mondial. Cette situation a entraîné le renchérissement des prix de certains produits, notamment alimentaires et énergétiques. Il est vrai, également, que le monde entier sort progressivement d’un déconfinement suite à la crise pandémique de la Covid-19. Quels que soient leurs impacts réels sur notre économie nationale, ces facteurs exogènes, et bien d’autres, ne sauraient, à eux seuls, justifier la passe difficile que vit notre économie nationale. Les difficultés que le Sénégal et les Sénégalais vivent, pour l’essentiel, trouvent leurs origines dans l’incompétence et l’amateurisme du gouvernement actuel. En effet, la réduction de 7,1 % des activités économiques, hors agriculture et sylviculture, témoigne d’une absence de vision et de politiques réellement volontaristes et efficaces du gouvernement dans le domaine de l’industrialisation de notre pays.
Le développement du commerce intra-africain aurait pu nous prémunir des effets néfastes causés par les chaînes d’approvisionnement qui privilégient les pays situés hors du continent. Une volonté affirmée et réelle priorisant la mise en place de politiques de transformation de nos produits primaires, sur place, avant leur exportation, aurait certainement permis d’éviter cette situation.
L’échec le plus patent du gouvernement est dans le domaine de l’agriculture. En effet, les prévisions de mise en valeur sur la vallée du fleuve Sénégal portent sur 59 600 hectares alors que celle-ci recèle un potentiel de terres arables estimé à 240 000 hectares ! Cherchez l’erreur, ou trouvez l’incapacité du gouvernement : comment un pays comme le Sénégal dispose-t-il autant de terres arables (pas seulement au Nord) et voit sa souveraineté alimentaire menacée par une guerre qui se mène à des milliers de kilomètres de ses frontières par de tiers belligérants ? Répondre à cette question objectivement reviendrait à démontrer l’incapacité de ce gouvernement !
L’amélioration des recettes fiscales s’est faite sur le dos du peuple sénégalais : les taxes sur les biens et services intérieurs ainsi que les droits de douanes, toujours répercutés sur les prix des biens de consommation importés et donc payés, en dernière analyse, par les consommateurs, se sont accrus respectivement de 84,4 milliards FCFA et de 53,5 milliards FCFA à fin mars 2022. La hausse des taxes sur les biens et services intérieurs s’explique principalement par l’augmentation de la TVA hors pétrole au niveau du secondaire (+14,1 milliards FCFA) et du tertiaire (+13,7 milliards FCFA). Autrement dit, ce sont les populations, qui ont déjà vu leur porte-monnaie largement essoré par l’inflation, qui se font saigner à blanc pour permettre aux élites bureaucratiques et politiques de maintenir, sinon accroître, leur train de vie. Cette mauvaise répartition du fardeau de la charge des frais de fonctionnement de l’État est tout simplement scandaleuse ! Ce modèle doit être changé tout simplement.
Enfin, la chose la plus grave qui témoigne de l’amateurisme du gouvernement actuel, est son recours excessif et récurrent à une gestion des finances publiques qui ressemble, à tous égards, à la Pyramide de Ponzi. Ce que le wolof appelle « suul bukki, sulli bukki ». En effet, depuis plus d’une année, le gouvernement du Sénégal organise ou fait organiser, à travers la BCEAO, des emprunts généralement à court terme, au moyen notamment d’émissions d’obligations et de bons du trésor, pour financer des activités qui s’inscrivent dans le long terme : fonctionnement de l’État, paiement du service de la dette, financement de projets d’investissements, etc. Ainsi, rien que dans les trois (3) premiers mois de l’année 2022, le gouvernement a déjà levé 205 milliards FCFA à travers quatre (4) émissions d’obligations et une émission de bons du trésor. Le gouvernement utilise ce pis-aller, qui alourdit notre endettement, en espérant que le gaz et le pétrole couleront rapidement pour remettre les finances publiques à flot. Encore de l'amateurisme !
Pour terminer, nous empruntons à l’ouvrage que nous avons publié en 2020 intitulé "Le protocole de l’Élyséeʺ la citation ci-après, qui est plus que d’actualité : « L’ultime rempart au naufrage de notre État réside dans la masse des citoyens, cette communauté nommée le peuple au nom duquel, mais en définitive contre lequel agit, l’oligarchie qui gouverne. » (p. 485). C’est pour cette raison que les candidats investis de la coalition AAR Sénégal, que nous avons l’honneur de diriger, comptent initier un certain nombre de réformes, pour briser les chaînes de l’inféodation de l’Assemblée nationale à l’Exécutif notamment en rendant effectif et efficace le contrôle des actions du gouvernement.
Thierno Alassane Sall est président de la République des Valeurs/Réewum Ngor, tête de la liste nationale de la coalition AAR Sénégal.
PIT SÉNÉGAL APPELÉ À SE RESSAISIR
Le parti est devenu un groupe sectaire prônant l’inertie sociale, ayant abdiqué son rôle de sentinelle de la gouvernance sociopolitique. Des accusations gratuites proférées par Samba Sy contre YAW - COMMUNIQUÉ DE CPR DOLEEL PIT
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de la Plateforme de réflexion Dooleel PIT « ngir defaraat reew mi », daté du 27 juin 2022, relative à la dernière sortie du secrétaire général Samba Sy contre la coalition d’opposition YAW.
« Le contentieux pré-électoral né de l’application de la loi sur le parrainage, en direction des élections législatives du 31 juillet prochain a fini par installer une impasse dans le pays.
Le Comité de la Plateforme de Réflexion Dooleel PIT « ngir defaraat reew mi » trouve que la situation est très grave et interpelle tous les acteurs pour un meilleur dénouement.
Il est vrai que dans le passé, le PIT-Sénégal avait la réputation d’être un parti clairvoyant, énonçant des hypothèses hardies, souvent incomprises au départ, mais dont la plupart finissaient par être entérinées par la vie.
C’est ainsi, qu’en juin 2015, contre toute attente, le ministre d’État Amath Dansokho, au plus haut sommet de sa gloire, entretenant d’excellents rapports avec le président de la République, avait lancé une phrase, qui avait semé le trouble au sein du camp présidentiel : « Notre pays est en danger ».
Rétrospectivement, on peut considérer comme une occasion manquée, cette alerte ignorée du défunt président du PIT-Sénégal, auquel des déclarations similaires, empreintes de courage politique, avaient déjà valu, par deux fois, d’être défenestré des gouvernements d’Abdou Diouf et d’Abdoulaye Wade.
C’est à partir de ce moment, que l’APR et la coalition Benno Bokk Yakaar, allaient emprunter la voie des reniements, qui nous a conduit à l’impasse actuelle.
C’est donc, avec consternation que les populations sénégalaises ont accueilli les déclarations tendancieuses et les accusations gratuites proférées par le Secrétaire Général du PIT- Sénégal Samba Sy, à l’endroit de la coalition YEWWI, lors de la dernière conférence de presse au siège à Khar Yalla.
De par son idéologie progressiste et son précieux héritage politique de près de soixante-cinq ans et face aux dangers, qui pèsent sur la paix civile, on se serait attendu à ce que le Secrétariat, organe exécutif du PIT fasse preuve de plus de pondération et de responsabilité.
Force est de constater, que depuis le début de la deuxième alternance de 2012, ce parti considéré naguère comme un opérateur politique hors pair, une force motrice du large rassemblement des couches populaires pour la transformation sociale est devenu un groupe sectaire prônant l’inertie sociale, ayant abdiqué son rôle de sentinelle vigilante de la gouvernance sociopolitique.
Il est en effet difficile de comprendre l’amalgame consistant à faire de Macky Sall, auquel, de plus en plus de Sénégalais reprochent sa gouvernance autoritaire, peu soucieuse du respect des droits et libertés, une victime de soi-disant bourreaux que seraient les anarcho-émeutiers de « Yewwi », qui chercheraient à s’imposer par tous les moyens et surtout au mépris des lois de la République.
En dehors de ses diatribes mal venues contre l’opposition et la répétition scolaire des thèses complotistes du régime de Macky Sall, aucune proposition de sortie de crise n’a été formulée par le secrétaire général du PIT.
Ce disant, le camarade SG Samba Sy oublie que depuis l’accession de Macky Sall au pouvoir, des centaines de citoyens sénégalais ont été arrêtés ou blessés, pendant que plus de vingt autres ont perdu la vie dans des opérations de supposé maintien de l’ordre par les Forces de Défense et de Sécurité, lors de mouvements de protestation pacifiques de l’Opposition ou du mouvement étudiant.
Contrairement à ce que pensent nos camarades du Secrétariat, c’est la conception cavalière et singulière que le président Macky Sall a de l’activité politique, qui est en train de compromettre la stabilité légendaire de notre pays.
De fait, il ne s’est pas contenté de rejeter les réformes institutionnelles issues des Assises nationales et consignées dans le projet de constitution de la C.N.R.I. Leur application nous aurait épargné beaucoup de déboires, en permettant une véritable séparation et l’équilibre entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, ainsi que la mise en place d’organes de régulation comme la Haute Autorité de la Démocratie et la Charte des Libertés et de la Démocratie. Malheureusement, ses pouvoirs exorbitants, dans un contexte de découverte de nouvelles ressources pétrolières et gazières, ont fait germer dans l’esprit du président des scénarios alambiqués ayant pour finalité, la conservation, à tout prix, du pouvoir, ce qui implique une victoire de sa coalition aux législatives du 31 juillet prochain et l’obtention d’un troisième mandat.
Il s’agit du parrainage citoyen, pourtant considéré comme illégal par la Cour de justice de la CEDEAO, de l’invalidation des listes de l’opposition lors des dernières locales mais aussi dans le cadre des prochaines législatives, d’arrêtés iniques de l’administration électorale (DGE, administration territoriale), mais aussi de l’instrumentalisation de la Justice (conseil constitutionnel, cour suprême).
Le Comité de la Plateforme de Réflexion Dooleel PIT-Sénégal exhorte la Direction actuelle du Parti à revoir son orientation de soutien inconditionnel aux projets funestes de la Coalition « Benno Bokk Yaakaar » de remise en cause de nos acquis, fruit de décennies de luttes du mouvement national démocratique.
Le CPR Dooleel PIT-Sénégal exige la libération de tous les détenus politiques et des manifestants.
Le CPR Dooleel PIT-Sénégal appelle à la désescalade sur la surenchère verbale et le recours aux nervis dans les manifestations de l’opposition.
Le CPR Dooleel PIT-Sénégal recommande la tenue d’une concertation entre les acteurs politiques et ceux de la société civile pour le report éventuel des élections au mois de décembre 2022 pour éviter des troubles pouvant compromettre la stabilité de notre pays. »
AHMED AÏDARA ÉCOPE D’UN MOIS DE PRISON AVEC SURSIS
Le maire de Guédiawaye, membre de la coalition de l'opposition YAW, a été condamné, lundi, pour participation à une manifestation interdite. Le procureur avait requis une peine de six mois d’emprisonnement dont un mois ferme
Le maire de Guédiawaye, Ahmed Aïdara, membre de la coalition de l’opposition Yewwi askan wi, a été condamné, lundi, à un mois de prison avec sursis pour participation à une manifestation interdite, a-t-on appris de source médiatique.
M. Aïdara et ses co-prévenus, jugés par le tribunal départemental de Guédiawaye, ont été arrêtés le 17 juillet lors de la manifestation interdite de la coalition Yewwi askan wi. Ils sont tous libres.
Dans son réquisitoire, le procureur avait demandé une peine de six mois d’emprisonnement dont un mois ferme avec une amende de 50.000 francs Cfa.
Dans le cadre de cette manifestation interdite par les autorités, les députés Déthié Fall, mandataire de la coalition Yewwi askan wi, et Mame Diarra Fam du PDS, font face au juge depuis ce matin.
Les parlementaires et 85 autres prévenus sont poursuivis notamment pour ’’rassemblement illicite au cours duquel des violences et dégradations de biens ont été commises’’.
L’activiste Guy Marius Sagna, arrêté à Ziguinchor, a été placé sous mandat de dépôt, mardi.
Vendredi, 17 juin, des échauffourées ont éclaté entre la police et des manifestants, dans certains quartiers de Dakar, dont Colobane, où se trouve la place de la Nation. La coalition YAW, dirigée par les opposants Khalifa Sall et Ousmane Sonko, et son allié Wallu Sénégal, avaient prévu d’y tenir des rassemblements.
Les deux coalitions voulaient ainsi protester contre l’invalidation de l’une des listes de candidature de Yewwi, en dépit de leur interdiction par les autorités administratives.
Les échauffourées ont fait trois morts à Dakar (01), Bignona (01) et Ziguinchor (01).
Plusieurs blessés ont par ailleurs été enregistrés à Dakar et Ziguinchor dans différents heurts entre des jeunes et la police.
Les opposants ont prévu d’organiser un nouveau rassemblement le 29 juin.
6 MOIS DE PRISON DONT 1 FERME REQUIS CONTRE AHMED AIDARA
Si le juge suit le réquisitoire du Procureur, le maire de Guédiawaye, Ameth Aïdara, va encore rester en prison.
Si le juge suit le réquisitoire du Procureur, le maire de Guédiawaye, Ameth Aïdara, va encore rester en prison.
Le Procureur du tribunal de Guédiawaye a demandé au juge du tribunal des flagrants délits de déclarer Ameth Aïdara et Cie coupables des faits qui leur sont reprochés. Il a, en conséquence, requis une peine de 6 mois dont 1 ferme en sus d'une amende de 50.000 Francs pour chaque prévenu.
Selon le représentant du parquet, les mis en cause sont coupables de tous les faits qui leur sont reprochés et qui sont consignés dans le procès-verbal d'enquête préliminaire de la police.
UNE PIROGUE DE MIGRANTS S’ÉCROULE AU LARGE DE KAFOUNTINE
Ils étaient 140 migrants dans l’embarcation qui a pris départ dans une île de la commune de Kafountine. Selon nos sources, c’est un incendie qui serait à l’origine de l’accident.
Ils étaient 140 migrants dans l’embarcation qui a pris départ dans une île de la commune de Kafountine. Selon nos sources, c’est un incendie qui serait à l’origine de l’accident. Pour le moment un seul corps sans vie est repêché. Quelque 88 rescapés dont des Sénégalais, des gambiens et des guinéens ont été recensés. D’après les mêmes sources, Les recherches sont en cours.
Affaire à suivre.
DÉMARRAGE DU BACCALAURÉAT TECHNIQUE A KEDOUGOU
Les épreuves du Baccalauréat technique ont démarré, lundi, au Lycée technique et industriel et minier Mamba Guirassy de Kédougou.
Kédougou , 27 juin ( APS) - Les épreuves du Baccalauréat technique ont démarré, lundi, au Lycée technique et industriel et minier Mamba Guirassy de Kédougou.
Au total, 193 candidats dont 74 filles sont répartis entre les séries G, STEG, T1, T2 et STIDD, selon Dr Mandy Couba, président du Jury 661.
’’Toutes les dispositions sécuritaires sont prises pour un bon déroulement de l’examen’’, a t-il dit.
IL FAUT ACCEPTER LES CONTRADICTIONS
Le président de la République a été l’hôte du khalife général des tidianes, samedi, en marge de la pose de la première du nouvel hôpital de Tivaouane. Serigne Babacar Sy Mansour lui a demandé d’accepter les contradictions
Le président de la République a été l’hôte du khalife général des tidianes, samedi, en marge de la pose de la première du nouvel hôpital de Tivaouane. Serigne Babacar Sy Mansour lui a demandé d’accepter les contradictions et d’éviter d’être au même niveau que ses adversaires. Macky Sall en a profité pour rappeler qu’il n’a jamais dit que les marabouts sont de simples citoyens.
Le Sénégal fait face à une crise pré-électorale qui se manifeste par des déclarations et des faits entre pouvoir et opposition. Chaque camp est déterminé, le rapport de forces a déjà provoqué la mort de 3 jeunes entre Dakar, Bignona et Ziguinchor. La société civile et les religieux tentent de calmer la tension ; mais, jusqu’ici, ils n’ont été que peu écoutés.
C’est dans ce contexte qu’intervient la visite du chef de l’Etat à Tivaouane, samedi, pour la pose de la première pierre du nouvel hôpital de niveau 3. Mais aussi les activités relatives au centenaire de Seydi El Hadj Malick Sy. Occasion pour Macky Sall de voir le khalife général des tidianes. La tension politique ne pouvait échapper à l’ordre du jour. « Si vous voulez aller de l’avant, vous ne pouvez empêcher des adversaires de déverser leur bile sur vous. Donc, il faut accepter ses contradictions, et cela fait partie de la patience, une des qualités humaines récompensée par Dieu. Quel que soit ce qui se passe, ne répondez pas. Regardez bien celui qui parle. Mais rappelez-vous aussi qui vous êtes. Mais lorsqu’un président se met à répondre à tous, c’est qu’il n’en a plus l’étoffe. Il ne faut pas suivre les gens qui vous entraînent dans des voies sans issue. Nous sommes dans un pays où chacun est libre d’exprimer son opinion, sa passion. Ici, beaucoup sont libres de dire leur opinion. »
C’est dire que le khalife général des tidianes est préoccupé par la situation. Et il semble indiquer que la solution est entre les mains du président de la République. Les hochements de tête affirmatifs de Macky Sall vont-ils conduire à apaiser le climat politique.
Séance de clarification
« Serigne Babacar Sy Mansour m’a soutenu alors qu’il n’était pas encore khalife général, et que je n’étais pas moi non plus président de la République. A l’époque, on me cherchait des poux. J’avais fait une déclaration qui avait été détournée et déformée par des adversaires politiciens. On m’accusait d’avoir dit que les marabouts sont de simples politiciens. Dieu sait que je ne l’ai jamais dit. J’avais dit plutôt que les religieux sont des citoyens. Etre citoyen, n’est-ce pas faire partie de ce pays ? Alors, certains se demandaient si je devais me rendre à Tivaouane ou non.
C’est Serigne Babacar Sy qui m’a dit de venir. En homme véridique, il avait pris la parole ce jour-là pour dire : ‘’Si nous ne sommes pas des citoyens, qui sommes-nous alors ?’’ C’est ainsi qu’il a pu éteindre cette polémique. » Beaucoup se demanderaient pourquoi le président Macky Sall a rappelé cette vieille polémique, rangée d’ailleurs aux oubliettes depuis ses premières années au pouvoir. Dans l’entre-deux tours de la Présidentielle de 2012, la communication du Directoire de campagne du candidat Abdoulaye Wade, dos au mur, avait sauté sur cette petite phrase. Les « fabricants » d’opinions ont alors tenté de détourner les propos pour mettre en mal leur adversaire si près du but.
Il est vrai qu’il en avait souffert au début avec une campagne de dénigrement. Mais s’il revient sur cette affaire, c’est parce qu’il semble convaincu que, quelque part, il n’a toujours pas été compris. Mais surtout, c’est parce que les délateurs ne le lâchent pas. Même pas sur la question de l’homosexualité et cette exigence de sa criminalisation. Ce qu’il semble avoir dit d’ailleurs au sortir des élections locales du 23 janvier dernier. Lorsqu’il a reçu les imams et oulémas au Palais, il a fait un long discours aux relents de réponse à une demande d’explication sur le sujet. Lui, est convaincu que cette campagne de And samm jikkoyi a été une des causes de sa défaite à Dakar. Et alors qu’approchent les Législatives du 31 juillet, le chef de l’Etat et chef de Benno bokk yaakaar veut réitérer toute sa considération et son estime aux religieux. Comme si le programme des infrastructures religieuses n’a pas suffi.
Par Moustapha FALL
DE LA LIBERTÉ ACADÉMIQUE DANS LES FACULTÉS DE DROIT
La réaction des professeurs de droit face à l’actualité juridique relève-t-elle de la liberté académique ou d’un simple choix de principe ? Le mode d’intervention approprié serait-il la position individuelle ou collective par le biais de pétitions
La réaction des professeurs de droit face à l’actualité juridique relève-t-elle de la liberté académique ou d’un simple choix de principe ? Le mode d’intervention approprié serait-il la position individuelle ou collective par le biais de pétitions et manifestes ? Peut-on contraindre un professeur de droit à commenter les questions juridiques agitées dans l’espace public ?
Toute tentative de réponse à ces questions nous plonge dans une prise de position discutable. La récente publication d’un article d’un professeur d’université (cf.https://senego.com/faut-il-bruler-les-facultes-de-droit-du-senegal-propo...) juriste, appelant à mettre le feu dans les facultés de droit du Sénégal à cause du silence de ses collègues publicistes sur le débat juridique national, provoque une attaque aux fondamentaux de l’université notamment le respect de la liberté académique et de l’indépendance des professeurs d’université. Le rôle de ces derniers s’emploie à développer le savoir et à rechercher la vérité. Le public cible privilégié de l’universitaire reste les étudiants qui ne doivent pas connaitre ses opinions politiques comme disait l’autre.
L’accès aux ressources médiatiques découle de la liberté personnelle de l’enseignant chercheur et d’une certaine conception de l’université, mais ne doit pas entrainer un mélange de genre et déboucher sur des attaques subjectives. En effet, le débat scientifique autorise à instaurer une controverse visant à critiquer et à défendre des opinions scientifiques, marquées par la neutralité axiologique. L’emballement ou l’hallali devrait être étranger à la rhétorique de l’universitaire juriste. Quel que soit le niveau d’indignation contre le soi-disant « mutisme des publicistes », la retenue et la déontologie scientifique devraient servir de ligne de démarcation entre ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme juridique.
La révolution ou la « refondation épistémologique » de nos facultés de droit conduirait, nécessairement, à redéfinir le « rôle du juriste dans l’espace public ». La formation des juristes subit une crise qui serait imputable aux universitaires si l’analyse du droit se confond avec l’analyse politique. Le savoir juridique est en danger. La rigueur méthodologique devrait suffire pour faire la fameuse distinction entre « jugement de fait » et « jugement de valeur ». Le raisonnement du juriste doit suivre « un ordre implacable quelle que soit sa démarche, soit qu’il adopte un schéma déductif, soit qu’il emprunte une voie inductive.
Manipulant les faits et les idées, il s’adonne à un va-et-vient intellectuel constant entre le fait particulier et la règle générale, entre le cas d’espèce et la norme, entre le concret et l’abstrait. Il en résulte que la rigueur qui le caractérise le fait souvent passer, aux yeux des autres, pour ennuyeux et dépourvu de fantaisie, ce qui ne devrait pas être ». (Cf. J.P. Queneudec, La formation des juristes à l’Université, in Mélanges Fréderic Sudre, 2018, p. 629).
« Faut-il brûler les Facultés de droit du Sénégal ? » s’interroge l’universitaire, l’auteur de l’article cité, en indiquant que « la magistrature sénégalaise a pris en otage le Droit pour satisfaire les caprices du Prince. Conseil constitutionnel, Cour suprême, procureurs de la République » et que les publicistes « assimilent la science constitutionnelle à une ingénierie, tandis que d’autres plus ignorants se réclament comme agissant dans la « haute couture. Que d’inculture ! ».
Cette réaction primesautière est une atteinte grave à la liberté académique des enseignants chercheurs et éloigne son auteur du champ naturel d’intervention qu’est la défense du savoir. S’il décide de réagir, le professeur de droit se doit de mobilier des arguments juridiques et non pas de proférer des insultes ou de reprocher à ses collègues de tenir des « colloques et autres rencontres insipides », ou de les accuser de n’avoir pas pu se « désolidariser » de la juridiction constitutionnelle du pays. A notre avis, cette forme d’intervention n’a rien d’universitaire, juriste, devant convaincre ses étudiants et son public habituel avec des propos respectueux des principes fondateurs de l’université et des facultés de droit. Le langage du juriste est connu pour son élégance et éloquence. Tout discours juridique sectariste ou vindicatif doit être banni dans les facultés de droit au Sénégal. Finalement, l’argument ne serait-il pas d’exorciser les facultés de droit de ses démons et de se prémunir contre « un des plus grands dangers qui guette le juriste : faire du droit tout en ayant des arrières pensées politiques ».
LE MALI OUVRE SES FRONTIÈRES AU SÉNÉGAL
Le Mali rouvre ses frontières pour ses éleveurs. Dans une note adressée aux différents points de contrôles douaniers situés aux frontières, le Directeur général des Douanes du Mali les invite à laisser passer 5500 têtes de moutons et de chèvres
Le Mali rouvre ses frontières pour ses éleveurs. Dans une note adressée aux différents points de contrôles douaniers situés aux frontières, le Directeur général des Douanes du Mali les invite à laisser passer 5500 têtes de moutons et de chèvres et 300 têtes de bœufs, en route pour le Sénégal, à quelques jours de la fête de la Tabaski. Autant d’ovins, de caprins et de bovins vont quitter le Mali pour rejoindre la Côte d’Ivoire.
Depuis plusieurs mois, les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont fermé leurs frontières avec le Mali.
Aliou Ngamby NDIAYE
À Kidira, les éleveurs maliens se font désirer
TAMBACOUNDA– Lors de la visite du Ministre de l’Élevage et des Productions animales, Aly Saleh Diop, vendredi dernier, à Kidira, la principale porte d’entrée des moutons venant de la sous-région, pas l’ombre d’un mouton, alors que plus de 169 270 têtes avaient déjà franchi la frontière à pareille époque l’année dernière. Toutefois, des entrées sont notées à Bakel (un cumul de 38 022 têtes enregistrées), et à Moussala, poste frontalier de la région de Kédougou.
Pour le Ministre, le point fait par le Service de l’élevage a révélé, cette année, des difficultés en ce qui concerne le flux de moutons en provenance du Mali. Elles s’expliquent, selon lui, par les sanctions de la Cedeao contre le Mali, même si les animaux ne sont pas concernés par ces mesures.
M. Diop espère que ce gap sera comblé par l’offre nationale. À la date du 23 juin, celle-ci avait un excédent de 13 000 têtes par rapport à l’année dernière. « Cela veut dire que l’offre nationale est en train de grignoter sur l’importation », s’est félicité le Ministre, saluant les progrès notés dans la production nationale d’ovins.
Après avoir rencontré les forces de défense et de sécurité lors de sa visite, Aly Saleh Diop a promis de travailler de concert avec ses collègues du Gouvernement, notamment les Ministres du Transport et de l’Intérieur, pour faciliter l’acheminement des moutons en provenance du Mali.
L'AUDIENCE DIETHIE FALL, MAME DIARRA ET COMPAGNIE SUSPENPENDUE
Le président du tribunal a constaté à l'ouverture que les mis en cause n’étaient pas dans le box des accusés
Le tribunal des flagrants délits de Dakar juge, ce matin, en audience spéciale l’affaire Déthié Fall, Mame Diarra Fam et Cie. Arrêtés lors de la manifestation du 17 juin de la coalition Yewwi Askan Wi, les 84 prévenus vont comparaître à la barre pour répondre, entre autres, des faits de participation à une manifestation interdite, violence et voie de fait, destruction des biens appartenant à autrui. À l’ouverture de l’audience, le président du tribunal a constaté que les mis en cause n’étaient pas dans le box des accusés.
Ainsi, a-t-il suspendu l’audience pour permettre aux gardes pénitentiaires de convoyer les prévenus dans la salle. Lorsque Déthié Fall et Cie ont fait leur apparition, ils ont été acclamés par les nombreux souteneurs qui ont fait le déplacement au palais de justice de Dakar. À noter la présence de Ousmane Sonko, Habib Sy, Khalifa Sall, Aïda Mbodj, entre autres, leaders de la coalition Yewwi Askan Wi.