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20 juin 2025
TRAGEDIE A KAFOUNTINE, LE BILAN OFFICIEL FAIT 8 MORTS ET UN BLESSÉ GRAVE
Une pirogue a chaviré au large de Kafountine (Bignona, sud), faisant huit morts et un blessé grave, a indiqué mardi à l’APS le gouverneur de Ziguinchor, Guédj Diouf
Ziguinchor, 28 juin (APS) - Une pirogue a chaviré au large de Kafountine (Bignona, sud), faisant huit morts et un blessé grave, a indiqué mardi à l’APS le gouverneur de Ziguinchor, Guédj Diouf
La pirogue, qui avait à son bord plus d’une centaine de candidats à l’émigration irrégulière, a chaviré lundi à hauteur de Kafountine. Quelques passagers ont pu rejoindre la terre ferme, alors que 92 autres ont été secourus.
"Sur les 92 personnes secourues, un corps sans vie a été retrouvé hier (lundi). Ce matin, les recherches enclenchées ont pu trouver sept autres corps sans vie. Ce qui fait un bilan de huit morts pour le moment", a déclaré le gouverneur de Ziguinchor.
Une personne "gravement blessée par des brûlures" a été "admise aux urgences de l’hôpital régional de Ziguinchor", a ajouté le gouverneur, confirmant la thèse de l’incendie comme origine de cet accident en mer.
"Certainement que quelqu’un fumait à l’intérieur de la pirogue. Souvent, dans ces pirogues, il y a du carburant", a-t-il dit, étant entendu que la cigarette et le carburant ne font pas bon ménage.
Le chef de l’exécutif régional annonce qu’une enquête a été ouverte, pour mettre la main sur les convoyeurs de cette pirogue qui "sont en fuite pour le moment".
Il a signalé que les opérations de recherches sont toujours en cours pour retrouver d’autres corps ou d’éventuels survivants.
L’ART AU SERVICE DE L’ENVIRONNEMENT
Au milieu du terrain du Pont du Cices face à la Lonase, le drapeau du «Off» flotte.
Au milieu du terrain du Pont du Cices face à la Lonase, le drapeau du «Off» flotte. Dans un premier temps, c’est difficile de comprendre. Une installation qui s’offre à la vue des passants entre les routes suscite des interrogations. Intitulée «Transformation à l’ombre», cette installation de Gudrun Lenk Wane, l’artiste-plasticienne et scénographe autrichienne, parle de l’environnement.
Du 19 mai au 21 juin 2022, 59 artistes de tout le continent africain et de la diaspora, ont été sélectionnés pour rendre hommage à la créativité de l’art contemporain africain. Et Gudrun Lenk Wane, l’artiste-plasticienne et scénographe autrichienne a bien joué sa partition dans la série d’expositions «Off».
Son exposition intitulée «Transformation à l’ombre », sensibilise les populations sur la protection de l’environnement, selon Daouda Dia, commissaire de cette exposition. L’exposition montre quatre installations en poteaux de bois, de textiles et de restes d’objets en plastique. Au milieu du terrain du Pont du Cices face à la Lonase, trois «êtres» apparaissent, à la recherche d’une nouvelle maison, explique Daouda Dia. A quelques mètres, l’on aperçoit aussi une autre habitation dotée d’une énergie renouvelable, d’eau potable et d’une terre fertile. «Pourront-ils l’atteindre ?» C’est la question que se pose l’artiste, ajoute M. Dia.
Soutenue par l’ambassade d’Autriche à Dakar, l’installation aborde la destruction mondiale de l’environnement par l’homme. Mais elle renvoie également aux technologies d’avenir déjà développées et celles qui restent à développer et grâce auxquelles cette transformation nécessaire peut devenir réalité.
Daouda Dia, le commissaire de cette exposition, souligne que l’artiste autrichienne, en choisissant cet espace pour exposer ses œuvres qui sensibilise les populations sur la protection de l’environnement, a véritablement atteint son objectif. «La Patte d’oie, qui a accueilli le projet de cette exposition, a eu la chance d’avoir des partenaires autrichiens qui vont revenir pour investir dans la commune. Et ce sont les résultats que nous avons pu décrocher à partir de cette exposition», se réjouit-il. Et de poursuivre : «L’exposition est entre les routes et il n’y pas ce qui pollue plus que les voitures. Donc, c’est l’endroit idéal pour l’exposition», a-t-il précisé. «Transformation à l’ombre», une installation qui suscite des interrogations de la part du public et des visiteurs. Il y va, selon M. Dia, de l’intérêt pour l’Afrique de protéger son environnement, de lutter contre ses déchets. «Donc, on est interpellés, nos gouvernants sont interpellés sur la question comment gérer notre environnement pour vivre dans de très bonnes conditions», lance-t-il.
Toujours, dit-il, l’idée de l’artiste, c’est véritablement de travailler sur la lutte pour la protection de l’environnement pour que les populations puissent vivre dans un environnement sain. La production de masse nécessite une consommation de masse. Les rapports de dépendance à l’échelle mondiale sont perpétués et recréés. «Une chose est sûre : nous devons globalement changer nos comportements et nos habitudes de consommation. La crise climatique et les guerres des matières premières nous le montrent plus que clairement», écrit-elle à propos de son œuvre.
Par Kossoro CISSOKHO
LE REGIME DE L’APR DANS UNE PHASE D’ENTROPIE
Depuis l’indépendance, jamais la pression périphérique sur l’ordre institué n’a été aussi bruyante, agitée face à l’immobilisme, voire à la rigidité cadavérique des acteurs du régime de l’Apr quant à leur modèle de fonctionnement.
Depuis l’indépendance, jamais la pression périphérique sur l’ordre institué n’a été aussi bruyante, agitée face à l’immobilisme, voire à la rigidité cadavérique des acteurs du régime de l’Apr quant à leur modèle de fonctionnement.
Devenu imperméable à ce qui l’entoure et qui ne coïncide pas avec le régime et guetté par la dégradation et la décomposition internes. En s’efforçant de maintenir intangibles ses principes d’organisation, le régime de l’Apr prend le risque de compromettre à terme sa survie. Car la fermeture du régime aux sollicitations périphériques a pour conséquence entre autres, d’accroître la pression qui pèse sur lui. Malgré la stratégie offensive et agressive qu’il adopte par rapport aux mouvements sociaux, le régime ne parvient pas à résorber la perturbation. Loin de susciter un consensus véritable, le modèle répressif adopté creuse au contraire la distance des populations du pouvoir et entraîne l’isolement de ce dernier tant au plan interne qu’au niveau international.
A ce niveau l’acteur principal du jeu politique l’Apr, doit savoir qu’il y a une dialectique entre l’ordre politique interne et l’ordre international. A partir du moment où il y a rupture de cette ambivalence politique, l’idée de contrôle du champ politique devient illusoire, voire vouée à l’échec. Pris dans un cercle vicieux, le régime de l’Apr ne peut affronter la tension périphérique qu’en renforçant les dispositifs coercitifs.
Ainsi à la montée de la violence sociale, le régime développe une violence d’Etat pour assurer la continuité de l’ordre existant et contenir les antagonismes sociaux. Ce mode de fonctionnement politique de type explosif, comporte des limites évidentes, à savoir l’accumulation de la pression périphérique qui peut, si elle atteint un certain seuil, conduire à la rupture de l’équilibre politique. C’est au vu de cette situation que le régime tend vers une expansion de l’appareil politique et la restriction des libertés publiques. Au lieu d’atténuer les tensions par la prise en compte des besoins et préoccupations exprimés par les mouvements sociaux, le régime met en œuvre le modèle répressif qui contribue plutôt à les entretenir et à les aggraver.
Le mouvement par lequel il se referme sur lui-même est de nature mortifère et son aboutissement est la dégénérescence et la décomposition. Or le régime comme tout régime ne peut échapper à la mort tapie à son centre qu’en se projetant sans cesse hors de lui-même, qu’en s’emparant des éléments de création, d’innovation et de vie qu’il trouve à sa périphérique.
En définitive, le régime, au lieu de chercher à imposer un ordre par voie d’autorité, ferait mieux de mettre en œuvre un processus d’adaptation destiné à corriger ses erreurs et traiter les tensions qui submergent et secouent l’environnement sociopolitique. C’est la condition même de l’existence du régime qui ne peut survivre qu’au prix d’une remise en cause de son modèle de fonctionnement.
Kossoro Cissokho est Docteur en Droit, expert juriste consultant.
Par Moussa SYLLA
LES EMPLOYEURS DOIVENT PRENDRE EN COMPTE LA FORTE INFLATION ACTUELLE DANS LEURS GRILLES DE REMUNERATION
Dans mes lectures d’ouvrages sur l’économie durant mes années d’études, je voyais souvent les économistes des années 70 écrire sur la stagflation, un mot tiré de la combinaison de stagnation et d’inflation.
Depuis quelques mois, chaque fois que je me rends dans les différents supermarchés de la place, je constate une augmentation des prix. Aussi, dans toutes les discussions auxquelles je participe, lisais-je l’inquiétude des Sénégalais à propos de la forte poussée inflationniste que connaissent notre pays et le monde, et comment elle entraîne leur paupérisation.
Dans mes lectures d’ouvrages sur l’économie durant mes années d’études, je voyais souvent les économistes des années 70 écrire sur la stagflation, un mot tiré de la combinaison de stagnation et d’inflation. Elle désigne une situation où se présentent simultanément une faible croissance et une forte inflation, et était due à l’époque aux deux chocs pétroliers, 1973 et 1979. La stagflation est aujourd’hui de retour, à cause de la guerre russo-ukrainienne. L’inflation est à un niveau élevé, et la croissance économique mondiale est faible.
L’inflation entraîne mécaniquement une baisse du pouvoir d’achat des salariés, si les rémunérations ne sont pas corrélées sur son taux.
Prenons un exemple. Supposons que je gagne un salaire de 500 000. Si les prix augmentent de 10% cette année et que mon salaire ne connaît pas une hausse du même ordre, cela voudra dire que mon niveau de vie aura diminué de 10%. Aussi est-il nécessaire que les salaires soient corrélés sur le taux d’inflation pour éviter une paupérisation des employés.
Parallèlement, les banques centrales, un peu partout dans le monde, sont en train d’augmenter leurs taux directeurs pour juguler l’inflation : la plupart ont connu des hausses jamais vues depuis des décennies. Les banques commerciales répercutent l’augmentation des taux directeurs sur les coûts des crédits qu’elles accordent à leur clientèle. Aujourd’hui, la plupart des gens s’endettent pour s’acheter une maison ou des biens de grande consommation. Si les taux d’intérêt augmentent, les mensualités des nouveaux prêts croîtront également. Cela entraîne, par conséquent, une diminution du revenu disponible.
Face à cette situation, les entreprises doivent montrer qu’elles ont réellement à cœur les intérêts de leurs employés. Il y a quelques jours, j’étais entré dans une pâtisserie pour acheter mon petit-déjeuner. Au moment de payer, je lus une affiche du propriétaire justifiant la hausse des prix, par l’augmentation du coût des intrants. Je menai ma petite enquête, à savoir si les salaires des employés de la pâtisserie ont augmenté. Hélas, non. Ils gagnent toujours les mêmes salaires qu’ils percevaient lors de la période préinflation. Cela veut dire que leur niveau de vie a diminué, car leur salaire réel -c’est-à-dire corrigé du taux d’inflation- a baissé.
Devant cette situation, une entreprise qui tient à l’intérêt de ses travailleurs procèdera à une augmentation de leurs salaires, au moins à un niveau équivalent au taux d’inflation. Cela est aussi dans son avantage : un employé ne peut pas être véritablement motivé s’il pense sans cesse à ses factures, s’il rencontre des difficultés pour subvenir à ses besoins. C’est un leurre de penser qu’un employé sera fidèle à une entreprise si ses conditions salariales ne lui permettent pas de vivre décemment.
Une entreprise intelligente, surtout si elle en a la capacité, augmentera les salaires de ses employés pour leur montrer qu’elle tient à eux, à leur bien-être. Cela lui permettra en même temps de les fidéliser : les employés se diront que notre entreprise fournit des efforts pour nous mettre dans les meilleures conditions, nous devons aussi fournir des efforts pour qu’elle devienne encore plus prospère. Comme écrit Stephen Covey dans son livre, «Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent», cela devient un partenariat Win-Win et crée un cercle vertueux.
Il n’y a pas d’employés qui manquent de motivation, mais des employés dont les conditions de travail entraînent qu’ils ne développent pas un sentiment d’appartenance envers leurs employeurs. En l’absence de ce sentiment, le salarié accomplira son travail, sans plus. Si une telle atmosphère s’installe dans une structure, elle ne connaîtra plus d’innovation, elle ne croîtra plus, elle perdra ses meilleurs employés, qui iront vers la concurrence et permettront leur essor.
L’on me dira que la forte inflation actuelle est causée par des facteurs exogènes, comme la guerre russo-ukrainienne et la diminution des exportations de blé, d’huile, l’embargo sur les produits russes qu’elle a entraînés. J’adhère à ce point de vue. Les entreprises n’ont rien à voir avec cette inflation, mais elles ont une responsabilité sur leurs employés.
Comme écrit plus haut, l’on ne peut pas se concentrer totalement sur son travail si l’on rencontre des difficultés pour subvenir à ses besoins et ceux de ses dépendances. Comprendre cela revient, pour une entreprise, à tout faire pour que ses employés soient mis dans les meilleures conditions afin que leurs problèmes n’empiètent pas sur leur performance.
Il y a quelques jours, je lisais une publication sur LinkedIn d’une personne qui louait son employeur, parce qu’il propose une assurance aux ascendants de ses employés. Les commentaires étaient dithyrambiques. Qui n’a pas envie de travailler pour une telle entreprise, qui va au-delà des pratiques standard ? Qui ne sera pas fier de travailler pour une telle entreprise ? Cela montre l’intérêt, l’importance pour une entreprise d’en faire plus. Ses employés lui seront fidèles, seront fiers de travailler pour elle.
Très souvent, l’on dit que pour qu’un employé progresse, il faut qu’il en fasse plus que ce qu’on lui demande. Je dis la même chose aux entreprises : pour qu’elles puissent fidéliser leurs employés, il faut qu’elles en fassent plus que les pratiques moyennes, il faut qu’elles aillent au-delà de ça. C’est ainsi qu’elles créeront les conditions pour que leurs employés ne soient pas en situation de recherche d’emploi active. Qu’elles essaient d’appliquer cela, elles verront les résultats positifs : elles constateront une plus grande motivation de leurs employés, elles connaîtront une plus grande croissance, elles deviendront beaucoup plus innovantes.
L’on dit que dans le monde actuel, les ressources humaines sont le plus précieux capital d’une entreprise. Une ressource précieuse, l’on en prend soin, l’on l’empêche de rouiller, l’on l’entretient. Si l’on transpose tout cela dans les ressources humaines, cela consiste à mettre les employés dans les meilleures conditions de performance : salaires décents, avantages, possibilités d’apprendre et de progresser.
Une entreprise qui met en place un tel management disposera d’un avantage concurrentiel sur ses concurrents : ses employés, parce qu’ils sont motivés et fidélisés, lui seront loyaux et iront au-delà de leur fiche de poste. Cela ne vaut-il pas un essai ?
Par Mamadou DIOP «Decroix»
SUR LA ROUTE DE HONG-KONG EN PASSANT PAR CEUTA
Ou le lien dialectique entre immigration illégale et absence de commerce équitable
En fin septembre dernier, un millier de jeunes Africains du Sud du Sahara, candidats à l’émigration en Europe, prennent d’assaut les barbelés de protection de Ceuta (enclave espagnole à l’extrême Nord du Maroc). Les gardes espagnols ripostent. Bilan : plusieurs morts et des dizaines de blessés. Combien parmi ces jeunes ont quitté leurs champs de coton au Sénégal, au Mali et au Burkina pour traverser le désert à la recherche de survie parce que ruinés par les lois iniques du commerce mondial. Pour le Nord comme pour le Sud, ce combat est capital parce que si l’humanité ne le réussit pas, nul ne pourra empêcher les paysans du Sud, ruinées par les lois iniques du commerce, et les jeunes diplômés chômeurs, parce que tributaires d’une économie exsangue, d’essayer de traverser le désert et les océans à la recherche de survie.
Tirant les enseignements de ce drame, d’ailleurs bientôt suivi par de nombreux autres, l’éditorialiste du quotidien marocain l’Opinion du 3 octobre 2005 fait montre d’une courageuse lucidité. «Pour le Maroc comme pour l’Espagne, écrit-il, c’est le grand dilemme. Malgré toute la bonne volonté, malgré la complicité positive et agissante et malgré la coopération étroite, le phénomène grandissant de l’immigration subsaharienne prend une ampleur telle que les moyens colossaux engagés, de part et d’autre, s’avèrent sans conséquences notables sur la déferlante migratoire…
Ratisser, pourchasser, interpeller, cantonner et rapatrier ne relèvent que de la gestion du phénomène une fois subi, mais jamais ces mesures n’arriveront à empêcher les récidives, ni à dissuader les nouveaux candidats toujours plus nombreux. Tant que les raisons politiques et socio-économiques à l’origine de cette migration persistent et s’accentuent dans les pays émetteurs, on continuera d’assister à des arrivages massifs. C’est la conséquence directe des écarts de développement gigantesques entre le Nord et le Sud…» La messe est ainsi dite. Et le rapport entre Ceuta et Hong-Kong établi. L’échange inégal ! Il y a vingt ans, l’Afrique, toutes régions confondues, pesait 12% du commerce mondial. Dix ans après –milieu des années 90–, elle ne représentait plus que 8% de ce marché. Aujourd’hui, en 2005, elle pèse à peine 2% des échanges commerciaux internationaux.
A quelques encablures de la réunion ministérielle cruciale de l’Omc à Hong-Kong, il me paraît pertinent pour les Africains, mais aussi pour tous ceux qui ont une vision pour le moins sage et réaliste de l’avenir de l’humanité, de s’interroger sur la pertinence des choix qui guident le destin du monde d’aujourd’hui, tels que ceux-ci se déploient sur l’arène des négociations commerciales internationales.
De 12% à moins de 2% de parts de marché en 20 ans, il n’est nul besoin d’un dessin, pour comprendre qu’en continuant à chevaucher la monture Omc telle qu’elle est et telle qu’elle fonctionne, nous allons tout droit dans le mur. Un autre mur de Berlin sur la méditerranée.
Or que constatons-nous à la veille de la réunion cruciale de Hong-Kong ?
Les belles résolutions de Doha –dont le cœur était : «commerce pour le développement»– restent encore, pour l’essentiel, lettre morte. Un survol de ce qu’il est advenu du «paquet de juillet» (terme désignant l’ensemble des décisions du Conseil général de l’Organisation mondiale du commerce (Omc) de juillet 2004), salué en son temps par de nombreux observateurs comme un consensus susceptible de relancer le cycle de Doha après l’échec de Cancùn, autorise les plus grandes réserves quant à une issue heureuse de Hong-Kong :
– Sur l’agriculture, secteur d’activité de l’essentiel des populations de l’Afrique subsaharienne, malgré les déclarations d’intention des pays développés de supprimer les subventions à l’exportation des produits agricoles qui causent de graves préjudices aux pays pauvres, aucune décision concrète n’a été prise pour fixer un calendrier d’élimination de ces subventions de façon à renforcer la compétitivité de l’Agriculture africaine.
– S’agissant du coton, le Conseil général avait décidé de son «traitement rapide, ambitieux et spécifique». Le traitement n’a été ni rapide, ni ambitieux, encore moins spécifique. Entre juillet 2004 et juillet 2005, les subventions distorsives aux cotonculteurs des pays développés (quelques dizaines de milliers) ont continué à sévir dépassant le milliard de dollars des Etats-Unis, tandis que les producteurs de coton d’Afrique au Sud du Sahara ont perdu dans le même temps 450 millions de dollars. Les 15 millions de personnes concernées sont devenues encore plus pauvres, non pas parce qu’elles ont travaillé moins ni qu’elles ont été moins performantes au plan de la qualité de leur travail, mais simplement parce que la loi du plus fort continue de prévaloir dans le système des échanges internationaux.
– Sur l’accès aux marchés : une étude d’Oxfam de mars 2002 –la situation n’a guère évolué depuis– montrait que «si l’Afrique accroissait de 1% sa part des exportations mondiales, les 70 milliards de dollars générés représenteraient approximativement le quintuple du montant consenti à la région au titre de l’aide et de la réduction de la dette». Les programmes de lutte contre la pauvreté s’en trouveraient assurément mieux soutenus. Mais l’accès aux marchés des produits agricoles, de l’Afrique au Sud du Sahara notamment, se heurte à des barrières commerciales quasi insurmontables.
L’image invoquée par cette étude d’Oxfam est tout à fait parlante à cet égard car elle renvoie à une course d’obstacles où les sportifs les plus faibles doivent sauter les obstacles les plus hauts. «Lorsque les petits agriculteurs ou les ouvriers de l’industrie textile les plus pauvres pénètrent les marchés mondiaux, ils se voient opposer des obstacles à l’importation quatre fois plus élevés que ceux auxquels les producteurs des pays riches sont confrontés.» A ce jeu, l’Afrique perd deux (2) milliards de dollars l’an si l’on en croit Oxfam.
– Concernant les tarifs industriels, les membres de l’Omc n’ont pas encore trouvé de consensus sur la formule de réductions tarifaires à appliquer alors que les pays du Sud exportateurs de produits de base (sucre, banane, etc.) sont de plus en inquiets de l’effet de l’érosion des marques préférentielles sur leurs économies.
– Sur les questions de développement non plus, il n’y a pas eu à proprement parler d’avancée. Si nous pouvons nous féliciter d’initiatives telles que le cadre intégré ou le Jitap qui ont pour objet de renforcer les capacités de production et d’offre des Pma et des pays en développement, nous devons malheureusement déploré que les engagements des pays développés pour appuyer ces programmes n’ont pas été jusqu’ici respectés. Il n’y a pas de mobilisation effective de ressources financières pour permettre de financer les projets et programmes des pays éligibles afin de leur permettre de mieux intégrer le système commercial multilatéral et de vaincre la pauvreté.
Globalement, comme l’évaluation ci-dessus du «paquet de juillet» le montre à volonté, la voie que nous suivons actuellement, à quelque deux mois de la 6ème Conférence ministérielle de Hong-Kong, aussi bien dans les relations commerciales entre les nations que dans la manière dont l’Omc cherche à lever les entraves et les écueils, nous conduit inéluctablement dans une impasse.
De fait les problèmes posés et à résoudre à l’Omc ne sont pas des problèmes techniques de boîtes vertes ou jaunes ou rouges ; ce sont des problèmes éminemment politiques. Il s’agit de savoir si une volonté politique suffisamment forte existe chez les grands dirigeants de ce monde pour changer ce qui est injuste dans les relations internationales après que la Communauté internationale a mis fin, pour l’essentiel, à la colonisation et à l’apartheid.
Encore une fois, il ne s’agit pas de demander l’aumône mais de réclamer simplement Justice. Je ne suis pas oiseau de mauvais augure, mais le confort que créent ces énormes gains illicites réalisés sans coup férir ne présage rien de bon pour l’avenir. Dans une génération, le continent africain abritera un milliard d’êtres humains, essentiellement jeunes qui, l’éducation et la communication moderne aidant, n’accepteront pas, loin de là, de croupir stoïquement dans la misère et la pauvreté imposées par l’iniquité dans les échanges internationaux tout en sachant qu’ailleurs dans le monde existent des espaces d’abondance et de richesses. Au demeurant certains stratèges de l’Otan ne s’y trompent guère qui, en 1997 déjà, considéraient le flux migratoire du Sud vers le Nord comme l’une des cinq plus grandes menaces pesant sur la paix et la sécurité internationales. Les vagues d’assaut sur Ceuta et Melilla semblent n’être qu’un prélude à des situations dont il est difficile aujourd’hui d’imaginer l’ampleur, les formes et les conséquences sur l’humanité tout entière.
Pourtant, cette sombre perspective peut être valablement inversée. L’Afrique, qui s’étend sur trente (30) millions de Km2 et dont le sous-sol regorge de toutes les richesses connues sur la planète, présente en effet tous les atouts nécessaires pour devenir un marché solvable d’un milliard de femmes et d’hommes qui achètent et qui vendent. Elle peut à cet égard, gagner sa bataille du développement et être un partenaire privilégié pour les autres régions du monde.
Tout cela suppose de profondes réformes à l’Omc, qui s’orienteraient vers une prise en charge spécifique de la situation des Pma en général et des pays africains relevant de cette catégorie en particulier dans les débats et les décisions.
Le dialogue Est-Ouest s’est, pour l’essentiel, bien terminé mais, pour que celui entre le Nord et Sud se passe aussi bien, il est urgent de reformer le commerce mondial et par conséquent l’Omc. Ceux qui appellent à un nouvel ordre commercial mondial, à l’avènement d’un commerce équitable, ont raison. C’est la voie d’une humanité plus humaine, celle d’un monde débarrassé des racines qui germent Ceuta et Melilla.
Mamadou DIOP «Decroix»
Ministre du Commerce du Sénégal
Dakar le 08 octobre 2005
Par Hamidou ANNE
L’ÈRE DES VULGAIRES
Des personnalités de la majorité dénoncent l’anti-républicanisme d’une partie de l’opposition. Leur propos est juste. Mais je crains qu'il n'arrive trop tard et surtout qu’il n'élude leur propre responsabilité dans la situation actuelle
Des personnalités de la majorité dont El Hadj Kassé, Aymerou Gningue ou Abdoulaye Makhtar Diop, ont signé une tribune dénonçant l’anti-républicanisme d’une partie de l’opposition. Le fond de leur propos est juste ; ils posent une question essentielle dans le champ politique actuel. Mais je crains que leur appel ne soit arrivé trop tard et surtout qu’il élude des sujets importants sur la responsabilité de la majorité dans la situation actuelle. On a aussi une opposition. Qu’on mérite finalement.
Que Ousmane Sonko soit un fasciste est pour moi une évidence. Je l’ai dit plusieurs fois. D’ailleurs, depuis des années, je traite du fascisme rampant sénégalais sans avoir une illusion sur le caractère audible de mon discours. L’époque veut entendre autre chose, il faut accepter de s’y plier.
Plusieurs fois, à travers des échanges avec des personnalités proches du chef de l’Etat, j’ai abordé le danger fasciste qui nous guette, avec notamment la montée du parti Pastef. En retour, je ne recevais que désintérêt ou petits calculs politiciens indignes du danger qui arrive.
En mars, avec un groupe d’amis, nous avons lancé un appel pour un front républicain. Quatre dirigeants de l’opposition avaient réagi positivement. Les personnes de Benno Bokk Yaakaar contactées n’avaient même pas daigné avoir la politesse de répondre positivement ou négativement. Aujourd’hui, ils ruent dans les brancards pour appeler au danger anti-républicain. Ils ne se soucient pas au fond de la République. Cela fait douze ans qu’ils contribuent à la salir par des attitudes désinvoltes et par une vulgarité sans nom. Ils s’agitent car ils ont peur. Ils savent que cette opposition séditieuse est prête à la violence et peut s’en prendre physiquement à eux et à leurs familles. Leur tribune n’est que la manifestation de la peur, mais aucunement un intérêt majeur pour la République.
Depuis des années, je documente le fascisme sénégalais au mépris des uns et des autres, si je ne reçois pas insultes, menaces et calomnies. Pastef est un parti dont l’Adn est la violence. Son discours guerrier est pauvre en idées et est rempli d’insultes et d’invectives. Ses cadres dirigeants sont animés d’une velléité putschiste nimbée dans de la violence.
Sans idées, sans projet sérieux, on se complète comme on peut… Dans notre pays, on fait désormais la promotion de gens médiocres et vulgaires qui, dans un pays normal, seraient la honte de la Nation.
Revenant à nos tribuns qui crient au fascisme : en mars qu’avez-vous fait quand la maison d’un avocat a été incendiée et le discours et les actes de violence normalisés ? Vous saluez publiquement la tournée dite économique du Président en vous gaussant de sa popularité, sans analyser finalement ce qui nous arrivait, disséminant les germes de la guerre civile.
L’APR est responsable aussi de la violence sotte de son opposition. On ne cherche pas à humilier ses opposants tout le temps. On ne banalise pas la prison pour des leaders politiques. Ousmane Sonko est une fabrication de l’APR, un pantin fabriqué devenu un danger grave pour des millions de Sénégalais.
L’Apr ne peut gouverner notre pays et se laver de toute responsabilité concernant la situation actuelle. Le parti n’apporte aucune pensée doctrinale ni aucune avancée théorique et intellectuelle pour notre démocratie. Repaire de gens médiocres, de petits prétentieux qui se croient talentueux et stratèges. Rares sont ceux qui y pensent. Abdoul Aziz Diop est seul à essayer de penser au sein de cette niche à apparatchiks. Même quand des gens y pensent et élèvent le niveau, ils subissent brimades et exclusions. Le regretté ABC en a fait les frais. Sa mémoire hantera vos consciences longtemps.
«Quand on sème dans le champ du voisin, c’est le voisin qui récolte.» Quand on singe des méthodes outrancières, il ne faut jamais être surpris de voir les électeurs préférer l’original à la copie. Les populistes et les fascistes prospèrent sur la misère sociale mais aussi sur l’incapacité des gouvernants à répondre aux préoccupations des citoyens, notamment ceux qui souffrent dans les zones urbaines. Ils avancent aussi grâce à l’appui d’une presse irresponsable qui ne se soucie plus de la vérité. En France, 89 députés racistes ont été élus aux Législatives alors qu’ils étaient huit à la précédente mandature. Là-bas, Macron a mené une politique de droite dure sur l’économie et s’est souvent aligné sur les fantasmes islamophobes de certains de ses ministres, tout en développant un propos méprisant vis-à-vis des précaires. Et une presse a ouvert ses rédactions à des individus qui quotidiennement crachent sur des millions de gens des horreurs racistes. Dans ce contexte, il ne faut pas être surpris de la montée constante des populistes et de ce que la société devient un lit du fascisme.
Nous vivons quasiment la même situation au Sénégal. Un cocktail terrifiant se conçoit, et il va accoucher de la guerre civile. Une opposition dont la partie la plus significative est un conglomérat d’agités qui se sont auto-exclus du champ républicain. Un pouvoir qui malgré ses bons résultats économiques met en relief des personnages fantasques à la médiocrité affligeante. Une presse dont de grands pans ne se soucient plus ni de la vérité ni de l’équilibre. Je ne reviendrai pas sur ces sinistres entrepreneurs électoraux de la Société civile dont Twitter est en même temps le mur des lamentations et le panneau publicitaire dans ce généreux business de la peur.
Par Mamadou NDIAYE
APPEL AU SURSAUT
À un certain âge la vérité prime sur tout. Un octogénaire ne cherche plus à plaire. Il rassure plutôt. Ce privilège rare lui confère légitimité et authenticité d’autant qu’il ne court plus après les honneurs.
À un certain âge la vérité prime sur tout. Un octogénaire ne cherche plus à plaire. Il rassure plutôt. Ce privilège rare lui confère légitimité et authenticité d’autant qu’il ne court plus après les honneurs. D’ailleurs, ses jambes de vingt ans sont passées de mode. Alors pourquoi devrions-nous prêter une attention soutenue aux propos rares de ces gens surtout quand la sagesse les habite ?
Dans le fracas des bruits ambiants, leur fragilité physique se compense par la force de leur vécu, incomparable, pour faire autorité. Ces dernières semaines, d’éminentes personnalités de cette classe d’âge doublées d’une moralité irréprochable, ont senti le besoin d’alerter pour retourner des situations qui se dégradent. Elles sont volontairement en retrait.
Pour autant, elles ne se détachent pas de la société dont elles observent les évolutions non sans inquiétude. De Touba à Tivaouane, en passant par Kaolack Ndiassane ou Pire, les foyers religieux ont puissamment insisté sur les fléaux qui guettent le Sénégal. Par des canaux divers, ils n’ont pas manqué de dire leur fait aux hommes politiques, les appelant à la mesure, à la décence et au sens des responsabilités. Qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition, le Sénégal transcende leur égo et leur projet.
Personne ne peut faire le Sénégal seul, disent-ils. Mais le pays demeure un chantier permanent. Les guides ont invité les politiques à éviter les paralysies tout en ayant le souci de préserver la communauté des valeurs auxquelles restent attachés les Sénégalais.
Ces gens du grand âge, dotés de grande maturité, s’inquiètent du recours abusif à la parole publique pour s’exprimer même sur des sujets insignifiants. Ce fréquent usage, répétitif de surcroît, appauvrit le message à transmettre, si bien que l’intérêt d’écoute décroît pour ne donner lieu qu’à du verbiage.
Le piège de la parole libre, loin de pousser à plus de retenue, se referme sur les adeptes du dévergondage dont les conduites licencieuses finissent par s’imposer. Les écarts extrêmes s’affichent sans gêne. Dans le même mouvement, les normes sont piétinées. Place au libertinage effronté qui ne choque plus, ne heurte plus. Plus grave, la société s’en accommode par un ruineux effet d’accoutumance.
C’est à croire que le pays glisse sur des pentes abruptes vers des profondeurs abyssales. Alors personne ne s’en plaint ? Si. Les autorités morales pourfendent la grande fantaisie. Elles subordonnent ce relâchement à l’indifférence ou à l’empressement. Elles semblent pointer du doigt l’esprit d’accaparement qui s’étend au détriment des vertus solidaires qui, elles, se rétrécissent comme peau de chagrin. Cela en dit long sur l’état mental et psychologique des Sénégalais.
L’irresponsabilité illimitée s’installe à petit feu. Ses effets se font déjà sentir. A chaque crise que traverse le pays, les ruptures d’équilibre transparaissent. Les uns se réfugient dans l’invective, les autres se résignent, d’autres encore sont dans la fuite en avant et certains continuant toujours de « défendre l’indéfendable… »
Un tel fractionnement des attitudes menace la cohésion de la nation. Elle s’affaiblit à chaque fois que les velléités communautaristes se fortifient. Or la montée des intolérances creuse un fossé qui, si l’on y prend garde, ira en s’approfondissant alors que la société sénégalaise était jusque-là assise sur de solides fondations. Celles-ci demeurent intactes, il est vrai. Mais résisteront-elles aux flétrissures actuelles ?
Après tout, ce sont des souillures qui se soignent comme des blessures en s’attaquant à la racine du mal. Cependant certaines radicalités politiques ne s’expliquent que rapportées aux perspectives qui s’annoncent.
En 2023, donc bien avant 2035, l’exploitation effective des ressources d’hydrocarbures prépare le Sénégal à changer d’échelle de valeur. Les potentialités qu’il détient constituent des richesses en puissance si la conjoncture actuelle se poursuit. La Russie et l’Ukraine empoignent le monde avec la guerre qu’elles se livrent sans merci.
Ce conflit, lointain, bouleverse le monde et perturbe le fonctionnement de l’économie dont le modèle se réorganise suivant des paramètres inédits : stocks de blé, transports ferroviaire ou fluvial en relance, déviations maritimes et difficile adaptation aux contraintes d’un marché déboussolé.
L’Occident apporte certes un soutien mou et implicite à l’Ukraine mais se méfie de la Russie dont il redoute la puissance de feu et l’orgueil national. En outre, l’invasion russe est mieux comprise en Chine qui ne se désintéresse pas des évolutions géostratégiques en cours.
Pékin et Moscou même combat ? En se fortifiant dans l’épreuve, l’axe russo-chinois pourrait contrebalancer la domination de l’Occident d’autant que les mesures d’embargo sont de peu d’effet sur l’économie de la Russie qui, très vite s’est adaptée en se surpassant au grand étonnement des dirigeants du G7 présentement réunis en Allemagne.
À ce banquet du monde dit « libre », le Sénégal et l’Afrique sont adoubés. Le continent pourrait à terme être perçu comme une alternative si le conflit en Ukraine s’enlise dans la durée. Du coup les présidents Biden des Etats-Unis et Macron de la France, tout comme le chancelier allemand Olaf Scholz militent pour un renversement de perspective.
En un mot : diversifier les sources d’approvisionnement pour échapper au diktat du président Poutine. Selon eux, il urge d’agir vite. Car l’hiver approche à grands pas. Un renchérissement des prix des énergies fossile est à l’ordre du jour. Les Russes veulent faire du gaz et du pétrole de redoutables armes de négociation. Ce que comprenant, les Occidentaux s’attèlent à contourner pour assurer des livraisons sûre quoique coûteuse. Les consommateurs sont des électeurs dont le sens du vote est tributaire de l’épaisseur du porte-monnaie.
Ainsi, le Sénégal se présente comme une alléchante source d’énergie, avantagé en outre par sa proximité géographique et la qualité de ses matières premières classées « rang mondial ».
LE PROCÈS DES MILITANTS DE L’OPPOSITION À LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE MARDI
Les quotidiens ont commenté, pour leur édition de mardi, la libération des députés Déthié Fall et Mame Diarra Fam, du maire de Guédiawaye (ouest), Ahmed Aïdara, et d’autres militants de l’opposition.
Dakar, 28 juin (APS) – Les quotidiens ont commenté, pour leur édition de mardi, la libération des députés Déthié Fall et Mame Diarra Fam, du maire de Guédiawaye (ouest), Ahmed Aïdara, et d’autres militants de l’opposition.
Arrêtés le 17 juin dernier, ils étaient jugés pour ‘’participation à une manifestation non autorisée’’.
Les prévenus voulaient tenir une marche de protestation contre l’invalidation de l’une des listes de la coalition Yewwi askan wi (YAW) pour les élections législatives du 31 prochain. Ils ont été arrêtés lorsqu’ils tentaient de dérouler cette manifestation.
Le mandataire de YAW, Déthié Fall, a été condamné à une peine de six mois assortie du sursis, tandis que Mame Diarra Fam a été relaxée en même temps que 82 autres prévenus, rapportent L’Observateur et d’autres journaux.
Concernant Ahmed Aïdara, le juge a écarté quatre infractions dont il était accusé et l’a condamné à une peine d’un mois de prison avec sursis, pour ‘’participation à un attroupement non armé et trouble à l’ordre public’’, ajoute L’Observateur.
Selon WalfQuotidien, les avocats de M. Aïdara ont décidé de faire appel de sa condamnation.
‘’Le mandataire de la coalition [YAW] déclare qu’en organisant la manifestation, il n’a fait qu’exercer un droit garanti par la Constitution’’, rapporte le même journal.
En examinant les rapports qu’entretient le président de la République avec les leaders de l’opposition, il affirme que ‘’le régime du président Macky Sall a transformé de nombreux illustres inconnus en leaders’’.
Le Quotidien partage cet avis : ‘’Si Ousmane Sonko et son parti sont devenus aussi populaires, ils le doivent essentiellement aux errements des personnes qui nous gouvernent actuellement.’’
‘’Déthié Fall a écopé d’une peine [de] six mois assortis du sursis pour participation à une manifestation interdite et d’une amende de 100.000 francs CFA. La députée Mame Diarra Fam et les autres prévenus ont été renvoyés des fins de poursuite, sans peine ni dépens’’, résume Le Soleil.
‘’On considère qu’il n’y avait pas de manifestation. On fera appel pour sa libération définitive’’, note Tribune en citant Me Bamba Cissé, l’un des avocats assurant la défense d’Ahmed Aïdara.
Guy Marius Sagna, arrêté à Ziguinchor (sud) où il participait à une marche de l’opposition, le 17 juin, sera jugé ce mardi, rappelle Bés Bi Le Jour.
Le journal EnQuête a cherché à connaître dans quelles conditions étaient détenus les deux députés et le maire de Guédiawaye. ‘’La prison de Sébikhotane [est] confrontée à des dysfonctionnements liés à la surpopulation et aux longues détentions’’, écrit-il.
Un garde pénitentiaire interrogé par le journal soutient qu’‘’on ne peut pas réellement parler de surpopulation’’ de ladite prison.
Le député Moustapha Guirassy estime, pour sa part, que le motif invoqué pour arrêter ses collègues et les autres militants de l’opposition est de nature à ternir l’image du pays. ‘’Le monde entier est en train de vivre des moments de tâtonnement de notre démocratie et d’éclatement de la cohésion nationale’’, rapporte Vox Populi en citant M. Guirassy.
‘’On retiendra juste la domestication de la Justice, avec deux parodies de procès’’, commente Le Témoin Quotidien, considérant les prévenus comme des ‘’détenus politiques que l’on cherchait à affaiblir en les humiliant’’.
LE BAYERN REVIENT À LA CHARGE POUR KALIDOU KOULIBALY
Les joueurs sénégalais ont de la cote en Europe. Après avoir officialisé la signature de Sadio Mané, le Bayern Munich s’active en coulisse pour s’offrir Kalidou Koulibaly.
Les joueurs sénégalais animent le mercato estival. Après la signature de Sadio Mané pour une durée de trois ans, le Bayern Munich courtise également le défenseur sénégalais sous contrat avec Naples, Kalidou Koulibaly. En Angleterre, West Ham serait prêt à payer la somme demandée par Watford pour récupérer Ismaila Sarr.
Les joueurs sénégalais ont de la cote en Europe. Après avoir officialisé la signature de Sadio Mané, le Bayern Munich s’active en coulisse pour s’offrir Kalidou Koulibaly. Le défenseur est sans doute le Sénégalais qui fait le plus parler de lui sur le marché des transferts. Soucieux de disposer des meilleurs joueurs dans leurs équipes respectives, les dirigeants des clubs européens multiplient les démarches pour dénicher le défenseur. Sous contrat avec Naples jusqu’en 2023, l’ancien de Genk est au cœur de toutes les discussions. Après les avances du Barcelone, le joueur de 31 ans demeure aujourd’hui la priorité du coach bavarois, Julian Nagelsmann. A un an de la fin de son contrat, le roc sénégalais a refusé de prolonger son bail avec le club napolitain. A rappeler qu’en début d’année, le Bayern avait formulé une offre de 45 millions d’euros pour s'attacher les services de Kalidou Koulibaly. En Italie, la Juventus serait également sur la piste du Sénégalais. Selon les informations de «Tuttosport», la Juventus prévoit de boucler le transfert de Matthijs de Ligt en cas d'offre XXL. Et pour pallier éventuellement son départ, la Vieille Dame compte miser sur Kalidou Koulibaly afin d’étoffer ce secteur. «(Kalidou) Koulibaly est certainement le premier choix de la Juventus en cas de départ de Matthijs De Ligt. Cependant, le départ du Néerlandais ne se concrétisera qu'en cas d'offre monstre d'un club de Premier League», d’après la presse italienne.
WEST HAM EN DISCUSSION AVEC ISMAILA SARR
Outre Kalidou Koulibaly, Ismaila Sarr est également un nom qui revient ces derniers jours sur le marché des transferts. Après la relégation de Watford en Championship (deuxième division anglaise), l’ex-pensionnaire de Génération Foot (Sénégal) n’est pas certain d’accompagner l’équipe en division inférieure. Le club anglais souhaite certes retrouver l’élite le plus vite possible, mais devra tout de même se refaire une santé financière pour atteindre cet objectif. Avec une belle valeur marchande sur le marché, l’international sénégalais pourrait rapporter gros à Watford. Malgré les volontés de Newcastle de s’offrir le natif de Saint-Louis, West Ham pourrait doubler les Magpies dans cette affaire. En effet, à en croire Daniel Moroney, le journaliste dédié des Hornets, West Ham est en discussions avec l’agent d’Ismaila Sarr depuis quelques semaines. D’ailleurs, les Hammers sont prêts à payer le prix demandé. Arrivé au club en 2019 pour 30 millions d’euros en provenance du Stade Rennais, le champion d’Afrique sénégalais est également dans le viseur de Crystal Palace et Everton, deux formations de l’élite anglaise. Toujours en Angleterre, Manchester United est également cité parmi les clubs qui suivent le natif de Saint-Louis.
CRYSTAL PALACE ET CHEIKHOU KOUYATÉ LE DIVORCE ?
Cheikhou Kouyaté est dans une situation délicate. A quelques mois de la coupe du monde 2022 qui verra le Sénégal participer à sa troisième campagne, le joueur de 32 ans ne sait toujours pas où il va évoluer la saison prochaine. En effet, le milieu de terrain sénégalais et les Eagles n’ont pas réussi à trouver un terrain d’entente pour une prolongation de contrat. L’ancien joueur de West Ham ne va donc pas renouveler son contrat et devrait quitter le club londonien dans les prochains jours, selon les informations de «The Sun». Le champion d’Afrique devra se trouver un point de chute afin de garder ses chances d’être dans le groupe qui sera au Qatar. Un gros coup dur pour Patrick Vieira et son équipe qui vont perdre une pièce angulaire du milieu de terrain. Arrivé en 2018 en provenance des Hammers, le natif de Dakar a été important pour les Eagles, disputant ainsi un total de 140 matchs pour 3 buts et 5 passes décisives.
L'ALCOOL ET LE TABAC, DES AGENTS PATHOGÈNES DE CANCER DE L'HYPO PHARYNX
Le Cancer de l’hypo pharynx touche particulièrement ceux qui ont beaucoup consommé le tabac et l’alcool, selon Pr Issa Cheikh Ndiaye qui plaide pour l’érection de centres de prise en charge sur cette question.
Le Cancer de l’hypo pharynx touche particulièrement ceux qui ont beaucoup consommé le tabac et l’alcool, selon Pr Issa Cheikh Ndiaye qui plaide pour l’érection de centres de prise en charge sur cette question.
La faculté de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) a abrité, vendredi dernier, le congrès de l’Orl. Une occasion pour les spécialistes d’alerter sur les dangers du tabagisme et de l’alcool responsables du cancer de l’hypo pharynx qui s’avère être un problème de santé publique.
Face à cette situation, le président de la Société sénégalaise d’Orl plaide pour l’érection de centres de prise en charge. Pr Issa Cheikh Ndiaye indique, à l’entame de son propos, que les cancers de l’Orl, notamment le cancer de l’hypo pharynx, est un cancer « qui nous cause beaucoup de problème ». « C’est un cancer que l’on voit dans les pays développés, chez les sujets de 60 à 70 ans, notamment des hommes qui ont beaucoup consommé du tabac et de l’alcool. Ça, c’est vraiment le standard aujourd’hui. Quand on fait un peu la littérature, cela concerne les hommes de 60 ans ayant un long passé de tabagisme et d’alcoolisme. Malheureusement au Sénégal, les facteurs étiologiques ne sont pas bien cernés », a expliqué le spécialiste.
« Tous les travaux que nous avons eu à faire ont montré que ce cancer est très différent du point de vue épidémiologique avec la littérature en sachant que cela se développe d’abord chez les jeunes dont la moyenne d’âge est 30 ans. Mais les femmes également sont touchées par ce cancer et n’ont jamais vu ni fumé », a dit le professeur Ndiaye. Selon lui, il semblerait que des causes virales ne puissent pas être écartées mais également l’anémie féruptive, le manque de fer comme on le voit dans certains pays comme la Suède et la Finlande chez des femmes également. « Il faut qu’on ait dans la sous-région de grands centres anticancéreux permettant la prise en charge de ces malades », a-t-il plaidé.
« A chaque coin de rue, on voit quelqu’un qui dit je peux traiter le cancer »
Déterminer à prendre en charge sérieusement ce cancer, Issa Cheikh Ndiaye ajoute que la Cedeao et la Sorlaf dans le domaine de la médecine, nos chefs d’Etats doivent unir leurs forces pour créer de grands centres régionaux, car « le cancer pose un réel problème aux pays de l’Afrique subsaharienne ». A l’en croire, le problème c’est la prise en charge. Nous sommes dans une année de lumière et beaucoup de moyens de diagnostic et thérapeutiques existent. Quelle que soit la maladie, si elle n’est pas saisie à temps, cela pose problème.
« Le souci que nous avons est que le Sénégalais prend son mal en patience et reste des semaines et des mois ou bien il va voir le guérisseur sans aller voir un spécialiste », s’est désolé le médecin. Pour remédier à cela, le professeur d’Orl est convaincu qu’« il faut que les médecins investissent les médias pour discuter de ces maladies et dire aux Sénégalais ce qu’il faut faire quand on a une boule dans le cou ». De même, il faut aussi que les médias aillent à la bonne information. « Il faut que la télévision privée permette aux Sénégalais de voir de de bonnes choses. A chaque coin de rue, on voit quelqu’un qui dit je peux traiter le cancer. Je pense que c’est de la responsabilité de chacun jusqu’au niveau des décideurs », a-t-il indiqué.