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16 juin 2025
AVEC 65 MILLIARDS ON POURRA RÉGLER DÉFINITIVEMENT LA QUESTION DES INONDATIONS…
Le directeur de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas), Ababacar Mbaye a expliqué la stratégie a adopté pour une meilleure gestion de assainissement des eaux.
Un comité local de développement sur la gestion de l’assainissement de Ouakam a eu lieu, ce mercredi, à Dakar. Prenant part à cette rencontre, le directeur de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas), Ababacar Mbaye a indiqué qu’il y’a deux existants au niveau de l’arrondissement des Almadies. Et l’existant, dit-il, c’est à deux niveaux parce qu’au niveau de l’assainissement nous avons deux systèmes. « Il y’a le système de drainage des eaux pluviales avec un canal qui longe tout le long de l’arrondissement et l’exécutoire qui est au niveau de Ngor. Nous avons au niveau de ce système là un système qui est perturbé par non seulement les branchements venant des ménages. Parce que ce sont des eaux usées qui ne devaient pas être drainées au niveau de ce canal. Nous avons aussi des perturbations qui évidemment est le remballé parfois à certains endroits de ce canal », a indiqué le Dg de l’Onas.
Poursuivant, il a soutenu que, qui dit gestion des eaux pluviales va aussi parler de la gestion des eaux usées. Mais, l’Etat a mis en place un système de gestion des eaux usées, même s’il a été mis en place depuis une dizaine d’années qui est sous dimensionné. « L’exutoire est la station de Cambérène voire même au niveau de certaines zones de l’arrondissement. Donc, le réseau est très loin. Suffisant pour dire qu’il y’a une insuffisance de réseaux eaux usées. Pour cela, il y’a une perspective qui est là pour voir à partir du plan directeur d’assainissement au niveau de la zone comment aller dans le sens d’avoir un financement structurant pour prendre en charge les préoccupations en matière d’assainissement au niveau de l’arrondissement », a encore déclaré le directeur général selon qui, cette perspective va jusqu’à 65 milliards.
« Avec cette somme, on pourra définitivement résoudre un peu la gestion des eaux usées et la gestion des eaux pluviales au niveau de cet arrondissement. Au niveau de l’arrondissement des Almadies il faut saluer quand même certaines initiatives venant des populations. Il y’a des associations qui sont organisées pour voir comment accompagner les populations à des réseaux de drainage des eaux usées. Mais malheureusement, l’exécutoire pose problème. C’est pourquoi le plus souvent il oriente ses connexions sur le canal de drainage des eaux pluviales. Et nous allons au cours de nos échanges voir comment corriger cela », a-t-il indiqué.
S’adressant aux promoteurs qui développent des cités, il les invite à avoir des systèmes d’assainissement adéquat. Pour cela, dit-il, les promoteurs doivent se rapprocher des structures techniques comme l’Onas. Sur une question de savoir quelles sont les mesures qui ont été prises pour faire face aux inondations cette année, il a répondu : « on ne peut pas parler de zéro inondation. Même dans les pays développés où il y’a des moyens colossaux vous voyez qu’il y’a des inondations. Ces inondations peuvent surgir s’il y’a des pluies exceptionnelles. Mais, nous allons prendre des dispositions pour amoindrir les inondations. Et je ne peux pas vous assurer zéro inondation ».
L'OMS ALERTE SUR LA PROPAGATION DES CAS DE VARIOLE DU SINGE
Les cas de variole du singe sont rares, surtout en dehors de l’Afrique de l’Ouest et Centrale où le virus est endémique chez les animaux et circule principalement dans les zones densément boisées. Aujourd’hui, sept pays africains sont touchés.
La recrudescence de la variole du singe inquiète l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les cas de variole du singe sont rares, surtout en dehors de l’Afrique de l’Ouest et Centrale où le virus est endémique chez les animaux et circule principalement dans les zones densément boisées. Mais, depuis 2018, huit cas seulement ont été confirmés dans des pays non endémiques, parmi lesquels Israël, Singapour, le Royaume-Uni et les États-Unis, tous associés au voyage, tout comme le patient du 7 mai de retour d’un voyage au Nigéria. Mais, entre les 13 et 24 mai, au moins 16 pays en Europe et en Amérique du Nord, ainsi que l’Australie et Israël, ont signalé plus de 250 cas confirmés ou suspectés de variole du singe.
Aujourd’hui, sept pays africains sont touchés. Il s’agit du Cameroun, de la République centrafricaine, de la République démocratique du Congo, du Libéria, du Nigéria, de la République du Congo et de la Sierra Léone.
Les cas ont doublé en France, passant de sept à seize, fin mai, selon les chiffres de Santé publique France.
La maladie, décelée pour la première fois chez l’homme sur un petit garçon qui vivait en RDC, en 1970, transmise de l’animal à l’homme mais aussi d’une personne à une autre, provoque des symptômes proches de la grippe suivis d’une éruption cutanée au visage pouvant se propager à d’autres parties du corps, d’abord sous la forme de plaques rouges puis de cloques purulentes qui se dessèchent et finissent par tomber. Dans la plupart des cas, ces symptômes disparaissent spontanément au bout de quelques semaines, entre deux et quatre, mais ils peuvent s’avérer mortels dans 3 % des cas environ.
Les symptômes comprennent également des maux de tête intenses, des douleurs musculaires, des maux de dos, une baisse d’énergie et des ganglions lymphatiques enflés.
« Nous devons travailler ensemble et mener des actions conjointes au niveau mondial, qui prennent en compte l’expérience et les besoins de l’Afrique », a lancé Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
SADIO REJOINT LA TANIÈRE
L’attaquant de Liverpool (élite anglaise) Sadio Mané a rejoint la sélection sénégalaise, dans la nuit de mardi à mercredi, a-t-on appris auprès de la Fédération sénégalaise de football (FSF).
Dakar, 1-er juin(APS) - L’attaquant de Liverpool (élite anglaise) Sadio Mané a rejoint la sélection sénégalaise, dans la nuit de mardi à mercredi, a-t-on appris auprès de la Fédération sénégalaise de football (FSF).
Absent des deux premiers jours du regroupement des Lions, à cause de la finale de la Ligue des champions disputée samedi, Sadio Mané a rejoint ses partenaires en regroupement.
Avec son arrivée, le groupe des 26 joueurs appelés à disputer les matchs Sénégal-Bénin et Sénégal-Rwanda se trouve désormais au complet.
L’équipe nationale du Sénégal prépare son premier match des éliminatoires de la CAN 2023, devant l’opposer au Bénin.
Mardi, les protégés de l’entraîneur Aliou Cissé se sont entrainés sur le terrain annexe du stade Abdoulaye-Wade de Diamniadio.
Après une séance effectuée sur le même terrain le matin à partir de 10h 00, Kalidou Koulibaly et les autres joueurs ont fait une autre séance plus soutenue l’après-midi .
Pendant près de deux tours d’horloge, les champions d’Afrique en titre ont beaucoup travaillé notamment sur la conservation du ballon et l’animation offensive, avant de terminer par une opposition.
Une autre séance à huis clos est prévue ce mercredi à 17h00 sur le même terrain.
Le Sénégal fera face au Bénin, samedi, au stade Abdoulaye-Wade de Diamniadio
L’équipe nationale du Rwanda va ensuite recevoir le Sénégal, mardi, dans le même stade.
Les Lions, détenteurs de la CAN, partagent la poule L des éliminatoires de la CAN 2023 avec le Bénin, le Mozambique et le Rwanda.
La CAN 2023 est prévue en Côte d’Ivoire.
MATCH SÉNÉGAL-BÉNIN, LES ÉCUREUILS ATTERRISSENT JEUDI
Les Écureuils du Bénin, adversaires des Lions dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2023, sont attendus à Dakar jeudi
Dakar, 1-er juin (APS) - Les Écureuils du Bénin, adversaires des Lions dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2023, sont attendus à Dakar jeudi, a appris l’APS auprès de source médiatique.
"Le décollage (de leur avion) est prévu à 14h à Cotonou ce jeudi, soit 13h à Dakar", informe la même source.
Le Bénin, premier adversaire du Sénégal pour les éliminatoires de la CAN 2023, va rallier Dakar arrivera à Dakar sans deux ses cadres, à savoir le défenseur Cédric Hountoundji (Clermont, France) et Jordan Adéoti (Stade Lavallois).
Les Ecureuils, éliminés de la CAN 2021, avaient réussi à créer d’énormes difficultés aux Lions en quart de finale la CAN 2019 en Egypte, avant de s’incliner après un but d’Idrissa Gana Gueye.
Ils viendront motivés avec Steve Mounié (Brest, France) et Joel Dossou (Clermont, France), deux des attaquants les plus en vue des Ecureuils.
Mounié a marqué neuf buts lors de la saison 2021-2022, contre trois pour Dossou.
Sous la direction de Moussa Latoundji, son sélectionneur intérmaire, le Bénin avait battu en mars dernier le Liberia, 4-0, la Zambie, 2-1, avant de faire match nul, 1-1, contre le Togo.
MULTIPLE PHOTOS
DES ACTEURS DE L’OMBRE PARVENUS À LA LUMIÈRE
Ce sont eux qui nourrissent l’humanité de par leur labeur au quotidien. Ils sèment, entretiennent et récoltent, transportent sous la pluie et le soleil. Ils sont exposés à des risques ô combien multiples, dont les effets du changement climatique
Le Fonds international pour développement agricole (FIDA), qui épaule les petits producteurs, et la Plateforme pour la gestion des risques agricoles (PARM), ont monté une exposition photos conjointe dédiée aux agriculteurs, dans le cadre de la 14è édition de l’art africain contemporain, le Dak’Art 2022. Un bel hommage à ces acteurs rendu, quand l’on sait combien ils sont indispensables dans la sécurité alimentaire. Globalement, l'expo met en valeur les agriculteurs en même temps qu’elle met en exergue des artistes sélectionnés pour reproduire ces mêmes images.
Ce sont eux qui nourrissent l’humanité de par leur labeur au quotidien. Ils sèment, entretiennent et récoltent, transportent sous la pluie et le soleil. Ils sont exposés à des risques ô combien multiples, dont les effets du changement climatique de plus en plus prégnants et inquiétants. Mais le travail n’est pas forcément reconnu et valoriser à sa juste valeur. Ils n’existe presque pas. Le travail reste peu ou prou ingrat.
Devant notre bol thiéré ou notre assiette du riz, nous nous imaginons à peine comment et dans quelles conditions est obtenu notre repas. Et pourtant, il y a bel et bien des hommes et des femmes, de petites mains qui y ont œuvré à cela, qui y ont posé des actions pour que nous nous régalions. Il s‘agit tout simplement des agriculteurs. Beaucoup de labeur à leur actif et peu ou pas de reconnaissance de la part des bénéficiaires que nous sommes.
Ainsi, profitant de la 14è édition de la biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’Art 2022), le Fonds international pour le Développement agricole (FIDA) et la Plateforme pour la gestion des risques agricoles (PARM) ont monté une exposition photo au jardin botanique de la Faculté des sciences et techniques de l’UCAD, en l’honneur des agriculteurs. Le but de cette exposition innovante est de mettre en lumière les agricultures qualifiés à juste titre de «héros de la sécurité alimentaire » par les initiateurs du projet.
Le vernissage d’exposition OFF s’est déroulé ce mercredi après-midi en présence des initiateurs et le responsable de la Faculté des sciences et techniques. Il y avait aussi des diplomates de certains pays de l’Union européenne.
Dans le cadre de ce projet, un photographe attitré a été sélectionné sur la base d’un concours. Le photographe, en l’occurrence, le Dominicain, Carlos a dû sillonner beaucoup de pays africains pour aller capturer les instants des agriculteurs dans leur environnement. Une fois les photos obtenues, il y a eu à partir de chaque image, une touche artistique, une reproduction en dessin.
A cette fin, le PARM Art Challenge a appelé plus d'une centaine d'artistes d'Afrique et de la diaspora à transformer des portraits de femmes et hommes ruraux d'Afrique en œuvres d'art en mettant en lumière ces acteurs de l'ombre de notre sécurité alimentaire.
Ainsi, ce sont au total, 22 artistes provenant de 10 pays africains qui ont vu leurs œuvres photographiques et numériques sélectionnées pour cette exposition. Ce qui en fait une expo unique dans le cadre de cette Biennale puisque en même temps que les agriculteurs sont mis en valeur, des artistes, en ce qui les concerne y ont aussi bénéficié d’une certaine visibilité dans.
Inauguré ce 31 mai, l’expo se poursuivra jusqu’au 21 juin au jardin botanique de la faculté des Sciences et techniques de l’UCCAD « L’expo d’art dénommée ‘’Food Heroes, les héros de la sécurité alimentaire et de l’agriculture durable’’ a pour objectif de célébrer les femmes et les hommes ruraux qui font chaque jour face à de nombreux risques pour produire la nourriture que nous mangeons dans nos assiettes à travers l’agriculture», explique un communiqué conjoint des deux institutions organisatrices.
Le projet a bénéficié aussi de la collaboration du ministère de l’agriculture et de l’équipement rural du Sénégal des agence de coopération pour le développement comme l’agence italienne pour la coopération au développement(AICS), l’agence française de développement et de la commission de l’Union européenne.
Texte Collectif
LA LOI SUR LA PARITÉ EST EN DANGER
EXCLUSIF SENEPLUS - Une idéologie sexiste et rétrograde prévaut en politique au Sénégal. Nous sommes la locomotive de ce pays. Nous n’accepterons pas que l’on réécrive notre histoire au détriment de nos droits fondamentaux
La parité n’est pas un danger pour la démocratie, elle est le symbole d’une démocratie inclusive et vivante.
Pour les élections législatives prévues le 31 juillet 2022, le non-respect de la loi sur la parité a valu à des coalitions politiques le rejet de leurs listes. Cette “négligence” renseigne sur l’idéologie rétrograde et sexiste qui règne en politique au Sénégal. Plus largement, nous constatons, la montée d’un discours tendant à décrédibiliser la loi sur la parité, la faisant passer aux yeux de l’opinion publique comme un “danger pour la démocratie”.
Nous rappelons que la parité n’est pas un privilège accordé aux femmes, il s’agit d’un dispositif inclusif permettant à la moitié de la population d'accéder à des postes politiques au même titre que les hommes. Nous rappelons également que le plus grand danger que court la démocratie sénégalaise est la montée d’un discours extrémiste et obscurantiste qui veut exclure les femmes.
Il est temps que les femmes, plus de la moitié de la population sénégalaise, soit 52%, cessent d'être traitées comme des citoyennes de seconde zone. Selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), les femmes contribuent à hauteur de 22 % du PIB (Mars 2022). À cela, s'ajoute le travail domestique gratuit évalué à 28,3% du PIB, et plus largement, l’exploitation des femmes, en particulier de leurs corps, dans tous les secteurs de la vie privée, professionnelle et publique. Cela porte la contribution des femmes à plus de 50, 3% du PIB de la Nation. Selon l’ANSD toujours, la pauvreté est moins importante dans les foyers dirigés par des femmes comparativement à ceux dirigés par des hommes. En effet, elle touche 2 personnes sur dix (21,8%) vivant dans un ménage dont la cheffe est une femme contre plus de 4 personnes sur dix (42,7%) dans un ménage sous l’autorité d’un homme (Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages au Sénégal, ANSD, Septembre 2021). Nous sommes donc la locomotive de ce pays et nous évitons son effondrement.
Au-delà de ces faits, il est à rappeler à la mémoire collective que Ndjeumbeut Mbodj s’est sacrifiée en se mariant à un maure pour arrêter la guerre, que Ndaté Yalla a tenu tête à Faidherbe ; qu’Aline Sitoé Diatta a pratiqué la désobéissance civile pendant la colonisation ; que Soukeyna Konaré a fait partie des porteuses de pancartes pour réclamer l'indépendance du Sénégal en 1958, que Sokhna Diarra Bousso a mis au monde un des plus grands dignes fils du pays. Nous n’accepterons donc pas que l’on réécrive notre histoire au détriment de nos droits fondamentaux.
La loi n°2010 du 28 mai 2010 portant parité absolue entre les hommes et les femmes dans les instances électives et semi-électives constitue un tournant décisif dans l’histoire politique du Sénégal. Véritable instrument à la fois juridique et politique, la loi sur la parité traduit une application du cadre juridique international, régional et national favorable à l’égalité entre les femmes et les hommes. Depuis le décret d’application n°211-819 qui date du 16 juin 2011, elle a suscité chez les femmes de tous les milieux, l’espoir de réaliser leurs aspirations légitimes dans une démocratie inclusive et participative.
En 2012, le Sénégal a fait un pas important sur le chemin de l’égalité en faisant passer la présence des femmes à l’Assemblée de 33 à 64 députées, faisant de l'Assemblée nationale sénégalaise l’une des plus paritaires au monde. Cependant, la bataille pour les droits des femmes n’est jamais gagnée d’avance. Aussi, faut-il être toujours vigilant. Ainsi, nous constatons que depuis l’adoption de cette loi, des voix masculines se sont toujours élevées pour remettre en cause sa pertinence. De plus en plus de partis politiques ont tendance à vouloir se dérober à leurs obligations et au respect de la parité. L'Assemblée nationale, la deuxième institution de la République, garante des lois du pays, viole ouvertement la loi sur la parité. En 2014, après décision de justice, le bureau municipal de la ville de Kaolack, non-paritaire, n'a pas refait son élection. La quasi-totalité des bureaux municipaux ne respecte pas la parité non plus, pour exemple, les bureaux municipaux des mairies de Dakar, Guédiawaye et Fatick, nouvellement installés, en Avril 2022, ont été invalidés par décision de justice après les recours de l'Observatoire national de la Parité (ONP).
Cependant, ces bureaux continuent à fonctionner en faisant fi d'une telle décision de justice.
Toutes ces violations flagrantes et répétées de la loi sur la parité nous obligent donc à être particulièrement vigilantes, car, comme nous le constatons toutes et tous, l’inclusion des femmes ne s’est jamais faite “naturellement”.
En effet, que se passe-t-il quand on laisse les choses “évoluer naturellement” ? Rien. Strictement rien… Ou peut-être si : des régressions. Ainsi, nous sommes donc toutes d’accord qu’en l’absence de mesures contraignantes ou de quotas, les femmes ne sont pas admises dans les instances de décision.
Partout où les dominants exercent un pouvoir sans merci, les dominées se sont toujours battues pour arracher leurs droits, “ Seule la lutte libère, et nous en appelons à toutes nos sœurs de toutes les races pour qu’elles montent à l’assaut pour la conquête de leurs droits. ” (Thomas Sankara).
On note une volonté, sans cesse réaffirmée, d’exclure les femmes du champ décisionnel, en particulier politique, et plus largement une volonté manifeste d’étouffer leurs voix.
À chaque échéance politique, on note une remise en cause systématique de la loi sur la parité. En effet, les compétences des femmes sont remises en cause systématiquement, les espaces médiatiques se retrouvent accaparés par les hommes et ces derniers sont plus consultés que les femmes même sur des sujets qui ne les concernent pas et sur lesquels ils ne sont pas compétents. Les hommes imposent à la société un coût exorbitant pour réparer les dommages causés par leur masculinité toxique et leur narcissisme fragile. L’injonction de compétence n’est faîte qu’aux femmes alors que la médiocrité des hommes politiques sénégalais est historiquement légendaire. Ils continuent à s’accaparer des postes, des ressources et de l'énergie des femmes.
Alors que dans le même temps, les femmes sont chantées en tant que mères, épouses et sœurs de manière systématique jusqu’au sommet de l'État, nous sommes toutes témoins que dans la réalité, elles sont discriminées et exploitées dans tous les secteurs.
Les réactionnaires peuvent donc remballer leurs arguments fallacieux. Les femmes ne sont pas un danger pour la démocratie. Pour faire bien, le Sénégal devrait d’ailleurs imposer à tous les organismes représentatifs, qui sont aussi garants du bon fonctionnement du pays (le Conseil constitutionnel par exemple), d’être strictement paritaires.
Cela nous éviterait de dire qu’en politique, comme dans tous les autres secteurs de la vie, les femmes ne récoltent que mépris, propos vexatoires, et discriminations sexistes.
Les partis politiques ne font pas exception. Le machisme est la marque de fabrique des hommes politiques, qui ne se gênent pas d’exploiter la force de mobilisation des femmes.
Arrivés au pouvoir, ils font preuve d’une méprisante magnanimité, cantonnant les femmes à des postes de seconds rôles sans véritable pouvoir décisionnel. Encore une fois, nous réaffirmons que la parité ne saurait être un danger pour la démocratie sénégalaise.
Le véritable danger, ce sont ces délinquants qui contreviennent à la loi en excluant les femmes des sphères de décision, en utilisant des procédés dignes des anciens colons. Dans un contexte où la montée des fondamentalismes religieux constitue une menace pour les droits des femmes, nous rappelons avec fermeté que nos droits ne sont ni négociables, ni discutables, et nous resterons toujours vigilantes et attentives face à ces délinquants en cols blancs, pseudo-illuminés ou barbus acculturés qui voudraient changer nos narratifs et nos réalités politiques, sociales et culturelles.
Nous serons prêtes.
Signataires
1. Fatou Sow: Sociologue, CNRS/UCAD
2. Sokhna Benga: Scénariste-Editrice-Juriste maritimiste-Défenseure des droits des femmes et des personnes vulnérables
3. Wasso Tounkara: Formatrice en activisme artistique -Graphiste-Féministe
La Section des Sciences Sociales et humaines (SSSh) de l’Académie nationale des Sciences et techniques du Sénégal (Ansts) a invité le Pr Abdoulaye Elimane Kane à faire une présentation de son ouvrage « Eloge des identités. De l’universel et du particulier », édité en 2019, par le harmattan. A cette occasion, l’ancien ministre de la Culture a soutenu que des menaces pèsent sur les identités et l’humanité
« Qui sommes-nous ? Que voulons-nous devenir ? Ces deux questions sont au cœur de la réflexion, au fil des 161 pages de l’ouvrage du professeur Abdoulaye Elimane Kane, sur les identités. Dans cette agora qui transcende les sciences, le philosophe a présenté les fondements de « Eloge des identités. De l’universel et du particulier ». Il a précisé d’emblée que le sous-titre est également un avertissement, à savoir qu’il s’agit de chercher dans les rapports entre le « particulier et l’universel » quels sont les problèmes qui se posent. Est-ce qu’il y a des manières de les résoudre ? Etc. C’est des questions philosophiques soulevées par l’enseignant en la matière. Seulement, elles sont abordées en choisissant des thèmes qui concernent le vécu des hommes, tous les jours. A la fois dans chaque société mais également dans le monde. Dans une des parties, il s’agit de voir quels sont les griefs qui sont articulés à l’endroit de la mondialisation. « Griefs qui tournent autour de l’idée que la mondialisation tend à effacer les identités et les particularités. Même si l’on a reconnu des avancées considérables sur le plan technique et scientifique », indique le philosophe qui aborde dans une autre partie, la santé et la maladie. « C’est une question qui m’intéresse, mais aussi, je me réfère à des réflexions d’ordre philosophique sur la manière dont les rapports entre malade et médecin sont perçus. Rapports qui mettent à la fois la généralité et l’universalité des lois scientifiques ». Ce, d’autant que la médecine a rapport à des individus concrets qui sont dans des hôpitaux et des cliniques et qui véhiculent avec eux des « particularités » et une manière de recevoir des médicaments ou de transmettre la maladie. « C’est des questions de normes. Est-ce qu’elles sont universelles ? Est-ce que chaque individu a une manière de les vivre ? C’est la deuxième partie de l’ouvrage », renseigne l’invité de SSSH.
LE DANGER DU TRANSHUMANISME
Poursuivant, il aborde la troisième partie, des techniques et sciences qui portent sur des préoccupations d’ordre futuriste. Il y démontre les dangers de la « science sans conscience ». Le Pr Kane reconnaît que la science et la technique ont rendu d’énormes services à l’humanité notamment dans la médecine, la connaissance des hommes les uns les autres, la circulation des connaissances… «Mais il existe un mouvement philosophique, le transhumanisme qui projette de réaliser quelque chose de plus que l’homme et qui pratiquement ferait oublier l’espèce humaine, en se fondant sur des avancées technologiques très pointues, en particulier les algorithmes », dit-il. Et la question fondamentale reste à savoir : «Quelle société nous voulons devenir ? A la fois en reconnaissant l’importance des sciences et techniques mais en choisissant de rester des humains qui donnent un sens à leurs existences qui ne se réduisent pas aux moyens techniques. Ce sont les questions abordées dans les trois parties de l’ouvrage». æ Sur un autre volet, c’est la naissance de l’école psychiatrique de Dakar, sise à Fann, qui était au centre des débats. « A partir de 1965, les professeurs Colon, Moussa Diop et autres ont constaté que les méthodes psychiatriques occidentales avaient échoué à résoudre des problèmes comme l’hystérie, le délire et ce que l’on appelle les maladies mentales. Parce que précisément ne prenant pas compte des références culturelles, familières et individuelles », souligne Pr Kane avant de déclarer que « l’identité dont il parle n’est pas un repli sur soi. Il y a des menaces qui pèsent sur les identités ; par exemple : la stigmatisation, à cause de la couleur de la peau, la religion, la culture. Même l’identité de l’humanité avec des projets tels que le transhumanisme. Il s’est agi en somme pour le professeur en philosophie d’apporter des réponses aux questions «qui sommes-nous ? Que voulons-nous devenir ?
Deux questions au cœur d'une réflexion sur les identités. L'objectif est double : reconnaître le bien-fondé des craintes suscitées par les manipulations et les usages malveillants de ce concept, sans phobie, ni fétichisme de l'universel et soutenir que le relativisme est compatible avec l'universalisme sans conduire au scepticisme ».
AISSATA TALL SALL ET ASSOME DIATTA PORTE-VOIX DE LA ZLECAF
Manifestement, la Zlecaf ouvre de nouvelles perspectives dans les échanges commerciaux entre l’Union européenne (Ue) et le Sénégal
Manifestement, la Zlecaf ouvre de nouvelles perspectives dans les échanges commerciaux entre l’Union européenne (Ue) et le Sénégal. En effet, les ministres des Affaires Étrangères Aissata Tall Sall et du Commerce Assomme Aminata Diatta espèrent que dans les années à venir, les discussions avec l’Ue se fassent de continent à continent.
Tous les ambassadeurs des pays de l’Union Européenne (UE) accrédités au Sénégal étaient présents lors de la rencontre entre les deux parties, et qui portait entre autres sur la problématique de la migration et les échanges commerciaux.
Toutefois, les ministres Aissata Tall Sall et Aminata Assome Diatta qui représentaient le gouvernement du Sénégal ont été sans langue de bois sur les perspectives économiques du Sénégal dans un contexte de mise en vigueur de la Zlecaf. «Le Sénégal est un acteur important de cette zone de libre-échange. Nous avons joué un rôle majeur pour qu’on ait cet accord. Et compte tenu du fait que nous exportons plus sur le continent africain que nous n’exportons sur les autres continents, aujourd’hui ce que les pays africains souhaitent, c’est de constituer un bloc très fort en Afrique, développer les échanges entre pays africains‘’, a fait savoir la ministre du Commerce, non sans souligner la nécessité de faire en sorte que les discussions, dans l’avenir, avec l’UE se fassent de continent à continent. ‘’Nous serons unis, beaucoup plus forts et nous pourrons mieux défendre les intérêts des pays africains’’, renchérit-elle.
Abondant dans le même sens, la ministre des Affaires Étrangères Aissata Tall Sall a vanté les opportunités qu’offre la Zlecaf. «La Zlecaf est un marché unique africain, qui est une formidable opportunité pour nous africains de commercer entre nous mais d’avoir, étant forts, un partenaire qui est l’Europe qui viendra parce que c’est un seul marché, parce que c’est facile, parce que les frontières sont ouvertes et que les services peuvent circuler librement», soutient la cheffe de la diplomatie sénégalaise.
A l’en croire, cette zone doit être une vraie opportunité pour l’Europe de venir investir en Afrique. En outre, elle a indiqué que par rapport aux années précédentes, l’entrée des produits sénégalais sur le marché européen a chuté. «Nous devons tout faire pour que le marché européen soit accessible à nos produits d’agriculture, à nos produits horticoles, à nos produits culturels», souhaite-t-elle.
IRENE MINGASSON : «L’EXPERIENCE REUSSIE DE L’UE, NOUS LA SOUHAITONS POUR L’AFRIQUE»
De son côté, la représentante de l’UE au Sénégal pense que la ZLECAF donne une perspective pas tout à fait nouvelle mais en construction par rapport aux efforts communs. «L’UE qui est construite sur un principe d’intégration appuie fortement toutes les ambitions d’intégration régionale économique au niveau continental. Nous sommes présents pour accompagner le Sénégal dans cette ambition et nous sommes convaincus que cette vision d’intégration aura un impact très bénéfique sur le développement économique dans le pays», a déclaré la diplomate. L’UE souhaite se mettre à la disposition de cette intégration régionale d’après elle, en particulier pour apporter la problématique des interconnexions de façon très proactive. L’intégration économique, régionale, sociale, insiste-t-elle, va avoir des effets bénéfiques pour l’ensemble comme pour les membres de cet ensemble. «L’expérience de l’UE, nous la souhaitons à l’Afrique très sincèrement. Cela pourra renforcer les dynamiques d’échanges équilibrées qui seront bénéfiques de part et d’autre. Nous espérons être un partenaire très actif dans cette ambition régionale», préconise-t-elle.
« NOUS NOUS FOCALISONS SUR LE DRAME DE TIVAOUANE, MAIS IL Y A PIRE »
Bès bi le Jour s’est intéressé aux tables chauffantes dans les services de néonatologie, ainsi que la fourniture et la maintenance de ces équipements médicaux en général. Dr Ibrahima Ndiaye, fournisseur d’équipements médicaux fait ici le point et avert
Bès bi le Jour |
Ndèye Anna NDIAYE |
Publication 01/06/2022
Suite au drame de Tivaouane qui a fait 11 morts, Bès bi le Jour s’est intéressé aux tables chauffantes dans les services de néonatologie, ainsi que la fourniture et la maintenance de ces équipements médicaux en général. Dr Ibrahima Ndiaye, qui s’active dans ce secteur, fait ici le point et avertit.
Comment se porte le secteur de la fourniture d’équipements médicaux au Sénégal ?
C’est un secteur en croissance certes et qui est, depuis 2019, sous le feu des projecteurs, avec la pandémie à Covid-19. C’est un secteur dynamique en perpétuelle extension eu égard aux progrès continus de la science et de la technologie. Mais je pense que c’est un secteur qui mérite plus de surveillance de la part de l’État, compte tenu de la position centrale qu’il occupe dans le dispositif de santé. Il est primordial d’ailleurs que le ministère de la Santé reconsidère et réévalue son implication dans les relations qu’il entretient avec les acteurs. La succession des événements malheureux devrait être le prétexte pour une telle démarche participative et inclusive. Depuis 2019, le secteur est ouvert à toute sorte d’entrepreneurs, à la recherche de profits, sans scrupules, sans aucune considération des règles d’éthique et de déontologie. La seule préoccupation semble être le gain. Ici, plus qu’ailleurs, une défaillance pourrait avoir des conséquences dramatiques et incommensurables.
Mais ce milieu semble être sécurisé, puisque ce sont les professionnels de la santé ou les pharmaciens qui s’y activent ?
A première vue, et pour tout observateur, le milieu des équipements médicaux et des dispositifs semble être la chasse gardée des professionnels de la santé, des pharmaciens, mais il n’en est rien. Bien au contraire, plus des 2/3 sont dans l’informel, en sus de n’avoir aucune formation diplômante ou universitaire. On y trouve du tout. Plus grave encore, il est infesté de mercenaires venus d’ailleurs, qui profitent des failles du système juridique en matière de création d’entreprise pour s’implanter et s’accaparer du milieu. Il y a plus d’étrangers que de nationaux.
On a assisté récemment à un drame au service néonatologie de Tivaouane avec la mort de 11 bébés. Qu’est-ce qui pourrait être à l’origine de ce drame, selon vous ? Est-ce un problème de tables chauffantes ?
On compatit à la douleur des parents et des Sénégalais. Mais avec tous les drames similaires qui ont eu lieu auparavant, il y a lieu de se demander si nous apprenons de nos déboires et échecs ? A l’évidence, non. A Linguère tout comme à Tivaouane, l’incendie serait à l’origine des sinistres et c’est toujours au service de néonatologie. Un court-circuit électrique serait à l’origine du sinistre. Les accusations de négligence ont fusé. Même si nous sommes membres à part entière de la société, nous ne pouvons pas avoir les mêmes réactions face à une telle ampleur et à la répétition de ce type de sinistre. D’abord, nous savons tous que ce type d’appareil est truffé de technologie. C’est de l’électronique.
Quelle est la spécificité de ces tables chauffantes et les éventuels dégâts qu’elles pour- raient causer ?
L’électricité utilisée pour ces tables chauffantes est très faible et elle doit être mesurée et régulée. D’ailleurs, actuellement, l’essentiel des incubateurs fiables sont dotés de batteries avec des autonomies de fonctionnement. Les spécifications des appareils sont en fonction des utilisations, donc de la destination. Ce dernier aspect permet de définir les types d’appareils pour une meilleure prise en charge des besoins. On y retrouve quatre types d’incubateurs. Pas Plus. Pas moins. Il y a un incubateur d’attente pour réchauffer l’enfant quelques heures avant son transfert à la mère. Un Incubateur d’élevage. Le mot peut porter à confusion ou dérouter mais, l’appellation est en fonction de l’emploi. Il y a aussi un Incubateur de soins intensifs et de réanimation pour un enfant ayant besoin de soins fréquents et permanents. Et enfin, un Incubateur de transport pour transporter l’enfant d’un lieu à un autre, en ambulance par exemple. Donc chaque appareil répond à un besoin spécifique et avec la technologie adaptée et adéquate. Mieux, il ne peut y avoir d’interchangeabilité. Pour dire, un incubateur de soins intensifs et de réanimation ne peut être utilisé en lieu et place d’un incubateur d’attente. La plupart du temps, il y a des pannes courantes relatives à la déficience des capteurs et aux déclenchements intempestifs des capteurs. Pannes qui se règlent par des autotests simples qui facilitent la vérification du bon fonctionnement de l’appareil.
Est-ce que les hôpitaux ont des maintenanciers pour s’occuper de ce matériel ?
A l’évidence, la réponse devrait être affirmative. Il ne devrait pas avoir de structure, sans équipe de maintenanciers a priori, et à plus forte raison lorsqu’elle dispose d’un service de néonatologie. Il devrait impérativement avoir des équipes formées à l’entretien d’un tel équipement eu égard à la technicité et à la technologie que comportent les incubateurs. Mais les applications médicales de l’appareil imposent un niveau de formation requis pour la maintenance. Les utilisateurs doivent savoir que l’appareil impose un changement régulier et constant de l’eau du réservoir et son filtre.
Parlez-nous un peu des réactifs de laboratoires que vous fournissez également aux structures hospitalières…
Nous nous focalisons ces temps-ci sur le drame de Tivaouane, mais il y a pire qui nous guette. Et ce n’est pas exagéré si l’on n’y prend garde. La santé, c’est un tout. A ce titre, le maillon fort de la structure sanitaire qui donne les résultats escomptés à temps et à l’heure devrait être plus encadré. Je veux nommer les réactifs de laboratoires. Ils permettent de déterminer à temps réel les pathologies dont souffrent les patients. Mais force est de constater, pour le déplorer, qu’ils font l’objet de négligence avérée et ce, à bien des niveaux.
Bien des diagnostics sont faussés, biaisés, pas parce que le médecin traitant n’a pas fait son diagnostic correctement, mais parce lorsque le même médecin sollicite du patient des analyses, les résultats qu’ils apportent du laboratoire sont en porte-à-faux avec son constat. Les causes sont à chercher dans la conservation, l’acheminement et la distribution des réactifs. Et aujourd’hui plus que jamais, l’Etat doit écouter les Sdr (Sociétés distributrices de réactifs). Nous allons droit vers le mur. Les réactifs sont acheminés dans des conditions exécrables par des épiciers, qui calculent aux marges près, leurs bénéfices, ignorant savamment les conditions de conservation et de transport et ce, à tous les niveaux de l’importation à la distribution.
CES ATTENTATS NUMÉRIQUES QUI DÉSTABILISENT NOTRE PAYS
Dérives sur les réseaux et médias sociaux - S’il existe dans le monde un pays par excellence où la liberté d’expression sur les réseaux sociaux n’a pas de limites, c’est bel et bien le Sénégal.
S’il existe dans le monde un pays par excellence où la liberté d’expression sur les réseaux sociaux n’a pas de limites, c’est bel et bien le Sénégal. Chez nous, la cyberviolence verbale (sous forme d’outrages, de diffamations et d’injures) est la forme la plus répandue dans ce qu’on appelle les réseaux et médias sociaux. Pire, les activistes, propagandistes et prêcheurs du web n’hésitent pas à attaquer de manière frontale et personnelle les hautes autorités qui incarnent des institutions sacrées (le président de la République, le ministre de l’Intérieur, le haut commandant de la gendarmerie, le procureur de la République, le président du Conseil constitutionnel etc.). Et l’Etat, que l’on croyait être très puissant, semble être « impuissant » face aux dérives sur les réseaux sociaux. Pourtant, la cyberviolence est pire que le terrorisme physique ou de sang puisqu’elle détruit à tout jamais des vies humaines, ruine des réputations, disloque des ménages, plonge dans la tourmente des entreprises et déstabilise des Etats. Une chose est sûre : si les pouvoirs publics ne prennent pas leurs responsabilités, les réseaux sociaux vont brûler le pays.
Pourtant, au tout début, ces médias sociaux renforcés par la popularité des réseaux sociaux ont permis aux citoyens d’être au courant de l’actualité politique, économique ou social et d’exprimer leurs points de vue de manière directe. Et sans retenue, ni censure. Malheureusement, cette nouvelle voie ou tribune d’expression dénuée de garde-fous voire d’anti-dérapages pousse les activistes, politiciens, propagandistes à perpétrer des « attentats-kamikazes » outrageux, diffamatoires et injurieux contre non seulement des citoyens anonymes mais aussi des guides religieux ou des institutions incarnées par le président de la République, le haut commandant de la gendarmerie, le procureur de la République, le président du Conseil constitutionnel etc. Selon un ancien magistrat du parquet, presque toutes les infractions pénales se commettent aujourd’hui par voie électronique parce que les gangs de rue ont migré vers le Web. A l’exception bien sûr des agressions avec des machettes qui connaissent une recrudescence inquiétante, hélas ! Mais revenons à notre procureur à la retraite. « Pourtant, le Sénégal s’est doté d’une gendarmerie ou d’une police spécialisée en cybercriminalité qui peut identifier, localiser et arrêter tout cyber-voyou ou cyber-criminel en quelques heures. Malheureusement, nous avons une très mauvaise politique pénale incarnée par un Parquet à la traine. Et cela a aggravé la pagaille et le bordel sur les réseaux sociaux et autres télé-youtubes » se désole notre ancien maître des poursuites.
L’outrage à l’autorité impuni…
S’appuyant sur l’anonymat garanti et la facilité de la propagation des propos, certains activistes et autres opposants se défoulent tous les jours sur la personne du président de République Macky Sall. Et de façon irrespectueuse alors que jusqu’à une époque récente au Sénégal, le délit d’offense au président de la République a toujours protégé la sacralité du chef de l’Etat. Qu’en est-il du délit d’outrage à magistrat qui avait valu à l’hebdomadaire « Le Témoin » (devenu quotidien) plusieurs comparutions et condamnations devant les tribunaux ? Et pourtant, durant les années 90 à 2000, les journalistes que nous sommes (Pape Ndiaye, Mohamed Bachir Diop, Mamadou Oumar Ndiaye etc.), n’avions commis que le délit d’avoir commenté et désapprouvé des décisions de justice. Mais cela suffisait aux procureurs de la République d’alors pour nous conduire à l’abattoir au reproche d’avoir trop parlé ou écrit ! Aujourd’hui, ces délits d’offense au chef de l’Etat et autres outrages à magistrats ou à autorités semblent abrogés du Code pénal si l’on en juge en tout cas par la passivité de procureurs de la République manifestement « impuissants », en tout cas incapables de faire appliquer les lois en vigueur ! Il est vrai que, comme dans la famille Ewing du feuilleton Dallas, la politique est un univers cruel où tous les coups sont permis ! Cela dit, rien ne peut justifier les attaques frontales et personnelles dont est victime, ces derniers temps, le haut commandant de la gendarmerie, le général Moussa Fall qui est très loin d’être dans l’arène politique. Pour ne prendre que cet exemple. En tout cas, certains youtubeurs, activistes, blogueurs et politiciens doivent s’estimer heureux d’être dans un Etat de droit comme le Sénégal. Et surtout d’avoir des chefs militaires et autres bidasses tolérants et indulgents. Car ailleurs, on aurait pu imaginer des groupes de « petits » gendarmes incontrôlés procéder à des représailles à l’encontre de ceux qui ont osé outrager leur chef. Rien de tout cela dans notre pays !
Que de troubles à l’ordre numérique !
Sur ces autoroutes de l’anarchie que sont les réseau sociaux, chaque autorité politique, religieuse, diplomatique, judiciaire ou militaire en prend pour son grade ! Pas plus tard qu’il y a quelques semaines, le président de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), Ousmane Chimère Diouf, avait fait l’objet d’un lynchage sur les réseaux sociaux. On lui reprochait d’avoir tout simplement tenu une conférence de presse pour recadrer certains politiciens. Et surtout d’avoir invité les justiciables à respecter les institutions judiciaires. Injurié et outragé, le pauvre Ousmane Chimère Diouf en avait vu des vertes et des pas mûres alors pourtant qu’il est un magistrat. L’affaire s’en est arrêtée là puisque l’action publique n’a jamais été déclenchée par le procureur de la République. Et encore, encore... Quant au ministre de l’intérieur Antoine Félix Diome, lui, n’en parlons pas ! A longueur de journée, les fossoyeurs du Web se déchainent sur lui après l’avoir aménagé une place de choix sur les réseaux sociaux. Sans doute à force de subir la furie des internautes aux propos inappropriés voire diffamatoires, le ministre Antoine Diome a fini par se replier sur lui-même. Un repli paradoxal de la part d’un ministre de l’Intérieur doté de tous les voies et moyens pour lâcher ses cyberpoliciers aux trousses des délinquants du Web. Avec la naissance d’internet, chaque pays comme le Sénégal est un territoire virtuel dont les plateformes (Facebook, Instagram, Twitter, Whatsapp, Youtube, Messenger etc) représentent les régions, départements, villes, villages, quartiers et autres. A l’instar des opérations policières de sécurisation (rafles) menées périodiquement à Grand-Dakar, Pikine, Parcelles Assainies, Guédiawaye, Sicap, Niary-Tally etc., les cyberpoliciers effectuent quotidiennement des patrouilles sur le Web. Des patrouilles allant des contrôles d’identité (profils) aux filatures sur Facebook en passant par des planques, des fouilles sur Whatsapp et Youtube. Au cours de ces patrouilles anti-cybercriminalité, nombreux sont les internautes qui tombent sous le coup de la loi pour diverses infractions (diffamation, injures, outrage à autorité, offense au chef de l’Etat, usurpation de fonction, prostitution en ligne, atteintes à la vie privée et aux données personnelles etc). Malheureusement, la plupart d’entre eux ne seront ni interpellés, ni arrêtés faute pour les policiers ou les gendarmes du Net de recevoir des ordres du procureur de la République, ne serait-ce que pour alpaguer ces malfrats pour le délit de trouble à l’ordre public…numérique. « L’ordre public ne se négocie pas ! » déclarait fermement l’ancien ministre français de l’Intérieur Nicolas Sarkozy lors des émeutes de la banlieue parisienne (Argenteuil).
Macky en croisade…
Par contre ici, au Sénégal, l’éternelle négociation de l’ordre public sur l’ensemble du cyberterritoire national pour des raisons politiques ou confrériques incite les blogueurs et youtubeurs à perpétrer à longueur d’année des attentats numériques contre de pauvres citoyens. Un véritable bordel que le président de la République Macky Sall a constaté lors de sa rencontre avec les organisations syndicales (1e mai). Dans sa croisade annoncée contre les réseaux et médias sociaux, le chef de l’Etat se disait indigné et scandalisé par les dérives via le Web en passe de briser la cohésion sociale. « Aucune société organisée ne peut accepter ce qui se passe aujourd’hui chez nous. Nous allons y mettre un terme d’une façon ou d’une autre », avait-il martelé. En mettant en place un dispositif militaire de lutte anti-terroriste, le Chef suprême des armées Macky Sall avait dû oublier que les citoyens sénégalais sont quotidiennement victimes d’attentats et autres persécutions numériques pire que le terrorisme des djihadistes !