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16 juin 2025
«SI JE PEUX MARQUER À CHAQUE FOIS QUE JE JOUE AU STADE ABDOULAYEWADE, JE PRENDS !»
L’attaquant des Lions Boulaye Dia, auteur du tout premier but en match officiel au Stade Abdoulaye-Wade, était présent en point de presse ce jeudi, à deux jours avant d’affronter le Bénin en qualifications pour la CAN 2023.
L’attaquant des Lions Boulaye Dia, auteur du tout premier but en match officiel au Stade Abdoulaye-Wade, était présent en point de presse ce jeudi, à deux jours avant d’affronter le Bénin en qualifications pour la CAN 2023.
SUR LA PRÉPARATION DU MATCH
On a fait une bonne semaine de préparation. On a doublé les entraînements pour être prêts parce qu’on avait une petite semaine où personne n’avait fait des exercices. On a fait des séances vidéos avec le coach, on a revu notre [dernier] match avec le principe de voir ce qu’on a bien fait ou pas. On est prêt pour samedi.
SUR LA RECONQUÊTE DU TITRE CONTINENTAL
Il faut être concentré. On sait ce que nous avons à faire, il faut gagner parce qu’il faut se qualifier pour la prochaine Coupe d’Afrique. On s’est qu’il nous reste deux matchs très importants avant de partir en vacances. Tout le monde à un niveau de concentration élevé. Il n’y pas de soucis. SUr LE BÉNIN Sans doute (qu’ils viendront pour battre le Sénégal). A l’heure actuelle, chaque équipe qui nous affronte aura à cœur de nous battre, de faire tomber le Sénégal. On connaît notre statut, il n’y a pas de quoi s’alarmer. On a un groupe de qualité et une bonne équipe. On est là pour gagner et on va le faire Insh’Allah !
SUR LE FAIT DE JOUER LES DEUX PREMIERS MATCHS À DOMICILE ?
C’est comme une chance, on connaît l’importance du public. Il va être important dans les moments difficiles. On a vu ça contre l’Egypte. Jouer deux fois de suite à la maison est du bonus pour nous.
SUR LA DEMI-FINALE DE LIGUE DES CHAMPIONS CONTRE SADIO MANÉ
Au début de saison, personne n’aurait cru si je disais que ‘j’allais faire une demi-finale de Ligue des Champions’. Sadio Mané ? On a parlé avant et après le match, on s’est charrie un peu. C’est de bonne guerre. Ils nous ont gagné mais c’est une bonne expérience.
SUR LA CONCURRENCE
Il y en a toujours à chaque poste dans chaque sélection. C’est ce qui va faire notre force. On profite pour l’équipe.
MARQUER ENCORE AU STADE ABDOULAYE WADE ?
Si je peux marquer à chaque fois que je joue au Stade Abdoulaye Wade, je prends. C’est mon objectif (de marquer encore dans ce stade) et à chaque sélection. Je vais tout faire samedi pour marquer à nouveau.
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L'EXPERTISE FRANÇAISE POUR AIDER LE TENNIS SÉNÉGALAIS
Dès 2022, la FFT mettra à disposition de la FST l’ensemble des contenus de formation du LIFT ; elle partagera également son savoir-faire en matière de sélection et d'entretien de la terre battue - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué marquant la signature de la convention entre la Fédération sénégalaise de tennis et son homologue français, jeudi 2 juin à Paris.
« Le président de la Fédération Française de Tennis, Gilles Moretton, et son homologue sénégalais, Issa Mboup, ont signé ce midi un protocole de coopération pour préparer ensemble les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et les Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026, ainsi que pour soutenir l’essor du tennis au Sénégal.
La signature du protocole de coopération entre les deux fédérations s’est déroulée en présence notamment de Laurence Fischer (ambassadrice pour le sport), de Diagna N'Diaye (membre du CIO et président de Comité National Olympique et Sportif Sénégalais) et d’Ibrahima Wade, (Coordonnateur du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026 – COJOJ 2026).
Ce protocole, qui court jusqu'au 31 décembre 2026, repose sur un échange d’expertises dans les secteurs de la formation aux métiers du tennis et de l’événementiel. Il a pour but le développement du tennis comme levier d’accès à l’éducation, à la parité, à la santé.
Une collaboration à effet immédiat
Dès 2022, la FFT mettra à disposition de la FST l’ensemble des contenus de formation du LIFT (l'institut de formation du tennis de la FFT) ; elle partagera également son savoir-faire en matière de sélection et d'entretien de la terre battue pour l’académie de Diamniadio, qui accueillera les épreuves de tennis des JOJ 2026. Elle formera aussi des arbitres et des ramasseurs de balles sénégalais et apportera son appui à la structuration d'une filière de haut niveau.
La FFT a également profité de l’édition 2022 de Roland-Garros pour accueillir une mission d’observation du COJOJ 2026 et de la FST et partager son expérience au sein du tournoi.
Gilles Moretton, président de la FFT : « Ce jour marque le début d’une belle histoire, de moments d’échanges et de partage. Nous nous réjouissons d’accompagner le Sénégal dans la mesure de nos possibilités, et d’aboutir ensemble à des réalisations concrètes. »
Issa Mboup, président de la Fédération Sénégalaise de Tennis : « C’est un grand moment pour nous. Ce rapprochement va permettre le développement du tennis, mais pas seulement. Il est vecteur d’inclusion pour tous les Sénégalais, à travers la formation, le tennis à l’école, l’urban tennis. »
par l'éditorialiste de seneplus, Jean-Claude Djéréké
PATRICE LUMUMBA, L’HOMME QUI PENSAIT D’ABORD AU CONGO
EXCLUSIF SENEPLUS - Ces Occidentaux qui célèbrent les insoumis chez eux mais les diabolisent en Afrique, ne pouvaient que détester l'ancien président congolais qui était contre la domination, les injustices et les abus
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 02/06/2022
En nommant Mobutu chef d’état-major de l’armée congolaise, Patrice Lumumba fit-il preuve de naïveté ? Eut-il tort de lui faire confiance ? Avant de rendre l’âme, regretta-t-il d’avoir fait appel à l'ONU qui “n'a jamais été capable de régler valablement un seul des problèmes posés à la conscience de l'homme par le colonialisme” (Frantz Fanon dans ‘Afrique Action’ du 20 février 1961) ? Quelles pensées avait-il au moment où Mobutu le faisait arrêter (décembre 1960) et le livrait (janvier 1961) aux rebelles katangais de Tshombe qui l’assassineront le 17 janvier à Elisabethville (aujourd’hui Lubumbashi) ? On ne le saura jamais. La seule certitude, c’est que Lumumba n’aura gouverné le Congo que durant trois mois, ce que Césaire appelle une saison (cf. ‘Une saison au Congo’).
Mais cette saison est probablement la plus importante, celle dont les Congolais se souviendront toujours. Pourquoi ? Parce que, le 30 juin 1960, Patrice Emery Lumumba, dont la fin ressemble étrangement à celle du roi Christophe, avait prononcé un grand discours, avait eu des mots forts. Il disait, par exemple, que le Congo traiterait désormais avec “la Belgique, pays ami, d’égal à égal”, que “c’est par la lutte que [l’indépendence fut] conquise, une lutte de tous les jours, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang”. Cette lutte, “qui fut de larmes, de feu et de sang”, Lumumba pensait que tout Congolais devrait en être fier “car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l’humiliant esclavage, qui nous était imposé par la force”.
Des historiens soutiennent que Lumumba avait signé son arrêt de mort en s’exprimant de la sorte, que Baudoin, le roi belge, avait perçu son discours comme une humiliation publique. En réalité, c’est tout l’Occident que Lumumba s’était mis à dos, c’est tout l’Occident qui s’estimait provoqué et défié en entendant que le Congo voulait traiter sur un pied d’égalité avec l’ancien colonisateur belge car, pour les Occidentaux, le Noir n’est qu’un enfant, un être inférieur, un sauvage, etc. Mais l’Occident en voulait-il à Lumumba, uniquement parce qu’il avait subi un affront le jour de l’indépendance du Congo ? Non. Il y a d’autres raisons, à notre avis.
La première, c’est que l’Occident ne tolérait pas la proximité du Premier ministre congolais avec les communistes. N’oublions pas que, à cette époque, c’était la compétition entre l’Ouest et l’Est. Chacun cherchait à étendre son influence au-delà de ses frontières, voulait avoir le maximum de pays dans son camp.
La seconde raison est économique. L’Ouest savait déjà que le Congo possédait d’immenses richesses dans son sol et sous-sol. Les États-Unis, la Belgique, la France et leurs alliés avaient intérêt à avoir à la tête du Congo leur homme, c’est-à-dire un homme malléable et corvéable à merci, un béni-oui-oui, un inconscient et un irresponsable, bref un homme qu’ils utiliseraient pour piller les ressources naturelles du Congo. Et Mobutu était la personne la mieux indiquée pour jouer ce triste rôle.
Malheureusement, le règne des vendus et des valets n’a pas pris fin avec la mort de Mobutu. Je voudrais répéter ici ce que j’ai déjà dit ailleurs : l’Occident, même dans l’Église catholique, n’a jamais aimé les Africains qui refusent de lui obéir au doigt et à l’œil. Il a toujours été à l’aise avec les larbins et aplaventristes, avec les médiocres, avec les Noirs qui disent du mal de leur continent et des résistants africains, avec les Noirs qui ne dénoncent jamais la Françafrique. De ceux-là, on est prêt à pardonner tous les crimes, péchés, abus, dérives et abominations.
J’ai vu comment Engelbert Mveng, Pierre Meinrad Hebga et Jean-Marc Ela furent traités par les soi-disant missionnaires français qui sont au Cameroun : non seulement on disait des méchancetés sur eux mais ils n’étaient pas autorisés à enseigner à l’université catholique d’Afrique centrale. La Compagnie de Jésus et le Vatican ont-ils jamais cherché à savoir qui a assassiné le Père Mveng ? J’ai vu ce que l’Occident fit contre Thomas Sankara, Laurent Gbagbo et Mouammar Kadhafi. Ces Occidentaux, qui célèbrent les résistants et insoumis chez eux mais les diabolisent en Afrique, ne pouvaient que détester Lumumba qui était “contre la domination, les injustices et les abus” et affirmait que “les injustices et l'idiot complexe de supériorité qu’affichent des colonialistes, sont à la base du drame de l’Occident en Afrique”.
Lumumba ne pouvait pas vivre longtemps parce qu’il désirait “commencer une nouvelle lutte qui va mener notre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur”, parce qu’il avait l’intention de “faire du Congo le centre de rayonnement de l’Afrique tout entière”, parce qu’il rêvait de “montrer au monde ce que peut faire l’homme noir lorsqu’il travaille dans la liberté”.
Difficile de ne pas avoir de l’estime et du respect pour cet avocat du mouvement panafricaniste qui soutenait que “la brutalité, les sévices, les tortures ne m'ont jamais amené à implorer la grâce, parce que je préfère mourir la tête haute”. Difficile de ne pas admirer cet homme qui voulait, comme les autres membres du groupe de Casablanca (Ghana, Guinée, Mali, Égypte, Libye, Tanzanie), une Afrique ayant sa propre monnaie, sa propre banque centrale et sa propre armée.
Après l’assassinat de Lumumba, le Congo n’a plus jamais connu la paix. Tout se passe comme si une malédiction pesait sur le pays. Tout le monde sait comment Mobutu termina sa vie : chassé du pouvoir par Laurent-Désiré Kabila, c’est au Maroc qu’il décéda le 7 septembre 1997. C’est là-bas aussi qu’il fut inhumé. Certains diront que la manière dont il traita son bienfaiteur Lumumba ne pouvait que lui attirer une telle fin. Comme quoi, le mal fait au juste ne reste jamais impuni.
Même devant la mort, Lumumba se montra digne et courageux comme en témoigne la lettre qu’il adressa à son épouse Pauline. En voici un extrait : “Mort ou vivant, libre ou en prison par ordre des colonialistes, ce n’est pas ma personne qui importe. Ce qui est important, c’est le Congo, notre peuple pauvre dont l’indépendance a été transformée en cage, avec des gens qui nous regardent de l’extérieur des barreaux, parfois avec une compassion charitable, parfois avec joie et plaisir. Mais ma foi restera inébranlable. Je sais et sens au fond de mon cœur que mon peuple se débarrassera tôt ou tard de tous ses ennemis, étrangers et nationaux, qu’il se lèvera pour dire non à la honte et à la dégradation du colonialisme et retrouver sa dignité dans la pure lumière du jour... Je veux que mes enfants, que je laisse derrière moi et que je ne reverrai peut-être plus jamais, disent que l’avenir du Congo est beau et que leur pays les attend, comme tous les Congolais, à s’acquitter de la tâche sacrée qui consiste à reconstruire notre indépendance. L’histoire aura un jour son mot à dire. Ce ne sera pas l’histoire enseignée aux Nations Unies, à Washington, Paris ou Bruxelles, mais l’histoire enseignée dans les pays qui se sont débarrassés du colonialisme et de ses marionnettes. L’Afrique écrira sa propre histoire et au nord et au sud du Sahara, ce sera une histoire pleine de gloire et de dignité. Car, sans dignité, il ny a pas de liberté, sans justice, il n’y a pas de dignité et sans indépendance il n’y a pas d’hommes libres”.
Cette histoire de dignité est en train de s’écrire en Centrafrique et au Mali parce que des hommes en Afrique ont dit “non” à la criminelle Françafrique, parce qu’ils ont refusé que d’autres hommes marchent sur eux, leur imposent leurs vues ou décident à leur place. Une nouvelle Afrique est en route car qui eût imaginé, il y a quelques années, qu’un ministre français pouvait être convoqué un jour par la justice malienne pour atteinte aux biens publics ? Qui pouvait prédire que la jeunesse tchadienne prendrait la rue et brûlerait le drapeau français, le 14 mai 2022 ? Le train de la reconstruction de notre indépendance a démarré et il est temps que le Congo et les autres pays africains y montent et y prennent toute leur place.
Impacté par les travaux liés au Bus transit rapid (BRT), le collectif des marchands de Petersen réclame un site de recasement. Dame Badiane, son président, et Cie l’ont fait savoir, lors de leur Assemblée générale extraordinaire tenu ce jeudi 2 juin
Impacté par les travaux liés au Bus transit rapid (BRT), le collectif des marchands de Petersen réclame un site de recasement. Dame Badiane, son président, et Cie l’ont fait savoir, lors de leur Assemblée générale extraordinaire tenu ce jeudi 2 juin, à la Chambre de commerce de Dakar, en présence du Sous-préfet de Dakar Plateau, Djiby Diallo.
Badiane et Cie ont exprimé d’autres doléances dont la création d’un espace de dialogue pour une meilleure collaboration, la mise à jour de recensement des ambulants et tabliers de Petersen. Mais, les principales revendications tournent autour de « la mise en place de mesures d’accompagnement pendant la période du chantier du BRT, mais aussi et surtout « des voies et moyens » pour « un recasement concerté », a décliné leur président.
En face, le représentant de l’Exécutif, qui s’est dit « ouvert au dialogue », a tenu à souligner que « l’objectif de la rencontre, ce n’est pas seulement pour réclamer un site de recasement. C’est un espace de dialogue qui a été érigé avec les marchands ambulants et nous-mêmes, sous l’égide de Dame Badiane, responsable de Petersen. Je leur avais expliqué que nous n’avons plus besoin de nous battre. Il faut qu’on puisse discuter ensemble pour éviter la violence, les mésententes (faute) de communication. »
Il ajoute que pour ce faire, « il faut qu’ils (marchands ambulants) soient dans un cadre formel, qu’ils s’organisent pour qu’ensemble, on puisse avoir un cadre de concertation pour (lister) tous les problèmes qu’ils rencontrent. C’est dans ce souci qu’ils m’ont invité aujourd’hui pour qu’on puisse réfléchir sur la problématique et la mise en œuvre de solutions qu’ils pensent être les meilleures. »
Concernant la demande liée au site de recasement, il a renseigné « qu’il y a un site de plus de mille places qui est en train d’être construit par le maire de Dakar-Plateau (Alioune Ndoye). 700 places sont déjà terminées. C’est le premier signe. Ils ont réclamé un autre site à l’intérieur de Petersen. Je dis que ce sont des modalités qu’on va étudier avec la hiérarchie pour voir ce qu’on peut donner, mais il y a d’autres sites prévus à Diamniadio. Pour dire que le chef de l’État, Macky Sall, nous a demandés de nous ouvrir pour accompagner les marchands ambulants dans la quête de solutions ».
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L'HECATOMBE APRES LA PLUIE
Les premières pluies ont commencé à tomber à l’intérieur du pays. Mais au Ranch de Dolly, situé dans la zone sylvopastorale, dans le département de Linguère, c’est l’hécatombe. En effet, plus de 1300 moutons sont morts à cause de la forte pluie
Les premières pluies ont commencé à tomber à l’intérieur du pays. Mais au Ranch de Dolly, situé dans la zone sylvopastorale, dans le département de Linguère, c’est l’hécatombe. En effet, plus de 1300 moutons sont morts à cause de la forte pluie, accompagnée d’un vent violent.
La forte pluie enregistrée vendredi dernier à l’intérieur du pays a fait plusieurs dégâts. Et le cheptel a en payé un lourd tribut. Dans le département de Linguère, précisément au Ranch de Dolly, situé dans la zone sylvopastorale, après cette forte pluie accompagnée d’un vent violent, 1300 têtes de bétail ont été tuées suite à un choc thermique causé par les 48 mm de pluie. Il faut à ce propos signaler que le choc a particulièrement touché les femelles qui sont actuellement très faibles à cause de la cherté de l’aliment de bétail. D’ailleurs, après ces pertes enregistrées, le ministre de l’Elevage Aly Saleh, dit-on, a effectué une descente sur les lieux pour s’enquérir de la situation. Il faut rappeler que ce n’est pas la première fois que le Ranch de Dolly vit une situation pareille. En juillet 2018, plus de 10 000 moutons et chèvres avaient aussi été tués par une forte pluie, ainsi qu’une centaine de bœufs qui avaient été retrouvés morts sur les lieux.
400 ruminants morts à Podor
Cette même situation a été notée récemment dans le Saloum où plusieurs bêtes sont mortes. Idem à Podor où 400 ruminants composés de moutons et de chèvres sont morts par noyade, à cause des eaux pluviales. Une information donnée par le sous-préfet de Cas-Cas, reprise par Seneweb. Et ce sont les villages de Parangol et de Nanaye Peulh, situés dans cette commune, qui ont été touchés. « Nous avons recensé la perte de 238 ovins (moutons), de 234 caprins (chèvres) et de 3 bovins (vaches), lors de notre première visite », a précisé Oumar Sy. « La forte pluie survenue vendredi en fin d’après-midi, avec 40 mm, a surpris le cheptel dans les pâturages. J’ai perdu 56 chèvres, 39 moutons et une vache qui sont tous noyés dans les mares occasionnées par la pluie », s’est désolé Alassane Sewndou Bâ, un éleveur du village d’Aéré Waandé.
Le désarroi du chef de village qui dénonce l’attitude des autorités
« La pluie a démarré entre 16h et 17h, après quelques minutes, une pause est notée et le vent s’en suivait. Et avec la fraîcheur du vent, les moutons ne pouvaient plus tenir parce qu’ils n’avaient plus de quoi brouter depuis très longtemps. Il n’y avait plus d’herbes dans certaines zones du ranch. Et le gouvernement subventionnait rarement les aliments de bétail. Depuis le départ de Aminata Mbengue Ndiaye (du ministère de l’Elevage), les aliments sont presque hors subvention. Nous venons juste de recevoir un quota en aliments et cela fait plus de trois mois que le pâturage est vide. C’est pourquoi nous avons perdu beaucoup de têtes. Certains éleveurs ont même perdu des troupeaux entiers. Nous avons reçu la visite de l’inspecteur de l’Elevage et le directeur du ranch pour recenser le nombre de sujets perdus mais là aussi il y a problème parce que certains éleveurs ne font pas partie du recensement. Nous ne savons pas comment cela a pu avoir lieu ».
Ismaëla Sow, Président des éleveurs du Sénégal
« La plupart des moutons morts sont des femelles et non des béliers »
Président des éleveurs du Sénégal, Ismaël Sow a abondé dans le même sens que le directeur de l’Elevage, suite à la mort de plus d’un millier de moutons au Ranch de Dolly. « La plupart des moutons morts sont soit des femelles soit du bétail mal nourri ou faible. En général, il n’y a pas de béliers, car les moutons que l’on prépare pour la Tabaski sont sélectionnés très tôt, font l’objet d’une attention particulière et sont très bien nourris », a-t-il dit. Toutes choses qui font, selon lui, qu’il n’y a pas de soucis à se faire pour la Tabaski. Il a par ailleurs rappelé que ce n’est pas la première fois qu’on connait ce genre de catastrophe après les premières pluies.
« 90% des moutons de Tabaski viennent de la Mauritanie »
Sur la fermeture des frontières avec le Mali, Ismaëla Sow a tenu à préciser que cela ne va également pas avoir un grand impact sur la Tabaski, notamment sur la rareté ou la cherté des moutons. « Ce que les gens ne savent pas, c’est que la plupart des moutons de Tabaski ne proviennent pas du Mali. C’est plutôt les bœufs qui viennent du Mali ou du Burkina. Les moutons qui entrent au Sénégal pendant la période de la Tabaski proviennent à 90% de la Mauritanie », précise-t-il. En réalité, indique le président des éleveurs du Sénégal, juste après la Korité, certains Mauritaniens emmènent leurs troupeaux en pâturage en allant vers le Mali ou vers Kayes où la nature est verdoyante. Ce qui fait qu’à l’approche de la Tabaski, ils quittent cette zone pour venir directement au Sénégal. C’est ce qui fait croire que les moutons proviennent du Mali. « Après la fermeture de la frontière, ils ont changé de destinations, car ils savent que s’ils passent par le Mali, ils ne pourront pas entrer au Sénégal. C’est pourquoi ils passent maintenant par Bakel, Podor, Matam, Ourossogui, etc. », a expliqué Ismaël Sow.
Les assurances du directeur de l’Elevage, Dame Sow
« Il n’y aura pas d’incidence sur la Tabaski »
À 5 semaines de la Tabaski, les dernières pluies qui ont décimé le bétail au Ranch de Dolly et à Podor, occasionnant des milliers de pertes, inquiètent les populations. Une inquiétude accentuée par la fermeture des frontières avec le Mali. Face à cette situation, le directeur de l’Elevage s’est voulu rassurant. « Il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour la Tabaski, car ces mortalités ne touchent pas les moutons de Tabaski. Parmi ces bêtes tuées après la forte pluie, il n’y a pas de béliers et s’il y en a, c’est de manière exceptionnelle. Ce qui veut dire qu’il ne peut pas y avoir d’incidence sur la Tabaski », a expliqué Dame Sow. Il ajoute : « La plupart des moutons qui ont été décimés par les fortes pluies du vendredi dernier sont des femelles et de petits ruminants. Ces bêtes sont faibles et ne peuvent pas résister en général aux vents violents ou à de fortes pluies. En général, elles sont tuées suite à un choc thermique, c’est-à-dire une différence de température, et il est difficile de les récupérer ». M. Sow a par ailleurs rappelé que le Sénégal a vécu la même situation les années dernières, mais là encore, c’était essentiellement des femelles qui étaient touchées et c’était d’une très grande ampleur.
« Nous n’avons pas pour le moment de grosses inquiétudes »
Par rapport à la fermeture des frontières avec le Mali et les éventuels risques que cela pourrait avoir sur le ravitaillement en moutons pour la Tabaski, le directeur de l’Elevage a été on ne peut plus prudent. « Pour l’instant, on ne peut pas se prononcer sur cela, nous sommes en train de suivre la situation au jour le jour, mais nous n’avons pas pour le moment de grosses inquiétudes. C’est une situation évolutive et à tout moment ça peut changer », s’est-il contenté de dire. Selon lui, dans le courant des 30 derniers jours avant la Tabaski, les services du ministère de l’Elevage feront un « suivi quotidien » sur l’ensemble du territoire national.
URGENCE ALIMENTAIRE AU TCHAD
Le Tchad, troisième pays le moins développé au monde selon l'ONU, a déclaré "l'urgence alimentaire" en raison de la "détérioration constante de la situation nutritionnelle" en raison de la guerre en Ukraine, selon un décret rendu public jeudi
Selon les Nations Unies, en 2021, 5,5 millions de Tchadiens, soit plus du tiers de la population de ce pays enclavé d'Afrique centrale, avaient besoin d'une "aide humanitaire d'urgence". Une situation qui s'est aggravée en raison de la guerre en Ukraine où la Russie a imposé un blocus sur les céréales ukrainiennes. Le décret, signé par le chef de la junte au pouvoir, Mahamat Idriss Déby Itno, fait état d'un "risque grandissant que les populations encourent si aucune assistance humanitaire comprenant une aide alimentaire (...) n'est apportée". "Le gouvernement fait appel à tous les acteurs nationaux et les partenaires internationaux à venir en aide aux populations", poursuit le décret.
L'offensive de la Russie contre l'Ukraine -- qui assurent notamment à elles deux 30% des exportations mondiales de blé -- a conduit à une flambée des cours des céréales et des huiles, dont les prix ont dépassé ceux des printemps arabes de 2011 et des émeutes de la faim de 2008. L'ONU craint "un ouragan de famines", essentiellement dans des pays africains qui importaient plus de la moitié de leur blé d'Ukraine ou de Russie. La guerre provoquée fin février par la Russie, en plus de ravager l'Ukraine, "attise aussi une crise mondiale tri-dimensionnelle, de l'alimentation, de l'énergie et de la finance qui plombe les peuples, les pays et les économies les plus vulnérables", a déclaré mercredi secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
La crainte d'une crise alimentaire d'envergure est particulièrement ressentie en Afrique où dans de nombreux pays, une population majoritairement pauvre est frappée directement par la hausse des prix - que les Etats ne peuvent enrayer faute de ressources financières - quand les habitants ne sont pas directement menacés par millions de famine, comme dans la Corne de l'Afrique, soumise à une terrible sécheresse.
IL FAUT QUE BELMADI RESPECTE LES AUTRES ÉQUIPES
Le sélectionneur de la Guinée équatoriale Juan Micha a recadré le coach algérien. En marge de la conférence de presse de publication de sa liste, Djamel Belmadi a dit que son équipe était meilleure que les nations africaines qualifiées pour le Mondial
« Il faut qu’il (Djamel Belmadi) respecte les autres équipes ». Une pique du sélectionneur de la Guinée équatoriale, Juan Micha, pour recadrer le coach algérien. En marge de la conférence de presse de publication de sa liste, Djamel Belmadi a dit que son équipe était meilleure que les nations africaines qualifiées pour le Mondial 2022 : « cinq équipes sont qualifiées en Coupe du monde. Sénégal on l’a battu deux fois. Cameroun une fois et demie. Tunisie deux fois. Le Ghana, on les a battus une fois. Mali deux fois. Le Maroc, on ne l’a jamais joué. On a battu toutes les grandes équipes. C’est les faits qui parlent. »
Pour l’ancien attaquant équato-guinéen, qui répond au micro de Sport News Africa, il ne sert à rien de fanfaronner dans des conférences de presse, ajoutant que si le technicien algérien pense qu’il à la meilleure formation africaine, il doit le montrer sur les pelouses.
« Vous savez le football est fait de victoires et défaites, relève-t-il, ironique. Nous avions beaucoup de respect pour l’Algérie avant de les affronter à la CAN. Nous savions qu’ils étaient les favoris. Ils avaient joué 35 matches sans défaite. Si nous les avons battus, c’est parce que nous avons été meilleurs. L’Algérie était la meilleure équipe. Il pouvait dire qu’il était le meilleur entraîneur mais toute chose a une fin. Ce n’est plus le cas. »
Le 16 janvier 2021 à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Cameroun 2021, la Guinée équatoriale a mis un terme à l’invincibilité de l’Algérie alors championne d’Afrique en titre, battue 1-0. Une défaite suivie d’une élimination dès le premier tour des joutes continentales.
Suite à l’élimination de l’Algérie par le Cameroun lors des barrages pour le Mondial Qatar 2022, le sélectionneur du Nzalang nacional enchaîne qu’« on ne peut pas toujours gagner dans le football. S’il croit qu’il est encore le meilleur, il doit le prouver. Mais on constate qu’il n’a pas pu se qualifier à la Coupe du monde (rires). Un entraîneur assume les victoires de son équipe mais aussi les défaites ».
La Guinée Équatoriale affronte la Tunisie, dans le Groupe J, pour le compte de la 1ère journée des éliminatoires de la CAN Côte d’Ivoire 2023.
AU CŒUR DE L’ACTION DE MAINTIEN DE L'ORDRE
La Police a présenté, jeudi, son rapport d’activités 2021 qui revient sur les opérations de saisie de drogue, l’arrestation de présumés terroristes, la lutte contre la migration irrégulière, la densification et le maillage du territoire, etc.
La Police a présenté, jeudi, son rapport d’activités pour l’année 2021 qui revient sur les opérations de saisie de drogue, l’arrestation de présumés terroristes, la lutte contre la migration irrégulière, la densification et le maillage sécuritaire du territoire national, etc.
S’agissant de la drogue, le document consulté par l’APS souligne que ’’les données statistiques montrent que les saisies record concernent le chanvre indien, avec la région de Thiès (929,1 kg) en tête, suivie de Kolda (377 kg), Dakar (186,877 kg), Sédhiou (144,6 kg) et Diourbel (128,5 kg)’’.
Il précise que ’’ces saisies ont été effectuées entre juin (18%), avril (17%) et mai (13%), correspondant à la levée des restrictions des mouvements des personnes à l’occasion de la lutte contre la pandémie du Covid-19’’.
Le rapport fait état de différentes nationalités impliquées dans ce trafic de drogues mais les Sénégalais arrivent en tête avec 478 individus interpelés, suivis des Nigérians (34), des Guinéens (10), des Turcs (05), des Sierra léonais (04), des Indiens (04), des Gambiens (04), des Maliens (03).
Au Sénégal, précise la Police, le trafic de drogues ’’est marqué par la culture, le transit, la consommation pour le cannabis, mais aussi le transit et la consommation pour la cocaïne et l’héroïne, et l’apparition des drogues de synthèse’’.
Elle fait remarquer une ’’tendance haussière’’ des saisies de chanvre indien qui s’explique par ’’le développement de la culture de la variété dite + verte+ ou +karones+ ; la pluralité des zones de culture ; le contournement des postes de contrôle situés sur les axes routiers’’.
Dans le cadre de lutte contre ce phénomène, la Police signale la mise en place, à l’AIBD, d’un dispositif de contrôle et de veille pour ’’contrecarrer les mules’’, l’implantation des Unités de lutte aux frontières terrestres (UL) et aérienne (CAAT), l’institutionnalisation d’accords de partenariats de l’OCRTIS avec d’autres structures comme la Marine et les Douanes.
En 2021, la Police dit avoir multiplié les actions de lutte contre le terrorisme ayant permis l’arrestation de trois (03) présumés terroristes de nationalité syrienne présentés au Parquet.
Elle rappelle que ’’les réseaux terroristes constituent une réelle menace pour la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat’’.
Le rapport souligne que pour lutter contre ce phénomène, ’’la Direction générale de la police nationale, sur fonds propres, a réservé un traitement particulier aux services impliqués au premier plan, notamment la DCE, la DSP, la BIP, la DGMI, en mettant à leur disposition des équipements spécifiques de dernière génération devant leur permettre de faire face à une éventuelle attaque’’.
Le document signale qu’en plus des efforts consentis par les partenaires dans le cadre de la coopération internationale, ’’une Brigade antiterroriste a été récemment créée au sein de la Direction de la police judiciaire (DPJ) pour renforcer le dispositif existant’’.
Dans le cadre de la gestion des flux migratoires et la lutte contre la migration irrégulière, le rapport indique que du 1er janvier au 31 décembre 2021, la DPAF a enregistré 2.029.668 entrées de passagers sur le territoire national contre 1.971.191 sorties.
En 2020, les statistiques s’établissaient comme suit : 1.046.025 entrées contre 1.035.332 sorties.
En 2021, il a été enregistré l’entrée sur le territoire national de 1.019.372 Sénégalais contre 1.010.286 étrangers.
La même source note que ’’pour les sorties, il a été constaté le franchissement de la frontière par 1.104.145 Sénégalais contre 867.046 étrangers’’.
Le rapport fait état d’un pic des flux migratoires pour la période de septembre à décembre, une situation observée sur les frontières terrestres, maritimes ou aériennes.
Selon la Police, ’’ces augmentations des flux s’expliquent par l’allégement des mesures de restrictions à la circulation des personnes, l’ouverture de certaines frontières occasionnant des mouvements de travailleurs saisonniers vers le Sénégal, particulièrement vers Dakar, les Niayes, la vallée du fleuve Sénégal et le sud du pays’’.
Elle rappelle qu’en 2021, ’’il a été noté une tendance baissière de la délinquance et de la criminalité de 02,19%, même s’il y a lieu de souligner que des actes de délinquance isolés sont parfois signalés’’.
Selon le rapport, l’année 2021 a vu la densification et le maillage sécuritaire du territoire national avec l’installation de caméras thermiques et mobiles contre les incendies lors des grands rassemblements ; l’installation et la mise en service de caméras de surveillance sur l’étendue du territoire.
A cela s’ajoutent la création d’un nouveau sous groupement du GMI de Dakar dénommé ‘’INTER COGIC’’ installé dans la banlieue dakaroise, l’inauguration de sept (07) nouveaux commissariats de police à Dakar (Parcelles Assainies Unité 15, Golf sud, Diamaguene Sicap Mbao, Yeumbeul COMICO, Rufisque-Est, ZAC Mbao), la décentralisation des activités de la Police technique et scientifique par l’ouverture d’antennes dans certaines régions et départements.
Le document rappelle aussi le démarrage des activités des Groupes opérationnels du GMI à Diourbel, Kolda et Kédougou, la construction de nouveaux Postes frontaliers, d’Antennes de Division nationale de lutte contre le trafic illicite de migrants et pratiques assimilées, la construction d’une Brigade antiterroriste au niveau de la DPJ, les détachements fluviaux mixtes (Police-Douanes) à Bettenty et à Djinack, Bara, la construction d’une Salle de simulation de scène de crime pour la Police technique et scientifique.
Il y a également les acquisitions d’un laboratoire mobile pour la Police technique et scientifique, de matériels de détection de fraude documentaire, de vedettes et de drones de surveillance.
Pour l’année 2022, la Police nationale se dit ’’résolument engagée’’ dans l’actualisation de ses outils et méthodes de travail avec l’ouverture prochaine de nouveaux commissariats dans les régions, le renforcement des effectifs, la modernisation des moyens d’investigation et d’enquête, le renforcement de la veille technologique et d’alerte pour une anticipation sur les menaces émergentes.
Elle compte acquérir un laboratoire d’analyse ADN et de balistiques, ouvrir des bureaux d’accueil secondaires à l’extérieur à Ottawa (Canada), Marseille (France), Naples (Italie), Pretoria (Afrique du Sud) et au Brésil.
De même, elle prévoit d’augmenter la durée de validité du passeport de cinq (05) à 10 ans, d’ouvrir et rendre opérationnelles des Unités de lutte (UL) de Mpack, Moussala, Colobane, Dembacané, Nganda, Seleti, Bakel, Gourel Oumar Ly, Diawara et Sonaba, d’implanter des UL à Tivaouane, Medina Yoro Foula, Dioffior, Foundiougne, Kanel, Ranérou Ferlo.
DÉBATS PASSIONNÉS SUR LE PATRIMOINE RESTITUÉ À L'AFRIQUE
Lors du colloque scientifique de la Biennale, historiens et philosophes ont débattu des moyens de réinvestir de signification les objets qui reviennent et de les reconnecter à l'Afrique actuelle
"On m'a dit qu'il y avait ici l'âme de l'Afrique ?", souffle un visiteur d'origine africaine à un masque figé dans un musée européen. Dans un rire fou, le masque prend vie sous la forme d'une femme et assène: "Tu ne trouveras ni la vérité sur tes ancêtres, ni ton passé: ici l'Afrique est éteinte!".
"Je suis le cri muet de l'Afrique", poursuit le masque dans "Les Restes suprêmes". Cette oeuvre théâtrale, plastique et performative, création mondiale du metteur en scène rwandais Dorcy Rugamba, a été jouée pour la première fois à Dakar lors de la Biennale d'art contemporain africain.
Comme on épie par le trou d'une serrure un secret de famille, le spectateur est invité à regarder sous les angles morts du récit officiel de l'histoire coloniale qui opposait mondes "civilisé" et "primitif". Partie prenante de l'oeuvre, il se déplace tout au long de la performance et suit le masque à l'intérieur et à l'extérieur de grandes pièces criblées d'ouvertures qui reconstituent les décors de quatre époques.
"Si tu me suis, je te ferai faire la visite des fleuves qui nous ont conduits de tes ancêtres en ces lieux" dit le masque, incarné par la comédienne française Nathalie Vairac, à Malang, le personnage du visiteur. Mais "nous marcherons dans la boue", prévient-il.
Choqué, bouleversé ou riant face aux inepties de la propagande coloniale, le public déambule dans les lieux de séjour du masque en Europe après son arrachement à l'Afrique: chez un "scientifique" de la fin du XIXe, qui veut prouver une prétendue supériorité des Européens sur les Africains en mesurant des crânes, puis chez un général belge ayant bel et bien existé qui conservait dans sa maison les crânes de trois dignitaires africains rapportés de ses expéditions.
L'oeuvre évoque la spoliation des corps. "Des scientifiques commandaient aux conquérants des restes humains par milliers qui ont servi à élaborer des théories raciales et des stéréotypes", dit M. Rugamba.
"Intranquillité"
Ultime décor: les collines du Rwanda, le pays de Dorcy Rugamba. Le masque y est investi d'un nouvel imaginaire lors d'une cérémonie d'initiation. Malang apprend à "désapprendre le passé".
"J'ai été bouleversée par cette performance", a confié l'universitaire française Bénédicte Savoy lors d'un débat après une représentation. "Elle m'a paru traduire en une heure des choses qu'on lit normalement sur des centaines de pages".
Mme Savoy et l'écrivain sénégalais Felwine Sarr ont publié fin 2018 un rapport qui a fait date sur la restitution du patrimoine culturel africain.
Depuis, le sujet est "dans l'espace public" et n'est plus une affaire de spécialistes. "Les musées sont obligés de faire un travail de transparence et de réflexion sur les collections dites ethnographiques, c'est sans précédent; ces musées sont entrés dans un âge d'intranquillité", souligne M. Sarr.
En 2021, Paris a restitué au Bénin 26 oeuvres des trésors royaux d'Abomey, pillées en 1892 par les troupes françaises. Elles étaient conservées au musée parisien du Quai Branly.
La France a restitué un sabre au Sénégal en 2019 et une couronne à Madagascar en 2020.
Récemment, l'exposition des trésors royaux à Cotonou a attiré près de 200.000 visiteurs en 40 jours, selon les autorités.
"Le Bénin veut +républicaniser+ ces objets, c'est une magnifique aventure!", se réjouit M. Rugamba. "Ces objets vont permettre à la communauté de se réinventer autour de cet héritage".
"De plein fouet"
Des centaines de milliers d'oeuvres d'art africain sont détenues en Occident dans des musées ou des collections privées. Les opinions africaines manifestent une sensibilité accrue à la question, alors qu'une réticence persiste de la part des collectionneurs ou des musées, en Europe notamment, devant l'éventualité de restituer.
Felwine Sarr se félicite du "regain" de demandes que la restitution au Bénin a entraînée de la part d'autres pays africains. En 2019, "sept pays d'Afrique de l'Ouest ont demandé l'équivalent de 10.000 objets, y compris des pays qui étaient en guerre et dont on se serait attendu à ce qu'ils aient d'autres préoccupations", relève-t-il.
Lors du colloque scientifique de la Biennale, historiens et philosophes ont débattu des moyens de réinvestir de signification les objets qui reviennent et de les reconnecter à l'Afrique actuelle.
Un objet n'a pas forcément vocation à se retrouver dans un musée africain, dit M. Sarr: il peut repartir dans une communauté s'il a une fonction rituelle et qu'elle le réclame, ou être confié à une université pour la recherche, souligne-t-il.
Dialika Haile Sané, scénariste trentenaire, confie avoir reçu "de plein fouet" l'émotion des "Restes suprêmes". Selon elle, il n'y a "pas de raison" que ces oeuvres "ne reviennent pas là où elles sont nées"."Si on ne se réapproprie pas ce qui nous appartient, on ne peut pas réellement avancer".
LA CEDEAO DOIT ENCORE AFFRONTER DE NOMBREUX DÉFIS
Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Malick Sall, a mis en exergue, jeudi, à Dakar, les nombreux défis que doit encore relever la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la réalisation de ses objectifs.
Dakar, 2 juin (APS) - Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Malick Sall, a mis en exergue, jeudi, à Dakar, les nombreux défis que doit encore relever la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la réalisation de ses objectifs.
‘’La route est encore longue et de nouveaux défis ont émergé’’, a dit M. Sall en lançant les journées de la CEDEAO 2022.
‘’Défis de la CEDEAO dans le cadre de la Vision 2050’’ est le thème ces journées qui se tiennent à l’occasion de la célébration du 47e anniversaire de l’organisation régionale.
Cet anniversaire est célébré dans un ‘’contexte particulier’’, qui est marqué par de ‘’nombreux défis’’, a souligné Malick Sall. Selon lui, après le Covid-19, l’invasion menée par la Russie en Ukraine a mis à l’épreuve le tissu social et économique de nombreux pays, dont ceux de la région Afrique de l’Ouest.
La guerre russo-ukrainienne a entrainé une hausse des prix des denrées alimentaires et des produits pétroliers, ainsi que le renchérissement des intrants agricoles, avec des ‘’effets négatifs sur la sécurité alimentaire’’ et la ‘’croissance économique’’ en faisant planer une menace sur le climat social, a rappelé M. Sall.
Il a souligné la nécessité, pour la CEDEAO, d’‘’apporter des réponses positives’’ et ‘’coordonnées’’ à cette situation.
Tout cela montre, selon lui, l’importance de la Vision 2050 de la CEDEAO, ainsi que celle d’adapter les réponses collectives face aux nouveaux défis.
Le garde des Sceaux a appelé à la diffusion de la Vision 2050, qui a été adoptée lors d’un sommet des chefs d’Etat à Abuja, au Nigeria, en décembre dernier. Il s’agit de favoriser son appropriation par les populations, a-t-il expliqué.
La Vision 2050 doit permettre, dans les trente prochaines années, d’en arriver à une ‘’communauté des peuples pleinement intégrée, vivant dans la stabilité et jouissant effectivement de leurs droits fondamentaux’’.
Selon le communiqué issu du sommet d’Abuja, la CEDEAO veut, d’ici à 2050, bâtir ‘’une communauté de peuples pleinement intégrée dans une région paisible et prospère, avec des institutions fortes et respectueuses des libertés fondamentales, œuvrant pour un développement inclusif et durable’’.
Selon Mame Thierno Diallo, représentant du directeur général du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) à la cérémonie, un regard rétrospectif permet de voir la ‘’pertinence’’ de la CEDEAO, qui joue un ‘’rôle majeur dans la stabilisation’’ de l’Afrique de l’Ouest. Le GIABA favorise les relations entre ses Etats membres et contribue aux progrès du continent, a-t-il dit, relevant qu’elle a ‘’su faire face’’ aux difficultés.
Le GIABA est une ‘’organisation vivante’’, selon M. Diallo. Il estime que ‘’si elle a su répondre aux défis, elle doit œuvrer à les prévenir’’ pour favoriser la stabilité de la région.
Mame Thierno Diallo s’est appesanti sur la nécessité pour la CEDEAO de faire preuve de ‘’résilience’’.
Créée en 1975, la CEDEAO a pour objectif de promouvoir la coopération économique et politique entre ses 15 Etats membres : le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Liberia, le Mali, le Niger, le Nigeria, la Sierra Leone, le Sénégal et le Togo.