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26 août 2025
DAKAR PATAUGE VERS LE PASSÉ
Si plusieurs quartiers de la capitale ont été fortement touchés par les pluies du vendredi et du samedi, la Zone de Captage et Hann Maristes, notamment Bellevue, ont été totalement noyés
Si plusieurs quartiers de la capitale ont été fortement touchés par les pluies du vendredi et du samedi, la Zone de Captage et Hann Maristes, notamment Bellevue, ont été totalement noyés. Avec le déclenchement du Plan Orsec, les pompiers et militaires s’échinent à assécher ces zones avec le traditionnel système de pompage.
C’est une situation qui se reproduit. Après les 126 mm du vendredi, une partie de la capitale a été engloutie. Un sinistre qui rappelle les fâcheuses inondations de 2005, qui avaient accéléré la création de la Cité Jaxaay pour relocaliser des sinistrés. 17 ans plus tard, rien n’a changé… La Zone de captage, jadis bidonville appelé Khelcom, fait de taudis, n’aurait pas dû… exister si les autorités avaient été conséquentes.
Au lendemain des inondations, les autorités de l’époque se sont précipitées pour morceler la zone et en faire une zone d’habitation. C’est le chaos. A la tête de deux groupes opérationnels (secours-sauvetage et travaux) mis en place après le lancement du Plan Orsec, Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Eau et de l’assainissement, qui a sillonné les zones impactées par les pluies diluviennes de ce vendredi, s’est arrêté à la Zone de captage. Ici, les populations sont prisonnières chez elles et espèrent la fin de leur calvaire. Selon Serigne Mbaye Thiam, 8 mille m3 sont pompés chaque heure au niveau de la Zone de captage grâce à une motopompe d’une capacité de 2 mille m3 par heure et deux de 1000 m3 par heure… «Tout sera fait pour permettre aux populations de sortir de ces inondations dans les meilleurs délais», rassure Serigne Mbaye Thiam, entouré du Gouverneur de Dakar, qui s’est rendu au niveau du Parc de Hann, à la centrale électrique de Bel-Air. Face à cette situation, la Senelec a logiquement interrompu la production et l’alimentation de l’électricité du poste électrique. Evidemment, plusieurs quartiers étaient plongés dans le noir pendant des heures…
A Bellevue, belle cité de nantis, située sur l’autoroute au cœur des Maristes, les populations vivent recluses chez elles. Après les inondations de 2005, rien n’a été fait pour les mettre à l’abri. Sans système d’assainissement performant, les pompiers recourent au traditionnel système de pompage. A Maristes, l’Armée, mise à contribution pour venir en appoint aux sapeurs qui devront veiller de longues nuits pour permettre aux citoyens de retrouver leur quiétude d’antan.
Il faut savoir que ces inondations ont provoqué la mort de trois personnes. Samedi, le corps d’un adolescent de 15 ans a été repêché du canal de Grand-Yoff, qui avait cédé lors des pluies diluviennes du vendredi.
Par Madiambal DIAGNE
LES CHANCES DE MACKY SALL EN 2024
L’opposition veut croire que le scrutin du 31 juillet traduit un barrage à une éventuelle nouvelle candidature du chef de l'État à la présidentielle. C’est se mentir à soi-même que d'interpréter le vote des électeurs de la sorte
La configuration de l’Assemblée nationale, issue des élections législatives du 31 juillet 2022, est inédite au Sénégal. Le pays est en passe d’être gouverné avec une majorité relative de 82 députés pour la majorité sortante Benno bokk yaakaar (Bby), 56 députés pour la Coalition Yewwi askan wi (Yaw), 24 députés pour la Coalition Wallu Senegaal et un député pour chacune de trois autres listes électorales. Cette situation va induire un jeu d’alliances et de contre-alliances en fonction des enjeux ponctuels, mais rien ne dit que des discussions, tractations et autres négociations ne permettront pas au Président Macky Sall d’aboutir à conforter sa majorité par le truchement d’un ralliement organique d’autres députés. On voit déjà s’annoncer le même phénomène qui avait conduit en janvier 2022, de nouveaux maires de l’opposition à se mettre à rallier le camp du pouvoir.
Il n’en demeure pas moins que cette nouvelle législature va indubitablement consacrer la fin d’un hégémonisme parlementaire qui consistait à donner au pouvoir en place une majorité mécanique lui permettant de faire passer, sans coup férir, tout texte de loi jusqu’aux réformes constitutionnelles. Aussi, le contrôle parlementaire de l’action du gouvernement devrait ainsi être amélioré. C’est dire qu’à l’aune du processus continu de renforcement des institutions et de l’équilibre des pouvoirs, le Sénégal aura fait un grand pas en avant.
Comment l’opposition a-t-elle pu réaliser sa prouesse ?
Les électeurs sénégalais ont voté avec une logique mathématique stupéfiante entre les deux scrutins de janvier 2022 (élections municipales et départementales) et de juillet 2022 (élections législatives). L’opposition a obtenu pratiquement les mêmes scores dans les mêmes localités, en restant sur sa posture de remise en cause du régime avec la même rhétorique et les mêmes méthodes. Les dynamiques qui s’étaient dessinées aux élections locales sont restées constantes, d’autant que le Président Macky Sall s’était jusqu’ici gardé de chercher à changer la donne pour tenir compte du coup de semonce des élections locales (voir notre chronique du 1 août 2022 : «Une si courte majorité pour Macky Sall»). On a pu noter aux élections législatives, une amplification de certaines victoires de l’opposition non pas parce que les électeurs se sont davantage mobilisés contre la majorité sortante, mais parce que l’opposition a su trouver des accords politiques pour unir les forces entre les deux grandes coalitions Yaw et Wallu Senegaal.
Le système électoral, avec un prépondérant scrutin majoritaire à un tour unique, l’y aura aidé. Le gouvernement, du fait d’une certaine naïveté politique ou une frilosité à engager une confrontation de plus avec l’opposition, a aussi laissé faire cette alliance, bancale du point de vue de la loi électorale. L’inter-coalition entre ces deux entités de l’opposition n’est pas autorisée par la loi et de surcroît, la formule a été mise en place après les délais légaux de dépôt des listes de candidatures.
Le manque de vigilance ou l’imprévoyance ont aussi permis à l’opposition de gagner 10 députés cadeaux sur le quota des députés élus par la diaspora. Il faudrait habiter sur une autre planète que la Terre pour ne pas savoir que le vote des Sénégalais de la diaspora allait profiter inexorablement à l’opposition. Le Président Macky Sall s’est-il laissé abuser par les liesses et messes de foules de compatriotes rassemblées à coup de perdiem à son hôtel lors de ses déplacements à l’étranger ? En tout cas, il avait toute la latitude, à la faveur de la nouvelle répartition des sièges de députés, de prendre en compte certaines disparités entre les circonscriptions électorales, de diminuer le quota des députés de la diaspora pour les affecter à d’autres départements où peut-être il aurait eu plus de chance ou d’atouts pour les rafler.
Le vote de la diaspora, avec moins de 55 mille voix, a permis d’élire 15 députés (moins de 10 mille voix pour élire un député) alors que le quotient national pour faire élire un député sur la liste proportionnelle est de l’ordre de 56 mille voix. Dans ces colonnes, nous avions alerté sur un tel anachronisme dans une chronique en date du 22 février 2022 intitulée : «Réduire le nombre des députés de la diaspora.» Des responsables de l’Alliance pour la République (Apr), qui se voyaient déjà dans le costume de député de la diaspora, n’avaient pas manqué de s’en prendre avec véhémence à notre analyse. Au demeurant, Bby, comme lors des élections du 23 janvier 2022, a, une fois de plus, été perdue par ses divisions. Déjà on peut se demander si véritablement Mme Aminata Touré, qui dirigeait la liste, avait bénéficié d’un soutien massif et sincère de ses camarades de coalition. Les démons des rivalités et guerres fratricides ont funestement agi de manière sournoise. Les mêmes querelles d’ego et de leadership, qui avaient conduit à des listes parallèles aux élections municipales, se sont muées en vote-sanction dans de nombreuses localités comme Dakar, Louga, Rufisque, Saint-Louis, Mbour, Ziguinchor, Kolda, Tivaouane, Kébémer, Thiès, etc. Bby a aussi perdu dans certaines circonscriptions du fait de l’arrogance de ses responsables locaux.
C’est par exemple le cas à Sedhiou, où le ministre Abdoulaye Diop a eu l’outrecuidance de dire qu’il aura le vote de sa ville dans sa poche, aussi longtemps qu’il aura son argent ; ou qui a provoqué l’ire des populations du Balantacounda, notamment de Simbandi Balante, en snobant avec arrogance les chefs religieux du patelin. Nous alertions en vain, le 3 février 2020, dans un texte titré : «Tout droit dans le mur en klaxonnant», que «l’humilité manque aux hommes et femmes du gouvernement.
L’ivresse du pouvoir fait son lit et une certaine arrogance s’étale sous nos yeux et… le minimum attendu des élites au pouvoir est une marque d’attention». Un autre facteur notoire qui a favorisé les bons suffrages de l’opposition dans certaines villes dites religieuses, tiendrait pour beaucoup à des querelles internes au sein des familles religieuses régnantes. Il apparaît que dans un contexte où tous les membres éminents d’une famille religieuse veulent devenir «calife à la place du calife», toute empathie manifestée par le calife à l’endroit du chef de l’Etat provoque un effet contraire ou même une défiance de la part des autres. Finalement, le soutien affiché ou supposé d’un guide religieux se révèle contre-productif !
Les objectifs ratés de l’opposition
L’opposition avait annoncé deux objectifs : celui d’imposer la cohabitation au Président Macky Sall et celui de faire des élections législatives une sorte de référendum sur une éventuelle candidature du Président Macky Sall à l’élection présidentielle de 2024. Elle a manifestement manqué ses paris. Le Président Macky Sall a les coudées franches pour former un gouvernement. Mais des responsables de l’opposition veulent encore croire que le vote du 31 juillet 2022 traduirait indubitablement un barrage à une éventuelle nouvelle candidature de Macky Sall à la Présidentielle. En démocratie, chacun est libre de ses opinions, mais franchement c’est se mentir à soi-même que de chercher à interpréter le vote des électeurs de la sorte. Qui plus est, les scores réalisés par l’opposition, pour bons qu’ils puissent être, ne traduisent pas un raz-de-marée, encore que plus de 54% des électeurs ne se sont pas sentis concernés par le scrutin, pour s’être abstenus. On peut augurer que si les électeurs abstentionnistes souscrivaient à l’idée du barrage à une éventuelle candidature, ils ne se feraient pas prier pour se mobiliser et aller aux urnes. Macky Sall avait été élu en 2019 au premier tour de scrutin avec 58,26% des voix, avec un taux de participation de 66,27%. Idrissa Seck, arrivé deuxième à cette élection et qui a rejoint le camp du Président Sall, avait obtenu 20,52% des voix. C’est dire que la question de la candidature de Macky Sall en 2024 reste ouverte, d’autant que sa légalité ne semble plus faire l’objet d’un débat sérieux.
Hypothèse numéro 1 : Macky Sall candidat en 2024
On ne peut que faire dans la conjecture. Le Président Macky Sall n’a pas encore fait savoir qu’il songe à se déclarer candidat pour l’élection de 2024. Aussi, on ne saurait préjuger de la décision que le Conseil constitutionnel, seul organe habilité à déclarer la recevabilité des candidatures, donnerait le cas échéant. Mais il reste qu’une candidature de Macky Sall pourrait avoir de bonnes chances de succès. On peut considérer que l’actuelle opposition a fini de faire le plein de ses voix, qui restent constantes entre janvier 2022 et juillet 2022, dans la fourchette d’1,5 million d’électeurs. Quels chamboulements politiques ou graves échecs de Macky Sall pourraient booster un tel électorat ? Depuis 2007, pour gagner une Présidentielle, il faudrait au moins plus de 2 millions d’électeurs. Le Président Macky Sall avait rempilé en 2019 avec quelque 2 555 426 électeurs.
On ne saurait lire dans une boule de cristal seulement, encore une fois, on peut relever que la grande majorité des électeurs qui s’étaient abstenus, dans les mêmes proportions en janvier 2022 et juillet 2022, ne pourraient être des voix farouchement hostiles à Macky Sall. Sans doute que parmi ces abstentionnistes, il en existe de nombreux qui ne voudraient pas lui donner un blanc-seing parce que rendus timorés par une perception négative de l’action gouvernementale mais, à l’opposé, ne se trouveraient point rassurés par les leaders qui se présentent comme une alternative. Quelle offre politique et quelle approche nouvelles le Président Sall pourra-t-il mettre en œuvre pour séduire ou décider une bonne partie de cette importante réserve ou stock de voix électorales, à continuer à lui faire confiance comme en 2019 ? Il lui appartiendrait de déterminer sa marge de manœuvre en tenant compte des insatisfactions quant à son casting gouvernemental et la perception de sa gouvernance.
Le Président Sall a un bilan des réalisations qui plaide pour lui. Son opposition a occulté un tel débat qui ne l’arrangeait guère. Tout autant, elle ne présente aucune offre programmatique ou de gouvernance, sinon que de prôner le «dégagisme» aveugle et de crier, sans jamais en rapporter une preuve, à d’éternels complots et prévarications des ressources publiques. Il restera toujours au Président Sall à faire reluire son image sur les principes de bonne gouvernance, d’égalité des citoyens devant la loi et d’autorité vis-à-vis de ses collaborateurs qui ne sont pas toujours des modèles de probité, de compétence et d’humilité. La tâche ne devrait pas être ardue d’autant qu’on ne trouverait pas «plus propre» dans le camp de l’opposition. La gestion des collectivités locales gagnées par les opposants en janvier 2022 révèle de graves carences et tenez-vous bien, des scandales fonciers et des détournements d’aides sociales décriés par les populations. Ça promet alors ! Il y a aussi une grande soif ou envie d’autorité pour faire respecter l’ordre et la loi par les citoyens. N’importe quel quidam se permet de menacer, terroriser ses concitoyens, défier la loi et d’insulter et de chahuter à tous vents les institutions publiques, les autorités religieuses et morales. On peut défier impunément son monde et saccager tranquillement les biens publics et insulter ou agresser physiquement son voisin.
La masse silencieuse de citoyens abhorre ce laisser-aller ou ce laxisme qui se développe sous nos yeux. On se surprend à être nostalgique de Léopold Sédar Senghor, qui disait «avoir une main de fer dans un gant de velours». Qu’il inspire ! C’est donc l’heure pour Macky Sall d’abattre sa carte s’il veut être candidat. Ce serait le moyen de savoir avec qui il pourrait tenter le challenge et qui aurait-il face à lui.
Hypothèse 2 : Macky Sall ne se présente pas en 2024
Par contre, si le Président Sall se mettait à déclarer hic et nunc qu’il ne serait pas candidat en 2024, il saborderait le reste de son mandat en se transformant en véritable «canard boiteux». Il ne pourrait plus faire preuve de la moindre autorité et ses collaborateurs et partisans se mettraient alors à préparer leur avenir sans lui. Il s’y ajoute que son désistement provoquera fatalement un foisonnement de candidatures provenant du même camp de Bby, avec des candidats désignés par chacune des composantes de la coalition, encore qu’au sein de l’Apr, la plupart des responsables politiques pensent à être candidat à chaque fois qu’ils font leurs ablutions pour chacune des cinq prières rituelles musulmanes de la journée. Une multitude de candidatures au sein du même bord politique aura pour conséquence de saucissonner leur électorat au risque de ne pas trouver un porte-étendard à un éventuel second tour d’une Présidentielle. De brillants esprits songeraient à une tropicalisation du schéma russe «Poutine-Medvedev».
Cette formule apparaît comme un pis-aller, car ce «Medvedev» compterait principalement sur le soutien de «Macky-Poutine» pour se faire élire. Alors pourquoi Macky Sall ne se ferait-il pas élire lui-même directement car on n’est mieux servi que par soi-même ?
LE TER POUR SOULAGER
La mise en exploitation du Train express régional (TER) correspond à une option des pouvoirs publics sénégalais de miser sur les transports de masse pour apporter des réponses aux difficultés rencontrées par les populations dans ce domaine
Tivaouane, 8 août (APS) - La mise en exploitation du Train express régional (TER) correspond à une option des pouvoirs publics sénégalais de miser sur les transports de masse pour apporter des réponses aux difficultés rencontrées par les populations dans ce domaine tout en contribuant à moderniser le secteur, estime le directeur général de la société nationale du TER (SN/TER), Abdou Ndéné Sall.
Les populations sénégalaises, qui jusque-là "vivaient un calvaire indescriptible, sont aujourd’hui très satisfaites des conditions de voyage avec le Train express régional. J’en ai la preuve car il arrive souvent que je me mette dans leur condition", a-t-il déclaré à l’APS.
Selon Abdou Ndéné Sall, le choix du TER, comme moyen de transport de masse, s’inscrit aussi dans une volonté des pouvoirs publics de "moderniser" les moyens de déplacement des Sénégalais.
Le DG de la société nationale du TER a noté, dans l’aboutissement de ce projet, "le rôle déterminant du chef de l’État qui tenait à soulager les grandes difficultés des compatriotes et surtout ceux qui venaient de la banlieue dakaroise".
La signature de l’autorisation de mise en exploitation commerciale du TER "prouve la sûreté et la performance opérationnelle de ce bijou qui fait la fierté de tous les Africains", a-t-il soutenu.
"Pour avoir participé à la conception, à la réalisation et à l’exploitation du train express régional, nous avons le sentiment que la fierté est totale depuis le démarrage de cet outil de transport massif qui, non seulement soulage les Sénégalais (…), mais surtout permet au Sénégal de rentrer dans l’histoire", a ajouté M. Sall, ingénieur polytechnicien de formation.
VIDEO
LE BILAN DE L'INONDATION ET LES TRACTATION POUR LA DESIGNATION DU PM
idiens parus ce 8 août 2022 reviennent sur la séquence regrettable de la grande inondation à Dakar et dans sa banlieue suite aux fortes pluies du vendredi ainsi la désignation du Premier ministre après les législatives du 31 juillet dernier.
Les quotidiens parus ce 8 août 2022 reviennent sur la séquence regrettable de la grande inondation à Dakar et dans sa banlieue suite aux fortes pluies du vendredi ainsi la désignation du Premier ministre après les législatives du 31 juillet dernier. Ecoutez le résumé de l'actualité présenté par Fabrice Nguéma sur les ondes de la Zik Fm.
BEACH SOCCER, LE SÉNÉGAL DÉCROCHE LA QUALIFICATION POUR MOZAMBIQUE 2022...
Malgré les absences de L’amour Diagne (suspendu) et de Raoul Mendy (forfait) les Lions ont réussi une véritable démonstration de force face aux Camerounais en s’imposant sur le score de 7 à 3.
Même s’il s’attendait à un score plus lourd, le coach Mamadou Diallo a réussi l’essentiel c’est à dire la qualification pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations qui se jouera en octobre 2022 au Mozambique.
Malgré les absences de L’amour Diagne (suspendu) et de Raoul Mendy (forfait) les Lions ont réussi une véritable démonstration de force face aux Camerounais en s’imposant sur le score de 7 à 3. Certes, la raclée est moins salée que celle du match aller (9 à 1) mais n’empêche la machine offensive a encore bien tourné hier sur la plage de Diamalaye devant un public venu nombreux. Au total, sur les deux rencontres, les poulains du coach Mamadou Diallo ont marqué seize fois contre quatre pour le Cameroun.
Les buts ont été l’œuvre de Amar Samb et de Jean Ninou Diatta, Seydina Issa Laye Sène, Seydina Mandione Diagne et Souleymane Coly. Ils n’ont laissé aucune chance aux Camerounais qui ont fait tout de même mieux à Yaoundé en inscrivant trois buts au retour. C’est donc ce score de 7 à 3 qui a clôturé cette rencontre à sens unique et qui permet au Sénégal de décrocher sa dixième qualification à la CAN de Beach Soccer dont la prochaine édition se jouera en octobre prochain en Mozambique. Les Lions, maîtres incontestés en Afrique et champions en titre, vont défendre le trophée qu’ils ont déjà gagné à six reprises.
MAMADOU DIALLO COACH DES LIONS DU SÉNÉGAL : «Je m’attendais à un score plus lourd»
« Je suis content de cette victoire. C’est un bon résultat même si on pouvait marquer au moins dix buts et sans en encaisser aucun. Donc j’ai été très surpris d’encaisser trois buts. Je pense que pour gagner, il faut l’expérience des cadres et le talent des jeunes. Avec moi, il n’y a pas de titulaires. L’équipe a besoin de fraîcheur, c’est pourquoi j’ai fait tourner le groupe. On ira au Mozambique pour bien représenter le Sénégal. C’est à dire défendre notre titre. Pour cela, je dois miser sur une bonne défense. Je félicite la Fédération pour les efforts consentis. Mais pour mieux nous préparer, on a besoin de matchs amicaux»
LES INTEMPÉRIES ET DE LA NOUVELLE LÉGISLATURE A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE LUNDI
Les quotidiens se sont surtout préoccupés des conséquences de la pluie et de la configuration de la nouvelle législature, dans leur édition de ce lundi.
Dakar, 8 août (APS) – Les quotidiens se sont surtout préoccupés des conséquences de la pluie et de la configuration de la nouvelle législature, dans leur édition de ce lundi.
‘’Le bilan est de trois morts’’, précise Tribune, qui se demande ‘’où sont les audits promis par Macky Sall’’ sur la gestion du programme gouvernemental mis en œuvre pour éradiquer les inondations.
Selon le même journal, hormis le décès d’un homme survenu vendredi sur la corniche ouest de Dakar, les fortes pluies ont engendré la mort par électrocution d’un jeune homme à la Zone de captage, un quartier dakarois, et d’une autre personne. Cette dernière serait tombée dans un canal à ciel ouvert situé au Front de terre, un autre quartier de la capitale sénégalaise.
‘’Le corps d’un garçon âgé de 15 ans, de nationalité guinéenne, a été repêché samedi dans le canal du Front de terre, ce qui porte le bilan des victimes des [pluies] de vendredi dernier à trois’’, rapporte L’info.
Bés Bi Le Jour annonce une plainte contre X de l’Office national de l’assainissement du Sénégal en raison d’‘’actes de sabotage’’ commis sur les canaux d’évacuation des eaux de pluie. L’ONAS, à la pointe de l’exécution du plan de lutte contre les inondations, déclare ‘’avoir découvert (…) des sacs remplis de sable’’ dans ses installations à Thiès (ouest).
‘’Dakar souffre le martyre’’, lit-on dans Sud Quotidien.
‘’Des dommages matériels significatifs, des blocages d’une partie de la circulation et des [coupures d’électricité] déplorés (…) C’est le cas à chaque saison pluvieuse’’, s’alarme le même journal.
‘’Errances’’
Le Témoin Quotidien affirme que ‘’ces inondations montrent les errances de ceux qui nous gouvernent’’. ‘’Une ville, ça se construit, ça s’imagine. Mais ils veulent nous en mettre plein la vue, avec des projets coûteux et improductifs. Singer les Toubabs (les Blancs) pour faire moderne’’, moque le journal.
Adji Mergane Kanouté, une militante de l’APR, le parti de Macky Sall, répond aux accusations de fraude électorale faites par l’intercoalition Yewwi Askan Wi-Wallu Sénégal. ‘’Il est impossible de voler des élections de nos jours au Sénégal, sinon l’opposition n’aurait pas gagné dans de grands centres urbains comme Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor’’, soutient-elle dans une interview publiée par Vox Populi.
La coalition présidentielle ayant manqué de justesse d’obtenir la majorité à l’Assemblée nationale, la ‘’cohabitation’’ s’impose naturellement, selon Kritik’. C’est un ‘’mal nécessaire’’, ajoute-t-il, estimant que les nouveaux députés ‘’auront la lourde charge de réconcilier le Parlement avec le peuple’’.
‘’La 14e législature s’annonce palpitante’’, commente Kritik’, espérant que la quasi-égalité de sièges entre Benno Bokk Yaakaar (82 députés) et Yewwi Askan Wi-Wallu Sénégal (80) sera un avantage pour ‘’la respiration démocratique du pays’’.
L’info est d’avis que ‘’pour faire passer ses [projets de loi] et sa politique à l’Assemblée nationale, il (Macky Sall) doit saper les rangs et l’unité de l’opposition parlementaire et s’y trouver des alliés’’.
‘’Macky Sall veut briser l’intercoalition Wallu Sénégal-Yewwi Askan Wi’’, titre Tribune, ajoutant que le président de la République ‘’va sans doute utiliser Wallu Sénégal dans le but de casser cette alliance’’.
A noter que la coalition Wallu Sénégal est dirigée par le PDS, le parti politique de l’ex-président de la République, Abdoulaye Wade, lui-même élu député.
‘’Une situation politico-sociale inédite’’
EnQuête présente ‘’les nouveaux hommes forts de Macky Sall’’, ceux qui ont réussi à battre l’opposition dans leur fief aux élections législatives. Abdoulaye Saydou Sow, maire de Kaffrine (centre) et ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Aly Ngouille Ndiaye, maire de Linguère (nord), Maguette Sène, directeur général du Centre des œuvres universitaires de Dakar et maire de Malicounda (ouest), et Abdoulaye Daouda Diallo, maire de Boké Dialloubé (nord) et ministre des Finances et du Budget en font partie.
Selon Le Quotidien, l’ancien président de l’Assemblée nationale Pape Diop est ‘’courtisé’’ par Benno Bokk Yaakaar et Yewwi Askan Wi-Wallu Sénégal. Cette dernière lui propose la présidence du Parlement, tandis que la majorité présidentielle a besoin du siège de M. Diop pour obtenir la majorité au sein de l’institution, selon le journal.
‘’L’ancien taiseux président du Sénat et de l’Assemblée nationale redevient un homme important. Il est roi dans ce jeu d’échecs’’, commente Le Quotidien.
Pape Diop est le seul député élu de sa coalition, Bokk Gis Gis/Liggeey.
L’Observateur estime que Macky Sall est confronté à ‘’une situation politico-sociale inédite’’ : la percée de l’opposition aux élections législatives, les inondations, la baisse de sa cote de popularité, etc. ‘’Une impasse de laquelle il sera difficile de sortir’’, affirme le journal.
L’As s’est surtout intéressé à la victoire de Balla Gaye sur Gris Bordeaux en lutte avec frappe. ‘’Dans un duel âprement disputé, le fils de Guédiawaye a battu son adversaire. Pour la deuxième fois, le fils de Guédiawaye dompte le troisième Tigre de Fass’’, commente L’As.
Cette victoire ouvre la voie à d’autres combats pour le lutteur de Guédiawaye, contre Boy Niang et Eumeu Sène notamment, selon Sunu Lamb.
‘’Il y a eu plus de bagarre que de lutte pure’’, constate-t-il.
Par Ndiaga LOUM
LEÇONS D’UN SCRUTIN : 10 PÉCHÉS ET 10 RECOMMANDATIONS
Président, après les événements de mars 2021, Vous disiez avoir compris le message de la jeunesse. En fait, vous faisiez semblant de comprendre, mais vous n’aviez rien compris. De grâce, ne ratez pas l’occasion de comprendre cette fois ci.
Président, après les événements de mars 2021, Vous disiez avoir compris le message de la jeunesse. En fait, vous faisiez semblant de comprendre, mais vous n’aviez rien compris. De grâce, ne ratez pas l’occasion de comprendre cette fois ci. Pour vous y aider, voici 10 péchés et 10 recommandations subséquentes.
1er péché : la transhumance
Vous l’aviez jadis qualifiée de « cancer » pour notre démocratie, puis, subitement, sous les effets toxiques de l’ivresse du pouvoir, vous vous êtes arrogé la souveraineté linguistique d’en donner une nouvelle définition en l’assimilant à la « liberté professionnelle ». C’est grave! Dédramatiser avec autant de désinvolture et de légèreté une pratique si immorale qu’elle renvoie dans l’imaginaire populaire à l’itinérance animale, ça devrait être votre cauchemar. Du moins, je l’espère. Le cas échéant, voici ma Recommandation : Ne l’encouragez plus, réinvestissez dans les urgences sociales l’argent que les Sénégalais ont gracieusement mis à votre disposition plutôt que d’acheter des « consciences » qui sont en fin de compte, vous l’avez constaté vous-même, que des « âmes solitaires perdues ».
2e péché : le flou sur le 3e mandat
Vous aviez été témoin oculaire et solidaire de cette dizaine de morts engendrées par la lutte contre le 3e mandat de Wade. Vous en aviez tiré une leçon et promis de corriger via un référendum les imperfections rédactionnelles de la Constitution sur la question des mandats afin que « nul » ne puisse faire « plus de 2 mandats consécutifs ». Pour ça, les Sénégalais vous ont dit « oui » au référendum de 2016 et vous leur aviez promis que la nouvelle disposition s’appliquerait à votre premier mandat en cours à l’époque. Puis, comme Louis XIV infatué de sa toute-puissance (« l’État, c’est moi »), vous avez ordonné à la « Cour » de ne plus parler de 3e mandat sauf si n’est pour vous dire que vous en aviez droit, et aux « sujets » que vous êtes le seul à prendre comme tels, vous enjoignez de « fermer le ban » : « je ne dirai ni oui ni non ». Recommandation : ditesleur avec plus de respect, c’est NON.
3e péché : l’instrumentalisation de la justice pour liquider des adversaires
La promesse de réduire l’opposition à sa plus simple expression s’est parée des plus vilains habits de la justice : condamnation et exil forcé de Karim Wade, emprisonnement de Khalifa Sall et modifications expresses du code électoral pour fonder juridiquement leur perte de droits civiques, il ne vous pas suffi de les priver de leur droit d’être élus, vous avez poussé la « coquetterie » jusqu’à les déchoir de leur droit d’être électeurs. Pour parachever votre dessein de réduire à néant l’opposition, vous avez instrumentalisé une affaire de mœurs pour liquider juridiquement le leader du Pastef, Ousmane Sonko. Les Sénégalais allergiques à l’injustice se sont opposés à votre plan, ils ont exprimé leur rejet de l’instrumentalisation de la justice pour éliminer des adversaires, d’abord dans la rue en mars 2021, puis dans les urnes en janvier et juillet 2022. Recommandation : réconciliez ce pays avec ses vertus, libérez tous ces otages politiques accusés lourdement, exagérément et faussement dans la perception populaire, de « rebelles » et autres « forces sociales », et engagez-vous à ce que l’on traite humainement « vos détenus politiques » pour que plus personne ne meurt en détention.
4e péché : la confiscation des libertés publiques
Lorsque les marches des partis de l’opposition ne sont pas systématiquement interdites, elles sont souvent réprimées de façon disproportionnée, occasionnant des morts quand les concernés passent outre les décisions d’autorités administratives « obligées ». Vous avez consolidé une culture administrative de privation de libertés publiques et avez fini par créer un sentiment d’hostilité apparente entre les administrés et leurs administrateurs, entre les forces de sécurité et de défense et les populations civiles. Recommandation : Refaites de la liberté le principe et de l’interdiction l’exception, renoncez à la répression disproportionnée et arrêtez de mettre en prison si facilement vos concitoyens qui ne sont pas moins dignes que vous pour exprimer leur soif de citoyenneté.
5e péché : la politisation outrancière de la gestion du processus électoral
Après le code consensuel de 1992, la nomination de personnalités indépendantes à la tête du ministère de l’intérieur, après la rupture d’avec cette tradition de neutralité à la tête de l’organisation des élections par votre prédécesseur et que vous aviez vous même farouchement dénoncée dans le passé au point de le faire céder ensuite, vous venez d’organiser les élections les plus contestées de la récente histoire politique, en amont du processus, avec des listes séparées, des recours rédigés à la main à l’ère numérique, un ministre de l’intérieur immature, qui, pour donner des gages de loyauté, a cru bon d’engager pour vous, en pleine campagne électorale, une « entreprise » de débauchage de responsables de l’opposition à Touba. C’est une régression! Recommandation : Confiez vite le ministère de l’intérieur et la gestion des élections à une personnalité indépendante et consensuelle à l’instar de ce qu’incarna le Général Lamine Cissé en 2000.
6e péché : la gouvernance mauvaise, sombre et nébuleuse
La lutte contre l’enracinement illicite était une demande sociale; une fois au pouvoir, vous avez réactivé la CREI et en avez fait un instrument de chantage : la prison pour les récalcitrants, le pardon pour ceux que ne dérangent pas les trahisons et qui acceptent plus facilement les compromissions. Recommandation : Levez le coude sur tous les rapports déposés par l’OFNAC auprès du Procureur, rompez avec la justice à double vitesse, laissez cette dernière poursuivre même si les coupables sont presque, tous, vos amis, parents, beaux-parents, supprimez toutes ces institutions inutiles, budgétivores, et dont les compétences se chevauchent (HCCT, HCDS etc.).
7e péché : l’arrogance des nouveaux tenants du pouvoir
Les exemples pullulent de ces démonstrations publiques d’arrogance. Quand la vanité se conjugue à la suffisance des nouveaux vainqueurs, elle engendre la déraison qui, à son tour, produit l’arrogance qui charrie la démesure en tout, envers et contre tous. Je passe sur les gestes à l’infini de condescendance et de mépris des « seconds couteaux » qui excellent dans le zèle militant et ouvrent les hostilités à tous vents. Ceux qui s’enferment dans leurs certitudes et professent la clarté sont finalement les esprits les plus obscurs, ils peuvent tout expliquer, tout justifier, tant et aussi longtemps que leur égo présent éteigne leur ethos habituel; rien d’étonnant, tant le premier s’occupe du ventre et du bas-ventre, le deuxième nourrit l’esprit. Recommandation : Nettoyez à grande lessive votre entourage.
8e péché : la méchanceté gratuite, inutile et contre-productive
Si cette méchanceté d’État gratuite avait un visage, il se nommerait Capitaine Touré, emprisonné, révoqué puis empêché d’exercer sa seconde passion : enseigner. Et encore où? Dans le privé. Vous vouliez l’humilier, mais finalement vous en avez fait un martyr, puis un héros, tout ça sans aucune raison autre que l’irraison qui génère la méchanceté inintelligente et contre-productive. Manifestement, vous ne semblez pas avoir de compétence pour choisir vos amis, mais par contre, vous avez un art consommé et ironiquement «raffiné» de vous créer des ennemis. Recommandation : Arrêtez d’utiliser la toute-puissance de l’appareil d’État pour « achever » des ennemis « imaginaires », car il n’y a aucune gloire à anéantir humainement une personne déjà démunie et affaiblie, nguur dafa am akh.
9e péché : l’embrigadement des lignes éditoriales du média public audiovisuel
L’accaparement anachronique des médias d’État et surtout de l’audiovisuel public, la RTS, et la mise sous le paillasson « inconvenue » des libertés de professionnels pourtant bien formés à l’école, produisent d’abord du dépit, ensuite de la colère, enfin du rejet. C’est la conclusion de la science. Le pluralisme de contenus à l’interne dans un média public transforme qualitativement le média et le fait passer de « média de gouvernement » au « média d’État ». Ma conviction est que dans votre entourage, il y a plein de gens qui savent déjà ce que je suis en train de vous dire. Ma question, c’est pourquoi ils ne vous le disent pas? Ont-ils peur de vous le dire? Ou est-ce vous qui ne les écoutez pas? Recommandation : libérez la compétence professionnelle dans les médias d’État et redonnez à tous les Sénégalais cet outil qui appartient à tous les Sénégalais afin que s’y reflète le pluralisme des opinions.
10e péché : le complexe néocolonial
Votre attitude suspecte de soumission aux désidératas de la France tranche avec le nouveau visage décomplexé de votre jeunesse, démographiquement majoritaire et profondément demandeuse de nouvelles postures qui rompent d’avec les logiques aliénantes d’une Françafrique encore méprisante. Ici, il est difficile de vous faire une recommandation; ma conviction est que premièrement, après 1 décennie au pouvoir, le problème que vous avez avec cette jeunesse « révolutionnaire » est surtout d’ordre générationnel; et deuxièmement, vous semblez encore convaincu que la France peut maintenir au pouvoir un chef d’État africain même contre la volonté des peuples, ce qui explique sans doute votre préférence à s’afficher avec des contre-exemples comme Robert Bourgi. Donc, une seule Recommandation : détrompez-vous! Tout compte fait, je vous vois me lire en disant : « c’est un intellectuel opposant, il n’est pas neutre, puis, qui est-il pour me faire des recommandations? ». Voilà comment les dirigeants politiques africains, par réflexe manichéen, creusent leur propre « tombe », en réfutant la vérité des faits, s’enfermant dans leur « tour d’ivoire », pensant toujours avoir raison, et considérant tous ceux que leurs actes sidèrent comme des aigris condamnés à l’indignation figée.
LES CHANTIERS D’HIVERNAGE DE MACKY
"Si le président n’accepte pas le principe de la gouvernance concertée, nous irons irrémédiablement vers une cohabitation conflictuelle à moins qu’il y ait éclatement de l’opposition. Ce qui est peu probable au vu du contexte", estime Mamadou Sy Albert
Si les fortes précipitations enregistrées vendredi à Dakar – 126 mm – et ayant occasionné de nombreux désagréments au point de favoriser le déclenchement du Plan national d’organisation des secours (ORSEC) — préoccupent au plus haut point le chef de l’Etat, Macky Sall, en cette période d’hivernage, la proclamation provisoire des résultats des élections législatives du 31 juillet 2022 par la Commission nationale de recensement des votes, jeudi dernier, n’en demeure pas moins une grosse épine dans ses pieds. En effet, arrivée en tête avec 1.518.137 voix qui lui confèrent un total de 82 sièges à l’Assemble nationale, la coalition Benno Bokk Yakaar, qui a perdu la majorité absolue – une première historique depuis l’indépendance du pays - est aujourd’hui contrainte à une cohabitation parlementaire certaine. Le nombre de députés de l’ancienne majorité va passer de 125 à 82 députés sur 165. Macky Sall devra ainsi composer avec une assemblée nationale hors de contrôle pour valider ses différents projets de loi. Il devra aussi faire face à l’équation de la nomination d’un Premier ministre, poste supprimé au lendemain de sa réélection en février 2019.
Pour la première fois de son histoire, notre pays, qui amorce un tournant décisif pour l’avenir de sa démocratie, va expérimenter une cohabitation dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale où la majorité mécanique de la mouvance présidentielle dictait sa loi jusque-là. Avec l’arrivée massive de députés de l’opposition issus principalement de Yewwi Askan wi (56), de Wallu (24), des Serviteurs MPR (1), de Bokk Guiss-Guiss (1) et de Aar Sénégal (1), le visage de l’Assemblée nationale va assurément changer durant cette XIVe législature. Et le premier chantier du chef de l’Etat est de récupérer le perchoir de l’Assemblée nationale. Une chose pas du tout aisée dans ce contexte tendu où les populations surveillent comme du lait sur le feu l’expression de leurs suffrages tendant à imposer une cohabitation forcée au président Macky Sall.
Selon le journaliste et analyste politique Mamadou Sy Albert, le chef de l’Etat, Macky Sall, doit se faire d’abord violence et se départir de toute attitude négative pour mener à bien d’inévitables discussions avec l’opposition. «L’attitude du président de la République au lendemain de ce scrutin n’est pas la bonne. C’est la première fois qu’il perd les locales et les législatives et sa colère peut démoraliser son camp qui fait face à une situation inédite. Il n’y a pas dans ce pays une expérience antérieure sur laquelle il pourrait s’appuyer et il faudrait d’abord qu’il accepte et intègre cette nouvelle donne. Le risque que l’opposition décroche le perchoir de l’Assemblée nationale constitue un nouveau problème au vu des résultats serrés issus du scrutin (82- 83). Donc, il faudra que le Président négocie pour récupérer le perchoir de l’Assemblée nationale et les postes clés du bureau. Et pour ce faire, il devra faire montre d’une attitude beaucoup plus positive. Sa démarche de débauchage des maires entamée après les locales et pendant les législative a échoué. Certes, il a décroché des maires mais, comme on l’a vu, ceux-ci ne lui ont été d’aucun apport lors des législatives puisqu’ils ont tous été balayés dans leurs communes. Va-t-il persister dans cette démarche ou vat-il accepter de prendre langue avec l’opposition et jouer franc jeu ?», demande notre interlocuteur.
Une gouvernance concertée
Pour Mamadou Sy Albert, il n’y a pas beaucoup d’issues pour le Président Macky Sall s’il veut gouverner sans heurts. «S’il (Ndlr : Macky Sall) accepte de discuter sincèrement avec l’opposition en reconnaissant sa victoire, cela pourrait aboutir à un consensus pour la présidence et les membres du bureau de l’Assemblée et huiler les rapports de l’exécutif avec le législatif dans une gouvernance concertée. Mais s’il n’accepte pas le principe de la gouvernance concertée, nous irons irrémédiablement vers une cohabitation conflictuelle à moins qu’il y ait éclatement de l’opposition. Ce qui est peu probable au vu du contexte», estime Mamadou Sy Albert.
Aminata Touré, une président consensuelle ?
Au cas où le perchoir devrait revenir à la majorité présidentielle, Aminata Touré pourrait hériter du perchoir. Selon Mamadou Sy Albert, elle a un avantage et est très politique. « Culturellement, elle sait ce que sont le pouvoir et l’opposition et comment manager une institution pour avoir été Premier ministre et présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Nous allons vers une situation inédite et elle connaît les composantes de l’opposition. Donc, politiquement, elle a du potentiel pour discuter et trouver des consensus avec l’opposition. Cela dit, son inconvénient est qu’elle n’a pas d’assise politique, a perdu son bureau de vote et pourrait vivre des secousses en interne au niveau du groupe parlementaire de la mouvance présidentielle», ajoute notre analyste politique.
Eviter l’erreur de Wade en 2009
Pour le type de gouvernement à mettre en place, Mamadou Sy Albert recommande de ne pas répéter l’erreur de Wade en 2009 avec la Génération du concret dont les partisans battus avaient fait une rentrée en force dans le gouvernement. « Le Président Wade avait fait une promotion gratuite des membres de ce mouvement et ça a été la catastrophe pour lui et le Pds. Donc pour le prochain gouvernement, il ne faudrait pas que Macky Sall fasse la promotion des ministres et des directeurs généraux qui ont été battus. Il faut mettre aujourd’hui en avant l’aspiration au changement et changer l’image négative de sa présidence, de l’Apr et de Bby. Donc, il faut privilégier le renouvellement du personnel politique et donner pendant les deux ans qui lui restent une chance à ces nouvelles têtes en réduisant la présence des membres de l’Apr et de Benno. Autrement, mettre en place des gens sanctionnés équivaudrait à créer des blocages entre le gouvernement et l’opinion », avertit-il. Quant au futur Premier ministre, Mamadou Sy Albert milite pour la promotion d’un membre du gouvernement qui sera consensuel avec un ancrage local. « C’est ce chef d’équipe qui manque au Président Macky Sall », conclut notre interlocuteur.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
VOX POPULI, VOX DEI
Le gouvernement qui termine sa mission dans quelques jours, à une dizaine de membres près — pour être généreux — était composé de ministres notoirement incompétents. Le fait d’avoir prorogé le bail de cette équipe n’a fait qu’aggraver les choses
Mahmouth Saleh, alias Raspoutine, l’intrigant directeur de cabinet du président de la République avait eu l’imprudence de les présenter sous forme de référendum et l’opposition l’avait pris au mot en lui disant « chiche ! » Il est vrai que c’est pour les élections locales de janvier dernier que le trotskiste théoricien des coups d’Etat « debout », « rampant » etc. avait lancé ce défi mais, pour les Sénégalais, depuis lors, chaque scrutin est, justement, un référendum pour ou contre la possibilité pour l’actuel président de la République d’effectuer un troisième mandat au mépris de ses engagements maintes fois réitérés et aussi de ce que dit la Constitution de 2016. Une charte fondamentale à laquelle, à présent, certains opportunistes veulent faire dire ce qu’elle ne dit pas.
Toujours est-il que si ça avait balancé lors des élections locales, la majorité et l’opposition ayant fait jeu presque égal — encore que, au lendemain de ce scrutin, j’avais soutenu dans un éditorial qu’on avait en réalité assisté à un basculement de majorité —, depuis le 31 juillet le doute n’est plus permis puisque nos compatriotes, en accordant moins de 47 % de leurs suffrages aux listes de Benno Bokk Yaakar (BBY) ont répondu clairement « non » à la volonté prêtée au président Macky Sall de jouer les prolongations en 2024. C’est clair, net et sans appel. Sauf à vouloir, comme disent les Wolofs, « prolonger la chute » au risque de la rendre plus dure encore…
Dès lors, le président de la République, auquel l’alignement des astres n’est absolument pas favorable ces temps-ci, doit tirer la leçon de ce message sans ambiguïté que lui ont adressé les Sénégalais il y a huit jours, à savoir qu’ils ne souhaitent pas qu’il brigue un mandat supplémentaire. Tirer la leçon c’est-à-dire partir avec les honneurs et par la grande porte dans à peu près 18 mois. Quitter avec panache et ne pas rater sa sortie. Cela suppose d’abord qu’il achève quelques-uns de ses chantiers en cours étant donné que, de toutes façons, dans une démocratie, un président de la République élu ne peut jamais terminer tous ses chantiers. Comme disait fort justement quelqu’un, il inaugure des infrastructures dont il n’avait pas posé la première pierre — à l’image, pour ce qui est du président Sall, de l’Aéroport international Blaise Diagne initié par son prédécesseur — et il pose des premières pierres de chantiers qu’il n’inaugurera pas.
Ainsi va la vie en démocratie… Mais enfin, cela dit, le président Sall peut « accélérer la cadence » — selon la célèbre formule de son ancienne Première ministre et tête de liste nationale lors des dernières législatives, Aminata Mimi Touré. En particulier terminer la construction de ces nombreuses universités dont les travaux ont été lancés en grande pompe et patinent depuis, si l’argent devant servir à réaliser une d’entre elles au moins n’a pas été détourné par un entrepreneur devenu aujourd’hui président de l’Assemblée nationale de son pays et reçu avec le tapis rouge il y a quelques jours à Dakar !
On pourrait aussi mentionner les chantiers de la deuxième phase du TER devant le mener jusqu’à Diamniadio, le prolongement de l’autoroute à péage sur le tronçon Mbour-Kaolack ou sur l’axe Thiès-Tivaouane-Saint-Louis en longeant la côte. Sans compter, aussi, la reconstruction à neuf de l’hôpital Le Dantec pour en faire un établissement de niveau 4. Un patrimoine national qui devrait être délesté au passage, hélas, de la moitié de son assiette foncière vendue pour financer sa reconstruction !
Autant donc dire que le président de la République aura besoin cette fois-ci de travailler en mode « fast-track » pour de vrai et non pas seulement dans les discours comme c’était le cas jusqu’ici, dans la réalité les choses ayant plutôt fonctionné en mode « very slow track ».
Pour mettre en musique tout cela, il faudra un gouvernement de professionnels et non pas d’amateurs dont la seule référence est leur appartenance au parti présidentiel voire à la coalition qui le soutient ! Nous n’avons eu de cesse de l’écrire dans ces colonnes : le gouvernement qui termine sa mission dans quelques jours, à une dizaine de membres près — pour être généreux — était composé de ministres notoirement incompétents. De plus, il était pléthorique avec des compétences — ou, plutôt, des incompétences ! — se chevauchant, ces messieurs et dames marchant sur les plates-bandes les uns des autres. C’était une véritable auberge espagnole dans laquelle on ne savait pas trop qui faisait — ou ne faisait pas ! — quoi.
Le fait d’avoir prorogé le bail de cette équipe manifestement à bout de souffle depuis longtemps et pédalant dans la choucroute n’a fait qu’aggraver les choses. Pour dire qu’il faudra au président de la République une équipe qui, à défaut de faire des miracles, qui n’existent bien évidemment pas, devra à tout le moins mettre les bouchées doubles et, encore une fois, appuyer sur l’accélérateur des réalisations. Cela suppose des femmes et des hommes immédiatement opérationnels et qui n’attendront pas d’être nommés au gouvernement pour faire leur apprentissage.
Le monde dans lequel nous vivons étant éminemment complexe, avec les deux crises du Covid-19 et de la guerre en Ukraine comme facteurs aggravants, pour y faire face il faut des gens très au fait justement des affaires contemporaines, bien formés et ayant une solide expérience professionnelle. Des gens qui aient fait leurs preuves ailleurs et qui, une fois qu’ils auront mis le pied à l’étrier du gouvernement, fonctionneront au quart de tour sans période d’apprentissage ou de rodage. Car 18 mois, c’est déjà demain !
Bien entendu, le Premier ministre qui sera nommé devra présenter le même profil. Si le président de la République peut trouver un tel homme ou une telle femme dans son parti, ce serait l’idéal et il aurait réussi à dénicher l’oiseau rare. Il faudra surtout un gouvernement qui prenne le taureau par les cornes et sache signifier aux Sénégalais que la récréation est terminée. Tandis que les pays développés eux-mêmes, ceux vers lesquels nous nous tournons pour faire la manche, s’ajustent douloureusement face à la crise énergétique, revoient leurs modes de consommation sur le plan alimentaire et se mettent en mode austérité, pendant qu’un pays comme la Côte d’Ivoire vient de constituer un gouvernement resserré et vend des bijoux de famille — les actions de l’Etat dans Orange CI — pour financer ses réalisations, on ne comprend pas ce qui a pris le président de la République d’augmenter de manière plus que substantielle les salaires des fonctionnaires qui non seulement ne font pas 1 % de la population mais encore sont hyper-privilégiés par rapport au reste de la population.
En pleine crise, c’est bien le moment de faire des cadeaux généreux mais ce genre de libéralités, ça se paye cash ! Fermons la parenthèse. Sur le plan politique, il faudra bien que le président de la République se choisisse un dauphin à supposer qu’il ne soit pas trop tard pour le faire. Dix-huit mois pour imposer un poulain dans une course présidentielle, cela semble assez court sauf à être doté de formidables qualités de sprinter. L’ennui c’est que, dans ce genre de compétition, il faut être plutôt coureur de fond car c’est bien connu que, comme le lièvre de la fable l’a appris à ses dépens, rien ne sert de courir il faut partir à point !
Trouver parmi ses partisans quelqu’un qui soit compétent, loyal et fidèle mais aussi charismatique pour séduire les Sénégalais, cela s’apparente à la quadrature du cercle. Surtout, surtout, il faudra que le président Macky Sall, comme il a promis de le faire du reste après ces législatives, édifie les Sénégalais sur ses intentions pour 2024.
Certes, ces derniers ont rejeté toute perspective de troisième mandat mais les choses auraient l’avantage d’être plus claires si lui-même déclarait solennellement qu’il exclut de solliciter leurs suffrages au terme de son actuel bail. Et ne revienne surtout pas leur dire après, comme il nous avait fait le coup avec l’histoire de la réduction de la durée de son mandat, qu’il voulait bien partir en 2024 mais que son Conseil constitutionnel s’y oppose !
Pour le reste, nous lui souhaitons d’avoir la main heureuse et de trouver un Mohamed Bazoum plutôt qu’un Ould Ghazouani. Le premier, actuel président du Niger, traite avec tous les honneurs son prédécesseur dont il était le dauphin tandis que le second, qui était l’homme de confiance du président Mohamed Abdel Aziz qui l’avait choisi pour lui succéder, n’a pas tardé, une fois arrivé au pouvoir, de le jeter en prison !