Quels que puissent être les résultats définitifs des élections législatives de dimanche dernier, force est de constater que l’inter-coalition Yewwi-Wallu frôle les 80 députés à l’Assemblée nationale. En réalité, même si l’opposition n’avait que 70 députés dans la future chambre, ce résultat aurait constitué une « dégringolada » de la mouvance présidentielle (Benno Bokk Yakaar) regroupant les membres du gouvernement, les directeurs généraux de sociétés nationales, les maires transhumants, les députés sortants, les hommes d’affaires enrichis à coups de marchés publics, les spéculateurs fonciers et autres chasseurs de fonds politiques. Une véritable grande équipe d’Etat déroutée par de pauvres remplaçants mettant ainsi fin au débat d’un troisième mandat. La conclusion qui s’impose donc pour le président Macky Sall, un dauphin inéluctablement en vue de la présidentielle 2024. L’ancien ministre des Finances Amadou Ba pourrait-il être l’homme de la situation ?
Pour la première fois dans l’histoire politique du Sénégal, le spectre d’un gouvernement de cohabitation plane sur la République. Une chose est sûre : rien que le terme « ballotage » sonne comme une déroute politique de la mouvance présidentielle incarnée par la coalition Benno Book Yakaar (Bby) et regroupant tous les membres du gouvernement sans compter les directeurs généraux de sociétés nationales, les députés sortants, les richissimes hommes d’affaires, les maires transhumants, les mercenaires de dernière minute etc.
Toute cette équipe d’Etat logistiquement et financièrement lotie aurait dans les normes écrasé l’opposition des « tocards » pour offrir une très large victoire au président Macky Sall. Hélas, au finish, c’est une nouvelle déconvenue que vient de subir le camp présidentiel dans la continuité de celle des élections locales de janvier dernier. Selon Dr Momar Thiam, expert en communication politique et sociale, compte tenu des lourdes tendances qui se dégagent depuis dimanche en faveur de l’opposition, force est de reconnaitre que la mouvance présidentielle a subi une « Dégringolada » alors que l’objectif était une « Remondata » après sa déroute lors des élections locales. « En effet, dans plusieurs grands départements, la coalition au pouvoir a dégringolé. Et si les résultats se confirment, le président de la République Macky Sall sera en face d’un vide politique et n’aura pas les coudés franches pour mener sa politique pendant un an et être dans la perspective de 2024.
Et si toutefois le président Macky Sall se trouve dans cette situation de n’avoir pas les moyens de gouverner tranquillement, les dés sont déjà pipés dès lors que le peuple s’est exprimé sans réserve contre un éventuel troisième mandat. Car durant toute la campagne électorale, les leaders de l’inter-coalition Yaw-Wallu ont focalisé leurs discours et mots d’ordre sur un non à un troisième mandat. Donc si les Sénégalais ont donné massivement leurs suffrages à l’opposition qui a battu campagne sur ce thème, c’est parce qu’ils rejettent un troisième mandat. Dans ce cas, le président Macky Sall doit forcément se choisir un dauphin. Mais est-ce que ce futur dauphin aura les capacités techniques et politiques pour supporter la colère des Sénégalais et freiner le rouleau compresseur de l’opposition ? » s’interroge Dr Momar Thiam, communicant et politologue, s’exprimant comme si le président Macky Sall serait dos au mur.
Un dauphinat s’impose !
Une chose est sûre, jamais dans l’histoire politique de notre pays, l’opposition n’avait espéré autant de députés qu’au sortir des élections législatives de ce dimanche 31 juillet 2022. Car la meilleure performance à l’actif de l’opposition remonte à 1993 lorsqu’elle avait obtenu 30 % des sièges soit 36 sur 120 députés. Donc, quels que soient les résultats définitifs du dernier scrutin en date (60, 70 ou 80 députés pour l’opposition par exemple), force est de constater que l’Intercoalition Yewwi-Wallu a acculé le président Macky Sall jusqu’à le plaquer contre un mur. Une mauvaise posture politique qui l’obligerait à trouver un dauphin en vue de la présidentielle de 2024.
Et bien qu’il soit sous l’effet conjugué d’une double pression (interne et externe), il est appelé à réfléchir à l’identité de celui qu’il souhaiterait voir lui succéder dans moins de deux ans. Un dauphin qui serait investi sous la bannière de l’Apr. Ainsi, plusieurs noms sont évoqués ! Les uns sont de hauts responsables politiques de son parti, les autres sont de brillants technocrates qui ont eu à occuper de hautes fonctions sous son magistère. Il y a Aly Ngouille Ndiaye, qui a gagné haut la main à Linguère, Me Oumar Youm, qui a réussi à sauver les meubles dimanche dernier dans le département de Mbour, Abdoulaye Daouda Diallo, qui a confirmé que le département de Podor reste le titre foncier incontesté du président Macky Sall ou encore le brillant technocrate Mouhamadou Makhtar Cissé. Autant de noms de dauphins potentiels. Mais le nom qui revient le plus et avec insistance, c’est celui de l’ancien ministre de l’Economie et des Finances Amadou Ba. Un ministre qui a fait ses preuves pour avoir été l’un des plus grands pourvoyeurs de fonds au profit de l’Etat du Sénégal. Certains détracteurs objecteront qu’il a été battu dans son fief des Parcelles Assainies lors de ces toutes récentes élections législatives. Seulement, ils ont du oublier que l’ancien ministre Amadou Ba n’était qu’un simple renfort pour la coalition de Bby/Parcelles Assainies. Comme quoi, la responsabilité de la razzia de l’opposition, et donc de la débâcle du camp présidentiel, ne pouvait pas se résumer à un seul responsable de l’Apr, de surcroît une « prête-main ». Il est vrai que tout dauphinat engendre une féroce guerre entre prétendants en vue de gagner les faveurs de l’arbitre de la succession qu’est le président de la République. D’où des fissures profondes qui risquent de se produire au sein de l’appareil de l’État et du parti au pouvoir. Mais le dernier mot revient toujours au peuple souverain.
A moins de deux ans du requiem du régime de l’Apr en place, l’heure du choix d’un dauphin a sonné et les résultats des élections du dimanche l’ont confirmé. Sauf si le président Macky Sall compte ouvrir largement à l’opposition le boulevard de la République menant au Palais présidentiel…
LES TONNEAUX VIDES N’ONT PAS ÉTÉ D’UN GRAND APPORT POUR MACKY SALL
Entre les locales de janvier 2022 et les législatives du 31 juillet, Macky Sall a réussi à débaucher 11 maires de l’opposition. Pour une moisson électorale bien maigre
A l’aune des tendances lourdes du scrutin du 31 juillet d’une coalition présidentielle malmenée par l’opposition dans les grandes villes, l’on peut dire que Macky Sall a échoué dans sa stratégie de débauchage tout azimut des maires et responsables de l’opposition. Au sortir des locales de janvier, Macky Sall avait lancé une « OPA » politique sur des maires de l’opposition. Finalement les premiers résultats des législatives montrent que le patron de la coalition Benno Bokk Yakaar ne s’est retrouvé qu’avec des tonneaux vides.
Entre les locales de janvier 2022 et les législatives du 31 juillet, Macky Sall a réussi à débaucher 11 maires de l’opposition surtout du PDS et de Bokk Guiss-Guiss. Candidat de la grande coalition Gueum Sa Bopp aux élections locales du 23 janvier dernier, Bamba Fall, le maire sortant de la Médina, avait réussi à prendre le meilleur sur Cheikh Ba, candidat de la mouvance présidentielle et patron de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Une victoire d’autant plus retentissante que Cheikh Ba, le candidat favori du scrutin dans cette commune de la capitale, bénéficiait également de l’appui de plusieurs autorités du régime en place parmi lesquelles les ministres conseillers Seydou Gueye et Youssou Ndour.
Le président de la République, Macky Sall, qui avait assisté impuissant à la débâcle de ses troupes conduites par l’alors ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, dans les différentes communes de la capitale quasiment remportées toutes par Barthélemy Dias de la coalition Yewwi Askan Wi et ses protégés, voit alors en Bamba Fall, ancien responsable socialiste et camarade du nouvel édile de Dakar, un messie, un homme providentiel pour limiter les dégâts, voire renverser la tendance lors des législatives du 31 juillet 2022 dans cette circonscription électorale pesant lourd dans le département de Dakar. Bamba Fall qui, en réalité, avait déjà un pied dans le…Macky et s’était servi du mouvement de Bougane Guèye Dany pour rempiler à la tête du conseil municipal de Médina, trahit les populations de sa commune qui, à travers son élection, entendaient sanctionner la gouvernance du régime apériste. Il fausse compagnie, sans en aviser le leader de ce mouvement qui l’a investi, à Gueum Sa Bopp pour rejoindre les prairies marron-beige en mi-février 2022. Kalidou Niass, le mandataire national de Gueum Sa Bopp, digère mal cette défection et soutient que Bamba Fall a planté un couteau dans le dos de Bougane Guèye Dany alors que « la coalition avait pourtant mis les moyens nécessaires pour permettre à son candidat de gagner les élections ». En récompense de sa félonie, Bamba Fall est nommé ministre-conseiller à la présidence de la République. Aussitôt, il invite d’autres maires à suivre son exemple tordu. « Je vais rejoindre le Président et travailler à ses côtés, parce que c’est le moment. On ne peut pas travailler sans que le Président nous accompagne et on a vu que le sacre des Lions n’a été possible que parce que tout le peuple sénégalais a fait bloc autour des champions d’Afrique. A partir de maintenant, je vais travailler pour le Président et je ferai mon possible pour que tous ceux que je pourrais convaincre travaillent pour le Président », expliquait le maire Bamba Fall.
Dimanche dernier, jour du scrutin des législatives, les populations de la Médina lui ont fait payer chèrement sa trahison en lui faisant boire le calice jusqu’à la lie dans les différents centres de vote de la commune, lui et ses nouveaux camarades de la mouvance présidentielle, le réduisant ainsi en un tonneau vide. Et des tonneaux vides, Macky Sall, réputé pourtant être une bête politique, en a ramassés à la pelle avec une naïveté toute déconcertante. Il en avait même fait son sport favori depuis fin janvier dernier.
A la commune de Biscuiterie, le maire Djibril Wade, élu sous les couleurs de Wallu Sénégal aux locales de janvier 2022, rallie ainsi la mouvance présidentielle obnubilée par la remontada dans la capitale où Barthélemy Dias s’est révélé le pire cauchemar du supposé « maître du jeu politique ». Djibril Wade aussi a été désavoué sévèrement dimanche dernier par ses administrés. Il en est de même de Abdoulaye Aziz Gueye, élu édile de Ouakam sous les couleurs du Mouvement des patriotes pour le développement (MPD) et qui a transhumé vers les grasses prairies marron-beige. L’édile de Diourbel, Malick Fall, candidat de Wallu Sénégal, a aussi posé son baluchon à BBY, à la suite d’une audience avec le chef de l’État.
A Tambacounda, le maire de Bala, Amadou Ba, de la coalition Yewwi Askan Wi, a aussi posé ses valises chez Macky Sall. C’est le cas également d’Ismaïla Kaba, l’édile de Kothiary, une localité située dans la même région. Celui de la commune de Ndiébel, Dame Bèye Ba (Yewwi Askan Wi), a retourné sa veste, en rejoignant le camp du pouvoir. Il est suivi par le nouveau maire de la commune de Sadio, dans le département de Mbacké. D’autres maires dans différentes contrées du pays et d’autres responsables de l’opposition à l’instar de Serigne Mansour Sy Djamil et Aminata Lo Dieng, entre autres, vont mordre également à l’appât sans pour autant être d’un quelconque apport pour la mouvance présidentielle.
MAMADOU SY ALBERT : Avec cet échec de BBY, on revient à la case de départ des locales
Pour l’analyste politique Mamadou Sy Albert, ces législatives arrivent dans un contexte difficile pour la mouvance présidentielle qui a été fortement secouée aux élections locales de janvier par l’opposition qu’incarnaient Takhaw Sénégal et Pastef. « Ces élections locales et territoriales qui ont vu l’Apr privilégier ses propres responsables ont révélé que cette formation n’avait plus d’ancrage. Raison pour laquelle, les responsables de ce parti ont modifié la stratégie pour les élections législatives en débauchant tous azimuts des responsables de l’opposition notamment des anciens du Parti socialiste, de Takhawu et de nouveaux maires qui n’étaient pas trop marqués par l’opposition.
D’ailleurs, ce n’est pas par hasard qu’un dispositif a été ainsi mis en place avec un responsable socialiste, le ministre Alioune Ndoye, comme tête de liste à Dakar. Le schéma était de trouver partout des transhumants qui gèrent des mairies et des responsables du Parti socialiste et de l’Afp capables d’être des alternatives. Mais malheureusement pour ces stratèges du camp présidentiel, les électeurs ont sanctionné les transhumants confirmant ce qui s’était passé aux locales.
Et l’ancien Premier ministre Idrissa Seck est l’exemple typique de la sanction de la transhumance. Autant aujourd’hui Idrissa Seck n’est pas une alternative en tant qu’allié, autant les transhumants qui viennent de l’opposition n’ont pas répondu aux attentes du Président. En plus de cela, les ministres et directeurs généraux en exercice n’ont pas résisté à la poussée de Yewwi et de Wallu », indique notre interlocuteur. A cela, Mamadou Sy Albert ajoute le fait que la liste nationale de Benno Book Yakaar avec une tête de liste, Aminata Touré, déchue de son fauteuil de présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et qui sort d’une défaite, ne présentait pas les meilleures garanties de victoires.
FOOT AFRICAIN, CINQ QUESTIONS POUR LA SAISON 2022-2023
Coupe du monde masculine au Qatar, Coupe du monde féminine en Australie et en Nouvelle Zélande, Championnat d’Afrique des nations en Algérie : les prochains mois s’annoncent passionnants pour le football africain
Coupe du monde masculine au Qatar, Coupe du monde féminine en Australie et en Nouvelle Zélande, Championnat d’Afrique des nations en Algérie : les prochains mois s’annoncent passionnants pour le football africain. Voici cinq questions autour de cette saison 2022-2023.
Une équipe africaine atteindra-t-elle le dernier carré de la Coupe du monde au Qatar ?
Cameroun, Ghana, Maroc, Sénégal et Tunisie : ces cinq pays représenteront l’Afrique lors de la Coupe du monde masculine, prévue du 21 novembre au 18 décembre au Qatar. L’une de ces équipes réussira-t-elle ce qu’aucune nation du continent n’a jamais réussi : atteindre les demi-finales du Mondial ? Lors de la dernière édition en Russie, toutes les sélections africaines avaient été éliminées au premier tour. Et il faut remonter à 2010 et à l’élimination des Ghanéens en quarts de finale du Mondial sud-africain pour trouver trace d’un pays d’Afrique proche du dernier carré.
L’Algérie retrouvera-t-elle le sourire avec le CHAN 2022 à domicile ?
Eliminé au premier tour de la CAN 2021, non-qualifié pour la Coupe du monde 2022, le football algérien a perdu le sourire. Le retrouvera-t-il à l’occasion du prochain Championnat d’Afrique des nations (CHAN 2022), prévu à domicile du 13 janvier au 4 février 2023 ? Cette compétition est loin d’avoir réussi aux Algériens 4e en 2011 et rien d’autre. Pour leur deuxième participation, succèderont-ils aux Marocains, sacrés en 2018 et 2020 ?
Le Cameroun et le Sénégal se qualifieront-ils pour la Coupe du monde féminine 2023 ?
En février prochain, les Camerounaises et les Sénégalaises disputeront des barrages pour la prochaine Coupe du monde, prévue du 20 juin au 20 juillet en Australie et en Nouvelle-Zélande. Y rejoindront-elles les Sud-Africaines, les Marocaines, les Zambiennes et les Nigérianes, déjà qualifiées à travers la CAN 2022 ? Les Lionnes du Cameroun et du Sénégal connaissent déjà quasiment toutes les équipes qui prendront part aux trois mini-tournois de repêchage dont les vainqueurs iront au Mondial 2023 : Chili, Haïti, Panama, Papouasie Nouvelle-Guinée, Panama, Taïwan et Thaïlande. La dixième équipe participante, européenne, sera désignée en octobre prochain.
Une équipe d’Afrique subsaharienne remportera-t-elle à nouveau une compétition interclubs ?
Depuis cinq ans, les équipes d’Afrique du Nord ont encore accentué leur mainmise sur les compétitions interclubs continentales. Depuis le sacre du Tout Puissant Mazembe en Coupe de la Confédération (C2) en 2017, aucune formation d’Afrique subsaharienne ne s’est imposée en coupes d’Afrique de clubs. Les Kaizer Chiefs, en finale de la Ligue des champions 2021, et les Orlando Pirates, en finale de la C2 2022, ont échoué aux portes du titre. Pour trouver trace d’un club d’Afrique de l’Ouest à ce stade, il faut même remonter à 2014 et au revers du Séwé Sport (Côte d’Ivoire) face à Al Ahly, en Coupe de la Confédération. Pour bien préparer la prochaine Champions League, quatre clubs ouest-africains ont donc décidé de s’affronter du 21 au 25 août en Guinée, à l’occasion de la West Africa Champions Cup : Horoya, l’Académie SOAR, Djoliba (Mali) et Casa Sports (Sénégal).
Quel pays obtiendra l’organisation de la CAN 2027 ?
Pour l’heure, le Botswana et la Namibie font front commun pour co-organiser cette 36e Coupe d’Afrique des nations. L’Ouganda et la Tanzanie se sont également rapprochées. La Zambie pourrait également se lancer. Toujours est-il que la Confédération africaine de football (CAF) n’a toujours encore lancé officiellement d’appel à candidatures pour accueillir cette CAN 2027.
(rFI.Fr)
LES LÉGISLATIVES TOUJOURS À LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS DE CE MERCREDI
Les élections législatives dont les résultats provisoires sont attendus d’ici vendredi sont toujours à la Une des quotidiens reçus mercredi à l’APS.
Dakar, 3 août (APS) – Les élections législatives dont les résultats provisoires sont attendus d’ici vendredi sont toujours à la Une des quotidiens reçus mercredi à l’APS.
Le Soleil ouvre sur ‘’le satisfécit des observateurs’’ électoraux non sans relever que la bataille des chiffres se poursuit entre Benno Bokk Yaakaar et l’inter-coalition Yewwi-Wallu alors que les résultats provisoires de la commission nationale de recensement des votes sont attendus au plus tard vendredi prochain.
A propos des résultats, L’Observateur souligne que ‘’pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, l’opposition a pu engranger au moins 50 députés sur la liste majoritaire. L’inter-coalition Yewwi-Wallu réussit le grand saut face au pouvoir qui voit sa majorité écrasante s’éroder’’.
Pour le quotidien L’Info, ‘’s’il y a un fait marquant lors de ces élections législatives, c’est bien la belle réussite de l’alliance électorale entre Yewwi askan wi et Wallu Sénégal’’.
‘’Le Plan Déthié Fall, du nom du polytechnicien et mandataire national de YAW a fait mouche dans plusieurs localités du pays dont Pikine, Saint-Louis, Sédhiou, Tivaouane, entre autres départements où aucune de ces deux coalitions n’aurait pu gagner seule, mais que leur association y a été victorieuse’’, écrit le journal.
Après son ‘’camouflet’’ aux élections locales et sa ‘’bérézina’’ aux législatives, Benno Bokk Yaakaar est ‘’dans le dur’’, dit Sud Quotidien.
Le Vrai Journal explique ‘’pourquoi le bilan matériel’’ de la majorité ‘’n’a pas pesé’’ sur le résultat des élections de dimanche.
‘’Il avait presque tout misé sur son bilan matériel. Alors que les Sénégalais ont manifestement soif d’un système judiciaire impartial, d’une démocratie plus inclusive et d’une gouvernance +sobre et vertueuse+, Macky Sall a mis en avant un bilan en bêton pour rallier le maximum d’électeurs à la cause de sa coalition’’, écrit la publication.
WalfQuotidien livre ‘’les raisons d’un vote-sanction’’ en citant, entre autres, la cherté de la vie, la transhumance politique, le troisième mandat.
Le quotidien EnQuête s’intéresse aux résultats des responsables de la mouvance présidentielle et parle de ‘’fortunes diverses’’. ‘’Les résultats des législatives ont consacré la perte de vitesse de plusieurs cadres de Benno. Les responsables de Dakar, Thiès et Saint-Louis sont à la rue’’, écrit le journal.
Dans Le quotidien Bës Bi Le Jour, le Pr Ndiogou Sarr livre un ‘’Cour magistral’’ sur la ‘’cohabitation’’.
’’De la notion de +cohabitation+ tant agitée sur la scène dans la foulée des premières tendances des résultats du scrutin législatif, en passant par le si convoité poste de président de l’Assemblée nationale, ainsi que l’hypothèse d’un Premier ministre issu des rangs de l’opposition, le constitutionnaliste, Ndiogou Sarr, clarifie le débat’’, écrit le journal
SI L’OPPOSITION EST MAJORITAIRE, MACKY NE POURRA PAS IMPOSER SON PREMIER MINISTRE
Juriste et cadre de Pastef, Amadou Ba revient sur la question du prochain Premier ministre à l’heure où Benno et l’inter-coalition Yaw-Wallu s’affrontent sur le terrain des chiffres. Interrogé par Bés Bi, M. Ba, parle de majorité relative
Juriste et cadre de Pastef, Amadou Ba revient sur la question du prochain Premier ministre à l’heure où Benno et l’inter-coalition Yaw-Wallu s’affrontent sur le terrain des chiffres. Interrogé par Bés Bi, M. Ba, qui parle de majorité relative, n’a pas écarté l’idée d’une probable installation d’un leader de l’opposition sur le fauteuil de la primature.
Sur le vif du sujet, l’une des têtes pensantes du Pastef se veut catégorique. « En toute évidence, toute coalition de l’opposition qui a la majorité va forcément réclamer le poste de Premier ministre. Et maintenant, tout dépendra de la majorité dont on parle. S’il s’agit, par exemple, de la majorité absolue, on pourra presque l’exiger. Et présentement avec les majorités relatives qui se dégagent, le président pourra proposer un gouvernement d’union nationale en laissant le poste de Premier ministre à l’opposition ou à lui-même, mais en lui réservant des postes de souveraineté. Donc, après, tout se joue sur celui qui détient la majorité. Si elle revient à l’opposition, le chef de l’Etat ne pourra imposer son Premier ministre. Et vu qu’il ne peut pas dissoudre l’assemblée nationale avant 24 mois à partir de l’installation du parlement, donc forcément il n’y aura pas de gouvernement », clame Amadou Ba, le membre du Mouvement national des cadres de Pastef (Moncap).
Et à l’absence de gouvernement, poursuit-il, le président ne peut pas gouverner par ordonnance. Il s’explique, au bout du fil : « Parce que les ordonnances doivent être autorisées par l’assemblée nationale et validées par elle après. Donc, cela fait que c’est risqué de se lancer dans des conjectures. Le principe, c’est que si on n’a la majorité forcément on aura la présidence de l’assemblée nationale. Cependant, même dans la situation actuelle, le plus important dans une législature ce n’est pas juste l’adoption de lois simples. C’est aussi l’adoption de lois organiques. Or, pour adopter une loi organique, il faut quand même le 3/5 des voix. »
« C’est une erreur grossière de croire que Wallu est une coalition autonome »
Quant aux supputations sur une possible dislocation de l’inter-coalition Yaw-Wallu pour des enjeux politiques, Amadou Ba s’est voulu pédagogue. Sur ce, il a estimé que c’est une erreur grossière de croire que Wallu et Yewwi sont des coalitions autonomes. « C’est une coalition hétérogène et mixte. Car, il y a des députés de Yewwi sur la liste de Wallu et des députés de Wallu sur la liste de Yewwi. Il y a autant de députés Wallu que de Yewwi parce que les listes sont mixtes. C’est dire que dans les listes de Yewwi askan wi il y a un gros 1/3 qui est des députés Wallu. Donc, il n’y a aucune raison que Wallu nous lâche. C’est pour cela qu’il faut d’abord attendre pour définir qui dans l’inter-coalition appartient à quel groupe. Que chacun retourne dans sa famille d’origine. Et c’est toute cette alchimie-là qui rend difficile, voire hasardeuse, toute projection. Il faudra alors attendre pour voir qui a la majorité qui sera d’ailleurs hyper relative- genre 1 ou 2 députés de différence. Et après, au sein de chaque coalition, répartir le nombre de députés en fonction de leur famille d’origine et non pas en fonction de leur appartenance actuelle. Car, juridiquement, il peut être de Wallu mais politiquement de Yewwi », a t- il précisé.
DAKAR, THIÈS ET DIOURBEL EN TÊTE DU PELOTON
Les 165 sièges de députés de l’Assemblée nationale sont répartis entre 53 à pourvoir au scrutin proportionnel et 112 au scrutin majoritaire en raison de 97 au scrutin majoritaire à l’intérieur du pays et 15 au niveau de la diaspora
Au lendemain des élections législatives du 31 juillet, Sud quotidien vous présente la répartition des 165 sièges de députés. Avec leurs forts quotients électoraux, les régions de Dakar, de Thiès et de Diourbel occupent la première place du tableau.
Fixée par le décret n°2022-1051 du 03 mai 2022 portant répartition des sièges de députés au scrutin majoritaire départemental pour les élections législatives du 31 juillet 2022, les 165 sièges de députés de l’Assemblée nationale sont répartis entre 53 sièges à pourvoir au scrutin proportionnel et 112 au scrutin majoritaire ou départemental en raison de 97 députés à élire au scrutin majoritaire départemental à l’intérieur du pays dans les 65 départements et 15 au niveau des départements de l’étranger (diaspora).
Le tableau de répartition des 97 députés à élire au scrutin majoritaire départemental à l’intérieur du pays dans les 65 départements est dominé par la région de Dakar qui compte 18 députés répartis entre les départements de Dakar (07) Pikine (05) Guédiawaye (02) Keur Massar (02) Rufisque (02).
La capitale est suivie par la région de Thiès qui totalise 10 députés répartis entre Thiès (04) Mbour (04) et Tivaouane (02).
La troisième position de ce classement est occupée par la capitale du Baol, Diourbel avec 09 députés répartis entre Mbacké (05), Diourbel (02) et Bambey (02).
Avec ses quatre départements, la région de Tamba totalise 07 députés et vient à la quatrième position : Tamba (02) Bakel (02) Koumpentoum (2) Goudiry (01).
Elle est suivie de l’ancienne capitale de la Casamance : Sédhiou qui compte 6 députés répartis entre ses départements : Sédhiou (02) Bounkiling (02) Goudomp (02).
De même que Tamba, les régions de Saint-Louis, Kolda, Louga comptent également chacune 6 sièges de députés en raison de 02 pour chacun de leurs 03 départements.
La région de Kaffrine est également créditée du même nombre de députés (6), répartis en raison de 02 pour le département de Koungheul, 02 Kaffrine, 01 Malem Hoddare 01 Birkilane.
La suite de ce tableau se présente ainsi : Matam (5) dont 02 pour le département de Matam, 02 pour Kanel et 01 pour Ranérou-Ferlo.
La région de Kaolack recense 05 députés dont 02 à élire dans le département de Kaolack, 01 à Guinguinéo et 02 à Nioro.
La région de Fatick a 05 députés en raison de 02 pour le département de Fatick, 02 à Foundiougne et 01 à Gossas.
La Région de Ziguinchor est créditée de 05 députés dont 02 pour le département de Ziguinchor, 02 pour Bignona et 01 pour Oussouye.
Avec 03 députés répartis entre Kédougou (01) Salemata (01) et Saraya (01), la région de Kédougou vient à la dernière position de ce tableau concernant la répartition des 97 députés à élire au scrutin majoritaire départemental à l’intérieur du pays.
S’agissant des 15 sièges de la Diaspora, leur répartition se présente comme suit : l’Afrique du Nord (01), l’Afrique de l’Ouest (03), l’Afrique centre (02), l’Afrique australe (01).
Europe de l’ouest, du centre et du nord : 03, Europe du sud : 03. L’Amérique-Océanie (01) et l’Asie Moyen Orient (01).
LES PARIS SONT ENCORE OUVERTS
La 14e législature prend forme en attendant les résultats définitifs. Au fond de cette mythique salle des plénières, un siège ne sera aussi convoité que durant cette législature qui se profile à l’horizon : la présidence de l’Assemblée.
La 14e législature prend forme en attendant les résultats définitifs. Au fond de cette mythique salle des plénières, un siège ne sera aussi convoité que durant cette législature qui se profile à l’horizon : la présidence de l’Assemblée. Et pour cause. Une élection législative n’a jamais accouché des résultats aussi serrés qui poussent à s’interroger le camp majoritaire et les potentiels présidents du Parlement. L’un dans l’autre, ce siège est visé par toutes les coalitions, du moins celles susceptibles d’avoir la majorité, avec sa caisse noire et son prestige de deuxième institution de la République. Alors qui succèdera à Moustapha Niasse dans les prochains jours ? Aminata Touré, tête de liste nationale de Bby, qui était partie pour être une « sérieuse prétendante à ce poste », selon Babacar Dione, voit ce destin en interrogation. Pour Amadou Bâ, deuxième sur la liste nationale, la défaite l’emporterait et la probabilité est moindre, selon l’analyste. « Il représente un bon profil mais il pourra servir ailleurs part », pense M. Dione.
D’un autre côté, si une majorité en faveur de l’inter-coalition Yewwi askan wi-Wallu Sénégal se confirme, le perchoir lui reviendra. Dans leurs listes, les profils ne sont pas trop variés, du moins les plus probables sont inscrits dans les petits papiers pour succéder à Moustapha Niass. Tête de liste départementale de Dakar, Barthélemy Dias pourrait faire office de président de l’Assemblée. Cependant, cette probable consécration pourrait être remise en doute, du fait des importantes charges du maire à Ville de Dakar. Mais il peut faire comme Pape Diop. Pas sûr que le leader des suppléants de Yaw, COmar Sy, soit promu au perchoir.
J’AI ÉVOLUÉ EN TANT QUE PERSONNE ET EN TANT QUE JOUEUR
Un but en amical, un autre en Supercoupe face au RB Leipzig, un trophée et une histoire d’amour naissante. Des débuts réussis pour Sadio Mané avec son nouveau club, le FC Bayern.
Un but en amical, un autre en Supercoupe face au RB Leipzig, un trophée et une histoire d’amour naissante. Des débuts réussis pour Sadio Mané avec son nouveau club, le FC Bayern. Dans une interview accordée au magazine officiel du Bayern, le joueur africain de l’année explique pourquoi il ne se sent pas comme une star mondiale, décrit ses valeurs et révèle les détails de son intégration en Bavière. En plus de cela, il fait un pari…
Sadio, les enfants criaient déjà ton nom avec enthousiasme lors de ton premier entraînement à la Säbener Straße : « Mané, tu es le meilleur ! » Ils ont même grimpé aux arbres pour vous voir. Avez-vous remarqué cela ?
Oui, et j’étais très heureux. Le fait que des enfants grimpent aux arbres, spécialement pour moi, me motive énormément, bien sûr. Je veux faire de mon mieux ici chaque jour à l’entraînement et dans les matchs - pour l’équipe et les supporters.
Être footballeur, c’est ça, faire pétiller les yeux des enfants ?
Je le pense. Je me souviens encore aujourd’hui qu’enfant, j’admirais les grands joueurs et je voulais être comme eux. C’est pourquoi il est très important pour moi de rendre les enfants heureux avec mon jeu. Les enfants, disent-ils, sont aussi les plus des critiques honnêtes.
Qui admiriez-vous étant enfant ?
Mes idoles à l’époque étaient Ronaldinho et El Hadji Diouf du Sénégal. Des joueurs exceptionnels. J’ai regardé des vidéos d’eux pendant des heures et j’ai essayé d’imiter tout ce qu’ils faisaient.
Aviez-vous aussi leurs maillots ?
Oui, bien sûr. Ma mère m’a offert un maillot d’El Hadji Diouf, et quand j’ai été un peu plus grand, j’ai acheté moi-même un maillot de Ronaldinho. J’ai travaillé plus, gagné de l’argent et économisé pour ça. C’était un rêve de porter son nom dans le dos. Je ne voulais même pas enlever les maillots, j’en portais un différent chaque jour.
« Je veux apporter toute mon expérience au Bayern »
Vous êtes une star mondiale aujourd’hui, mais en avez-vous conscience ?
Les gens disent ça de moi, mais je ne me vois pas du tout comme une star mondiale. Je ne sais pas par où commencer avec cette phrase. Tout ce qui m’importe, c’est de faire partie de l’équipe. Je fais tout pour ça. Je veux aller à la limite pour mes coéquipiers : marquer des buts, fournir des passes décisives et gagner des matchs. Je suis ici pour donner le meilleur de moi-même pour le Bayern Munich.
Comment voyez-vous votre rôle au FC Bayern ?
Quand on arrive dans un grand club comme Liverpool ou le Bayern en tant que jeune joueur, ce n’est pas toujours facile. Vous avez encore beaucoup à apprendre, dans tous les aspects de la vie. J’ai beaucoup vécu dans ma carrière, j’ai évolué en tant que personne et en tant que joueur. Maintenant, je veux apporter toute mon expérience à l’équipe et contribuer à la rendre encore plus forte pour qu’ensemble nous puissions tous atteindre nos objectifs. Aujourd’hui, je suis un joueur expérimenté et je sais gérer ce genre de pression. Pour moi, les attentes sont synonymes de motivation, ce qui me pousse énormément. En fin de compte, cela m’aide, ainsi que toute l’équipe, à atteindre nos objectifs.
Qu’associez-vous au FC Bayern ? Qu’est-ce qui rend ce club spécial pour vous ?
Quand j’étais à Salzbourg, j’ai regardé beaucoup de matchs du Bayern, et même après avoir déménagé en Angleterre, j’ai toujours gardé un œil sur la Bundesliga. Avant mon transfert, j’ai parlé avec Thiago. Il m’a tout dit sur l’équipe et la ville. Tout le monde connaît l’identité du Bayern. Pour moi, "Mia san mia" signifie que l’équipe passe toujours en premier. C’est l’unité qui compte, pas l’individu. C’est ce qui rend le FC Bayern si spécial. Je peux m’identifier très facilement à cette philosophie parce que je suis fermement convaincu que c’est la voie du succès. L’identification est la clé. C’est pourquoi je n’ai pas hésité une seconde lorsque j’ai eu l’opportunité de déménager à Munich.
Vous êtes considéré comme terre-à-terre et casanier. D’où viennent vos valeurs ?
Je suis né dans un petit village du Sénégal qui s’appelle Bambali. J’y ai grandi et je suis allé à l’école. Dans ma culture, les parents sont très importants. Vous les écoutez, vous leur montrez du respect. Je pense que ces valeurs sont très importantes dans tous aspects de la vie et je suis reconnaissant d’avoir été élevé de cette façon.
« Vous verrez beaucoup de drapeaux sénégalais à l’Allianz Arena cette saison »
À quelle fréquence êtes-vous chez vous au Sénégal ? Ressentez-vous à quoi ressemble vraiment la vie là-bas, une vie en dehors de la bulle du football ?
Malheureusement, plus d’une fois par an n’était pas possible ces dernières saisons, car nous n’avons eu une pause de mi-saison qu’une seule fois au cours de mes huit années en Angleterre. Chaque fois que je le peux, je rends visite à mes parents et à mes vieux amis à Bambali. C’est un petit village, loin de la ville la plus proche. La vie y est très différente de l’Europe. J’ai du mal à mettre des mots, les cultures sont trop différentes et la situation des gens n’est pas facile. Cela vous permet de garder les pieds sur terre. Quand j’y suis, je suis le Sadio d’autrefois. Je joue au football avec mes anciens amis, nous nous amusons ensemble. J’aime toujours y retourner. Mon pays est composé de 17 millions de fous de football, et ils disent : ‘’Nous sommes tous fans du Bayern maintenant. Je pense que vous verrez beaucoup de drapeaux sénégalais à l’Allianz Arena cette saison.’’
Vous avez financé de nombreuses installations communautaires dans votre village-parce que vous voulez donner quelque chose en retour ?
Bambali a fait de moi qui je suis. C’est pourquoi il est important pour moi de donner quelque chose en retour. Je suis vraiment fier de ce que je fais pour les gens là-bas. Je connais la réalité de leur vie. Les faire sourire est important pour moi.
Parlez-nous d’un plat traditionnel de votre pays d’origine.
"Thiéboudieune, un plat de riz avec de l’huile et du poisson. Mais on aime aussi le manger avec du poulet ou d’autres viandes. Il y a aussi le maafé, un ragoût de cacahuètes, j’adore."
Pourquoi avez-vous choisi le numéro 17 au Bayern ?
Quand mon transfert a été décidé, j’ai demandé quels numéros étaient encore disponibles et j’ai choisi le 17. Je sais que de grands joueurs l’ont porté, plus le 17 est composé de 10 et 7, deux numéros que j’aime beaucoup. C’est le numéro parfait pour moi."
Avez-vous déjà visité Munich pendant votre séjour à Salzbourg ?
En fait, je suis allé plusieurs fois dans la ville, avec des amis. Et une fois, nous étions à l’Allianz Arena, lors d’un match de Ligue des champions contre Arsenal. À cette époque, je ne pouvais tout simplement pas imaginer y jouer moi-même un jour.
« Le petit secret de sa coiffure »
Avez-vous déjà été à l’Oktoberfest ?
Malheureusement pas encore, mais j’ai vraiment hâte d’y être. J’ai même chez moi des Lederhosen (pantalons traditionnels en cuir) de mon séjour à Salzbourg. Je les ai gardés, car j’ai toujours aimé les porter et je suis généralement très intéressé par d’autres des cultures.
Quelle est la raison de votre coiffure ?
La ligne blonde ? Je l’ai depuis une dizaine d’années. Je voulais faire quelque chose que personne d’autre n’avait fait. C’est mon coiffeur qui a eu l’idée. Au début, je ne voulais pas le faire parce que je savais que mes parents n’auraient jamais aimé ça. Mais j’ai décidé de tenter ma chance. Mes parents étaient loin. Bien sûr, ils m’ont appelé dès qu’ils l’ont vu : « Sadio, qu’as-tu fait à tes cheveux ? Ça n’a pas l’air beau. Débarrassez-vous-en ! » En fait, je l’ai fait enlever les premières fois avant de rentrer chez moi. De retour en Europe, je l’ai fait teindre à nouveau. À présent, mes parents s’y sont aussi habitués et l’ont accepté.
Envie d’un pari ? Si vous gagnez la Ligue des champions avec le Bayern, vous colorez la ligne en rouge. Convenu ?
(Il réfléchit) OK ! Si nous gagnons la Ligue des champions, je la teindrai en rouge.
Peut-être que les enfants de Munich courront bientôt dans les rues - et sur le terrain de football - avec votre coiffure.
Je ne préfère pas ! Je ne voudrais pas qu’ils aient des ennuis avec leurs parents à cause de moi (rires).
BENNO DANS LE DUR
Le verdict partiel des urnes, issu des élections législatives du dimanche, préfigure-t-il du début de la fin pour la coalition présidentielle ? Une victoire de Yewwi-Wallu signerait pour ce regroupement politique, deux revers électoraux en six mois
Le verdict partiel des urnes, issu des élections législatives du dimanche 31 juillet, est-il parti pour préfigurer le début de la fin pour la coalition majoritaire Benno Bokk Yaakar ? En tout cas, si les résultats provisoires se confirmaient en faveur de l’inter-coalition Yewwi-Wallu, ils conforteraient la traversée du désert pour la coalition présidentielle qui aura connu, en l’espace de six mois, deux revers assez expressifs du ras-le-bol général des électeurs, en perdant les grandes villes du pays en janvier et les départements qualifiés de grenier électoral à l’issue du scrutin de dimanche. A l’instar de Dakar, Pikine, Keur Massar, Guédiawaye, Rufisque, Thiès, Mbacké, Tivaouane, Kébémer, Ziguinchor, Saint-Louis, entre autres.
Mise en place en 2012 dans le cadre du deuxième tour de l’élection présidentielle opposant Macky Sall, leader de l’Alliance pour la République (APR), à Abdoulaye Wade du Parti démocratique sénégalais (PDS), par ailleurs président de la République en exercice, la coalition Benno Bokk Yakaar a enchaîné bien des succès, en dix années de majorité politique. Seulement, depuis les élections municipales et départementales du 23 janvier 2022, l’alliance fondée par Moustapha Niasse (Benno Siggil Senegaal), feu Ousmane Tanor Dieng (Parti Socialiste) et Idrissa Seck (Rewmi) pour ne citer que ceux-là, est empêtrée dans un tour de vis. Elle voit ses espoirs s’effriter comme peau de chagrin.
Après avoir porté Macky Sall à la tête du pays en 2012, Benno Bokk Yakaar a raflé, le 1er juillet de la même année, la majorité des députés, en décrochant 119 sièges parmi les 150 que comptait l’Assemblée nationale dans sa douzième législature. Ensuite, la coalition a continué à faire son bonhomme de chemin victorieux. Aussi a-t-elle confirmé sa place de leader dans la sphère politique nationale lors des Législatives du 30 juillet 2017. Là aussi, la mouvance présidentielle a emporté 125 sièges parmi les 165 devant composé l’hémicycle et sa législature, treizième du genre. Après avoir composté son leadership aux élections territoriales de 2016 et Locales de 2014, même si certains bastions restaient fidèles au camp d’en face.
A l’instar de Dakar ! La coalition présidentielle, avide de succès, ne s’est pas arrêtée là, elle a continué à glaner les victoires électorales. Benno Bokk Yakaar a encore le vent en poupe lors des élections présidentielles du 24 février 2019 que Macky Sall remportait avec 58,26% des suffrages exprimés. Cela, au grand dam d’Idrissa Seck (coalition Idy-2019) et Ousmane Sonko (coalition Sonko Président), qui arrivaient respectivement deuxième et troisième dans la course. Il a fallu attendre les élections municipales et départementales du 23 janvier 2022 pour assister à la dégringolade de la troupe de Macky Sall. Il faut dire que le score électoral de Benno Bokk Yakaar qui s’effritait au fur et à mesure des coups de boutoir de l’opposition, vendait de plus en plus l’idée du rééquilibrage des forces. La remontada de l’opposition était incarnée principalement par le leader de Pastef-Les Patriotes, Ousmane Sonko. Des bastions essentiels dans la carte électorale, comme la région de Dakar, Thiès, Diourbel, Kaolack ou encore Ziguinchor, tombaient progressivement dans l’escarcelle du camp anti-Macky, à l’issue de ces échéances électorales.
INTER-COALITION DU «DIABLE»
Le plus grand camouflet était toutefois en route. Réunis autour de l’inter-coalition «Yewwi-Wallu», les principaux responsables de l’opposition, d’Ousmane Sonko à Abdoulaye Wade, en passant par Khalifa Sall, semblent vraisemblablement partis pour infliger un coup de grâce au camp du pouvoir, à l’issue des élections législatives tenues le dimanche 31 juillet. Les résultats provisoires de ces joutes électorales placent l’inter-coalition à la tête de moult départements à l’intérieur du territoire national mais aussi dans la diaspora. Plusieurs départements remportés par la coalition au pouvoir lors des dernières élections territoriales, ont été conquis par l’opposition. Il s’agit, entre autres, de Saint-Louis, Sédhiou, Thiès et Tivaouane. Outre ces départements, l’alliance de l’opposition a également conforté sa suprématie sur l’ensemble des cinq départements de la région de Dakar, en surclassant la coalition Benno Bokk Yakaar à Dakar, Pikine, Guédiawaye, Keur Massar et Rufisque. Il en est de même pour Mbacké, Ziguinchor, Oussouye et Bignona, Bambey, Saraya pour ne citer que ces localités. Outre ces localités, l’inter-coalition YewwiWallu a également remporté près de huit départements de la diaspora. Au-delà de cette chute vertigineuse, il y a le fait que des pontes du pouvoir ont été battus dans leurs propres bureaux de vote. C’est notamment le cas de la tête de liste nationale de Benno Bokk Yakaar, Aminata Touré, et d’Amadou Ba, coordonnateur départemental à Dakar. Même le maire de la Médina, Bamba Fall, qui a rejoint la mouvance présidentielle suite aux dernières élections locales, a perdu son propre bureau et/ou centre de vote.
A l’instar de Mansour Faye et Demba Diop Sy, respectivement édiles de Saint-Louis et Tivaouane. Les Législatives, dernier scrutin avant la présidentielle de 2024, faisaient, pour beaucoup d’acteurs, figure de test après les élections locales de janvier, remportées par l’opposition dans de grandes villes du pays. Une sorte de présidentielle avant l’heure. L’une dans l’autre, cette deuxième percée inédite de l’opposition au regard des résultats provisoires, à seulement dix-neuf (19) mois de la prochaine présidentielle, laisse entrevoir des heures sombres pour la coalition Benno Bokk Yakaar, à défaut d’annoncer son chant du cygne. Qui plus est, l’absence jusque-là notoire d’un dauphin consensuel pour assurer l’héritage politique du président Macky Sall constitue un facteur qui entraînerait davantage la coalition Benno Bokk Yakaar dans une mauvaise passe. A qui la faute toutefois si le maître du jeu a refusé systématiquement l’émergence de tout second dans son camp, proche ou élargi, au profit d’un hypothétique troisième mandat que les suffragants semblent abhorrer ?