KEEMTAAN GI – EXASPERATION
De la colère, de la rage au cœur et des larmes. Un chœur d’indignation durant toute la soirée du mercredi au jeudi. Un président plus préoccupé du sort du continent qui nous balance un tweet - ce qu’il sait le mieux faire - exprimant sa désolation. Et le lendemain, certainement pour se donner bonne conscience, il décrète un deuil national de trois jours. Il a fallu une forte pression des citoyens pour qu’il se décide enfin à limoger un ministre qui a commis trop de fautes. Et pour qui les coupables étaient toujours à chercher ailleurs. Lui, en tant que responsable de premier plan, il n’était jamais pour rien dans les multiples drames survenus dans nos hôpitaux. Toujours les lampistes qui payaient. On l’a inlassablement dit ici. Ce charmant pays des paradoxes marche sur la tête. Ce, pendant qu’ils nous gargarisent d’infrastructures futuristes. Celle qui a été promue ministre de la Santé leur rappelait en début mai que l’on ne peut pas parler d’émergence si on ne règle pas les problèmes de santé qui sont énormes. Et pourtant, ils continuent de croire à leur fichu émergence qui ne signifie rien du tout dans un pays où des gens meurent bêtement pour des maladies bénignes ou trépassent faute d’argent pour payer une consultation. Trop de légèretés toujours dénoncées mais dont ils se fichent. Ils peuvent toujours aller faire un checkpoint médical ailleurs et aux frais du contribuable ! Onze nourrissons qui meurent calcinés en quelques minutes, ce fait ne constitue plus un drame, mais une tragédie. Oui, c’est une tragédie eu égard à la récurrence de ce phénomène et d’autres aléas sanitaires. Plutôt que de passer leur temps à nous construire des hôpitaux futuristes, ce que l’on attend d’eux est de faire en sorte que, partout où l’on puisse se trouver, l’on soit en mesure de recevoir des soins de qualité et dans un environnement sécurisé. C’est une exigence basique. Pendant qu’on y est, l’école marche droit vers une année blanche. La santé a battu des records de négligences. L’insécurité, corollaire de la pauvreté, devient grandissante. Et le coup de massue viendra sans doute de la vie chère qui risque de tout faire exploser. KACCOOR BI
MORT DES 11 BEBES MACKY ANNONCE UN DEUIL NATIONAL DE 3 JOURS ET EST ATTENDU À TIVAOUANE SAMEDI
Quelques heures après l’annonce officielle du décès des 11 bébés à la maternité de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy de Tivaoune, le président de la République a d’abord tenu à présenter ses condoléances aux familles des victimes. « Je viens d’apprendre avec douleur et consternation le décès de 11 nouveaux nés dans l’incendie survenu au service de néonatalogie de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane. A leurs mamans et à leurs familles, j’exprime ma profonde compassion » a écrit le chef de l’Etat quelques heures après l’annonce de la tragédie. Il a ensuite annoncé un deuil national de trois (03) jours à compter du jeudi 26 mai 2022. Durant cette période, les drapeaux seront en berne sur l’ensemble du territoire national. Enfin, selon le pôle Communication de la Présidence, le président de la République, Macky SALL, Président en exercice de l'UA actuellement à Malabo pour conduire les travaux de deux Sommets extraordinaires de l'Union Africaine les 27 et 28 mai, sera de retour à Dakar par anticipation demain vendredi 27 mai 2022 immédiatement après la cérémonie d'ouverture du premier Sommet . Le Chef de l'Etat se rendra à Tivaouane dans la matinée du samedi 28 pour rencontrer les familles endeuillées, les familles religieuses et une visite sur les lieux du sinistre.
DEUIL PÉRINATAL À TIVAOUANE NOS MALHEUREUSES MAMANS À L’ÉPREUVE !
Le deuil périnatal c’est-à-dire perdre une grossesse non aboutie ou un nouveau-né est d’abord une épreuve très difficile à supporter pour la maman. A plus forte raison de voir périr son bébé dans un incendie c’est-à-dire dans des circonstances tragiques. D’ailleurs, « Le Témoin » quotidien imagine la douleur et la souffrance qui frappent ces malheureuses mamans de Tivaouane. Dans le lot des mamans victimes, on nous signale une dame chez laquelle le gynécologue avait décelé des symptômes de ménopause précoce. Si ce n’est pas une stérilité rampante. Face à cette situation alarmante, nous souffle-t-on, la dame avait engagé une folle course aux traitements, quitte à avoir un seul et unique enfant. Des efforts qui ont été payant puisqu’elle a fini par avoir un enfant bien que prématuré. Hélas, le bébé tant rêvé a péri dans l’incendie ruinant ainsi l’ultime espoir de tout un couple.
DRAME DE TIVAOUANE LE KHALIFE GÉNÉRAL DES TIDIANES RECOMMANDE UN RÉCITAL DE CORAN
Le Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, a recommandé ce vendredi une lecture du Saint Coran sur l’ensemble du territoire national. Il a fait cette sortie suite au drame qui a secoué Tivaouane avec l’incendie qui a emporté la vie de 11 bébés. Il reste que le Guide religieux avait fait plusieurs sorties pour dénoncer l’état de délabrement de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh. Des alerts qui n’avaient jamais reçu d’écho favorable de la part du gouvernement. Résultat : le drame de mercredi dernier.
ABDOULAYE DIOUF SARR RENOUVELLE SA LOYAUTÉ À MACKY SALL
L’ancien ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, ne donne pas l’impression d’être affecté par son départ du Gouvernement. Quelques heures après avoir été limogé de son poste, il a renouvelé sa loyauté au président de la République. « Après avoir réitéré mon soutien moral à toutes les familles affligées dans le drame survenu à l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaoune, je tiens à renouveler ma loyauté au chef de l’Etat son Excellece Monsieur Macky Sall pour sa confiance indéfectible, fruit de nos relations techniques et fraternelles, aussi solides qu’auparavant. Je lui renouvelle ma loyauté et entends l’accompagner dans ses projets pour l’émergence du pays dans l’intérêt du peuple » écrit le désormais ex-ministre de la Santé sur sa page Facebook.
NECROLOGIE DÉCÈS DU MINISTRECONSEILLER CHEIKH MBACKÉ SAKHO
Le ministre-conseiller en charge des affaires religieuses auprès du président de la République, Cheikh Mbacké Sakho, est décédé ce jeudi des suites d’une longue maladie. Plusieurs personnalités politiques et religieuses ont assisté jeudi, à partir de 11 heures, à sa levée du corps. Le défunt, parmi "les compagnons de la première heure" du président Sall, a été rappelé à Dieu jeudi, des suites d’une longue maladie. Après la levée du corps du défunt, à l’hôpital Principal de Dakar, Cheikh Mbacké Sakho a été acheminé à Touba où il sera inhumé. Cheikh Mbacké Sakho était le président du mouvement "Macky Moo Niou Nioor". En tant que ministre-conseiller en charge des affaires religieuses, il servait de lien entre le président de la République et les familles religieuses. Dans un message, le chef de l’Etat a rendu hommage à son « discret » compagnon. « Je suis très peiné d’apprendre ce jour le décès de Cheikh Mbacké Sakho, Conseiller Spécial à la Présidence de la République. Je rends hommage à un collaborateur loyal et serviable et un compagnon d’une grande discrétion. Mes condoléances émues à sa famille », a écrit Macky Sall dans un message.
NECROLOGIE DÉCÈS DE L’ANCIEN RÉALISATEUR AMADOU MOCTAR BÈYE
Le réalisateur Amadou Moctar Bèye est décédé hier dans une clinique privée de Dakar. L’ancien brillant réalisateur à la RTS a marqué de son empreinte le paysage médiatique sénégalais. Outre la RTS, il a accompagné beaucoup de stars de la musique sénégalaise dans les réalisations de clips et aussi des troupes théâtrales. Dans un message publié sur sa page Facebook, l’acteur culturel Guissé Pène écrit que « cet illustre doyen est l’un des pionniers dans la réalisation des clips et reste un des meilleurs réalisateurs de l’histoire de la télévision ». « Je l’ai rencontré au début des années 80 lors du tournage de la série Fann Océan de Mahama Johnson Traoré et depuis il a été un de mes principaux conseillers. Courtois et disponible, Amadou Moctar Bèye était un homme toujours en quête de solutions et de consensus dans les différences. Un grand s’en est allé et que son âme repose en paix » ajoute-t-il. L’inhumation est prévue ce samedi 28 mai à Yoff. La Rédaction du Témoin présente à la famille d’Amadou Moctar Bèye ses sincères condoléances.
DABA COULIBALY, L’ÉPOUSE D’UN COLONEL DES DOUANES, SE SUICIDE EN SE JETANT DE L’IMMEUBLE DE LA SGBS
Une dame du nom de Daba Coulibaly s’est suicidée hier du haut de l’immeuble de la SGBS à la Place de l’Indépendance. Une scène inédite. Selon le site Senenews, la dame qui est décédée à la suite de son acte serait l’épouse d’un colonel de la Douane. Elle laisse trois enfants et était une ancienne employée de la Cbao. Peu avant, elle avait garé son véhicule devant l’immeuble de la SGBS où elle avait son bureau. Les motivations de son geste seront certainement élucidées par l’enquête ouverte par les limiers.
Invisibilisés, les Afrodescendants imposent leur visibilité à l’Espagne, à travers la photographie et changent leur narratif, longtemps fait par les Blancs de manière biaisée. C’est ce que montre l'expo CODOBAYANGUE de l'artiste Agnès Essonti
Dans l’un des trois projets d’exposition de l’Espagne dans cette 14è édition du Dak’Art, on note l' exposition d’artistes afrodescendants espagnols. C’est le cas d’Agnès Essonti et de ses 6 collègues photographes. Nous l’avons interrogée dans cette vidéo, elle répond aux questions d’AfricaGlobe Info et AfricaGlobe Tv.
Photographe engagée, la jeune artiste hispano-camerounaise présente une expo intitulée CORDOBAYANGUE au Centre culturel espagnol de Dakar, sis à Fann Résidence. Agnès est le fruit et la synthèse d’un père camerounais Bayangue et d’une mère espagnole de Cordoba. D’où elle a forgé le néologisme cordobayangue.
Étant grandie dans une société espagnole où les minorités sont volontairement invisibilisées par la majorité blanche, la photographie permet désormais à Agnès et ses collègues de la jeune génération d’inverser cette tendance en exhumant ce/ceux que la société espagnole « cachent», c'est à dire les Noirs.
Pourtant, selon elle, les Noirs étaient très anciennement installés dans la péninsule ibérique indépendamment de l'immigration plus ou moins récente. En assumant pleinement sa double culture, elle entend les mettre toutes les deux sur le même piédestal, à travers m’objectif de son appareil et un art qu’elle a découvert presque accidentellement.
Tout a commencé à l’âge de 12 ans quand, la jeune adolescente reçoit un appareil photo comme cadeau. Elle se met à photographier ses amis, son entourage et autres, comme passe-temps. Mais le temps passant, la passion va naître, croître au point que la formation s’en suive et croise l’engagement suite à une prise de conscience de la nécessité de changer le narratif sur les Noirs d’Espagne.
Aujourd’hui Agnès utilise l’art photographique pour remettre l’histoire à l’endroit, pour redonner la fierté au noir d’Espagne et surtout montrer que les Noirs ont longtemps cohabité en Espagne avec les Blancs et que la blancheur ne fait pas l’hispanité. Cordobayangue illustre avec éloquence sa double culture à la fois espagnole d’Andalousie et Camerounaise de Bayangue.
Agnès Essonti Luque a l’air de dire tout « Blancs que sont nos compatriotes de souche, ils sont ce que nous sommes, Espagnols. Tout simplement. Selon elles jeunes photographe afrodescendants même s’ils ont pris conscience du devoir de raconter eux-mêmes leur histoire de manière authentique, ils ont encore du mal à trouver des espaces d’expression pour exposer leurs œuvres.
A travers son art, Agnès veut aussi loger presque à la même enseigne la politique, l’art , la culture et la gastronomie. Ou alors elle veut faire de l’art et de la culture la voie royale pour influencer la politique, une politique de justice et d’inclusion de tous.
LA COSYDEP DONNE RAISON AUX SYNDICATS D’ENSEIGNANTS
Imbroglio autour des accords signés -- La Coalition des Organisations en Synergie pour la Défense de l’Education publique (COSYDEP), partie prenante des négociations, prend le contrepied du gouvernement
La Coalition des Organisations en Synergie pour la Défense de l’Education publique (COSYDEP), partie prenante des négociations, prend le contrepied du gouvernement qui soutient mordicus avoir respecté les accords signés avec les syndicats d’enseignants.
Face à la presse hier, jeudi 26 mai, le Bureau du Conseil d’Administration qui s’est réuni la veille en séance ordinaire sur le contexte socioéducatif actuel, a donné raison aux syndicats d’enseignants. « Durant toutes les plénières, notamment la dernière qui a duré près de 15 tours d’horloge, les syndicats n’ont cessé de demander au gouvernement de préciser le net à percevoir après toutes les opérations fiscales. Cette question avait reçu une réponse claire de la part du gouvernement qui confirmait que les montants indiqués dans le tableau présenté étaient les nets d’impôts », a fait savoir le Directeur exécutif de la COSYDEP, Cheikh Mbow.
En effet, les syndicats d’enseignants accusent le gouvernement de « nonrespect » des accords signés. Selon eux, les sommes annoncées par l’Etat dans le protocole d’accord du 26 février étaient des nettes à percevoir après impôts.
Le Directeur exécutif de la COSYDEP, a rappelé les points sur lesquels le gouvernement et les syndicats d’enseignants étaient tombés d’accord. « La Coalition témoigne que les longues discussions avaient abouti à d’importants engagements du Gouvernement : la défiscalisation de l’indemnité de logement qui une offre faite par le gouvernement ; l’augmentation de certaines indemnités, des propositions du gouvernement qui ont fait l’objet d’amendements de la part des syndicats, préoccupés par leur valeur nette ; la mise en place d’un Comité de suivi (il n’a été mis en place que deux mois après la signature et qui attend d’être institutionnalisé); le traitement et la correction des manquements par émission spéciale au besoin », a indiqué Cheikh Mbow.
En effet, il souligne que « l’existence juridique du comité de suivi permettrait, d’une part de traiter les contestations et, d’autre part d’éviter des problèmes similaires à la veille de chaque échéance ». La COSYDEP a ainsi lancé « un appel pour le respect scrupuleux des accords au risque de perturber l’espace scolaire, d’entraver le déroulement normal des évaluations ou de mettre mal à l’aise les partenaires, facilitateurs et autres bonnes volontés ». « La Coalition considère que respecter les accords permettrait de poser les jalons d’une pacification durable du secteur ; recréer la confiance entre l’Etat et les partenaires sociaux ; remotiver les enseignants pour une amélioration substantielle des performances des apprenants ; donner plus de temps aux questions à forts enjeux (mise aux normes des écoles, amélioration des curricula, règlement des questions d’hygiène, de sécurité et de salubrité des établissements, prise en charge des nombreux exclus du système, ...) », dira Cheikh Mbow. La COSYDEP dit être « alertée par les syndicats, sur la base des appréhensions issues de la consultation de leur bulletin de salaire à travers e-solde ».
LES SYNDICATS D’ENSEIGNANTS ANNONCENT UNE NOUVELLE SÉRIE DE GRÈVES
Le mouvement de grève secoue à nouveau l’école publique sénégalaise. Les syndicats d’enseignants accusent le gouvernement de « non-respect » du protocole d’accord du 26 février et lancent de nouveaux plans d’action.
Le mouvement de grève secoue à nouveau l’école publique sénégalaise. Les syndicats d’enseignants accusent le gouvernement de « non-respect » du protocole d’accord du 26 février et lancent de nouveaux plans d’action.
Après deux mois d’accalmie, le secteur de l’éducation renoue avec les perturbations. Les syndicats d’enseignants ont, en effet, sonné la mobilisation après avoir constaté le « non-respect » du protocole d’accord du 26 février dernier. Après le SAEMSS et le CUSEMS, c’est au tour des autres syndicats du G7 (UDENS, SELS, SIENS, SENELAS/FC, SELS/A) de décréter sept jours de grève totale à compter de ce vendredi 27 mai.
Dans une déclaration rendue publique, les cinq syndicats disent « tenir compte de la situation inqualifiable générée par les actes posés par le gouvernement qui, contrairement à ses engagements, a outrepassé le périmètre imposable et a empiété sur les montants nets annoncés ; du désarroi provoqué par l’attitude irresponsable de gouvernement ; de la forte attente de leurs mandants qui aspirent à une forte mobilisation dans une dynamique unitaire ; de la nécessité de faire face à la forfaiture du gouvernement qui crée délibérément les conditions d’une déflagration préjudiciable du système d’éducation et de formation et au droit à l’éducation ».
Les cinq syndicats du G7 « lancent un appel à la société civile, partie prenante active du processus de négociation pour un portage effectif de son statut de garante des accords signés ; invitent toutes les organisations syndicales sœurs à la constitution d’un large front afin de stopper net l’incompréhensible tentative de passage en force du gouvernement ». Mieux, ils « exhortent le gouvernement à institutionnaliser le comité de suivi, instrument de régulation et de surveillance de la mise en œuvre des accords ».
Les syndicats d’enseignants du G20 ont aussi appelé à une mobilisation pour « faire respecter à la lettre les accords ». La Plénière de ses secrétaires généraux et plénipotentiaires a décrété trois jours de grève totale à compter du mercredi dernier 15 mai et un débrayage le lundi 30 mai à partir de 9h. Pour rappel, le SAEMSS et le CUSEMS observent ce vendredi 27 et le samedi 27 mai une grève totale et un débrayage les lundi 30 mai et mardi 31 mai 2022 suivi d’une AG. La colère grondait depuis l’annonce d’une fiscalisation des revalorisations par le ministère des Finances et du Budget. Selon les enseignants, les sommes annoncées par l’Etat dans le protocole d’accord du 26 février étaient des nettes à percevoir après impôts
L’ÉTAT RECADRE LES ENSEIGNANTS
Abdoulaye Daouda Diallo a dit à qui voulait l’entendre que tous les engagements financiers contenus dans l’accord conclu entre le gouvernement et les syndicats représentatifs d’enseignants ont été scrupuleusement respectés.
Suite au lancement d’un 11ème plan d’action par des syndicats d’enseignants pour dénoncer le non-respect du protocole d’accord du 26 février dernier, l’État monte au créneau. En conférence de presse avant-hier, mercredi 25 mai, le ministre des Finances et du Budget Abdoulaye Daouda Diallo a dit à qui voulait l’entendre que tous les engagements financiers contenus dans l’accord conclu entre le gouvernement et les syndicats représentatifs d’enseignants ont été scrupuleusement respectés.
Tous les engagements financiers contenus dans l’accord conclu le 26 février 2022 entre le gouvernement et les syndicats représentatifs d’enseignants ont été scrupuleusement respectés. Cette précision a été faite par le ministre des Finances et du Budget Abdoulaye Daouda Diallo qui faisait face à la presse avant-hier, mercredi 25 mai, dans les locaux de son ministère. « Jusqu’ici, aucun dysfonctionnement d’ordre financier d’un quelconque point de l’accord n’a été porté à l’attention des services de la Direction générale du Budget du Ministère des Finances et du Budget. Au total, c’est un effort financier sans précédent qui a été fait en faveur des enseignants malgré le contexte de crise économique mondiale et pris en compte dans la Loi de Finances Rectificative 2022 pour laquelle le budget révisé du Ministère de l’Éducation Nationale s’est établi exceptionnellement à 673,150 milliards FCFA, compte non tenu des budgets des Ministères de l’Enseignement Supérieur et de la Formation Professionnelle », soutient-il.
Par ailleurs, le Ministre a rappelé que les différentes augmentations des salaires des enseignants ne concernent que l’année 2022. Il annonce que dans six mois (à partir du 1er janvier 2023), d’autres augmentations suivront avant celles prévues en 2024, conformément à l’accord. « Depuis hier, nous constatons avec surprise et regret, la rupture unilatérale de l’accord par les syndicats d’enseignant représentatifs. Pour les salaires du mois de mai 2022, chaque enseignant pourra constater sur son bulletin de salaire les rubriques explicites de l’accord ainsi que les montants correspondants au titre de l’année 2022. Le Gouvernement appréciera dans les prochains jours cette nouvelle situation », a indiqué l’argentier de l’État.
Pour rappel, le 26 février 2022 le Gouvernement et les syndicats d’enseignants représentatifs avaient conclu un accord portant sur sept mesures. Il s’agissait de la revalorisation de la prime scolaire au profit des instituteurs et instituteurs adjoints de 220%; du relèvement de l’indemnité d’enseignement de 50% à 60% ; de l’augmentation de l’indemnité de contrôle et d’encadrement à 100% ; de l’augmentation de l’indemnité de recherche documentaire et de surcharge horaire perçue par les Professeurs d’enseignement secondaire (PES); les Professeurs d’Enseignement Moyen (PEM) et Professeurs de collège d’enseignement moyen général (PCEMG), à 114% ; de la revalorisation de l’indemnité liée à la fonction dirigeante qui varie de 93% à 229%; de la défiscalisation de l’indemnité de logement payée à 100 000 FCFA net d’impôt ; de la revalorisation de la valeur du point indiciaire de cinq points passant de 51,43 à 56,43. Excepté l’indemnité de logement qui est défiscalisée, Abdoulaye Daouda Diallo précise que toutes les autres mesures sont fiscalisées conformément aux dispositions sans équivoque de l’accord.
L’ETAT EST RESTÉ SOURD AUX ALERTES DU KHALIFE GÉNÉRAL
Asfiayahi revient sur les alertes du Khalife général des Tidjanes, Serigne Babacar Sy Mansour, en direction de l’Etat du Sénégal, sur la situation peu reluisante de cette infrastructure hospitalière
Alors que le décès de 11 bébés au service néonatologie de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane continue de susciter une vague d’indignations, notamment sur les réseaux sociaux, le site Asfiayahi revient sur les alertes du Khalife général des Tidjanes, Serigne Babacar Sy Mansour, en direction de l’Etat du Sénégal, sur la situation peu reluisante de cette infrastructure hospitalière.
Avant-hier mercredi soir, un incendie à l’hôpital de Tivaouane a provoqué la mort de onze (11) nouveau-nés, placés dans le service néonatal, dans les flammes. Pourtant, relève le site Asfiyahi, il y a 3 ans, le Khalife des Tidjanes, Serigne Babacar Sy Mansour, alertait du danger dans l’hôpital de sa ville.
Serigne Babacar Sy Mansour qui avait diagnostiqué les symptômes de l’hôpital El Hadji Abdou Aziz Sy «Dabakh» de Tivaouane, présidant une cérémonie officielle de réception d’une ambulance, des denrées alimentaires et d’une enveloppe de 25 millions de F CFA, offerts par l’homme d’affaires Ameth Amar, avait déclaré : «Si l’hôpital était une personne, on dirait qu’elle est aujourd’hui paralysée», avait-il déclaré, avant d’ajouter. «L’établissement de santé a besoin non pas de promesses, mais de solutions urgentes. Nous avons reçu des promesses dont nous attendons toujours la réalisation. Nous comprenons que cela puisse prendre du temps, mais si cela tarde trop, il pourrait y avoir des conséquences qui peuvent toucher directement les patients».
Durant cette cérémonie durant laquelle Diouf Sarr a participé, le Khalife l’avait directement interpellé. «Je voulais étaler toutes les difficultés de l’hôpital ici aujourd’hui, mais on m’en a dissuadé. C’est pourquoi, Monsieur le ministre, je vous remets ce mémorandum dans lequel tous les problèmes sont consignés».
Trois ans plus tard, les demandes du Khalife sont restées lettre mortes. «Nous souhaitons parler de l’hôpital. Il est toujours au niveau 1. On nous avait annoncé qu’il serait amené au niveau 2, mais toujours rien. Donc, il faut donc qu’il soit au niveau 3. Comme ça, on aura un scanner et d’autres matériels sophistiqués pour pouvoir soulager les populations», avait déclaré le guide religieux, au cours d’une activité en 2020, rapporte Seneweb.
Devant le ministre de la Santé et de l’Action sociale, le khalife général de la famille d’El Hadj Malick Sy avait également sollicité des personnels qualifiés. «S’il y a du matériel, alors qu’il n’y a pas de spécialistes, c’est rien. Il faut affecter les fonctionnaires par force. Il faut sauver cet hôpital, parce qu’il polarise beaucoup de localités», avait également lancé Serigne Babacar Sy Mansour, lors de la cérémonie officielle de l’édition 2019 du Gamou de Tivaouane, en présence du ministre de l’Intérieur d’alors, Aly Ngouille Ndiaye. Réagissant à l’incendie de ce mercredi, un chef religieux, proche de la famille Sy, estime que ce qui s’est passé à l’hôpital Dabakh de Tivaouane était prévisible, pointant du doigt le niveau de délabrement qui, selon lui, avait dépassé l’entendement.
«TIVAOUANE MÉRITE UNE PRISE EN CHARGE PAR L’ÉTAT»
«Ce personnel ne cessait de lancer des cris de cœur pour appeler les bonnes volontés et l’Etat à leur apporter un soutien. A la place, nous n’avons fait que du saupoudrage depuis plus de 15 ans avec des dons de matériel obsolète et des promesses de construction d’un nouvel hôpital non encore tenues», a-t-il notamment déclaré. A l’en croire, « au-delà de l’indignation face à ce drame, nous sommes tous responsables de n’avoir pas pris les mesures draconiennes pour un nouvel hôpital à Tivaouane ».
Pour notre interlocuteur, le régime précédent l’avait érigé en hôpital de niveau 1 alors qu’à la place, nous avons plutôt un centre de santé secondaire «Feu Al Amine et le khalife général actuel ont toujours tiré la sonnette d’alarme et appelé l’Etat à prendre ses responsabilités. Au-delà du caractère religieux de la ville, Tivaouane mérite une prise en charge par l’État, des infrastructures de santé au vu de l’augmentation de sa population (l’hôpital polarise une population de 514.000 habitants) et du développement de la ville qui a pratiquement absorbé les villages environnants», a-t-il rappelé.
En 2021, le ministère de la Santé, le ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération et le Fonsis avaient signé un mémorandum d’entente pour la construction d’un hôpital de niveau 2 dans la ville sainte de Tivaouane, et cette infrastructure devrait être livrée dans 20 mois et permettrait de réduire les évacuations sanitaires vers Thiès et Dakar. «Le nouvel hôpital de Tivaouane sera doté d’une architecture et d’une infrastructure innovantes avec des services de pointe qui répondront aux besoins de la ville sainte et de ses environs», avait promis Abdoulaye Diouf Sarr, selon toujours Seneweb.
LA LSDH «INVITE L’ETAT A OUVRIR UNE ENQUETE INDEPENDANTE… AFIN DE SANCTIONNER LES COUPABLES»
«Halte à la Récurrence des terribles drames dans les centres de santé.» C’est Alassane Seck déclare, président de la Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH) qui réagit ainsi au drame survenu à l’hôpital Abdou Aziz Sy ‘’Dabakh’’ de Tivaouane
KHADIDIATOU MENDY & NANDO C. GOMIS |
Publication 27/05/2022
«Halte à la Récurrence des terribles drames dans les centres de santé.» C’est la Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH) qui réagit ainsi au drame survenu à l’hôpital Abdou Aziz Sy ‘’Dabakh’’ de Tivaouane où un incendie a tué 11 bébés au service de néonatologie, dans la nuit de mercredi à jeudi.
Dans un communiqué de presse, son président Alassane Seck déclare que la LSDH «a appris avec consternation le décès survenu au niveau de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane de Onze (11) nouveaux-nés suite à un incendie». Et l’organisation de défense des droits de l’homme de constater, pour le déplorer, la fréquence des catastrophes du genre dans les hôpitaux sénégalais. «Rien de nouveau sous nos cieux assurément.
En effet les mêmes causes produisent nécessairement les mêmes effets, les mêmes commentaires. Pour autant ça continue ! Nous croyons qu’il est extrêmement urgent que des mesures idoines soient prises pour éradiquer de telles catastrophes qui commencent à être trop fréquents dans nos hôpitaux au Sénégal», lit-on dans le document.
Suffisant pour que la LSDH «invite l’Etat du Sénégal à ouvrir une enquête indépendante afin de déceler toutes les fautes ou négligences constatées dans les activités des centres hospitaliers afin de sanctionner les coupables et endiguer définitivement cette série macabre».
En attendant, la LSDH présente ses sincères condoléances aux familles de ces «malheureux bébés nés et morts sans avoir grandi. Ces terribles drames dont la récurrence a fini d’installer le désarroi au niveau des populations interpellent particulièrement nos autorités administratives et judiciaires», note la même source.
«UN PAYS EST UN BIEN SÉRIEUX QU’IL FAUT GÉRER DE FAÇON STRUCTURELLE… ET NON CONJONCTURELLE»
Birahim Seck, Coordonnateur général du Forum civile, se dit choqué par la mort des 11 bébés à l’hôpital Serigne Abdou Aziz Sy de Tivaouane.
Le Coordonnateur général du Forum civile se dit choqué par la mort des 11 bébés à l’hôpital Serigne Abdou Aziz Sy de Tivaouane.
En marge d’un atelier d’échanges avec les journalistes et les Organisations de la société civile (OSC) et Organisations communautaires de base (OCB) sur la réglementation du secteur extractif au Sénégal : Fonds miniers, le contenu local, la répartition des revenus et budgets-programmes, à l’initiative d’Oxfam et du Forum civil, Birahim Seck a déclaré : «quand on gère un pays, on doit le gérer de façon sincère. Un pays doit être géré de façon rigoureuse. On ne peut continuer de vivre de la politique politicienne. On ne peut continuer à bloquer tous les réseaux de redevabilité et vouloir avoir des résultats».
Et il poursuit : «le président de la République a tous les rapports sur le disfonctionnement des hôpitaux, sur le dysfonctionnement des établissements pénitentiaires mais aussi du système éducatif. Il lui appartenait, depuis des années, de prendre les mesures pour que les hôpitaux soient des hôpitaux de qualité et que les services soient de qualité. Mais, en ayant le courage de réformer. Malheureusement, on n’a pas senti ces réformes depuis des années. C’est pourquoi cette situation est déplorable et nous présentons nos condoléances aux familles, à la nation sénégalaise. On dira : plus jamais ça !»
Birahim Seck de citer en exemple le naufrage du «Joola» dont la leçon n’est pas apprise, les accidents mortelles de circulation, entre autres drames. «Je pense qu’un Etat responsable doit prendre des mesures idoines. Un Etat responsable doit s’occuper de façon sérieuse et sincère des problèmes des populations, des Sénégalais. On a eu des morts sur les routes ; on a eu des bébés qui sont morts dans les hôpitaux ; on se rappelle du bateau le Joola. Mais cela ne nous a pas servi d’exemple de déclic pour prendre le pays au sérieux. Un pays est un bien sérieux. Il faudra le gérer de façon sérieuse. Il faut cesser la politique politicienne, si on veut résoudre les problèmes de manière structurels et non de façon conjoncturelle», a-t-il martelé.