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27 août 2025
KEUR MASSAR, SÉDUCTION RATÉE
La coalition présidentielle avait misé sur Keur Massar, un des départements les plus peuplés de Dakar pour diviser l’électorat de la capitale et amoindrir les chances de l’opposition
L’Etat du Sénégal a annoncé plusieurs projets pour Keur Massar après son érection comme 46ème département du pays en janvier dernier. Pourtant, tous ces engagements, n’ont pas empêché la défaite de la coalition du Parti au pouvoir, Benno Bokk Yaakaar (Bby) aux élections législatives du 31 juillet. Pis encore, ce revers qui intervient quelques semaines après la déroute aux Locales.
La coalition présidentielle avait misé sur Keur Massar, un des départements les plus peuplés de Dakar pour diviser l’électorat de la capitale et amoindrir les chances de l’opposition. Mieux, plusieurs décisions ont été prises par le président de la République Macky Sall en faveur de cette ancienne commune de Pikine devenue le 46ème département du Sénégal en novembre 2021.
Un plan spécial de lutte contre les inondations initié dans le cadre du Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation aux changements climatiques (Progep) d’une valeur de 15 milliards a été décidé en septembre 2020 pour venir en aide aux populations impactées par les inondations. En plus, l’Etat du Sénégal avait décidé d’élargir sa zone d’invention dans le cadre d’un autre projet de drainage des eaux qui serait relié au Lac de Mbeubeuss. Lors d’une visite des infrastructures de drainage réalisées par l’Agence de de développement municipal (Adm) en juin dernier, le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam avait loué les réalisations de l’Etat dans la zone en avançant qu’il a investi 28, 5 milliards dans la lutte contre les inondations. L’assainissement est un secteur sur lequel l’Etat avait misé pour la conquête de ce département. Le jeudi 24 juin 2021, le président de la République Macky Sall, y a présidé le lancement du projet de Promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides au Sénégal.
A cette occasion, le chef de l’Exécutif avait déclaré : «en consacrant la première visite, dans le tout nouveau département de Keur Massar, à l’hygiène publique et à l’assainissement, j’ai à l’esprit le défi majeur notamment de salubrité et d’inondation auquel la localité est souvent confrontée». Il souhaite dans ce sens, «assurer aux populations de la zone que ces défis ne sont pas une fatalité.» Justifiant toujours sa présence, Macky Sall, avait renchéri, «après la création du département de Keur Massar, au mois de mai dernier, j’ai procédé hier (en Conseil des ministres du 23 juin 2021, ndlr) à la nomination du nouveau préfet de Keur Massar et des sous-préfets des trois arrondissements qui composent le département à savoir, Jaxaay, Malika et Yeumbeul. J’ai tenu à être parmi vous pour marquer l’importance que j’attache à votre département dont la création illustre mon attachement à une administration de proximité plus en service des populations.»
La preuve est, avait-t-il-poursuivi, «nous avons commencé à les relever grâce aux travaux de la phase 2 du Projet de Gestion des Eaux Pluviales et d’Adaptation au Changement Climatique (Progep 2), avec la création d’ouvrages hydrauliques et de voiries et divers paysagers qui seront finalisés à la fin de ce mois de juin. Nous irons encore plus loin dans la modernisation du cadre de vie de Keur Massar, avec le Plan Directeur d’Assainissement et d’Urbanisme mais également avec l’installation des services de l’Etat faisant suite à la nomination des autorités administratives». Par ailleurs, répondant à une doléance du maire de la commune de Malika, Talla Gadiaga, Macky Sall dit être dans les dispositions de trouver une nouvelle assiette foncière pour l’extension du département, afin de satisfaire à une demande de la population autochtone. «J’ai déjà instruit le ministre de l’Urbanisme. Dans le projet de Dagakholpa, beaucoup de villages rationnels auront des extensions pour que les populations autochtones aient des terres. Mais, là également, nous serons attentifs aux doléances des populations autochtones pour que si des terres existent, qu’elles puissent en bénéficier.»
UNE PRÉSENCE RÉCURRENTE EN CONSEIL DES MINISTRES
Macky Sall et son gouvernement ont assez souvent évoqué en conseil des ministres, des questions concernant le département de Keur Massar. Mercredi 20 juillet 2022, abordant l’accélération de la modernisation des infrastructures routières, le Chef de l’Etat a salué, «l’état d’avancement très satisfaisant du programme de réalisation des autoponts, avec la mise en service, le 13 juillet 2022, de l’autopont de Keur Massar». Macky Sall étant convaincu que «l’ouvrage de dernière génération particulièrement améliorer la mobilité et consolider le développement urbain dans le nouveau département».
Mieux, «il avait demandé au gouvernement d’accélérer l’exécution des projets sectoriels initiés dans le département de Keur Massar, cir conscription qui doit bénéficier, à court terme, d’infrastructures socio-économiques d’envergure, pour asseoir le bienêtre des populations des communes concernées». Mercredi 16 mars 2022, après avoir rencontré les jeunes de la localité dans le cadre de son programme dénommé Jokko Ak Macky, il a demandé au ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires, Oumar Guèye, en relation avec les ministres en charge de l’Urbanisme, Abdoulaye Saydou Sow, des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo et à celui de l’Economie, Amadou Hott, «d’accélérer en cohérence avec le Plan national d’Aménagement et de Développement territorial (Pnadt), la finalisation, avant le 15 avril 2022, d’un programme spécial d’aménagement et de développement du département de Keur Massar.»
Le dit programme devrait selon le souhait du président de la République, «intégrer une phase d’urgence d’investissements publics prioritaires sur la période 2022-2023. Il avait jugé également, «l’impératif d’accélérer la finalisation des travaux de la route des Niayes, du Centre de Santé, ainsi que la réalisation d’une Gare routière, d’un Lycée d’enseignement technique, d’un Centre socio-culturel et d’un marché moderne».
Le Président Macky Sall avait en outre, invité le gouvernement à, «intensifier, avec la DER/FJ, les financements des jeunes et des femmes résidant à Keur Massar, afin de consolider la culture entrepreneuriale dans le département.» Tous ces programmes et engagements n’ont pourtant pas empêché au camp présidentiel dirigé dans la zone par les ministres du budget, Amadou Hott et celui en charge du commerce, Aminata Assome Diatta, de subir deux revers consécutifs dans le département. Après les Locales, la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) a perdu les postes de députés destinés de son nouveau département taillé sur mesure.
LA FIN D’UN RÈGNE
Malgré les moyens colossaux déployés, les débauchages tous azimuts, la coalition au pouvoir continue sa dégringolade qui semble de plus en plus irréversible. Comment renverser la tendance ?
Malgré les moyens colossaux déployés, les débauchages tous azimuts, la coalition au pouvoir continue sa dégringolade qui semble de plus en plus irréversible.
Plus ils sont fiers de leur bilan, plus ils semblent être lâchés par les électeurs. Malgré le Train express régional et ses multiples vertus, malgré les chantiers du BRT, les milliards distribués à tort et à travers pour soi-disant aider les couches les plus vulnérables au moment où les paysans peinent à avoir des terres ou des semences pour cultiver et pendant que le pays continue d’être sévèrement dépendant sur le plan alimentaire et autres des importations, la coalition présidentielle a été battue à plate couture jusque dans des zones jusque-là sous son contrôle.
Pour les dernières Législatives, la chute a été plus que vertigineuse, poussant la tête de liste Aminata Touré à créer des victoires qui n’existent que dans son imagination. La nuit du scrutin, l’ancienne Première ministre, face à la presse, avait affirmé que sa liste a remporté 30 départements. Celle qui est battue dans son propre bureau de vote affirme avec force convictions devant un parterre de responsables : ‘’Nous tenions à vous donner des informations précises, scientifiques et justes et non approximatives ou inventives, parce que la démocratie se nourrit de la vérité. Je voudrais vous dire que nous avons gagné les départements suivants – pour rappel et il faut le retenir : le pays compte 46 départements. On va compter avec nos doigts. Nous avons gagné le département de Diourbel…’’
Très en verve et sur un ton narquois, Aminata Touré a cité un total de 30 départements, dont Louga, Mbour et Goudomp qui étaient encore âprement disputés. Si Louga et Mbour ont pu officiellement basculer dans l’escarcelle de BBY, il en est autrement pour Goudomp qui a plutôt choisi Yewwi Askan Wi.
Ainsi, Benno Bokk Yaakaar a pu sauver in extremis certains de ses bastions. Mais elle en a perdu plusieurs et n’a dû son salut dans certaines circonscriptions qu’à une incompréhension ou un refus des directives de l’intercoalition Yewwi-Wallu. Il en est ainsi des départements de Bounkiling, Mbour et Louga où les électeurs de Wallu ont sauvé la liste présidentielle. Dans ces localités au moins, si tout le monde avait respecté les consignes de vote, le pouvoir aurait perdu au moins huit députés. Dans d’autres, l’on se rend compte que la somme des voix de l’opposition dépasse nettement celle de la coalition au pouvoir. Preuve s’il en est encore besoin que la liste de Macky Sall a périclité comme elle ne l’a jamais fait depuis ses origines.
Aux origines du désenchantement
Durant la campagne pour les Législatives, la mouvance présidentielle avait fortement misé sur le bilan de l’Exécutif, les réalisations du président, au détriment du bilan à l’Assemblée nationale. Mais les raisons du désenchantement de beaucoup d’électeurs sont bien plus profondes et remontent à quelques années. En sus de la vie difficile qui accable le Sénégalais, il y a un désir réel de justice sociale et de transparence dans la gouvernance que le président Sall n’a jamais pu satisfaire.
Pourtant, lors de son élection en 2012, alors qu’il était un parfait outsider, il avait beaucoup joué sur ces aspects avec ses fameux slogans de campagne : ‘’Gouvernance sobre’’, ‘’Gouvernance vertueuse’’. En lieu et place, les Sénégalais ont eu droit à une gouvernance très partisane, très peu transparente. La plupart de ses engagements sur les plans de l’éthique et de la transparence ont été remis en cause après quelques années d’exercice du pouvoir.
Tout a commencé avec le nombre de ministres dans le gouvernement. Alors qu’il avait clamé urbi et orbi qu’il ferait un gouvernement de 25 ministres, Macky Sall va très rapidement faire sauter le verrou et emprunter les chemins sinueux qui avaient perdu Wade. Pendant un moment, il avait réussi à faire de la traque des biens mal acquis un levier pour donner des gages de transparence à une opinion assoiffée de justice. Mais plus tard, celle-ci va se rendre compte que c’était plus pour liquider des adversaires politiques que pour combattre pour la transparence. Mais la première véritable fissure qui a fini de sonner définitivement la rupture entre l’actuel président et une partie de ses soutiens, notamment une partie de ce qui était appelé ‘’le peuple des assises’’, c’est la non-réduction de son premier mandat à cinq comme il s’était engagé à le faire, au moyen d’arguments juridiques tirés par les cheveux.
Jusque-là, Benno Bokk Yaakaar remportait sans problème presque toutes les élections. Mais à partir de là, les difficultés ont commencé. Le référendum qui a consacré cette volonté de se dédire a été celui qui a eu le pire score des référendums organisés au Sénégal, avec un Oui qui l’a remporté à un peu plus de 60 %, moins important que son score à la Présidentielle de 2012. Aux Législatives qui ont suivi, il a fallu un véritable chaos, l’isolement de Khalifa Sall et de Karim Wade, ainsi qu’une dispersion totale de l’opposition (47 listes en compétition) pour que BBY puisse s’imposer dans plusieurs départements qui lui étaient favorables.
Malgré toutes ces péripéties, le peuple a préféré lui donner un deuxième mandat en 2019. Elu au premier tour avec plus de 58 % (moins qu’en 2012), le président Sall avait su profiter de l’absence de deux ténors que sont Khalifa Ababacar Sall de Taxawu Senegaal et Karim Wade du PDS. Il était loin cependant de se douter qu’il était sur le point de créer un nouveau ‘’monstre politique’’, mille fois plus coriace et courageux que les deux qu’il avait écartés. Ousmane Sonko il s’appelle. Il est devenu la terreur du régime.
La boulimie du pouvoir
‘’Quand le pouvoir perd, c’est comme quelqu’un qui fait monter un fût sur une montagne. Quand l’opposition gagne, c’est l’inverse ; elle va continuer de gagner et rien ne peut l’arrêter. C’est ce qui est en train d’arriver’’. Ainsi s’exprimait, le jour du scrutin, sur le plateau de la télévision nationale, le Dr Khadim Bamba Diagne, auteur de ‘’Comment votent les Sénégalais’’. Selon lui, Macky Sall doit savoir que les gens qui n’ont pas voté pour lui, pour rien au monde, ils vont le choisir lors des futures échéances. ‘’S’il pense qu’en débauchant des gens à gauche et à droite, il peut changer la donne, il se trompe. Les Sénégalais ne votent pas comme ça. Pour ces élections, il a réussi à faire revenir tous ceux qui étaient partis et cela n’a pas empêché la défaite. Ce que le président doit savoir, c’est que la personne qui n’a pas voté pour lui ne votera plus jamais pour lui’’. Ce qui fait dire à l’auteur que : ‘’Benno Bokk Yaakaar, c’est fini pour Macky Sall. S’il ne désigne pas un successeur le plus rapidement possible, c’est fini…’’
En fait, les Sénégalais n’ont eu de cesse de se demander pourquoi jusque-là le président rechigne à choisir son n°2 ? Qu’est-ce qu’il est donc en train de mijoter ? Pourquoi il est enclin à briser tous les noms qui émergent au sein de son parti ? Est-ce parce qu’il veut lui-même avoir un troisième mandat ?
Ces interrogations sont d’autant plus légitimes que le concerné lui-même s’est montré très flou, à chaque fois que l’occasion lui a été donnée d’édifier les Sénégalais. Son ‘’ni oui ni non’’, lors d’un face-à-face avec la presse en a surpris et exaspéré plus d’un, contribuant à faire baisser encore plus sa cote de popularité.
La question qu’on doit le plus se poser aujourd’hui dans les rangs de BBY, c’est comment renverser la tendance ?
La tâche pourrait être assez herculéenne. D’une part, une bonne partie des Sénégalais ont montré qu’ils ne veulent pas du tout d’une troisième candidature. D’autre part, avec les dernières élections législatives, l’on se rend compte que la plupart des ténors de la mouvance ont été mis en difficulté, s’ils n’ont pas tout bonnement été déracinés. D’Aminata Touré à Amadou Ba, en passant par l’ancien ministre Diouf Sarr, le ‘’beau-frère’’ et maire de Saint-Louis Mansour Faye, le maire de Sédhiou et ministre de la Culture Abdoulaye Diop, tous les ténors du régime tombent. Aujourd’hui, il est difficile de citer un seul membre de l’Alliance pour la République capable de reprendre le flambeau.
Si la solution n’est ni lui-même ni dans son état-major, il ne lui reste alors qu’à se chercher un dauphin au-delà des rangs de son parti ou à se retirer purement et simplement de la scène en laissant ses réserves de voix qui demeurent importantes départager des candidats, tous issus de l’opposition. Ce qui est loin d’être une mince affaire.
KEEMTAAN GI - « POLYGAMIE POLITIQU »
Comme la nature peut être changeante ! Dans une époque pas très lointaine, on parlait de percée historique de ces vilains de l’opposition quand ils parvenaient à arracher dans la douleur un groupe parlementaire. Comme une femme qui accouche après de multiples contractions. Et voilà que la formation du Chef, qui a joué contre des remplaçants, est en train de jouer les prolongations avec eux car n’ayant pas pu, malgré ses stars, s’imposer face au banc adverse durant le temps règlementaire. Elle distille donc, la formation du Chef, depuis avant-hier des résultats tout à son avantage pour se donner bonne conscience, tout en sachant parfaitement qu’il lui faudra sans doute vivre dans un ménage polygame. Pardon, une belle et harmonieuse cohabitation. Tout leur souriait pourtant. Ce fut d’abord une tête de liste pas comme les autres. Honneur était ainsi fait aux femmes. Une première dans ce pays si misogyne et qui cantonne le sexe dit faible, mais très fort entre quatre murs, à l’animation folklorique des rassemblements politiques. D’ailleurs, pour des histoires de parité, des listes ont souffert de ce cadeau fait à ces dames. Pour une fois donc, une des leurs était au-devant de la scène pour mener à l’assaut l’armée mexicaine et ses mercenaires. Une belle foule, de la gaité, de l’entrain. Une campagne d’enfer avec une tête de liste qui semblait avoir bouffé du lion et portant un discours énergique pour enflammer les foules et souvent des commentaires grivois sur l’adversaire mis hors course. Elle faisait mouche et faisait également monter la moutarde. Une fin de campagne en apothéose qui promettait une bérézina chez l’adversaire. Du pognon, il y en avait. Ils puaient le fric et ne se gênaient pas à travers des libéralités. Rien n’était de trop pour faire monter les enchères d’un troisième mandat. Fallait-il laisser le pétrole et le gaz qui sentent si fort entre d’autres mains que l’on juge inexpertes ? Ce n’était pas seulement une campagne électorale pour des élections législatives ordinaires, mais une question de vie ou de mort. Qui perd tombe. Qui tombe disparait. Deux jours avant, le Chef avait reçu du monde. Un pêcheur en eaux troubles est allé même prendre dans ses filets le président d’un club de foot pour l’offrir au Chef. Sans aura ni punch, l’énergumène n’a rien pu faire que d’avaler de la poussière dans son quartier. Hélas pour eux, malgré tous ces efforts, les voilà maintenant à devoir souffrir d’une probable cohabitation. KACCOOR BI (LE TEMOIN)
LEGISLATIVES KARIM WADE SALUE « LA VICTOIRE D’UN PEUPLE VAILLANT ET DIGNE… »
De Doha, Karim Wade s’est prononcé sur les premiers résultats des législatives du 31 juillet dernier. Il a salué « la victoire d’un peuple vaillant et digne contre le pouvoir qui a confisqué la démocratie ». « Chers Compatriotes, c’est avec beaucoup d’émotion et de satisfaction que je m’adresse à vous depuis Doha, lieu de mon exil forcé. Au nom de l’inter-coalition Wallu/Yewwi, je vous remercie pour la large confiance que vous nous avez accordée lors des élections législatives du 31 juillet 2022. Cette victoire est d’abord et avant tout, celle d’un peuple vaillant et digne contre le pouvoir en place, qui a confisqué la démocratie et porté atteinte quotidiennement à l’Etat de droit depuis 2012. Il a fallu l’engagement de la majorité des Sénégalais pour obtenir ce succès sans précédent, grâce à une opposition forte et unie. Pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, un Président en exercice se retrouvera sans majorité à l’Assemblée nationale » a souligné l’ancien ministre « du Ciel et de la Terre ». Poursuivant, Karim Meïssa Wade assure que « Nous recevons cette belle victoire avec humilité et un grand sens des responsabilités. À tous les membres de l’inter-coalition WALLU/YEWWI, à tous ceux qui croient qu’un autre Sénégal démocratique, fier et panafricaniste est possible, je tiens à dire, avec toute la gravité exigée par les circonstances, que nous résisterons aux tentatives de confiscation de la volonté populaire par la majorité actuelle. Nous devrons, plus que par le passé, rester rassemblés, organisés et décidés, pour conforter notre victoire ».
LEGISLATIVES KARIM WADE SALUE « LA VICTOIRE D’UN PEUPLE VAILLANT ET DIGNE…» (BIS)
Restons toujours avec l’ancien ministre du Ciel et de la Terre. « Nous sommes déterminés à répondre sans délai aux attentes quotidiennes de notre peuple et à mettre toute notre énergie à réconcilier l’Assemblée nationale et les citoyens, en privilégiant, dans tous nos actes, l’intérêt général, dans l’éthique et la transparence. Dès les prochains jours, nous nous mobiliserons pour le vote de lois nécessaires afin de rebâtir, sans esprit de revanche, un Sénégal réconcilié avec lui-même, où la jeunesse, dont il faut saluer l’engagement au cours de la campagne électorale, aura de nouvelles et bonnes raisons de croire en son pays et de le servir avec rigueur et avec enthousiasme. J’appelle cette jeunesse à être le fer de lance du développement, de la modernisation et de la transformation de notre pays. Je l’exhorte à agir pour construire le Sénégal que nous voulons pour nos enfants » conclut Karim Wade.
YEWWI-WALU DANS LA CAPITALE ALIOUNE NDOYE REÇOIT UNE FESSÉE MÉMORABLE À DAKAR
Si on pensait qu’après Abdoulaye Diouf Sarr, aucun autre responsable du camp présidentiel à Dakar ne subirait la raclée que l’ancien maire de Yoff avait subie aux locales de janvier dernier avec un écart de plus de 92.000 contre Yewwi, on se trompait lourdement. Diouf Sarr peut se consoler. D’ailleurs, il a gagné son bureau de vote dimanche dernier. C’est au tour du maire de Dakar Plateau, Alioune Ndoye, de subir la raclée du siècle à Dakar. En misant sur lui du fait qu’il était le seul maire de la capitale à gagner sa mairie aux locales, Macky Sall pensait qu’il avait le bon cheval pouvant faire face aux galops titanesques du genre Ourasi, le fameux cheval français qui a gagné 4 fois le Grand Prix de l’Amérique, une classique mondiale des courses hippiques. A l’arrivée, l’équipe d’Alioune Ndoye a été dépassée de très loin par la bande à Barthélémy Dias. Un score à inscrire dans les annales Guiness de la politique sénégalaise. L’écart est soviétique. Et le moins qu’on puisse dire est que l’inter-coalition YAW-Wallu a laminé la coalition au pouvoir par un écart de plus de 100 mille voix. En effet, la coalition Yewwi Askan Wi, qui avait comme tête de liste départementale le maire de la capitale Barthélémy Dias, a obtenu un score de 190 131 voix. Si on y ajoute les 11 166 voix obtenues par Wallu Sénégal, cela fait un cumul de 201 297 voix contre 93 493 voix obtenues par la coalition Benno Bokk Yakaar, dont la tête de liste départementale est le ministre des Pêches et maire du Plateau, Alioune Ndoye. Un écart considérable qui va lourdement peser sur la balance au moment de faire le décompte pour le scrutin proportionnel. Alioune Ndoye n’oubliera de sitôt cette mémorable fessée que lui a administrée un ancien socialiste dont il avait participé à sa défenestration du PS. Une belle revanche pour Barth.
LE SECTEUR DE LA SANTE ANNONCE UNE ZONE DE TURBULENCE
L'Alliance des Syndicats Autonomes de la Santé (ASAS) And Gueusseum a déposé un préavis de grève. Elle exige du Gouvernement la régularisation des augmentations salariales (indemnité de logement) des personnels administratifs et techniques
L'Alliance des Syndicats Autonomes de la Santé (ASAS) And Gueusseum a déposé un préavis de grève. Elle exige du Gouvernement la régularisation des augmentations salariales (indemnité de logement) des personnels administratifs et techniques, des travailleurs sociaux, des contractuels, des chauffeurs, entre autres ayant droits.
Cela, en vertu du préavis de grève de And Gueusseum du 16 février 2022 et des subséquents accords Gouvernement - syndicats de la santé signés le 10 mai 2022. Ce présent préavis, dans le respect du délai légal de 30 jours, couvre la période allant du 03 septembre au 31 décembre 2022.
ASSOME DIATTA TIRE CHAPEAU A YEWWI-WALLU
Keur Massar a placé sa confiance en la représentativité de Yeewi-Wallu. Investie tête de liste départementale de Benno Bokk Yaakaar, la ministre du Commerce Aminata Assome Diatta a adressé ses félicitations à l’opposition.
Keur Massar a placé sa confiance en la représentativité de Yeewi-Wallu. Investie tête de liste départementale de Benno Bokk Yaakaar, la ministre du Commerce Aminata Assome Diatta a adressé ses félicitations à l’opposition. « Les élections législatives du 31 juillet 2022 se sont bien déroulées. Le verdict des urnes ne nous est pas favorable. Je voudrais, à ce moment précis, adresser mes félicitations à la coalition Yewwi Askan Wi pour sa victoire », écrit-elle dans une note envoyée à la presse.
En outre, la responsable de l’Apr a aussi, « dans le même élan, félicité la coalition Benno Bokk Yaakaar pour sa détermination, son unité. Ce qui lui a permis de faire progresser son score dans toutes les communes du département de Keur Massar ».
« Je leur adresse tous mes encouragements et mes félicitations pour cette excellente campagne que nous avons menée ensemble », souligne-t-elle.
AL-QAÏDA FACE À LA MORT D'AL-ZAWAHIRI
René Lake revient sur la disparition ce week-end du successeur de Ben Laden, tué par un drône américain. L'analyste politique évoque par ailleurs les implications de cet acte sur le terrorisme dans le monde
René Lake revient sur la disparition ce week-end du successeur de Ben Laden, tué par un drône américain. L'analyste politique interrogé sur VOA, évoque par ailleurs les implications de cet acte sur le terrorisme dans le monde.
Une intervention à suivre à partir de 4 mn 30' du Monde aujourd'hui, le journal de VOA.
UN SILENCE BRUYANT
Les élections législatives du 31 juillet dernier ont été une occasion pour les populations de Nguer, une localité située dans le département de Mbirkilane, région de Kaffrine, de manifester leur colère. Ces dernières ont refusé de voter.
Les élections législatives du 31 juillet dernier ont été une occasion pour les populations de Nguer, une localité située dans le département de Mbirkilane, région de Kaffrine, de manifester leur colère. Ces dernières ont refusé de voter. Ce, en représailles à l’oubli dont elles sont victimes de la part des pouvoirs publics. Joint au téléphone par nos soins, leur maire Mohamed Kâ, a détaillé les raisons pour lesquelles les populations se sont abstenues le jour du scrutin.
« Nous n’avons pas d’électricité. Et, nous avons adressé plusieurs requêtes aux autorités pour leur faire part de notre situation. Malgré cela, on vit toujours dans le noir. D’ailleurs, lors des dernières élections locales, nous avions encore déposé notre demande sur la table des autorités en vain. C’est la raison pour laquelle on avait décidé de boycotter les locales. Mais, les notables du village sont intervenus pour demander aux jeunes d’aller voter », a déclaré le maire. Avant de poursuivre, c’est pour toutes ces raisons que les jeunes se sont révoltés le 31 juillet dernier.
« Lors des élections législatives, les politiciens étaient encore là et nous leur avons clairement dit que notre revendication est toujours à jour. Par ailleurs, la population s’est retrouvée comme un seul homme pour boycotter les élections législatives. Et nous disons aux politiciens que tant que nous n’avons pas d’électricité nous n’allons pas recevoir les autorités et on n’ira jamais aux élections », a-t-il également laissé entendre.